17/07/2010
Brève du Purgatoire: Santa Maria di Rescamone
13/07/2010
mercredi 7 juillet dans le Boziu ...
11:43 Publié dans patrimoine populaire de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erbajolo, naissance de la vierge, fresque, francescu carli | Facebook |
01/07/2010
L'exposition de Marseille se termine aujourd'hui ...
12:59 Publié dans sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre pardon, marie hercberg, exposition de sculptures et de peintures, marseille, galerie sordini, philippe jaccottet | Facebook |
30/06/2010
San Martinu di Lota et ses orgues ...
01:31 Publié dans orgues historiques de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : san martinu di lota, palmes tressés, semaine sainte, orgues de ferrari | Facebook |
24/06/2010
samedi 26 JUIN, échappée baroque en Castagniccia
SAMEDI 26 JUIN 2010 ,
cette escapade baroque en Castagniccia avec
les amis du comité des fêtes de la ville de Bastia
Cette journée nous conduit au cœur de la Corse schisteuse, sous le sommet du San Petrone (1767 m) qui abritait autrefois la minuscule cathédrale de l’évêché d’Accia. Région montagneuse et forte où le châtaignier est roi, autrefois extrêmement peuplée : le moindre promontoire accueille un village construit de ses hautes maisons austères, couvertes de lauzes, sous la protection de son église et lançant par-dessus la forêt nourricière l’appel de son campanile ouvragé… Ici vivait naguère en quasi autarcie une population dure à la peine, inventive, industrieuse et suffisamment prospère pour laisser ces innombrables églises baroques embellies de stucs et de peintures dont vous ferez aujourd’hui quelques rencontres. N’oublions jamais qu’elles témoignent de cette vie agro-pastorale fortement structurée, traversée par les drames de la vendetta mais aussi par le patriotisme et le souffle de l’histoire.
Eglise saint Pierre et saint Paul, à PIEDICROCE
(Pieve d’Orezza, autrefois diocèse d’Aléria)
Cette grande église domine la vallée d’Orezza depuis 1691, aux côtés de l’oratoire Santa Devota, Confrérie du village. La théâtralité baroque de l’édifice manifeste dès sa façade (décor d’I.S. Raffali) son appartenance à l’Art de la Contre-Réforme. A l’intérieur la profusion du décor omniprésent submerge le fidèle, l’instruit et le guide comme un livre d’images : pas un espace n’échappe au pinceau didactique des peintres ni à la truelle des stucateurs et le visiteur consciencieux en sera quitte pour un léger torticolis … La voûte est peinte aux alentours de 1872 par Alberti dans un style néo baroque persistant ...
(dans la voûte: la Pentecôte, St Pierre et St Paul, la Résurrection, les Evangélistes ...)
Dans les chapelles latérales, l’on retrouve les thèmes obligés des Ames du Purgatoire (Marc Antoine De Santis, XVII°s.), de l’Immaculée Conception, du Rosaire (admirable ! peint par Ermenegildo Costantini en 1763), un beau Chemin de Croix … On doit l’imposant maître-autel au grand stucateur lombard Angelo Maria Fontana (1706) qui a probablement inspiré par la suite la célèbre famille des Raffali : et derrière l’autel, coulent les larmes de saint Pierre au chant du coq … La remarquable chaire de prêche roccoco est de Giovanni Raffali (1723), le pionnier de cette famille de stucateur.
Enfin écoutons ici le doyen des orgues corses, construit en 1619 par le génois Giorgio Spinola pour la cathédrale sainte Marie de Bastia, puis transféré à Piedicroce et agrandi par Anton Pietro Saladini (le célèbre facteur d’orgue de Speloncato). La magnifique façade caractéristique des orgues italiens du XVII°s., conjuguée aux arabesques dorées des volets ouverts, confère une grande majesté au vieil instrument. Alain Sals l’a restauré en 1985, lui restituant toute sa qualité musicale pour notre plus grand plaisir.
Eglise de la Décollation de Saint Jean Baptiste, à LA PORTA
(Pieve d’Ampugnani, autrefois diocèse d’Accia, puis de Mariana)
Le haut campanile (45 m) à cinq étages malheureusement alourdi par un crépissage récent disgrâcieux, signale au loin ce village, patrie du clan des Sébastiani, « porte » d’entrée et capitale historique de la région d’Ampugnani : ici maisons anciennes et chapelles privées des puissants notables conservent le souvenir de leur apogée, au XVIII ° s…
L’église, commencée en 1648, agrandie à la fin du XVIII° s., trouve ici son expression la plus aboutie avec l’intervention de l’architecte Domenico Baino, originaire de la région de Côme (état de Milan), actif en Corse entre 1695 et 1732 et qui termine en 1707 la somptueuse façade baroque au portique triomphal, animée de pilastres, de volutes, de coquilles …Il signe également tout le décor peint en trompe l’oeïl de la voûte (1707) , le maître-autel et deux autels latéraux. Enfin, et non des moindres, il dessine et commence le campanile (qui sera terminé par un architecte de Quercitello en 1720) démesuré, fiché comme un défi permanent et triomphal lancé aux habitants de Quercitello, le village voisin en surplomb et dont dépendait La Porta avant 1654 ( date de son érection en église paroissiale par Monseigneur Marliani.
Les multiples facettes du génie monumental de D. Baino inspireront définitivement la dynastie des Raffali.
A l’intérieur nous attendent les thèmes chers à la Contre-Réforme : les Ames du Purgatoire (Giordani, autour de 1880), St Joseph et St Pancrace (idem), avec une mention particulière pour une remarquable petite « Décollation de saint Jean-Baptiste » et deux grandes toiles , l’une de Destouches (le Martyre de sainte Eulalie), et l’autre, copie de l’Annonciation de Guido Reni. Une église qui appellerait une restauration pour la débarrasser de ses couches de repeints grisâtres et qui retrouverait alors le visage lumineux et coloré de l’époque de Baino.
Enfin, c’est dans la pénombre traversée par un rai de lumière sous la verrière ovale, que se révèle le petit orgue altier et sa tribune de bois polychrome. Construit selon toute vraisemblance en 1780 par le franciscain lucquois Benedetto Maracci, alors installé à Rogliano, pour l’église du couvent tout voisin de Casabianca, puis transféré à l’église saint Jean Baptiste sous la Convention par le conventionnel Saliceto avant de brûler le couvent lors du sombre épisode de la « Cruceta », c’est un petit instrument doublement miraculé : en 1963, le tout jeune facteur d’orgue franco-italien Barthélémy Formentelli signe ici la première et magnifique « restauration à l’identique », redonnant sa voix à l’un des instruments les plus raffinés et des plus chantants de Corse.
Peu après cette restauration naîtra l’association Renaissance de l’Orgue Corse qui a depuis dynamisé la politique de restauration des orgues historiques en Corse : nous fêtons en 2010 ses 40 ans d’action pour la reconnaissance et la valorisation de ce formidable patrimoine de notre île …
… avec Elizabeth Pardon et « La Montagne des Orgues », Association Saladini de Speloncato.
Tel : 04 95 61 34 85 et 06 17 94 70 72 – site internet : www.montagne-des-orgues.com