14/04/2012
Jeudi Saint 2012, suite et fin
Suite et fin de notre bonne journée du 5 avril en Castagniccia
à Quercitello, le prieur de la confrérie de Quercitellu, en pleins préparatifs du Catenacciu du Vendredi Saint, a la gentillesse de nous ouvrir l'église San Carlu où est exposée la toile du Sepolcru: une grande douceur se dégage de cette Déploration du Christ veillé par les anges ...
Un peu plus tard, à Ficaghja (à côté de La Porta), Petru Vachet-Natali (à gauche sur la photo) nous accueille à l'église de l'Immaculata Cuncezzione, paroisse de son village natal de Ficaghja. Ecrivain, poète et chroniqueur, cet homme amical et généreux a écrit en 2006 une amoureuse monographie sur Ficaghja en langue corse:
"Monografia e Tupunumia di Ficaghja, cù una ricerca tupunomica nantu à 216 nomi di lochi", publié chez Anima Corsa.
Nous devions arriver en fin d'après-midi, histoire de laisser l'équipe terminer le montage du sepolcru: mais notre arrivée précoce nous permet d'assister à la fin de ce montage délicat.
Installation du ciel ...
C'est le plus grand des sepolcri en pavillon réalisés en Corse. Le lucquois Francescu Carli le crée vers 1760 pour ce village.
les deux terribles gardiens du sepolcru, de part et d'autre à l'entrée de cette chapelle du reposoir
le jugement de Pilate
Jésus au Jardin des oliviers
la trahison de Judas: "celui que j'embrasserai " : comme dans une bande dessinée ...
le portement de croix
la déploration du Christ, servant d'antependium pour l'autel du sepolcru
le sepolcru de Ficaghja, fleuri et fini, version 2012.
Petru Vachet-Natali nous a, ce jour là encore, magnifiquement accueillis et, en compagnie du maire, Monsieur Gambotti, nous a très gentiment invités à partager le pot de l'amitié autour de ce patrimoine remarquable ...
Merci Petru!
Nocario, église san Michele: le petit sepolcru abrité sous sa tente et bien fleuri. Là encore le maire, Monsieur Paul Battesti, nous fait les honneurs de son église paroissiale. Cette mairie active a engagé depuis plusieurs années, des travaux de restauration (par Ewa Poli) qui portent leurs fruits.
Ici l'un des deux atlantes au délicat visage du maître autel restauré par Ewa
... vu de dos ...
au-dessus du maître-autel, pas vraiment à la fête et coincé entre Saint Michel et un angelot bien rose, Satan noir, moustachu et barbu hurle sa hargne. Bien fait!
Dans l'église du hameau de Patricaghju, dédiée à la naissance de Saint Jean-Baptiste, cette délicieuse toile de Giacomo Grandi
en haut, sous le regard attendri de Dieu le Père (portrait craché de notre maire Paul Battesti), on apporte le réconfort à Elizabeth qui vient de mettre au monde le Précurseur: la femme de gauche présente des grenades, symbole de fécondité ...
tandis qu'en dessous, près de la cheminée allumée, l'on s'affaire pour donner son premier bain au nouveau-né: à gauche, une servante bien "mauresque". Beaucoup de tendresse dans cette scène qui évoque toutes les naissances dans les maisons de Castagniccia de cette époque (mi-XVIII° s.) ... Sur un plateau, reconstituants essentiels pour la mère, le vin et les oeufs.
et pour clôre cette journée sur sa thématique du Jeudi Saint, l'arrivée en fin d'après-midi de la procession de la Cerca, venant de Campana: cette Cerca comme ses soeurs du lendemain qui partiront de Verdèse et de Nocario, couvre ses douze kilomètres et arrive tard dans la nuit ... Merci à tous d'avoir partagé cette journée si particulière, malgré un temps plus qu'incertain et éclairée par les rencontres de tous ces amis qui donnent du sens à leur patrimoine...
11:52 Publié dans corse, patrimoine populaire de Corse, semaine sainte en corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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