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01/05/2014

Echos de la journée sepolcri en Castagniccia du 18/4/2014

 En écho des sepolcri du Rustinu et de  Castagniccia

 ce Vendredi Saint 18 avril 2014 

à l'attention des amis qui partagèrent

cette belle " journée des sepolcri" et de ceux qui ne purent venir

 

FRASSU, église St Côme et St Damien

Frassu St Côme et St Damien.jpg

Nous commençons cette journée lumineuse avec la rencontre de la petite église Saints Côme et Damien de Frassu qui, cet été 2013, était encore en travaux sous ses échafaudages . Des travaux qui ont permis de dégager ce qui reste des murs romans avec leurs belles dalles de revêtement.   Je rappelle que Frassu n'a été rattaché à la commune de Pastureccia di Rustinu que le 14/04/1857, formant ainsi, avec les communautés des hameaux de Gratte et Casa Pitti  la commune de Castellu di Rustinu.

 100_1375.jpg

 

Au-dessus de la porte d'entrée, et remplaçant le tympan roman initial, cet énigmatique blason de stuc (photo prise avant la restauration de la façade) datant probablement du XVIII°s. : un chapeau d'évêque à trois rangées de pompons surmonte la tiare papale, la crosse et les clés de St Pierre, ainsi deux palmes de martyres (St Côme et St Damien?). Ce blason date peut-être de l'époque où fut agrandie et modifiée l'église romane, avec en particulier la construction côté sud d'une deuxième nef dotée d'une porte et communiquant avec l'église:  des objets tels que bâtons de procession et  bannières pourraient témoigner en faveur d'un espace dédié à la confrérie de Frassu. 

 

Ce vendredi nous avions parmi nous notre amie Bernadette Conrad . Outre sa parfaite connaissance des plantes, en digne fille de Marcelle Conrad, la grande dame de la botanique corse  (cf la publication par Bernadette Conrad de la nouvelle édition des "Promenades en Corse parmi ses fleurs et ses forêts" de Marcelle Conrad:

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2014/01/12/temp-1366f8b4f96390b6bb6341939c2f8.
 
...),
 
il faut souligner que Bernadette Conrad s'intéresse également depuis fort
 
longtemps aux relations étroites des anciens corses avec leurs précieuses
 
alliées les abeilles.
 
C'est dans ce cadre qu'elle évoqua pour nous  l'hypothèse de la présence,
 
autrefois, d'une ruche intérieure (comme on en trouve dans les murs des
 
maisons anciennes)  aménagée dans le mur sud, avec piste d'envol à
 
l'extérieur encore visible avant que l'on ne recrépisse ce mur.
 
 
Hypothèse très intéressante et vraisemblable de l'usage d'une ruche dans
 
l'enceinte d'une église en vue de la récolte de la cire pour fabriquer les
 
cierges ... 
 
 
***
 
Un petit détour du côté des abeilles et des hommes
 
 
L'on ne sauvegarde bien que ce que l'on utilise ou à défaut, que l'on
 
comprend. Ces aménagements fréquents dans le monde ancien de la
 
Corse sont de type variés mais ont tous la même fonction, que la ruche
 
soit à l'intérieur de la maison ou  que l'on crée une "maison des abeilles".
 
 
 
Je prends pour exemple de ces aménagements de ruches le site de
 
Giustiniani,antique communauté proche de Speluncatu en Balagne
 
( merci à Edouard Flachpour ses bonnes photos ) : dans une "maison des
 
abeilles", ces  ruches intérieures,aménagées dans un mur:

 

la maison des abeilles.JPG

une maison des abeilles,

 

Giustiniani 2.JPG

aux murs aménagés en rucher:
 
 

Giustiniani 1.JPG

à l'intérieur de la maison, ces sortes de niches percées d'un orifice,

Giustiniani piste d'envol.JPG

communiquant, à l'extérieur, avec la piste d'envol des abeilles ...

Pour en savoir plus sur ces aménagements, vous pouvez consulter par

exemple ce site:

http://www.itarkeo.com/murs_abeilles.php

 

***

Revenons à nos sepolcri.

Nous avions ce jour-là rendez-vous avec Marie-Laure S.B. qui avait
 
accepté de remonter le sepolcru avec l'aide du fidèle Toussaint Quilici,
 
"saint patron" de la Pieve du Rustinu, sur laquelle il a, avec ses
 
amis,rédigé un ouvrage précieux et dense d'informations :
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2011/12/03/decouvrir-la-pieve-du-rustinu-avec..
 
 
Marie-Laure était accompagnée de deux dames âgées de sa famille que
 
nous avons pu, à loisir, interroger sur les usages de la Semaine Sainte du
 
temps de leur jeunesse ... Une rencontre très chaleureuse et enrichissante,
 
qu'elles en soient remerciées!  ( nous nous donnons alors rendez-vous
 
l'après-midi pour voir le grand sepolcru de Ficaghja que ces dames ne
 
connaissent pas)

Frassu avec les dames.jpg

 
 
Le sepolcru de Frassu s'installe dans une chapelle latérale, adossé
 
à la chaire de prêche,
 
Frassu sepolcru 2014.jpggardé par les traditionnels
 
soldats romains sauce
 
mauresque, avec son arc
 
présentant les "Arma
 
Christi" (les instruments de
 
la Passion), et, dessous,
 
abaissant l'ouverture de la
 
chapelle où git le Christ en
 
croix, un panneau central
 
orné de deux anges et du
 
Saint Sacrement  : on pénètre
 
alors à genoux dans cet
 
espace délimité pour la
 
prière et la méditation
 
devant le crucifix déposé
 
devant le bel autel de stuc.
 
 .
 
 
Lampe à huile Frassu.JPG
 
 
 
 
Chaque famille apportait sa lampe à
 
huile pour éclairer la chapelle du
 
sepolcru : une lampe ouvragée, en
 
verre moulé (qu'on achetait, me dit
 
Michel- Edouard Nigaglioni, sur
 
catalogue: "en France, les maisons
 
Portieux et Vallerysthal en faisaient de
 
nombreux modèles ") réservée à cet
 
usage exclusif du reposoir de la
 
Semaine Sainte.

 

 
 
 
 
 
 
 
A l'entrée du reposoir veillent nos deux gardiens du sepolcru:
 
Frassu le garde de gauche.jpg
 
le costaud de gauche ,

et celui de droiteFrassu garde droite.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Notre peintre anonyme du XIX° s. montre un talent certain dans l'expression de ces deux visages, beaucoup moins caricaturaux que de coutume.

A-t-il portraituré des habitants de Frassu ?

 

 

 

Frassu visage garde gauche.jpg

 

 

Toujours est-il qu'ici ces deux gardes n'ont pas cette férocité "mauresque" que l'on peut voir ailleurs, 

 

 

 

je trouve même leur visage empreint d'une certaine humanité et d'un zeste de mélancolie.

 

Frassu visage garde droite.jpg

 

 

Frassu anges et calice.jpg

au centre , au-dessus de l'ouverture, l'invitation à l'adoration du Saint Sacrement.

Frassu Arma christi.jpg

et, dans l'arc triomphal qui ferme la chapelle, la représentations des Arma Christi , les instruments de la Passion déclinés en bouquet: lance, échelle, éponge imprégnée de vinaigre, marteau, clous, tenailles, roseau, colonne, voile de Véronique, coq ... tout est dit!

Frassu voile Véronique.jpg

sur le voile de Véronique (qui tient du linceul), le beau visage du Christ, les yeux clos, couronné d'épine.

Frassu le coq.jpg

et, pris sur le vif dans la basse-cour voisine, un coq vigoureux donne le LA aux larmes de St Pierre.

 

***

La fresque de la Passion

à San Tumasgiu di Pastureccia

(fin XV°/début XVI° s.)

 

Pour l'ensemble de la chapelle, voir les notes depuis 2011:

 

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2011/02/26/san-tumasgiu-di-pastureccia-castel...
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2011/02/27/les-fresques-de-san-tumasgiu-di-pa.
 
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2011/03/02/3-les-fresques-de-san-tumasgiu-sui.
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2013/09/20/san-tumasgiu-di-pastureccia-breve-..
 

 

San Tumasgiu échaffaudages.jpg

Une bonne surprise nous attend : après de longs mois de léthargie pendant lesquels la pluie a continué de ruisseler sur les fresques, les choses semblent enfin bouger : on a installé les échafaudages qui présagent une prochaine action de mise hors d'eau du toit. L'ami Toussaint Quilici m'apprend qu'on a finalement renoncé à pratiquer des fouilles archéologiques dont le montant étaient exorbitant et dont le projet retardait, malgré l'urgence et ce depuis de longs mois, la restauration de San Tumasgiu.

L'espoir renait. En revanche la chapelle ne sera plus visitable avant quelque temps, aujourd'hui les fresques sont bâchées en attendant la réfection du toit. Un nouvel appel d'offres devrait avoir lieu pour le programme de restauration des fresques. On a beaucoup perdu en cinquante années d'intempéries et d'incurie : il serait intéressant de savoir si de vieilles photos des années 60 existent encore qui pourraient témoigner de détails aujourd'hui disparus.

 

Pour le plaisir, un nouveau regard sur "la bande dessinée" de la Passion,

réalisée sur le mur nord de la chapelle, et qu'il faut lire depuis le haut à

droite vers la gauche, puis de la gauche vers la droite.

 

ensemble  Passion mur nord blog.jpg

 

 

Tout d'abord, la dernière Cène, avec les visages animés des apôtres.

Ce que je vois: 

en haut à droite, le jeune Saint Jean se penche, la main sur l'épaule de  celui qui me semble bien être Jésus. Les mains parlent aussi clairement que les mots: "Ce n'est pas moi", disent, incrédules,  celles des apôtres du bas, en réponse l'annonce faite par le Christ :

 

 

San Tumasgiu - la Cène copie.jpg

 

 

"En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera"

"Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. Un de ses disciples, celui que Jésus aimait, se trouvait à table tout contre Jésus; Simon-Pierre lui fait signe et lui dit: "Demande de qui il parle." Celui-ci, se penchant alors vers la poitrine de Jésus, lui dit: " Seigneur, qui est-ce? " (...)

Evangile selon Saint Jean

 

 

Jardin des oliviers.jpg  

"Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani, et Jésus dit à ses disciples: "Restez ici tandis que je prierai." Puis il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à ressentir effroi et angoisse. Et il leur dit: "Mon âme est triste à en mourir; demeurez ici et veillez." Etant allé un peu plus loin, il se prosterna contre terre et il priait pour que cette heure passât loin de lui. Et il disait "Abba (Père!) tout t'est possible éloigne de moi cette coupe; cependant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux!". Il revient et les trouve en train de dormir . (...)"

Evangile selon Saint Marc.

On peut reconstituer mentalement une partie de la lacune: sur la droite, un ange tendait peut-être un calice à Jésus.

Visage Christ oliviers.jpg

le visage de Jésus

apôtre Jardin des oliviers.jpg

 le visage de Jacques ?

St Pierre Jardin des oliviers.jpg  

Celui, endormi, de Pierre

Jardin des oliviers détail.jpg

On a perdu celui de Jean, effacé, entre Pierre et Jésus

Arrestation de Jésus.jpg

l'arrestation de Jésus: il me semble que l'on assiste au baiser de Judas

comparution  devant Caïphe.jpg

la comparution de Jésus devant Caïphe, le Grand-Prêtre (vêtu de jaune) du Sanhédrin

San Tumasgiu flagellation.jpg

la flagellation

visage Jésus flagellation.jpg

Visage du Christ flagellé

San Tumasgiu Crucifixion.jpg

la crucifixion:

"Stabbat Mater Dolorosa

Juxta Crucem lacrymosa

Dum pendebat Filius"

 

visage Christ crucifixion.jpg

le Christ en croix

visage Vierge crucifixion.jpg

le visage de la Vierge

 

frassu,castellu di rustinu,pastureccia,sepolcri de corse

au-dessus de la crucifixion un écrit

 

frassu,castellu di rustinu,pastureccia,sepolcri de corse

 

qui reste à déchiffrer

 

frassu,castellu di rustinu,pastureccia,sepolcri de corse

 

 

enfin,  sur le pied droit de l'arc triomphal,

ce dernier visage :

" Ecce Homo"

 

***

Eglise Santa Maria de Castellu di Rustinu

le sepolcru:

 

 

Castellu sepolcru ensemble montage blog.jpg

ce que vous n'avez pas vu ... à retrouver sur la note :

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2012/02/03/le-sepolcru-de-castellu-sort-de-l-...

 

(à suivre! dès que je peux,  pour le reste de la journée ...)

    

24/03/2013

Semaine Sainte: à la rencontre des sepolcri de Bastia et du Cap

Jeudi Saint 28 Mars,

 rencontre des sepolcri (reposoirs) de la Semaine Sainte à Bastia et dans sa région

Bastia sepolcru Immaculée Conception blog.jpg

La mise au tombeau du Christ - Albert Gilio-  1957 (Vendredi Saint 2012)

Comme chaque année - les années précédentes , nous étions en Castagniccia -  nous vous invitons à la découverte d'un patrimoine éphémère et caché, celui des sepolcri de la Semaine Sainte. Cette année nous irons rencontrer les reposoirs des confréries de l'Immaculée Conception et de Saint Roch à Bastia et de sa région proche dans le Cap Corse: Brando , San Martino di Lota ...

San Martinu di Lota u sepolcru 2012 Blog.jpg

les silhouettes peintes du sepolcru de San Martinu di Lota, redécouvertes miraculeusement l'an dernier et exposées pour la première fois depuis des décennies lors du  Vendredi Saint à la confrérie de San Martinu ... L'occasion de rencontrer également toute la ferveur des communautés lors des préparatifs des palmes tressés:

vieilles mains tressant blog.jpg

pour la cerca du lendemain ... 

préparation du grand palme  copie.jpg 

(Brando, Jeudi Saint 2010)

Un moment de convivialité important pour chaque village avant la longue procession entre les communautés.

 

Cerca vendredi saint 2012 copie 2.jpg

(arrivée de la cerca , Vendredi Saint 2012)


Pour cette journée, renseignements au 06 17 94 70 72. Il faudra se lever de bonne heure ...  et je crains fort que les parapluies soient de la partie, mais qu'importe!

(à suivre)

L'an dernier, sur ce même thème:

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2012/04/10/jeudi-saint-2012-dans-le-rustinu-et-en-castagniccia.html

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2012/04/11/jeudi-saint-5-avril-suite-et-fin.html


Enfin, en mars 2012 paraissait le numéro 16 de la belle revue Arts Sacrés, avec un article sur le monde des sepolcri en Corse, certainement encore disponible chez l'éditeur.

31/03/2012

les Sepolcri de Corse du Rustinu et de Castagniccia, Jeudi Saint 5 avril

 

 comme chaque année l’Association Saladini propose une journée de découverte autour

du patrimoine de la Semaine Sainte en Corse:

Chemins de Croix et Sepolcri dans le Rustinu et en Castagniccia

Ficaghja sepolcru 2011 carré blog.jpg

le sepolcru de Ficaghja

VENDREDI 18 AVRIL 2014

 

à la rencontre d'un patrimoine caché et éphémère de la Corse :

u sepolcru, le sépulcre, quel que soit son support, fait partie intégrante de la mise en scène dramatisée de la Semaine sainte, où se joue toujours, au sein d’une communauté villageoise ou citadine, le partage ritualisé de la Passion du Christ. Dans certains villages l’on a créé de véritables décors peints  qui accompagnent l’ardente religiosité de la Semaine Sainte : en Castagniccia, en particulier, des décors, parfois de très grande taille,  furent peints au XVIII° et au XIX° siècle – et ne sont, par principe, visibles que quelques jours par an. La journée du Vendredi 18 Avril sera donc l’occasion d’aller à la rencontre de ce patrimoine extraordinaire de quelques villages des pieve du Rustinu, de l’Ampugnani et d'Orezza, et d’éclairer l’ensemble des rituels de la Semaine Sainte : Chemins de Croix, Granitula, Cerca, Parata  …

Nous commencerons notre pélerinage à Frassu, où nous avons rendez-vous avec l'église romane St Côme et St Damien et son petit sepolcru peint et avec des habitants de la région qui apporteront leur témoignage sur ces pratiques fortement ancrées naguère dans ces communautés.

Rendez-vous à 9 H sur le parking de la gare de Ponte Novu.

Renseignements :

06 17 94 70 72 ou 04 95 61 34 85

 

04/02/2012

le sepolcru de Castellu sort de l'ombre

Ce 31 janvier, à Castellu di Rustinu,

peu avant la neige ...

 

Castellu sepolcru ensemble montage blog.jpg

Bien sûr, ce n'est pas encore la saison, mais ... un grand merci , Richard!

A l'occasion de la rédaction d'un article sur les sepolcri peints de la Semaine Sainte en Corse pour la belle revue "Art Sacrés", et reprenant contact avec les amis de Castellu di Rustinu pour éclairer ce sujet, j'ai eu le grand plaisir de voir sortir de sa cachette et monté, tant bien que mal, pour la première fois depuis environ 80 ans, le magnifique sepolcru peint de Castellu. Son état actuel - chassis vermoulu, toiles très fragilisées ... n'a pas permis de le dresser totalement comme il le devrait, les deux panneaux latéraux épousant normalement exactement la forme trapézoïdale du" plafond" de la Résurrexion. Mais tel que (merci, Richard!) cet ensemble parle comme jamais jusqu'ici je ne l'avais entendu: la colline du Golgotha faisant le lien entre les trois panneaux. Ce remontage , très éphémère (il ne peut rester ainsi dans l'église) signe la prise de conscience de la communauté de Castellu qu'elle possède ici un héritage précieux et rare de la dévotion de ses ancêtres, et qui aboutira, j'en suis certaine, à une restauration: la municipalité  est impliquée dans la restauration de son patrimoine: outre celle de la chapelle san Tumasgiu et de ses fresques, qui devrait débuter très prochainement, il  est prévu de continuer l'effort de restauration dans la très belle église paroissiale : l'ensemble des autels et de leurs toiles dans un temps relativement proche également ... Le sepolcru suivra, je n'en doute pas, dans la foulée, et ... espérons-le aussi,  l'orgue de Saladini retrouvera sa voix ...

Quelques détails du sepolcru

groupe Pilate blog.jpg

le Jugement de Ponce Pilate en compagnie de Caïphe (reconnaissable à son vêtement jaune, signe distinctif longtemps imposé aux Juifs ...)

Jésus chargé de sa croix blog.jpg

Jésus chargé de sa croix: le trou dans la toile a probablement, comme les autres du sepolcru, été fait par la flamme des bougies ...

groupe de cavaliers blog.jpg

un premier groupe de cavaliers

Castellu di Rustinu Jésus tombe sous la Croix détail blog.jpg

Jésus tombe sous le poids de la croix, et Simon de Cyrène est appelé à la rescousse

crucifixion ensemble blog.jpg

En haut du panneau central, la scène de la Crucifixion

le cavalier de la crucifixion et soldats blog.jpg

le groupe de soldats de la crucifixion. A noter les armes, très codifiées de ces messieurs (on les retrouve dans les sepolcri et les chemins de croix  du XVIII° siècle) et leurs casques pointus. Le cavalier porte a baretta misgia, cette sorte de bonnet phrygien qui faisait partie du costume des montagnards corses, et un cimeterre tout-à-fait turc ou barbaresque. Une armée qui va pieds-nus ...

Castellu, sepolcru crucifixion détail blog.jpg

... les solutions techniques de la crucifixion ...

pas facile, mais nos gens ont de la ressource!

la Déposition blog.jpg

chorégraphie de la Déposition de croix

déploration du Christ blog.jpg

le groupe douloureux de la Déploration du Christ: la Vierge, Mater Dolorosa,  a reçu sur ses genoux  le corps supplicié de son fils et l'expose à,la compassion de tous, tandis que  Marie-Madeleine - en robe jaune et cheveux dénoués,- pleure en saisissant la main de Jésus.

 

 

Castellu mise au tombeau blog.jpg

 la Mise au tombeau. Je propose cette lecture:  Joseph d'Arimathie à la tête du Christ et Nicomède à ses pieds, et le groupe de Marie-Madeleine et de  saint Jean entourant la Vierge

la Vierge et M Madeleine détail blog.jpg

détail: Marie-Madeleine soutient la Vierge

le tombeau du Christ.jpg

... et le tombeau du Christ (partie basse du panneau central): oups! les anges sont assez effrayants. De mauvaises langues en déduiraient que le Christ leur a faussé compagnie dès qu'Il a pu ...

crucifixion et résurrection blog.jpg

le panneau de la Résurrection formant plafond:

ce thème de la Résurrection est suffisamment rare dans les sepolcri de Corse pour être signalé: un Christ triomphant, dans toute sa gloire. Généralement les sepolcri s'arrêtent à la Déploration de la mort du Christ et le message de Pâques reste à venir... ...


  Il y a une quinzaine d’années, les hasards d’une recherche sur les orgues de Corse m’avaient conduite à Castellu di Rustinu, un village de montagne proche de la Castagniccia : seules quelques fumées paresseuses s’élevant des toits de lauze dans la lumière de janvier et au passage, une télé tonitruante mariée à une bonne odeur de soupe  témoignaient encore de la vie au milieu de ces hautes maisons de schiste aux volets trop souvent clos. La délicieuse vieille dame qu’on m’avait indiquée m’accompagna pour me faire les honneurs de son église – elle venait de finir son déjeuner, me dit-elle avec un sourire serein, et n’avait rien d’autre à faire -   Malgré l’état un peu dégradé des lieux, à l’époque, j’avais été frappée par la joyeuse propreté qui régnait ici, nappes impeccables soigneusement repassées, profusion attendrissante d’angelots joufflus et de fleurs artificielles, et par la qualité et la richesse du patrimoine : datant en majorité du XVIII° siècle, décors muraux, chaire de prêche et élégants autels de stuc baroques, retables, quatorze tableautins peints d’un intéressant chemin de croix populaire,

sepolcri de corse,le sepolcru de castellu di rustinu,semaine sainte en corse

(ici le Christ mis en croix: chemin de croix peint par Giacomo Grandi pour Castellu au milieu du XVIII° siècle)

et, un peu plus tardif, un orgue hélas muet, bref  … c’était ici l’une de ces surprenantes églises de la région qui racontent à foison une communauté dynamique à une époque où la majorité des Corses vivaient dans leurs villages, et où l’expression d’une religiosité dramatique et festive resserrait les liens.
  Puis, passant derrière le maître-autel, ce fut pour moi un choc imprévu : contre le mur s’entassaient, abandonnées en vrac, plusieurs toiles rectangulaires,  grossières et en mauvais état, de très grande taille, clouées sur des châssis vermoulus. Peintes à la détrempe, elles n’avaient rien à voir avec l’art savant des retables de l’église, mais s’apparentaient plus à l’esprit vernaculaire du chemin de croix – j’y reviendrai : elles disaient d’une façon immédiate et émouvante la Passion du Christ. Sur un premier panneau, du haut du perron de son prétoire, Pilate, enturbanné comme un oriental, prononçait son jugement, puis Jésus se trouvait chargé de la croix , gravissait un Golgotha où se tordaient de grands arbres, trébuchait, martyrisé par des soldats bigarrés, barbus,  moustaches  retroussées, une soldatesque disparate aux  pieds nus, coiffés de casques ronds, de la barreta misghia (une sorte de bonnet phrygien, coiffure traditionnelle des corses jusqu’à la fin du XIX° siècle), armée de cimeterres, de lances et de hallebardes, montée sur de magnifiques chevaux, le tout dans un paysage abrupt de montagne … Sur un deuxième, c’était la crucifixion et la douleur de la Vierge, de saint Jean et des saintes femmes, et sur un autre, la déposition de croix,  la déploration du Christ,  la mise au tombeau efficacement racontées dans l’émotion, et enfin une dernière toile en forme de trapèze exaltait la Résurrection du Christ  …
Comme je m’étonnais de la présence et de l’importance de ces décors, Laurence M. m’expliqua qu’il s’agissait du « Sepolcru », qu’on ne le sortait plus depuis longtemps, que lorsqu’elle était petite on le dressait dans l’église dès le jeudi saint pour accueillir le Christ mort, que chaque famille était chargée d’apporter un litre d’huile d’olive pour entretenir la flamme des lampes qui veilleraient sur le Crucifié en compagnie des fidèles : « c’est qu’ ici, on ne laisse jamais le mort seul » … et elle se souvenait de sa terreur, petite fille, lorsqu’il s’agissait  de pénétrer la nuit dans cet espace étrange peuplé de ces silhouettes inhabituelles dansant à la lueur des cierges et des lampes… Par la suite, j’ai appris que ces grandes toiles servaient aussi autrefois de décor pour une Passion jouée par les villageois de Castellu -  dramaturgie évoquée par les derniers anciens, et dont Laurence est désormais le dernier témoin vivant. Il semble que ce sepolcru anonyme du début XIX° siècle ne soit plus ressorti en situation depuis 1930 … Telle fut ma première rencontre avec ce monde si attachant des sepolcri peints de la Corse et elle a le visage rond et souriant d’une vieille dame optimiste née en 1917 …

le fronton triomphal.jpg

le fronton triomphal que l'on n'a pas pu replacer sur le "plafond", faute de solidité



 

12/09/2011

Les Journées du Patrimoine, cuvée 2011

 

 

 

 

Comme chaque année l'Association Saladini de Speloncato apporte sa contribution aux Journées européennes du Patrimoine.

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(l'ancien tympan -XI°s - de l'église santu Stefano de Giustiniani, transféré à la Collégiale de Speluncatu)

Voici donc le programme proposé pour les 17 et 18 septembre 2011 sur le thème :

« Le voyage du Patrimoine »

Speluncatu autel San Filippu Neri blog.jpg

 

(Collégiale Sta Maria Assunta, l'autel de San Filippu Neri: Ignaziu SaveriuRaffali artiste stuccateur venu de Piedicroce d'Orezza (Castagniccia)  1767, et toile attribuée à l'espagnol Vicente Suarez, vers 1789, représentant l'apparition de la Vierge à saint Jean Népomucène ( né en Bohême) et saint Philippe Néri (né à Florence) .

 

Samedi 17 septembre :

9 h 30 – 12 h, conférences/débats dans la Collégiale Santa Maria Assunta.

 

9 h 30 – 11 h : Le patrimoine évolue et n’est pas créé ex nihilo sur un lieu donné,  il nait le plus souvent de la conjonction d’efforts locaux et d’apports extérieurs autour d’une même nécessité.

Ces apports extérieurs impliquent toujours une délocalisation matérielle ou immatérielle.

- La christianisation

- La situation politique et les échanges commerciaux qui en découlent

- Les échanges commerciaux

- Les moyens de communication (évocation en particulier du « port » de Lozari, d’Algajola et de la pratique du cabotage)

- La transmission des savoir-faire

Nous évoquerons les apports d’œuvres d’art à l’intérieur des différents édifices du village de Speloncato.

11 h – 12 h : Visite de la Collégiale.

(prévoir son repas, restaurants à proximité)

 

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(Speluncatu, élément de sepolcru: le Christ à la colonne)

 

Samedi 17 : 14 h 30 – Conférence à la Casazza, anciennement église sainte Catherine : « Regard sur les sepolcri de Corse, un patrimoine cyclique, éphémère et caché à redécouvrir »  .

 

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(le sepolcru de santa Lucia di Moriani: merci Michel Edouard!)


Suivie de la  visite de la Casazza et du Palais du Cardinal Savelli .

 

Dimanche 18 : à la recherche du patrimoine conventuel de la région.

 Au moment de la Révolution française les couvents de Speloncato, Tuani, Belgodère subissent le sort de tous les couvents de Corse et sont démantelés , vidés, le mobilier et les œuvres d’art vont être en partie récupérés par les paroisses voisines.

 Circuit (prévoir son repas): de Belgodère à Speloncato en passant par Costa, Occhiatana et Ville di Paraso. Cette journée est consacrée en particulier à la recherche du patrimoine des couvents de Speloncato, Tuani, Belgodère à travers les villages avoisinants (Belgodère, Occhiatana, Costa, Ville di Paraso , Speloncato ) .

Les orgues de Belgodère, Costa et Speloncato seront joués lors de ces visites . Signalons que cette deuxième journée se terminera en fiesta musicale, grâce à la présence d'Hubert Scotto et de sa clarinette aux environs de 17h.

 

Rendez-vous à 9h 30 à l’église de Belgodère.

 


 

Voici, pour information,  l'annonce officielle des Journées européennes du patrimoine

 

 

 

Journées européennes du patrimoine

17 et 18 septembre 2011

 

 

 

le  30 mars  2011

 

 

 

Le voyage du patrimoine

 

Objectifs et orientations thématiques

 

 

 

Le patrimoine pâtit parfois d’une image figée qui en dissimule les aspects les plus complexes : le poids des siècles et celui des pierres, la permanence sur un sol chargé d’histoire, le hiératisme de sites mémoriels majeurs. Alors qu’il déplace les foules, il est toujours pensé comme immobile, situé, transmis, propriété d’une personne, d’une communauté, d’une nation.

A l’inverse, le voyage évoque l’ailleurs, la frontière, l’horizon, le dépaysement. Il fait émerger des figures mythiques (le découvreur, l’aventurier, l’explorateur) et naître des rêves de vitesse, de liberté et de partage.

 

A l'occasion de cette 28e édition des Journées européennes du patrimoine, le thème du « voyage du patrimoine » a pour objectif de révéler une dimension souvent mésestimée : l’extraordinaire vitalité d’un patrimoine national qui s’est toujours constitué grâce aux circulations des œuvres et des artistes, aux contacts entre des courants et des cultures esthétiques différentes, aux influences qui ont permis de faire se croiser les regards et d’inventer de nouvelles formes.

 

Reflet de mutations, de métissages et d’emprunts successifs, support de création, le patrimoine a toujours été « en mouvement ». Parler du voyage du patrimoine, c’est aussi faire état de sa modernité en (dé)montrant qu’il est en perpétuelle actualisation, dans un mouvement continu d’ouverture et d’échange.

 

Le « voyage du patrimoine » est une invitation à un périple dans le temps comme dans l’espace. Au moment même de sa construction, un édifice religieux, militaire, industriel ou culturel est le fruit d’une composition éclectique entre les influences de son architecte, les modes ou les techniques d’une époque, les savoir-faire hérités des régions voisines ou des pays frontaliers. Depuis l’Antiquité, l’art de bâtir s’inspire et se nourrit d’influences diverses à échelle européenne ou mondiale, traversé par de multiples courants artistiques qui ont façonné nos paysages actuels.

 

L’architecture religieuse gothique, par exemple, présente une apparente homogénéité stylistique, mais résulte d’expérimentations développées en Île-de-France et en Picardie, mais aussi en Angleterre, en Espagne, dans le Saint-Empire romain germanique. La basilique-cathédrale de Saint-Denis, les cathédrales de Saint-Etienne de Sens, de Chartres ou de Rouen se sont ainsi constituées sur un modèle européen, grâce à un mouvement de circulation des idées qui a permis l’invention de formes nouvelles, avec des appropriations spécifiques selon les pays.

Le style Renaissance, lui, fait un voyage qui part de l’Italie pour trouver un terrain d’expression privilégié en France, comme en attestent les châteaux de la Loire, le château d’Ecouen, la Cour du Louvre mais aussi de nombreuses riches habitations ou fontaines sur l’ensemble du territoire français.

 

Le voyage du patrimoine est aussi celui de l’histoire des régions françaises, qui ont chacune développé des savoir-faire propres. Certains éléments patrimoniaux ont trouvé des expressions originales selon les lieux où elles s’implantaient (choix des matériaux, traditions architecturales, contextes religieux ou politiques, proximité culturelle comme l’illustre le cas du patrimoine monumental alsacien).

 

 

La technique du colombage, par exemple, répond aux mêmes plans, mais a connu des spécificités champenoises, alsaciennes ou encore bretonnes. De la même manière, coïncidant avec le développement de l’industrialisation au XIXe siècle, la structure métallique fait son apparition, inspirée par les créations anglaises et belges, et marque encore aujourd’hui de nombreux bâtiments dans le Nord-Est de la France, comme à Paris, Roubaix ou Nancy. Chaque courant artistique et architectural voyage en France et trouve des interprétations différentes, de l’influence du baroque italien à Nice à l’Art nouveau présent dans le patrimoine balnéaire français.

 

Comment ne pas également penser à la circulation de principes architecturaux « officiels » qui, entre enjeux politiques, nécessités pratiques et effets de mode, ont trouvé leur place dans chaque ville française et ont diffusé une certaine image du pouvoir : les places royales du XVIIe siècle (Paris, Dijon, Lyon, Montpellier), les citadelles et places fortes construites sur le modèle conçu par Vauban (Besançon, Saint-Martin de Ré, Lille, Mont-Louis, Villefranche-de-Conflent) ou encore les immeubles de style haussmannien.

 

L’évolution chronologique et esthétique du patrimoine national, chacun peut l’apprécier en levant le regard, au gré d’une promenade, sur les façades des immeubles, des églises, des théâtres, des châteaux. L’un des objectifs de cette édition 2011 des Journées européennes du patrimoine est aussi d’apprendre à regarder autrement notre patrimoine quotidien pour y déceler et y comprendre les influences de l’« ailleurs » ou les signes d’un dialogue permanent au sein et au-delà des frontières françaises.

 

A cette occasion, l’intérêt et la cohérence du patrimoine européen pourraient être réaffirmés et valorisés, à travers notamment le « Label du patrimoine européen » ou l’encouragement d’initiatives transfrontalières pour les régions concernées.

 

Les réseaux patrimoniaux (CAUE, Villes et Pays d’art et d’histoire), ainsi que les associations dont la connaissance de l’histoire locale et de ses bâtisseurs est précieuse, détiennent les clés d’une interprétation pédagogique et stimulante du thème, à travers des parcours didactiques qui chercheront à introduire des notions essentielles d’histoire de l’art auprès du jeune public ou à approfondir la connaissance des amateurs sur le jeu des influences et des circulations qui innerve le patrimoine national.

 

La richesse du thème du voyage du patrimoine permet également d’envisager des thématiques variées, propices à l’ouverture des horizons et à la diversification des animations  sur la notion de patrimoine en mouvement : 

 

§  Les voyageurs du patrimoine

 

Les architectes, artistes, artisans ou conservateurs qui ont marqué de leur empreinte les sites et les monuments sont souvent eux-mêmes de grands voyageurs. Leurs périples ont souvent enrichi l’histoire locale et le patrimoine régional, tout comme l’accueil d’étrangers qui ont apporté ou importé leurs visions et leurs techniques.

 

Léonard de Vinci, dont l’influence lors de son voyage en Touraine a été déterminante pour le développement d’une architecture Renaissance en France.

 

Pierre Loti, écrivain-marin, grand voyageur et amoureux de la Turquie, qui a laissé une demeure insolite et colorée dans laquelle se côtoient ses souvenirs de périples à travers le monde.

 

Prosper Mérimée, infatigable voyageur dont les tours de France ont permis la réalisation d’un premier recensement des richesses patrimoniales sur le territoire national.

 

Léonard Foujita, artiste complet qui a partagé sa vie entre le Japon et la France et qui a introduit à travers une œuvre profondément influencée par les maîtres occidentaux une esthétique japonaise d’une grande originalité.

 

 

 

Certains corps de métier ont également participé à la diffusion d’un savoir-faire architectural qui a marqué le paysage patrimonial français.

Les maçons de la Creuse (parmi lesquels l’ouvrier-député Martin Nadaud) ont, au XIXe siècle, participé à la plupart des grands chantiers de travaux publics dans la capitale parisienne, réaménagée sous l’impulsion du Baron Haussmann.

Le compagnonnage, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2010, a marqué par la pratique rituelle du Tour de France le patrimoine national et contribué à la transmission d’un savoir-faire français d’excellence.

 

 

§  Les chemins du patrimoine et le patrimoine des transports

 

Le « voyage du patrimoine » induit des déclinaisons naturelles comme celle des voies, réseaux et carrefours culturels majeurs qui ont favorisé la mobilité des hommes et des courants artistiques.

 

Le Rhin et le Rhône

Les estuaires (Gironde, Loire)

Les routes maritimes

Le Canal du Midi

Les chemins de pèlerinage (Saint-Jacques de Compostelle)

Les réseaux de routes patrimoniales : Itinéraires culturels du Conseil de l’’Europe, Routes européenne du patrimoine industriel, les Routes du Pays Cathare, la Route des Maisons d’écrivains, etc…

 

Il existe aussi, par extension, un patrimoine du voyage, que peuvent illustrer les moyens de transport d’intérêt historique : les collections de véhicules anciens, les navires et les ports, les gares sont à même d’être mobilisés et valorisés lors de cette édition.

 

L’archéologie constitue, de la même manière, un révélateur fondamental des chemins d’échanges disparus : mithraeum d’Angers, Voie Domitienne, villes de Lyon, Marseille, Arles, Nîmes ou Orange.

 

 

§  Les échanges et les œuvres

 

Les musées tiennent une place essentielle dans le voyage du patrimoine puisqu’ils représentent des étapes ou des destinations finales dans le cadre d’échanges ou de prêt d’œuvres. Du cabinet de curiosités aux musées de France, en passant par les collections royales, l’acquisition et la préservation d’objets ou d’œuvres venues d’ailleurs ont toujours démontré la valeur accordée à des cultures différentes, capables d’enrichir la notion de patrimoine.

 

Musée du Louvre

Musée Guimet

Obélisque de la Concorde

Murakami au Château de Versailles

 

 

§  Le patrimoine virtuel

 

Le voyage du patrimoine se conjugue au futur. La révolution informatique et numérique a permis la multiplication et la massification des échanges sur le patrimoine. Sa connaissance comme sa valorisation s’en sont trouvées profondément transformées.

Les outils multimédias de valorisation ainsi que les base de données patrimoniales développés par le ministère et mis à disposition du public pourraient dans ce cadre faire l’objet d’une attention spécifique.