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27/05/2010

Avec les amis de l'orgue de Loris ...

Trois journées de stage intensif avec les amis de l'orgue de Loris,
organisées sur l'initiative de notre ami Jacques Chevalier,
pour découvrir et jouer les orgues de Corse 
( ah! l'octave courte!) ...
groupe Chevalier Feliceto.jpg
(... comme on ne le voit pas ici, à Feliceto, lors de la récré ...)
de découvertes tous azimuts dont je rendrai mieux compte lorsque vous m'aurez envoyé des photos, mes chers amis!
En attendant mieux et un vrai compte-rendu:
leçon de Culombu.jpg
cette magistrale leçon de cornu marinu, conque marine, alias culombu par le Maestru François-Marie, en compagnie d' Henri, le valeureux gardien de a Cima de Belgudè :
 " ... cette coquille de mer servit en effet à alerter bien souvent les villageois des intrusions ennemies. Sa puissance lui permettait de résonner dans toute la vallée; les bergers l'utilisaient il y a peu de temps encore pour rassembler leurs troupeaux et éloigner les renards; les chasseurs pour traquer le sanglier; et les farceurs pour donner le charivari!"
(Almanach de la mémoire et des coutumes - CORSE - par Claire Tiévant et Lucie Desideri - chez Albin Michel : un merveilleux ouvrage!)
Pioggiola 1.jpg
une pause post-prandiale à l'église Santa Maria Assunta en attendant de découvrir l'orgue
Enno à l'orgue de Pioggiola.jpg
... et ici, notre ami hollandais Enno avec sa musicalité  entraînante et fort peu conventionnelle,  en compagnie de Jean-Louis ...
à bientôt donc, avec vos photos: merci d'avance!

16/05/2010

le triomphe du printemps enfin

... après tous ces jours de froid,

tous ces jours de pluies de grisaille et d'orages

sur les labours de Stève

la lumière enfin

plateau 1 blog.jpg
sur le plateau "où il ne pousse jamais rien"
sinon la mémoire en mottes des dieux larres
un champ à se rouler par terre
un ciel à s'enivrer d'azur et nuages blancs
plateau 3 blog.jpg
un vert éphémère à devenir fou
sous le bleu triomphant
fou d'envol
fou de chants
un soleil à réveiller l'amour des  oiseaux
merles blagueurs
trilles d'amoureux
concours de  rossignols 
 guêpiers friselant en couples
haut dans le ciel
douces tourterelles et huppes monotones
myriades de passereaux
pépiant à l'envie
avant la grande sècheresse de l'été
sur le plateau
san Bastianu blog.jpg
et aussi sur le rocher de San Bastianu
le parfum des immortelles
bientôt épanouies
vers la mer.jpg
enfin être milan royal
voler
 jusqu'à la mer
et  penser :
" Au milieu de la prairie verte,
l'ombre de cet arbre ressemble à une île.
Passant, reste où tu es, là-bas!
Entre la route que tu suis et cette ombre qui tourne lentement,
il y a peut-être un abîme infranchissable. "
(Omar Khayyam)

13/05/2010

Olmi Cappella: la restauration de la chapelle du Rosaire

 La restauration de la chapelle du Rosaire
à l'église san Nicolau d'Olmi Cappella,
atelier de restauration d'Ewa POLI
 avec Marie-Anne MORBACH et Frédéric PETROTTI
Olmi Cappella chapelle du Rosaire blog.jpg
 depuis des mois, dans l'église glaciale en hiver d'Olmi Cappella,
sous le petit orgue, avec minutie, avec ténacité, avec amour,
Marie-Anne Morbach dégage, reconstitue, restitue
Olmi Cappella, voûte chapelle Rosaire.jpg
cette chapelle dédiée à l'origine à la Vierge du Rosaire,
comme le montre ce très beau décor de stucs 17ème,
retrouvé sous des couches successives de "replâtrage" ultérieur.
Marianne me dit que la joie de redonner vie à cet ensemble inespéré et coloré
lui a donné la force d'affronter  rigueurs hivernales éprouvantes et solitude.
la Vierge du Rosaire.jpg
Chère Marianne, cette joie se lit dans ton travail !
Ici, dans l'édicule enchâssé dans le fronton interrompu couronnant  l'autel,
Marie, solide et douce montagnarde dans sa robe parsemée de roses,
les mains ouvertes pour l'offrande. Tout autour, cet étonnant décor comme une auréole solaire.
Le soin apporté à l'ensemble de cette chapelle du Rosaire
souligne son importance pour l'église pievane du Ghjunsani,
par ailleurs riche de de ses nombreux autels du 17ème -  dont on reparlera une autre fois.
autel Rosaire, décor gauche blog.jpg
Sur les murs latéraux de cette chapelle, un décor 18ème recouvre en partie le précédent:
des anges chevauchant des rinceaux encadrent un emplacement aujourd'hui occupé par de jolies toiles plus récentes (fin 18ème).
Une partie du décor sous ces encadrements de stuc  a malheureusement disparu.
ange.jpg
Présence des anges ...
autel Rosaire décor droit blog.jpg
Deux inscriptions mystérieuses se lisent de part et d'autre:
Olmi Cappella texte 1 blog copie.jpg
EX. SIMOIS (?) PROPHA (...?) (avec les signes d'abréviation d'usage)
SI PARS VIRGO NECIS
SUDORIS CONSCIA NAII (?)
Olmi Cappella texte 2 blog copie.jpg
EX. LUC. CAP. 22
SANGUINIS UNDA FLUIT
SUDANS NUNC SUDAT IMAGO
?
Messages dont nous n'avons pas encore trouvé une clef satisfaisante, mais dont ne désespérons pas de découvrir le sens.
Mariane au travail.jpg
Le travail s'achève. Merci, chère Marie-Anne,
de nous avoir fait découvrir ici cet ensemble intéressant et charmant:
et ce sera un plaisir renouvelé de jouer le petit orgue dans un tel environnement .
Aut_3157.jpg
(le petit orgue armoire)
Petite séquence à propos des restaurations:
On ne peut que féliciter et encourager toutes les personnes responsables, à commencer par le maire, Monsieur Frédéric MARIANI, et les associations qui ont décidé ces restaurations dans l'église d'Olmi Cappella, engagement au long cours et parsemé d'embûches, dont l'une des plus invalidantes est la présence de l'humidité dans le sol (faille en profondeur sous l'édifice) et des remontées capillaires dans les murs  -  état récurrent dans nos églises et pour lequel on n'a pas encore  trouvé de solution miracle. Bon sens et technicité ne suffisent pas toujours à traiter ce problème ...
A Olmi Cappella, des erreurs auraient pu être évitées par le passé. Cette  belle église a été étouffée sous une épaisse couche de ciment, à l'extérieur, à une époque où l'on croyait mordicus au progrès moderne: le crépi au ciment paraissait alors la valeur sûre et le signe de l'amour porté au  patrimoine ...
Aut_3156.jpg
(l'église saint Nicolas d'Olmi Cappella avant dégagement des murs)
 On en est bien revenu aujourd'hui et la communauté d'Olmi Cappella a récemment entrepris de dégager au moins le soubassement de l'église, pour tenter de donner un peu d'air aux murs : les crépis d'autrefois, réalisés à la chaux, permettaient les échanges extérieur/intérieur, ce qui n'est plus le cas avec le ciment. Les dégats n'ont pas tardé à se manifester: stucs et peintures murales se sont dégradés à grande vitesse et les cuves des autels latéraux n'ont pas tardé à se délabrer définitivement ... disparition d'oeuvres élégantes ...
Autre problème  rencontré ici et  ailleurs: le sol ancien de l'église, fait de carreaux de terre cuite, respirait lui aussi, d'autant que sous ce sol existait ce "vide sanitaire" qu'était l'ARCA, fosse commune en usage en Corse jusqu'au début du 19ème siècle. Cette crypte a malheureusement été souvent comblée ( nous en avons aussi un exemple dommageable à la Collégiale de Speloncato) et l'on a cru bien faire il y a quelques décennies en la recouvrant d'une épaisse dalle de béton qui accroit l'effet imperméable de l'ensemble ... A Olmi Cappella, cette dalle a été recouverte d'une sorte de damier noir et blanc qui jure avec l'expression joyeuse de l'ensemble:
Aut_3160.jpg
(l'intérieur de Saint Nicolas, avant restauration)
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur certaines solutions préconisées par certains responsables des monuments historiques: les murs composites de nos églises de Corse rendent particulièrement inefficaces les injections de résines prétendûment miraculeuses et fort onéreuses de surcroît. Ces injections ont peut-être une certaine efficacité lorsque la barrière chimique s'adresse à des matériaux homogènes, mais ce n'est pas le cas de nos murs de maisons anciennes ou d'églises, en Corse. J'ai en tête pour exemple le cas de l'église de Loreto di Casinca où règne depuis des années une puanteur chimique liée à ces injections de résine qui n'ont en rien amélioré les problèmes d'humidité de cet édifice.
Dont acte.

04/05/2010

Une sainte inconnue

"ORA ET LABORA"
pardon.jpg
Mais quelle est donc cette petite sainte ?
Pas trace dans mon Réau ...
*
Une piste, peut-être :
" Le classique de Moebius et Jodorowsky enfin restauré dans ses couleurs d’origine.
C’est à un véritable travail de Bénédictin que s’est livré l’éditeur : remise en état des planches, repérage et restauration des couleurs originales.
C’est d’une certaine manière l’édition ultime de L’Incal en édition intégrale, celle qui fera référence par sa fidélité aux originaux de l’époque."
*
mais ... serait-ce ... Sainte Léo ?


Les 200 ans de l'orgue Giovanni Crudeli de Speluncatu

200 ans déjà!
15 avril 2010 blog.jpg
Nous allons dignement fêter cette année le deux-centième anniversaire de l'orgue Crudeli de la Collégiale de Speluncatu: nous reviendrons bientôt  sur les évènements qui accompagneront cet anniversaire. Outre les concerts organisés sur cet orgue de Giovanni CRUDELI, il est entre autres prévu une conférence sur la dynastie des CRUDELI par le musicologue italien Piero TADDEI (Prato).
Je viens de lire l'article mis en ligne sur son site (organisula) par Jean-Louis Loriaut sur l'orgue Crudeli de Tuminu (1818) où il fait part de sa découverte bien intéressante de l'existence d'une sesquialtera au sein des rangs du ripieno .
*
Je cite JL Loriaut:
*

"(...) Cette tierce rend compte de l'origine des Crudeli. Ces facteurs viennent de Lucca en Italie où Wilhem Hermans, facteur flamand s'est installé quand il est venu des Flandres à la fin du 17ème siècle et dont l'enseignement sinon les manières de faire ont dû perdurer jusqu'aux Crudeli
 elle indique que l'on est dans une tradition flamande ancienne quand à l'emploi des sonorités, où la tierce est admise dans le plein-jeu. De nos jours, seul l'orgue allemand a maintenu cette tradition.
 elle rejoint l'anachronisme d'une 12ème principale (la Quintina) placée par les Crudeli dans l'orgue de Spiluncatu.

Rodolfo Bellatti, organiste et musicien génois nous écrit à ce propos :
"Je pense que c'est tout à fait possible, et que la présence d'une tierce principale n'est pas un chose tellement exotique quant à l'héritage Hermans, c'est-à-dire dans les écoles ligures et toscanes jusqu'à 1830 environ.
En général, la tierce principale existe surtout au 18ème siècle, et elle va être abandonnée au cours du 19ème.
Il y a des Sesquialtera complètes en 1' 3/5 dans les orgues de Giovanni Battista Ciurlo (dont Calvi), dans des orgues de Luigi Ciurlo-Roccatagliata (par ex. voir le projet de Celle Ligure entre 1800 et 1810) et aussi dans des orgues en Toscane, mais aussi dans quelques orgues d'école lombarde (Amati, ou par ex. Avignon avec Luigi Mentasti, ou dans les orgues Serassi de la période 1780-1810)
Dans cette école lombarde, il est plus fréquent de trouver une sesquialtera seulement dans la basse, et en 4/5. Il n'y a pas une règle, ni pour l'étendue, ni pour la hauteur (1 3/5, 4/5, 1 rang, 2 rangs etc...)."

Maurizio Tarrini, autre grand musicologue ligure, nous confirme les mêmes observations :
"Cette découverte est très intéresante.
Je peux vous signaler que la Sesquilatera était aussi employée par les facteurs ligures du 18e influencés par Hermans (l'orgue de S. Maria de Carignano à Gênes). On la trouve chez Filippo Piccaluga (1719-1779) en un seul rang ou en deux est aussi chez les Roccatagliata."

Nous attendons actuellement un complément d'information de la part de Michel Formentelli, facteur vénitien."

(à suivre!)