10/08/2010
" U Cantu in Paghjella" inscrit au Patrimoine de l'Humanité ...
Avec un mois de retard ...
cette information, dont nous connaissions l'existence, forcément,
et qui nous interpelle:
"Extrait de : Sequence - La lettre hebdomadaire du ministère de la
culture et de la communication
n°394
08.07.10
Patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Le Maloya et le Cantu in paghjella inscrits au patrimoine culturel
immatériel de l’humanité de l’UNESCO
Le ministre de la Culture et de la Communication, a célèbré
l’inscription du Maloya et du Cantu in paghjella profane et liturgique
de Corse de tradition orale, au patrimoine culturel immatériel de
l’humanité de l’UNESCO.
En 2009, quatre dossiers de candidature présentés par la France ont été inscrits sur les listes représentatives et de sauvegarde
culture et de la communication
n°394
08.07.10
Patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Le Maloya et le Cantu in paghjella inscrits au patrimoine culturel
immatériel de l’humanité de l’UNESCO
Le ministre de la Culture et de la Communication, a célèbré
l’inscription du Maloya et du Cantu in paghjella profane et liturgique
de Corse de tradition orale, au patrimoine culturel immatériel de
l’humanité de l’UNESCO.
En 2009, quatre dossiers de candidature présentés par la France ont été inscrits sur les listes représentatives et de sauvegarde
du patrimoine culturel immatériel (PCI) : Le Maloya, l’Art du trait de Charpente et le savoir-faire de la Tapisserie d’Aubusson pour la liste représentative, le Cantu in paghjella de Corse pour la liste de sauvegarde.
Le Maloya est à la fois une forme de musique, un chant et une danse propres à l’île de la Réunion. Métissé dès l’origine, il a été créé par les esclaves d’origine malgache et africaine dans les plantations sucrières, avant de s’étendre à toute la population de l’île.
Jadis dialogue entre un soliste et un choeur accompagné de percussions, le Maloya prend aujourd’hui des formes de plus en plus variées. Chanté et dansé sur scène par des artistes professionnels ou semi-professionnels, il se métisse avec le rock, le reggae ou le jazz.
Autrefois dédié au culte des ancêtres dans un cadre rituel, le Maloya est devenu peu à peu un chant de complaintes et de revendications pour les esclaves et, depuis une trentaine d’années, une musique représentative de l’identité réunionnaise. Il
doit sa vitalité à quelque 300 groupes et à un enseignement musical
spécialisé au conservatoire de la Réunion.
La paghjella est une tradition de chants corses interprétés par les
hommes. Elle associe trois registres vocaux, fait un large usage de
l’écho et se chante a capella dans diverses langues parmi lesquelles le corse, le sarde, le latin et le grec. Tradition orale à la fois profane
et liturgique, elle est chantée en différentes occasions festives,
sociales et religieuses. Malgré les efforts des praticiens pour
réactiver le répertoire, la paghjella a progressivement perdu de sa
vitalité. Si aucune mesure n’avait été prise, elle risquait de ne
survivre que sous la forme d’un produit touristique dépourvu des liens avec la communauté qui lui donnent son sens.
Depuis 2003, la convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel fixe pour objectif aux États qui l’ont ratifiée la protection des rites, pratiques, expressions, représentations, traditions détenues par leurs communautés dans des domaines aussi divers que les musiques, chants et danses traditionnelles, savoir-faire et techniques, manifestations collectives, traditions orales.
Cette manifestation s’est tenue la veille de l’ouverture à l’UNESCO de la troisième assemblée générale des États parties à la convention, qui rassemblera les cent vingt pays ayant à ce jour ratifié la convention."
Le Maloya est à la fois une forme de musique, un chant et une danse propres à l’île de la Réunion. Métissé dès l’origine, il a été créé par les esclaves d’origine malgache et africaine dans les plantations sucrières, avant de s’étendre à toute la population de l’île.
Jadis dialogue entre un soliste et un choeur accompagné de percussions, le Maloya prend aujourd’hui des formes de plus en plus variées. Chanté et dansé sur scène par des artistes professionnels ou semi-professionnels, il se métisse avec le rock, le reggae ou le jazz.
Autrefois dédié au culte des ancêtres dans un cadre rituel, le Maloya est devenu peu à peu un chant de complaintes et de revendications pour les esclaves et, depuis une trentaine d’années, une musique représentative de l’identité réunionnaise. Il
doit sa vitalité à quelque 300 groupes et à un enseignement musical
spécialisé au conservatoire de la Réunion.
La paghjella est une tradition de chants corses interprétés par les
hommes. Elle associe trois registres vocaux, fait un large usage de
l’écho et se chante a capella dans diverses langues parmi lesquelles le corse, le sarde, le latin et le grec. Tradition orale à la fois profane
et liturgique, elle est chantée en différentes occasions festives,
sociales et religieuses. Malgré les efforts des praticiens pour
réactiver le répertoire, la paghjella a progressivement perdu de sa
vitalité. Si aucune mesure n’avait été prise, elle risquait de ne
survivre que sous la forme d’un produit touristique dépourvu des liens avec la communauté qui lui donnent son sens.
Depuis 2003, la convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel fixe pour objectif aux États qui l’ont ratifiée la protection des rites, pratiques, expressions, représentations, traditions détenues par leurs communautés dans des domaines aussi divers que les musiques, chants et danses traditionnelles, savoir-faire et techniques, manifestations collectives, traditions orales.
Cette manifestation s’est tenue la veille de l’ouverture à l’UNESCO de la troisième assemblée générale des États parties à la convention, qui rassemblera les cent vingt pays ayant à ce jour ratifié la convention."
Merci à l'amie Sophie Godaert pour sa précieuse collaboration!
Fort bien!
Faut-il se sentir rassurés pour autant? De quoi parle-t-on exactement?
Faut-il se sentir rassurés pour autant? De quoi parle-t-on exactement?
(Ceccu Saladini)
En vrac, nous viennent une multitude de questions, pour nous (un nous de sympathie et de reconnaissance) qui avons tant aimé et oeuvré pour ce chant d'ici, parce qu'il nous semble contenir ce menu morceau de braise divine propre à rallumer les consciences gelées ...
***
... et qu'en pense le vieux chantre d'Olmi Cappella Ceccu Saladini, depuis là-haut, lui qui a transmis cette messe d'Olmi Cappella, et pas seulement "u versu" mais cette façon d'être au chant, inimitable, abrupte, fragile et entière... lui dont se réclament aujourd'hui tant de "groupes polyphoniques" de la région ( ce qui doit passablement le faire sourire ou enrager) ?
***
... et quelles sont les mesures prises en question? Que cherchons nous à transmettre? Des savoir-faire, fioritures et autres ricuccate ? Des aptitudes innées ou bien des attitudes justes et pour quelle communauté solidaire? celle des Corses en mal de reconnaissance ou celle de tous les hommes de bonne volonté?
***
... et si d'autre part, en Corse comme ailleurs, tous les chants n'étaient pas polyphoniques, et si certaines monodies portaient tout autant en leur humble reliquaire sans estampille un morceau de la vraie âme (comme on dit "de la vraie Croix") solidaire de l'île, solidaire de l"humanité?
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... et si, par exemple - mais l'Afrique est si lointaine et si pauvre - , les polyphonies du peuple pygmée Aka de Centre Afrique portaient elles aussi bien autant ce message humain à préserver d'urgence, peuple pygmée pour qui chaque chant spécifique apporte une réponse de survie à la communauté ... ?
- A ce propos voir et écouter sur Youtube.com: "les chants polyphoniques des pygmées Aka de Centre Afrique". J'avais acquis en 1978 une magnifique anthologie sur disques vinyls de ces chants , publiée chez Ocora. Une découverte pour moi, à l'époque, de ce que pouvait être ce lien communautaire et sacré tissé par les chants de ces populations nomades (aujourd'hui en danger de sédentérisation) avec leur forêt nourricière. Un univers qui ne me parait pas fondamentalement si éloigné de celui qui fit naître nos chants de la Corse ancienne.
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... et si nous devions plutôt décider, sans attendre de médailles en chocolat, d'où que nous soyions, de devenir par tous les moyens, y compris par le chant, qu'il soit ou non en paghjella, d'hommes ou de femmes, simplement des " résistants" à l'enfermement, à la violence du non-sens et du non-espoir de notre monde, tout comme l'étaient nos frères esclaves de l'Île de la Réunion par leurs chants et leurs danses du Maloya ... et si ... ?
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... et si la résistance était déjà en marche, non seulement au sein des institutions ou des écoles, mais aussi simplement dans le travail entrepris par certains au sein des villages? l'engagement actuel des confréries en serait un bon exemple, à l'image de ce que nous sommes, avec nos forces et nos fragilités ... Mémoire et création, s'il est besoin, tout simplement.
(à Speluncatu)
Je dirais aussi que la paghjella partagée les jours de fête après pastissades, poignées de châtaignes grillées et gâteaux roulés ne manque ni de saveur ni de sens ...
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Au fait, qui sont ces "praticiens" dont " les efforts pour réactiver le répertoire " sont sensés nous sauver de l'oubli ? Dans quels moules sont-ils tentés de couler la mémoire collective et plurielle?
***
Je ne suis pas sûre de bien comprendre ce genre de décision très flatteuse pour la Corse. Je ne suis pas non plus sûre que cette mesure honorifique soit suffisante ou adéquate pour rétablir le lien du chant - paghjella ou non - avec sa communauté ...
Désolée de ramer à contre-courant.
(à suivre)
20:15 Publié dans corse, patrimoine de la solidarité humaine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paghjella corse, pygmées aka, chant polyphonique, unesco, patrimoine mondial del'humanitéentrer des mots clefs | Facebook |