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13/06/2009

en Castagniccia avec les Sals

En Castagniccia avec Alain et Michèle SALS
Alain Sals et orgue Piedicroce.jpg
Cette semaine a passé vite et dense: Alain Sals et son épouse étaient en Corse tous ces jours-ci pour faire accords et visites sur les orgues qu'il a eu l'honneur de sauver, comme celui de Piedicroce, le plus ancien (Giogio Spinola 1619, construit pour la Cathédrale Ste Marie de Bastia et transféré par A.P. Saladini à Piedicroce en 1842) et l'un des plus prestigieux  de l'île, comme l'on sait. Le vénérable instrument, malgré ses signes de fatigue (il nécessite un relevage), reste un très bel instrument doté d'une âme, ce qui n'est pas le cas de tous les instruments: A. Sals, lors de sa restauration a réussi à sauver la grande majorité de ses tuyaux, malgré leur état effroyable ( rats et chauve-souris s'en étaient servi de H.L.M., de toilettes publiques et d'aiguisoirs à quenottes) et leur extrême fragilité (des feuilles de cigarettes...). Madame le Maire a évoqué, lors de notre passage, les énormes difficultés financières auxquelles la commune doit faire face actuellement et qui vont d'autant plus retarder les travaux que nécessitent l'ensemble de l'église et son orgue insigne.
Appel à votre générosité pour sauver ce patrimoine exceptionnel! ( s'adresser à la Mairie de Piedicroce)
Lors de cette journée en Castagniccia, après un passage à Verdèse (et son charmant orgue Agati-Tronci), nous avons fait une halte à l'église conventuelle franciscaine de Morosaglia:
orgue de Morosaglia blog.jpg
Cet orgue trône, à l'usage des couvents, au fond du choeur derrière le maître autel. J.L. Loriaut y est intervenu en 2002 pour le débarrasser de ses jalousies de boîte expressive vilainement peints en marronasse , ce qui permet de voir à nouveau le joli décor de sa  façade. Hélas, la tribune menace,  un grand nombre de tuyaux manque... Une date, au fond de la laye, signale que l'orgue a été fait par le "Maestro Saladini Antonio Pietro di Speloncato nel mese di Novembre 1857" . Peut-être découvrera-t-on un jour des éléments qui nous diront si Saladini a réutilisé des éléments d'un orgue plus ancien: il serait étonnant qu'un lieu aussi important que cette église San Francescu de Morosaglia, patrie de Pascal Paoli, n'ait pas été dotée comme tant d'autres églises conventuelles, d'un orgue au XVIIIème siècle... L'église elle même est très intéressante, riche mais passablement en mauvais état:
Morosaglia ensemble choeur.blog.jpg
(l'ensemble du choeur de l'église San Francescu)
Morosaglia, chaire de prêche bl.jpg
Ici, la belle chaire de prêche avec l'emblème des Franciscains (les deux bras croisés du Christ et de St François devant la Croix)
A noter que Pascal Paoli a été baptisé à l'église piévane Santa Riparata: c'est elle que l'on voit au-dessus du village, au hameau Rocca.
"U cuventu" a longtemps abrité  "A SCOLA PAOLI", fondée par le testament de Pascal Paoli: une école réputée  qui a même, dans un passé pas si lointain, accueilli même des anciens de Speloncato...

05/06/2009

Monte Revincu: a Casa di l'Orcu et a Casa di l'Orca

 
Orcu civilisateur
(suite de la note précédente sur Piève):

 Légende de a Casa dell’Orcu et de a Casa di L’Orca, sur le Monte Revincu.

 
 
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(a casa dell'Orcu)

 

Dans ces temps lointains, vivaient dans  sur le Monte Revincu un Orcu ( ogre)  d’une force terrifiante et sa mère. Ils s’étaient construit chacun leur maison en dressant ces lourdes dalles de pierre que vous voyez ici. La plus grande était la demeure de l’Orcu, et un peu plus loin, celle  de la mère, plus petite, avec, pour l’une et l’autre, une vue imprenable sur les alentours et l’ouverture au soleil levant. Soulever ces lourdes pierres était un jeu d'enfant pour l'Orcu.

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(a casa di l'Orca)

L’Orcu, un jeune ogre très curieux des choses de ce monde,  terrorisait tous les pauvres gens de la région, déambulant à grandes enjambées sur les pentes fleuries du Monte Revincu, franchissant à la vitesse de l’éclair les vallons fertiles de l’Agriate, faisant jour après jour sa besogne d’ogre.

 

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Bien des téméraires avaient perdu la vie en essayant de l’attraper : mais sa force était prodigieuse et sa mère rusée arrivait toujours à déjouer toutes les embuscades … Pourtant un jour un jeune berger  - de ceux qui savent attraper les oiseaux tout en gardant leurs troupeaux -  inventa un piège d’un genre nouveau : pendant une nuit obscure d’hiver il déposa silencieusement devant la casa de l’Orcu une énorme et robuste botte en peaux de sanglier ( il en avait fallu 350 pour arriver à coudre quelque chose d’assez grand pour le pied géant de l’ogre : on avait mesuré ses empreinte s… ) enduite de poix à l'intérieur et sur la semelle. Le matin, l'ogre découvrit cette merveille et voulut aussitôt l’essayer : à grand mal il enfila son énorme pied dans l’énorme botte  et se trouva piégé. Les bergers qui s’étaient cachés derrière les rochers  se précipitèrent sur lui pour le tuer. L'ogre les supplia de le laisser vivre, leur faisant cette promesse : " si vous me laisser vivre  je vous promets de vous apprendre le secret de la fabrication du brocciu » ( en ce temps là, les bergers corses ne savaient pas encore fabriquer cette merveille à partir du petit lait de leurs chèvres) :  il leur révéla donc cette divine et mystérieuse recette  dérobée aux dieux. Les bergers, faisant fi de leur marché, voulurent  se débarrasser définitivement de l’ogre qui essaya encore de sauver sa peau en leur promettant –malgré les conseils prudents de sa mère -  de leur apprendre aussi le secret de la fabrication de la cire à partir du dernier petit lait … Peine perdue, les hommes massacrèrent l’ogre et sa mère avant d’avoir obtenu cette dernière révélation : c’est ainsi que s’est transmise à travers les âges la recette du précieux brocciu, tel que vous pouvez encore le déguster à la bonne saison si du moins vous allez le chercher chez les bergers qui se la transmettent de génération en génération depuis la nuit des temps. 

( d'après la légende récoltée par Adrien de Mortillet en 1883, rédigeant un rapport sur les "mégalithes de Corse")

 

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Toujours est-il que là haut vous pouvez encore voir ces coffres à usage funéraire, ces structures rectangulaires conservées dans une végétation généreuse, qui témoignent d'un art de la construction et d'une pratique cultuelle inscrits dans la durée: les fouilles archéologiques ont révélé un matériel lithique et céramique qui semble dater de la fin du Vème millénaire avant notre ère... Association entre l'usage des vivants et l'usage des morts:

 

 
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En espérant que les tirs de la Légion épargneront désormais  ce site fouillé  et désormais protégé par son acquisition par le Conservatoire  du littoral et des espaces lacustres
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Merci, Colette, pour les photos!

 

 

 

31/05/2009

c'est reparti!

eucalyptus et chèvres.jpg
Fin d'après-midi: les eucalyptus repartent (et les chèvres de Germain passent)

08:30 Publié dans famille | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

30/05/2009

SPELUNCATU: l'orgue historique (Balagne)

 
L’orgue historique de la Collégiale Santa Maria Assunta de SPELUNCATU   
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(Photo Tomas Heuer) 
 Historique

Les archives paroissiales nous informent que le 20 septembre 1808 le facteur d’orgue toscan Giuseppe CRUDELI (fils du célèbre facteur installé à Lucca, Michelangelo CRUDELI : 1728/1801), s’engage à construire « un orgue suffisant » pour la Collégiale Santa Maria Assunta de Speluncatu :

« Oggi 20 7bre 1808 in Speloncato

Giuseppe Crudeli si obliga formare un organo sufficiente per la nostra chiesa per la somma di scudi francesi di franchi sei l’uno, cento trenta (…)  ( pour la somme de 130 écus français de 6 francs l’un …)  

Les premières interventions repérables de Giuseppe CRUDELI en Corse sont signées en 1804 sur les orgues de l’église saint Georges d’Algajola et de la Confrérie San Carlu de Monticello. Ce n’est donc pas un inconnu que l’on a appelé pour ce chantier, l’on sait qu’il a, entre autres, aussi entretenu l’orgue de Muro et les orgues de St Jean-Baptiste et de Ste Croix de Bastia.

Pourtant, pour une raison à ce jour inconnue, Giuseppe fait faux-bond et c’est son fils, le tout jeune Giovanni CRUDELI, qui construira et signera l’orgue de la Collégiale en 1810 :

« Giovanni Crudeli di Lucca fece l’anno del Signore 1810 »

Il revient en 1812 pour « arranger les cinq tuyaux principaux de l’orgue, et la construction de la porte du tambour d’entrée si nécessaire pour empêcher le froid, parce que grande ouverte elle menace les prêtres qui doivent y pratiquer le culte » - je rappelle ici que Speluncatu est un beau village médiéval implanté à 550 m d’altitude et que les hivers peuvent y être rudes, parole d’organiste ! -  A cette même époque il construit un petit orgue-armoire pour la chapelle privée d’une famille de notables du village : témoignage non négligeable de la vie sociale, religieuse et musicale d’un village important de Balagne à cette époque…

Spel petit orgue Crudeli blog.jpg
(le petit orgue armoire de Giovanni Crudeli, 1812)

Le sommier porte une date plus ancienne : 1746, et d’autres éléments antérieurs à 1810 sont réutilisés pour ce nouvel orgue, en particulier les portes latérales du buffet, peintes des deux côtés, et qui sont sans doute à l’origine les volets d’un instrument plus petit (photo)

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 Le mystère reste entier : cet orgue de 1746 était-il déjà installé dans cette église Saint Michel qui n’allait pas tarder à recevoir le titre enviable et très honorifique de Collégiale -  demandé en 1749, il sera accordé en 1766, faisant de l’église devenue Santa Maria Assunta l’une des quatre Collégiales de Corse : les autres étant à Corbara, Calenzana et Luri. Est-il nécessaire de souligner que pour ces quatre Collégiales, trois sont situées en Balagne et la quatrième à Luri: signe de prospérité indiscutable...  

Ou bien l'orgue était-il dans l’église du Couvent capucin de Santa Maria di a Pace ? Speluncatu, jusqu’à cette époque, pouvait s’enorgueillir de posséder deux églises paroissiales (fait unique pour un village de Corse) et un Couvent : c’est dire si la communauté regorgeait de religieux, capucins, chanoines, prêtres…

 

Le village ne manquait pas non plus de musiciens de talent, éclos dans les milieux privilégiés des notables, rompus à la pratique musicale et capables de jouer aussi bien la musique savante " de chambre»  que la musique religieuse. Et comme pour le reste de la vie "culturelle", ces musiciens suivent de près l'évolution du goût musical de l'époque, et naturellement encore à cette date, le goût italien malgré le rattachement récent à la France.  Les chantres de l'église soignaient la réputation de Speluncatu bien autant qu'ils travaillaient à la gloire divine: le répertoire des chants polyphonique de Speluncatu est très riche et particulièrement intéressant (avec une tendance au "mode pélerin" qui se retrouve peut-être dans le choix des deux trompettes des anges donnant le sol et le la). Sans parler des nombreux chanteurs et musiciens villageois animant sérénades et autres danseries de fête…Les Corses, on ne le dira jamais assez, sont un peuple musicien.

Toujours est-il qu’en 1749 l’on y chantait les vêpres « au son des instruments » .

Cet engouement pour la musique et pour l'orgue se confirmera au début du siècle suivant avec la construction non seulement de ce magnifique orgue de la collégiale par le jeune Giovanni Crudeli, mais aussi des deux petits orgues privés, l'orgue armoire de G. Crudeli en 1812 dont nous avons parlé plus haut, et l'orgue commode du tout jeune facteur d'orgue Anton Pietro Saladini, en 1825, formé comme son père Anton Giuseppe Saladini au contact des Crudeli ... On peut du reste penser que ce chef-d'oeuvre d'ébénisterie est la création d'Anton Giuseppe.

Notons aussi, et cela n'est pas anodin, que Speloncato, historiquement, s'est trouvé au contact de Lucca (notre ami François Mariani nomme Speloncato: "le village aux soixantes seigneurs", seigneurs qui seraient venus au Moyen-Age de Lucques): les contacts entre la Balagne et la Toscane se trouvent en tous cas confirmés par le choix de facteurs toscans: Marracci, à La Porta, Pagnini, à Muro, Crudeli, à Speloncato...

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Donc, en 1812, l’on va soigner non seulement la santé des prêtres qui officient mais aussi celle de leurs ouailles en construisant ce tambour. Quelques années plus tard, en 1821, cet ébéniste extrêmement renommé du village, Anton Giuseppe SALADINI, signe avec une fierté légitime la magnifique tribune de bois galbé en forme de conque marine, peinte la même année par Grunwaldo GRAFFINI.

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On dit au village que les deux têtes sculptées sous la tribune représentent les deux fils d' Anton Giuseppe Saladini:1377894866.jpg

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  Cette tribune marquera durablement les esprits de son temps par sa majesté et son élégance, faisant de l’ensemble tribune, buffet et orgue un chef-d’œuvre de référence qui inspirera de nombreuses autres réalisations par la suite.

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(les volets fermés: version un peu kitsch du Roi David, peint par Grünwaldo Graffini)

 

 

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(... et la petite Sainte Cécile de Speloncato, peinte par Graffini sur la tribune: elle joue sur un petit orgue qui ressemble grandement à l'orgue armoire de Crudeli de 1812 - voir plus haut)

   -         En 1863, Victor MARCUCCI, artisan polyvalent et qui se présente comme "Maître Encyclopédique en de nombreuses choses » (!) signe un tuyau de façade. Ce personnage étonnant a pris le temps d’écrire « trois cents livres » pour démontrer passionnément sa grande découverte : oui, c’est bien le Soleil qui tourne autour de la Terre , et non l’inverse, contrairement à ce que veulent nous faire croire des pseudos scientifiques… preuves et observations en montagne à l’appui. Il se plaint amèrement que son travail n’a pas été admis à l’exposition universelle de Paris en 1900… (cf : l’orgue corse, de Sébastien Rubellin) C’était par ailleurs un excellent ébéniste doublé d’un bon musicien : il a construit un délicieux petit harmonium en 1880, restauré et  en bon état de marche au village.

-         En 1905, Antonio de FERRARI, dernier représentant d’une famille d’ « organari » venus de Ligurie, installé à Pigna, signe une réparation importante, remplaçant la vieille soufflerie à soufflets cunéiformes par une nouvelle « machine pneumatique carrée ».

-         En mai-juin 1943, Claude HERMELIN, facteur d’orgue actif en Corse entre 1943 et 1954, réparant et entretenant dans des conditions difficiles de nombreux instruments sur l’île à une époque peu favorable au patrimoine suite à la guerre, va effectuer des travaux sur l’orgue. Il reconstruit le pédalier, recoupe les tuyaux pour les mettre au goût du jour, remet l’instrument en état de servir.

- L’orgue cesse de parler après la guerre, comme bien d’autres sur l’île. Les années passent. Les orgues de Corse souffrent d’abandon jusqu’au jour (1963) où a lieu une première résurrection, la restauration à l‘identique par Formentelli du petit orgue historique de La Porta … Un nouveau souffle va revivifier ce beau patrimoine oublié des orgues de Corse : Speluncatu à son tour se mobilise autour de son instrument et, en 1991, Antoine MASSONI va travailler, lors de sa restauration, à restituer la personnalité de l’orgue Crudeli de 1810 : il remplace la soufflerie à lanterne d’Antonio de Ferrari par deux soufflets cunéiformes de Saladini, datés de 1840 et retrouvés à Pigna.

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 Il redonne à l’orgue son ancienne registration, son pédalier de huit notes, ses accessoires (rossignol et trombe dell’angelo)…

A présent l’orgue est aux bons soins de Jean-François MUNO, depuis la disparition brutale d’Antoine Massoni. Actuellement il "revisite" (euphémisme!) le jeu des trompettes.

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COMPOSITION

Principale, Ottava, Quintina (Quinta sopra l’ottava), Quinta decima, Decima nona, Vigesima seconda, Vigesima sesta, Vigesima nona.

Flauto dolce, Nazardo, Cornetto nei soprani (3 rangs), Cornetto nei bassi (2 rangs), Trombe nei Soprani, Trombe nei bassi, Voce umana.

Deux « trombe dell’angelo » donnant un sol et un la ;

Un tamburu et un rossignol.

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1933249543.jpg( ici le mécanisme du rossignol)

 

Clavier de 45 notes (DO –DO5), octave courte. A noter la largeur exceptionnelle ( 2,30 cm en moyenne) des touches du clavier. (Marcel Perez disait à ce propos qu’à Speloncato, il «  jouait  en charentaises » !). Placage des touches en buis et ébène.

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Pédalier de 8 notes à octave courte. Contrabassi 16’ et Bassi 8’ obligés. Les trois dernières notes font sonner les trombe dell'angelo (sol et la). Entre ces deux touches, celle qui appelle le Tamburo (deux tuyaux désaccordés en do)

DIAPASON : 437 HZ (à 25°)

TEMPERAMENT : mésotonique.

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CONTACTS : la mairie de Speloncato (04 95 61 59  00)

et l’organiste titulaire: Elizabeth PARDON ( 04 95 61 34 85), qui facilite autant qu'elle peut l'accès à l'instrument pour les organistes de passage...

Email : elizabethpardon@orange.fr

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Depuis le 15 Août 1991, jour de sa bénédiction par le curé Gérard Squarccioni et du premier  récital donné par Maria Cecilia Farina (qui eut la charge insigne de faire redécouvrir leur instrument aux gens de Speloncato dans une église comble comme jamais: une fête mémorable!) , l’orgue n’a cessé de jouer en concert chaque année, recevant des organistes de grand talent : M.C. Farina  S.Vartolo, M. Perez, J. Beraza, V. Loriaut, E. Baillot, G. Harlé, J. Martin Moro, U. Forni, M. Chapuis, M.H. Geispieler, S. Rodi, C. Glaenzer, B. Dercksen, P. Brezard, S. Rodi… et des ensembles qui se sont épanouis dans la belle accoustique de l’église : Arabesco Stravagante, Cimbalata Accademia…

 

Cet orgue est régulièrement servi en situation liturgique. Il sert de support à la formation musicale pour de jeunes enfants du village. Il fait aussi partie des visites de "LA MONTAGNE DES ORGUES" au cours desquelles on l'entendra sonner.

 

Nous ne remercierons jamais assez Sébastien RUBELLIN à qui l'on doit ce travail magnifique: "L'ORGUE CORSE de 1557 à 1963" (éditions Alain Piazzola).

Une pensée amicale pour Antoine MASSONI, disparu prématurément au printemps 2003.

 

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En annexe, cette courte note sur la famille des Saladini:

 

 

Une  famille d'organiers à SPELONCATO:

les SALADINI

 

Anton Giuseppe SALADINI  nous est connu en qualité de « falegname » : Né en 1763 à Speloncato, il devient rapidement un artisan émérite et complet. En 1794 il fait une « garde-robe » pour la sacristie de Palasca et parmi les meubles qu’il a réalisés, on peut encore aujourd’hui voir celui de la sacristie de St-Nicolas de Feliceto, qu’il signe sur la corniche : ANT.JOSEPH SALADINI SPEL.AN. MDCCCXXI

En 1798 il travaille à la construction du buffet de l'orgue  de Muro, de Tomaso Pagnini, un facteur d'orgue lucquois: c'est probablement sa première approche du monde de l'orgue.

En 1810 il assiste à la construction de l’orgue de son village par le jeune facteur d’orgue Giovanni CRUDELI : il signe  avec quelque fierté en 1821 la tribune de ce bel orgue … Ce contact avec les CRUDELI, père et fils, semble déterminant pour son avenir et trace aussi celui de son jeune fils, Anton PIETRO qui signe à son tour en 1825 un petit orgue-commode : un véritable chef-d’œuvre de marqueterie.

Le goût de l’ébénisterie n’a jamais quitté la famille et nombre des descendants des Saladini continueront d’exercer ce don. En revanche Anton Giuseppe et Anton Pietro Saladini seront les seuls corses de cette époque à laisser leur nom dans l’histoire de la facture d’orgue de l’île. On peut admirer en Balagne plusieurs de ces belles tribunes en bois galbé : Pioggiola (1814), Speloncato (1821), Zilia (1831), Palasca (1833), Feliceto (1839) ...

L'atelier des Saladini jouxtait l'église, et l'on est étonné de l'exiguïté de l'espace où furent construits ces beaux instruments: la preuve, s'il en était besoin, que nous sommes là dans le monde modeste de l'artisanat. Modeste ... et fier de l'être!

signature Saladini SPE.jpg

 
 

 (la signature ostensible d'un artisan fier de son ouvrage!)

Avec Fernando Pessoa, une ode retrouvée

 Nul, dans la vaste forêt religieuse

Du monde innombrable, ne voit finalement

Le dieu de son savoir.

Seul ce que la brise emporte est ouï dans la brise.

Paillier Casta.jpg

Amour, divinités, tout ce que nous pensons

Passe, car nous passons.

(Poèmes païens, Fernando PESSOA)

09:41 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |