27/04/2010
Les orgues de Corse: un patrimoine insulaire à restaurer et faire vivre
LES ORGUES HISTORIQUES DE CORSE
Un patrimoine insulaire pour l’Europe à restaurer et faire vivre ...
(avec l'orgue Pagnini/Agati Tronci de Muro qui prenait le soleil hier )
La Corse, décidément, peut nous surprendre: cette île si faiblement peuplée, trop souvent malmenée par les conflits extérieurs ou intérieurs, aurait pu ne laisser de son paysage culturel qu’une identité exsangue, morcelée. Or ce peuple de montagnards, bergers et notables confondus, a légué un riche patrimoine aux multiples facettes, qui témoigne en particulier de son sens inné de la musique : le chant (qu’il soit ou non polyphonique, religieux ou profane), mais aussi la musique instrumentale tiennent une part primordiale dans sa vie.
Parmi tous les instruments populaires en Corse, invités à toutes les fêtes, cialambele, pirule, cetere, violons, cornemuses, mandolines, accordéons, guitares … pour n’en citer que quelques uns, on est étonné de trouver sur l’île un tel engouement pour l’orgue, si admirablement représenté sur l’île . Patrimoine important que l’on trouve non seulement dans les villes – huit instruments à Bastia, six à Ajaccio - mais aussi, et cela est beaucoup plus surprenant, dans les villages de l’intérieur : on peut du reste penser que les organistes de village avaient la même relation instinctive et passionnelle avec leur orgue que les violoneux du village avec leur violon …
Aujourd’hui la Corse est riche d’une centaine d’orgues historiques dont l’histoire et la facture nous sont mieux connues grâce aux travaux de recherche de Renaissance de l’Orgue Corse et au remarquable ouvrage de Sébastien Rubellin : « L’orgue corse de 1557 à 1963 » (éditions Alain Piazzola).
L’Italie a définitivement, là aussi, marqué de son empreinte la Corse, et les orgues, dès leur apparition (au 16ème siècle, aujourd’hui disparus) seront de facture italienne, avec diverses influences de la Péninsule : toscane, ligure, lombarde, romaine… Le seul orgue du 17ème siècle en état de jouer avait été construit en 1619 pour la cathédrale Sainte Marie de Bastia et chante aujourd’hui depuis 1844 à Piedicroce . Au 18ème siècle, sur les 66 orgues recensés, 36 se trouvaient dans des couvents ! Le 19ème siècle connaîtra une véritable « épidémie » organistique née de l’émulation entre communautés et verra même la naissance d’un atelier de facture d’orgue « italo-corse » dans le village de Speloncato en Balagne avec la famille des Saladini… A cette époque, la Corse devenue française reste - sur beaucoup de plans - de culture italienne jusqu’à la fin du 19ème siècle et l’on continue, en les faisant évoluer au goût du jour, de construire des orgues italiens. Dans la Corse du Nord, plus prospère, la concentration et la qualité de ces petits orgues corses interpelle le visiteur venu parfois de très loin. Le Sud, bien que plus pauvre, offre cependant aussi quelques beaux instruments, dont l’orgue Cavaillé-Coll de la Cathédrale d’Ajaccio qui en fait une exception française remarquable.
Les orgues de Corse, dont une partie non négligeable a fait l’objet de « restaurations à l’identique » (le bon facteur d’orgue réutilisant le maximum de matériel d’origine et observant attentivement tous les paramètres archéologiques de l’instrument), protégées ou non au titre des Monuments Historiques, sont dans leur ensemble de taille modeste, à la mesure de l’église qui les abrite et de la bourse peu garnie des communautés concernées: un clavier unique de 45 ou 50 touches, avec la première octave courte, une coupure au milieu (au do ou, plus tardivement au fa), pour faire chanter sur le dessus un Cornetto, une Voce Umana, et plus tard les jeux d’orchestre, un « Ripieno » (plenum) à rangs décomposés très lumineux, servant admirablement la polyphonie, parfois un Nazardo, souvent une Flauto à l’octave, un petit pédalier rudimentaire, quelques accessoires (Rossignol, Tamburo)… Le tout souvent logé dans un buffet élégant et installé sur une étonnante tribune construite et décorée avec goût et créativité …
Au fait, ce bien bel instrument, restauré par Jean-François MUNO en 1982, a fait l'objet d'un enregistrement par Marie Hélène Geispieler en 2005 ... Avis!
A propos de restauration ...
L’intérêt de ces instruments n’est plus à démontrer. Voilà un patrimoine générateur d’émotions et promoteur d’un enjeu économique et touristique durable tant pour les communautés qui en sont responsables que pour les personnes venues de l’extérieur rencontrer la Corse dans sa richesse humaine, naturelle et culturelle. L’effort de restauration des orgues historiques de l’île entrepris il y a plus de quarante ans ne doit pas faiblir, à condition de prendre garde de restituer tout le caractère historique et archéologique de chaque instrument et de s’entourer de toutes les précautions d’usage.
Qu’il soit ou non classé Monument Historique, l’orgue, lors des appels d’offre, doit impérativement faire l’objet d’une véritable mise en concurrence des compétences et le sérieux des études préalables devrait pouvoir garantir aux communautés qui s’engagent sur ces dossiers onéreux l’excellence du résultat : l’argent investi pour ces restaurations largement subventionnées par la CTC, est celui du citoyen qui est en droit d’en demander des comptes.
Monsieur Michel FOUSSARD, chargé d’une mission financée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles et la Collectivité Territoriale de Corse a rédigé en 1997 une excellente étude :
« L’ISULA DI L’ORGANI », les orgues de Corse, Situation, enjeux, propositions »
Il y évoque l’intérêt essentiel qu’il y aurait à doter la Corse d’un CONSEIL SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE chargé en particulier d’accompagner dans leurs démarches les municipalités désireuses de faire restaurer l’orgue de leur communauté. A ce propos, lorsque l’orgue bénéficie d’un classement, le technicien conseil chargé de l’étude préalable ( subventionnée) rédige un cahier des charges détaillé qui doit mettre la municipalité à l’abri des mauvaises surprises. En absence de classement, et la technicité particulière de l’orgue n’étant pas à la portée de tout un chacun, le regard averti de ce Conseil scientifique et technique en amont de la restauration garantirait le sérieux de l’opération. L’expérience nous apprend hélas qu’un orgue insuffisamment bien restauré ne tarde pas à connaître les incidents qui vont le rendre impropre à l’usage qu’on en attend ... accords difficiles ... claviers laborieux ... ripieno indécis ...
Un facteur d'orgue a récemment comparé son travail de remise en vie des orgues muets au baiser du Prince Charmant qui éveille la Belle au Bois Dormant de son long sommeil : jolie comparaison, en souhaitant pour la Belle que l'haleine du Prince soit bien fraiche, que pur soit son désir, et ... qu'il ait auparavant acquis une solide expérience amoureuse !
Il semble donc urgent d'aider en amont les élus responsables du patrimoine lorsqu'ils s'engagent, et avec quel courage! sur la voie de la restauration de leur orgue. L'opération une fois terminée, il sera beaucoup plus difficile après coup de revenir sur un travail insatisfaisant, en particulier lorsque le vent se dispersera pernicieusement entre table, registres et chapes du maître sommier et causera des désordres qui réclameront à nouveau une intervention lourde: devoir remettre le sommier sur l'établi n'est jamais une mince opération et les subventions retombent rarement deux fois dans la même escarcelle ...
(à suivre!)
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19/04/2010
L'orgue de Castello, commune de Brando
CASTELLU di BRANDU
restauration prochaine de l'orgue historique de l'église Santa Maria
construit par Luiggi DE FERRARI en 1840
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02/03/2010
l'orgue de Piedicroce vu par Angelina
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21/02/2010
Le relevage espéré de l'orgue de Corbara
"Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage"
(Henri Michaux)
L'orgue Agati/Tronci de CORBARA, aujourd'hui protégé au tître des Monuments Historiques, va enfin connaître prochainemenent les travaux de relevage que ce bel instrument nécessite, plus de trente ans après sa restauration en 1979 par Philippe Hartmann.
Cet orgue a été amoureusement servi pendant de très longues années depuis sa restauration par son organiste titulaire, Lina VIGOUROUX, cette dame remarquable dont on regrette aujourd'hui l'absence : tant elle a pu servir son instrument, elle l'a joué, entretenu, veillé avec la plus grande fidélité. Je lui dédie aujourd'hui cette note sur l'instrument de Corbara.
Cet espoir de voir restaurés ou relevés tous ces instruments de Corse qui méritent quasiment tous le label " d'orgues historiques" a été nourri par les efforts conjugués de tous ceux qui, depuis des années, oeuvrent à la reconnaissance de ce magnifique patrimoine. Je rends ici en particulier hommage au remarquable travail de Michel FOUSSARD, qui a travaillé ces dernières années avec ténacité, comme expert technicien - conseil pour les Monuments Historiques, à la protection de ces orgues qui nous tiennent à coeur. Aujourd'hui c'est Michel COLIN qui lui succède dans cette tâche ardue .
Voici le texte de la notice que Michel Foussard avait rédigée en 2006 pour obtenir la protection de l'orgue de Corbara.
"CORBARA (Haute Corse)
Eglise paroissiale A Nunziata
L’orgue, XVIIIème siècle, Agati-Tronci, 1890
DOSSIER DE PROTECTION.
au titre des Monuments Historiques
Direction régionale des affaires culturelles de Corse
Conservation régionale des Monuments Historiques
Commune de Corbara
Mai 2006
Pistes d'histoire
Nous ne connaissons actuellement aucun document qui nous puisse apporter quelque lumière sur l’histoire de l’orgue de Corbara. Selon Michel Franceschini, l’infatigable défenseur du patrimoine de cette cité lumineuse, les riches archives de la collégiale attirant l’appétit des rats, leur dernier dépositaire crut expédient de résoudre la question par le feu. Les rats laissent au moins quelques bribes autour des trous…
Toutes nos pistes se résument donc à l’interrogation du matériel existant. Sur l’orgue lui-même, aucun doute : daté de 1890, il s’agit d’un instrument typique, parfaitement homogène et bien conservé, de la firme Agati-Tronci, numéro 1124 (numéro qui additionne les opus respectifs de la Maison Agati et de la Maison Tronci, dont le dernier représentant absorbe Agati).
Le buffet, caractéristique, du XVIIIème siècle, mais remanié, comme on le voit à la nouvelle découpe des cintres des plates-faces latérales, atteste au moins l’existence d’un orgue antérieur.
De cet instrument subsiste sans doute la belle façade d’étain, aux écussons imprimés en ogive surmontée d’un point repoussé , avec pour le tuyau central, trois points formant croix, les organetti morti des étages latéraux, ainsi que les traces largement circulaires de deux soufflets cunéiformes et de leurs poulies de levage au fond du soubassement. Les montants des trois plates-faces de 11 tuyaux chacune, gardent les traces des barres de soutien au quart supérieur de leur hauteur.
Le décor des montants, comme du tambour côté extérieur, réalisé en chiquetage, témoigne de la même gamme chromatique et du même travail que nous relevons sur le buffet voisin de Costa,
- décor sans doute repris à Costa sur le décor du XVIIIème siècle, et que nous pourrions partiellement attribuer à Bernardo Zigliara, d’Algajola, qui signe ostensiblement son œuvre (à Costa), en 1819.
De 1819 également datent les volets de toile tendue sur cadre peints à double face par Francesco Giavarini, auteur des fresques de la voûte de l’église San Salvator de Costa.
La tribune en revanche, et le tambour côté nef, reçoivent un décor en faux marbre brun, d’un style tout à fait différent.
Le motif d’attique et les claires voies du buffet, les figures sculptées, l’architecture de la tribune, le dessin de la rambarde suggèrent à l’évidence le travail des Saladini. Très vraisemblablement, la tribune actuelle est bien postérieure au buffet, le cas ne se trouvant pas exceptionnel en Corse, comme on le voit par exemple sur l’orgue de Speluncato, œuvre de Crudeli en 1810, sur une tribune des Saladini datée de 1821.
Entre l’instrument du XVIIIème siècle et celui d’Agati-Tronci, rien ne nous éclaire sur des états intermédiaires, à l’exception de deux curieux réservoirs à table parallèle de 90 x 90 cm, du type à lanterne, qui déploient leurs cinq plis sur un mètre de course, avec un piton de traction au centre pour un levage par cordes, réservoirs déposés sur le plancher de la tribune.
Divers éléments des caisses d’expédition de Livourne subsistent dans l’instrument, particulièrement le panneau surmontant le pédalier en reconversion économique, ou tel panneau latéral gauche conservant l’étiquette d’expédition, agrémentée d’une esquisse grivoise. Toujours livrés clefs en main, les orgues d’Agati-Tronci ne demandent plus qu’à être montés, d’où l’absence de tout matériel antérieur, à l’exception des vestiges signalés plus haut.
Descriptif
Le clavier de 54 notes, surmonté de la belle étiquette sous verre de la firme, commande une étendue de do1 à la5, avec permanence de l’octave courte do/mi, conservée sur les claviers d’orgues italiens jusque fort avant dans le XIXème siècle, comme on le voit ici, et même au-delà.
Le pédalier de 17 touches, à octave courte jusqu’au sol# 2, plus une touche d’accessoire, donne chromatiquement les basses, et en intercalaires, les compléments de la seconde octave que la reprise en octave n’assure pas du fait de l’octave courte, alors que le sommier de pédale ne compte que 11 notes.
La traction mécanique de même, reste fidèle aux traditions italiennes, avec son abrégé de fer, et de même pour les abrégés de la Terza Mano, des Campanelle et du pédalier, qui rejoint un abrégé de fer sur l’avant, puis, par l’intermédiaire de rondins rejoint l’abrégé de pédale en fer sous le sommier de pédale.
La traction des jeux, mécanique, s’effectue par fils de fer des tirants de registres aux tournants en fer àdroite, avec renvoi par fil de fer jusqu’aux gros écrous de bois qui vont tirer les têtes de registres sur le côté droit du sommier.
Le sommier est à ressorts, comme traditionnel en Italie pour les grands instruments. Les soupapes sont collées en queue, les ressorts sont à double boucle, la fermeture du tampon de laye s’effectue à l’italienne par tirants de bois.
Les quatre premières notes se trouvent aux extrémités, la suite des basses se trouvant en mitre au centre, avec, de part et d’autre le médium en V, et les dessus intercalés en A contre la mitre centrale.
L’ensemble de la tuyauterie est de belle qualité, coupée au ton. La façade est en étain, la Tromba de fer blanc (anches en bec de canard). Le Corno Cinese est constitué de tuyaux à bouches étroites côniques dans le sens pyramidal, les seuls de ce type dans l’instrument. Le Clarone, de fer blanc, est est une basse cônique assez étroite surmontée d’une très courte portion cylindrique, en Violoncello. Le Corno Inglese, d’étain,avec pieds et boîtes en fer blanc, est une grosse clarinette à pointes larges. La Viola est également d’étain, avec dents régulières. La Flauto in ottava, de taille large, est de plomb, avec dents. L’ensemble du Ripieno, en plomb, porte également des dents régulières et présente la composition suivante :
Do1 Fa#3 Fa#4
1’1/3 2’ 2’2/3
1’ 1’1/3 2’
2/3 1’ 1’1/3
1/2 2/3 1’
L’alimentation telle que trouvée par Philippe Hartmann en 1978 est à pompes cunéiformes et réservoir à tables parallèles, à deux plis (un rentrant, un sortant) de 140x0,81 cm. Le restaurateur a fourni un ventilateur Meidinger, ainsi qu’une boîte régulatrice permettant l’emploi des pompes à main.
La composition, précisée dans une belle graphie sur planchettes de bois (illustrations III) se découvre comme suit dans la disposition des tirants de registres sur deux files à droite du clavier :
Campanelle (légèrement à gauche, avec planchette disposée verticalement)
Principale bassi (8’)
Tromba nei bassi (8’) Principale soprani
Tromba nei soprani Ottava nei bassi (4’)
Clarone nei bassi Ottava nei soprani
Corno Inglese soprani (16’) Decima quinta (2’)
Cornetto Cinese nei soprani (5’ 1/3) Ripieno di 4 canne per tasto (1’ 1/3 à ½)
Flauto in ottava Viola nei bassi (4’)
Cornetto nei soprani (4’+ 2’2/3+1’3/5) Voce Umana nei soprani (8’)
Ottavino nei soprani Contrabassi (8’large+4’étroit sur les
Terza mano premiers do,ré, mi, fa, sol, la, la2, si
puis reprenant à l’octave grave du do2, les touches intercalaires tirant au sommier un 16’+4’ pour les deuxièmes do, ré, fa, sol).
Au-dessus du pédalier, sur la droite : pédale en bois du Polisire (combinaison libre à bâtons tirés), Tira Ripieno (pour les six premiers registres), Timpano (2 tuyaux de bois discordés pour imiter le roulement de la timbale), avec grosse caisse retrouvée dans l’instrument, mais non encore restaurée.
Etat de conservation. La restauration dePhilippe Hartmann s’avère d’une très belle tenue. Depuis bientôt trente ans, l’orgue fonctionne remarquablement sans avoir connu d’interventions importantes. Il conviendrait toutefois de vérifier l’aplomb du buffet sur la tribune, dont Philippe Bachet signalait l’affaissement dans son inventaire de 1988. Aucun désordre majeur ne s’est produit depuis, mais la pente vers l’arrière du sommier n’est en rien rassurante pour la stabilité future de la tuyauterie.
Il convient ainsi d’envisager aujourd’hui un relevage, qui pourrait éventuellement revenir sur certaines tendances d’harmonisation imposées contre son gré à Philippe Hartmann par un courant ‘saladiniste’ inadapté ici, comme le sentait bien le restaurateur.
Conclusion
La haute qualité de la tribune et du buffet, la très belle conservation de tous les éléments qui constituent l’orgue d’Agati-Tronci, la richesse de ses timbres, et son caractère si représentatif des derniers feux de la facture italienne traditionnelle, convergent de toute évidence vers la reconnaissance de l’orgue de Corbara comme Monument Historique. "
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Ajoutons à cela que l'orgue ancien fut entretenu en 1855 par Giovanni DE FERRARI et en 1873 par notre cher Gasparo DOMINI, avant sa transformation en 1890 par la Firme AGATI / TRONCI ...
(à suivre!)
08:56 Publié dans orgues historiques de Corse | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : orgues italiens, orgues italo-corses, orgues agati tronci, corbara, balagne, espoir, henri michaux, orgue pédagogique | Facebook |
01/10/2009
l'orgue historique de la Collégiale de Speloncato: une demande de classement au titre des Monuments historiques
" SPELONCATO.
Protection de l'Orgue historique Crudeli.
C'est le 26 Mai 2008 que le Conseil Municipal, sur la proposition du Maire, Jean-François Poli, a sollicité le classement de l'orgue historique de la Collégiale Santa Maria Assunta, construit en 1810 par Giovanni Crudeli, suite à une commande passée à son père Giuseppe, et dont le bicentenaire sera fêté dignement au cours de l'été prochain.
Cette formalité administrative a justifié la visite que vient d'effectuer Michel Colin, Technicien Conseil du Ministère de la Culture pour les orgues protégées des Monuments Historiques.
(...) Après avoir fait le point du dossier, un transfert sur place lui a permis de redécouvrir les qualités de l'orgue speloncatais qu'il
connaît bien, depuis 10 ans, pour y avoir donné des concerts.
La Balagne est exceptionnellement riche en orgues qui méritent tous l'appellation d' "orgues historiques", tant du point de vue archéologique que du point de vue musical et historique. La très grande majorité est de facture italienne et italo-corse.
Speloncato a abrité notamment la famille Saladini qui a doté en orgues beaucoup d'églises de notre région et de tribunes en bois galbé polychromes, d'une profonde originalité.
Les formalités.
Les Communes qui possèdent un orgue, quelque soit son état
et qui désirent le protéger avant tout, voire le restaurer et le mettre en valeur, doivent déposer une simple demande
accompagnée d'une délibération du Conseil Municipal à la
Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC).
Les dossiers sont instruits par l'Administration Centrale puis présentés en Commission Nationale des Monuments Historiques. Ces classements ou inscriptions débouchent fréquemment sur une campagne de restauration.
Des aides financières sont accordées par la Région et par le Département pour des travaux de réhabilitation ou de restauration.
La décision définitive appartient à la Commission Nationale qui s'assure de la confirmation de la volonté de la Collectivité Territoriale avant d'effectuer le classement ou l'inscription à l'inventaire.
La suite des visites.
Après Calenzana, Feliceto et Speloncato, Michel Colin s'est rendu le lendemain à Bonifacio puis à Corbara où des dossiers sont en cours pour des protections par classement ou pour études de travaux.
Les récentes Journées Européennes du Patrimoine dont elles
étaient la 26 ème édition ont permis de mettre en valeur les
richesses de nos villes et villages.
Il faut souhaiter que la Protection du Patrimoine soit un objectif
permanent et non pas pour ces seules deux journées."
Paul GIULIANI
Le bel orgue Crudeli de Speloncato mérite tous nos soins: restauré en 1992 parAntoine Massoni tragiquement disparu il y a quelques années, il donne aujourd'hui des signes de fatigue qu'il faut impérativement analyser et traiter: le sommier souffre d'un manque de plus en plus évident d'étanchéité (soufflures ...) , ce qui annonce une intervention lourde pour la commune, puisqu'il faut vraisemblablement envisager la dépose de la tuyauterie et une nouvelle restauration du sommier ...
Pour tous ceux qui connaissent un peu la facture d'orgue ... voilà une facture qui risque d'être salée ... Or cet instrument tient une place importante dans l'histoire de l'orgue corse et il convient de tout mettre en oeuvre pour assurer sa vie sur le long terme. Avis!
11:11 Publié dans orgues historiques de Corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : classement des orgues historiques, restauration des orgues | Facebook |