Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/02/2016

Où l'Enfer de Dante s'invite à San Tumasgiu di Pastureccia

 

Une découverte majeure

à San Tumasgiu di Pastureccia:

sur le mur sud ,

la fresque de l'Enfer nous révèle un message jusqu'ici ignoré:

..."Per me si va nella città dolente"...

San Tumasgiu mur sud copie.jpg

La chapelle San Tumasgiu di Pastureccia, à Castellu di Rustinu, bien connue des amateurs de fresques en Corse, montre la seule scène d'Enfer (ou de Purgatoire infernalisé ?) à notre connaissance sur l'île. Un Enfer peint sur le mur sud de la chapelle et qui jouxte la représentation de six saints protecteurs, Marie-Madeleine et François, Lucie et St Antoine Abbé,  Catherine d'Alexandrie et Jean-Baptiste.

La chapelle ne va pas bien et attend désespérément depuis trop longtemps sa restauration. Le toit a été enfin refait et ne fuit plus, mais de nombreuses années ont laissé les fresques lessivées par le ruissellement des pluies parfois torrentielles: espérons qu'enfin prochainement se décidera et se réalisera enfin le sauvetage de cet ensemble exceptionnel ...

Un débat agite tous ceux qui fréquentent San Tumasgiu s'agit-il d'une représentation de l'Enfer ou du Purgatoire  ? La question se pose car les âmes condamnées aux tourments ne semblent pas toujours bien affectées par leur peine.

chaudrons garnis.jpg

 Dans  la partie basse de la scène, des chaudrons où mijotent les âmes bien au chaud et que touillent méchamment les diables de service: ces âmes ne semblent pas vraiment désespérées et attendent plutôt  patiemment la fin de leur passage en cuisine .

Ne serait-ce pas plutôt une vision du Purgatoire ? Il est plausible que l'ensemble des fresques de San Tumasgiu ait été commandité par les franciscains, dont on voit le saint fondateur immédiatement à gauche et "au contact" de cette scène, seulement séparé par un décor de papier plié:

entre deux.jpg

Le Poverello est en compagnie d'une grande sainte pécheresse, la belle Marie-Madeleine. Le message est clair: vous pouvez vivre dans le monde, succomber aux multiples tentations qui guettent l'humanité, si, à l'exemple de François et Marie-Madeleine, vous rencontrez et épousez le message divin, si vous l'acceptez au risque de tout perdre et si vous vous convertissez en passant par la porte étroite d'un repentir sincère et d'un changement radical de vie, vous serez sauvés et gagnerez la vie éternelle: message d'espérance!

l'enfer,le purgatoire,san tumasgiu di pastureccia

 

St François montre ici de son index tendu que la rédemption passe par la Croix et la Passion du Christ, cette Passion qui se trouve justement représentée sur le mur nord qui fait face :

 

ensemble fresque Passion mur nord blog.jpg

(le mur nord de la chapelle San Tumasgiu)

Or, à la suite de St François, les franciscains développèrent cette pastorale de la rédemption plus que celle de la terreur . C'est sans doute pour cela que l'on ne trouve guère d'images infernales dans nos fresques insulaires, puisque, on le sait, l'implantation très ancienne de l'Ordre des Frères Mineurs s'est développée en Corse au cours des siècles de façon spectaculaire au point d'imprimer durablement la mentalité religieuse de tout un peuple. Qu'en était-il en 1503, date évoquée par les anciens du village qui se souvenaient de l'avoir lue, avant son effacement.

 

Purgatoire ou Enfer?

 

Diable bleu.jpg

Voyez ce beau spécimen de diable : 

Je crains qu'il ne s'agisse ici tout de même plutôt de l'Enfer ... 

 

enfer luxure.jpg

Un enfer où chacun trouve la mesure de sa punition: ici un diable entreprenant s'occupe du péché de luxure.

goinfrerie copie.jpg

et là, de la goinfrerie ...

L'enfer serait-il, entre autres, un au-delà effroyable de la satiété, du trop-plein,

bref, de la sur-consommation des plaisirs? 

 

 

Satan.jpg

Vers le haut le grand Lucifer dévore ses victimes... par la bouche d'en haut et par celle d'en bas!  Il n'aurait pas sa place au Purgatoire, dont le rôle "rassurant" est de purger les fautes par le feu et, les âmes ainsi allégées de leurs scories, de leur ouvrir le chemin du Paradis . Lucifer, en revanche, est bien le personnage central de l'Enfer, lui, l'ange lumineux et beau, déchu, transformé en monstrueuse créature toute puissante et jamais assouvie ...

Une iconographie tôt présente de l'autre côté de la mer:

Giotto Lucifer.jpg

Ainsi avec ce terrible Lucifer ventripotant et vorace de la fresque du Jugement dernier de Giotto di Bondone, à la chapelle Scrovegni de Padoue, en 1306 : Giotto (1267-1337), l'exact contemporain de Dante Alighieri (1265 - 1321) ...

Giotto chapelle Scrovegni.jpg

A la droite du Christ, les Elus, à sa gauche, les Damnés ...

 

Pour nous, à gauche de la croix,  bien ordonnés et tranquilles , les saints qu'il faut suivre, prier, écouter pour éviter d'aller à droite, en enfer. Un enfer dont les portes sont toujours grandes ouvertes avec un fort appel de fournaise aspirante ... et du monde, du monde, du monde en désordre : l'enfer, c'est le chaos.

l'enfer,le purgatoire,san tumasgiu di pastureccia

Un siècle plus tard, même iconographie à Bologne, à la Basilique San Petronio, Cappella Bolognini, l'Enfer peint par Giovanni da Modena, en 1406 . Même monstrueux Lucifer avalant et ... expulsant les damnés: tiens, je vois un visage au niveau de son bas-ventre, la bouche-anus vomissant sa victime ... Ce visage nous rappelle que le ventre est, parait-il, notre deuxième cerveau.

 

 

Venons-en à la découverte récente qui éclaire d'un jour nouveau cet ensemble:

 

Notre ami Toussaint Quilici, le gardien des lieux, m'a envoyé tout récemment ce message  et le récit de sa formidable découverte qu'avec sa permission je partage avec vous ici:                       

" Toussaint Quilici

Castellu di Rustinu le 29/01/2016

 

Déroulement d'une découverte fortuite

Inscriptions inconnues dans les fresques (scène du Purgatoire) de San Tumasgiu de Pastureccia

Essai d' interprétation

La chapelle de San Tumasgiu de Pastoreccia, située sur la commune de Castellu di Rustinu, est bien connue par la richesse et la finesse de son programme iconographique.

L'édifice de type roman, bien appareillé en moellons de schiste local, a gardé toute la sobriété etl'élégance de l'architecture romane avec une abside bien orientée à l'est. Une désastreuse restauration (à l’explosif dans les années 1930), a amputé d'un tiers la longueur de la nef côté ouest. Depuis lors, aucun programme de restauration, sérieux et efficace, n'a été envisagé pour freiner la lente et inexorable dégradation des fresques.

Le site est grandiose avec la proximité du château médiéval de Rustinu, la vue plongeante sur la Vallée du Golu et les majestueux sommets de Popolasca et du Patru.

-----------------

La dernière semaine du mois de janvier dernier, la collectivité territoriale de Corse a mandaté un bureau d'étude spécialisé dans la gestion des sites et monuments historiques, afin de procéder à une évaluation de l'état des fresques et réaliser des relevés précis.

Un échafaudage a été dressé devant les différents décors peints, permettant l'accés aux parties hautes.

Comme d'habitude, dès qu'une opération scientifique est programmée dans la pieve je prends contact avec les maitres d'oeuvres afin de participer (dans la mesure de mes compétences) au bon déroulement de l'étude en échangeant de la documentation et des points de vue.

 

Le contact étant ainsi établi on me propose de grimper en haut de l'échafaudage pour examiner des inscriptions graphiques très dégradées à peine lisibles sur la scène du purgatoire qui se trouvent en haut de la colonne qui surplombe les deux premiers chaudrons des péchés capitaux, qui coïncide avec l'entrée du purgatoire. L'usure des surfaces peintes ne nous permet pas une lecture lisible de ce

qui semble être un texte assez long serré dans la mince largeur de cette colonne (ne laissant la place qu'à six lettres par lignes) estimée à 20 centimètres.

Un mitraillage de photos s'ensuit avec beaucoup d'émotions et interrogations...

De retour à la maison avec le précieux butin, commence un long examen des clichés où s'entremêlent les premières avancées et les imparables régressions concernant la transcription du texte.

La fresque du purgatoire de Pastureccia a souffert du temps et il est difficile de lire avec précision l'ensemble de ce panneau. Le salpêtre a estompé et altéré plusieurs lettres du texte, ce qui rend la lisibilité et la compréhension difficile.

 inscription.jpg

Cependant, un mot assez intelligible ETTERNO que je lis d'abord inferno me fait penser à l'enfer de Dante (la Divine Comédie). Consultant le chant III Porte et vestibule de l'enfer de Dante (ce qui correspond à l'emplacement du texte: juste à l'entrée du purgatoire de San Tumasgiu), tout devient clair: pour inferno on doit lire ETTERNO et les mots suivants se révèlent enfin comme suit :

Dante

La Divine Comédie

L’Enfer

Chant III

Porte et vestibule de l'Enfer

Au début de ce chant c'est la porte de l'enfer elle-même qui semble prendre la parole et dit (la dernière phrase étant la plus connue):

 

Per me si va nella città dolente,

per me si va ne l'etterno dolore,

per me si va tra la perduta gente.

 

Giustizia mosse il mio alto fattore

fecemi la divina podestate,

la somma sapïenza e 'l primo amore.

 

Dinanzi a me non fuor cose create

se non etterne, e io etterno duro.

Lasciate ogne speranza, voi ch'intrate.

 

Traduction:

 

Par moi on va vers la cité dolente;

Par moi on va vers l'éternelle souffrance;

Par moi on va chez les âmes errantes.

 

La Justice inspira mon noble créateur.

Je suis l'oeuvre de la Puissance Divine,

de la Sagesse Suprême et de l'Amour.

 

Avant moi, rien ne fut créé

sinon d'éternel. Et moi, je dure éternellement.

Vous qui entrez, abandonnez toute espérance.

 

analyse de la scène infernale.jpg

(l'analyse de la scène de l'Enfer: le texte apparait à gauche en haut de la colonne. Dessin de Toussaint Quilici)

 

Voici ce que je lis depuis le début du texte:

 

PER ME SI

VA NELA

CITTA DO

LENTE PER

ME SI

VA NEL

ETTERNO

DOLORE

PER ME

SI VA TRA

LA PERDUTA

GENTE

 Je continue à travailler sur ce panneau, il ne s'agit là que d'un début. Mais de toute évidence notre texte, avec un début bien lisible jusqu'à PERDUTA GENTE est identique à celui de Dante: la porte de l'enfer, et placé précisément devant l'entrée du purgatoire de San Tumasgiu.

Le début du texte se trouve très haut sur le mur gouttereau sud, au niveau de la tête de St François d'Assise (qui se trouve sur la gauche), le rendant invisible depuis le sol.

Après PERDUTA GENTE, les quelques lettres encore assez bien lisibles confirment la continuité et identité du poème. L'espace qu'elles occupent correspond à la longueur qui est nécessaire pour y placer les autres mots jusqu'à CH' ENTRATE (fin du poème du chant III).

Ce n'est qu'un début d'étude, je communiquerai les compléments dès que possible.

Ci -joint d'autres photos du purgatoire, réalisées depuis l'échafaudage, qui vues de près sont assez,inédites.

 

beatum copie.jpg

purgatoire3 copie.jpg

purgatoire4 copie.jpg

purgatoire5 copie.jpg

Un damné dévoré par Lucifer

(toutes ces dernières photos ont été prises par Toussaint Quilici, monté sur un échafaudage. D'en bas, ces détails et inscriptions ne sont absolument pas visibles ...)

Merci, Toussaint, pour ce travail et cette belle intuition qui permettent d'inscrire désormais la chapelle San Tumasgiu di Pastureccia dans l'univers de Dante Alighieri, l'immense  poète de la Renaissance

26/07/2015

Inauguration de la chapelle restaurée San Pantaleu di Gavignanu lundi 27 Juillet 2015

LUNDI 27 JUILLET 2015

Messe d'inauguration à 10H30 

de la chapelle San Pantaleu à GAVIGNANU

Gavignano St Michel St François.jpg

St Michel et St François

Cette chapelle a été restaurée par l'atelier du Gruppo Giartosio :

Gavignanu l' ensemble.jpg

un très bel ensemble de fresques à redécouvrir

les amis du CEN.jpg

que nous avions eu le plaisir de partager le 28 juin dernier avec les amis du CEN ( Conservatoire des espaces naturels de Corse), en compagnie deMarie-Jeanne Pasqualini qui a tant lutté par le passé pour qu'enfin se fasse la restauration de sa chapelle...

apôtres droit.jpg

 

 

24/06/2015

dimanche 28 juin avec le Conservatoire d'espaces naturels de Corse: une journée autour des fresques

Dimanche 28 Juin,

avec les amis du Conservatoire d'espaces naturels

  

saint François visage copie.jpg

San Francescu, chapelle San Pantaleu di Gavignanu

Dimanche 28 Juin nous partagerons avec les amis du Conservatoire d'espaces naturels (CEN) de la Corse une journée de découverte des  chapelles à fresques et autres petites églises baroques des pièves du Rustinu et de Vallerustie:

Au programme: Gavignanu (fresques de la chapelle San Pantaleu), Salcetu (église de la Nunziata), San Lorenzu (église San Lorenzu), Cambia (fresques de la chapelle San Chirgu et chapelle Santa Maria, ainsi que les gravures rupestres de a Petra frisgiata)

 

Raffali 1721 St Lorenzu.jpg

A San Lorenzu , le décor mural de Giovanni Raffali le Vieux, 1721:

le martyre de San Lorenzu ...

 

l'abside San Chirgu.jpg

San Chirgu, côté abside ...

 

Chapelle san Pantaleu di Gavignanu: regards.

  A l'occasion de la prochaine visite en compagnie du Conservatoire d'espaces naturels

(www.cen-corse.org), ce dimanche 28 Juin, je réédite cette note ancienne : elle témoigne de ces belles fresques de San Pantaleu avant leur restauration récente par l'atelier du Gruppo Giartosio.

 A la rencontre des visages de la chapelle

san Pantaleu di Gavignanu,

 Pieve du Rustinu.

 

 

Gavignano ensemble blog.jpg

 

 Cette  modeste chapelle environnée d'un cimetière anarchique va faire l'objet  d'une restauration dans l'année à venir: le ruissellement des eaux a eu le temps de dégrader une partie de cet ensemble de fresques de la fin  du XV° siècle qui nous offre pourtant  encore de bien  belles émotions.

Voici quelques regards croisés - et aimés - ici. Grands yeux habités d'une pensée intérieure et d'une sorte d'innocence qui nous touche.

Gavignano san Pantaleon portrait.jpg

San Pantaleone

Tout d'abord le saint patron de cette chapelle: san Pantaleu, saint Pantaléon de Nicomédie, un saint Médecin Anargyre ( comme ses collègues saints Cosme et Damien), c'est-à-dire qui refuse tout salaire pour l'amour du Christ . IL aurait soigné l'empereur Galère Maximien  et  fait partie des Quatorze intercesseurs. Il exerçait son art à Nicomédie en Bithynie, et aurait été martyrisé en 305 : un martyre riche de sept supplices ( dont la roue dentelée, comme Sainte Catherine aux côtés de laquelle il est représenté). Son martyre s'achève par une décollation mémorable: de son cou jaillit du lait mêlé de sang, ce qui en fait un saint patron non seulement des médecins et des sages-femmes, mais aussi des nourrices ...

Gavignano portrait du donateur.jpg

A ses pieds le donateur tonsuré, saisi dans sa fervente prière adressée au saint patron de la chapelle...

Gavignano ste Catherine portrait.jpg

                           Comme dit ma petite fille de deux ans:" même pas peur!"

  Représentés côte à côte sur le piédroit à droite de l'arc, ces deux saints martyrisés pour leur foi arborent leurs attributs: Pantaleone, coiffé d'un bonnet rouge,  avec les outils de son art, ici plus précisément un instrument de chirurgie, Catherine avec la roue de son supplice, le Livre saint qu'elle proclame et la palme du martyre.

 

 

 Gavignano st Pantaleon et ste Catherine blog.jpg

Il serait intéressant de comprendre le choix de cette dévotion à San Pantaleu à Gavignanu: elle signifie, je suppose, le désir d'être protégé de la maladie (on l'invoquait contre la consomption et le mal de tête), et peut-être la présence de médecins dans le Rustinu ?  Toujours est-il que ce culte oriental s'est diffusé depuis le monde byzantin vers Venise où, nous dit Louis Réau dans son Iconographie de l'Art Chrétien, "le prénom de Pantaleone était si répandu qu'il a fini par désigner le personnage de la Comédie italienne incarnant le Vénitien. Par un curieux enchaînement sémantique, pantalon, qui était à l'origine un nom de saint, s'est appliqué à un personnage de comédie "vestu en Pantalon" pour désigner finalement une paire de hauts-de-chausses."

Pantalon, ajoute Réau, qui sera adopté par les Jacobins sous la Révolution, laissant la culotte courte aux aristocrates ...

Le culte de notre saint Pantalon/Pantaleone/Pantaleu était très populaire en Sardaigne. Il est arrivé en Corse - on ne sait quand - peut-être  en même temps que celui des saints Cosme et Damien .Geneviève Moracchini-Mazel signale dans sa Corsica Sacra qu'une demie douzaine de sanctuaires portaient son nom et deux églises paroissiales (Barretali et Altagène). Pour Gavignano elle évoque le passé ancien de cette chapelle  qui "paraît avoir conservé en partie une "muratura" préromane, assez difficile à observer sous les crépis aujourd'hui. Des transformations attribuables au XI° s et des réparations ultérieures sont visibles sur ce monument, mais l'abside pourrait remonter jusqu'aux VI° ou VII°s." (p.32, in Corsica Sacra).

  

                                                   Et de l'autre côté de l'abside:

Gavignano Saint Michele et Saint François blog.jpg

Côte à côte sur le piédroit à gauche de l'arc, San Michele  et San Francescu.

Gavignano San Michele portrait.jpg

  Le visage impassible du blond saint Michel Archange. Ce représentant de l'ordre (n'est-il pas le grand Général en chef des Milices célestes ) serait-il génois?

  

Gavignano visage st François.jpg

... et celui, juvénile et mystique, de saint François, le regard tourné vers l'intérieur :

 Saint Michel Archange, comme à l'accoutumée, pèse les âmes. Sa cuirasse porte comme un étendard la Croix rouge sur fond blanc, dite Croix de Saint Georges, emblême de la ville de Gênes: il fait autorité, annonce le jugement et la loi.

 Saint François, à ses côtés, partage  et souffre la Passion du Christ de ses stigmates ruisselants de sang. Faut-il le redire? La pastorale franciscaine agit en Corse dès les premières générations du monde franciscain: à côté de l'inquiétante pesée des âmes, le message de l'espoir et de la rédemption.

Gavignano ensemble Christ Pantocrator et Tétramorphe.jpg

Dans la voûte de l'abside en cul de four, le Christ Pantocrator entouré du Tétramorphe (le Taureau de Luc, et le Lion de Marc sont encore bien lisibles, l'ange de Mathieu et l'aigle de Jean, beaucoup moins) . Hélas la dégradation de la fresque a effacé le visage du Christ, comme elle a fait disparaître ce qui devait être une scène de l'Annonciation dans les écoinçons de l'arc triomphal. Reste le traditionnel livre ouvert: "EGO SUM LUX MUNDI ET VIAVERITAS". 

Sous ses pieds, les Saints  Apôtres: en voici quelques portraits, de profil, de trois quart, de face, ils sont bien là, souvent barbus, vieux ou jeunes, pas toujours identifiables - beaucoup d'inscriptions se sont effacées -  mais toujours bien présents ...

Gavignano St Tadeus.jpg

San Taddeus

Gavignano st Jacobus Maior.jpg

 droit dans les yeux

  

Gavignano saint à droite de Jacobus maior.jpg

 un saint à sa droite

Gavignano S Felipus.jpg

 San Felipus

Gavignano st Jacques.jpg

Muni d'un  bourdon et d'un sac ...  Saint Jacques Majeur

Gavignano saint à droite de Jacobus.jpg

 le jeune saint à droite du précédent

Gavignano s Pierre -.jpg

 le visage ardent Saint Pierre

 Gavignano saint voisin de Pierre.jpg

 le saint voisin de Pierre

Gavignano sant' Andreu.jpg

 Sant Andreu

Gavignano saint à gauche de st Barthélémy.jpg

 le saint vieillard à droite d'André

Gavignano saint Barthélémy dépouille.jpg

 le visage mort de san Bartolomeu ( image inversée ...)

Gavignano s Barthélémy écorché visage.jpg

 le visage vivant San Bartolomeu: regard incisif. Impressionnant.

Gavignano conversation entre apôtres.jpg

Apôtres en conversation: regards si humains de ces grands yeux ouverts dans une muette communication.

 Les couleurs chaudes ou froides,  lumineuses, harmonieusement  contrastées,  renforcent le climat animé de cette série des apôtres  représentés sur fond de tentures de velours décorées d'arabesques.

Gavignano s Tadeus, Jacobus Maior,et - blog.jpg

On attend avec impatience la restauration de ce bel ensemble mis à jour par les Monuments Historiques en 1970. 

 (à suivre)

  

 San Bartolomeu (saint Barthélémy)  écorché vif, le regard incisif. Impressionnant.

Gavignano saint Barthélémy en pied blog.jpg

  San Barto, comme nous le nommons affectueusement, portant sa peau sur l'épaule comme d'autres leur serviette de bain... A sa gauche le profil du jeune Saint Jean Evangéliste tenant le livre ouvert de son Evangile semble s'adresser à Barthélémy:

 

Gavignano st Jean blog.jpg

 ( L'artiste a représenté le jeune Evangéliste Jean d'une façon particulièrement vivante, la bouche ouverte sur la Parole.)

 

J'ai pris ces photos lors de ma dernière visite avec des amis dans le Rustinu le 30 septembre 2010.

 

 

 

 (Chapelle décrite par Joseph Orsolini dans : L'Art de la fresque en Corse de 1450 à1520 édité par le Parc Naturel de la Corse)

                                                     Santa Catarina

 

 

A leur gauche, Sainte Catherine d'Alexandrie,  fille du roi Costos, belle, dans la fraîcheur de ses 18 ans, riche d'intelligence, de connaissances (arts, poésie, sciences, philosophie ...) et de spiritualité, bref exceptionnellement dotée, droite et ferme en ses convictions: au bout du chemin, le martyre. Sa Passion coûte cher aux philosophes païens envoyés par l'empereur Maxence pour disputer avec elle: convertis et illico brûlés vifs. Bref une sainte redoutable qui entraîne l'adhésion et finit décapitée après  être passée par le supplice de la route dentée ...

 

 

 

Entre-temps, cette autre visite faite en cours de restauration:

 

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2012/05/28/gavignano-des-nouvelles-de-la-restauration-en-cours-de-san-p.html

 

 

 

 

 

05/06/2015

Une journée en Castagniccia, Ghjuvellina et Cortenais avec la Montagne des Orgues: lundi 8 juin 2015

Le prochain parcours de la Montagne des Orgues:

LUNDI 8 JUIN 2015

une journée en CASTAGNICCIA, GHJUVELLINA et CORTENAIS

 

38a.jpg 

 

(à San Chirgu de Cambia)

 

Accueil à 9 h sur le parking du Super-U de Ponte Leccia,

puis découverte de Cambia et des fresques de la chapelle San Chirgu et du monde préhistorique de cette région avec le menhir ("stantara") de Santa Maria

480325_4466321654995_1301056415_n.jpg

et la "Petra Frisgiata" (gravures rupestres), puis Piedigriggio (et son petit orgue anonyme), Castiglione, Corte : la route sinue hors des grands axes routiers sous les Aiguilles de Rundinaghja,

Castiglione à prendre.jpg

(Castiglione et ses aiguilles ...)

une région de montagne âpre, minérale, où l’on découvrira la vitalité de ses villages accrochés au rocher et ses petites églises aux décors naïfs qui n’engendrent pas la mélancolie ! Notons que l’orgue historique ( J.C. Werle 1760 ) de l’église paroissiale de l’Annunziata de Corte est l’un des plus beaux de Corse.

 

cambia,san quilico,san chirgu,piedigrisgiu,castiglione,corte

 

La journée se termine sur le mélancolique site préroman de San Giovanni : où la légende croise l’histoire …

fin de journée.jpg

Renseignements et réservations : 04 95 61 34 85 / 06 17 94 70 72

e mail : elizabethpardon@orange.fr

www.montagnedesorgues.com/  

 

 

Adam  Eve  serpent arbre.jpg

(à San Chirgu de Cambia: mais quelle histoire!)

à bientôt!