16/02/2014
Geneviève Moracchini-Mazel: une biographie
La biographie de
Geneviève MORACCHINI-MAZEL
la grande dame de l'archéologie romane de Corse,
( hélas, aujourd'hui à compléter et à clore )
par son fidèle collaborateur Stéphane Orsini, (FAGEC)
(via l'ADECEC)
( ouvrage écrit en 1959, en collaboration avec une autre pionnière de la redécouverte et de la valorisation de la Corse, Dorothy Carrington:
... épuisé ...)
Je cite Stephane Orsini:
" C’est en avril 1951 que Geneviève Moracchini‐Mazel est venue à Mariana pour la première fois. En examinant rapidement les vestiges encore visibles de ce site, et en pressentant son importance pour la connaissance du passé de la Corse, elle décida de l’étudier. Mais ce n’est qu’en 1958, une fois titulaire d’une Licence d’Histoire de l’art et d’archéologie en Sorbonne, que le futur inventeur du site paléochrétien de Mariana, qu’elle a fouillé de 1958 à 1990, a pu réellement initier ses recherches en Marana et dans l’ensemble de l’île. En accord avec ses professeurs, elle a commencé ses thèses de Doctorat d’Etat ; la principale traitant des églises romanes de Corse et la complémentaire étant consacrée aux monuments paléochrétiens insulaires.
(... épuisé ...)
Ces travaux édités en 1967 – et qui font suite à l’ouvrage Trésors oubliés des églises de Corse publié dès 1959 – demeurent des références incontournables pour les spécialistes de ces questions comme pour les étudiants qui débutent leur parcours de jeunes chercheurs.
Suivra, en 1972, le désormais introuvable Corse romane, 37e volume de la fameuse collection « Zodiaque », qui replace les monuments romans insulaires au coeur des provinces européennes possédant un tel patrimoine architectural.
(... épuisé ..., comme nombre de publications anciennes de cette prestigieuse collection de Zodiaque sur l'art roman en France)
Devenue membre titulaire du CNRS à partir de 1967, Geneviève Moracchini‐Mazel a poursuivi et approfondi ses recherches relatives aux édifices paléochrétiens et romans de Corse tout en militant pour la création de lieux de mémoire harmonieusement répartis allant de pair avec l’étude, la valorisation et l’animation des sites historiques et archéologiques majeurs de l’île perçus comme autant de vitrines du rayonnement culturel insulaire mais surtout comme de véritables outils d’aménagement du territoire générateurs d’un tourisme culturel de qualité à forte valeur ajoutée.
Du fait de l’inexistence de structures de recherches régionales, et l’université de Corse n’ayant pas encore été rouverte, Geneviève Moracchini‐Mazel a privilégié la vie associative, choix qui finalement s’est avéré très efficace pour assurer le bon déroulement de ses travaux. Membre de nombreuses associations culturelles dont elle a souvent encouragé la création, Geneviève Moracchini‐Mazel est notamment la co‐fondatrice de l’association des Amis de Mariana et de la FAGEC (Fédération d’ Associations et Groupements pour les Etudes Corses), respectivement créées en 1966 et en 1970, au sein desquelles elle exerce encore aujourd’hui [ jusqu’à son décès, ce vendredi 14 février 2014 … ] les fonctions de présidente et de vice‐présidente.
Ayant établi de solides contacts toujours actifs avec de nombreux chercheurs européens – en particulier des membres éminents de l’Istituto Internazionale di Studi Liguri comme Nino Lamboglia ou Augusto Ambrosi – on lui doit de nombreuses contributions relatives à la Corse dans des revues internationales dédiées à l’archéologie antique, paléochrétienne et médiévale.
Elle est également directrice de la publication des Cahiers CORSICA de la FAGEC, revue scientifique dans laquelle elle a rédigé ou cosigné un grand nombre d’articles consacrés aux fouilles de Mariana, aux églises piévanes, aux monachie primitives, aux possessions corses des grandes abbayes bénédictines de Toscane ou de Ligurie, ou encore aux châteaux de la première féodalité insulaire.
[ Je formule ici le voeu que cette très belle entreprise débutée il y a tant d'années des publications des Cahiers Corsica par la FAGEC se poursuive et honore ainsi le formidable travail initié par Geneviève Moracchini-Mazel: ce serait le plus bel hommage à lui rendre ! Sa "curiosité" est restée intacte jusqu'à la fin: nous l'avions rencontrée en compagnie de Toussaint Quilici en 2012 pour évoquer avec elle le mystère des stèles de Trucchinacce. Son vif intérêt pour les "lieux-dits", toujours révélateurs et riches de pistes à exploiter, s'était concrétisée dans la publication d'une série spécifique de cahiers Corsica, une initiative qui mériterait elle aussi d'être poursuivie.
E. P. ]
(... pour exemple ...)
(ou cet excellent numéro collectif sur l'art baroque en Corse: la preuve, s'il en était besoin, de G. Moracchini-Mazel ne cantonnait pas son intérêt aux seules églises romanes ...)
" Sur le terrain, c’est en tant que vice‐présidente de la FAGEC que Geneviève Moracchini‐Mazel encadre encore l’équipe technique de la fédération qui assure dans l’ensemble de l’île les consolidations d’urgence sur de nombreux édifices anciens, notamment des églises ou des chapelles préromanes et romanes mais aussi des ensembles fortifiés et même des ponts médiévaux.
En ce qui concerne le Cap Corse, et pour n’évoquer que les opérations les plus importantes, Geneviève Moracchini‐Mazel a supervisé les travaux entrepris sur la tour de Cannelle, à Canari, l’intervention sommaire sur l’abside de la chapelle S. Agostino, à Morsiglia, les recherches menées à S. Maria della Chiapella, à Rogliano, et actuellement, la consolidation des parties romanes de S. Michele, à Ogliastro. De même, on ne peut citer tous les Cahiers CORSICA qui font référence au Cap et auxquels est associé le nom de Geneviève Moracchini‐Mazel mais l’on peut mentionner brièvement les titres les plus importants qui traitent directement de cette microrégion comme ceux consacrés aux fouilles archéologiques réalisées au Monte Bughju, à Rogliano (1973, 27‐28), et aux maisons anciennes du Cap (1976, 64), qui sont des numéros épuisés ; les Cahiers dédiés à la Torre dei Motti, à Luri (1976, 65‐66‐67), les monographies relatives aux villages de Canari (1991, 142‐143) et Pietracorbara (1997, 176) ; la publication traitant des reliques de Sisco (1994, 160‐161) ou de l’église piévane de S. Maria della Chiapella déjà évoquée (1999, 184‐185) ; de l’article sur la famille Negroni de Rogliano (2000, 188) ; des études concernant la peinture baroque insulaire (2002, 204) et, en dernier lieu, l’article de Françoise Lorenzi concernant les établissements prénéolithiques et néolithiques du Cap (2003, 207).
Geneviève Moracchini‐Mazel, qui achève actuellement la rédaction du second volume [ espérons sa publication posthume, cher Stephane !] de sa trilogie intitulée Corsica Sacra, est enfin directrice du CERPAM (Centre d’Etudes Romaines, Paléochrétiennes et d’Archéologie Médiévale), laboratoire de recherches associatif qui accueille les docteurs et les doctorants de l’université de Corse et dont elle réclame, depuis plus de 30 ans, la création officielle en complément des structures muséographiques qui devraient voir le jour prochainement à Mariana, là où, finalement, tout a commencé pour cette grande dame de l’archéologie et du patrimoine ancien de la Corse."
J'ajoute qu'en ces temps de restrictions budgétaires, il serait malheureux que cet héritage généreux ne puisse continuer de s'enrichir des contributions des uns et des autres : il faudra lutter pour poursuivre l'oeuvre fondatrice de Geneviève Moracchini-Mazel et les travaux de la FAGEC , ce qui sera notre meilleure façon de lui exprimer dans la durée notre reconnaissance ... à suivre !
12:34 Publié dans corse, Geneviève Moracchini-Mazel | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fagec, stephane orsini | Facebook |
15/02/2014
les églises romanes de Corse orphelines: décès de Geneviève Moracchini-Mazel
Une bien triste nouvelle:
Geneviève Moracchini-Mazel nous a quittés hier matin
(120° sortie de la Fagec, mai 2008)
Nous voilà tous quelque part orphelins de cette grande archéologue, la mère pionnière et infatigable des églises paléo-chrétiennes et romanes :
Chercheur CNRS honoraire
Présidente de l'association des Amis de Mariana
Co-fondatrice et vice-présidente de la FAGEC
Directrice de la publication des Cahiers Corsica
Je transmets ici l'annonce de la FAGEC:
Après plus de 60 ans de recherches à travers toute l'île, Geneviève Moracchini-Mazel, inventeur du complexe paléochrétien de Mariana et spécialiste de l'art roman de la Corse, s'est éteinte ce matin. Ses amis et collègues l'accompagneront une dernière fois lundi prochain, à partir de 11h, en l'église piévane de S. Brancà, à Castellare di Casinca."

(photo Fagec)
Chère Geneviève! Elle nous avait encore envoyé une carte de voeux amicale le mois dernier, teintée d'amertume :
"J'espère, comme vous, que nous pourrons œuvrer pour la valorisation de notre patrimoine mais je suis plutôt sceptique, devant l'inefficacité de nos politiques ... Que se passera-t-il en 2014? Impossible de savoir s'il y aura un changement positif dans ce domaine."
A nous de faire fructifier chaque parcelle de sa formidable énergie!
09:03 Publié dans Geneviève Moracchini-Mazel | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
09/02/2014
Les Stuarts et la Corse
Hier à Speluncatu,
la conférence de Desideriu Ramelet-Stuart:
merci!
En février 2011, nous avions convié l'historien Desideriu Ramelet-Stuart à nous faire découvrir son premier livre sur les Stuarts de Corse, voir la note:
Desideriu Ramelet Stuart à Speluncatu : ELIZABETH PARDON
Trois ans plus tard, nous avons à nouveau invité Desideriu Ramelet-Stuart pour présenter son deuxième ouvrage sur les Stuarts de Corse à l’époque de Pascal Paoli : « Un Stuart dans la nation corse ». Qui ne s’est interrogé, au cimetière du Couvent de Caccia, en découvrant les tombes de la mystérieuse famille Stuart ? D.Ramelet-Stuart, en suivant à la trace la destinée particulière de l’un de ses ancêtres, Manuel Stuart, le premier Stuart installé en Corse, croise les complexes manoeuvres diplomatiques internationales qui accompagnèrent l’histoire de la jeune nation corse.
Cette conférence dense, soutenue par une iconographie efficace,
(diaporama D. Ramelet-Stuart)
nous a fait découvrir une histoire foisonnante, étroitement liée aux activités des libérateurs de la nation corse, et où l’île, dépassant ses frontières naturelles, se retrouve au centre d’un vaste échiquier stratégique où s’affrontent les grands personnages de l’Europe, du Nord au Sud, de Castifau au Vatican, du Piémont-Sardaigne à l'Angleterre, de Gênes à la France. Mais aussi une histoire humaine où l'amitié fidèle de quelques unes des familles de Balagne et de la région de Castifau a permis l'enracinement de cette branche des Stuarts en Corse malgré un contexte politique particulièrement défavorable.
Ainsi des Grimaldi d'Esdra de Castifau, dont notre ami Joseph Grimaldi à Speluncatu garde la tradition orale familiale:
(en février 2011, Joseph Grimaldi d'Esdra et Desideriu Ramelet-Stuart)
En 1890, Théodore Stuart, descendant direct de Manuel Stuart et qui épousera une jeune fille d'Ochjatana, Lucie Siacci, s'interroge le premier sur l'identité de sa famille :
(extrait du diaporama de la conférence: un air certain de ressemblance avec Desideriu!)
Enfin, ultime interrogation : pourra-t-on un jour démontrer la filiation des Stuarts de Corse avec la famille royale d’Ecosse ? D. Ramelet-Stuart recourt à une discipline moderne, la généalogie génétique, pour tenter de combler les lacunes des archives ... Une méthodologie prometteuse qui réserve déjà de belles surprises : à suivre!
Parmi d'autres auditeurs attentifs, notre amie Evelyne Luciani, qui vient de publier sa traduction de la "Justification de la révolution de Corse", de Don Gregorio Salvini : autre travail de bénédictin!
21:12 Publié dans conférence sur la Corse, histoire de la Corse, livres sur la corse, stuart de corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manuel stuart | Facebook |
06/02/2014
Les Corses et la Grande Guerre: les rendez-vous du Musée de la Corse pour 2014
Les Corses et la Grande Guerre,
centenaire oblige ...
Les rendez-vous du Musée :
Voici la programmation
Et tout d'abord, ces deux premiers rendez-vous :
- Samedi 15 février au Musée de la Corse à Corte, à 14 h, Pauline Vittori-Sallembien évoquera l'histoire d'un poilu , son oncle: "Ils étaient des hommes ... non des choses"
- Samedi 15 mars :
- 10 h au Couvent de Corbara, l'on retracera un épisode bien particulier et peu connu: les prisonniers de guerre et internés civils à Corbara de 1914 à 1918. (plus de 700 internés vivront en captivité dans le couvent Saint Dominique de Corbara durant toute la guerre)
- 14 h à Calvi : le Mémorial du Balkan
Dans la nuit du 15 au 16 août 1918, le vapeur "le Balkan" , de la compagnie Fraissinet, est torpillé par un sous-marin allemand et sombre au large de Calvi en quelques minutes avec 500 passagers à bord, dont 102 survivront . voir :
http://lesmidi.canalblog.com/archives/2013/08/17/27848304.html
- puis visite au Monument aux morts de Calvi:
avec l'intervention de Sylvain Gregori, docteur en histoire de l'université de Provence.
Programme complet des rendez-vous du Musée dans les documents PDF ci-joints:
Mus%C3%A9e%20de%20la%20Corse%20Programme.2014.pdf
19:34 Publié dans conférence sur la Corse, la Guerre de 1914-1918 en Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
31/01/2014
Conférence- débat: "Un Stuart dans la Nation Corse"
Samedi 8 février à Speloncato
salle Paul Giuliani à 16 H
l'Association Saladini invite Desideriu Ramelet-Stuart
qui présentera son livre:
"Un Stuart dans la Nation Corse"
Après trois nouvelles années de recherches en Corse et à l'étranger, Desideriu Ramelet-Stuart publie un second volume qui , suivant à la trace une destinée particulière, celle de son ancêtre, lève le voile sur les interactions diplomatiques et les enjeux internationaux autour de la Corse du XVIIIe siècle.
Voir la note :
Desideriu Ramelet Stuart à Speluncatu : ELIZABETH PARDON
A suivre!
07:34 Publié dans conférence sur la Corse, histoire de la Corse, livres sur la corse, Nation Corse au XVIIIème siècle, stuart de corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les stuart de corse, speloncato | Facebook |