03/05/2011
L'orgue des villes et l'orgue des champs
Bastia, vendredi 6 mai 2011, conférence à l'auditorium du Musée de Bastia, à 17h30
A LA RENCONTRE DES ORGUES HISTORIQUES DE CORSE
... l’orgue des villes et l’orgue des champs ...
Conférence organisée par la Dante Alighieri de Bastia dans le cadre de son cycle « Découverte du Patrimoine ».
Elizabeth Pardon (votre servante!) racontera à sa façon et à travers d'abondantes illustrations l'histoire inattendue et la qualité esthétique de ce patrimoine des orgues de Corse: une histoire humaine et religieuse, rurale tout autant que citadine des Corses depuis le XVI°siècle jusqu’à nos jours, une relation permanente de l’île avec l’Italie à travers le choix des facteurs d’orgues et la transmission d’un savoir-faire qui débouchera sur l’extraordinaire création artistique des monumentales tribunes d’orgues que l’on peut admirer essentiellement dans la Corse du Nord …
l'orgue Saladini (1831) de Zilia
"LAUDATE EUM IN CHORDIS ET ORGANO" ...
... à Speluncatu ...
La conférence sera suivie d'un petit concert sur l'orgue Serassi (1844) de la Cathédrale sainte Marie de Bastia
Un rappel du patrimoine des orgues historiques de Corse:
Liste des orgues de Corse
(établie à partir des travaux de Sébastien RUBELLIN, musicologue, de Michel FOUSSARD, technicien conseil pour la Corse et "promoteur" des classements par les M.H. les plus récents - et actualisée autant que possible…)
Le véritable inventaire reste à faire et cette liste est proposée à titre indicatif pour signaler la richesse inattendue de ce patrimoine des orgues historiques de Corse.
La liste ci-dessous indique :-par des cadres les instruments protégés au titre des Monuments Historiques.-par des tramés encadrés les orgues dont la protection, demandée par les communes, a été acceptée lors des débats de la commission nationale des M.H. Vème section en juin 2006,-par des italiques et des parenthèses une protection limitée à la tribune et au buffet,-la situation de l'édifice quant à la protection au titre de la loi sur les monuments historiques, protection signalée par p,-l'appartenance de l'instrument au patrimoine des orgues historiques de Corse, signifiée par un * (quelque soit leur état, ou l'état de leurs restes),-l'auteur principal, ou les auteurs principaux, de l'instrument,-l'auteur et la date des restaurations contemporaines (caractères gras),-l'état estimé de l'instrument de B à E : appréciation sur un ordre de qualité décroissant (cette appréciation demeure par nature subjective, et sujette à variations) ; R marque les instruments ruinés, # les instruments dont divers éléments se trouvent dispersés. H.J. signifie que l'orgue est hors d'état de jeu.
AJACCIO
p-* Cathédrale : A. Cavaillé-Coll 1848.- Cicchero 1997 - B
* Chapelle des italiens : Luigi de Ferrari, 1833. - # H.J.
p-* Saint-Erasme : Luigi de Ferrari, 1832.- D H.J.
* Saint-Antoine : A. Cavaillé-Coll, 1865- D
Saint-Roch : Merklin 1929/1986. - B
p-* Petit Saint-Roch : XVIII° s. - # H.J.
ALGAJOLA* Saint-Georges(tr.,b.): XVIII° s./Crudeli 1804 - E H.J.
AREGNOp-*Saint-Antoine : Agati-Tronci 1888/Tronci 1936 Formentelli 1980 B
BARRETALI p-*Saint-Pantaléon : G. Domini 1867/Tronci 1930 - Sals 1976 B
BASTIA
p-*Cathédrale Sainte-Marie : Serassi 1844 - (Roethinger 1962) C
*Saint-Charles : Agati-Tronci 1880 - D H.J.
p-* St-J-Baptiste(tr.,b.)Agati-Tronci 1887.Jacquot-Lavergne 1958- D
*Ibid.(choeur) :Tronci 1887 Hermelin 1943- E H.J.
p-*Sainte-Croix : XVIII° s. -E H.J.
*Saint-Roch : GiuseppeLazari 1750 - D
* Im. Conception : buffet XVII°/XVIII° s de Ferrari 1848 - E
Notre-Dame de Lourdes : Jacquot-Lavergne 1958 - C
BELGODERE*Saint-Thomas : J. Abbey 1913 - C
*Ibid.(choeur) : attribuable à G. Lazari - Loriaut 2006 - B
BONIFACIO
p-*Saint-Dominique(tr.,b;):L.de Ferrari 1843 - E H.J.
p-*Saint-Erasme : A. de Ferrari ? vers 1880 - H.J.
p-*Saint François : L.et G. de Ferrari 1852 - # H.J.
p-*Sainte Marie majeure : L. et G. de Ferrari 1848 -H.J. # CAGNANO *SaintFructueux : Gasparo Domini 1886 Sals 1971 B
CALENZANAp-* Saint-Blaise : XVIII°s../Saladini/Ferrari -C -H.J.-
CALVIp-*Saint-Jean-Baptiste : XVIII° s. - Formentelli 1993 B
p-* Ste Marie majeure : de Ferrari 1830 -Formentelli 1980 B
CANARI San Francesco, Anon. 1767 ( ?), Saladini 1861 -Sals 1980 B
CARCHETOp *Ste-Marguerite : XVIII° s./A de Ferrari 188... R H.J.
CARDO * San-Stefanu : G. et U. Paoli 1888 - Massoni - D
CASTELLO DI ROSTINO * Sts Côme et Damien : A.P. Saladini 1835 - E H.J.
CASTIFAO*Couvent St François, transféré à St Nicolas :
Lazari 1758 / Marracci1792/Saladini1841 -Loriaut 1993 B -
CASSANO* Annonciation : Saladini 1853 -D
CATERIp-* B.V M. reine de tl ls sts : G. Domini 1902 Sals 1994 - B
CENTURIp-* Saint-Sylvestre : L. de Ferrari 1835 Loriaut 1987 - B
CERVIONEp-* Saint-Erasme : XVIII° s. Formentelli 1994 B
CORBARAp-* Annonciation : Agati-Tronci 1890 Hartmann 1979 B
CORTE Musée de la Corse :positif provenant de la maison Giuliani à Muro, Saladini, c. 1800 -Dalsbeck 2001 - D
p-*-Annonciade : Johann Conrad Werle vers1760 Formentelli 1991- B
p-* Sainte-Croix : XVIII° s.Muno 1984-B
COSTA* Paroissiale : XVIII° s./XIX° sSals-Faye 2004B
ERBALUNGAp_ * Bénédictines : Gasparo Domini 1865 (Jonet 1969) C
ERSA * Sainte-Marie : L. et G. de Ferrari 1850 - # H.J.
p-*Saint-André : L. et G. de Ferrari 1850 - R H.J.
FELICETO * Saint-Nicolas : Saladini 1839 D H.J.
*Privé : Gasparo Domini 1876 - C H.J.
FIGARELLA * San-Antonio : Agati-Tronci 1896 - Galtier - B
GHISONI * Nativité : Stoltz 1869 - Galtier 1980 -C
LAVASINA Nativité : Jacquot-Lavergne (Unit Organ) 1959 Laval-Thivolle 1988 B
LAVATOGGIO * N.D. de la Consolation : de Ferrari 1860 -D HJ. LOZZI * Saint-Jacques : XVIII° s. R H.J
LUMIO * Assomption : de Ferrari 1831 C H.J.
LURI p-* Saint-Pierre (tr.,buffet): G.et F.Crudeli 1818 Sals B
MAUSOLEO-CASTELLO * Sainte-Marie : L. de Ferrari1840- C H.J.
MINERBIO * Sainte-Catherine : G. Tronci 1930 Sals 1988 C MONTEMAGGIORE p-* Saint-Augustin (tr.,buffet).L. de Ferrari 1831. D H.J. MONTICELLO* Saint-Charles : Anon. 1733/Crudeli 1804- Formentelli 1976 B MOROSAGLIAp-* Ancien Couvent : A.P. Saladini 1857 D H.J.
MORSIGLIA p_* Saint-Cyprien : Pirani 1770/A. de Ferrari 1878 - D H.J.
MURO * Annonciation : Pagnini 1796/Agati-Tronci 1878 - Muno 1982
NONZA p-* Sainte-Julie : Pietro Saladini 1835 - C H.J.
NOVELLA p-* Sainte-Croix : G. de Ferrari 1855 - D H.J.
OCCHIATANA * Saint-Barthélemy : L. de Ferrari 1839 E H.J
OLETTA p-* Saint-André : Agati-Tronci 1888 - Galtier 1982- C
OLMETO *Assomption: Stoltz 1852 Hartmann 1979 C
OLMI-CAPELLA * Paroissiale : (1808 ? A.G.Saladini ?) Muno 1986 B
OMESSA p-Saint-André : buffet vide
PALASCA * Assomption : A.P. Saladini 1833 Massoni 1993 C
PATRIMONIO p-* Saint-Martin : G. de Ferrari 1873 - D
PIEDICORTE DI GAGGIOp-*.Assomption : Agati-Tronci 1900 Grosleau 1977 - B
PIEDICROCEp-* Sts Pierre et Paul : Spinola 1619/Saladini 1844- Sals 1985 B
PIEDIGRIGGIO* Saint-Michel : XVIII° s./A.P. Saladini 1843 - Loriaut 2003 - B
PIETRACORBARA * Saint-Clément : L. de Ferrari 1844 C H.J.
PIGNA * Immaculée. Conception : A. de Ferrari 1881/Massoni - Massoni 1993 - B
PINO* Assomption L. de Ferrari 1836 C H.J.
PIOGGIOLA* Assomption : A.P. Saladini 1844 - Sals 1996 -B
PORETTOAssomption : Merklin 1896 - Galtier 1980 -B
LA PORTA * Décollation de St J.B.(tr., b.) : Marracci 1780 Formentelli 1963/84 B
PORTO-VECCHIO St Jean-Baptiste : Dalsbaeck 1992 B
POZZO BRANDO* Saint-Barthélemy : G. de Ferrari 1862 C H.J.
PROPRIANON.D. de la Merci : Vignolo c. 1900 D
ROGLIANO
* S. Agnello (tr., b.) : Lazari 1761/Agati-Tronci 1888 Muno 1988 B
SAINT-FLORENTp-* Assomption : G. de Ferrari 1853 C
SAINTE LUCIE DE TALLANO* Sainte-Lucie : Agati 1875 C H.J.
SAN DAMIANO*StsCôme et Damien : L. de Ferrari 1839 D H.J.
SAN MARTINO DI LOTA*Saint-Martin : L. de Ferrari 1845 C H.J.
SAN ANTONINO*Annonciation : Pomposi 1744 C H.J.
SANTA MARIA SICCHEp-* Assomption : Clergeau 1872 Muno 1980 B
SANTA REPARATA DI BALAGNA
* Saint-Antoine : G. et F. Crudeli 1817 C H.J.
p-*Sainte-Réparate : G.de Ferrari 1859 C H.J.
SARTENE
*Saint Côme et saint Damien : Agati-Tronci 1875 C H.J.
p-*Assomption : Clergeau.1861 C
SISCOp-* Sainte-Catherine : Agati-Tronci 1882 (?) D H.J.
SPELONCATO
* Assomption : G. Crudeli 1810 Massoni 1992 B
* Privé : A.P. Saladini 1825 H.J.
* Privé : G. Crudeli 1812 H.J.
TOMINOp-* Saint-Nicolas : G. et F. Crudeli 1818 # H.J.
VALLE D'ALESANI (Prazzali d'Alesani)
* Couvent :Lazari 1750 travaux inachevés : Galtier 1984 ? H.J.
VALLICA * Assomption : (Lazari ?)/ A. de Ferrari 1885 D H.J.
VERDESE * Saint-Sebastien : Agati-Tronci 1896 Formentelli 1985 B
VICO * Assomption : Tronci 1880 (transformé c.1930) D
VILLE DI PIETRABUGNO * Sainte-Lucie : L. de Ferrari 1837 Galtier 1981 B
ZILIA * Saint-Roch (tr., b;) : A.P. Saladini 1831 Massoni 1995 C
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29/04/2011
le Monte Revincu, ce lundi de Pâques
Nous partons aujourd'hui à la découverte du petit dolmen à couloir de Celluccia, que je ne connais pas encore, au sommet du Monte Revincu: trois cabrettes en cavale ...
... et les pierres qui signent les hommes, sous la pluie ...
Avant tout, je signale - pour ceux qui ne l'auraient pas - l'excellent article dans le numéro de février de STANTARI: "Aux origines du mégalithisme en méditerranée".
Vous pouvez également le retrouver en ligne:
-
www.cg2b.fr/cg2b/agriate/stantari_2011.pdf
Ainsi que le compte-rendu de la première journée de l'Agriate, le 22 novembre 2008 :
www.agriate.org/documents/Journée%20Agriate%202008%20compil.pdf
Vous y trouverez tout ce que vous devez savoir sur l'ensemble de ce site extraordinaire, ainsi que de fort belles photos aériennes très parlantes.
En ce lundi de Pâques, donc, nous devrions passer entre les tirs militaires, sinon entre les cornes des vaches et taureaux en libre vagabondage ...
Je cite ( compte-rendu de la journée du 22 novembre 2008 ):
" Le Monte Revincu
Franck Leandri
Direction Régionale des Affaires Culturelles
Etude réalisée avec le concours de1 : Franck Leandri1, Christophe Gilabert1, Christophe Jorda2 , Maëva Assous-Plunian3, Céline Bressy 4, Lucie Chabal5, Frédéric Demouche6, François- Xavier Le Bourdennec7 , Serge Muller8, Nadia Federzoni9, Kewin Pêche-Quillichini4, Charles Pinelli13, Hélène Paolini-Saez 10, Gérard Poupeau 7, Marc-Antoine Vella 11 , Julia Wattez 12 .
1 1 MCC et LAMPEA- UMR 6636 (Univ. de Provence et CNRS), 2 UMR 5059, 3Université de Paris IV, 4
LAMPEA- UMR 6636 (Univ. de Provence et CNRS), 5 UMR 5059 et 154, 6Musée de Préhistoire corse de
Sartène , 7UMR 5060, 8ISEM, Université de Montpellier-2., 9Université de Corse., 10Association laboratoire
régional d’archéologie, 11 Université de Corse et Université de Paris IV., 12UMR 5140 CNRS, ASM, science du
sol et archéologie, 13 Association les amis des Agriate.
L’établissement Néolithique du Monte Revincu est localisé au nord de la Corse à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Bastia. Il tient son nom d’une montagne culminant à près de 356 mètres dominant la plaine de Casta. Le site est implanté au sommet et au pied de cette montagne. Les recherches ont révélé sur 4 secteurs, disséminés sur une dizaine d'hectares une cinquantaine d’aménagements architecturés à vocation domestique ou funéraire, attribués pour la plupart au Ve millénaire av. J.-C.
C’est dans le secteur de la Cima-di-Suarella, un petit plateau surplombant le paysage vallonné que se concentrent les vestiges d’habitat. Une trentaine de structures dans un remarquable état de conservation y ont été découvertes. Elles sont délimitées au sol par des dalles disposées de chant et contiennent parfois un ou plusieurs niveaux de radiers constitués d’un empierrement relativement soigné. Ces structures présentent également des dispositifs de calage contre les dalles ou de trous de poteaux. Des cloisonnements ou des juxtapositions de compartiments quadrangulaires ont été observés sur certaines d'entre elles. La mise en évidence, grâce notamment à l’étude micromorphologique, de probables niveaux de sol contenant des restes d’aménagements en terre permet d’approcher la restitution précise d’unités domestiques. Les datations radiocarbones ainsi que le mobilier lithique et céramique, permettent de les situer dans le dernier tiers du Ve millénaire. A proximité de ces unités domestiques, on retrouve également au moins 3 structures qui, de par leur morphologie, pourraient se rapporter à une utilisation funéraire. L’ensemble des informations architecturales et chronologiques plaide en faveur d’une organisation trouvant tout son sens dans l’association entre aménagements domestiques et funéraires. La surface et la lourdeur de ces implantations au sol illustrent un ancrage territorial et peut-être un véritable essor démographique qui peut correspondre à la sédentarité d’une communauté et à la mise en place d’un véritable village. Une approche environnementale permet d’apprécier le territoire parcouru et exploité en synchronie avec le site et de retracer les influences que société et milieu ont pu exercer l’un sur l’autre.
Ce site permet de compléter la connaissance du mégalithisme en Méditerranée, sur son émergence et son évolution. Trois dolmens et plusieurs coffres funéraires, tous attribués au Ve millénaire avant notre ère par des analyses C14 et grâce au mobilier qu’ils contenaient ont été recensés sur le site. Les dolmens sont parmi les plus significatifs de l’île puisqu’ils conservent les arases de tumulus qui devaient les recouvrir. Au final ce travail rend une image plus fiable du mégalithisme corse, peut-être un peu flatteuse car avec les recherches récentes menées dans le sud, à Cauria, l’île apparaît comme un des premiers foyers d’émergence du mégalithisme méditerranéen occidental, si ce n’est le premier, en concordance avec les grandes architectures du mégalithisme de la façade atlantique. Parallèlement aux travaux de fouilles, a été entreprise une démarche environnementale qui consiste à définir par une étude paléogéographique les processus d’évolution, d’adaptation et de relation entre espace naturel et espace anthropique de manière diachronique. L’objectif premier de l’intervention s’appuyait sur la reconnaissance de phénomènes permettant d’évaluer le potentiel d’interrelations entre les sociétés et leur milieu. Dans ce cadre, ont été recherchés les secteurs offrant des séries stratigraphiques suffisamment puissantes et renseignées d’un point de vue chronologique, pour être interprétées. Les premières observations ont montré une faiblesse extrême de la couverture sédimentaire et la rareté de secteurs en cours d’érosion : le milieu est demeuré stable d’un point de vue hydrosédimentaire. Cette étude a été pour l’instant plus particulièrement dirigée vers les périodes les plus anciennes de l’utilisation anthropique du site. Cette étude s’appuie sur la réalisation d’un système d’information géographique (SIG) encore en cours d’amélioration qui repose sur le croisement de plusieurs types de données. Grâce à cette démarche nous disposons d’un large panel d’informations aussi bien sur les potentialités agricoles de la région (espaces utiles, zones de pâturages, réseau hydrographique etc…) que sur les axes de communication traditionnels (cheminements, sentiers, chemins pastoraux, axes de transhumances etc…). Le croisement de l’ensemble des données grâce aux SIG nous permet d’apprécier la perduration possible de certains phénomènes liées à des réalités géographiques et environnementales dont ont sait aujourd’hui qu’elles n’ont pas ou peu évoluées. De même il donne les moyens d’apprécier le maillage des sites, son évolution et par conséquent la pérennité de certains lieux d’occupation, de passages marqués par les mégalithes. La représentation 3D permet d’optimiser la visualisation des résultats.des recherches sont entreprises pour mieux comprendre la transformation de l’environnement des Agriate depuis les périodes préhistoriques jusqu’à nos jours. De plus des prospections permettent de se faire une meilleure idée sur l’évolution du peuplement. L’ensemble des données est en cours de mise en forme grâce notamment à un système d’information géographique. Ces recherches pluridisciplinaires viennent de faire l’objet d’une présentation dans le cadre du colloque de préhistoire récente de Périgueux.
Depuis 1995, ce gisement est propriété du conservatoire du littoral, des communes de Santo-Pietro-di-Tenda et de San-Gavino-di-Tenda. Les fouilles devraient permettre de rassembler la documentation nécessaire à sa mise en valeur. Certains monuments ont fait l’objet de reconstitutions 3D qui ont été intégrées dans un documentaire produit par la société bastiaise ISI Production et France 3 Corse, en partenariat avec la CTC ; ce film régulièrement diffusé sur FR3 et la chaine Via Stella a reçu le second prix du festival du film documentaire archéologique d’Amiens.
Le conservatoire du littoral et les communes ont clairement exprimé leur volonté de présenter à un large public ce gisement classé au titre des Monuments historiques depuis 1887. Le Monte Revincu est situé dans une région riche en vestiges mégalithiques (menhirs, statues-menhirs, dolmens etc…) qui pourraient compléter la visite dans le cadre d’un itinéraire des mégalithes du Nebbiu et des Agriate. Un cahier des charges devrait être rapidement présenté par un comité de pilotage qui sera mis en place très prochainement.
Cette démarche devrait être réalisée en concertation avec la CTC."
Quelques images de ce site toujours aussi puissant: la pluie fait lever les parfums et les couleurs des myrtes, cistes, lavandes, orchidées, bruyères, asphodèles, férules ...
le chemin pour y arriver: nous allons grimper jusqu'au sommet du Revincu, là-bas, au fond du paysage
... en cheminant, quelques alliens ...
" Il est actuellement déconseillé de se rendre sur ce gisement qui se trouve dans les abords du champs de tir de Casta nord. L’armée, locataire des parcelles attenantes au site devrait quitter l’endroit et le dépolluer à très court terme." (compte-rendu, idem).
Bon. Ce n'est pas encore nettoyé ...
fleur de culture
et orchidée sauvage
Il va falloir grimper là-haut ... de la grimpette de chèvres au milieu du maquis odorant, baveux ( les cistes!), fleuri et piquant
justement, rencontre avec une famille de chèvres (et de leur bouc)
curieuses, comme nous, et libres!
en chemin, les premiers aménagements et coffres: toujours saisissants. Notre vieille humanité, ancrée dans le sol, et les paroles envolées.
et "a Casa di l'Orca", toujours aussi accueillante ... pour les bergers d'il y a peu.
Colette nous mène, avec un sixième sens pour repérer les cairns: pas de sentier visible ...
ouf! les sécateurs sont de sortie. Chantal fait semblant de souffrir!
enfin, l'arrivée au sommet du Monte Revincu ... et le site de Celluccia. Emotion
le petit dolmen de Celluccia et, dans son prolongement, le menhir qui lui est associé
le dolmen de Celluccia, sans sa dalle supérieure, mais avec son couloir et son tumulus: daté du dernier tiers du V° millénaire ...
Ici nous partagerons notre nourriture avec les morts du lieu
et son menhir,
planté comme un amer dominant St Florent
Chantal a pris la pose, du haut de son 1m 59!
Au retour, nous voici sur le plateau de a Cima di Suarella, avec ses vestiges associant habitats des vivants et rites funéraires : sur les fouilles et leur résultat, voir le Stantari de février/avril 2011 ...
et, un peu plus loin en-dessous, la maison de l'ogre ...
le dolmen dit "a Casa di l'Orcu", qui a , hélas, servi assez récemment de point de mire pour les tirs d'artillerie ...
Un temps gris qui s'enfonce dans le mystère et le sacré du lieu.
Sous la pluie battante, honorant les morts: férules vigoureuses, blanches asphodèles, lavandes sauvages et herbes tendrelettes ... Le parfum des myrtes est étourdissant.
A côté du dolmen, cette petite construction en réemploi .
Merci aux jeunes biquettes de m'avoir accompagnées là-haut, même si nous avions des têtards dans les chaussettes.
C'était magnifique!
et vivent les appareils photo étanches!
10:42 Publié dans corse, la mort, les pierres qui signent, Méditerranée, préhistoire corse, racines de pierre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : mégalithisme en corse, agriate, monte revincu, cima di suarella, dolmen de celluccia | Facebook |
26/04/2011
le printemps de "Contami" à Belgodère
la troisième édition du festival de Belgodère "Contami " commence aujourd'hui,
servie par la belle énergie créatrice de Marie-Clair Peretti et de ses complices
et à retrouver sur le site :
http://www.contami-festival.info
A propos du concert "nos deux orgues" du jeudi 28 avril
une précision importante:
le clavier du petit orgue Lazari (1761) a été remis en état, et vous pourrez donc l'entendre jeudi 28 avril aux côtés de l'orgue Abbey (1913) ...
09:59 Publié dans corse, esprit d'enfance, patrimoine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belgodère, marie-clair peretti, festival contami, linda calderon, contes tziganes, contes africains, contes russes, marionnettes, sculptures, orgues, animations de rues | Facebook |
23/04/2011
un Jeudi Saint lumineux et frisquet en Castagniccia
Jeudi 21 avril 2011, une journée de partage et de rencontres autour de la Semaine Sainte, des Sepolcri et des Chemins de Croix en Castagniccia qui a débuté à Castellu di Rustinu
avec les fresques de la chapelle san Tumasgiu di Pastureccia ( pour l'ensemble de ces fresques, voir les notes sur cette chapelle: " les fresques de San Tumasgiu di Pastureccia")
et le récit de la Passion, sur le mur Nord. C'est, à ma connaissance, le seul ensemble cohérent de fresques sur ce thème. Notons au passage que certaines chapelles n'ont sans doute pas fini de dévoiler leurs décors qui dorment peut-être ici et là sous leur badigeon de chaux ...
Même lacunaire, cette "série" fonctionne comme un Chemin de Croix : toucher et enseigner. Elle semble offrir la réponse du salut face à la représentation infernale du mur sud, en face : une invitation à se laisser envahir par la compassion en communiquant par l'image, tout comme le musicien saura émouvoir en créant un oratorio sur la Passion.
la Cène: sur la table, le pain et le vin de ce dernier repas pris ensemble avec les disciples.
détail (un peu flou...) de l'interrogation inquiète des apôtres: qui va trahir?
le Christ au Jardin des Oliviers et ses compagnons endormis
Saint Pierre plombé de sommeil
l'arrestation de Jésus et sa comparution devant Pilate
la flagellation, sur un fond rouge sang,
enfin la Crucifixion, sur le bleu du ciel, en présence de Marie prostrée
visage de la Mère:
"Stabat Mater dolorosa
Juxta crucem lacrymosa
Dum pendebat Filius"
et ce magnifique visage du Christ mort, fragment à gauche de l'arc triomphal ...
Un peu plus haut, la belle église paroissiale de Castellu et son haut campanile
abrite bien des " messages" insoupçonnés,
Découverte de ces grands décors peints du sepolcru (anonyme, début XIX°s.): voir la note de l'an dernier, sur cet ensemble impressionnant (" les sepolcri du diocèse d'Accia", le 12/04/2010 )
Décors éphémères chargés de sens et d'histoire sous lesquels se jouait ici naguère, nous a-t-on dit, une Passion à l'usage des gens de cette communauté ...
Semaine Sainte accompagnée, comme dans de nombreuses églises de cette région depuis la prédication en Corse de saint Leonardo da Porto Maurizio (1744) , par la série des quatorze tabeautins du Chemin de Croix, ici peint par Giacomo Grandi:
"Stazione II: Gesù caricato della croce"
le portement de croix: avec une soldatesque superméchante au look barbaresque, histoire de la Corse razziée oblige.
"Stazione VI: Gesù ascingato dalla Veronica"
Rencontre avec sainte Véronique qui lui essuie le visage.
"Stazione XI: Gesù é inchiodato sulla croce"
Jésus est cloué sur la croix: voyez avec quelle gentillesse le bon Jésus regarde son bourreau aux moustaches acérées!
" Statione XII: Muore Gesù in croce"
Mort de Jésus et le dernier soupir du bon larron ...
Chemin de croix conçu pour être cheminé et chanté :
"Vi prego, o Gesù buonu,
Per la vostra passion darci
Il perdono..."
Nous quittons le Rustinu et, en début d'après-midi, nous voici dans la pieve de l'Ampugnani à Quercitellu, avec une vue plongeante sur le village voisin de La Porta ...
Dans l'église San Carlu, cette belle toile du sepolcru aux anges compatissants. Le prieur de la confrérie de Quercitellu nous rejoint et évoque les préparatifs du Vendredi Saint: reposoirs dans les rues du village, chemin de croix, granitula ... moment fort pour cette confrérie fraichement reconstituée ...
Après un passage à La Porta, nous voici arrivés au village proche de Ficaghja, où nous avons rendez-vous avec Petru Vachet-Natali qui s'est arrangé malgré les difficultés pour nous recevoir:
Petru Vachet-Natali nous accueille à l'église de l'Immaculata Cuncezzione, paroisse de son village natal de Ficaghja. Ecrivain, poète et chroniqueur, cet homme affable et généreux a écrit en 2006 une amoureuse monographie sur Ficaghja en langue corse:
"Monografia e Tupunumia di Ficaghja, cù una ricerca tupunomica nantu à 216 nomi di lochi", publié chez Anima Corsa.
Avis!
Il nous fait les honneurs du désormais célèbre sepolcru de Ficaghja auquel je réserverai un de ces jours une note particulière:
véritable petit théâtre religieux dressé à l'intérieur de l'église pour la Semaine Sainte: cet ensemble imposant gardé par deux redoutables soldats, est l'oeuvre de Francescu Carli, l'un des peintres les plus actifs de cette deuxième moitié du XVIII°s. Une scénographie efficace !
la trahison de Judas(et ses paroles qui sortent de sa bouche, comme dans une bande dessinée)
intraitable et menaçant, le gardien de droite, celui qui vous suit du regard...
Au fond du sepolcru, la déploration du Christ. Autrefois, le prêtre célébrait la messe sur un petit autel au fond de cet espace peint.
cette toile faisait donc office d'antependium
et l'envers du décor ...
A l'issue de cette rencontre notre ami Petru Vachet- Natali nous a offert fort gentiment le pot de l'amitié ...
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A CERCA: un lien solidaire noué entre les villages
Nous voici à présent à Nocario, dans la belle église paroissiale sant' Angelo de cet important village de la pieve d'Orezza: ici se pratiquent toujours ces mouvements des confréries et de leurs communautés qui échangent leurs visites aux différents sepolcri de la région, investissant ainsi un espace commun . Processions programmées sur les deux jours du Jeudi et du Vendredi Saints entre les églises et les chapelles de Verdèse, Nocario et Campana
A notre arrivée, une dame finit de fleurir le reposoir : simplicité et grâce de ces modestes installations de village où chacun viendra à tour de rôle se recueillir, prier et chanter ...
Un peu plus loin, c'est le hameau de Petricaghju et sa chapelle San Giovanni Battista. Divine surprise, une merveille de peinture nous attend au-dessus du maître-autel: Giacomo Grandi représente ici la naissance de saint Jean-Baptiste ...
un charme fou! Je reviendrai sur cette toile délicieuse à laquelle je ne m'attendais pas.
Dehors, nous faisons connaissance de monsieur Paul Battesti, le maire de Nocario qui attend de pied ferme l'arrivée prochaine de la procession partie de Campana et, savez-vous ? il a le bon visage du Dieu le Père au sommet de cette représentation de la naissance de Saint Jean-Baptiste... Nous rencontrons aussi le célèbre ébéniste Pantaleon Alessandri: quel plaisir d'évoquer la tradition de ces cheminements, mais aussi quel souci pour entretenir ce patrimoine des quatre églises de Nocario! Toujours est-il que ces deux jours sont l'occasion de se rencontrer autrement et de partager un espace commun au pas de l'homme. Fierté pour les plus âgés d'y être arrivés cette année encore ...
la façade de St Jean Baptiste de Petricaghju
Un peu plus tard, la chapelle San Martinu d'Erbaggio, veillant sur la vallée de Nocario
Enfin, nous voici arrivés à notre dernière étape de la journée, dans la chapelle santa Barbara de Nocario Supranu
une chapelle d'une grande gaieté
et le pinceau naîf et efficace d'un peintre du XIX° s: ici saint Luc ... et son "taureau" à barbichette malicieux comme une chèvre.
Dehors on entend au loin , de l'autre côté de la vallée, la plainte chantée et marchée du " Perdono mio Dio": là-bas l'on aperçoit, sortant des arbres, les confrères et les fidèles, approchant lentement du hameau de Petricaghju en cette fin d'après-midi ...
puis, s'enroulant devant l'église, c'est la circumambulation de la Granitula, mort et renaissance ...
Merci à tous pour tout cet échange, de toute cette poésie profonde, et aussi aux enfants qui ont participé à cette journée avec beaucoup de gentillesse.
19:49 Publié dans chapelles romanes corses, corse, fresques de corse, patrimoine de la solidarité humaine, patrimoine des chapelles à fresques en Corse, patrimoine populaire de Corse, semaine sainte en corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sepolcri, chemins de croix, cerca, granitula, castellu di rustinu, quercitellu, ficaghja, nocario | Facebook |
17/04/2011
Sepolcri de la Semaine Sainte en Corse
Sepolcri de la Semaine Sainte en Corse
(à Volpajola, un sepolcru populaire, fleuri et placé en situation pour la Semaine Sainte)
Parmi les objets de la dévotion populaire les plus extraordinaires et les plus touchants pour moi, il est un patrimoine particulièrement menacé par l’abandon des coutumes religieuses : c’est celui des sepolcri peints que l’on créait pour célébrer la Semaine Sainte dans les villages. Contrairement aux séries des Chemins de Croix peints à partir de la prédication en Corse de San Leonardo da Porto Maurizio, en 1744, et qui sont encore visibles aux murs de nos églises – pas toujours en ordre, ni en très bon état, sauf lorsque la communauté a décidé de les faire restaurer et les réutilise "en situation" – les sepolcri, eux, survivent cachés, souvent mal entreposés, victimes de leur destination passagère: conçus pour mettre en scène la Passion dans l'église dès le Jeudi Saint , délimitant une sorte de chapelle ardente -le sepolcru ou reposoir - par des toiles peintes qui seront démontées et disparaîtront le Samedi Saint.
Décors éphémères, donc, peints sur des supports relativement grossiers et peu apprêtés, à l’économie, décors d’autant plus fragiles que manipulés chaque année à cette période…
En Castagniccia, à Ficaja, un sepolcru peint par Francescu CARLI
(ici le Jugement de Pilate et le portement de croix).
(idem: l'arrestation de Jésus au Jardin des Oliviers et la flagellation)
Deux panneaux articulés à taille humaine composent une partie de ce sepolcru dont l’entrée était gardée par ces deux soldats peu commodes.
Les anciens dans les villages me le disent tous et se souviennent: lorsque enfants, ils traversaient de nuit, la main serrée dans celle de leur mère, l'obscurité de l'église pour aller prier devant le sepolcru, la terreur s'emparait d'eux à la rencontre de ces guerriers menaçants montant la garde devant cette chapelle ardente éclairée par les lampes à huiles et les cierges crépitants… Emotion religieuse mêlée d'effroi, tissée de chants et de prières murmurées. De même qu'on ne laisse jamais un mort sans compagnie avant son inhumation, de même l'usage était de veiller Jésus après son agonie: Jésus et nos morts se bercent comme on berce les petits enfants, à voix douce, avec tendresse et instinct.
(les gardiens du sepolcru de Castiglione)
... sale tête, non? C'est l'Autre ( dans l'iconographie méditerranéenne "le Maure", "le Turc", "le Juif", bref, délit de sale tête oblige, ce n'est pas nouveau...), le féroce envahisseur qui razzie, massacre, ou le mécréant au service du Mal, de l'injustice etc...
et son collègue, redoutable centurion d'opérette, fièrement campé jambes écartées ...
(Castiglione, la Déploration du Christ: anonyme, début XIXe)
Peinture forte, et même si non conforme aux meilleures règles de l'art, efficace: au premier plan, les personnages jouent leur partition dramatique, nous happent dans leur communion muette et véhémente de la douleur autour du Christ mort: nudité rigide du Christ, Marie la Mère, les bras largement ouverts sur la pire souffrance du monde, compassion et chagrin du disciple aimant, Jean, larmes silencieuses de la femme à la chevelure flamboyante, Marie-Madeleine , commentaire du choeur des saintes femmes drapées de bleu sombre, tout est en place. Derrière eux, une surprenante montée du Golgotha avec le portement de croix égréné à petits traits nerveux le long de la pente...
Dans cette petite église de la Ghjuvellina se jouait - et se chantait - naguère une Passion à laquelle participaient tous les gens du village, jeunes et vieux, réactualisant le sens des mystères du Moyen-Age: j'ai rencontré là-bas le dernier ange de cette passion, un ange de quatre vingt dix ans passés... Ce vieux monsieur restait aussi le dernier protagoniste de l'extraordinaire carnaval de ce village où se vivait pour le Mardi-Gras un véritable rite de printemps: musique, danse et castagnes pour faire renaître la vie, et précédant comme il se doit la grande fête théâtralisée de la Passion .
En Corse la présence du chant est indissociable de la ferveur religieuse et pour moi toutes ces peintures ont une voix.
Accompagnant cette iconographie, parmi les chants les plus répandus, l'on pourrait entendre la lamentation douloureuse du Stabat Mater :
"Stabat Mater Dolorosa
Juxta crucem la crimosa
Dum pendebat filius
Cujus animam gementem
Contristatam et dolentem
Pertransivit gladius
(Déploration du Christ)
O quam tristis et afflicta
Fuit illa benedicta
Mater Unigeniti!
Quae moerebat et dolebat
Pia Mater dum videbat
Nati poenas inclyti
Quis est homo qui non fleret
Matrem Christi si videret
In tanto supplicio?"
Nous sommes pris à témoin par ces sepolcri : compassion devant un drame universel, bien au-delà de la religion,
ou plutôt en amont, partage humain de cette douleur-là trop bien expérimentée par tous. Fonction libératrice du partage de la douleur.
"Santa Madre, questo fate,
Che le piaghe del Signore
Siano impresse nel moi core !"
(refrain populaire du Stabbat Mater)
Résonnance. Reconnaissance. Lien communautaire. Surtout lorsque ces sepolcri font l'objet de la Cerca, visites déambulatoires entre communautés voisines, ou entre confréries comme c'est encore le cas pour certaines régions de Corse.... Pas d’échappatoire: nous voilà acteurs de cette dramaturgie, non pas invités à un festin esthétique.
18:09 Publié dans patrimoine, semaine sainte en corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reposoirs, semaine sainte, dévotion populaire, iconographie populaire de la semaine sainte en corse, dramaturgie du sacré, volpajola, calenzana, san damianu, ficaghja, nessa, feliceto, castiglione | Facebook |