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25/03/2012

Mines et métallurgie du fer en Corse

Mines et métallurgie du fer en Corse - Pierre Comiti.jpg

Mines verso.jpg

 

Toujours en recherche sur le monde énigmatique des stèles de l'Ampugnani, il nous a paru intéressant d'explorer l'environnement humain de cette région. Nous avions découvert l'existence dans la toponymie de Casalta d'une "ferriera". J'ai eu la bonne surprise de découvrir dans cet excellent ouvrage de Pierre Comiti sur les mines et la métallurgie du fer en Corse, la référence (p. 253) de cette  "ferriera" de Casalta au lieu-dit Li Santelli, établissement de type  "plan à bas-foyer", construit en 1740 par Carlo Casella, et encore en activité en 1857 ...

 

Le livre de P. Comiti regorge de renseignements précieux nous permettant de mieux appréhender ce monde  de la métallurgie si important dans une société rurale, les forgerons de chaque communauté transformant le fer produit dans la ferreria la plus proche en outils indispensables à la vie agro-pastorale de la région.

Il en ressort que le fer traité provenait en majeure partie des mines de l'Ile d'Elbe,  que les ouvriers spécialisés étaient en majorité italiens, et que les charbonniers qui produisaient la grande quantité de charbon nécessaire au fonctionnement de la ferriera étaient parfois aussi italiens, en particulier de Lucca. On apprend aussi que lorsque Carlo Casella entreprend la construction de cette ferriera de Casalta, " Les hommes de la communauté de Bonifatio de Monte d'Olmo et ceux d'Alzi, sachant les bienfaits procurés par un tel établissement, se réunissent à la sortie de la messe, sur la place de l'église Saint Cosme-Saint Damien et décident de fournir gratuitement le bois à charbonner. Ils s'engagent aussi à fournir tout le bois nécessaire au bon état de la ferriera et à le conduire gratuitement à l'établissement. Casella pour sa part s'engage à fournir aux communautés tout le fer dont elles auront besoin, à 2 sous 4 deniers la livre. Deux actes signalent le même engagement des communautés de Pruno et Scata." (p.122) ( Des communautés proches de Casalta).

On peut suivre les échanges, voire les conflits, entre les travailleurs italiens et leur patron - et les habitants de la Pieve, ainsi que les problèmes de gestion de l'eau et du bois, tous deux nécessaires au fonctionnent de la ferriera.

Cette population italienne aurait-elle en son temps ( au XIX° siècle) contribué à la diffusion des idées des carbonari ou de sa forme locale - i Pinnuti - dont nous trouvons peut-être un écho sur les stèles de l'Ampugnani ?

 

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http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2011/12/30/le-mystere-des-steles-gravees-de-campiestru.html

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2012/01/02/les-steles-gravees-de-campiestru-suite.html

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2012/03/04/deux-autres-steles-esoteriques-de-l-ampugnani.html)


Cet ouvrage est complémentaire du beau livre, généreusement illustrée et riche de documents, d'Alain Gauthier, chez Albiana: deux livres qui évoquent l'aspiration légitime de la Corse au monde du progrès, les espoirs souvent déçus des investisseurs ...

Alain Gautier Mines et mineurs de Corse.jpg

 Et si le véritable progrès et la véritable "mine" de la Corse résidaient dans le respect de cette nature si généreuse, tour-à-tour grandiose, rude et douce aux yeux et au pas, lentement humanisée mais sans les excès de l'industrialisation et du profit à court terme? 

 

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hier, un oriu sous le Capu Bracaghu (territoire de Lavatoghju): aménagement d'un abri sous-roche naturel.

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(sur les pentes de Bracaghju: montagnes granitiques et plaines)

(à suivre!)


21/03/2012

Musique à Castiglioni

(malgré "l'actualité":

 la petite musique du quotidien comme une prière pour aider le monde à tourner rond )

La musique dans la pieve de la Ghjuvellina:

Castiglione à prendre blog.jpg

Vous reprendrez bien un peu de violon de Castiglioni?

sous les doigts et l'archet de Bernardu Pazzoni:

http://youtu.be/DhSxgRInhFI

Encore un air qui a bien dû faire gambiller nos gens de la "Caccia amorosa" du carnaval...  Merci à Bernardu Pazzoni de ce nouveau témoignage du dernier violoneux de Castiglioni, Paul Maestracci,  précieux témoin aussi de ce carnaval. Voir les notes:

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2012/02/18/carnaval.html

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2012/03/07/castiglione-evocation-musicale-du-carnaval.html



 



17/03/2012

23h55: quel enjeu pour nos enfants?

 

"L’humanité sous-estime-t-elle le risque de sa propre extinction ?

Une fois n'est pas coutume, ce billet ne va pas décrire une découverte publiée récemment dans une revue. Au fil de mes lectures diverses, ces dernières semaines, j'ai ramassé quelques pièces de puzzle et je me suis aperçu qu'elles s'emboîtaient plutôt bien, qu'il y avait comme un idée directrice derrière elles. Cela a commencé à la fin de 2011 à Durban, avec le nouvel échec de la communauté internationale pour se mettre d'accord sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Puis il y a eu cette annonce, fin décembre, de la création par des chercheurs de virus mutants de la grippe aviaire, susceptibles de se transmettre plus facilement entre humains contaminés. Annonce suivie, tout d'abord, d'un débat pour savoir s'il était bien pertinent de publier les méthodes avec lesquelles les biologistes avaient modifié le H5N1, puis de la question plus pragmatique : le terroriste lambda peut-il facilement y parvenir ?

Puis il y a eu une autre annonce, le 12 janvier, plus rituelle celle-là, mais aussi plus discrète : celle du Bulletin of the Atomic Scientists annonçant que l'horloge de la fin du monde qui, depuis 1947, prévient symboliquement l'humanité quand elle fait des pas vers son extinction ou la rassure quand elle prend des mesures pour s'en éloigner, était avancée d'une minute vers minuit. Il est désormais 23h55 à cette horloge et cette progression de la grande aiguille a été justifiée par l'absence de progrès dans la limitation tant de la prolifération nucléaire que des émissions de gaz à effet de serre. Le texte du communiqué précise : "La communauté mondiale pourrait être proche d'un point de non-retour dans ses efforts pour empêcher une catastrophe due aux changements dans l'atmosphère de la Terre. L'Agence internationale de l'énergie prévoit qu'à moins que les sociétés commencent, au cours des cinq prochaines années, à développer des alternatives aux technologies de l'énergie émettant du carbone, le monde est condamné à un climat plus chaud, à une montée du niveau des océans, à la disparition de nations insulaires et à une augmentation de l'acidification des océans." Ce n'est pas sans une certaine ironie qu'une autre information, en lien direct avec celle-ci, est tombée il y a quelques jours et je l'ai donnée, brute de fonderie, dans une de mes sélections hebdomadaires : jamais, au cours des 300 derniers millions d'années, les océans n'ont été aussi acides qu'aujourd'hui. Malgré son importance, la nouvelle n'a pas eu l'air d'émouvoir qui que ce soit...

Au moment même où quantité de livres se publient sur la thématique "2012, année de fin du monde prédite par le calendrier maya" (j'ai été sidéré de voir une table entière d'ouvrages à la FNAC sur ce sujet), les hommes jouant à se faire peur en sachant très bien qu'il s'agit de billevesées, on balaie sous le tapis les vraies raisons de s'inquiéter. D'où la question qui fait le titre de ce billet : l'humanité sous-estime-t-elle le risque de sa propre extinction en ne traitant pas les problèmes qui la menacent ou en risquant de faire tomber des technologies de destruction massive entre des mains mal intentionnées ? Je n'ai évidemment pas la réponse et je laisse à chacun le soin d'y réfléchir, mais je tenais, pour finir ce billet pas comme les autres, à signaler l'interview, dans The Atlantic, du philosophe suédois Nick Bostrom, qui enseigne à l'université d'Oxford, y dirige l'Institut sur le futur de l'humanité et est représenté en photo en haut de cette page.

Avec une formation en physique, en neurosciences et en philosophie des sciences, Nick Bostrom n'a pas forcément le profil-type du philosophe tel qu'on se le figure d'ordinaire. Il a beaucoup travaillé sur le concept de "risque existentiel", au sens d'un scénario-catastrophe conduisant « soit à une destruction totale de toute vie intelligente sur Terre, soit à une paralysie permanente de son potentiel de développement ». Dans cette interview, il ne s'intéresse donc pas aux conséquences, lointaines, du réchauffement climatique, mais, considérant que ce XXIe siècle sera crucial pour l'humanité en raison du développement rapide de technologies nouvelles, aux risques que ces dernières présenteront dans un futur très proche de nous : "A court terme, dit-il, je pense que plusieurs développements dans les domaines de la biotechnologie et de la biologie synthétique sont assez déconcertants. Nous sommes en train d'acquérir la capacité à créer des agents pathogènes modifiés et les plans de plusieurs organismes pathogènes sont dans le domaine public : vous pouvez télécharger sur Internet la séquence génétique du virus de la variole ou de celui de la grippe espagnole. Jusqu'ici, le citoyen ordinaire n'a que leur représentation graphique sur l'écran de son ordinateur, mais nous développons aussi des machines synthétisant l'ADN de plus en plus performantes, qui peuvent prendre un de ces plans numériques et fabriquer de véritables brins d'ARN ou d'ADN. Bientôt, ces machines seront suffisamment puissantes pour recréer ces virus. Donc, vous avez déjà une sorte de risque prévisible et si, ensuite, vous commencez à modifier ces organismes pathogènes de différentes manières, vous voyez apparaître une nouvelle frontière dangereuse. A plus long terme, je pense que l'intelligence artificielle, une fois qu'elle aura acquis des capacités humaines puis surhumaines, nous fera entrer dans une zone de risque majeur. Il y a aussi différentes sortes de contrôle des populations qui m'inquiètent, des choses comme la surveillance et la manipulation psychologique à l'aide de médicaments."

Quand le journaliste qui l'interroge lui demande pourquoi le risque d'un dérapage majeur est estimé à une ou deux chances sur dix au cours du siècle, ce qui est beaucoup, Nick Bostrom a cette réponse : "Je pense que ce qui mène à cela, c'est le sentiment que les humains développent ces outils très puissants (...) et qu'il y a un risque que quelque chose tourne mal. Si vous revenez en arrière avec les armes nucléaires, vous vous apercevez que pour fabriquer une bombe atomique, il vous fallait des matières premières rares comme de l'uranium enrichi ou du plutonium, qui sont très difficiles à se procurer. Mais supposez qu'il y ait eu une technique vous permettant de faire une arme nucléaire en cuisant du sable dans un four à micro-ondes ou quelque chose dans ce genre. Si cela avait été le cas, où en serions-nous maintenant ? On peut présumer qu'une fois cette découverte faite, la civilisation aurait été condamnée. A chaque fois que nous faisons une de ces découvertes, nous mettons notre main dans une grande urne pleine de balles et nous en tirons une nouvelle balle : jusqu'ici, nous avons sorti des balles blanches et des grises, mais peut-être que la prochaine fois, nous tirerons une balle noire, une découverte synonyme de désastre. Pour le moment, nous n'avons pas de bonne façon de remettre la balle dans l'urne si elle ne nous plaît pas. Une fois que la découverte a été publiée, il n'y a aucun moyen de la "dépublier"."

Nick Bostrom n'est absolument pas opposé à la technologie : au contraire, c'est un grand partisan du transhumanisme. Simplement, il milite pour que nous gardions le contrôle. Le contrôle de nos technologies, de notre planète, de notre avenir. Parce que l'extinction de l'homme n'est pas le seul risque que nous courons. L'autre visage du risque existentiel, c'est la disparition totale des libertés à l'échelle planétaire : "On peut imaginer le scénario d'une dystopie totalitaire mondiale. Encore une fois, c'est lié à la possibilité que nous développions des technologies qui rendront bien plus simple, pour des régimes oppressifs, d'éliminer les dissidents ou de surveiller leurs populations de façon à obtenir une dictature stable, plutôt que celles que nous avons vues au cours de l'histoire et qui ont fini par être renversées."George Orwell et son 1984 ne sont pas bien loin.

Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)

 

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Cela dit, le printemps est là et je bourdonne obstinément avec les abeilles dans les amandiers en fleurs.

 
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13/03/2012

Arts Sacrés mars 2012

 

Le nouveau numéro d'Art Sacrés (mars-avril) sort ce mois-ci:

il concernera aussi la Corse, avec un article sur les décors peints de la Semaine Sainte en Corse, que les responsables de la rédaction m'ont chargée de rédiger, un plaisir et un honneur dont je les remercie ici! Ce thème m'est cher, on le sait: j'espère pouvoir, cette année encore, emmener ceux qui le souhaitent à la rencontre des sepolcri de la Semaine Sainte en Castagniccia - je vous en tiendrai informés.

 

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Description du numéro Arts Sacrés n° 16

Lumière de Pâques
Pâques est l’occasion d’admirer les reflets multiples que prend le thème de la lumière dans la tradition chrétienne. L’art sacré majeur des chrétiens, l’église, en est sans cesse renouvelé. Comment éclairait-on une église au Moyen Âge ? Et aujourd’hui ? Cette lumière, thème central de deux mille ans d’art sacré, continue d’inspirer les artistes contemporains. Il suffit d’évoquer deux des plus grands : Dan Flavin et James Turrell. À Pâques, la lumière jaillit du tombeau, comme dans les incroyables architectures éphémères des sepolcri de la Semaine sainte en Corse ; et de la terre, comme dans les sculptures inspirées de Georges Jeanclos. Mais elle semble engloutie lorsqu’Olivier Py met magistralement en scène le massacre de la Saint-Barthélemy. Une exposition à Paris nous permet, en observant de simples rochers, de comprendre la spiritualité chinoise, tandis qu’une autre à Londres, consacrée au Hajj, est l’occasion pour notre revue de dénoncer la catastrophe que subit actuellement le patrimoine de La Mecque, dans l’indifférence la plus totale.

 

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( le sepolcru de Quenza: la Déréliction du Christ au Jardin des Oliviers )

11/03/2012

Fukushima: sombre anniversaire

 Fukushima

  sombre chronique

avec Human Error

http://www.youtube.com/watch?v=_5NZDlJ2CBU


" Le groupe japonais Frying Dutchman a été scandalisé par le comportement du gouvernement japonais face à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Il estime que les autorités ont aggravé la contamination et qu'elles continuent de préserver davantage les puissances de l'argent et l'économie plutôt que la vie de son propre peuple et de ses enfants. Alors que la vidéo HumanError ‒ du nom de leur album et morceau éponyme sorti en août 2011 ‒ avait été visionnée plus de 30 000 fois dès le premier mois de mise en ligne, les membres du groupe ont décidé d'organiser une parade mondiale à l'occasion du premier anniversaire de la catastrophe, désirant accompagner et amplifier cette vague massive de résistance à l'énergie nucléaire et de soutien aux survivants.

Samedi et dimanche 10 et 11 mars 2012, aura donc lieu la « HumanERROR One Million Person Parade ». "


...  l'angoisse des populations face à la désinformation des autorités, aussi insidieuse que la pollution nucléaire. Le mensonge, lui non plus, n'a pas de frontière. Devant ce désastre nucléaire, comme devant tous les désastres écologiques qui atteignent durablement notre planète et menacent l'avenir de nos enfants, comment ne pas se ressentir solidaires ?

Les enfants de Fukushima sont aussi nos enfants et l'océan aujourd'hui pollué qui baigne leurs côtes fait aussi partie de notre océan primitif: ne sommes-nous pas tous les citoyens d'une même Terre? Et - en cette période pré-électorale - quels choix exiger de nos politiques?

Parmi tant d'autres, cet article:

 

"Un an après, le poison s'incruste dans la région de Fukushima - francetv info", publié sur francetv info, en cliquant sur le lien suivant :

http://www.francetv.fr/info/un-an-apres-le-poison-s-incruste-dans-la-region-de-fukushima_70291.html