06/01/2008
quelques cartes de voeux d'orgues... 6 janvier 2008
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07/12/2007
Costa (suite): l'orgue historique
Anciennement rattachée à Ochjatana puis à Ville-di-Paraso, cette communauté a gagné son statut de commune (la plus petite de Balagne) à la Révolution française. Bordée de maisons hautes incisées de meurtrières, la place du village, repavée à l’ancienne, est d’un enchantement silencieux, la municipalité a fait enterrer les câbles disgracieux et la vie semble s’écouler ici dans le paisible friselis de la fontaine. L’élégance simple de la façade de l’église avec ses deux portes d’entrée - l’une pour l’église paroissiale, l’autre pour la confrérie - et l’harmonieux campanile baroque annoncent fièrement l’existence de cette communauté : encore faut-il savoir qu’elle est là, car l’on en devine peu de choses depuis la route passant au-dessus…
La « vicecura » de Costa , au milieu du 18ème siècle, gérait un peu plus de deux cents âmes et ne comptait pas moins d’une dizaine de prêtres ! La présence toute proche du couvent San Francescu - depuis 1494 Observantins, puis Recollets, enfin Capucins irriguaient la région de leur vie religieuse - aux côtés de l’ancienne pieve de Tuani nous dit assez l’importance du lieu. L’on comprend mieux l’opiniâtreté de cette petite communauté lorsque l’on pénètre à l’intérieur de l’église San Salvatore, l’une des plus petites et des plus aimables de Balagne : achevée en 1762, accolée à sa confrérie gémellaire, les gens du village n’ont cessé de la rendre la plus belle possible, réglant ainsi ses différents avec la « grande » communauté voisine… Tout, dans ses décors, proclame l’allégresse de sa victoire : stucs baroques génois du 18ème siècle, décors historiés de la voûte peinte par F. Giavarini au début du 19ème siècle environnent d’une même euphorie pastel la petite merveille nichée au-dessus du porche : l’orgue…
La chaude harmonie de sa tribune galbée, peinte sur fond turquoise de faux granits ocres et rouges, rehaussée de pilastres et de moulures dorées à la feuille (un luxe invraisemblable dans un édifice aussi modeste), se poursuit avec le buffet précieux et ses volets de bois peints selon la même technique mouchetée. La taille du petit orgue, le raffinement de son buffet évoquent le 18ème siècle. Les moulures chantournées de la corniche dorée portent en triomphe, sans doute depuis le début 19ème, le monogramme rayonnant du San Salvatore : « IHS », encadré des deux anges sonnant de la trompette en plein vol sous la voûte. Pierre Sibieude, lors de la restauration, a dû se livrer à une véritable prouesse de « lifting » pour sauver des vrillettes ces pauvres angelots !
Le maître décorateur de cet ensemble fut convaincu de l’excellence de sa création, car il signe son travail au-dessus du clavier...
Ce n’est malheureusement pas le cas de l’orgue lui-même dont on ne connaît pas l’auteur. Cependant certains éléments évoquent le travail des Crudeli (présents à Speloncato autour de 1810) et celui, pour la tribune, d'Anton Giuseppe Saladini, le célèbre maître ébéniste de Speloncato... Nous en sommes, pour lors, réduits aux hypothèses, en atten dant de remettre la main sur les archives paroissiales, mystérieusement disparues.
On ne peut donc que s’interroger sur son origine : c’est une taille coutumière pour un petit orgue de couvent – on sait du reste que le couvent de Tuani avait commandé au facteur lombard Giuseppe Lazari et reçu en 1759 un « organetto » qui a disparu depuis , sans doute lors de la tourmente révolutionnaire : l’église de Costa a-t-elle hérité d’une partie de ce modeste instrument conventuel? … L’on ne sait rien d’autre donc, sinon la facture raffinée d’une partie des tuyaux, l’élégance du clavier et des boutons de registres : tout indique en tous cas un facteur d’orgue maîtrisant son art et qui réalise ici ce petit joyau de facture italienne. Son mystère a longtemps nourri la curiosité vorace des rats et autres chauve-souris avant que la volonté de la communauté du village, avec l’aide de l’Etat, ne reconvertisse l’antre silencieux des rongeurs en paradis mélodieux des anges buccinateurs…
Restauration : Alain FAYE pour la partie instrumentale.
Alain SALS pour la résurrection des tuyaux
Pierre SIBIEUDE pour la restauration et reconstitution du décor peint.
Avec l'accompagnement de Michel FOUSSARD, Technicien Conseil pour les Monuments Historiques.
Un clavier de 45 notes octave courte.
Un pédalier en tirasse de 8 notes.
- Principale : 12 basses bois, dont 8 bouchées, 33 tuyaux de métal, dont 23 en façade.
- Ottava : basse commune avec la Flauto in ottava, seul le dessus, 25 notes, est réel.
- Decima quinta : 45 notes.
- Decima nona : 45 notes.
- Vigesima seconda : 45 notes.
- Vigesima nona : 45 notes.
- Voce umana : 25 notes.
- Flauto in ottava : 8 basses bois ouvertes, 37 tuyaux en métal.
- Tamburo : 2 tuyaux
- Rossignol.
posté au sommet du buffet, l'un des deux anges allègres et sa trompette (non postée)
Pour tous renseignements, s’adresser à l'heureuse responsable :
tel : 04 95 61 34 85
ou : 06 17 94 70 72
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04/12/2007
Costa: l'orgue historique (inauguration 2006)
Ce jour-là, (samedi 29 juillet 2006, jour de l'inauguration de l'orgue) nous avons eu l’immense chagrin d’apprendre la disparition brutale de Pierre SIBIEUDE, l’artiste plasticien responsable de la très belle restauration de la tribune et du buffet du petit orgue de Costa. Pierre s’était embarqué la veille, déjà bien malade, pour venir assister à l’inauguration de « son » orgue sur lequel il avait longuement et amoureusement travaillé pour en restituer ce décor délicat moucheté et doré à la feuille.
En arrivant à Calvi son destin l’a cueilli dans cette ultime profession de foi d’homme passionné doublé d’un artiste surdoué : son tempérament musical (c’était un improvisateur infatigable) enrichissait sa perception de l’orgue et, à Costa, l’a guidé avec finesse dans ce travail magnifique…Nous lui avons dédié cette belle cérémonie d'inauguration à laquelle la population de Costa avait tenu à participer d'une façon si magnifique et festive Tout le village s'était mobilisé pour accueillir sur la place de l'église les amis de Costa et les amoureux de l'orgue.
Après un baptême célébré avec l'intention religieuse et musicale qu'on lui connait par le Père Pierre Pinelli, grand amateur d'orgue, Maria Cecilia Farina a transmis vie et émotion au petit orgue avec ce brillant concert d'inauguration: cette charge lui revenait de droit, puisqu'elle avait offert il y a de nombreuses années, un concert de clavecin à Costa pour aider à financer la restauration de l'orgue...
Voici les textes écrits pour le baptême et le concert d’inauguration de l’orgue de COSTA. Pierre Sibieude devait présenter lui-même son travail de restauration...
le samedi 29 juillet 2006
Restauration et vie d’un orgue historique de Corse
Alain FAYE , restaurateur des mécanismes de l’orgue de COSTA :
La restauration d’un orgue ancien est pour nous une démarche à la fois historique, technique et musicale. Elle commence par une mise en condition, qui consiste à comprendre le contexte initial dans lequel l’ouvrage a été créé (…). Savoir lire le message des anciens artisans, parfois déconcertant, le déchiffrer sans l’interpréter hâtivement : on a vite fait de changer totalement la lettre comme l’esprit. Comprendre les transformations de l’ouvrage, comment et pourquoi il a été modifié, adapté, quand cela a-t-il été fait (…). Il est essentiel de couper tout préjugé pour ne pas trouver ce que nous voudrions bien trouver. Sur le plan technique, il s’agit de conserver une œuvre, physiquement, mais aussi de la restituer dans sa fonction. Ainsi, nous nous tenons strictement à l’obligation morale de transmettre et conserver l’ensemble du matériel ancien cohérent, d’empêcher sa dégradation et de le compléter à l’identique en adaptant nos techniques et savoir-faire au cas par cas. Sachant qu’une restauration n’est pas toujours la première et encore moins la dernière, nous nous efforçons de garder identifiable ce qui a été fait précédemment (…). Tous les matériaux et techniques utilisés lors de nos interventions sont absolument réversibles. L’orgue, c’est la voix de son église, il a son timbre, son langage. La conservation et la remise en fonction du matériel ancien sont indissociables de l’objectif d’un résultat musical cohérent. L’ensemble de la démarche poursuit cette finalité. Les deux soufflets cunéiformes, levés par des rouets à cordes, étaient très dégradés. Après restauration, la pression retenue est de 60 mm. La soufflerie a été pourvue d’un ventilateur (3m3/ 80mm) monophasé placé dans un petit placard existant dans l’épaisseur de la tribune. Le bruit du vent non régulé est limité. L’accessoire du Rossignol qui n’existait pas a été rajouté. Le sommier avait reçu de l’eau et était partiellement vermoulu : de facture très soignée, il est entièrement en beau noyer, couleur palissandre, gravé dans la masse.
Le clavier , à octave courte, de 45 notes, est fait dans un panneau de châtaignier, placage en buis, fronton des touches en noyer teinté de noir. Le pédalier était très endommagé : de 18 notes, en noyer sur un cadre de châtaignier. Le tirage des jeux : 8 boutons tournés ronds d’un bois dur non identifiable, sur tirants rectangulaires en noyer. La traction des notes : l’abrégé est constitué d’un panneau de châtaignier . Les rouleaux de fer ont été déposés, brossés et cirés, parfois renforcés à la brasure. Les fils de liaison,en fer, ont pu être remployés pour la plupart après brossage et protection.
Alain SALS, restaurateur de la tuyauterie de l’orgue de COSTA :
Etat de l’orgue de Costa avant restauration…
C’était l’état classique d’un orgue corse, délaissé depuis des années, abîmé par les rats, les chauves-souris, des interventions discutables, et un long abandon. Le restant important de la tuyauterie était mélangé. Un essai de classement avait été tenté. Il était impossible à faire correctement sans démonter toute la tuyauterie, trouver la « clé » de classement par marquage, et remise en place . Il existe deux marquages. L’un vraisemblablement de CRUDELI ou de SALADINI sur la lèvre inférieure des tuyaux ne correspond plus à rien, sauf pour la Quintadecima. L ’autre, plus frustre, sur le côté des pieds, est celui du dernier état de l’orgue. Le classement précis a été fait à l’aide de ce marquage qui indique la hauteur de la note par rapport à la première touche, et le jeu en question par une marque particulière. Le Principale et la Vigesimasesta ne portaient pas de marquage. Il y avait également 3 paquets de restes de tuyaux particulièrement détruits, coupé, écrasés et bouffés par les rats. (…) Toutes les hypothèses étaient possibles : réemploi de tuyauterie ou transformation radicale ? on ne pourra pas le savoir. Ce qui est certain, c’est le passage d’un des FERRARI. Environ une vingtaine de petits tuyaux sont de ce facteur (…).
(…). Ces tuyaux sont d’une fragilité extrême. Métal très mince, plein d’impuretés (…) rendant parfois le travail à l’accordoir pratiquement impossible : seul l’accord « pincé » est ici de rigueur pour les petits tuyaux sous peine de les casser au niveau de la bouche ou de les déformer et en détruire l’harmonie. Les tuyaux de bois sont au nombre de 22 : 12 pour le Principale, dont 4 bouchés, 8 pour l’Ottava et la Flauto in ottava (basses communes), 2 pour le Tamburo.
Le diapason de l’ensemble de la tuyauterie est de près d’un demi-ton plus haut que le diapason normal. Impossible de savoir si cela est d’origine (…). On a trouvé une inscription et une date sous le biseau d’un tuyau éclaté : 1811 et D G C, qui évoquent fortement la présence des CRUDELI, constructeurs entre autres de l’orgue de la Collégiale de Speloncato, en 1810… Il y a dans la conception de cet orgue une parfaite maîtrise de ce qu’est la facture italienne concernant la construction des petits instruments. . Au demeurant ces orgues que l’on peut qualifier de « rustiques » sans que cela soit péjoratif, n’étaient jamais « parfaits » comme on conçoit aujourd’hui les orgues. L’irrégularité de la fabrication des tuyaux dans leur suite et leur état après ce qu’ils ont subi au cours du temps rendent impensable l’égalisation du son en timbre et en force. Les anciens n’ont jamais entendu ces orgues parfaitement accordés. La différence de pression des soufflets cunéiformes, entre la position haute et la position basse faisait que le son baissait au fur et à mesure que les soufflets descendaient. Les anciens d’ailleurs s’en accommodaient très bien. L’orgue était un instrument festif autant que liturgique.
Petite histoire patiente du classement, de la restauration et de la vie d’un petit orgue de BALAGNE…
Pierre-Marie MANCINI, Maire de COSTA.
Au début des années 90, la commune de COSTA, avec le soutien du Comité de restauration de l’orgue et la détermination de son président, Pierre MOTTARD, a entrepris les démarches nécessaires au classement et à la restauration de cet instrument. Ce projet a pu voir le jour grâce à l’engagement de Eric BROTTIER, ingénieur des Arts et Métiers, qui, après un travail de recherche minutieux, et une passion pour cet instrument qu’il avait du mal à cacher, a permis d’aboutir au classement de l’orgue. Ce classement s’est fait en deux phases : - en 1992, classement du buffet et de la tribune. - en 1994, classement de la partie instrumentale. Ce travail a été poursuivi de façon exemplaire et animé d’une même passion et d’une grande exigence archéologique par Michel FOUSSARD, qui succédait pour la Corse à Eric Brottier comme technicien-conseil pour les Monuments Historiques. En collaboration fructueuse avec Michel COLIN et en coordination constante avec la Municipalité , Michel Foussard a particulièrement accompagné et guidé la maîtrise d’ouvrage. L’étude préalable de la restauration suivie de l’étude définitive et de l’enveloppe financière nécessaire à cette restauration a été déposée pour demande de financement à la CTC. Ce financement fut accordé à notre collectivité à hauteur de 80% du montant des travaux HT qui s’élevaient à 76.541 € 40. Nous saluons ici les généreux donateurs privés et les artistes qui ont offert des concerts pour permettre cette restauration : parmi ces derniers, nous remercions particulièrement Maria-Cecilia FARINA qui, il y a exactement douze ans, donnait un magnifique concert de clavecin au profit de la restauration de l’orgue, et que nous avons souhaité voir revenir chez nous pour parrainer et inaugurer l’orgue ce soir. Merci aussi à Jean-Jacques Mancini qui a réalisé, et vendu au bénéfice de la restauration, une jolie carte postale d’après son dessin de l’orgue… Avec l’aide de ces actions privées, le Comité de restauration a pu réunir la somme de10.000 €. Grâce au talent des restaurateurs, pour la tribune et le buffet : Pierre SIBIEUDE, et pour la partie instrumentale : Alain FAYE et Alain SALS, les travaux entrepris et menés à terme avec succès nous offrent aujourd’hui un instrument d’une beauté et d’une qualité exceptionnelles. Il présente indéniablement un intérêt public au point de vue de l’histoire de la musique en témoignant de l’évolution de l’esthétique de l’orgue corse au XIXème siècle.
Pour clôturer les Journées du Patrimoine 2004 organisées par l’Association Saladini de Speloncato sur le thème de « Patrimoine, sciences et techniques », l’orgue fut présenté et joué en première audition par Michel COLIN : qu’il en soit aussi remercié chaleureusement.
L’orgue a retrouvé sa voix et nous nous réjouissons de savoir qu’il vit à nouveau régulièrement puisqu’il est servi par Elizabeth PARDON, l’animatrice de « la Montagne des Orgues » et l’organiste titulaire de Speloncato depuis 1991, et qui a accepté cette nouvelle charge avec plaisir. Nous savons qu’il a désormais recouvré une place de choix dans le patrimoine organistique de la Corse. Ce soir nous sommes heureux et honorés d’accueillir l’excellente organiste, Maria-Cecilia FARINA, qui nous fait l’amitié de revenir à Costa pour le parrainer et l’inaugurer après tant d’années.
COSTA, 29 juillet 2006
BAPTÊME ET
CONCERT D'INAUGURATION DE L'ORGUE
Maria Cecilia FARINA
en l’église Saint Sauveur de Costa
avec la participation religieuse et musicale du Père Pinelli , archiprêtre de Calvi , d’enfants du village et d’Elizabeth Pardon.
et le soutien de l’ASSOCIATION SALADINI DE SPELONCATO
Organiste : Maria Cecilia Farina Voix: Maria Cecilia Farina, Elizabeth Pardon Giovanni Salvatore (Napoli, 1610?-1675?) Toccata prima del Primo Tuono Finto (Napoli, 1610?-1675?) Manuscrit du Couvent des Capucins de Tuani (Costa) Chants: Kyrie – Christe – Kyrie (Alternés aux couplets de Giovanni Salvatore) Giovanni Salvatore - Canzone francese seconda, del Nono Tuono Naturale - Durezze e Ligature Bernardo Storace (Messina?, sec.XVII) - Passagagli - -Il Ballo della Battaglia Domenico Scarlatti (Napoli 1685- Madrid 1757): 4 Sonate : K.52 (Andante moderato) K.41 (Fuga, Andante moderato) K. 415 (Pastorale, Allegro) K.53 (Capriccio, Allegro) Manuscrit du Couvent Laeta devote (orgue et chant)
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21/11/2007
orgues: VOLETS D'ORGUES PEINTS EN EUROPE
« Les volets d’orgues peints en Europe »
En 2001 paraissait à Rotterdam cet important ouvrage de 720 pages édité par la fondation STICHTING ORGANA HISTORICA, sous l’impulsion passionnée de Monsieur Marinus Berghout Block.
Je pense que l’on doit toujours pouvoir se le procurer en écrivant à :
Stichting Organa Historica
Biellandstraat 71a
NL – 3037 LB ROTTERDAM
Tel : (0031) 010 – 467 82 59
Fax : (0031) 010 – 467 78 44
Postbank 55 77 00
BTW NL 8047.21. 191. B. O1
K.v.K. Rotterdam 41134236
Ce magnifique livre a été publié en allemand et concerne donc les orgues d’Europe comportant des volets peints en Belgique, DanemarK, Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Corse, Suisse, Italie, Pays-Bas, Autriche, Slovaquie, Slovénie …
Les textes ont été rédigés, pour la plupart, par des musicologues de l’orgue et les photos réalisées par d’excellents photographes : Marinus Berghhout Block était très exigeant.
Je vous en parle car nous avons reçu une lettre plutôt triste de notre ami M. Berghout Block qui annonce la cessation, faute de moyens et de subventions, en décembre 2007 de cette fondation qu’il portait à bout de bras depuis 14 ans. C’est dommage à plus d’un titre, car étaient en gestation d’autres projets ambitieux servant l’orgue (et les fous de l’orgue dans tous ses états)
Il m’avait été demandé, à l’époque, par l’entremise de nos amis de St Jean-de-Luz , Françoise Clastrier et Jesus Martin Moro ( qui travaillaient, l'une sur la France, l'autre sur l'Espagne), de rédiger la modeste partie ( ... au regard de l'immense moisson des orgues d'Italie, par exemple) concernant la Corse: j’avais bien volontiers accepté ce travail et confié le soin des photos à l’ami Tomas Heuer… Il se trouve donc un petit chapitre sur les volets d’orgues peints de la Corse, patrimoine surprenant de fraicheur montagnarde dans la cour des peintures raffinées du reste de l’Europe…
On ne peut que souhaiter une traduction en français de ce beau livre...
Elizabeth
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23/09/2007
Orgues : St Erasme à Ajaccio
L’orgue Luigi De Ferrari de l’église St Erasme
Il réalisera un an plus tard l’orgue de la « Chapelle des Italiens ».
C’est donc l’un des deux seuls orgues de facture italienne qui restent à Ajaccio. Voilà un témoignage extrêmement important pour la ville et pour toute la Corse du Sud qui se montre - en ce domaine - beaucoup moins riche en instruments italiens que la Haute-Corse. Les musiques que l’on peut jouer sur ce type d’instruments sont très différentes de celles que l’on peut jouer par exemple sur le magnifique orgue Cavaillé-Coll de la Cathédrale : si les caractéristiques de l’orgue italien de Luigi De Ferrari ne permettent pas de jouer le répertoire romantique ou post-romantique, en revanche il servira admirablement la musique ancienne ou baroque…
On ne peut donc que souhaiter sa restauration : cet orgue remis en vie permettrait non seulement de donner des concerts de grande qualité, mais aussi de former à la musique ancienne les organistes de cette région. La facture de Luigi De Ferrari est toujours extrêmement soignée, raffinée, et il reste, malgré des remaniements plus tardifs, suffisamment d’éléments d’origine pour pouvoir envisager de « restaurer à l’identique » ce bel instrument.
« Luigi De Ferrari organaro Ajaccio li 31 Décembre 1832 »,
peut-on lire dans le tampon de laye:
Il réalisera un an plus tard l’orgue de la « Chapelle des Italiens ».
C’est donc l’un des deux seuls orgues de facture italienne qui restent à Ajaccio. Voilà un témoignage extrêmement important pour la ville et pour toute la Corse du Sud qui se montre - en ce domaine - beaucoup moins riche en instruments italiens que la Haute-Corse. Les musiques que l’on peut jouer sur ce type d’instruments sont très différentes de celles que l’on peut jouer par exemple sur le magnifique orgue Cavaillé-Coll de la Cathédrale : si les caractéristiques de l’orgue italien de Luigi De Ferrari ne permettent pas de jouer le répertoire romantique ou post-romantique, en revanche il servira admirablement la musique ancienne ou baroque…
On ne peut donc que souhaiter sa restauration : cet orgue remis en vie permettrait non seulement de donner des concerts de grande qualité, mais aussi de former à la musique ancienne les organistes de cette région. La facture de Luigi De Ferrari est toujours extrêmement soignée, raffinée, et il reste, malgré des remaniements plus tardifs, suffisamment d’éléments d’origine pour pouvoir envisager de « restaurer à l’identique » ce bel instrument.
On ne peut donc que souhaiter sa restauration : cet orgue remis en vie permettrait non seulement de donner des concerts de grande qualité, mais aussi de former à la musique ancienne les organistes de cette région. La facture de Luigi De Ferrari est toujours extrêmement soignée, raffinée, et il reste, malgré des remaniements plus tardifs, suffisamment d’éléments d’origine pour pouvoir envisager de « restaurer à l’identique » ce bel instrument .
Luigi DE FERRARI (1807- après 1853 -?)
héritier de la tradition ligure de facture d’orgue.
Luigi De Ferrari (1807- après 1853 -?) héritier de la tradition ligure de facture d’orgue.
Santa Margherita Ligure, ville de Ligurie proche de Gênes, donnera naissance à une importante facture d’orgues fondée dans la deuxième moitié du XVIIe par l’illustre famille des Roccatagliata, puis des Ciurlo jusqu’à la moitié du XIXe siècle.
Le fondateur de cette dynastie de facteurs d’orgues, Tommaso I Roccatagliata (1647-1735) fut le collaborateur du célèbre facteur et jésuite flamand Willem Hermans. Cette activité se poursuit avec son fils et son neveu, puis avec les frères « organari » de la famille Ciurlo : Francescu, Luigi et Giovanni Battista. Giovanni Batista Ciurlo (1736-1811) viendra en Corse pour construire le bel orgue de St Jean-Baptiste à Calvi, en 1774. A leur tour, deux petits enfants de Luigi Ciurlo, formés par leur famille à la facture d’orgue ligure, les frères Luigi et Giovanni (1815-1877) De Ferrari deviendront facteurs d’orgue et partiront en Corse construire de nombreux instruments… Le fils de Giovanni, Antoine-Louis, continuera la profession de son père jusqu’en 1925.
« Grâce à deux mariages qui unirent au début les familles Roccatagliata et Ciurlo (1780), ensuite cette dernière aux De Ferrari (1803), la tradition de la facture d’orgue de Santa Maria Ligure se prolongea sans interruption de la deuxième moitié du XVIIe jusqu’au premier quart du XXe siècle, laissant des témoignages importants en plusieurs localités de la Ligurie , du Piémont, méridional et de la Corse. » (Sébastien Rubellin.)
A partir de 1837, « I fratelli De Ferrari organari » sont définitivement fixés en Corse. Luigi De Ferrari (1807- après 1853 -?) héritier de la tradition ligure de facture d’orgue.
Santa Margherita Ligure, ville de Ligurie proche de Gênes, donnera naissance à une importante facture d’orgues fondée dans la deuxième moitié du XVIIe par l’illustre famille des Roccatagliata, puis des Ciurlo jusqu’à la moitié du XIXe siècle.
Le fondateur de cette dynastie de facteurs d’orgues, Tommaso I Roccatagliata (1647-1735) fut le collaborateur du célèbre facteur et jésuite flamand Willem Hermans. Cette activité se poursuit avec son fils et son neveu, puis avec les frères « organari » de la famille Ciurlo : Francescu, Luigi et Giovanni Battista. Giovanni Batista Ciurlo (1736-1811) viendra en Corse pour construire le bel orgue de St Jean-Baptiste à Calvi, en 1774. A leur tour, deux petits enfants de Luigi Ciurlo, formés par leur famille à la facture d’orgue ligure, les frères Luigi et Giovanni (1815-1877) De Ferrari deviendront facteurs d’orgue et partiront en Corse construire de nombreux instruments… Le fils de Giovanni, Antoine-Louis, continuera la profession de son père jusqu’en 1925.
« Grâce à deux mariages qui unirent au début les familles Roccatagliata et Ciurlo (1780), ensuite cette dernière aux De Ferrari (1803), la tradition de la facture d’orgue de Santa Maria Ligure se prolongea sans interruption de la deuxième moitié du XVIIe jusqu’au premier quart du XXe siècle, laissant des témoignages importants en plusieurs localités de la Ligurie , du Piémont, méridional et de la Corse. » (Sébastien Rubellin.)
A partir de 1837, « I fratelli De Ferrari organari » sont définitivement fixés en Corse.
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