17/09/2014
Journées du Patrimoine: patrimoine culturel, patrimoine naturel ...
Pour ce cru 2014, je serai quant à moi présente:
Samedi 20 Septembre:
- 10 h Inauguration de la chapelle Santa Maria di Furani, restaurée cette année et dont on pourra admirer les fresques (XV° s.)dégagées et restaurées par l'atelier de Vittoria Giatoso et Sandra Roca Rey: voir la note de ce printemps:
Rencontre des fresques de la chapelle Santa Maria di Furiani
elizabethpardon.hautetfort.com/.../decouverte-des-fresques-en-cours-de-r...
- 15 h Visite de la belle chapelle à double absides jumelles de Santa Cristina de Valle di Campuloru et de ses fresques (1473 ) restaurées en 2009 par l'atelier Hevrard , voir la note:
Visages de Santa Cristina di Valle di Campuloru - elizabeth ...
elizabethpardon.hautetfort.com/.../santa-cristina-di-valle-di-campuloru.ht...
- 17 h Visite de l'église Sant' Erasmu de Cervione et petit concert sur le petit orgue anonyme (XVIII °s .)
- 18 h 30 Visite du centre d'écho-tourisme "U Paesolu di a Suvera a u Ventu": un engagement écologique avec les amis Pascale Tourrenc et Gilles Vandernoot ...
Eco tourisme Corse U PAESOLU DI A SUVERA A U VENTU
www.ecotourismecorse.com/quisommesnous.html
Dimanche 21 Septembre
- 10 h église San Tumasgiu: présentation d'un tableau nouvellement restauré (San Giovanni) et petit concert sur l'orgue Lazari (1761) ...
20:06 Publié dans fresques de corse, Journées du Patrimoine | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
01/05/2014
Echos de la journée sepolcri en Castagniccia du 18/4/2014
En écho des sepolcri du Rustinu et de Castagniccia
ce Vendredi Saint 18 avril 2014
à l'attention des amis qui partagèrent
cette belle " journée des sepolcri" et de ceux qui ne purent venir
FRASSU, église St Côme et St Damien
Nous commençons cette journée lumineuse avec la rencontre de la petite église Saints Côme et Damien de Frassu qui, cet été 2013, était encore en travaux sous ses échafaudages . Des travaux qui ont permis de dégager ce qui reste des murs romans avec leurs belles dalles de revêtement. Je rappelle que Frassu n'a été rattaché à la commune de Pastureccia di Rustinu que le 14/04/1857, formant ainsi, avec les communautés des hameaux de Gratte et Casa Pitti la commune de Castellu di Rustinu.
Au-dessus de la porte d'entrée, et remplaçant le tympan roman initial, cet énigmatique blason de stuc (photo prise avant la restauration de la façade) datant probablement du XVIII°s. : un chapeau d'évêque à trois rangées de pompons surmonte la tiare papale, la crosse et les clés de St Pierre, ainsi deux palmes de martyres (St Côme et St Damien?). Ce blason date peut-être de l'époque où fut agrandie et modifiée l'église romane, avec en particulier la construction côté sud d'une deuxième nef dotée d'une porte et communiquant avec l'église: des objets tels que bâtons de procession et bannières pourraient témoigner en faveur d'un espace dédié à la confrérie de Frassu.
Ce vendredi nous avions parmi nous notre amie Bernadette Conrad . Outre sa parfaite connaissance des plantes, en digne fille de Marcelle Conrad, la grande dame de la botanique corse (cf la publication par Bernadette Conrad de la nouvelle édition des "Promenades en Corse parmi ses fleurs et ses forêts" de Marcelle Conrad:
une maison des abeilles,
à l'intérieur de la maison, ces sortes de niches percées d'un orifice,
communiquant, à l'extérieur, avec la piste d'envol des abeilles ...
Pour en savoir plus sur ces aménagements, vous pouvez consulter par
exemple ce site:
http://www.itarkeo.com/murs_abeilles.php
***
Revenons à nos sepolcri.
et celui de droite
Notre peintre anonyme du XIX° s. montre un talent certain dans l'expression de ces deux visages, beaucoup moins caricaturaux que de coutume.
A-t-il portraituré des habitants de Frassu ?
Toujours est-il qu'ici ces deux gardes n'ont pas cette férocité "mauresque" que l'on peut voir ailleurs,
je trouve même leur visage empreint d'une certaine humanité et d'un zeste de mélancolie.
au centre , au-dessus de l'ouverture, l'invitation à l'adoration du Saint Sacrement.
et, dans l'arc triomphal qui ferme la chapelle, la représentations des Arma Christi , les instruments de la Passion déclinés en bouquet: lance, échelle, éponge imprégnée de vinaigre, marteau, clous, tenailles, roseau, colonne, voile de Véronique, coq ... tout est dit!
sur le voile de Véronique (qui tient du linceul), le beau visage du Christ, les yeux clos, couronné d'épine.
et, pris sur le vif dans la basse-cour voisine, un coq vigoureux donne le LA aux larmes de St Pierre.
***
La fresque de la Passion
à San Tumasgiu di Pastureccia
(fin XV°/début XVI° s.)
Pour l'ensemble de la chapelle, voir les notes depuis 2011:
Une bonne surprise nous attend : après de longs mois de léthargie pendant lesquels la pluie a continué de ruisseler sur les fresques, les choses semblent enfin bouger : on a installé les échafaudages qui présagent une prochaine action de mise hors d'eau du toit. L'ami Toussaint Quilici m'apprend qu'on a finalement renoncé à pratiquer des fouilles archéologiques dont le montant étaient exorbitant et dont le projet retardait, malgré l'urgence et ce depuis de longs mois, la restauration de San Tumasgiu.
L'espoir renait. En revanche la chapelle ne sera plus visitable avant quelque temps, aujourd'hui les fresques sont bâchées en attendant la réfection du toit. Un nouvel appel d'offres devrait avoir lieu pour le programme de restauration des fresques. On a beaucoup perdu en cinquante années d'intempéries et d'incurie : il serait intéressant de savoir si de vieilles photos des années 60 existent encore qui pourraient témoigner de détails aujourd'hui disparus.
Pour le plaisir, un nouveau regard sur "la bande dessinée" de la Passion,
réalisée sur le mur nord de la chapelle, et qu'il faut lire depuis le haut à
droite vers la gauche, puis de la gauche vers la droite.
Tout d'abord, la dernière Cène, avec les visages animés des apôtres.
Ce que je vois:
en haut à droite, le jeune Saint Jean se penche, la main sur l'épaule de celui qui me semble bien être Jésus. Les mains parlent aussi clairement que les mots: "Ce n'est pas moi", disent, incrédules, celles des apôtres du bas, en réponse l'annonce faite par le Christ :
"En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera"
"Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait. Un de ses disciples, celui que Jésus aimait, se trouvait à table tout contre Jésus; Simon-Pierre lui fait signe et lui dit: "Demande de qui il parle." Celui-ci, se penchant alors vers la poitrine de Jésus, lui dit: " Seigneur, qui est-ce? " (...)
Evangile selon Saint Jean
"Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani, et Jésus dit à ses disciples: "Restez ici tandis que je prierai." Puis il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à ressentir effroi et angoisse. Et il leur dit: "Mon âme est triste à en mourir; demeurez ici et veillez." Etant allé un peu plus loin, il se prosterna contre terre et il priait pour que cette heure passât loin de lui. Et il disait "Abba (Père!) tout t'est possible éloigne de moi cette coupe; cependant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux!". Il revient et les trouve en train de dormir . (...)"
Evangile selon Saint Marc.
On peut reconstituer mentalement une partie de la lacune: sur la droite, un ange tendait peut-être un calice à Jésus.
le visage de Jésus
le visage de Jacques ?
Celui, endormi, de Pierre
On a perdu celui de Jean, effacé, entre Pierre et Jésus
l'arrestation de Jésus: il me semble que l'on assiste au baiser de Judas
la comparution de Jésus devant Caïphe, le Grand-Prêtre (vêtu de jaune) du Sanhédrin
la flagellation
Visage du Christ flagellé
la crucifixion:
"Stabbat Mater Dolorosa
Juxta Crucem lacrymosa
Dum pendebat Filius"
le Christ en croix
le visage de la Vierge
au-dessus de la crucifixion un écrit
qui reste à déchiffrer
enfin, sur le pied droit de l'arc triomphal,
ce dernier visage :
" Ecce Homo"
***
Eglise Santa Maria de Castellu di Rustinu
le sepolcru:
ce que vous n'avez pas vu ... à retrouver sur la note :
(à suivre! dès que je peux, pour le reste de la journée ...)
17:00 Publié dans chapelle San Tumasgiu di Pastureccia, chapelles romanes corses, fresques de corse, ruchers anciens de corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frassu, castellu di rustinu, pastureccia, sepolcri de corse | Facebook |
17/04/2014
Rencontre des fresques de la chapelle Santa Maria di Furiani
A la rencontre des fresques (XV° s.)
redécouvertes lors de la restauration de la chapelle Santa Maria di Furiani,
piévanie d'Orto, diocèse de Mariana
(troisième tranche du programme de restauration des chapelles à fresques de Corse)
ce dimanche 13 avril 2014 et en avant-première ...
(privilège accordé par les restauratrices italiennes Sandra Roca Rey et Vittoria Giartosio )
Cette chapelle fait actuellement et depuis le mois de juin 2013 l'objet d'une restauration comportant les murs, la couverture de teghje, l'étanchéité et les fresques, sous l'autorité de l'architecte du Patrimoine Jean_Manuel Paoli :
La restauration des fresques de Santa Maria di Furiani a été confiée au Gruppo Giartosio, atelier composé pour cette occasion de 4 personnes: Vittoria Giartosio, mandataire avec Sandra Roca Rey et Donatella Buttiglione co-traitantes, restauratrices des peintures murales et Yves Lutet, co-traitant, restaurateur des supports.
portant sur la toiture, l’extérieur, l’étanchéité et les fresques.
Je fais cette visite en ce dimanche 13 avril 2014 nuageux, sur l'invitation chaleureuse des deux restauratrices italiennes des fresques (atelier du Gruppo Giartosio, qui avait déjà réalisé la restauration des fresques de San Pantaleu di Gavignanu).Vittoria Giartosio et Sandra Roca Rey, souhaitent partager avec moi la joie de leurs découvertes: la mise à jour d'un ensemble de fresques jusqu'alors occultées par un badigeon de lait de chaux - dont on ne connaissait qu'une infime partie (deux têtes d'apôtres: San Filippu et San Taddeu), et dont on a, hélas aussi, perdu à jamais certains éléments, détruits parfois stupidement par piquetage, m'a-t-on dit, "pour retrouver la pierre nue" (eh oui!) ...
Ecoutons Geneviève Moracchini-Mazel dans son ouvrage Les églises romanes de Corse , publié à Paris en 1967 avec le concours du C.N.R.S.:
"L'antique chapelle Santa Maria de Furiani, qui existe toujours bien conservée mais isolée dans la montagne au-dessus du village, était la piévanie d'Orto. (...) On accède à cette chapelle en trente minutes de marche, en empruntant un sentier [je signale qu'on le trouvera au niveau du cimetière du village de Furiani: ne cherchez pas y aller en voiture! E.P.] qui va de Furiani à Biguglia. Elle est superbement placée à flanc de montagne en surplomb sur la plaine et l'étang de Biguglia" (p. 430)
" Nous ne savons pas de façon sûre si l'église elle-même appartenait au monastère de la Gorgone, mais nous savons que tous les revenus qu'elle possédait avaient été offerts à celui-ci en 1150 par Pierre, évêque de Mariana qui, disait-il, avait fait fait ce geste en signe de reconnaissance (...) (ibidem)
"En outre, les constructions que l'on peut voir encore près de l'église seraient, selon la tradition orale, les ruines d'un ermitage; une source voisine porte le nom de fontana ai monaci. Il n'est donc pas impossible que le monastère de la Gorgone y ait entretenu soit un ermite, soit quelques frères." (ibidem)
C'est une belle chapelle à nef unique,
(fenêtre meurtrière façade Sud)
(porte latérale de la façade Sud)
" Les deux portes , à l'Ouest et au Sud, sont surmontées d'un simple linteau et d'une archivolte monolithe sans décor encadrant un tympan nu." (ibidem)
avec son abside bien orientée à l'Est.
Ecoutons à nouveau G. Moracchini-Mazel:
"Il faut distinguer , croyons-nous, deux époques (...) . Toute la partie orientale avec l'abside ainsi que la façade occidentale appartiennent à un premier sanctuaire que nous supposons bien ancien: vers le IX° s. peut-être. Nous y retrouvons de petites pierres quadrangulaires,avec quelques dalles plus importantes aux angles. (...) (ibidem)
" L'étroite fenêtre meurtrière comporte une petite archivolte échancrée en arc brisé et décorée d'un simple trait gravé" (ibidem)
Une chapelle, en cet fin d' après-midi d'avril, qui semble fleurir dans la belle fabrique de son pré (comme aurait dit l'ami Francis Ponge), où, pour prendre la photo de l'abside, l'on s'enfonce voluptueusement à mi-jambes au milieu de trèfles, de bourraches , pois de senteur, jeunes chardons, dans toute la généreuse impatience du printemps ...
la fenêtre meurtrière de la façade Nord,
elle aussi décorée sobrement d'un double trait gravé
La porte ouverte invite à la découverte
Les fresques découvertes par Sandra et Vittoria
en quelques images, prises depuis les échafaudages. Il y aura des lacunes, faute de recul ou de visibilité, mais je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager dès à présent cette rencontre.
Sandra et Vittoria contemplent leur royaume du moment : le métier de restaurateur, en plus des connaissances et des qualités artistiques, requiert souplesse, endurance (au froid en particulier!), et résistance au vertige ...
" A l'intérieur, on a ajouté tardivement de bizarres arcs diaphragmes pour soutenir la charpente et la vieille toiture de teghie" (ibidem)
J'avoue que ces arcs, dont je ne conteste pas l'utilité, défigurent passablement la nef ...
grimper n'est pas une sinécure, mais une fois là-haut ...
Merveille!
Le Christ Pantocrator
Sandra et Vittoria ont vu apparaître peu peu l'ensemble du magnifique décor de l'abside : le Christ Pantocrator entouré des quatre figures du Tétramorphe.
Le Christ, confortablement installé sur un trône garni de jolis coussins, bénit comme à l'accoutumée de sa main droite et présente dans sa main gauche le Livre ouvert,
sur lequel apparaissent en lettres gothiques l'éternel message: "EGO SUM LUX MUNDI ET VIA VERITAS ET VITA". Un Livre qui, cette fois, ne repose pas sur ses genoux, mais est brandi à bout de bras.
Derrière la figure majestueuse du Christ bénissant, le dossier du Trône se transforme en représentation détaillée et étonnante de la Jérusalem Céleste : une vision exceptionnelle dans l'iconographie habituelle!
Nez bien dessiné, lèvres serrées sous une fine moustache, barbe courte, interrogation d'un regard mélancolique dans ses yeux immenses: le Christ semble sonder la folie de ce monde qu'il bénit.
***
Le Tétramorphe
Entourant le Christ en majesté, les quatre figures ailées symbolisant les quatre évangélistes: l'Aigle de St Jean, le Lion de St Marc, l'Homme de St Matthieu, et le Taureau de St Luc. Ici, le Lion et le Taureau, curieusement enclos dans un cadre blanc souligné d'ocre rouge, se répartissent l'étage inférieur, tandis que l'Aigle et l'Homme occupent l'espace supérieur, de part et d'autre du " trône- Jérusalem". Ces quatre figures gardent et transmettent le Livre.
A la droite du Christ, l'Aigle, allégorie de l'élévation spirituelle de l'Evangile de St Jean;
à sa gauche, l'Homme, allégorie de l'humanité du Christ: un Homme ici curieusement accroupi, fesses au sol, et humble: St Matthieu commence son évangile avec l'ancrage généalogique de l'homme Jésus - " Livre de la génération de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham ( ...)" .
Le Taureau de St Luc: allégorie du sacrifice du Christ et de son rôle de prêtre - l'évangile de St Luc commence par l'évocation du sacrifice du prêtre Zacharie, futur père de St Jean-Baptiste -
On remarquera le joli décor en pochoir de l'auréoleSous l'Aigle de St Jean, le Lion de St Marc qui symbolise à la fois la royauté du Christ mais aussi le rugissement du lion dans le désert: " Voix de celui qui crie dans le désert: Préparez la voie du Seigneur; aplanissez ses sentiers" .
***
Les apôtres
Sous la représentation du Christ en majesté et du Tétramorphe, devait prendre place la série des apôtres, dont il ne reste , hélas que peu d'éléments.
Avant la restauration l'on ne pouvait distinguer clairement que ces deux têtes d'apôtres, San Taddeu et San Filippu, décrites par Joseph Orsolini (dans son précieux et sensible ouvrage: l'Art de la fresque en Corse de 1450 à 1520 - publié en 1990):
" Nous y rencontrons deux têtes d'apôtres (Saint Philippe et Saint Taddée) assez facilement reconnaissables, possédant, malgré un léger effet estompé, de très beaux coloris aux chaudes nuances: ocre rouge, cinabre, rose, ocre jaune, jaune clair sur fond bleu.
Tournés l'un vers l'autre, sans réellement se regarder, les deux apôtres représentés semblent adopter l'attitude d'une profonde méditation."
L'artiste a pris soin de donner de la vie au pâle visage des apôtres, par une jolie touche de fard ocre rouge sur les pommettes et sur les lèvres ... Visages doux et ronds, méditatifs et compatissants, oui, aux paupières bien dessinées.
(San Taddeu)
(San Filippu)
Non loin de là, à côté de la fenêtre meurtrière, les restauratrices ont fait apparaître le corps de St Jean, à défaut de retrouver son visage, perdu à jamais. Un traitement très moderne des plis de son vêtement: l'artiste a le sens du décor et des volumes simplifiés.
Saint Jean tient le calame de sa main droite, prêt à rédiger l'évangile et garde le Livre dans son autre main, décoré d'un petit coup de pochoir à fleurettes pour faire joli ... Il me semble que je les vois faire!
Plus à droite de l'autre côté de l'abside, l'on distingue les jambes de St Barthélémy, reconnaissable à son corps d'écorché vif: l'on aperçoit la peau de sa main qui pend. Et toujours ce décor de fleurettes au pochoir ...
L'artiste a pris soin de placer des "étiquettes" au-dessus de ses personnages, comme ici pour Bartulumeu, Bertolom ...,
toujours soigneusement écrites en lettres gothiques,
comme ici pour ce qui semble être Sta Caterina ( Catherine d'Alexandrie), et dont il ne reste plus que le visage estompé.
***
L'Annonciation
Dans les écoinçons de l'arc triomphal, le plus souvent dévolu à la représentation de l'Annonciation, nous avons perdu à jamais l'archange Gabriel. Heureusement Sandra et Vittoria ont pu mettre à jour cette merveilleuse figure de Marie, dans son encadrement joliment décoré,
agenouillée devant son prie-dieu, dans sa chambre bien close aux tentures rouges, habillée de sa robe rouge (insigne à la fois de sa royauté et de son humanité), également ornée de fleurettes, voilée et revêtue du manteau céleste,
elle reçoit, les bras grand ouverts, le message de l'Ange.
Un bien beau visage rond de paysanne, réservé mais sans crainte ni fausse pudeur.
***
Mur Nord : la Crucifixion
On imagine sans peine la joie des restauratrices lorsqu'elles ont dégagé, sous le badigeon de lait de chaux, et sur le mur Nord, cette très belle Crucifixion. Je referai ces photos après le départ des échafaudages qui empêchaient une vision d'ensemble, mais voyez déjà:
le Christ mort en croix, les yeux clos.
Son sang jaillit de ses plaies,
recueilli dans des calices par deux anges
l'ange de droite recueille et adore
et l'ange de gauche, main sur la poitrine, exprime aussi amour et compassion
sous lui, la Vierge.
Au pied de la croix, les trois présences douloureuses de Marie,
Marie-Madeleine et Jean.
Marie, bien que très effacée, laisse paraître son immense chagrin, sa main crispée sur la joue :
" Stabat Mater Dolorosa,
Juxta Crucem lacrymosa,
Dum pendebat Filius "
De l'autre côté au pied de la croix, St Jean, prostré, à bout de forces, prie.
Enfin, au bout des longues jambes musclées (Jésus était un marcheur!) l'aimante Marie-Madeleine, agenouillée, baise les pieds du Christ, ces pieds qu'elle avait naguère baignés de parfum, essuyés de sa longue chevelure en offrande éperdue d'amour, ces pieds aujourd'hui suppliciés. Magnifique !
Une date:
MCCCC ...
C'est toujours un cadeau de retrouver une telle inscription, même lacunaire. Parmi les fresques datées de ce XV° siècle, il faudrait comparer celles-ci, en particulier, avec les fresques de San Nicolau di Sermanu (entre 1450 et 1458, d'après Joseph Orsolini), celles d'Aregnu (1448 et 1458), celles, un peu plus tardives de Valle di Campuloru (1473), ou du trop peu qui nous reste, hélas, de San Michele di Muratu ...
Merci à Sandra
et à Vittoria
de m'avoir accueillie ici, et permis de découvrir avec elles ces fresques inespérées et si attachantes. Je reviendrai compléter et refaire ces photos lorsque tout sera fini et que la chapelle sera débarrassée de ses échafaudages ...
( à suivre!)
18:32 Publié dans fresques de corse, Furiani | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chapelle santa maria di furiani, fresques furiani, christ pantocrator, tétramorphe, stabat mater dolorosa | Facebook |
29/10/2013
Une journée dans le Boziu et le Mercuriu, jeudi 31 Octobre
Jeudi 31 Octobre, l'Association Saladini propose
une journée de découverte
des chapelles à fresques et églises baroques des pieve du Boziu et du Mercurio:
(Favallelu, église santa Maria Assunta: Saint Matthieu)
L'occasion de rencontrer, par d'étroites petites routes de montagne cette région attachante et riche de patrimoine: au programme de cette journée, la chapelle Santa Maria Assunta et son décor de fresques (fin XV°) à Favallelu, l'église conventuelle d'Alando,
(le Christ et Saint Jean-Baptiste, à San Nicolau de Sermanu)
la chapelle San Nicolau et ses fresques à Sermanu (entre 1450 et 1458),
l'église San Pietro et la chapelle romane San Michele de Castellare di Mercuriu, enfin l'église Santa Lucia à Santa Lucia di Mercurio...
Rendez-vous très matinal à 7H30 sur le parking de la gare de PONTE LECCIA.
Prévoir son pique-nique et des chaussures qui tiennent aux pieds.
Renseignements: 06 17 94 70 72
(détail du sepolcru de Francescu Carli à Santa Lucia di Mercurio)
18:48 Publié dans balades en Corse, chapelles romanes corses, découverte du patrimoine en Corse, fresques de corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boziu, favallelu, sermanu, alando, castellare di mercurio, santa lucia di mercurio | Facebook |
20/10/2013
Visages de Santa Cristina di Valle di Campuloru
12:08 Publié dans art roman, chapelles romanes corses, fresques de corse, histoire de l'art, patrimoine des chapelles à fresques en Corse, spiritualité, symbolique romane | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : santa cristina, valle di campuloru, fresques, corse, patrimoine humain, visages, humanité, cesar brandi, michel hebrard, severine haberer, entreprise noémi, saint michel arcange, saint gabriel | Facebook |