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20/10/2013

Visages de Santa Cristina di Valle di Campuloru

A l'attention des amis qui n'ont pu rentrer dans la chapelle Santa Cristina de  E Valle di Campuloru , je réactualise cette note du 25/ 2/ 2010
 
 Quelques regards sur la chapelle Santa Cristina aujourd'hui restaurée
de" E Valle di Campuloru" - Pieve de Campuloru -
et de ses deux  absides jumelles   ...
 
" Dieu a fait l'homme à son image. Nous le lui avons bien rendu "
(Voltaire)
 
Je  rappelle le remarquable travail de Joseph ORSOLINI:
 
L'ART DE LA FRESQUE EN CORSE DE 1450 A 1520
ouvrage édité en 1989 - et réédité depuis, par le PARC NATUREL DE LA CORSE.
 
DSCF0161.jpg
 La chapelle a subi plusieurs transformations depuis son premier état préroman (date probable: fin IX ème siècle) ...
DSCF0162.jpg
 
 Je réactualise et complète cette note après une nouvelle visite le 21/ 02/2010: la chapelle est désormais libérée de ses échaffaudages et accueille dans sa  lumière  retrouvée notre contemplation empathique.
Peinte en 1473 par  un artiste puissant portraitiste et doux maître des fleurettes qui parsèment ailes, auréoles, bords des robes...
ensemble santa cristina avant restauration.jpg
Avant sa restauration (photo de novembre 2007) :
l'ensemble peint  à fresques, datant de 1473, recouvrant les deux absides jumelles et célébrant le culte de sant' Ippolitu et de santa Cristina.
Santa Cristina Valle di Campuloru blog.jpg
Après sa restauration par l'atelier Hevrard menée en 2009
Santa Cristina crucifixion.jpg
La Crucifixion domine et unifie les deux absides soeurs
 
 
christ Pantocrator 2007.jpg
(le Christ Pantocrator, photo 2007, avant restauration)
Christ Pantocrator.jpg
" EGO SUM LUX MUNDI ET VIA VERITAS "
proclame le Christ Pantocrator tout en vous bénissant.
le taureau et l'ange.jpg
Eléments du Tétramorphe: l'Ange (Mathieu)et le Taureau (Luc)
le lion.jpg
et ici, le Lion (Marc)
 
(après restauration ... ne soyez pas chagrins si l'on a laissé les cicatrices du temps, si l'on ne cherche pas à combler les lacunes : nous sommes en présence du même mystère, transmis et non modifié )
" Charte de la restauration 1972
(...) Art. 4 :
Par "sauvegarde", on entend toute mesure de conservation n'impliquant pas une intervention directe sur l'oeuvre; par restauration, toute intervention destinée à maintenir son efficacité, à faciliter sa lecture et à transmettre intégralement au futur les oeuvres et les objets définis dans les articles précédents"
( ...) Art.6 :
En relation avec les objectifs auxquels doivent correspondre les opérations de sauvegarde et de restauration (cf art. 4), il est interdit, sans distinction, (...)
1) de les compléter dans le style ou par analogie, même de façon simplifiée et même s'il existe des documents graphiques ou plastiques indiquant l'aspect réel ou probable de l'oeuvre terminée;
( ... ) "
à lire dans l'une des  "bibles" des restaurateurs : Théorie de la restauration, de Cesare BRANDI, Editions du Patrimoine (INP)
Aujourd'hui les travaux de restauration sous la conduite de Michel Hevrard sont terminés:  le 17 novembre dernier, les échaffaudages étaient encore en place et ce fut alors l'occasion d' approcher les visages ...
 
Visage du Christ.jpg
... et tout d'abord, à tout Seigneur tout honneur, et qui vous regarde de face, le  Christ Pantocrator, si troublant jusque dans ses manques: Séverine Haberer, la jeune restauratrice qui a eu le privilège de le restituer, et le temps de se prendre d'amour pour ce beau visage. Un face à face si intérieur et si lointain, un  regard d'éternité, voilé mais à l'affût,  interrogatif, suspendu à notre désir de retrouver notre part commune de divine humanité. Sa bouche, dessinée, charnelle. Les lacunes ne sont donc pas comblées. Comme la mémoire effacée d'une très vieille personne qui nous est chère, irremplaçable, main dans la main.
 
 
 
saint tonsuré.jpg
J'imagine les gens d'autrefois regardant ces visages qui parlent. Point n'était besoin d'avoir fait des études pour ressentir ce  regard perdu en dedans. Lèvres scellées sur son destin, face tournée vers la lumière, rides barrant le front, écrivant au coin des yeux un sourire . Et, parsemées sur l'auréole et le vêtement du saint, les fleurs, marque du peintre de santa Cristina: un frais parfum de sainteté (des champs) ... Saint Pierre?
Santa Cristina St Christophe blog.jpg
 
Sur le pied droit de l'abside de gauche, Saint Christophe porte l'Enfant Jésus en eaux poissonneuses
 
Santa Cristina St Christophe et Jésus blog.jpg
(un regard qui pèse lourd)
 
 Le géant  cananéen Auferus (le Brigand) ou Reprobus ( le Maudit) , dont on a dit qu'il était anthropophage,  avait décidé de mettre sa force au service du maître le plus puissant de la terre: il découvre un jour que son premier maître, le Roi, craint le Diable et donc Reprobus se met à servir le Diable. Mais  même Satan montre des signes de faiblesse, faisant un grand détour sur son chemin pour éviter  de passer devant une croix ... Le Cananéen apprend alors d'un moine ermite la puissance de l'amour du Christ. Il pose alors son bâton de pélerin (un vrai tronc d'arbre!), son baluchon et sa vie au bord d'un fleuve, et décide de mettre  sa force prodigieuse au service de son prochain: désormais il portera les pauvres gens pour les faire passer d'une rive à l'autre. Mais voilà qu'un beau jour, un tout petit enfant lui demande son aide pour traverser le guet: qu'à cela ne tienne, Reprobus en a vu d'autres, et voilà le minot perché sur son épaule, léger comme un moineau... Mais tandis que notre bon géant repenti s'avance dans les eaux vives et que lui filent entre ses pieds nus truites, perches et gardons, tâtant le fond de son bâton, son épaule fléchit peu à peu sous le poids du tout petit : l'enfant pèse de plus en plus lourd comme jamais humain n'a pesé , c'est comme  s'il portait tout le poids du  monde sur son dos ... D'un regard étonné il interroge son petit passager: l'enfant lui révèle qu'il transporte sur son épaule le créateur de l'univers, le Christ lui même ... Reprobus  devient alors Christophoros (le porteur du Christ), et , s'étant converti, il connaîtra le martyre sous Dèce. C'est l'un des quatorze saints intercesseurs les plus efficaces pour les pélerins et autres voyageurs contre les tempêtes, la grêle, la "male mort" ou mort subite:
"Christophori. sancti speciem quicumque tuetur
Ista nempe die non morte mala morietur."
( Quand du grand saint Christophe on a vu le portrait,
De la mort, ce jour-là, on ne craint plus le trait"
(Iconographie de l'Art Chrétien, de Louis Réau)
Un saint, donc, plutôt précieux pour les habitants de cette terre de Corse, si souvent en mouvement dans une montagne dangereuse,  si souvent malmenés par leur histoire, et en proie, de surcroît, aux mortelles exactions de la vendetta...
Sta Cristina St Michel Archange.jpg
 et, lui faisant pendant sur le pied droit de l'abside de droite, Saint Michel Archange, pesant les âmes
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et maîtrisant  Satan
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Sur le pilier central, entre les deux absides, Saint Jean-Baptiste
Sta Cristina St J Baptiste visage.jpg
 
Le beau visage ascétique et nerveux  de saint Jean le Baptiste,  la peau tannée, les cheveux  hirsutes, desséchés,  fouettés par les vents et les sables du désert, la bouche frémissante. Regard du Précurseur, -  fils de Zacharie et d'Elisabeth, elle même cousine de Marie . Tout en attente assoiffée dans le désert où il aurait choisi de vivre encore petit  enfant, disent les sources apocryphes, , ses grands yeux ardent d'un feu intérieur, tournés vers celui qu'il annonce. Son auréole est dorée comme le plat précieux qui recevra sa tête tranchée, entre les mains de la charmante jeune  Salomé (une Lolita, celle-là !) ... Cela se passait au 1er siècle, sous le règne de ce faiblard d'Hérode Antipas et de sa "garce" de  belle-soeur, nièce  et épouse usurpée, la redoutable Hérodiade.
Sta Cristina St Hippolyte centré blog.jpg
 
 
Le regard calme et déterminé de  Saint Hippolyte,  l'un des deux saints patrons de cette chapelle. Le soldat romain , chargé de garder saint Laurent en prison, converti par son prisonnier, il récupère dans son martyre (écartelé par des chevaux), grâce à son nom (" traîné par les chevaux") , un morceau de légende lié au fils du héros Athénien  Thésée  ... à retrouver dans l' Hippolythe d'Euripide ou la Phèdre de Racine ... Un bien beau jeune homme,  avec ses yeux en amande qui vont droit au but.
Santa Cristina Vierge orante blog.jpg
 
 
La Vierge, en orante, dans sa robe rouge d'humanité et toute en retenue dans la proximité divine, montre le chemin ...
" "Je n'ai rien à offrir et rien à demander,
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là."
(La Vierge à midi, Paul Claudel)
 
 Santa Cristina et donateur blog.jpg
... et là, perdu au milieu des grands saints, dans l'abside de gauche, le voyez_vous? ...
le donateur copie.jpg
... parmi tous ces visages, l'un de ceux qui me touche le plus : celui du petit
 donateur aux tendres yeux bleus, la joue appuyée sur la main de sainte Christine qui le présente. Un abbé tonsuré des bénédictins de l'abbaye de Monte-Cristo, dont dépend la chapelle Santa Cristina ... Absolue confiance dans le doux regard de cet homme minuscule ...
Tout cela est donné, immédiat, pas besoin d'initiation savante.
Santa Cristina Gabriel blog.jpg
L'Archange Gabriel, au centre des deux absides, déploie son message et ses ailes ...
 
Sta Cristina Vierge Annonciation blog.jpg
 
et, dans son univers clos de tentures inviolées,  la Vierge Marie accueille en silence l'Esprit Saint.
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 les anges en prière, au-dessus de l'abside de gauche
 
Sta Cristina Sta Margarita et Stu Bernardinu di Sienna blog.jpg
Dans l'abside de droite, la série des saints:
ici, Sainte Marguerite gobée par l'infâme Dragon à la solde d'Olybrius, le gouverneur  d' Antioche, en compagnie de Saint Bernardin de Sienne
Sta Cristina St Antone abbate blog.jpg
Le beau visage du trèx vieux Saint Antoine Abbé
Sta Cristina abside gauche saints apôtres blog.jpg
... et dans l'abside de gauche, la série des apôtres: on reconnaît Ssaint Barthélémy, le troisième en partant de la gauche, portant sa peau sur l'épaule, et saint Jean, près de la fenêtre, le calame à la main ...
 
Séverine.jpg
Merci à l'équipe des restaurateurs (ici Séverine Haberer, de l'entreprise Noémi et son collègue Jean-Luc Mulhauser) qui, eux, ont reçu une formation sérieuse et nous permettent de retrouver le meilleur de ces fresques  respectueusement restituées . Leur plaisir est le nôtre.
ancienne fresque.jpg
La date ( MCCCCLXXIII . X . NOVE (M) BR (IS) au-dessus de la fenêtre de l'abside ... et, apparition lors de la restauration, d'un décor plus ancien :
 les restaurateurs ont fait des découvertes bien intéressantes de fresques antérieures, non seulement à l'intérieur de la chapelle, mais également à l'extérieur...
décor extérieur Severine blog.jpg
(photo de Séverine Haberer)

17/03/2012

23h55: quel enjeu pour nos enfants?

 

"L’humanité sous-estime-t-elle le risque de sa propre extinction ?

Une fois n'est pas coutume, ce billet ne va pas décrire une découverte publiée récemment dans une revue. Au fil de mes lectures diverses, ces dernières semaines, j'ai ramassé quelques pièces de puzzle et je me suis aperçu qu'elles s'emboîtaient plutôt bien, qu'il y avait comme un idée directrice derrière elles. Cela a commencé à la fin de 2011 à Durban, avec le nouvel échec de la communauté internationale pour se mettre d'accord sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Puis il y a eu cette annonce, fin décembre, de la création par des chercheurs de virus mutants de la grippe aviaire, susceptibles de se transmettre plus facilement entre humains contaminés. Annonce suivie, tout d'abord, d'un débat pour savoir s'il était bien pertinent de publier les méthodes avec lesquelles les biologistes avaient modifié le H5N1, puis de la question plus pragmatique : le terroriste lambda peut-il facilement y parvenir ?

Puis il y a eu une autre annonce, le 12 janvier, plus rituelle celle-là, mais aussi plus discrète : celle du Bulletin of the Atomic Scientists annonçant que l'horloge de la fin du monde qui, depuis 1947, prévient symboliquement l'humanité quand elle fait des pas vers son extinction ou la rassure quand elle prend des mesures pour s'en éloigner, était avancée d'une minute vers minuit. Il est désormais 23h55 à cette horloge et cette progression de la grande aiguille a été justifiée par l'absence de progrès dans la limitation tant de la prolifération nucléaire que des émissions de gaz à effet de serre. Le texte du communiqué précise : "La communauté mondiale pourrait être proche d'un point de non-retour dans ses efforts pour empêcher une catastrophe due aux changements dans l'atmosphère de la Terre. L'Agence internationale de l'énergie prévoit qu'à moins que les sociétés commencent, au cours des cinq prochaines années, à développer des alternatives aux technologies de l'énergie émettant du carbone, le monde est condamné à un climat plus chaud, à une montée du niveau des océans, à la disparition de nations insulaires et à une augmentation de l'acidification des océans." Ce n'est pas sans une certaine ironie qu'une autre information, en lien direct avec celle-ci, est tombée il y a quelques jours et je l'ai donnée, brute de fonderie, dans une de mes sélections hebdomadaires : jamais, au cours des 300 derniers millions d'années, les océans n'ont été aussi acides qu'aujourd'hui. Malgré son importance, la nouvelle n'a pas eu l'air d'émouvoir qui que ce soit...

Au moment même où quantité de livres se publient sur la thématique "2012, année de fin du monde prédite par le calendrier maya" (j'ai été sidéré de voir une table entière d'ouvrages à la FNAC sur ce sujet), les hommes jouant à se faire peur en sachant très bien qu'il s'agit de billevesées, on balaie sous le tapis les vraies raisons de s'inquiéter. D'où la question qui fait le titre de ce billet : l'humanité sous-estime-t-elle le risque de sa propre extinction en ne traitant pas les problèmes qui la menacent ou en risquant de faire tomber des technologies de destruction massive entre des mains mal intentionnées ? Je n'ai évidemment pas la réponse et je laisse à chacun le soin d'y réfléchir, mais je tenais, pour finir ce billet pas comme les autres, à signaler l'interview, dans The Atlantic, du philosophe suédois Nick Bostrom, qui enseigne à l'université d'Oxford, y dirige l'Institut sur le futur de l'humanité et est représenté en photo en haut de cette page.

Avec une formation en physique, en neurosciences et en philosophie des sciences, Nick Bostrom n'a pas forcément le profil-type du philosophe tel qu'on se le figure d'ordinaire. Il a beaucoup travaillé sur le concept de "risque existentiel", au sens d'un scénario-catastrophe conduisant « soit à une destruction totale de toute vie intelligente sur Terre, soit à une paralysie permanente de son potentiel de développement ». Dans cette interview, il ne s'intéresse donc pas aux conséquences, lointaines, du réchauffement climatique, mais, considérant que ce XXIe siècle sera crucial pour l'humanité en raison du développement rapide de technologies nouvelles, aux risques que ces dernières présenteront dans un futur très proche de nous : "A court terme, dit-il, je pense que plusieurs développements dans les domaines de la biotechnologie et de la biologie synthétique sont assez déconcertants. Nous sommes en train d'acquérir la capacité à créer des agents pathogènes modifiés et les plans de plusieurs organismes pathogènes sont dans le domaine public : vous pouvez télécharger sur Internet la séquence génétique du virus de la variole ou de celui de la grippe espagnole. Jusqu'ici, le citoyen ordinaire n'a que leur représentation graphique sur l'écran de son ordinateur, mais nous développons aussi des machines synthétisant l'ADN de plus en plus performantes, qui peuvent prendre un de ces plans numériques et fabriquer de véritables brins d'ARN ou d'ADN. Bientôt, ces machines seront suffisamment puissantes pour recréer ces virus. Donc, vous avez déjà une sorte de risque prévisible et si, ensuite, vous commencez à modifier ces organismes pathogènes de différentes manières, vous voyez apparaître une nouvelle frontière dangereuse. A plus long terme, je pense que l'intelligence artificielle, une fois qu'elle aura acquis des capacités humaines puis surhumaines, nous fera entrer dans une zone de risque majeur. Il y a aussi différentes sortes de contrôle des populations qui m'inquiètent, des choses comme la surveillance et la manipulation psychologique à l'aide de médicaments."

Quand le journaliste qui l'interroge lui demande pourquoi le risque d'un dérapage majeur est estimé à une ou deux chances sur dix au cours du siècle, ce qui est beaucoup, Nick Bostrom a cette réponse : "Je pense que ce qui mène à cela, c'est le sentiment que les humains développent ces outils très puissants (...) et qu'il y a un risque que quelque chose tourne mal. Si vous revenez en arrière avec les armes nucléaires, vous vous apercevez que pour fabriquer une bombe atomique, il vous fallait des matières premières rares comme de l'uranium enrichi ou du plutonium, qui sont très difficiles à se procurer. Mais supposez qu'il y ait eu une technique vous permettant de faire une arme nucléaire en cuisant du sable dans un four à micro-ondes ou quelque chose dans ce genre. Si cela avait été le cas, où en serions-nous maintenant ? On peut présumer qu'une fois cette découverte faite, la civilisation aurait été condamnée. A chaque fois que nous faisons une de ces découvertes, nous mettons notre main dans une grande urne pleine de balles et nous en tirons une nouvelle balle : jusqu'ici, nous avons sorti des balles blanches et des grises, mais peut-être que la prochaine fois, nous tirerons une balle noire, une découverte synonyme de désastre. Pour le moment, nous n'avons pas de bonne façon de remettre la balle dans l'urne si elle ne nous plaît pas. Une fois que la découverte a été publiée, il n'y a aucun moyen de la "dépublier"."

Nick Bostrom n'est absolument pas opposé à la technologie : au contraire, c'est un grand partisan du transhumanisme. Simplement, il milite pour que nous gardions le contrôle. Le contrôle de nos technologies, de notre planète, de notre avenir. Parce que l'extinction de l'homme n'est pas le seul risque que nous courons. L'autre visage du risque existentiel, c'est la disparition totale des libertés à l'échelle planétaire : "On peut imaginer le scénario d'une dystopie totalitaire mondiale. Encore une fois, c'est lié à la possibilité que nous développions des technologies qui rendront bien plus simple, pour des régimes oppressifs, d'éliminer les dissidents ou de surveiller leurs populations de façon à obtenir une dictature stable, plutôt que celles que nous avons vues au cours de l'histoire et qui ont fini par être renversées."George Orwell et son 1984 ne sont pas bien loin.

Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)

 

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Cela dit, le printemps est là et je bourdonne obstinément avec les abeilles dans les amandiers en fleurs.

 
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