05/03/2012
à Silvareccio, deux autres stèles ésotériques de l'Ampugnani
(Je reprends cette note)
Balade dans l'environnement de Silvareccio:
Samedi 3 mars, rencontre en compagnie amicale du maire de Silvareccio, Monsieur Straforelli, et de Toussaint Quilici de deux nouvelles stèles gravées énigmatiques:
voir les notes précédentes sur les stèles ésotériques de Truchinacce, sur le territoire de Casalta, et les interrogations sur leur origine (protohistoire?) et leur iconographie récente (19°s - liée au carbonarisme?)
Silvareccio, dans son environnement escarpé, limitrophe de Truchinacce, sur le territoire de Casalta.
cette stèle a été déplacée de son lieu d'origine (Truchinacce? tout proche) et cimentée au pied d'une maison du village.
le haut de la stèle, on reconnait le pentacle, et une sorte de compas à l'envers ...
A 4 kilomètres de là, sur le territoire de Porri:
à l'entrée d'un chemin - profondément enfoncée dans le sol, cette partie visible d'une autre stèle, cimentée, elle aussi. Le "recto" présente cette sorte d'ostensoir-soleil, surmonté d'une croix et de G et F
tandis que le "verso" s'orne d'une grande croix pointue: un discours qui s'apparente clairement aux trois stèles de Truchinacce.
le bas du "verso" de la stèle de Porri:
l'énigme continue ...
Au sommet de la crête qui sépare les pieve de Casinca et d'Ampugnani, dominant Silvareccio et Porri, le col de sant' Agostino,
et sa chapelle Sant Agostino
Citons Geneviève Moracchini -Mazel, dans: Les églises romanes de Corse, p. 291:
La vue y est magnifique sur la plaine orientale et le Fiumalto. On y célèbre encore la messe une fois l'an le jour de la fête, le 28 août. Elle (...) figure en plan sur l'ancien cadastre de Silvareccio en 1876 à la section C feuille 4 de Fungaja
C'est un édifice de plan rectangulaire orienté d'Est en Ouest, ne comportant plus son abside."
Cette chapelle a fait l'objet de nombreuses réfections,
" reconstruite" en 1864.
" (...) mais il n'est pas douteux que sa fondation soit bien ancienne. L'examen de quelques pierres (en particulier celles aui sont réemployées dans la partie inférieure de l'angle N6O.) montre que la taille en est ancienne; la trace laissée par les outils est identique à celle que l'on remarque dans l'architecture dite de Monte-Cristo au IX°-X°s.
(...) La porte occidentale remploie des architraves monolithes en arc de tracé plein cintre qui proviennent d'une porte primitive.
Une maisonnette est accolée au flanc Sud de la chapelle. (...)
Déjà en 1646, au temps de Mgr Marliani, les fonctions paroissiales ne s'exerçaient plus à Sant'Agostino, jugée trop éloignée de Silvareccio."
(Idem, G.Moracchini-Mazel)
Toujours est-il que le site est magnifique, et les morts enterrés dans le petit cimetière tout proche jouissent d'une paix que j'imagine à peine animée du beuglement des taureaux au printemps. Et d'une vue imprenable sur cette vaste région ouverte sur la mer.
Le chaos rocheux des falaises, sous la crête, mériterait sans doute une étude.
Le lieu-dit: "i Castelli", en est prometteur:
(à suivre)
10:42 Publié dans corse, les pierres qui signent, les stèles de Trucchinacce, préhistoire corse, racines de pierre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : silvareccio, porri, ampugnani, casalta, préhistoire corse, carbonarisme, sant agostino | Facebook |
27/02/2012
Castirla
Hier, petite visite à Castirla, Pieve de Talcini, ancien diocèse d'Aleria
quelques images de sa petite église Santa Nunziata, avec ses bons et ses méchants ...
En vérité, celui-là, je l'avais déjà repéré il y a une quinzaine d'années: bien sûr, c'est le super méchant de service,
oui, vous l'avez reconnu, ce satané Diable, charbonneux, édenté, cornu, griffu, armé d'une queue de scorpion, bref l'Affreux de service dans son royaume de flammes,
heureusement terrassé par le Bon, le grand, le lumineux saint Michel Archange
dans sa danse victorieuse, tenant en laisse comme un méchant toutou la créature infernale dans ce beau médaillon que j'ai eu plaisir à retrouver, sur la voûte de cette église modeste: le village, conscient de l'état préoccupant de sta Nunziata, a prévu des travaux de restauration qui deviennent urgents. Le toît prend l'eau, et si tout va bien, d'ici quelque temps, après son sauvetage, il sera possible de découvrir les peintures murales qui se cachent derrière le badigeon de chaux.
Donc, une église qui honore à la fois l'Annonciation:
(au-dessus du maître-autel)
et son St Michel ( statue de bois polychrome)
avec un Diable qui a perdu ses cornes, les risques du métier!
et un saint Michel qui aurait besoin de vacances ...
Le village se vide progressivement de ses anciens et de ses familles d'origine. Difficile alors de ressentir de l'attachement pour un patrimoine qu'on ne fréquente plus guère et qui ne parle plus.
Cela dit, de bonnes nouvelles de la chapelle San Michele de Castirla:
la bâche a fait place à un toît refait sur charpente neuve: victoire!
Les travaux sont en bonne voie, et ce sera un grand plaisir de revenir visiter cette petite chapelle adorable ...
et son méditatif Christ Pantocrator ...
12:26 Publié dans corse, iconographie des saints, patrimoine des chapelles à fresques en Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : castirla, saint michel, talcini, fresques de castirla | Facebook |
25/02/2012
Ampugnani: les stèles ésotériques de Truchinacce (suite à suivre)
Entre Casalta et Silvareccio, ce site onirique de Truchinacce dans l'Ampugnani continue de nous interroger.
et chacun y peut apporter ses analyses et chacun peut y nourrir ses rêves les plus poétiques: le langage symbolique est constitutif de l'homme.
Pour le moment, en attendant la connaissance du site avant son pillage avéré (voir les notes précédentes du 2/1 et du 10/1/2012), et l'analyse du lieu par les amis préhistoriens qui pourrait confirmer ou infirmer que nous sommes bien en présence d'une expression mégalithique, nous tentons d'explorer son univers symbolique le plus récent.
Premier constat, les trois stèles gravées qui nous restent sont alignées face à l'est. Ce "recto" comporte de très nombreux symboles qu'il conviendrait d'analyser dans un contexte historique précis. Le verso comporte toujours - entre autres signes - une grande croix. Beaucoup d'éléments nous incitent de plus en plus à penser que nous sommes devant un discours gravé lié au monde de la carboneria (carbonarisme), bien ancrée dans l'Ampugnani du XIX° siècle .
On lira avec grand profit l'écrit consacré à ce sujet par Francis POMPONI : "La voie corse du passage du carbonarisme napolitain à la Charbonnerie française sous la Restauration (1818-1823)", dans "Secret et République (1775-1840)" par Bernard GAINOT, publié aux Presses Univ. Blaise Pascal en 2004.
Je vous invite aussi à découvrir dans l'Encyclopédie Imago Mundi le long article qui traite du carbonarisme :
http://www.cosmovisions.com/$Carbonari.htm
En voici un extrait, témoignant d'un rituel chargé de symboles:
"On a souvent confondu le Carbonarisme avec la Franc-maçonnerie, dont il n'est, en réalité, qu'un dérivé. Comme la Franc-maçonnerie, ou l'ordre des Illuminati (Illuminisme), dont on a parfois dit que les Carbonari avaient pu s'inspirer, le Carbonarisme a son cérémonial particulier, son langage symbolique, dont les termes sont empruntés au commerce du charbon. C'est ainsi que le lieu d'assemblée s'appelle hutte, en italien baracca; le pays où se tient l'assemblée, la forêt; la réunion elle-même, - ce qu'en langage maçonnique on nomme la tenue, - la vente, en italien vendita. Une réunion de huttes est une république. Purger la forêt des loups signifie délivrer la patrie des tyrans et des oppresseurs. De là, le cri de ralliement du Carbonarisme : Vengeance au mouton opprimé par le loup. Les statuts et règlements sont particulièrement sévères contre les parjures et les traîtres. L'indiscrétion, même involontaire, a son châtiment.
Chaque associé jurait de garder le secret sur l'existence du Carbonarisme, sur ses signes, son règlement et ses mots de passe; d'obéir aveuglément et sans réserve aux ordres intimés par la vente suprême, les choses commandées cessant d'être injustes dès qu'elles deviennent un moyen d'arriver au bonheur commun et, d'obtenir le but général; de dévouer sa fortune et même sa vie à la cause de la liberté et de la patrie.
En outre, pour être prêt à résister à l'oppression, à secourir ses « frères », appelés ici ses bons cousins, tout Carbonaro devait se munir, à ses frais, d'un fusil de munition et de cinquante cartouches à balle. Le parjure était puni de mort. Les grades par lesquels devait passer successivement le « bon cousin » étaient ceux d'apprenti, de maître et de grand-élu.
Un rituel d'initiation.
Voici, d'après Saint-Edme (Constitution et organisation des Carbonari), les détails du cérémonial usité pour une initiation au troisième grade : la vente se tient loin des profanes, dans une grotte obscure, cachée et connue seulement des Carbonari déjà reçus grands élus. La salle est triangulaire, tronquée aux trois pointes. Le grand maître, grand élu, qui préside la réunion, est placé sur un trône, à l'orient, dans l'angle tronqué supérieur. En face de lui, à l'occident, au milieu de la base même du triangle, se trouve la porte de la grotte. Elle est défendue par deux gardiens nommés flammes ou porte-épée, tenant à la main des sabres faits comme des flammes de feu. Les assistants sont rangés en deux files, à droite et à gauche du président. Ils ont la face tournée vers lui pour se conformer à tous ses mouvements, quand il fera des avantages ou autres cérémonies et solennités. Deux des assistants, ceux qui sont placés à l'extrémité des files, se nomment premier et second éclaireur; un troisième qui sert d'orateur est appelé étoile. Trois lumières en forme de soleil, de lune et d'étoile sont suspendues aux trois angles pour la clarté de la vendita. Le trône et les bancs sont couverts de drap rouge parsemé de flammes nombreuses. Le grand élu est en costume de l'ordre, ainsi que les autres assistants. Il a le front enveloppé d'un long mouchoir rouge enroulé en forme de turban, Il porte des sandales bleues, une tunique de même couleur et, au-dessus de la tunique, une longue robe noire serrée par une ceinture de laine rouge à laquelle sont suspendus une hachette et un poignard. Outre le costume ci-dessus, commun à tous les assistants, le grand élu président porte en sautoir un large ruban moiré tricolore, bleu céleste, jaune et vert, où sont attachés trois bijoux, marques de sa dignité : un triangle azur, image du ciel et de la divinité, un soleil d'or et un globe terrestre d'un vert pâle.« LE GRAND ÉLU. - Bon cousin, premier éclaireur, quelle heure est-il?Les sept avantages étant célébrés par les acclamations d'usage, lecture est faite aux assistants du procès-verbal de la dernière séance; puis, le procès-verbal adopté, le grand élu donne la parole à l'orateur appelé Etoile. Celui-ci explique et développe le but de la réunion. Après avoir fait une description de l'âge d'or, où les humains, obéissant aux lois de la nature, étaient bons et vertueux, l'orateur décrivait la situation malheureuse de la belle Ausonie et présentait le tableau navrant de son affreuse destinée.LE PREMIER ECLAIREUR . - Respectable grand élu, le tocsin sonne de toutes parts et retentit jusque dans les profondeurs de notre grotte. Je pense que c'est le signal du réveil général des hommes libres.
LE GRAND ÉLU. - Bon cousin, second éclaireur, à quelle heure doivent s'ouvrir nos travaux secrets?
LE SECOND ÉCLAIREUR. - A minuit, respectable grand élu, lorsque les masses populaires, conduites par nos affidés, les bons cousins directeurs, sont rassemblées, organisées, marchent contre la tyrannie et sont prêtes à frapper les grands coups.
LE GRAND ÉLU. - Bons cousins, flammes et gardiens de la sûreté de notre asile, êtes-vous sûrs qu'il ne s'est glissé parmi nous aucun profane et que tous les carbonari réunis dans cette vendita sont bien grands maîtres, grands élus?
UNE DES FLAMMES. - Oui, vénérable grand élu, les Introducteurs ont fait leur devoir. Il n'existe ici ni profane, ni Carbonaro subalterne.
LE GRAND ÉLU. - Tous les directeurs des divers grades carboniques, destinés au mouvement général qui va s'opérer, sont-ils à leur poste, bien armés, mes bons cousins, premier et second éclaireurs?
LES DEUX ÉCLAIREURS en même temps. - Oui, vénérable grand élu; tous sont partis après avoir réitéré le serment sacré de périr ou de vaincre.
LE GRAND ÉLU. - Puisque tout est si bien disposé, mes bons cousins, je vous invite à m'aider dans l'ouverture de nos travaux nocturnes en célébrant le septuple avantage que je commence à l'instant. A moi, mes bons cousins.
1° Au Créateur de l'Univers; 2° au Christ, son envoyé sur la terre, pour y rétablir la philosophie, la liberté, l'égalité; 3° à ses apôtres et prédicateurs; 4° à saint Tibaldo, fondateur des Carbonari; 5° à François Ier, comme notre protecteur et l'exterminateur de nos anciens oppresseurs; 6° à la chute éternelle de toutes les tyrannies; 7° à l'établissement d'une liberté sage et sans fin, sur la ruine éternelle des ennemis des peuples. »
« Elle obéit maintenant, disait-il, à trente soi-disant souverains, qui, rétrécis dans ce qu'ils appellent leurs domaines, n'en tyrannisent qu'avec plus d'impudence les peuples infortunés soumis à leur autorité dure, mais chancelante. C'est pour en débarrasser le sol que nos aïeux, les premiers bons cousins, ont établi la respectable Carboneria. Exilées du monde, n'osant se montrer au grand jour, la liberté, l'égalité, se réfugièrent dans les rand se cachèrent dans les ventes, dans les grottes les plus reculées, et là, reprenant la robe virile dont nous sommes revêtus, aiguisèrent leurs hachettes et leurs poignards et jurèrent de renverser en un seul jour tous les oppresseurs de ces belles contrées. Nous avons tous fait, sur le signe éclatant de la rédemption du Sauveur du monde, le serment sacré de rétablir sa sainte philosophie. Le moment est arrivé, mes bons cousins ; le tocsin de l'insurrection générale a sonné, les peuples armés sont en marche. Au lever de l'astre du jour, les tyrans auront vécu, la liberté sera triomphante. Employons le peu d'heures qui vont s'écouler avant d'arriver aux moments d'une courte et terrible vengeance, à relire et proclamer les nouvelles lois qui vont régir la belle Ausonie, la réunir en un seul peuple dans ses limites naturelles et la rendre libre, heureuse, florissante à l'exemple du reste de l'univers. »Ce discours achevé, le grand élu président prononçait à haute voix la formule du serment :« Moi, citoyen libre de l'Ausonie, réuni avec mes frères sous le même gouvernement et les mêmes lois populaires que je me dévoue à établir, dût-il m'en coûter tout mon sang, je jure, en présence du grand maître de l'univers et du grand élu, bon cousin, d'employer tous les moments de mon existence à faire triompher les principes de liberté, d'égalité, de haine à la tyrannie, qui sont l'âme de toutes les actions publiques et secrètes de la Carboneria. Je promets de propager l'amour de l'égalité dans toutes les âmes sur lesquelles il me sera possible d'exercer quelque ascendant. Je promets, s'il n'est possible de rétablir le régime de la liberté sans combattre, de lutter jusqu'à la mort. Je consens, si j'ai le malheur de devenir parjure à mes serments, à être immolé par mes bons cousins les grands élus, de la manière la plus douloureuse. Je me dévoue à être mis en croix au sein d'une vendita, nu, couronné d'épines et de la manière que le fut le Christ, notre rédempteur et notre modèle. Je consens de plus à ce que mon ventre soit ouvert de mon vivant, que mon coeur et mes entrailles soient arrachés et brûlés, que mes membres soient coupés et dispersés et mon corps privé de sépulture. Telles sont nos obligations à tous, mes bons cousins, jurez-vous de vous y conformer?TOUS LES ASSISTANTS à la fois. - Nous le jurons.
LE GRAND ÉLU. - Dieu vous entend, mes bons cousins! son tonnerre gronde; vos serments sont agréés. Le peuple est prêt à combattre, il triomphera! Malheur à vous si vous le trahissiez! »
L'orateur donnait ensuite lecture du pacte constitutionnel de l'Ausonie, qui devait être soumis à la sanction de la nation libre et unie."Comme on peut le voir, les bons cousins ne plaisantent pas!Voici une première grille de lecture de ces trois stèles proposée par un jeune chercheur féru d'ésotérisme en Corse:
(la face nord de la stèle centrale)
Je cite:
" Cœur (placé au sommet): N'est pas sans rappeler l'anthropomorphisme dont étaient dotées certaines « stantare ». Le coeur tient lieu de visage et s'apparente par la forme à la feuille de peuplier (arbre initiatique tenu pour sacré dans l'antiquité, lié à la résurrection).
Croix celtique écourtée (gauche) :
Symbole solaire apparenté à la roue solaire. Cycle (saison, course du temps …).
Symbole apparaissant dès le néolithique ou, si plus tardif, chrétien (signaculum domini = plaies du Christ).
Soleil (droite): Symbole solaire classique.
Croissant de lune vers le bas :
Symbole de minuit (passage du soleil à l’antipode).
Obscurité=secret=occulte
Croix : Se rapporter à la symbolique chrétienne et solaire.
Deux cercles concentriques radiants :
Couronne – Œil de la Providence – Soleil
Symbole surmonté par une croix.
Course du soleil (croix + astre) ou suprématie du «Christ-Roi» (couronne + croix + radiance)
Niveau (Figure centrale): Figure maçonnique (essentiellement celle du grade de surveillant) = équilibre ou harmonie, l'œuvre est réalisé et équilibré.
Figures pointues avec point au centre (sur les côtés du niveau): symbole inconnu. Possibilité d'être la lettre « D » dans l'alphabet maçonnique.
Eventuellement une allégorie des deux colonnes du temple (J et B)
Soleil et lune (gauche et droite) : Symboles maçonniques classiques.
Les gravures circulaires et rectangulaires, voire carrées, semblent être en rapport avec les degrés dans la hiérarchie des maçons ou compagnons ayant œuvré sur le site.
(la face ouest de cette stèle centrale et son percement au sommet, qui disait-on, laissait passer un rayon de soleil qui illuminait l'église pievane de Casalta)
(la face ouest de la stèle de droite)
INRI : Igne Natura Renovatur Integra (la nature est intégralement renouvelée par le feu).
Parole du rituel de Chevalier Rose+Croix (REAA) héritée de l’alchimie.
Croix à pointe aiguisée : Symbole héraldique (tranchant, aiguisé). Certainement un rapport avec l’arme (poignard rituel du Carbonaro ou Pinatu du Topu Pinutu).
Deux soleils : Symbole maçonnique typique. Saint Jean de l’Apocalypse (Solstice d’hiver) et Saint Jean le Baptiste (Solstice d’été), similitudes avec le dieu Janus aux deux visages.
(la face est de cette même stèle: le chêne qui a poussé entre temps ne permet pas de faire une photo d'ensemble)
(la face nord de la stèle de gauche)
Œil de la providence : Elément courant dans la symbolique maçonnique.
2 : Symbole évident de la dualité. En rapport certainement avec les deux colonnes du temples, les deux surveillants et le damier initiatique (noir et blanc).
S : Certainement symbole du serpent (symbole compagnonnique du tailleur de pierre).
Pentagramme : Elément maçonnique du grade de compagnon. 5 éléments (eau, terre, air, feu, éther) ou 5 sens.
Humain accompli et achevé.
Deux lunes superposées au dessus de l’horizon : Apogée et périgée.
4 : Chiffre de la matière. Croix dont l’axe horizontal et l’axe vertical sont reliés. Chiffre du carré.
3 : Trinité. Peut être même Troïka (organisation de cellules de 3 personnes). Chiffre du triangle.
(Peut-être le Chapitre 4 verset 3 des Corinthiens: « Si notre Evangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent »)
Compas : Sert à tracer le cercle, qui garde en lui les secrets de l’initié. Symbole de l’esprit et composante des 3 grandes lumières.
Les trois dernières figures sont un rappel évident de la géométrie et sa symbolique ésotérique.
Cette stèle est certainement celle d’un compagnon devenu maitre. Elle a du être gravée progressivement du bas vers le haut
(la face ouest de cette stèle)
... et enfin, sa première conclusion:
Les monolithes sont certainement très anciens.
Il est essentiel de pratiquer un relevé topographique de la disposition des monuments ainsi qu’une analyse géologique des pierres.
Les éléments disparus ont de toute évidence, de façon coutumière en Corse, été certainement récupérés et insérés dans le paysage architectural (probablement dans les environs proches du site), que ce soit dans une bergerie ou dans les parois d’une maison.
Nous pouvons, aux vues des symboles et « styles » de gravures, qu’il s’agit d’une œuvre collective. Les gravures ont du se succéder au fur et à mesure du temps.
L’iconographie religieuse et maçonnique est quasiment classique mais la présence conjointe de celle-ci avec des éléments chrétiens nous laisse à penser qu’une société secrète du XVIIIème ou XIXème siècle a utilisé ces éléments en vue de rituels.
La maçonnerie dite « du bois », les Pinnuti ou Carbonari sont effectivement à l'origine des gravures. Des références au Compagnonnage sont évidentes. "
(à suivre ...)
11:16 Publié dans corse, histoire de la Corse, les pierres qui signent, les stèles de Trucchinacce, préhistoire corse, sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : casalta, castagniccia, silvarecciu, stèles ésotériques de l'ampugnani, carbonarisme corse, franc-maçonnerie corse, symbolique franc-maçonne, francis pomponi | Facebook |
16/02/2012
patrimoine: le pistachier-lentisque de Ghisonaccia
" Tous les pays qui n'ont plus de légende
Seront condamnés à mourir de froid ..."
(Patrice de la Tour du Pin)
Patrimoine naturel de la Corse:
Le pistachier-lentisque de Ghisonaccia élu l'arbre de l'année 2011
(je relaie ici l'article envoyé par les amis d'Altiani)
"LE PISTACHIER LENTISQUE DE GHISONACCIA A ETE ELU ARBRE REMARQUABLE DE L’ANNEE 2011
Retrouvez les 26 autres arbres du concours sur www.arbredelannee.com
« C’est au lieu dit « Gattone » (parcelles ZA 13 et 14), sur la commune de Ghisonaccia en Haute Corse, située à la jonction de la route nationale reliant Bastia à Bonifacio et de la route départementale 344 reliant la commune à Ghisoni, chef lieu du canton, que nous a été signalé cet arbre pittoresque. Il s’agit d’un pistachier lentisque, arbuste aux feuilles persistantes, formées de folioles pointues, tout d’abord cotonneuses puis devenant coriaces leur permettant ainsi de résister à la déshydratation. Il fournit de petites baies rouges puis brunes. Le tronc quant à lui exsude une résine qui entre dans la composition de vernis, ou qui est utilisée, après distillation, pour des confitures ou des pastilles. "Dans l'Empire ottoman, les femmes turques, grecques, arméniennes et juives mâchent avec délices cet odorant mastic, surtout le matin ; il se ramollit, parfume l'haleine, fortifie les gencives et blanchit les dents. On le brûle dans des cassolettes pour parfumer les appartements, on le mêle à la pâte et on en fait un pain agréable". (Larousse)
Ce « pistachier lentisque de Ghisonaccia » est considéré comme un arbre vénérable d’un mètre quatre-vingt-douze de diamètre pour une hauteur de 7 mètres alors que leur taille habituelle maximum tourne aux alentours des 6 mètres.
Son âge est difficile à déterminer même par les professionnels car la croissance normale de cet arbre est très lente. A la date de ce jour, son âge est donné pour 700 ans mais certains lui donnent entre 1000 et 1500 ans… aussi des tests vont être entrepris afin d’en obtenir une plus grande précision scientifique... lorsque nous connaitrons le résultat de ces tests, nous serons alors plus à même de vous communiquer son âge avec une plus grande précision.
Corse Matin - 6 juillet
Il n'est pas rare en Corse de trouver plantes, fleurs ou arbres étonnants, voire extraordinaires. Parmi eux, certains ont même obtenu le label "d'arbre remarquable". Le dernier en date est un pistachier lentisque, découvert par Elise Inversin à Ghisonaccia-gare.
Pour entrer dans cette catégorie recherchée, l'arbre a notamment satisfait à des critères de rareté, dimensions, position, âge, et pour sa force symbolique.
C'est en démaquisant une parcelle de terrain à la végétation particulièrement dense qu’Elise Inversin a mis à jour le pistachier lentisque, envahi par des plantes lianescentes et quasiment recouvert de gravats et de déblais. Le reverdissement du feuillage a permis d'admirer un tronc au tronc dense de 1,90 m de circonférence, d'une hauteur de près de 7 mètres et avec une surface de houppier de près de 80 M2. Ses racines se perdent dans une construction enfouie qui pourrait être un ancien four romain.
Son âge reste à déterminer : les spécialistes l'estiment entre 800 et 1000 ans, peut-être davantage. Son tronc est si dense que les carottages n'ont pu avoir lieu pour l'instant. Mais l'arbre pourrait être le plus ancien de Corse.
Après plusieurs observations de professionnels en la matière, et grâce à la ténacité d'Elise Inversin, ce pistachier a été finalement répertorié "arbre remarquable".
Il est désormais en cours d'inscription sur la liste des "arbres vénérables" classés par l'Unesco.
Entretenu régulièrement par celle qui l'a découvert, le pistachier lentisque de Gattone n'a dû sa survie qu'aux attentions qu'elle lui a prodiguées. Pour continuer le travail, Louis Cesari, adjoint au maire et chargé de l'urbanisme, tente de faire localiser les propriétaires de ce lopin de terre, même si les recherches sont infructueuses pour le moment.
La mairie a cependant décidé de commencer quelques travaux afin de donner enfin, à l'arbre de Gattone, la trace privilégiée qu'il mérite.
"Nous allons préserver ses abords, installer une clôture solide, le protéger des incendies autant que faire se peut, le signaler aussi de manière à ce qu'on puisse venir l'admirer et sensibiliser les habitants de notre région et notamment les écoliers sur la valeur de cet arbre magnifique véritable joyau de notre patrimoine."
Lily Figari
(1) La loi du 2 mai 1930 relative à la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, permet le classement d'un arbre, ou d'un alignement d'arbres."
... Et sur le site http://www.arbredelannee.com/ :
"De juillet à octobre 2011, le grand public a pu voter par Internet pour élire le lauréat du public.
Le 24 novembre dernier, le jury présidé par Didier Van Cauwelaert a désigné l’arbre de l’année 2011 : le pistachier lentisque de Guisonaccia.
Tous les arbres “nominés” sont désormais visibles sur les grilles de l’UNESCO à Paris dans le cadre d’une très belle exposition en plein air de photos d’Emmanuel Boittier, photographe au magazine Terre sauvage.
Elles feront l’objet d’un numéro spécial d’Arbres et Forêts, hors série de Terre sauvage à paraître en mars 2012.
Vous pourrez bientôt déposer de nouvelles candidatures pour élire l’arbre de l’année 2013 !"
Que ces arbres "remarquables" - et leurs frères - trouvent un regain d'intérêt qui les sauve de la destruction: la Corse reste, malgré les incendies, un refuge d'élection pour tant d'arbres vénérables. On comprend que la religiosité des anciens corses se soit tournée vers sa Nature: arbres, rochers, sources ont une âme, et celle de ces arbres remarquables nous plonge en des temps où se perdait l'homme individuel au profit d'une sève commune et sacrée. Si la déforestation de la planète - commencée il y a près de dix mille ans à l'époque où les hommes commencent à vouloir exploiter la nature par l'agriculture et l'élevage - s'est accélèrée au cours des dernières décennies avec les techniques actuelles d'exploitation forestière jusqu'à un point de non retour pour de nombreuses régions du globe, on peut craindre pour l'avenir des hommes. Toutefois, il faut garder espoir: que, responsable et consciente, chaque population locale prenne en main la sauvegarde de son patrimoine naturel, et en assume la gestion.
Enfin, vous pouvez voter ( jusqu'à la fin du mois de février) pour que ce pistachier lentisque de Ghisonaccia devienne le héros européen de l'année, en votant sur le site:
http://www.treeoftheyear.org/?lang=fr
Vous pouvez aussi, si vous ne l'avez pas encore, découvrir le très beau livre poétique (photos d'arbres de Corse ) du photographe Tomas HEUER:
RACINES CELESTES / RADICHE SUPRANE
édité par Alain Piazzola.
09:50 Publié dans corse, nature, patrimoine naturel | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : patrimoine naturel de la corse, pistachier lentisque de corse, arbres remarquables, european tree of the year, tomas heuer photographe | Facebook |
12/02/2012
la mort du héron cendré
Le beau héron cendré qui volait encore
l'an dernier en janvier
du côté du ruisseau, sous Belgodère,
a redu son âme d'oiseau, ce matin, au ruisseau:
hier soir il était encore en vie, grelottant sur la berge
est-il mort de froid (glacial cette nuit) ou de faim, ou des deux conjugués ?
si léger ... l'hiver est impitoyable cette année..
10:47 Publié dans corse, nature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : héron cendré en corse, hiver | Facebook |