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01/10/2009

l'orgue historique de la Collégiale de Speloncato: une demande de classement au titre des Monuments historiques

speloncato buffet blog.jpg
l'orgue Crudeli (1810) de Speloncato
Je transmets ici l'article écrit par notre cher Paul Giuliani à propos de la demande de classement de notre orgue Crudeli:

 

" SPELONCATO.

 

Protection de l'Orgue historique Crudeli.

 

C'est le 26 Mai 2008 que le Conseil Municipal, sur la proposition du Maire, Jean-François Poli, a sollicité le classement de l'orgue historique de la Collégiale Santa Maria Assunta, construit en 1810 par Giovanni Crudeli, suite à une commande passée à son père Giuseppe, et dont le bicentenaire sera fêté dignement au cours de l'été prochain.

 

Cette formalité administrative a justifié la visite que vient d'effectuer Michel Colin, Technicien Conseil du Ministère de la Culture pour les orgues protégées des Monuments Historiques.

 

 

 

(...) Après avoir fait le point du dossier, un transfert sur place lui a permis de redécouvrir les qualités de l'orgue speloncatais qu'il

connaît bien, depuis 10 ans, pour y avoir donné des concerts.

 

La Balagne est exceptionnellement riche en orgues qui méritent tous l'appellation d' "orgues historiques", tant du point de vue archéologique que du point de vue musical et historique. La très grande majorité est de facture italienne et italo-corse.

 

Speloncato a abrité notamment la famille Saladini qui a doté en orgues beaucoup d'églises de notre région et de tribunes en bois galbé polychromes, d'une profonde originalité.

 

 

 

 

Les formalités.

 

Les Communes qui possèdent un orgue, quelque soit son état

et qui désirent le protéger avant tout, voire le restaurer et le mettre en valeur, doivent déposer une simple demande

accompagnée d'une délibération du Conseil Municipal à la

Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC).

 

Les dossiers sont instruits par l'Administration Centrale puis présentés en Commission Nationale des Monuments Historiques. Ces classements ou inscriptions débouchent fréquemment sur une campagne de restauration.

 

Des aides financières sont accordées par la Région et par le Département pour des travaux de réhabilitation ou de restauration.

 

La décision définitive appartient à la Commission Nationale qui s'assure de la confirmation de la volonté de la Collectivité Territoriale avant d'effectuer le classement ou l'inscription à l'inventaire.

 

 

La suite des visites.

 

Après Calenzana, Feliceto et Speloncato, Michel Colin s'est rendu le lendemain à Bonifacio puis à Corbara où des dossiers sont en cours pour des protections par classement ou pour études de travaux.

 

Les récentes Journées Européennes du Patrimoine dont elles

étaient la 26 ème édition ont permis de mettre en valeur les

richesses de nos villes et villages.

Il faut souhaiter que la Protection du Patrimoine soit un objectif

permanent et non pas pour ces seules deux journées."

Paul GIULIANI

 

Le bel orgue Crudeli de Speloncato mérite tous nos soins: restauré en 1992 parAntoine Massoni tragiquement disparu il y a quelques années, il donne aujourd'hui des signes de fatigue qu'il faut impérativement analyser et traiter: le sommier souffre d'un manque de plus en plus évident d'étanchéité (soufflures ...) , ce qui annonce une intervention lourde pour la commune, puisqu'il faut vraisemblablement envisager la dépose de la tuyauterie et une nouvelle restauration du sommier ...

Pour tous ceux qui connaissent un peu la facture d'orgue ... voilà une  facture qui risque d'être salée ... Or cet instrument tient une place importante dans l'histoire de l'orgue corse et il convient de tout mettre en oeuvre pour assurer sa vie sur le long terme. Avis!

 

 

 

 

 

18/09/2009

Journées du Patrimoine 2009: demain matin à la mémoire de Gaspard Domini

A Feliceto, demain matin, nous évoquerons la mémoire du facteur d'orgue  Gaspard DOMINI: je réédite à cette occasion la note du 6/8 2008, écrite après avoir eu le privilège de rencontrer chez lui la présence de cet homme si attachant.
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Gaspard DOMINI, Alger 1905: il meurt quelques jours plus tard, le 7 janvier 1905.
Il était né en 1829 à Massa di Sassarosso

 

Hier j'ai eu le grand bonheur de "rencontrer" chez lui, à FELICETO,  un artisan "organaro" dont j'ai  souvent le plaisir de jouer le dernier orgue, celui de CATTERI (autour de 1902), et dont je connais également les orgues de BARRETALI (1867) et de CAGNANO (1886). Il a également construit l'orgue de l'église du Sacré Coeur de Bastia (1870), aujourd'hui installé au couvent d'Erbalunga et transformé par J. Jenet en 1969.

Il se marie en 1864 avec Marianne Marie Felicité Simonetti, alors une toute jeune fille de 16 ans: un vrai coup de foudre mutuel, semble-t-il, malgré la différence d'âge. et  s'installera à Feliceto: les époux auront huit enfants, six filles et deux garçons, dont un, hélas, mourra à la guerre de 1914.  Seule une fille aura une descendance... J'ai pu rencontrer ses deux petites filles et son arrière petite fille.

Mme Gaspard Domini blog.jpg
Madame Marianne Marie Félicité Domini.
Deux beaux visages énergiques, souriants et empreints de sérénité.
 Son activité de facteur d'orgue et de musicien le conduit à intervenir (cf Rubellin) à la fois comme accordeur et réparateur de pianos, mais aussi d'orgues: Corte, Castifao, Corbara, Bastia, Poretto Brando, Montemaggiore, Zilia...
L'on sait qu'il prend la suite d'Anton Pietro SALADINI, à sa mort en 1863, pour l'entretien de l'orgue de l'église paroissiale St Nicolas de Feliceto, construit par A.P.Saladini en 1839. Gaspard Domini occupe une place particulière dans ce XIXème siècle qui a vu une telle floraison  de constructions d'orgues italiens: avec tout d'abord les Crudeli, les Saladini et les De Ferrari, puis à la fin du siècle avec la firme Agati- Tronci.

Alors que les Agati Tronci produisent de façon intensive dans leurs ateliers de Pistoia ces orgues importants dont on peut apprécier les qualités innovantes à Muro, Corbara, Aregno, Rogliano etc... et qui témoignent de l'évolution du goût musical dans les villages comme dans les villes, Gaspard Domini reste dans la tradition artisanale et villageoise: cet homme au bon visage moustachu et modeste, crée ces beaux instruments chantants et charnus dans sa cave voûtée, fraîche l'été, non loin du pressoir et des tonneaux de vin: sa maison respire le travail des champs autant que la menuiserie et la musique. Ses enfants ont certainement reçu une solide éducation, devenant maîtres d'école:
Gaspard Domini cartes.jpg
...en témoignent les devoirs d'écoliers,  les cartes de géographie, les journaux collés pour l'étanchéité dans ses orgues, comme ici  sous le plafond du petit orgue familial...
Gaspard Domini ensemble blog.jpg
Je connaissais, grâce au livre Sébastien Rubellin, l'existence de ce petit orgue construit en 1876 à l'usage de la famille: tous les enfants avaient appris la musique, orgue et piano... rencontre inespérée avec le petit orgue : émotion de le trouver en aussi bon état, si présent et restaurable, et de l'imaginer sous les doigts de toute la petite famille... Le portrait de Gaspard veille sur l'instrument.
Gaspard Dominiclavier et abrégé.blog.jpg
le clavier et l'abrégé
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le tirage des jeux: 7 registres, dont il manque aujourd'hui des éléments.
Domini Feli tuy bois et métal copie.jpg
les tuyaux...
Gaspard Domini tuyaux blog.jpg
les tuyaux, suite
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quelques outils provenant de l'atelier: la famille, avec l'aide d'Alain SALS, auteur de la restauration des orgues de Gaspard DOMINI à Barretali, Cagnano et Catteri, a pu sauvegarder ces précieux témoins du métier de Gaspard....
Domini tuyaux en vrac.jpg
en vrac, quelques tuyaux dans l'atelier.
Gaspard Domini outils et diapas.jpg
... une histoire de coeur, de mains et de musique: ces objets ont une âme.

On aimerait que le village de Feliceto honore la mémoire de son "organaro", "le faiseur d'orgue", "le Modenais", "l'Italien demeurant à Feliceto" comme il signait... Son tombeau se trouve juste à côté de l'église, pour ceux qui veulent lui dire un bonjour amical...
On aimerait aussi que soit restauré ce petit orgue de famille et qu'il chante à nouveau pour le bien de tous.
Un grand merci aux petites filles et arrière-petite-fille de Gaspard Domini et à l'ami Jean-Pierre Orliac  qui m'ont permis cette belle rencontre.
Oui, merci, Annie, d'avoir évoqué avec tant de tendresse votre grand-mère, fille de Gaspard et Marianne Domini: c'est un petit bout du fil de votre mémoire qui nous rend encore plus proche cette famille attachante...
Domini Famille.jblog pg.jpg

16/09/2009

les Journées du Patrimoine, cuvée 2009

 RECTIFICATIF

  PROGRAMME DES JOURNEES EUROPEENNES du PATRIMOINE 2009.

« UN PATRIMOINE ACCESSIBLE A TOUS »

Programme établi avec la collaboration de l'Association Saladini de Speloncato et des Municipalités de Costa, Feliceto et de Speloncato.

orgue Feliceto 002 derrière autel.jpg

 

 

                

 

SAMEDI 19 SEPTEMBRE 2009.

 

 

Le matin à FELICETO

 

11 h à l'église San Nicolao, PRESENTATION DE L'ORGUE HISTORIQUE SALADINI (1839) présentation de l'orgue Saladini (1839) classé Monument Historique et de la famille des SALADINI père et fils ( ébéniste et facteur d'orgue à Speloncato) et de la figure attachante de Gaspard DOMINI ( facteur d'orgue à Feliceto ) : deux ateliers locaux de facteurs d'orgue,  par Elizabeth Pardon

 

L'après-midi à SPELONCATO

 

15 heures à la Collégiale Santa Maria Assunta : EVOCATION des FIGURES BALANINES CREATRICES de NOTRE PATRIMOINE  par Elizabeth Pardon: où il sera aussi question de transmission des savoirs-faire et des chemins de transhumance...

 

16 heures: COMMEMORATION des 500 ANS de l'Eglise Saint-Michel devenue la Collégiale Santa Maria Assunta .

EXPOSES et PROJECTIONS

                            par François Mariani et Edouard Flach-Malaspina

 

17 heures à la Salle Municipale (1er étage à la Mairie): : CONFERENCE de Jean-Dominique Poli sur

                     Les relations amicales et conflictuelles de Napoléon Bonaparte et de Pascal Paoli.

          

 

18 heures: CONFERENCE de Jean-Pierre Poli

                      Le calvais Laurent Guibega parrain de Napoléon.

                     

 

Le soir à COSTA

 

21 heures: CONCERT d'ORGUE à l'église San Salvatore de Costa avec Francis WENDENBAUM.

costa ensemble avec orgue 1.jpg

 

 

 

DIMANCHE 20 SEPTEMBRE 2009

 

Le matin à SPELONCATO

 

 11 heures: Inauguration du Lavoir communal de 1924, mis en

                sécurité et réhabilité en 2009.

 

11 heures 3O: Vin d'Honneur offert par la Municipalité

                      et l'Association Saladini de Speloncato.

                      Salle Municipale 1er Etage de la Mairie.

 

L'après-midi à FELICETO

 

14 heures 30 : PRESENTATION de l'église San Nicolao avec le concours des amis du patrimoine de Feliceto et de l'Association Saladini .

 

Enfin à SPELONCATO

 

à 18 heures :  CONCERT sur l'orgue historique CRUDELI (1810) avec Francis Wendenbaum et Elizabeth Pardon.  

l'orgue de Speloncato blog.jpg

 

 

RENSEIGNEMENTS: 06 09 09 89 38 et 06 17 94 70 72

 

 

 

13/09/2009

Feliceto: les Journées du Patrimoine

Voici la belle affiche annonçants les Journées du Patrimoine à Feliceto
affiche_journ patrimoine feliceto 2009 copie.jpg

08/09/2009

u stringagliulu di sigolu, de Lisandrina Grimaldi (suite)

( Suite des ) FOLE DI PIAZZA CUMUNA:
U stringagliulu di siggolu de Lisandrina GRIMALDI
(voir les notes précédentes des 3/8 , 5/8, 12/8 2009)
a tuparella Battistina.jpg
( illustration deGhjuvannina Lanzalavi)

 

 

A TUPARELLA BATTISTINA

 

 

 Battistina Tagliarina, figliola d'un artisgianu paghjulaghjolu calzanincu era vana cum'è una zucca è predaghja cum'è a lisciva. E bocchi final Un c'era barba ch'ell'andessi cù e surelluccie à a scola in'è a maestra Pillì cù i so scurzali negri rillivati d'un filet tu rossu o turchinu. Innò! Ella s'appumpava di linu biancu. Un li piacia chè casgiu vechju picurinu o casgiu frescu caprunu. Ci vulia u criccu pè falli ruzzicà qualchi granellu di risu, stantatu cun tantu amore da cumpare Tagliarinu, st'omu di valore, rinumatu ind'è u circundariu.

A so paghjulaghjola era installata ind'è u Tofulu, in faccia à u casale Villanova, in cima di a piazza di a Torra. Sopra à a porta, inzuccata ind'è a petra si lighjia: «Ind'è u Tofulu, paghjole à chì ne vole, stagnarò è ranime, cochje è cuchjarine». A furastera, bramosa di rinnuvillà a so battaria di cucina, ghjunta à l'Annun-ziata, lasciava u ponte di u Saltu à manu diritta è pian pianellu cullava à fassi a so spesa.

A' dui passi, cumpare Bartoldu, artisgianu carbu-naghjolu, più forte chè u pevaru mattu, avia azzin-gatu sottu à u so purtillone à dece vetri un rillogiu di farru battutu, più grande chè quellu di u campanile è issu scrittoghju :

     « Pè fà coce a paghjola

     Noi vindemu carbone

     Ind'è a nostra tupaghjola

     O sottu a figa Narbone

     L'or a a demu di rigalu

     Un ci hè bisognu di ghjallu ».

Cumare Rillogia apria e so porta à tempu à ghjornu è chjamava e tope calzaninche ch'andavanu à empie e so sechje à la funtana di Sant'Antone, locu binadettu da i Dii; induve a vita si passava à chjachjarà, à fragassi pè a tacca o cantà à la ciotta di u sole. A ramina, ammanita da ziu Tagliarinu, sempre pronta à rinfriscà l'ansciaghjolu, guarnia u sichjaghju.

A' u sonu di a viola di cumpare Santu, i topi ballavanu masurche é scurtichje. Ma ghjuntu miziornu, cacciavanu e so meridiane di u stacchinu pè uchjighjà l'ora ghjusta. Mossiu Albertini, dettu «Spaissellu» perché l'avia fattu una grande carriera ind'è l'armata africana, ellu vindia i zuccarami, ghjustu in faccia à u scarparu ziu Bacinu.

U sabatu, zia Tagliarina carcava u so sumere Muvrone di stuvigliami è partia à fà u giru di u cantone, accumpagnata da i so masci. Quandu u tempu si pristava, turcianu à rochju versu Cassanu fin'à Belgudé cu tanti traculini è travindaroli. Strada facendu, pochi i scontri: a prima zia Bacina chì vendia scarpi, poi zia Martinò, ligera cum'è zilevra, lesta cum'è u telefragu ch'era incaricata d'andà à apre e porte di a cappella di Santa Restituta dopu avè sunatu l'Ave Maria in paese. Ghjunta à a piopa, salutava ziu Scopa riccu marcante di spazzule. Un si dispiazzava mai senza a so furtuna allibrata ind'una fronda di ghjineparu é piatta sottu à catacula di Muvrella a so sumirella grisgia. Di landi à e Petrine, scuntrava à Ambrosgiu u ziliacciu nantu à u so cabriulè, carcu insumatu di belle robe chì partia in Calvi. Sculà, a so serva, acciucciata, ripusava e so osse tronche ind'è a seta.

Una mane, Ambrosgiu si tampillava à mezu stradò.

«E’ chì v'accade o Ambrò?

- Un vi pare o zia Tagliarì, sta donna vistuta à te
Falcone, tè Lione è chì hà fattu piantà u mo sumere
incù u so ditu grossu innariulatu, scrilla da poi una
bella stonda ch'e l'aghju tocca ind'è a vigna. Sta
grand' bugiarda!»

E' quella: «Ma toque est dans la vigne!» Una buffulata di ventu scorna boie l'avia scappillata è u so cappellu si n'era vulatu ind'è a ruzeta di Toniu Maria ind'è a vigna suttana. Ci hè vulsutu à fà appellu à i Franciscani d'Alzipratu pè discioglie stu nodu. «M'hà toccu... tira è tocca... è vi ne contu nulla ! »

Una mane, versu trè ore, zia Sculiscia fala in carcera pè lavà u so casgiu. Sintia surnacà ind'una madia casgiaghja. Face pè sullivà u cuparchju eccu chì e madie si mettenu à ballà. Zia Sculiscia, spavintata pè issu valzu stranu si lampa pè u purtillinu ind'è u pozzu di Rafone, mughjendu: «O Lisandrì, O Natà! chì si passa sta mane? Currite tutti à vede i casgi ballarini!» In quattru è trè sette si forma un'accultina ind'è u chjassu. Natale, pè calmà e furie di a mamma li spiegava : « Un hè nulla o ma ! Hé un tarramotu annunziatu eri sera da u sapientone Arunu ! »

- E' quale   stu  lanciafame?  Belli  affari  pô!
Ch'ellu fia a dinga, ch'ellu fia!

Sempre incruchjatu u cuparchju, a casgilante si

Misse à sigunallu. A Battistina piatta li mancava u

rispiru. Corri cuì, corri custì. Un s'hé pussuta francà

da u tagliu. A so vita era appesa à un filu. A ladra

vargugnosa tira un mughju: «Cruda chè voi site!

M’avete tagliatu a coda? Aiò, currite ind'è cumare

Ambrosgia è spiegateli u casu!»

Zia Sculiscia, tutta sturdulita pè issi fatti strani, piglia a stretta di San Barlandinu di u Rusugnulacciu, s'intiscia cù Restituta carca d'urtaglia di u Vivu, disceta à Ambrosgia è voltanu à curà a firita di a tuparella. A mettenu nantu à a scaffa, l'appiciccicanu a so coda eu una chjarula d'ovu è l'annodanu inc'un stringagliulu di sigolu.

«S'è a to coda ùn tene micca, a farè ristagnà da babbitu è dopu sarà sticchita cum'è u sgiò ghjudice. E' quandu u tarramotu s'avvicinarà starè in tupaghjola, hè u locu u più sicuru!» Allora Battistina disse ch'ella un era micca d'accordu, ch'issu ragiunamentu era falsu. Si misse à parlà di u passata pè appughjà i so detti: «In tempu di guerra, quandu e squadre inglese passavanu sopra à Calinzana pè andà à bumbardà l’Italia, c'era un bellu tupone rondulu cum'è un turettu, aiutante sceffu di giandarmaria chì mughjava da antu à l'usciu: «Sauve qui peut!»

A'u colpu, tutti i topi grandi è chjuchi, vechji è zitelli, masci è femine, mezi vistuti, mezi spugliati, scappavanu à bandula rotta pè u Dragone sopra à i Cannoni Suprani. Ghjunti ind'è e Merizaccie, si mittianu à l'aggrondu sottu à u castagnettu, à mezu à e vacche à u merezu; manse è spaurate, un rumina-vanu d'un pelu.

Tuttu parlendu, Battistina s'accunciava, si scuzzulava, pinsendu chì à miziornu ci vulia andà à tavulinassi in famiglia. Dopu centu scuse pè a so ingurdizia è tanti rincrazii pè a cura, Battistina sin'hè ghjunta in casa, ammutulita ma decisa. Lindumane, migliurata è assinnuta, vistuta d'un scurzale negru cum'è tutti i sculari, Battistina era in scola è pinsava: «Eccu i miraculi! Sò digià migliurata! Pensu chì a chjarula di l'ovu pè assanà l'osse hè l'untu di a Maddalena. Rumintatevi o ghjente e piaghe di Ghjesù!»

 

 

HISTOIRE EDIFIANTE DE LA SOURIS BATTISTINE (cuntrapuntu)

SUPERT AKAYAKAHACHTU ( *)

n'était pas encore venu

au village des Trottmenus.

Battistine Tagliarinu,

futile

fille d'un papa dinandier,

grandissait dans ce bon quartier :

on y trouvait un cordonnier

pour remplacer les vieux souliers

usés,

rompus à trotter sur les pierres

comme trottait maman si fière,

sa marchandise en bandoulière,

trottaient les moines en prières,

bien gras,

le marchand de balais radin,

le charbonnier notre voisin,

la fromagère aux ramequins

que Battistine au fin tarin,

en douce,

visitait, esquivant l'école,

rongeant sans autre protocole

de chèvres et brebis l'obole:

notre paresseuse en raffole!

ripailles...

Mais quel est donc ce valdingage

de bols, de formes à fromage?

Maman! la terre déménage!

et prise au piège du tangage,

petite

Battistine à son tour trompée

voit sa mignonne queue tronquée!

Piteuse, d'un blanc d'oeuf soignée,

pois d'une guimpe entortillée,

pensive,

elle retrouve sa maison,

sa queue, l'école, la raison,

apprend sagement ses leçons

et récite moults oraisons,

miracle !

Moralité: mieux qu'arnica,

à queues ou voix perdez, ô rats,

mn bon blanc d'œuf, deux hosannahs,       

c 'est ce qu 'il faut, et puis... basta !                     

Souris...                                                                     

 

* Prononcer « u » ou bien « ou » au choix