05/12/2015
Immaculée Conception
8 décembre, fête de l'Immaculata,
l'Immaculée Conception
(note revisitée)
à Prunelli di Cascconi,
détail de l'Immaculée Conception,
attribuée par M.E. Nigagioni à Saverio Farinole :
un thème cher aux franciscains...
et aux Corses!
à Vallica (Ghjunsani),
le petit tableau de l'Immaculée Conception en compagnie de San Roccu et du jeune San Quilicu (alias, San Chirgu, Quilico, Cyr ...),
peint par Giacomo Grandi, autour de 1750.
La Vierge, conçue sans péché, les yeux baissés vers la Terre (où elle descend s'incarner), pieds nus sur le croissant de lune et écrasant le Serpent, la tête couronnée d'étoiles: à ce propos, en ces temps d'incertitude pour l'Europe, n'a-t-on pas dit que les étoiles du drapeau européen ont été empruntées à l'iconographie de la Vierge de l'Immaculée Conception ?
Au Musée Fesch d'Ajaccio, cette Immaculata peinte au XVIII°s par un anonyme napolitain, huile sur cuivre.
Petit retour en arrière: et tout ça, la faute à qui, je vous le demande?
notre petite mère Eve,
vue et aimée par Gilesbertus à Autun
Le choix d'Eve
Eve, avec son air de ne pas y toucher, voluptueusement couchée pour une petite sieste au Paradis d'Autun, le fruit défendu à portée de main ... Eve hardie et assoiffée de connaissance, décrite dans la Genèse comme la part la plus active du couple primordial: il s'agit, en mangeant le fruit défendu d'accueillir la vie avec tous ses risques, le bien et le mal: un programme illimité pour notre humanité! (Teilhard de Chardin n'aurait pas renié le choix d'Eve)... et d'un coup nous tombe dessus, marque indélébile pour ses descendants, le péché originel avec, jusqu'à la fin des temps et indissociables de la vie, la libido et la mort. Pas de conception sans libido, pas de naissance sans mort ... du grain à moudre pour les pasteurs des familles judéo-chrétiennes et les psychanalystes.
Récit de la Tentation et de la Chute, dans la Genèse 3, 1-24:
" Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea. Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures.
à Cambia, chapelle San Quilicu, le récit de la Tentation.
L'arbre de la connaissance, solidement enraciné, est représenté ici sous sa forme la plus parlante: une fourche en Y, proposant les deux voies possibles du Bien ou du Mal, avec, au sommet, la Croix. Il fonctionne comme l'axe du monde et fait communiquer trois mondes: la monde des morts, souterrain; le monde des vivants, ici avec Adam et Eve; enfin le monde céleste, avec la Croix rédemptrice.
Alors ils entendirent la voix du Seigneur Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face du Seigneur Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais le Seigneur Dieu appela l'homme, et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et le Seigneur Dieu dit : Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? L'homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé. Et le Seigneur Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé. Le Seigneur Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon."
à Santa Maria de Rescamone,
le couple originel et l'Arbre où s'enlace le Serpent.
l'Immaculée Conception
l'Immaculée Conception, El Greco, Musée Santa Cruz
(Sous ses pieds, la ville de Tolède, mise sous la protection de la Vierge et des éléments iconographiques qui se réfèrent aux "Arma Virginis" dans les Litanies de la Vierge)
Une doctrine qui met longtemps à se mettre en place, longtemps combattue par les dominicains, diffusée par les franciscains, puis par les jésuites, consacrée par le Concile de Trente, et qui ne devient un dogme qu'en 1854, sous le pape Pie IX.
" Un signe grandiose apparut au ciel: c'est une Femme; le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds, douze étoiles couronnent sa tête (...) " (l'Apocalypse de Saint Jean)
Tiepolo, l'Immaculée Conception, 1769
Lumineuse, nimbée de soleil, couronnée des douze étoiles, protégée par la Colombe de l'Esprit Saint, écrasant de ses pieds nus le Serpent du Péché originel (regardez bien, il tient dans sa gueule le fruit défendu), Marie se tient bien droite: pas de doute, la terre peut tourner, rouler comme un vulgaire ballon de cirque, Marie reste en équilibre, les yeux baissés, non par pudeur excessive, mais par prudence, pour voir où elle met ses tendres pieds nus. A moins qu'elle ne couve de son regard attentif sa nichée humaine. C'est qu'elle descend du ciel sur terre, en mission:
Giorgio Vasari 1541, une oeuvre puissante:
au registre supérieur, l'Immaculée Conception, apaisante, contemple l'humanité dont elle a la charge et prie pour elle; l'arbre de la Tentation, habité par Satan, Serpent cornu à tête humaine (une femme, dites-vous?) sépare le registre inférieur, divisant le couple d'Adam et Eve, tandis que s'agitent et supplient leurs descendants.
"Quos Evae culpa damnavit,
Mariae gratia solvit"
(la grâce de Marie rachète la faute d'Eve)
Sous ses pieds, le croissant de lune.
Victoire de la Vierge Marie de la stabilité sur l'incertitude: la lune est l'attribut d'Eve, un attribut lié à l'élément liquide, mouvant, insondable, dangereux mais aussi nourricier de l'eau.
Mais aussi, victoire après la bataille de Lépante, des chrétiens sur le Croissant des ottomans ...
Fronton de l'autel des Ames du Purgatoire,
église du Couvent de Marcassu, à Catteri:
Un croissant de lune qui souvent présente ses cornes vers le haut: ces cornes sont un lointain écho du culte lunaire d'Isis, mais ici elles apparaissent surtout comme les cornes du Démon ...
La Vierge ouvre les mains pour accueillir sa mission divine (et sa future maternité).
Toujours au Couvent de Marcassu, l'Immaculée Conception, de Pietro Antonio Rossi (peintre domicilié à Bastia où son activité picturale est documentée à partir de 1692, mort avant 1722 - M.E. Nigaglioni)
La Vierge est représentée en compagnie du petit San Quilico/San Chirgu (alias St Cyr), Ste Catherine d'Alexandrie, Ste Apollonie, Ste Julitte (la mère du petit St Cyr), un évêque, et le donateur.
La très belle église du Couvent de Marcassu souffre hélas de l'impécuniosité de ses affectataires ...
http://www.youtube.com/watch?v=gVH0fkNY-xA&feature=colike
La lune encore, mais empruntée à l'iconographie de l'Antiquité:
Diane Chasseresse, Ecole de Fontainebleau, 1550, Musée du Louvre.
La lune coiffe Diane/Artémis et sa nudité.
Nous voilà bien loin de l'Immaculée Conception , et pourtant : dans cette citation de la chasteté de Diane/Artémis on pourrait voir une réappropriation détournée: la lune, symbole du cycle féminin, de la fécondité de la nature et du temps qui passe à travers ses phases successives et régulières, mort et renaissance. Les bons Pères de l'Eglise vont charger la Vierge de maîtriser toute cette part incontrôlable de la féminité: elle sera donc représentée foulant de ses pieds nus le croissant de lune ...
Il faut également signaler que le désir de conférer la pureté totale à la mère d’un dieu ou d’un héros se retrouve beaucoup plus anciennement dans les mythes de l’Asie: ainsi de Krishna qui nait de Devaki, vierge chaste qui l’enfante sans connaître l’homme ou du premier Boudha, conçu sans péché ni père par la vierge-mère Maya … C’est le concile d’Ephèse qui instaurera le culte de la Vierge Marie, Mère de Dieu, pour lutter contre le culte de la déesse Artémis.
***
L'histoire de Sainte Anne, mère de Marie
avec Giotto di Bondone, église de l'Arena (chapelle Scrovegni), vers 1303.
- Vu du petit bout de la lorgnette, on pourrait dire que la conception de Marie par ses parents Sainte Anne et Saint Joachim s'inscrit dans les gènes familiaux et tient du miracle.
Nulle trace de la présence précise des grand-parents maternels de Jésus dans le Nouveau-Testament, mais les évangiles apocryphes vont se charger de réparer poétiquement cette lacune (Proto évangile de Jacques et Pseudo Matthieu). Ils nomment les parents très âgés de Marie : Joachim (Dieu accorde) et Anne (la Grâce). Ce couple exemplaire de foi et d'humilité, affligé de stérilité, moqué par son entourage, va recevoir miraculeusement l'annonce de sa prochaine descendance par l'archange messager Gabriel ... dont on connait le rôle dans l'Annonciation faite par la suite à leur fille.
Peint par Giotto di Bondone à l'égise de l'Arena à Padoue:
l'annonce de sa future maternité à Sainte Anne
le songe de Saint Joachim, qui, moqué par ses pairs, a choisi de vivre au milieu des bergers.
(une préfiguration du songe de Saint Joseph ...)
Le chaste baiser d'Anne et Joachim devant la Porte Dorée de Jérusalem:
" La Mère de Dieu aurait été conçue non de façon naturelle (ex coitu), mais par un simple baiser sur les lèvres (ex oculo)" (Louis Réau, Iconographie de l'Art chrétien)
Toujours est-il que si la dévotion à Sainte Anne et Saint Joachim n'a pas connu le même engouement en Corse qu'en Bretagne, on la retrouve parfois dans nos églises de Corse, illustrant la naissance de la Vierge,
comme ici à l'église paroissiale de Muro: un Joachim bien pensif et que l'on pourrait prendre pour Joseph,
tandis qu'Anne, après l'effort de l'accouchement, reçoit le réconfort sous forme, traditionnelle, de deux oeufs.
ou à Canavaggia, peinte par Francesco Carli: la vieille Anne reçoit là aussi le réconfort tandis que les servantes ou les amies donnent son premier bain à Marie.
Scènes de la vie quotidienne ...
l'Immaculée Conception vue par le peintre génois Domenico Piola
" Nondum erant abyssi et ego jam concepta eram" (passage des Proverbes évoquant la nature immaculée de Marie): Piola illustre dans un raccourci saisissant la pensée créatrice de Dieu concevant Marie sans péché avant même la création du monde ... Dieu Trinitaire: le Père tient la couronne d'étoiles de l'Apocalypse, la colombe de l'Esprit Saint darde son rayon fécondant sur la Vierge, à ses pieds, l'Enfant Jésus terrasse Satan à l'aide de la croix ...
Et ici cette étonnante vision de Velasquez , en 1619 (collection privée) illustrant la pensée créatrice de Dieu projetant la Vierge à travers une sorte de vide sidéral, en dehors du temps et de l'espace.
Zurbaran ... et les Litanies de la Vierge :
(avec Marc Antoine Charpentier)
http://www.youtube.com/watch?v=XgVhpqjqnFE&feature=colike
Les attributs mystiques de la Vierge - Bréviaire Grimani -Bibliothèque Nationale de Venise -1450-1510
(frise du décor mural de l'église paroissiale de Catteri, attribué au peinte Fortius-Joseph Marchesi, de Belgodère)
"(...) Speculum justiciae,
Sedes sapientiae,
Causa nostrae laetitiae,
Vas spirituale,
Vas honorabile,
Vas insigne devotionis,
Rosa mystica,
Turris Davidica,
Turris eburnea,
Domus aurea,
Foederis arca, Janua coeli,
Stella matutina,
Salus infirmorum,
Refugium peccatorum,
Consolatrix afflictorum,
Auxilium Christianorum (...)"
(Catteri)
(...) Vase spirituel, priez pour nous.
Vase d'honneur, priez pour nous.
Vase insigne de la dévotion, priez pour nous.
Rose mystique, priez pour nous.
Tour de David, priez pour nous.
Tour d'ivoire, priez pour nous.
Maison d'or, priez pour nous.
Arche d'alliance, priez pour nous.
Porte du ciel, priez pour nous.
Étoile du matin, priez pour nous.
Salut des infirmes, priez pour nous.
Refuge des pécheurs, priez pour nous.
Consolatrice des affligés, priez pour nous.
Secours des chrétiens, priez pour nous.
http://www.youtube.com/watch?v=FAbrugfuAao&feature=colike
(Canari, l'Immaculée Conception,
pieds nus sur le serpent et le croissant de lune, cornes vers le bas).
Les angelots l'entourent des symboles des Litanies ("Arma Virginis") - l'un d'entre eux tend un miroir sans tache, Speculum sine macula, et elle apparait comme une véritable " Porte du Ciel", Porta coeli ...
Santa Lucia di Tallano, l'Immaculée Conception signée par Marc'Antonio De Santis et datée de 1668: merci Michel-Edouard Nigaglioni !
Ici l'iconographie est particulièrement riche: cette toile liée au couvent franciscain de Sta Lucia, représente, auprès de la Vierge, St François et St Jean-Baptiste, ainsi qu'un donateur qui nous regarde droit dans les yeux, nous invitant à partager sa dévotion. Le Serpent du Mal enlace puissamment la lune, témoignant de son emprise inquiétante sur l'humanité. Tout autour, les Arma Virginis et des détails qui évoquent les côtes corses, la mer et ses dangers:
voguant au large, un navire battant pavillon génois: armé par le donateur? La Méditerranée de l'époque n'est pas tranquille, pirates musulmans et chrétiens sont toujours prêts à fondre sur les navires de commerce, et les tours de guet ne suffisent pas protéger bateaux et populations riveraines. Mieux vaut se placer sous la protection de la Vierge...
Lire, sur le sujet:
- "Mer et religion", neuvièmes journées universitaires de Bonifacio (Editions A. Piazzola) et en particulier la contribution de M.E. Nigaglioni: " Périls de mer et iconographie dans les églises de Corse"
- " La Corse, la Méditerranée et le Monde musulman", douzièmes journées universitaires de Bonifacio (Editions A. Piazzola)
Cette dévotion de l'Immaculata est chère au cœur des Franciscains qui se feront les champions, avec les Jésuites, de ce qui n'était encore qu'une croyance et pas encore un dogme. C'est pourquoi il n'est pas rare, dans nos églises conventuelles franciscaines de Corse de la retrouver en bonne place, comme ici, à San Martinu di Lota, où St François place le couvent sous la protection de l'Immaculée Conception:
San Martinu di Lota, l'Immaculée Conception en compagnie de St François, St Jean-Baptiste, St Jacques, St Joseph et un donateur. Marc Antoine De Santis 1664
à Piedicroce , le même thème ... Ici le croissant de lune ressemble à la coiffe de Diane, pointes en l'air.
et ici encore, dans la gueule du serpent, le fruit défendu.
Le 8 décembre, en Corse, l'on a célèbre, avec l'Immaculée Conception, "a Festa di a Nazione" , la "Fête nationale de la Corse": en 1735, les grands hommes du moment, Sebastiano Costa, Luiggi Giafferi, Giacinto Paoli ... définissent au Couvent d'Orezza la légitimité de la révolte des corses contre l'oppresseur génois et la naissance d'une Nation corse indépendante en commençant par ces mots:
" Le royaume choisit pour sa protectrice l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, dont l'image sera peinte sur ses armes et ses étendards. On en célèbrera la fête dans tous les villages avec des salves de mousqueterie et de canon".
Je citerai Antoine Marie Graziani:
"La Vierge avait une importance particulière à Gênes. Au 17° siècle, chaque Doge génois apparaissait lors de son couronnement avec une représentation de la Vierge d'un côté et de la Corse de l'autre. Les nationaux corses se sont sans doute approprié ce symbole génois. J'ai tendance à croire que cette référence à l'Immaculée Conception a pris de l'importance à la fin du 19°siècle lors du conflit entre l'Eglise et l'Etat. Dans une Corse encore très catholique, certains y ont sans doute vu le moyen de se démarquer de la République. Une position qui a dû s'exacerber avec la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905 et les conflits entre catholiques et anticléricaux. (...) Cela fait une douzaine d'années maintenant, avec la montée politique du mouvement nationaliste, que cette date est réapparue dans notre actualité."
à Bastia, oratoire de la Conception
(photo M.E. Nigaglioni: merci! )
Sur ce médaillon de la voûte de ce même Oratoire le peintre italien Francolini peint l'Immaculée, reprenant probablement le motif préexistant dans le décor du XVII° siècle :
"Francolini : peintre italien dont l’activité est attestée en 1854-1855. A cette époque, il fait partie d’une équipe qui restaure le décor monumental de l’Oratoire de la Conception, à Bastia (sous la direction du peintre florentin Bernardo Francesco Sienni, chef de chantier). Francolini est chargé de l’exécution des trois médaillons principaux de la voûte." (M.E. Nigglioni )
Toujours est-il que, dans les églises de Corse, chantres, confrères, fidèles chantent pour cette fête :
"Tota pulcra es , Maria
et macula originalis non es in te" (...) ,
" La Vierge immaculée est assimilée à la fiancée du Cantique des Cantiques. C'est la Sulamite du Pseudo-Salomon comme le prouvent les paroles inscrites sur un phylactère: Tota pulchra es, amica mea, et macula non est in te , et les métaphores bibliques semées autour d'elle comme les perles d'un collier. " ( Louis Réau: Iconographie de l'Art chrétien)
"Tota pulcra es , amica mea, et macula non es in te"...)
Ce beau chant alterné, transmis par des générations dans nos villages sur une trame musicale commune connait des variations d'une communauté à l'autre. A Speloncato j'ai le souvenir de la transmission de ce chant par feu notre cher sacristain Martin Ambrosini, Josette Giovansily, et par notre Marie Quilici.
Marie Quilici
Marie qui nous avait fait encore récemment le magnifique cadeau imprévisible de sa voix et de son témoignage sur ce chant, lors des Journées du Patrimoine 2010, alors que nous évoquions les chemins de la transmission du chant à Speloncato ... Une voix de dame âgée mais qui ne dévie pas de son centre, sans fioritures, naturelle et ferme. Une vraie leçon d'être au chant, et non de savoir faire. Malheureusement, pas d'enregistrement ...
Les chants transmis dans nos villages ne sont pas désincarnés, ni fixés une fois pour toutes dans une partition : ils ont une vie, je devrais dire des vies, une âme, une histoire, et toute la fragilité coriace d'un monde qui passe et résiste ...
Ce "Tota Pulcra es Maria" que l'on retrouve dans les grands livres de chœur des couvents franciscains des 17 et 18° siècles ...
à Speloncato, Collégiale Santa Maria Assunta:
l'autel de l'Immaculée Conception où chaque année se célèbre la messe de l'Immaculée
(stucs du maestro Domenico Impernetti et de son élève, le jeune Antonio Sartori delle Ville, 1770)
15:40 Publié dans artistes de corse, corse, iconographie des saints, Immaculée Conception, patrimoine de corse, regards sur l'art, Saints de Corse, spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : immaculée conception, joachim et anne, attributs mystiques de la vierge, fête nationale corse, speloncato, cambia, autun, zurbaran, piola, tiepolo, canari, piedicroce, litanies de la vierge marc antoine charpentier, prunelli di casaconi, marc'antonio de santis | Facebook |
03/04/2014
Organistes, rendons à César ...et aux Papes Pie XII et François ...
Le Pape François s'adresse aux organistes, suite:
voici le commentaire envoyé par Léon Kerremans à la suite de la note précédente
Résultats de recherche
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Le Pape François parle aux organistes : ELIZABETH PARDON
elizabethpardon.hautetfort.com/.../le-pape-francois-s-adresse-aux-organis.
"Très beau texte en effet, et ô combien d'actualité. Mais ne faut-il pas rendre à César ce qui est à César? Comme l'a fait remarquer notre ami Xavier Deprez, ce texte date de ... 1958! Et il est du pape Pie XII. Voir le lien suivant:
<http://liturgiaetmusica.blogspot.it/2014/01/il-papa-agli-... .
Guy Bovet n'aurait-il pas vu la signature de l'article pour attribuer ce texte au Pape François? Il est clair que l'impact d'un tel texte émanant du pape actuel serait bien différent. En complément d'information, voici le contenu du Canon 231 auquel le Pape fait allusion: "Can. 231 - § 1. Les laïcs, qui sont affectés de manière permanente ou temporaire à un service spécial de l'Église, sont tenus par l'obligation d'acquérir la formation appropriée et requise pour remplir convenablement leur charge, et d'accomplir celle-ci avec conscience, soin et diligence. § 2. Tout en observant les dispositions du can. 230, § 1, ils ont le droit à une honnête rémunération selon leur condition et qui leur permette de pourvoir décemment à leurs besoins et à ceux de leur famille, en respectant aussi les dispositions du droit civil; de même, ils ont droit à ce que leur soient dûment assurées prévoyance, sécurité sociale et assistance médicale." Mais de là à ce que les fabriques d'église et les échevins du culte en tiennent compte... Bonne soirée, Léon Kerremans"
Par ailleurs, je vous invite à lire ces notes qui résument bien la situation actuelle :
- celle d'Olivier Geoffroy
Organistes français et Vatican II - Musica et Memoria
et cet article de la revue Kephas:
Kephas - La musique sacrée de saint Pie X à nos jours
Doit-on continuer à subir cette musique en boite qui dans les Eglises est plutôt une forme d'agressivité.
Ou alors est-ce que ce genre devient normal, et qu'il faut laisser faire.
Merci d'une réponse
Bien musicalement
Jean Pierre "
10:11 Publié dans musique traditionnelle corse, orgues historiques, spiritualité | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : organistes et musique sacrée, musiques sacrées en boîte | Facebook |
20/10/2013
Visages de Santa Cristina di Valle di Campuloru
12:08 Publié dans art roman, chapelles romanes corses, fresques de corse, histoire de l'art, patrimoine des chapelles à fresques en Corse, spiritualité, symbolique romane | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : santa cristina, valle di campuloru, fresques, corse, patrimoine humain, visages, humanité, cesar brandi, michel hebrard, severine haberer, entreprise noémi, saint michel arcange, saint gabriel | Facebook |
18/10/2013
Aregno, église de la Trinità, regards sur la façade occidentale
Aregno, a Trinità
Balagne
église pievane de la Pieve d'Aregno, Diocèse d'Aleria,
au lieu-dit Pieve,
dédiée à la Trinità et à San Giovanni Battista.
(ces jours-ci, après restauration: la haute façade s'étire vers le ciel dans la lumière en ce début d'après-midi d'octobre.
La façade occidentale:
une invitation à la démarche spirituelle
En prélude, cette citation de Marie-Madeleine Davy dans le prologue de son " Initiation à la symbolique romane" (Champs histoire, éditions Flammarion):
"La différence entre les hommes se réduit à celle-ci: la présence ou l'absence de l'expérience spirituelle. Si lumineuse qu'elle soit, cette expérience n'est pas acquise une fois pour toutes, elle est vouée à des approfondissements successifs, c'est pourquoi l'homme en qui elle s'accomplit est attentif aux signes de présence, aux symboles qui tels des lettres lui apprennent un langage, le langage de l'amour et de la connaissance. L'homme spirituel est instruit par les symboles et quand il veut rendre compte de son expérience ineffable, c'est encore aux symboles qu'il a nécessairement recours .
(...) Les symboles sont autant de regards animés, de mains pleines de trésors.
L'important est de savoir qu'ils sont en nous et autour de nous, attendant patiemment d'être reconnus"
La piévanie d'Aregno, dédiée à la Trinità et San Giovanni Battista, se dresse aujourd'hui au milieu du cimetière communal.
Cette église pisane, habillée de ses belles dalles de granit de trois couleurs - ocre doré, gris foncé, blond - est datable, comme sa soeur San Michele de Murato, du XII° siècle. Classée Monument Historique depuis le 11 août 1883.
Dans son ouvrage : "Les églises romanes de Corse", G. Moracchini-Mazel nous montre, à travers ces "dessins anciens relevés à la fin du XIX°s. en vue de la restauration de l'église de la Trinità " (p. 128) ce que pouvaient voir les visiteurs de l'époque, avant restauration. Le campanile n'a jamais retrouvé sa place dans l'édifice.
"A l'origine,la porte occidentale de l'église d'Aregno était une ouverture surmontée d'un arc en plein cintre sans tympan - ce qui est assez rare dans l'architecture romane de Corse - ; c'est la restauration de la fin du XIXe siècle qui a fait disparaître cette disposition pour mettre à la place de l'arc inférieur un linteau momnolithe (...)" - Geneviève Moraccchini-Mazel, Corse romane, ZODIAQUE, la Nuit des Temps.
Notons que dans les dessins de Gaubert réalisés entre 1886 et 1889, la façade occidentale se présente comme aujourd'hui. A retrouver sur le site:
"GAUBERT, Dessins pris sur place de 1886 à 1889, Recherches sur les origines de la Corse par les Monuments"
www.cerviotti.com/Publiergaubert/index.html
Pour commencer, et en attendant de rentrer à l'intérieur nouvellement restauré par Madeleine Allegrini, voici quelques regards sur la façade occidentale.
Au-dessus de la porte d'entrée occidentale, un arc de décharge animé de quinze claveaux alternant en éventail couleurs sombres et claires. Les pierres gris clair sous l'arc font partie de la restauration de la fin XIX° S., de même que le linteau monolithe triangulaire qui a remplacé un premier arc en plein cintre, visible sur les dessins anciens.
De part et d'autre de l'arc de décharge et par lui réuni, un premier couple avec ces deux personnages en haut-relief:
à gauche, debout, une femme (?) ou un clerc (?) portant un calot plat sur la tête, solidement planté(e) jambes écartées et mains sur les hanches,
- difficile de ne pas y voir une femme, en cette lumière d'octobre -
habillé(e?) d'une robe tombant jusqu'à ses pieds.
et à droite, de l'autre côté, cet homme totalement nu, assis, tenant sur ses genoux ce qui pourrait être un volumen ou un bâton de commandement.
Tous deux sont équipés de grandes oreilles rondes, pour mieux entendre: la Parole divine? le Jugement? Car ici se rendait sans doute la Justice au tribunal de la piévanie:
" C'est ainsi qu'il faudrait savoir si elles (les statuettes) ne seraient pas l'allégorie des différents pouvoirs qui s'exerçaient dans l'édifice, judiciaire (rouleau de la loi) et ecclésiastique (robe)" (in: Les églises romanes de Corse, p. 114, G. Moracchini-Mazel)
(- voir la note sur a Tribuna de Prato de Giovellina:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/04/20/pieve-de-giovellina-torre-di-monte-albano-et-a-tribuna.html )
Ces deux statues sont à comparer avec les deux mêmes personnages rencontrés à San Michele, à Murato:
(Murato, l'homme nu au volumen)
(Murato, le personnage en robe, jambes écartées, mains sur les hanches )
Même fonction, semble-t-il ...
***
Au-dessus de l'arc de décharge et du couple, quatre arcs aveugles animent à leur tour la façade:
"Le Trois et le Quatre qui, additionnés, donnent Sept et multipliés font Douze, sont les nombres auxquels le christianisme assigne le plus de vertus. Dans la pensée de saint Augustin, ils expriment respectivement l'esprit et la matière, l'âme et le corps: "Numerus ternarius ad animam pertinet, quaternarius ad corpus".
(...) Quatre est le nombre des éléments (terre, air, eau, éther ou feu), des saisons, des fleuves du paradis ( Phison, Géon, Tigre et Euphrate) qui irriguent les quatre régions de la Terre, des humeurs qui irriguent le corps de l'homme (...)et déterminent les tempéraments ou complexions de l'homme (sanguin, lymphatique, bilieux ou nerveux). Quatre est encore le nombre des Evangélistes, des grands Prophètes, des principaux Pères de l'Eglise tant d'Orient que d'Occident, des Vertus cardinales. (...)
(Lexique des Symboles, Zodiaque)
Je retiendrai, pour ma part, entre autres, la vision des quatre Vivants de l'Apocaypse, des quatre Evangélistes, chaque arc surmontant les cinq pilastres formant une porte - un accès vers la Jérusalem céleste?
Chaque arc porte un décor différent: cordelière, fleurs, denticules, double cordelières. Sous chaque arc, dans une sorte de cupule creusée prenait place autrefois une céramique polychrome, aujourd'hui disparue.
A la retombée des arcs, cinq modillons sculptés:
au centre, une tête de bovidé, sur un fond végétal: représentation de l'animal noble du sacrifice, celui du Christ ? Le feuillage, lui, symbolise, à mon sens, la puissance du renouvellement spirituel, à l'aune de la renaissance du printemps.
De part et d'autre, un couple de bêtes apprivoisées, si l'on en juge par la corde qu'ils portent autour du cou:
à gauche, Dame Ourse, montrant les dents mais docile,
à droite, Messire Ours, dans toute sa vigueur.
- évocation de notre part animale contrôlée et tenue en laisse: l'homme charnel en route vers la spiritualité.
le modillon de l'extrême gauche montre un fauve dévorant une créature (humaine?)
et celui de l'extrême droite, un animal sauvage bondissant:
la hure d'un sanglier, la silhouette d'un bison ...
***
Au-dessus, bien centré, immobile, transperçant la façade de sa bouche d'ombre à travers laquelle jaillit la lumière du Verbe:
" Au commencement était le Verbe
et le Verbe était avec Dieu
et le Verbe était Dieu...
Tout fut par lui
et sans lui rien ne fut.
De tout être il était la vie
et la vie était la lumière des hommes
et la lumière luit dans les ténèbres...
Le Verbe était la lumière véritable
qui éclaire tout homme ..."
(Prologue de l'Evangile de Saint Jean)
"Le Christ est le jour vraiment éternel et sans fin"
(Zénon de Vérone)
cet oculus énigmatique, bordé "à l'extérieur" de vingt et un poinçons carrés de taille décroissante, enroulés en spirale dynamique,
...un serpent se mordant la queue, comme l'Ourobouros : dont nous avons une représentation bien intéressante sur le tympan du grand baptistère roman (XII° s.) San Giovanni Battista, sur le site de la piévanie de Rescamone, à Valle di Rustinu.
(disque de bronze du Bénin: Histoire de la Civilisation africaine, Frobenius 1936)
- évoquant le cycle du perpétuel recommencement des heures, des jours, des saisons ... avec la présence "à 10h" d'une sorte de flèche - ou de compas ? 21 poinçons , en chemin pour le nombre 24 ( les Vingt-Quatre Vieillards de l'Apocalypse ? une représentation de l'année cosmique ?), les trois derniers étant cachés par la mystérieuse figure triangulaire. Dieu, au centre, immobile, maître du Temps.
Le compas de Dieu Architecte créant le monde?
(comme ici, représenté dans une Bible du XIII°s. - Bibliothèque Nationale de Vienne)
Toujours est-il que cet oculus évoque en son centre immobile et passeur de lumière, la porte de la Jérusalem céleste, souvent symbolisée dans les enluminures par l'Agneau mystique:
(comme ici, dans le Beatus de San Millàn illustrant l'Apocalypse de saint Jean, X° siècle, Madrid, Biblioteca Nacional).
***
Au-dessus de l'oculus, deux baies géminées, ( la lumière de l'Ancien et le Nouveau Testament ?) séparées par une petite colonne,
et surmontées d'un tympan portant en relief à nouveau un couple de deux vigoureux serpents entrelacés, dotés de queues fourchues, protégé, unifié par un arc mouluré non moins vigoureux :
gardiens du temple ou serpents maudits et terrassés, tête en bas ?
(Murato, San Michele)
Voilà qui nous rappelle à nouveau l'iconographie de San Michele de Murato ...
Au même niveau, huit arcs et leurs modillons sculptés - têtes, crochets ...
Le nombre Huit symbolise la Vie nouvelle, la renaissance par le baptême, la résurrection, c'est le chiffre de la perfection et de l'infini. Ce n'est pas pour rien que ces huit arcs ornent le sommet de la façade.
***
Enfin, là-haut, sous la corde qui enserre la totalité de l'église, au sommet du fronton et dominant l'ensemble, l'extraordinaire personnage en ronde-bosse du "tireur d'épine":
assis nu, il immobilise fermement d'une main sa jambe gauche sur son genou droit,
et de sa main droite semble s'enlever une épine du pied.Si la gauche est résolument le côté du monde intérieur, tous les espoirs sont permis ...
thème roman que l'on retrouve par exemple sur un chapiteau de l'église à Grandson (Vau - Suisse)
(Médaillon de Cluny, Musée Ogier)
... et, plus anciennement, dans l'art antique:
(Rome, Musée du Capitole, il Spinario, le Tireur d'épine)
" On lui a aussi associé l'histoire légendaire d'un jeune berger, Gnaeus Martius, qui aurait sauvé Rome en portant au Sénat un message urgent, ne s'arrêtant pour extraire l'épine qui blessait son pied qu'après avoir accompli sa mission. Au Moyen Âge, on retrouve de nombreuses reproductions du Tireur d'épine. Le nom de Martius étant proche du nom du mois de mars, mois qui coïncide souvent avec la période du Carême, le Spinario a donc pu être interprété comme un symbole de pénitence, arrachant « l'écharde de la chair ». (Wikipedia)Toujours est-il qu'à Aregno, les anciens faisaient encore référence à Mars il n'y a pas si longtemps. Mars, mois du Carême ?
Invitation à s'extirper le péché de l'âme, "l'écharde de la chair" ?
Un geste de contrôle pour une démarche spirituelle à laquelle semble nous inviter ce magnifique ensemble de la façade occidentale de l'église de la Trinità d'Aregno, dans la douceur de ses granits polychromes, la sobriété de son architecture animée par le discours de ses pilastres, arcades, fenêtres, oculus, modillons, sculptures en ronde-bosses ...
Une façade cohérente à relire, avec comme exemple ici la "frise " des cinq modillons sculptés du haut de la façade. Voici la lecture que je propose:
les deux modillons extérieurs (le fauve dévorant et l'animal bondissant) témoignent de notre animalité sans contrôle, puis le couple d'ours souligne la maîtrise de cette bestialité, enfin la tête de bovidé appelle à l'abnégation, au sacrifice, après la mort acceptée, à la renaissance dans une vie spirituelle.
L'oculus central nous convie, me semble-t-il, à pénétrer dans la pénombre du Sacré, voire à plonger à l'intérieur de nous-même une fois la dualité de notre double appartenance réunifiée. Transformation du "Vieil Homme" (celui de la Chute, l'homme du péché originel, celui du monde purement matériel) en "Homme Nouveau" (celui de l'harmonisation, de la transcendance du matériel par le spirituel).
Reste l'énigme des deux personnages postés de part et d'autre de la porte d'entrée, détachées en ronde-bosse du mur, tels deux idoles-sentinelles d'un âge immémorial dressées là pour l'avertissement et gardant le passage ...
à suivre pour la visite de l'intérieur...
Pour la comparaison avec la soeur romane d'Aregno, San Michele de Muraro,
vous pouvez retouver les notes sur San Michele:
1°/Murato, église San Michele, ancienne piévanie de Bevinco:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/03/02/san-michele-de-muratu.html
2°/ Murato, San Michele, toujours la façade Sud:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/03/14/murato-eglise-san-mieli-suite.html
3°/Murato, San Michele, suite 3
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/03/19/murato-san-michele-suite-3.html
4°/ Murato, à propos des Sirènes:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/03/22/murato-san-michele-suite-4.html
5°/ Murato, à propos des symboles:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/03/26/murato-san-michele-suite-5.html
6°/ Murato, autour du carré, du cercle, de la croix :
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/03/27/murato-san-michele-suite-6.html
7°/ Murato, à propos de la dualité et du couple:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/03/31/murato-san-michele-suite7-dualite.html
8°/ Murato, conjonction conjugale:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/04/02/murato-suite-8-le-cantique-des-cantiques.html
9°/ Murato, le Cep et la Vigne:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/04/05/murato-san-michele-suite-9-la-vigne.html
10°/ Murato, l'Arbre et la Croix:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/04/12/murato-san-michel-suite-10.html
11°/ Murato, la Vendange mystique:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/04/26/murato-san-michele-la-vendange.html
12°/ Murato, Saint Michel et l'Homme armé:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/05/08/murato-suite-12-l-homme-arme.html
13°/ Murato, l'Agneau mystique:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/06/26/murato-suite-13.html
14°/ Murato, l'intérieur de l'église San Michele:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2009/06/27/muratu-san-michele-l-interieur-de-l-eglise.html
(à suivre!)
15:28 Publié dans art roman, chapelles romanes corses, histoire de l'art, les pierres qui signent, spiritualité, symbolique romane | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la trinité d'aregno, marie madeleine davy, initiation à la symbolique romane, le grand architecte créant le monde, ouroboros, le tireur d'épine | Facebook |
16/08/2013
Renaissance de l'orgue corse: le programme des concerts de Cimbalata academia
Les concerts de Cimbalata academia:
invité en Corse par Renaissance de l'Orgue Corse
l'ensemble Musica Nova de Lyon donnera
six concerts du 17 au 22 Août
Une très beau programme spirituel autour des polyphonies de la Renaissance:
avec le premier Stabat Mater polyphonique de l'histoire écrit par le grand compositeur franco-flamand Josquin Desprez (1450/1521)
et les premières Sept Paroles du Christ écrites en langue allemande par le compositeur suisse Ludwig Senfl (1486/ 1543),
et, en alternance, sur nos orgues de Corse, des compositions de l'espagnol Antonio Cabezon (1510/1566), de l'allemand Leonhard Kleber (1495/1556), du belge Alexander Agricola (1445/1506) ...
L’ensemble Musica Nova, composé d’un noyau fidèle de chanteurs réunis autour de Lucien Kandel, se passionne à faire revivre des musiques venues d’un autre temps, temps des premières polyphonies jusqu’au baroque.
Époques fascinantes qui ont forgé notre culture et notre langue et qui ont été berceau de notre musique.
Un temps où les voix se multiplient, se divisent, se retrouvent... un son qui se trouve dans le mélange des timbres. Les chanteurs, parfois rejoints par des instrumentistes au gré des programmes, travaillent directement sur des sources manuscrites et font ainsi renaître des oeuvres inédites. Connues et reconnues unanimement par la critique, les interprétations de Musica Nova sont de plus en plus prisées par un public à la recherche d’expériences artistiques nouvelles. Rien ne peut remplacer la magie qu’elles procurent, ni le calme qu’elles instaurent.
Site internet : www.musicanova-lyon.fr
Lucien Kandel, contratenor et direction artistique
Après des études d’Allemand et de linguistique générale à l’Université de Limoges, Lucien Kandel se tourne vers le chant et se perfectionne au CNSM de Lyon de 1991 à 1996 d’abord dans la classe de Jacqueline Bonnardot où il étudie les répertoires classique romantique et contemporain, puis dans la classe de chant musique ancienne auprès de Marie-Claude Vallin. Il pratique la musique sous toutes ses formes du chant grégorien jusqu’aux répertoires contemporains. En 1995, il devient membre de « Musica Nova » , dont il prend la direction artistique en 2003.
Il a chanté régulièrement avec A Sei Voci, « Huelgas Ensemble », « Elyma ", les « Solistes de Lyon Bernard Tetu » et « Doulce Mémoire ».
Lucien Kandel s’attache aussi particulièrement à la pédagogie du chant. Il a enseigné à l’ENS-LSH de Lyon ainsi qu’à l’Académie des Cuivres du Monastier . Il est également invité régulièrement à diriger des Master-Classes à Royaumont sur les répertoires XIVè & XVème siècles. Depuis 2011, il enseigne le chant en classe de musique ancienne à la Haute-Ecole de Musique de Genève.
Esther Labourdette, superius.
Après avoir intègré la Maîtrise de Radio-France, Esther Labourdette étudie le chant avec Sylvie Sullé et Stéphanie Révidat, parallèlement à des études de Musicologie à l’Université de Paris 4-Sorbonne. Elle se perfectionne en chant médiéval et renaissance auprès de Katarina Livljanic, Benjamin Bagby, Lucien Kandel, Véronique Bourin, Denis Raisin-Dadre et Francis Biggi ainsi qu’en chant baroque auprès de Julie Hassler, Gabriel Garrido, Rosa Dominguez, Agnès Mellon, Martin Gester et Jérôme Corréas.
Elle collabore avec le chœur de chambre Mikrokosmos, le choeur de chambre de Namur, l’ensemble Musica Nova, l’ensemble Aquilegia, l’ensemble I Sospiranti, l’ensemble Candor Vocalis et la Chapelle-Musique du Val-de-Grâceet se produit en soliste dans le Stabat Mater et la Messe en Sol de Schubert, dans Didon et Énée de Purcell et dans différents programmes de musique ancienne, romantique et contemporaine. Elle a participé à une dizaine d’enregistrements avec la Maîtrise de Radio-France, le chœur de chambre Mikrokosmos et Paris 4-Sorbonne.
Xavier Olagne, contratenor
Après des études de chant et de direction de chœurs au CNR de Besançon, il entre au CNSM de Lyon et sort diplômé en direction de chœurs. Actuellement, il est chef de choeur au CRR de Lyon et enseigne la direction de chœurs à l'ENS-LSH de Lyon.
Parallèlement à la direction de chœurs, il mène une activité de chanteur dans différents ensembles comme Musica Nova, Doulce Mémoire ou les Solistes de Lyon.
Thierry Peteau, tenor
Chanteur diplômé du Conservatoire de Toulouse et de la Maîtrise du Centre de Musique Baroque de Versailles, son répertoire va de la musique du XIVe siècle jusqu’à la musique contemporaine. Il a chanté au sein d’ensembles tels qu’Accentus, la Chapelle Royale, Saggitarius, Doulce Mémoire… Il se produit actuellement, en France et en Europe, avec le choeur « Les Élément » (dir. J. Suhubiete) et l’ensemble Musica Nova (dir. L. Kandel) dont il est l’un des membres permanents.
Ce chanteur est aussi comédien et chercheur. Grâce à Nicole Rouillé, il découvre la gestuelle baroque et la prononciation restituée du Français du XVIIe siècle. Ce travail sur l’art oratoire qu’il a entrepris depuis plusieurs années, le conduit à se produire régulièrement pour déclamer sermons, oraisons funèbres ou fables de La Fontaine.
Il enseigne le chant baroque et la déclamation à l’École de Théâtre CRTH de Paris ainsi qu’à l’Université de Tours.
Jeremie Couleau, tenor
Ce jeune chanteur débute sa formation en Musique Ancienne au conservatoire de Toulouse et se perfectionne actuellement avec Julie Hassler et Lucien Kandel. On le retrouve auprès d'ensembles prestigieux spécialisés dans l'interprétation de la musique ancienne tels que Musica Nova, Doulce Mémoire ou encore l'ensemble Scandicus qui lui ont permis de se produire dans de grands festivals (Saintes, Odyssud, Utrecht, Cathédrales en Picardie, Toulouse les Orgues, Thoronet, Sylvanes...). Outre ses activités de chanteur, il est professeur agrégé et chercheur. Il s'occupe notamment des programmes du groupe professionnel Scandicus.
Eric Chopin, Bassus
(Désolée: je n'ai pas trouvé son curriculum Vitae ...)
Joseph Rassam, orgue
Attiré très tôt par la musique, Joseph Rassam a été initié à l'orgue par Michel Chausson, et découvre le clavecin lors d'un concert de Dominique Ferran en 1991. Après avoir bénéficié de l'enseignement aux conservatoires d'Angers puis de St Maur des Fossés dans les classes d'orgue et de clavecin, c'est au CNSMD de lyon que Joseph RASSAM termine brillamment ses études. A l'orgue il se perfectionne avec Jean Boyer et de Michel Bignens pour le répertoire des XVIème et XVIIèmes siècles.
Joseph Rassam se produit régulièrement avec les ensembles Musica Nova, Abendmusik et Jacques Moderne.
Il a crée le spectacle récitatif "Toxiques", un concert théâtrale dansé avec la compagnie "Toujours après Minuit" au Théâtre de la Ville les Abbesses à Paris en 2007.
Titulaire du nouvel orgue Cattiaux d'Amilly, il est également professeur d'orgue et de clavecin de cette même ville. Il y a récemment réalisé un enregistrement discographique consacrée à l'Allemagne du Nord.
... avec la Passion de Hans Memling (1491),
Museum für Kunst und Kulturgedichte, à Lübeck
(détail)
Le Stabat Mater de Josquin Desprez (ici par l'ensemble de la Chapelle Royale):
www.youtube.com/watch?v=3qx_JjPrh5M - 136k -
(La Vierge au pied de la croix, fresque de San Tumasgiu, à Castellu di Rustinu)
Le programme :
Ensemble Musica Nova / Programme 1
Esther Labourdette, superius
Lucien Kandel, contratenor & direction
Xavier Olagne, contratenor
Jérémie Couleau, tenor
Thierry Péteau, tenor
Eric Chopin, bassus
Joseph Rassam, orgue
Josquin Desprez
Pater noster-Ave Maria Voix
Jean de Lublin
Tribulatio et angustia (Josquin) Orgue
Leonhard Kleber
Inter natos mulierum (Josquin)
Ludwig Senfl
Da Jakob Voix
Leonhard Kleber
Mente tota tibi supplicate (Josquin) Orgue
Alexander Agricola
Comme femme déconfortée (Binchois) Orgue
Josquin Desprez
Stabat Mater Voix
Cantus firmus : "Comme femme déconfortée"
Pause
Jean de Lublin
Vita in ligno moritur (Senfl) Orgue
Homo quidam fecit coenam (Senfl)
Ludwig Senfl
Media Vita Voix
Cantus firmus : "In Mitten unsers Lebenszeit"
Fridolin Sicher
Magnificat (Josquin) Orgue
Victimæ paschali laudes/D'un aultre amer -
Sepulchri Christi/De tous biens plaine (Josquin)
Josquin Desprez
Miserere Voix
Ensemble Musica Nova / Programme 2
Esther Labourdette, superius
Lucien Kandel, contratenor & direction
Xavier Olagne, contratenor
Jérémie Couleau, tenor
Thierry Péteau, tenor
Eric Chopin, bassus
Joseph Rassam, orgue
Josquin Desprez
Pater noster-Ave Maria Voix
Antonio de Cabezon
Inviolata (Josquin) Orgue
Josquin Desprez
Tribulatio et angustia Voix
Leonhard Kleber
Mente tota tibi supplicate (Josquin) Orgue
Alexander Agricola
Comme femme déconfortée (Binchois) Orgue
Josquin Desprez
Stabat Mater Voix
Cantus firmus : "Comme femme déconfortée"
Pause
Jean de Lublin
Vita in ligno moritur (Senfl) Orgue
Homo quidam fecit coenam (Senfl)
Ludwig Senfl
Die Sieben Wort Voix
Fridolin Sicher
Victimæ paschali laudes/D'un aultre amer - Orgue
Sepulchri Christi/De tous biens plaine (Josquin)
Josquin Desprez
Miserere Voix
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