26/04/2011
le printemps de "Contami" à Belgodère
la troisième édition du festival de Belgodère "Contami " commence aujourd'hui,
servie par la belle énergie créatrice de Marie-Clair Peretti et de ses complices
et à retrouver sur le site :
http://www.contami-festival.info
A propos du concert "nos deux orgues" du jeudi 28 avril
une précision importante:
le clavier du petit orgue Lazari (1761) a été remis en état, et vous pourrez donc l'entendre jeudi 28 avril aux côtés de l'orgue Abbey (1913) ...
09:59 Publié dans corse, esprit d'enfance, patrimoine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belgodère, marie-clair peretti, festival contami, linda calderon, contes tziganes, contes africains, contes russes, marionnettes, sculptures, orgues, animations de rues | Facebook |
23/04/2011
un Jeudi Saint lumineux et frisquet en Castagniccia
Jeudi 21 avril 2011, une journée de partage et de rencontres autour de la Semaine Sainte, des Sepolcri et des Chemins de Croix en Castagniccia qui a débuté à Castellu di Rustinu
avec les fresques de la chapelle san Tumasgiu di Pastureccia ( pour l'ensemble de ces fresques, voir les notes sur cette chapelle: " les fresques de San Tumasgiu di Pastureccia")
et le récit de la Passion, sur le mur Nord. C'est, à ma connaissance, le seul ensemble cohérent de fresques sur ce thème. Notons au passage que certaines chapelles n'ont sans doute pas fini de dévoiler leurs décors qui dorment peut-être ici et là sous leur badigeon de chaux ...
Même lacunaire, cette "série" fonctionne comme un Chemin de Croix : toucher et enseigner. Elle semble offrir la réponse du salut face à la représentation infernale du mur sud, en face : une invitation à se laisser envahir par la compassion en communiquant par l'image, tout comme le musicien saura émouvoir en créant un oratorio sur la Passion.
la Cène: sur la table, le pain et le vin de ce dernier repas pris ensemble avec les disciples.
détail (un peu flou...) de l'interrogation inquiète des apôtres: qui va trahir?
le Christ au Jardin des Oliviers et ses compagnons endormis
Saint Pierre plombé de sommeil
l'arrestation de Jésus et sa comparution devant Pilate
la flagellation, sur un fond rouge sang,
enfin la Crucifixion, sur le bleu du ciel, en présence de Marie prostrée
visage de la Mère:
"Stabat Mater dolorosa
Juxta crucem lacrymosa
Dum pendebat Filius"
et ce magnifique visage du Christ mort, fragment à gauche de l'arc triomphal ...
Un peu plus haut, la belle église paroissiale de Castellu et son haut campanile
abrite bien des " messages" insoupçonnés,
Découverte de ces grands décors peints du sepolcru (anonyme, début XIX°s.): voir la note de l'an dernier, sur cet ensemble impressionnant (" les sepolcri du diocèse d'Accia", le 12/04/2010 )
Décors éphémères chargés de sens et d'histoire sous lesquels se jouait ici naguère, nous a-t-on dit, une Passion à l'usage des gens de cette communauté ...
Semaine Sainte accompagnée, comme dans de nombreuses églises de cette région depuis la prédication en Corse de saint Leonardo da Porto Maurizio (1744) , par la série des quatorze tabeautins du Chemin de Croix, ici peint par Giacomo Grandi:
"Stazione II: Gesù caricato della croce"
le portement de croix: avec une soldatesque superméchante au look barbaresque, histoire de la Corse razziée oblige.
"Stazione VI: Gesù ascingato dalla Veronica"
Rencontre avec sainte Véronique qui lui essuie le visage.
"Stazione XI: Gesù é inchiodato sulla croce"
Jésus est cloué sur la croix: voyez avec quelle gentillesse le bon Jésus regarde son bourreau aux moustaches acérées!
" Statione XII: Muore Gesù in croce"
Mort de Jésus et le dernier soupir du bon larron ...
Chemin de croix conçu pour être cheminé et chanté :
"Vi prego, o Gesù buonu,
Per la vostra passion darci
Il perdono..."
Nous quittons le Rustinu et, en début d'après-midi, nous voici dans la pieve de l'Ampugnani à Quercitellu, avec une vue plongeante sur le village voisin de La Porta ...
Dans l'église San Carlu, cette belle toile du sepolcru aux anges compatissants. Le prieur de la confrérie de Quercitellu nous rejoint et évoque les préparatifs du Vendredi Saint: reposoirs dans les rues du village, chemin de croix, granitula ... moment fort pour cette confrérie fraichement reconstituée ...
Après un passage à La Porta, nous voici arrivés au village proche de Ficaghja, où nous avons rendez-vous avec Petru Vachet-Natali qui s'est arrangé malgré les difficultés pour nous recevoir:
Petru Vachet-Natali nous accueille à l'église de l'Immaculata Cuncezzione, paroisse de son village natal de Ficaghja. Ecrivain, poète et chroniqueur, cet homme affable et généreux a écrit en 2006 une amoureuse monographie sur Ficaghja en langue corse:
"Monografia e Tupunumia di Ficaghja, cù una ricerca tupunomica nantu à 216 nomi di lochi", publié chez Anima Corsa.
Avis!
Il nous fait les honneurs du désormais célèbre sepolcru de Ficaghja auquel je réserverai un de ces jours une note particulière:
véritable petit théâtre religieux dressé à l'intérieur de l'église pour la Semaine Sainte: cet ensemble imposant gardé par deux redoutables soldats, est l'oeuvre de Francescu Carli, l'un des peintres les plus actifs de cette deuxième moitié du XVIII°s. Une scénographie efficace !
la trahison de Judas(et ses paroles qui sortent de sa bouche, comme dans une bande dessinée)
intraitable et menaçant, le gardien de droite, celui qui vous suit du regard...
Au fond du sepolcru, la déploration du Christ. Autrefois, le prêtre célébrait la messe sur un petit autel au fond de cet espace peint.
cette toile faisait donc office d'antependium
et l'envers du décor ...
A l'issue de cette rencontre notre ami Petru Vachet- Natali nous a offert fort gentiment le pot de l'amitié ...
***
A CERCA: un lien solidaire noué entre les villages
Nous voici à présent à Nocario, dans la belle église paroissiale sant' Angelo de cet important village de la pieve d'Orezza: ici se pratiquent toujours ces mouvements des confréries et de leurs communautés qui échangent leurs visites aux différents sepolcri de la région, investissant ainsi un espace commun . Processions programmées sur les deux jours du Jeudi et du Vendredi Saints entre les églises et les chapelles de Verdèse, Nocario et Campana
A notre arrivée, une dame finit de fleurir le reposoir : simplicité et grâce de ces modestes installations de village où chacun viendra à tour de rôle se recueillir, prier et chanter ...
Un peu plus loin, c'est le hameau de Petricaghju et sa chapelle San Giovanni Battista. Divine surprise, une merveille de peinture nous attend au-dessus du maître-autel: Giacomo Grandi représente ici la naissance de saint Jean-Baptiste ...
un charme fou! Je reviendrai sur cette toile délicieuse à laquelle je ne m'attendais pas.
Dehors, nous faisons connaissance de monsieur Paul Battesti, le maire de Nocario qui attend de pied ferme l'arrivée prochaine de la procession partie de Campana et, savez-vous ? il a le bon visage du Dieu le Père au sommet de cette représentation de la naissance de Saint Jean-Baptiste... Nous rencontrons aussi le célèbre ébéniste Pantaleon Alessandri: quel plaisir d'évoquer la tradition de ces cheminements, mais aussi quel souci pour entretenir ce patrimoine des quatre églises de Nocario! Toujours est-il que ces deux jours sont l'occasion de se rencontrer autrement et de partager un espace commun au pas de l'homme. Fierté pour les plus âgés d'y être arrivés cette année encore ...
la façade de St Jean Baptiste de Petricaghju
Un peu plus tard, la chapelle San Martinu d'Erbaggio, veillant sur la vallée de Nocario
Enfin, nous voici arrivés à notre dernière étape de la journée, dans la chapelle santa Barbara de Nocario Supranu
une chapelle d'une grande gaieté
et le pinceau naîf et efficace d'un peintre du XIX° s: ici saint Luc ... et son "taureau" à barbichette malicieux comme une chèvre.
Dehors on entend au loin , de l'autre côté de la vallée, la plainte chantée et marchée du " Perdono mio Dio": là-bas l'on aperçoit, sortant des arbres, les confrères et les fidèles, approchant lentement du hameau de Petricaghju en cette fin d'après-midi ...
puis, s'enroulant devant l'église, c'est la circumambulation de la Granitula, mort et renaissance ...
Merci à tous pour tout cet échange, de toute cette poésie profonde, et aussi aux enfants qui ont participé à cette journée avec beaucoup de gentillesse.
19:49 Publié dans chapelles romanes corses, corse, fresques de corse, patrimoine de la solidarité humaine, patrimoine des chapelles à fresques en Corse, patrimoine populaire de Corse, semaine sainte en corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sepolcri, chemins de croix, cerca, granitula, castellu di rustinu, quercitellu, ficaghja, nocario | Facebook |
17/04/2011
Sepolcri de la Semaine Sainte en Corse
Sepolcri de la Semaine Sainte en Corse
(à Volpajola, un sepolcru populaire, fleuri et placé en situation pour la Semaine Sainte)
Parmi les objets de la dévotion populaire les plus extraordinaires et les plus touchants pour moi, il est un patrimoine particulièrement menacé par l’abandon des coutumes religieuses : c’est celui des sepolcri peints que l’on créait pour célébrer la Semaine Sainte dans les villages. Contrairement aux séries des Chemins de Croix peints à partir de la prédication en Corse de San Leonardo da Porto Maurizio, en 1744, et qui sont encore visibles aux murs de nos églises – pas toujours en ordre, ni en très bon état, sauf lorsque la communauté a décidé de les faire restaurer et les réutilise "en situation" – les sepolcri, eux, survivent cachés, souvent mal entreposés, victimes de leur destination passagère: conçus pour mettre en scène la Passion dans l'église dès le Jeudi Saint , délimitant une sorte de chapelle ardente -le sepolcru ou reposoir - par des toiles peintes qui seront démontées et disparaîtront le Samedi Saint.
Décors éphémères, donc, peints sur des supports relativement grossiers et peu apprêtés, à l’économie, décors d’autant plus fragiles que manipulés chaque année à cette période…

En Castagniccia, à Ficaja, un sepolcru peint par Francescu CARLI
(ici le Jugement de Pilate et le portement de croix).
(idem: l'arrestation de Jésus au Jardin des Oliviers et la flagellation)

Deux panneaux articulés à taille humaine composent une partie de ce sepolcru dont l’entrée était gardée par ces deux soldats peu commodes.
Les anciens dans les villages me le disent tous et se souviennent: lorsque enfants, ils traversaient de nuit, la main serrée dans celle de leur mère, l'obscurité de l'église pour aller prier devant le sepolcru, la terreur s'emparait d'eux à la rencontre de ces guerriers menaçants montant la garde devant cette chapelle ardente éclairée par les lampes à huiles et les cierges crépitants… Emotion religieuse mêlée d'effroi, tissée de chants et de prières murmurées. De même qu'on ne laisse jamais un mort sans compagnie avant son inhumation, de même l'usage était de veiller Jésus après son agonie: Jésus et nos morts se bercent comme on berce les petits enfants, à voix douce, avec tendresse et instinct.

(les gardiens du sepolcru de Castiglione)
... sale tête, non? C'est l'Autre ( dans l'iconographie méditerranéenne "le Maure", "le Turc", "le Juif", bref, délit de sale tête oblige, ce n'est pas nouveau...), le féroce envahisseur qui razzie, massacre, ou le mécréant au service du Mal, de l'injustice etc...
et son collègue, redoutable centurion d'opérette, fièrement campé jambes écartées ...
(Castiglione, la Déploration du Christ: anonyme, début XIXe)
Peinture forte, et même si non conforme aux meilleures règles de l'art, efficace: au premier plan, les personnages jouent leur partition dramatique, nous happent dans leur communion muette et véhémente de la douleur autour du Christ mort: nudité rigide du Christ, Marie la Mère, les bras largement ouverts sur la pire souffrance du monde, compassion et chagrin du disciple aimant, Jean, larmes silencieuses de la femme à la chevelure flamboyante, Marie-Madeleine , commentaire du choeur des saintes femmes drapées de bleu sombre, tout est en place. Derrière eux, une surprenante montée du Golgotha avec le portement de croix égréné à petits traits nerveux le long de la pente...
Dans cette petite église de la Ghjuvellina se jouait - et se chantait - naguère une Passion à laquelle participaient tous les gens du village, jeunes et vieux, réactualisant le sens des mystères du Moyen-Age: j'ai rencontré là-bas le dernier ange de cette passion, un ange de quatre vingt dix ans passés... Ce vieux monsieur restait aussi le dernier protagoniste de l'extraordinaire carnaval de ce village où se vivait pour le Mardi-Gras un véritable rite de printemps: musique, danse et castagnes pour faire renaître la vie, et précédant comme il se doit la grande fête théâtralisée de la Passion .
En Corse la présence du chant est indissociable de la ferveur religieuse et pour moi toutes ces peintures ont une voix.
Accompagnant cette iconographie, parmi les chants les plus répandus, l'on pourrait entendre la lamentation douloureuse du Stabat Mater :
"Stabat Mater Dolorosa
Juxta crucem la crimosa
Dum pendebat filius
Cujus animam gementem
Contristatam et dolentem
Pertransivit gladius
(Déploration du Christ)
O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti!
Quae moerebat et dolebat
Pia Mater dum videbat
Nati poenas inclyti
Quis est homo qui non fleret
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio?"
Nous sommes pris à témoin par ces sepolcri : compassion devant un drame universel, bien au-delà de la religion,
ou plutôt en amont, partage humain de cette douleur-là trop bien expérimentée par tous. Fonction libératrice du partage de la douleur.
"Santa Madre, questo fate,
Che le piaghe del Signore
Siano impresse nel moi core !"
(refrain populaire du Stabbat Mater)
Résonnance. Reconnaissance. Lien communautaire. Surtout lorsque ces sepolcri font l'objet de la Cerca, visites déambulatoires entre communautés voisines, ou entre confréries comme c'est encore le cas pour certaines régions de Corse.... Pas d’échappatoire: nous voilà acteurs de cette dramaturgie, non pas invités à un festin esthétique.







18:09 Publié dans patrimoine, semaine sainte en corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reposoirs, semaine sainte, dévotion populaire, iconographie populaire de la semaine sainte en corse, dramaturgie du sacré, volpajola, calenzana, san damianu, ficaghja, nessa, feliceto, castiglione | Facebook |
Brève du Purgatoire: l'église piévane San Giovanni Battista de Tuani
La Piévanie de Toani
Le site de cette église en ruines jouxte l'ancien couvent franciscain observentin de Tuani (" E hanno in questa pieve, li frati Minori de Santo Francesco, uno monastiro non manco bello di edificii che di sito": Agostino Giustiniani, in Description de la Corse [premier tiers du XVI ème. s] , publié par Antoine-Marie Graziani) , admirablement implantée dans le paysage entre les communautés de cette Piève de Tuani, à la croisée des chemins entre les anciens villages médiévaux :
li Quercioli ( village disparu au nord de Belgodère), Belgodère, Ochjatana, le Ville (Ville di Paraso ne prendra ce nom qu'à la fin du XVIII°s.), la Costa ( centre de la pievanie), le Cavalleragie ( disparu, au sud du couvent), Speluncato (cette dernière communauté était partagée entre la Pieve de Tuani et celle de Sant'Andrea)
Ecoutons à nouveau Monseigneur Giustiniani, à travers l'introduction d'Antoine-Marie Graziani (idem, Description de la Corse, Editions A. Piazzola, p.LXX) :
" Cette pieve (...) se réduit à trois Capelle à l'intérieur desquelles se partagent les différents villages habités.
- Capella San Gavino ou Communauté de Belgodère
- Capella San Bartolomeo ou Communauté d'Occhiatana. Elle comprend Occhiatana et Costa.
- Capella San Simone de Ville di Speloncato. Elle est composée de Ville, Rusto, Olivacce, Querci et Cavaleraccie."
(Relazione della Prima Visita Pastorale)
***
Le lieu-dit porte le nom de Pieve.
Ce matin, visite mélancolique de ce beau lieu: nous nous tenons à une distance raisonnée du troupeau de vaches qui désormais fréquente assidûment le lieu et peut efficacement se gratter le dos sur les pierres de l'église. Chronique d'une ruine avancée, acceptée.
Des tuiles et des briques romaines trouvées sur le site évoquent une implantation antique: toute cette région généreuse de Balagne connait l'agriculture depuis le néolithique, et la présence romaine poursuit naturellement l'histoire de l'occupation humaine. Qu'y avait-il dans l'antiquité ? On peut penser à une colonisation agricole des Romains dont nous retrouvons la présence non loin de là, entre autres sous Speluncato, avec "I Bagni", restes de thermes romains ...
Aujourd'hui les ruines de cette importante église piévane (22m de longueur sur 9 m de largeur) montrent une reconstruction tardive, sans doute au XIVème siècle, d'un sanctuaire de l'époque pisane romane (XI°s. ?). Pour une raison que nous ignorons, l'abside en cul de four à l'est nous manque,
et l'arc triomphal ouvre désormais sur un choeur plat ...
La végétation envahit le sol, mais aussi les murs , continuant de desceller les pierres
comme ici, ce lierre vigoureux qui vampirise le mur nord est
De nombreux éléments sculptés ou taillés ont été réemployés lors de la reconstruction du XIV° S., comme ici ce bandeau orné de petits cercles,
où là , au-dessus des pilastres à pans coupés
Les belles dalles de revêtement, en granit blanc, ocre ou gris ont retrouvé une place, ainsi que la polychromie des claveaux alternant le gris sombre et le blanc, dans les arcs de décharge au-dessus des portes:
ici la façade ouest
et là, la porte du mur nord. A côté, la béance d'une plaie ouverte, pierres arrachées.
(à travers la porte ouest, Ville di Paraso)
Voici donc ce qui reste de ce qui fut le coeur de cette Pieve de Tuani:
Là où venaient se faire baptiser et juger (" a petra all'arringu" , l a pierre de justice, autrement dit le Tribunal se tenant le plus souvent près de l'église piévane : "on prêtait serment sur la petrall'arringo qui était souvent le couvercle d'une des sépultures entourant la piévanie"- G. Moracchini Mazel,les églises romanes de Corse, p. 202) tous les habitants de cette pieve fertile, sous la protection de de San Giovanni Battista, c'est une ruine désormais abandonnée à la villégiature des vaches et des taureaux qui viennent s'y frictionner l'échine entre deux meuglements printaniers. J'émets le souhait que nous trouvions prochainement pour ce lieu significatif er chargé d'histoire - bien que situé sur un terrain privé- une solution pour le conserver comme patrimoine insigne de cette communauté de la pieve de Tuani, voire, pour que nous puissions, un jour, envisager sa restauration ...
Notons enfin que le titre d'église pievane échut dès le le XVI°s. à l'église voisine San Michele de Speluncato: " ... chiesa di San Michele, che di presente serve per la chiesa plebania di Tovani, il titro pero di S. Gio. Battista, chiesa situata nella pieve di Tovani; resta mezzo miglia lontano da Speloncato vicino alli frati Riformati ..." (Mgr Marliani, 1646)
La petite église paroissiale San Salvatore de Costa conserve sans doute quelque nostalgie de ce titre piévan, comme en témoigne cette peinture ( F. Giavarini, début XIX°s.) de la voûte représentant le martyre de san Giovanni Battista, le saint patron de l'ancienne église piévane de Tuani.
07:44 Publié dans brèves du purgatoire, chapelles romanes corses, corse, patrimoine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : costa, pieve de tuani, église san giovanni battista de toani, agostino giustiniani, antoine-marie graziani | Facebook |
11/04/2011
Jeudi 14 avril, la Montagne des Orgues ...
Une balade dans la Pieve de Tuani
Jeudi 14 avril, exceptionnellement le parcours musical de la Montagne des Orgues se fera à pied: une invitation à vivre le patrimoine au pas de l'homme sur ces sentiers fleuris et odorants récemment réaménagés et balisés...
(l'église du couvent de Tuani)
L'accueil se fera à Costa, sur la route au niveau du village et la balade commencera au couvent de Tuani, en direction de Ville di Paraso, en passant par l'église pievane saint Jean Baptiste puis de Speluncatu où l'on grimpera jusqu'à la Cima avant de rencontrer la Collégiale santa Maria Assunta et son orgue historique Crudeli, puis l'on redescendra en passant par la chapelle de l'Annunziata vers Costa où l'on pourra boire l'eau délicieuse de sa source et découvrir l'église San Salvatore et son petit orgue anonyme du début 19°s.
L'occasion de s'imprégner pas à pas de l'histoire de ces communautés ...
Rendez-vous à 8h30 à Costa. Prévoyez un pique-nique et de bonnes chaussures.
Inscriptions et renseignements:
04 95 61 34 85
06 17 94 70 72
(Ville di Paraso et Speluncatu)
11:17 Publié dans corse, la montagne des orgues, orgues historiques de Corse, parcours de découverte du patrimoine en Corse, sentiers de Balagne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : costa, ville di paraso, speluncatu, orgues historiques, pieve de tuani | Facebook |