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04/12/2007

Costa: l'orgue historique (inauguration 2006)

 

6213ab6c05c910d6e513352c38bc814b.jpgLors de l'inauguration de l'orgue de Costa... 
Pierre SIBIEUDE et l’orgue de COSTA

 

Ce jour-là, (samedi 29 juillet 2006, jour de l'inauguration de l'orgue) nous avons eu l’immense chagrin d’apprendre la disparition brutale de Pierre SIBIEUDE, l’artiste plasticien responsable de la très belle restauration de la tribune et du buffet du petit orgue de Costa. Pierre s’était embarqué la veille, déjà bien malade,  pour venir assister à l’inauguration de « son » orgue sur lequel il avait longuement et amoureusement travaillé pour en restituer ce décor délicat moucheté et doré à la feuille.

En arrivant à Calvi son destin l’a cueilli dans cette ultime profession de foi d’homme passionné doublé d’un artiste surdoué : son tempérament musical (c’était un improvisateur infatigable) enrichissait sa perception de l’orgue et, à Costa, l’a guidé avec finesse dans ce travail magnifique…Nous lui avons dédié cette belle cérémonie d'inauguration à laquelle la population de Costa avait tenu à participer d'une façon si magnifique et festive Tout le village s'était mobilisé pour accueillir sur la place de l'église  les amis de Costa et les amoureux de l'orgue.

Après un baptême célébré avec  l'intention religieuse et musicale qu'on lui connait par le Père Pierre Pinelli, grand amateur d'orgue, Maria Cecilia Farina a transmis vie et émotion au petit orgue avec ce brillant concert d'inauguration: cette charge lui revenait de droit, puisqu'elle avait offert il y a de nombreuses années, un concert de clavecin à Costa pour aider à financer la restauration de l'orgue...

 

 Voici les textes écrits pour le baptême et le concert d’inauguration de l’orgue de COSTA. Pierre Sibieude devait présenter lui-même son travail de restauration... 

 le samedi 29 juillet 2006

 

Restauration et vie d’un orgue historique de Corse

Alain FAYE , restaurateur  des mécanismes de l’orgue de COSTA :

 

La restauration d’un orgue ancien est pour nous une démarche à la fois historique, technique et musicale. Elle commence par une mise en condition, qui consiste à comprendre le contexte initial dans lequel l’ouvrage a été créé (…). Savoir lire le message des anciens artisans, parfois déconcertant, le déchiffrer sans l’interpréter hâtivement : on a vite fait de changer totalement la lettre comme l’esprit. Comprendre les transformations de l’ouvrage, comment et pourquoi il a été modifié, adapté, quand cela a-t-il été fait (…). Il est essentiel de couper tout préjugé pour ne pas trouver ce que nous voudrions bien trouver. Sur le plan technique, il s’agit de conserver une œuvre, physiquement, mais aussi de la restituer dans sa fonction. Ainsi, nous nous tenons strictement à l’obligation morale de transmettre et conserver l’ensemble du matériel ancien cohérent, d’empêcher sa dégradation et de le compléter à l’identique en adaptant nos techniques et savoir-faire au cas par cas. Sachant qu’une restauration n’est pas toujours la première et encore moins la dernière, nous nous efforçons de garder identifiable ce qui a été fait précédemment (…). Tous les matériaux et techniques utilisés lors de nos interventions sont absolument réversibles. L’orgue, c’est la voix de son église, il a son timbre, son langage. La conservation et la remise en fonction du matériel ancien sont  indissociables de l’objectif d’un résultat musical cohérent. L’ensemble de la démarche poursuit cette finalité. Les deux soufflets cunéiformes, levés par des rouets à cordes, étaient très dégradés. Après restauration, la pression retenue est de 60 mm. La soufflerie a été pourvue d’un ventilateur (3m3/ 80mm) monophasé placé dans un petit placard existant dans l’épaisseur de la tribune. Le bruit du vent non régulé est limité. L’accessoire du Rossignol qui n’existait pas a été rajouté. Le sommier avait reçu de l’eau et était partiellement vermoulu : de facture très soignée, il est entièrement en beau noyer, couleur palissandre, gravé dans la masse.

Le clavier , à octave courte, de 45 notes, est fait dans un panneau de châtaignier, placage en buis, fronton des touches en noyer teinté de noir. Le pédalier était  très endommagé : de 18 notes, en noyer sur un cadre de châtaignier. Le tirage des jeux : 8 boutons tournés ronds d’un bois dur non identifiable, sur tirants rectangulaires en noyer. La traction des notes : l’abrégé est constitué d’un panneau de châtaignier . Les rouleaux de fer ont été déposés, brossés et cirés, parfois renforcés à la brasure. Les fils de liaison,en fer, ont pu être remployés pour la plupart après brossage et protection.

 

Toutes les pièces mécaniques de l’orgue de Costa révèlent un artisan qui maîtrise parfaitement son métier, travaille avec précision, avec de bons outils et de bons matériaux. C’est vraisemblablement la même main qui a exécuté les différentes parties de l’ouvrage. Aucune inscription n’a été trouvée. Ces travaux de restauration ont été exécutés de septembre 2003 à juillet 2004.

Alain SALS, restaurateur de la tuyauterie de l’orgue de COSTA :

Etat de l’orgue de Costa avant restauration…

C’était l’état classique d’un orgue corse, délaissé depuis des années, abîmé par les rats, les chauves-souris, des interventions discutables, et un long abandon. Le restant important de la tuyauterie était mélangé. Un essai de classement avait été tenté. Il était impossible à faire correctement sans démonter toute la tuyauterie, trouver la « clé » de classement par marquage, et remise en place . Il existe deux marquages. L’un vraisemblablement de CRUDELI ou de SALADINI sur la lèvre inférieure des tuyaux ne correspond plus à rien, sauf pour la Quintadecima. L ’autre, plus frustre, sur le côté des pieds, est celui du dernier état de l’orgue. Le classement précis a été fait à l’aide de ce marquage qui indique la hauteur de la note par rapport à la première touche, et le jeu en question par une marque particulière. Le Principale et la Vigesimasesta   ne portaient pas de marquage. Il y avait également 3 paquets de restes de tuyaux particulièrement détruits, coupé, écrasés et bouffés par les rats. (…) Toutes les hypothèses étaient possibles : réemploi de tuyauterie ou transformation radicale ? on ne pourra pas le savoir. Ce qui est certain, c’est le passage d’un des FERRARI. Environ une vingtaine de petits tuyaux sont de ce facteur (…).

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(…). Ces tuyaux sont d’une fragilité extrême. Métal très mince, plein d’impuretés (…) rendant parfois le travail à l’accordoir pratiquement impossible : seul l’accord « pincé » est ici de rigueur pour les petits tuyaux sous peine de les casser au niveau de la bouche ou de les déformer  et en détruire l’harmonie. Les tuyaux de bois sont au nombre de 22 : 12 pour le Principale, dont 4 bouchés, 8 pour l’Ottava et la Flauto in ottava (basses communes), 2 pour le Tamburo. 

 Le diapason de l’ensemble de la tuyauterie est de près d’un demi-ton plus haut que le diapason normal. Impossible de savoir si cela est d’origine (…). On a trouvé une inscription et une date sous le biseau d’un tuyau éclaté : 1811 et D G C, qui évoquent fortement la présence des CRUDELI, constructeurs entre autres de l’orgue de la Collégiale de Speloncato, en 1810… Il y a dans la conception de cet orgue une parfaite maîtrise de ce qu’est la facture italienne concernant la construction des petits instruments. . Au demeurant ces orgues que l’on peut qualifier de « rustiques » sans que cela soit péjoratif, n’étaient jamais « parfaits » comme on conçoit aujourd’hui les orgues. L’irrégularité de la fabrication des tuyaux dans leur suite et leur état après ce qu’ils ont subi au cours du temps rendent impensable l’égalisation du son en timbre et en force. Les anciens n’ont jamais entendu ces orgues parfaitement accordés. La différence de pression des soufflets cunéiformes, entre la position haute et la position basse faisait que le son baissait au fur et à mesure que les soufflets descendaient. Les anciens d’ailleurs s’en accommodaient très bien. L’orgue était un instrument festif autant que liturgique.

 

 

On voudrait maintenant entendre ces orgues avec des oreilles modernes habituées à des sons parfaitement homogènes et parfaitement accordés. Que l’on sache que cela est impossible sur de tels instruments. Le charme de l’orgue de COSTA, comme des ses frères corses,  réside précisément dans la poésie de ses timbres, dans la tonicité de ses sons, dans la luminosité de son Ripieno, dans la beauté de son buffet et de sa tribune, faisant parfaitement corps avec son église et avec le pays de Corse.

 

Petite histoire patiente du classement, de la restauration et de la vie d’un petit orgue de BALAGNE…

Pierre-Marie MANCINI, Maire de COSTA.

 Au début des années 90, la commune de COSTA, avec le soutien du Comité de restauration de l’orgue et la détermination de son président, Pierre MOTTARD, a entrepris les démarches nécessaires au classement et à la restauration de cet instrument. Ce projet a pu voir le jour grâce à l’engagement de Eric BROTTIER, ingénieur des Arts et Métiers, qui, après un travail de recherche minutieux, et une passion pour cet instrument qu’il avait du mal à cacher, a permis  d’aboutir au classement de l’orgue. Ce classement s’est fait en deux phases : - en 1992, classement du buffet et de la tribune. - en 1994, classement de la partie instrumentale. Ce travail a été poursuivi de façon exemplaire et animé d’une même passion et d’une grande exigence archéologique par Michel FOUSSARD, qui succédait pour la Corse à Eric Brottier comme technicien-conseil pour les Monuments Historiques. En collaboration fructueuse avec Michel COLIN et en coordination constante avec la Municipalité , Michel Foussard a particulièrement accompagné et guidé la maîtrise d’ouvrage.   L’étude préalable de la restauration suivie de l’étude définitive et de l’enveloppe financière nécessaire à cette restauration a été déposée pour demande de financement à la CTC. Ce financement fut accordé à notre collectivité à hauteur de 80% du montant des travaux HT qui s’élevaient à 76.541 € 40. Nous saluons ici les généreux donateurs privés et les artistes qui ont offert des concerts pour permettre cette restauration : parmi ces derniers, nous remercions particulièrement Maria-Cecilia FARINA qui, il y a exactement douze ans, donnait un magnifique concert de clavecin au profit de la restauration de l’orgue, et que nous avons souhaité voir revenir chez nous pour  parrainer et inaugurer l’orgue ce soir. Merci aussi à Jean-Jacques Mancini qui a réalisé, et vendu au bénéfice de la restauration, une jolie carte postale d’après son dessin de l’orgue… Avec l’aide de ces actions privées, le Comité de restauration a pu réunir la somme de10.000 €. Grâce au talent des restaurateurs,  pour la tribune et le buffet : Pierre SIBIEUDE, et pour la partie instrumentale : Alain FAYE et Alain SALS, les travaux entrepris et menés à terme avec succès nous offrent aujourd’hui un instrument d’une beauté et d’une qualité exceptionnelles. Il présente indéniablement un intérêt public au point de vue de l’histoire de la musique en  témoignant de l’évolution de l’esthétique de l’orgue corse au XIXème siècle.

 

Pour clôturer les Journées du Patrimoine 2004 organisées par l’Association Saladini de Speloncato sur le thème de « Patrimoine, sciences et techniques », l’orgue fut présenté et joué en première audition par Michel COLIN : qu’il en soit aussi remercié chaleureusement.            

 L’orgue a retrouvé sa voix et nous nous réjouissons de savoir qu’il vit à nouveau régulièrement puisqu’il est servi par Elizabeth PARDON, l’animatrice de «  la Montagne des Orgues » et l’organiste titulaire de Speloncato depuis 1991, et qui a accepté cette nouvelle charge avec plaisir. Nous savons qu’il a désormais recouvré une place de choix dans le patrimoine organistique de la Corse. Ce soir nous sommes heureux et honorés d’accueillir l’excellente organiste, Maria-Cecilia FARINA, qui nous fait l’amitié de revenir à Costa pour le parrainer et l’inaugurer après tant d’années.

 

 

 

 

COSTA, 29 juillet 2006

BAPTÊME ET

CONCERT D'INAUGURATION DE L'ORGUE

Maria Cecilia FARINA

 

en l’église Saint Sauveur de Costa

 

avec la participation religieuse et musicale du Père Pinelli , archiprêtre de Calvi , d’enfants du village et d’Elizabeth Pardon.

et  le soutien de l’ASSOCIATION SALADINI DE SPELONCATO

Organiste : Maria Cecilia Farina Voix: Maria Cecilia Farina, Elizabeth Pardon Giovanni Salvatore (Napoli, 1610?-1675?)    Toccata prima del Primo Tuono Finto (Napoli, 1610?-1675?) Manuscrit du Couvent des Capucins de Tuani (Costa) Chants:  Kyrie – Christe – Kyrie (Alternés aux couplets de Giovanni Salvatore)                                                  Giovanni Salvatore  - Canzone francese seconda, del Nono Tuono Naturale Durezze e Ligature   Bernardo Storace (Messina?, sec.XVII)  - Passagagli -   -Il Ballo della Battaglia   Domenico Scarlatti  (Napoli 1685- Madrid 1757):  4 Sonate : K.52 (Andante moderato) K.41 (Fuga, Andante moderato) K. 415 (Pastorale, Allegro)   K.53 (Capriccio, Allegro)   Manuscrit du Couvent    Laeta devote (orgue et chant)  

 

21/11/2007

orgues: VOLETS D'ORGUES PEINTS EN EUROPE

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« Die bemalten Orgelflügel in Europa »

« Les volets d’orgues peints en Europe »

En 2001 paraissait à Rotterdam cet important ouvrage de 720 pages édité par la fondation STICHTING ORGANA HISTORICA, sous l’impulsion passionnée de Monsieur Marinus Berghout Block.

Je pense que l’on doit toujours pouvoir se le procurer en écrivant à :

Stichting Organa Historica

Biellandstraat 71a

NL – 3037 LB ROTTERDAM

Tel :   (0031) 010 – 467 82 59  

Fax : (0031) 010 – 467 78 44

Postbank 55 77 00

BTW NL 8047.21. 191. B. O1

K.v.K. Rotterdam 41134236

 

Ce magnifique livre a été publié en allemand et concerne donc les orgues d’Europe comportant des volets peints en Belgique, DanemarK, Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Corse, Suisse, Italie, Pays-Bas, Autriche, Slovaquie, Slovénie …

Les textes ont été rédigés, pour la plupart, par des musicologues de l’orgue et les photos  réalisées par d’excellents photographes : Marinus Berghhout Block était très exigeant.

Je vous en parle car nous avons reçu une lettre plutôt triste de notre ami M. Berghout Block qui annonce la cessation, faute de moyens et de subventions, en décembre 2007 de cette fondation qu’il portait à bout de bras depuis 14 ans. C’est dommage à plus d’un titre, car étaient en gestation  d’autres  projets ambitieux servant l’orgue (et les fous de l’orgue dans tous ses états)

 

Il m’avait été demandé, à l’époque, par l’entremise de nos amis de St Jean-de-Luz , Françoise Clastrier et Jesus Martin Moro ( qui travaillaient, l'une sur la France, l'autre sur l'Espagne), de rédiger la modeste partie ( ... au regard de l'immense moisson des orgues d'Italie, par exemple) concernant la Corse: j’avais bien volontiers accepté ce travail et confié le soin des photos à l’ami Tomas Heuer… Il se trouve donc un petit chapitre sur les volets d’orgues peints de la Corse, patrimoine surprenant de fraicheur montagnarde dans la cour des peintures raffinées du reste de l’Europe…

On ne peut que souhaiter une traduction en français de ce beau livre...

Elizabeth

 

23/09/2007

Orgues : St Erasme à Ajaccio

L’orgue Luigi De Ferrari de l’église St Erasme

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Il réalisera un an plus tard l’orgue de la « Chapelle des Italiens ».

C’est donc l’un des deux seuls orgues de facture italienne qui restent à Ajaccio. Voilà un témoignage  extrêmement important pour la ville et pour toute la Corse du Sud qui se montre - en ce domaine -  beaucoup moins riche en instruments italiens que la Haute-Corse. Les musiques que l’on peut jouer sur ce type d’instruments sont très différentes de celles que l’on peut jouer par exemple sur le magnifique orgue Cavaillé-Coll de la Cathédrale  : si les caractéristiques de l’orgue italien de Luigi De Ferrari ne permettent pas de jouer le répertoire romantique ou post-romantique, en revanche il servira admirablement la musique ancienne ou baroque…

On ne peut donc que souhaiter sa restauration : cet orgue remis en vie permettrait non seulement de donner des concerts de grande qualité, mais aussi de former à la musique ancienne les organistes de cette région. La facture de Luigi De Ferrari est toujours extrêmement soignée, raffinée, et il reste, malgré des remaniements plus tardifs, suffisamment d’éléments d’origine pour pouvoir envisager de « restaurer à l’identique » ce bel instrument.  

                                    « Luigi De Ferrari organaro Ajaccio li 31 Décembre 1832 »,

                             peut-on lire dans le tampon de laye:

 

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                      Il réalisera un an plus tard l’orgue de la « Chapelle des Italiens ».

                               

C’est donc l’un des deux seuls orgues de facture italienne qui restent à Ajaccio. Voilà un témoignage  extrêmement important pour la ville et pour toute la Corse du Sud qui se montre - en ce domaine -  beaucoup moins riche en instruments italiens que la Haute-Corse. Les musiques que l’on peut jouer sur ce type d’instruments sont très différentes de celles que l’on peut jouer par exemple sur le magnifique orgue Cavaillé-Coll de la Cathédrale  : si les caractéristiques de l’orgue italien de Luigi De Ferrari ne permettent pas de jouer le répertoire romantique ou post-romantique, en revanche il servira admirablement la musique ancienne ou baroque…

On ne peut donc que souhaiter sa restauration : cet orgue remis en vie permettrait non seulement de donner des concerts de grande qualité, mais aussi de former à la musique ancienne les organistes de cette région. La facture de Luigi De Ferrari est toujours extrêmement soignée, raffinée, et il reste, malgré des remaniements plus tardifs, suffisamment d’éléments d’origine pour pouvoir envisager de « restaurer à l’identique » ce bel instrument.  

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On ne peut donc que souhaiter sa restauration : cet orgue remis en vie permettrait non seulement de donner des concerts de grande qualité, mais aussi de former à la musique ancienne les organistes de cette région. La facture de Luigi De Ferrari est toujours extrêmement soignée, raffinée, et il reste, malgré des remaniements plus tardifs, suffisamment d’éléments d’origine pour pouvoir envisager de « restaurer à l’identique » ce bel instrument .

 

   Luigi DE FERRARI (1807- après 1853 -?)

héritier de la tradition ligure de facture d’orgue.

 

Luigi De Ferrari (1807- après 1853 -?) héritier de la tradition ligure de facture d’orgue.

Santa Margherita Ligure, ville de Ligurie proche de Gênes, donnera naissance à une importante facture d’orgues fondée dans la deuxième moitié du XVIIe par l’illustre famille des Roccatagliata, puis des Ciurlo jusqu’à la moitié du XIXe siècle.

   Le fondateur de cette dynastie de facteurs d’orgues, Tommaso I Roccatagliata (1647-1735) fut le collaborateur du célèbre facteur et jésuite flamand Willem Hermans. Cette activité se poursuit avec son fils et son neveu, puis avec les frères  « organari » de la famille Ciurlo : Francescu, Luigi et Giovanni Battista. Giovanni Batista Ciurlo (1736-1811) viendra en Corse pour construire le bel orgue de St Jean-Baptiste à Calvi, en 1774.  A leur tour, deux petits enfants de Luigi Ciurlo, formés par leur famille à la facture d’orgue ligure, les frères Luigi et Giovanni (1815-1877) De Ferrari deviendront facteurs d’orgue et partiront en Corse construire de nombreux instruments… Le fils de Giovanni, Antoine-Louis, continuera la profession de son père jusqu’en 1925.

« Grâce à deux mariages qui unirent au début les familles Roccatagliata et Ciurlo (1780), ensuite cette dernière aux De Ferrari (1803), la tradition de la facture d’orgue de Santa Maria Ligure se prolongea sans interruption de la deuxième moitié du XVIIe jusqu’au premier quart du XXe siècle, laissant des témoignages importants en plusieurs localités de la Ligurie , du Piémont, méridional et de la Corse.  » (Sébastien Rubellin.) 

A partir de 1837, « I fratelli De Ferrari organari » sont définitivement fixés en Corse.   Luigi De Ferrari (1807- après 1853 -?) héritier de la tradition ligure de facture d’orgue.

         Santa Margherita Ligure, ville de Ligurie proche de Gênes, donnera naissance à une importante facture d’orgues fondée dans la deuxième moitié du XVIIe par l’illustre famille des Roccatagliata, puis des Ciurlo jusqu’à la moitié du XIXe siècle.

            Le fondateur de cette dynastie de facteurs d’orgues, Tommaso I Roccatagliata (1647-1735) fut le collaborateur du célèbre facteur et jésuite flamand Willem Hermans. Cette activité se poursuit avec son fils et son neveu, puis avec les frères  « organari » de la famille Ciurlo : Francescu, Luigi et Giovanni Battista. Giovanni Batista Ciurlo (1736-1811) viendra en Corse pour construire le bel orgue de St Jean-Baptiste à Calvi, en 1774.  A leur tour, deux petits enfants de Luigi Ciurlo, formés par leur famille à la facture d’orgue ligure, les frères Luigi et Giovanni (1815-1877) De Ferrari deviendront facteurs d’orgue et partiront en Corse construire de nombreux instruments… Le fils de Giovanni, Antoine-Louis, continuera la profession de son père jusqu’en 1925.

« Grâce à deux mariages qui unirent au début les familles Roccatagliata et Ciurlo (1780), ensuite cette dernière aux De Ferrari (1803), la tradition de la facture d’orgue de Santa Maria Ligure se prolongea sans interruption de la deuxième moitié du XVIIe jusqu’au premier quart du XXe siècle, laissant des témoignages importants en plusieurs localités de la Ligurie , du Piémont, méridional et de la Corse.  » (Sébastien Rubellin.) 

A partir de 1837, « I fratelli De Ferrari organari » sont définitivement fixés en Corse.  

 

 

 

01/08/2007

Orgues: restauration ou reconstruction des orgues historiques de Corse

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Quelques réflexions à propos de la restauration des orgues en Corse.

 

Sur nos belles tribunes d’orgue, une fois enjambées dans les escaliers les déjections des rats et chauve-souris que trouve-t-on ? …Tuyaux pliés, écrasés, mâchouillés, dispersés, mécanismes disloqués, soufflets éventrés, excréments, petits cadavres desséchés, débarras d’objets de cultes tombés en disgrâce, gravas tombés des voûtes…

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 Les facteurs d’orgue qui s’engagent dans la restauration d’un orgue historique savent bien qu’ils ne devront pas compter leur temps ni leur peine pour « récupérer » et réutiliser les moindres parties,  même apparemment ruinées : tous ces éléments qui constituent l’orgue et qui lui arrivent souvent dans un désordre incroyable comme des morceaux d’un puzzle à reconstituer sont autant de témoins précieux qu’il devra rechercher et analyser avec patience et prudence comme le ferait un archéologue sur un chantier de fouille. Cette patience et cette prudence s’accompagneront d’une grande humilité : le facteur d’orgue doit s’effacer devant l’existant s’il veut véritablement réanimer l’orgue. Faute de quoi, il se contentera de redonner une fonction à l’orgue sans lui redonner son âme d’origine. Ecoutons les réflexions d’Alain FAYE, co-restaurateur avec Alain SALS du petit orgue de l'église saint Sauveur à COSTA (Balagne), en 2004 :

                                                        

« La restauration d’un orgue ancien est pour nous une démarche à la fois historique, technique et musicale. Elle commence par une mise en condition, qui consiste à comprendre le contexte initial dans lequel l’ouvrage a été créé. Cette démarche intellectuelle est importante : les anciens n’avaient pas les mêmes idées que nous, pas la même façon de fonctionner, n’attachaient pas la même priorité aux mêmes choses. L’artisanat était bien structuré, il y avait toujours une continuité dans la transmission du savoir, une école. Au quotidien, certains travaux demandaient alors une main d’œuvre bien plus importante que de nos jours. L’organisation du travail, la façon de se procurer les matériaux, le contexte général : transports, économie, conditions de vie, autant de choses qui ont conditionné la création artisanale et qui n’ont rien à voir avec les valeurs auxquelles nous sommes habitués. Le regard du restaurateur tient compte de tout cela.  Savoir lire le message des anciens artisans, parfois déconcertant, le déchiffrer sans l’interpréter hâtivement : on a vite fait de changer totalement la lettre comme l’esprit. Comprendre les transformations de l’ouvrage, comment et pourquoi il a été modifié, adapté, quand cela a-t-il été fait (…). Il est essentiel de couper tout préjugé pour ne pas trouver ce que nous voudrions bien trouver.

            e27af3c9385a3f2c4f821f84676c1a81.jpgle faux sommier à Costa
avant restauration

Sur le plan technique, il s’agit de conserver une œuvre, physiquement, mais aussi de la restituer dans sa fonction. Ainsi, nous nous tenons strictement à l’obligation morale de transmettre et conserver l’ensemble du matériel ancien cohérent, d’empêcher sa dégradation et de le compléter à l’identique en adaptant nos techniques et savoir-faire au cas par cas.(…) La technique des anciens  est faite de savoir-faire très directs. On allait droit au but dans la plupart des cas. Ce qui n’empêche pas quelques fioritures absolument gratuites qui ne s’expliquent que par la beauté du geste. Sachant qu’une restauration n’est pas toujours la première et encore moins la dernière, nous nous efforçons de garder identifiable ce qui a été fait précédemment ou au moins d’en conserver une trace écrite et iconographique pour mémoire. Tous les matériaux et techniques utilisés lors de nos interventions sont absolument réversibles et les matériaux  techniques utilisés sont conformes aux spécifications du CCTP.(…) La conservation et la remise en fonction du matériel ancien est indissociable de l’objectif d’un résultat musical cohérent. L’ensemble de la démarche poursuit cette finalité. »

Alain FAYE, facteur d'orgues à CALLEN

  Des tuyaux et des hommes…

 Les tuyaux s'affaissent les uns sur les autres et en entraînent d'autres dans leur chute : c'est le début d'une longue agonie...

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La première condition - impérative celle-là-  pour obtenir une bonne restauration de l’orgue demeure avant tout l’étanchéité sans faille de son sommier : si le sommier présente des fuites, même minimes, les tuyaux ne parleront jamais parfaitement… et seront inaccordables. Un sommier bien restauré donne sa stabilité à l’ensemble de l’orgue, quels que soit sa taille et son ancienneté.

 

L’une des caractéristiques de nos instruments en Corse est la sonorité du RIPIENO (l’ensemble du plein-jeu), qui leur donne son âme à la fois majestueuse et lumineuse. Cette «  clarté » des sons qui jaillit des tuyaux lorsqu’ils sont bien restaurés (et placés sur un sommier étanche !) permet de faire chanter des musiques polyphoniques à l’orgue sans que les voix s’embrouillent dans une pâte sonore informe. On est très étonné de voir les facteurs d’orgue arriver à récupérer ces tuyaux écrabouillés, 4365b9f3c36aa49db342d8e091ee33a6.jpgcrevés, mâchouillés par les rats (qui s’aiguisent les incisives dessus !), les remettre en état de revivre et de témoigner de cette esthétique particulière. Seuls les meilleurs d’entre les artisans organiers obtiennent ces véritables résurrections grâce à une connaissance et une pratique accomplies de ce métier dans toutes ses interventions, même les plus humbles : savoir « panser » les plaies des  métaux anciens, souvent fins comme des feuilles de papier à cigarette, mais aussi prendre le temps de forger les clous à l’ancienne…

 

Un exemple des étapes de sauvetage et de restauration par Alain Sals d'un tuyau du petit orgue de Costa:

 

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La science de l’harmonisation : commence alors l’opération la plus délicate et qui signe véritablement l’excellence musicale du facteur d’orgue. Il s’agit de traiter avec douceur et délicatesse la bouche du tuyau pour le faire parler sous le vent : mal maîtrisée, cette opération peut produire des effets très désagréables, même si le tuyau est neuf !, et le tuyau peut « octavier » par exemple, comme lorsqu'on souffle très fort dans une flûte à bec…Bien gérée, une bonne harmonisation permet aux tuyaux de recevoir tout le vent dont ils ont besoin pour "parler clair". La personnalité, la sensibilité et le degré de qualification du facteur d'orgue s'expriment souvent à travers cette opération primordiale...

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Parmi tous les choix qui seront nécessaires à une bonne restauration, une autre décision importante donnera son caractère à l’orgue : celle du tempérament.

Nos instruments ont souvent été restaurés avec un tempérament  mésotonique  (avec des tierces justes), ce qui donne une saveur toute particulière à l’ensemble, même si du coup ce choix restreint la quantité de musiques exploitables sur nos orgues au bénéfice de la qualité.

On le voit, le terme de restauration à l’identique implique non seulement un savoir faire sans faille mais aussi une démarche déontologique très exigeante : il est important de décider, lorsque l’on désire redonner vie à un orgue, si l’on va se contenter de reconstruire l’orgue et de lui redonner sa fonction ou si on veut aller au-delà de cette «  remise en souffle » : une restauration n’est pas une simple reconstruction. Dans une véritable restauration chaque élément récupérable sera remis en état de façon à pouvoir témoigner de l’orgue original et de l’époque de sa création… En Corse, il faut saluer la première restauration à l'identique du petit orgue de LA PORTA, en 1963 par un tout jeune homme à l'époque, Barthélémy Formentelli...

 

Il reste de nombreux orgues de grande qualité à restaurer en Corse: tous méritent le titre d'"orgues historiques", ce qui fait de l'île une exception dans le monde organistique européen. Qu'ils soient classés ou non, ces instruments doivent recevoir toute notre attention et l'on ne saurait trop croiser les regards des spécialistes en toute transparence, lors des restaurations, pour que chaque instrument demeure un livre ouvert racontant l'histoire de sa communauté... On y découvrira du reste que les anciens ne percevaient pas leurs instruments comme nous: notre esprit esthétique de consommation de biens figés dans un paraître impeccable nous empêche parfois d'admettre la vitalité faite de savoir-faire, d'intuitions géniales et parfois d'imperfections ponctuelles nées de contraintes particulières auxquelles il fallait trouver la meilleure réponse possible. Il faut avoir visité l'espace exigu d'un modeste atelier de village pour comprendre ce robuste corps à corps du facteur avec son orgue...

 

 

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Tous nos voeux, par exemple de voir restauré à l'identique le petit orgue d'Algajola...

 

 

 

 

 

 

 

... en attendant de l'entendre,  réintégré sur sa magnifique tribune sculptée ( et à l'origine polychrome...) de l'église saint Georges...

 

 

 

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10/06/2007

orgues: Olmi Cappella

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La vie d’un petit orgue de montagne au milieu des siens…

Aujourd’hui installé à Olmi Cappella dans le silence d’une église qui subit l’exode rural et l’inévitable évolution du monde moderne, le petit orgue a vécu dans sa jeunesse une existence certainement plus mouvementée : l’absence de pupitre porte-partitions nous indique clairement que nos anciens organistes n’avaient pas besoin de notes pour musiquer, qu’ils avaient un rapport instinctif avec leur instrument, le même qu’avaient les violoneux lorsqu’ils empoignaient  leur violon pour faire danser les villageois lors des fêtes ou des veillées, accompagner les sérénades ou rythmer la mauresque …

L’orgue avait été construit pour magnifier les fêtes religieuses : l’église d’alors était vécue comme le lieu festif et unificateur de la communauté  qui se reconnaissait dans les manifestations de sa confrérie, de ses chants, de son orgue… comme dans le choix de ses maîtres-maçons et de ses peintres. A la polyphonie des chants répondait celle de l’orgue, l’organiste ayant appris à jouer l’instrument pour le service de la liturgie, l’accompagnement des cantiques, et chacun selon ses talents et son tempérament se donnait à sa charge. S’il le fallait, il attaquait une vigoureuse ouverture d’opéra en entrée de messe ou improvisait « assai pietoso » pour l’offertoire quelque valse à la mode . Le grand Bach n’a pas agi autrement en réutilisant ses compositions profanes dans ses cantates religieuses. Je me souviens d’une grande messe patronale en Espagne, à Viana, sur le chemin de St Jacques en 1989, dans une église bondée de fidèles, où l’organiste emmena la foule fervente vers la table de communion au son d’un tango… Et aussi, en Corse, à Monticello, cet organiste des années trente, qui, après avoir joué une valse à l’offertoire, avait tenté la java à la communion : là, le prêtre s’était rebellé, arguant que la java faisait trop lever la jambe aux jeunes filles…

Nous sommes là bien loin de Frescobaldi et l’écriture polyphonique de l’époque serait sans doute paru une bizarrerie d’extraterrestre  aux organistes du XIXème siècle. Et pourtant ! Le petit orgue d’Olmi Cappella, avec sa fraîcheur et sa vaillance retrouvées grâce à J.F.Muno, chante avec justesse cette musique intérieure qui ne demande pas des effets spectaculaires. Non seulement lors de concerts, mais aussi lors des messes : il apporte alors cette poésie intemporelle et méditative où il n’est pas besoin de connaître la grammaire pour ressentir l’émotion… La pratique de l’alternance du chant et de l’orgue dans la messe de Frescobaldi, commune à tous les musiciens de cette époque prend sa source dans le chant responsorial des premiers chrétiens : le dialogue d’un soliste avec le chœur, représentant la communauté des fidèles. Elle est proche également de l’usage traditionnel du chant religieux de nos villages, où alternent la chjama (« l’appel » d’une seule voix) et le chant en paghjella  (« réponse » polyphonique à trois voix), comme on peut l’entendre à Olmi Cappella. La fonction est la même : ainsi recréé et sacralisé dans ce dialogue qui pourrait évoquer le dogme de la Trinité , l’espace sonore de l’église resserre la communauté, un pour tous, tous pour un . Le rôle du chant et de l’orgue dépasse alors largement le pur plaisir musical ou la réplétion ethno-touristico-musicologique.

C’est à Olmi-Cappella et sur la tribune de l’orgue que j’ai commencé à comprendre de l’intérieur la réalité et l’enjeu du chant religieux d ‘un village mais aussi la relation des villageois avec leur orgue. 643f67dc1fb6df544e873dfd229eb7bb.jpgLe dernier chantre d’Olmi Cappella,  Ceccu Saladini transmettait alors de sa voix  nerveuse et ténue cet héritage direct, suspendu à la frontière de deux mondes. Passage, lumière et paix  d’un crépuscule éphémère où tout devient possible avant l’assaut de la nuit.  L’intensité de son chant n’avait rien à voir avec les décibels médiatisés : elle était nourrie de cette vie âpre mais idéalement structurée de naguère où rien n’était donné sans peine mais où tout était objet de partage. Je peux témoigner qu’il était aussi très fier de ce petit orgue, conscient de la volonté des anciens qui avaient souhaité  sa présence dans l’église.

Il était heureux de l’entendre à nouveau parler, dialoguer avec la polyphonie des chantres et accompagner les cantiques que chantait si bien sa femme : cloches, chants, orgue …  lui redonnaient  sa jeunesse . Je sais qu’il se réjouit là où il est de savoir que les chants et l’orgue revivent. Merci à Marie-Hélène Guespieler qui a voulu et rendu possible par sa ténacité et son talent la réalisation de ce témoignage.

 

Lors de cette belle restauration  du petit instrument montagnard d'Olmi Cappella par Jean-François MUNO, le décor du buffet avait été confié à la verve créatrice de Pierre SIBIEUDE, grand Prix de Rome de peinture: il avait signé là une oeuvre délicate mais non dénuée de malice... e5292b286de964ab92252fcf4b853ef0.jpgPierre nous a quittés en juillet 2006, alors qu'il venait en Corse pour l'inauguration du très bel orgue de COSTA, où il avait assuré avec beaucoup d'amour la restauration du décor exceptionnel du buffet et de la tribune... Lui aussi revit à chaque fois que chantent ces instruments sur lesquels il improvisait du reste avec grand talent et qu'il aimait tant!  

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