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27/02/2011

1°/San Tumasgiu di Pastureccia -Castellu di Rustinu

En attendant la restauration prochaine de

1°/ la chapelle San Tumasgiu di Pastureccia,

à Castellu di Rustinu.

Pieve di Rustinu.

 

8 vue strategique 1.jpg

La chapelle est  située dans un site admirable au-dessus de la vallée du Golu, que domine sur son éperon vertigineux le Pinzu di  Castellu di Rustinu, fief au XI° siècle des Marquis de Massa de Corse ... Au fond de ce vaste paysage, la pieve de Caccia. Nos belliqueux marquis pouvaient surveiller les moindres mouvements de passage entre la côte orientale et la côte occidentale ...

 

10 les deux donjons.jpg

... du haut de leurs donjons. Ce site  fait l'objet depuis des années de fouilles sous la conduite de l'archéologue Daniel Istria.

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(merci aux amis pour leurs photos, ce jour-là)

Avec lui,  notre ami Toussaint Quilici travaille depuis des décennies sur sa pieve du Rustinu et l'on attend avec impatience la publication de ses travaux. En attendant il partage volontiers sa passion pour notre plus grand plaisir!

 

4 san Tomasgiu 2.jpg

La chapelle construite en contre-bas de ce site stratégique -sans aucun doute  utilisé dès la préhitoire ( j'y ai ramassé une pointe de flèche) -  est beaucoup plus ancienne que le Castellu. Geneviève Moracchini-Mazel propose une datation entre le VII° et le IX° s., l'appareil des murs étant plutôt composé de pierres éclatées dans son ensemble (cf. "Les églises romanes de Corse, p.296, G. Moracchini-Mazel, publié avec le concours du CNRS en 1967 ).

 

3 San Tumasgiu.jpg

Le cimetière qui l'enserre est, comme tous les cimetières de Corse, de création récente (décrets de Napoléon). A l'origine l'on enterrait les morts de cette région dans l'arca : cette crypte creusée sous le sol de la chapelle accueillait les défunts pour un repos éternel sanctifié par le lieu. Le caractère sacré de cet antique usage a certainement contribué à la survie de la chapelle ... encore que ... dans les années 1930, la chapelle fut la victime d'une étrange intervention des Monuments Historiques de l'époque qui aboutit à la mutilation d'un tiers de notre chapelle:

Plan San Tomà avant sa démolition.gif

Plan de de la chapelle San Tumasgiu avant sa démolition, publié par G.Moracchini Mazel dans l'ouvrage cité ci-dessus, et conservé aux archives des Monuments Historiques.

A l'origine la nef unique de cette chapelle mesurait 14,30m et la porte occidentale devait être de belles proportions, si l'on en juge par les éléments de l'archivolte qui nous restent. En 1925, la charpente s'écroule et l'on appelle les Monuments Historiques au chevet de ce monument remarquable. L'architecte de l'administration des MH décide, cela parait incroyable! non pas de reconstruire la charpente à l'identique, mais de ne préserver que la partie de la chapelle comportant un décor... Il détruit donc allègrement un tiers de l'édifice - parait-il qu'il aurait même utilisé les explosifs pour aller plus vite (mémoire orale des anciens du village), les murs se révélant trop solides pour la barre à mine! Quoi qu'il en soit, à mon avis le cher homme doit être entrain de mijoter pour quelque temps encore dans ces terribles flammes du Purgatoire dont on dit qu'elles "purgent" toutes les imperfections: il y sera, je n'en doute guère, en bonne et nombreuse compagnie, à commencer par celle de nos chers hommes de pouvoir.

Bref il reconstruit avec les pierres récupérées un mur occidental aveugle. Les fresques, si explosifs il eut, durent passablement souffrir de l'opération.

porte sud blog.jpg

La porte latérale du mur Sud (à gauche de laquelle l'on aperçoit les deux éléments de l'archivolte de la porte occidentale) nous intrigue par l'inscription de son tympan:

 

San Tumasgiu tympan porte sud blog.jpg

qui donne une date tardive: 1470, date que l'on va retrouver inscrite au fond d'une niche aménagée à l'intérieur du mur Nord/Est et à l'extérieur de la fenêtre meurtière de l'abside. Une date qui semble évoquer un évènement ou des remaniements importants.

Une découverte récente (2002)  éclaire peut-être cette époque:

 

reliquaire.jpg

 

Lors des importants travaux engagés sur cette chapelle pour la mettre hors d'eau, l'on a entrepris de refaire le sol, qui jusque là était quelque peu périlleux et défoncé (l'ossuaire de l'arca étant dessous). Dans la foulée l'équipe a voulu rénover également l'autel et remplacer le ciment par la chaux. Cette opération, où du reste l'autel initial a été rabaissé, a permis une divine découverte, celle de ce reliquaire  du XV°s. caché dans une niche formée de trois pierres plates à l'intérieur de l'autel. : "Il s'agit d'une pièce de bois (de la taille de la paume d'une main) sculptée sur ses bords du sceau de l'évêque d'Accia, Antonius Bonumbra, et d'une empreinte centrale richement décorée d'un dais gothique, précise Richard Girolami. L'ensemble est recouvert de cire d'abeille, dans laquelle l'artisan a d'ailleurs laissé quelques empreintes digitales" .

Radiographié, le reliquaire a révélé son précieux contenu: quatre dents dont deux calcifiées ...

Cet évêque Antonius Bonumbra semble avoir été un proche du franciscain Francesco della Rovere, devenu  le redoutable pape Sixte IV: tous deux étaient originaires de Savone. Son petit diocèse d'Accia, comportant les deux pieve du Rustinu et de l'Ampugnani,  reconstitué au XII°s. pour faire la parité des six diocèses de l'époque entre Pisans et Génois (Accia durera jusqu'au XVI°s. date où il sera absorbé par le diocèse de Mariana), avait sa cathédrale minuscule au sommet (1700 m) du San Pedrone, la montagne tutélaire de cette région. Antonius Bonumbra exerça sa charge épiscopale à l'évêché Accia entre 1466/67 et 1480.

Est-ce à cette occasion que l'évêque A. Bonumbra entreprit des travaux  dans la chapelle, dont la date apparaitrait sur le tympan: " le 22 juin 1470 3 ... suivie du nom, semble-t-il  "anton bonom...":  en tous cas il place le reliquaire dans l'autel, évènement d'une grande importance symbolique qui renforce la sainteté du lieu ...

 

Entrons enfin

IMG_0641 copyabside et autel blog.jpg

et découvrons et redécouvrons  ... dans la pénombre de San Tumasgiu , au pied de l'abside en cul de four, l'autel (aujourd'hui rabaissé) qui abritait le reliquaire dans le secret de sa maçonnerie.

 

 

( ce jour là quelques gouttes de pluie tachent l'objectif)

 

(à suivre pour la visite des fresques! )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24/02/2011

la deuxième tranche de restauration des chapelles à fresques de Corse (suite)

Cette deuxième tranche de restauration concerne six chapelles à fresques :

1°/ San Pantaleu di Gavignanu (voir la note du 12/10/2010)

San Bartulumeu blog.jpg

(le San Bartolomeu à Gavignano)

 
2°/ A Trinità d'Aregnu

Aregno 14 3 2006 009.jpg

(San Michele à la Trinità d' Aregno)

 

3°/ San Tumasgiu di Pastureccia (Castellu di Rustinu)

ensemble blog.jpg

(l'abside avec le Christ Pantocrator de San Tumasgiu di Pastureccia)

4°/ San Michele di Castirla (voir la note du 15/10/2008)

IMG_7910.JPG

(le Christ Pantocrator de Castirla)

5°/San Michele di Muratu (voir la note du 27/06/2009)

Annonciation fresque.jpg

(L'Annonciation à San Michele de Murato)

6°/ Santa Maria di Conovaria di Prunu

Saint Antoine de Padoue.jpg

(Sant Antonio di Padova à Santa Maria di Prunu)

Deux nouveaux appels d'offres pour la restauration générale de deux chapelles viennent d'être mis en ligne (à nouveau, les appels d'offre lancés l'an dernier pour ces mêmes chapelles n'ayant pas été suivis d'effet dans le délai réglementaire - pour des raisons qui nous échappent)  :

- San Tumasgiu di Pastureccia, le 20/02/2011

- San Pantaleu di Gavignanu, le 23/ 02/ 2011

Appels d'offres prenant fin le 23/03/2011.


Ces deux chapelles sont parmi les plus importantes de Corse, tant par la qualité de leurs décors peints que par leur richesse iconographique .

Espérons que les choses suivront cette fois-ci leur cours jusqu'au bout : ce patrimoine mérite largement l'engagement de la Collectivité Territoriale de Corse . (voir la note précédente)


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(Saint Jean Evangéliste à San Tumasgiu di Pastureccia)


 (à suivre ...)

 

 

17/02/2011

Où en sont les projets de restauration des chapelles à fresques en Corse?

Mais où  en est donc la deuxième tranche de restauration de nos chapelles à fresques ?

Ped'Orezza visages de Thomas et Matthieu blog.jpg

(Ped'Orezza: San Tumasgiu et San Matteu)

Lors du Salon du Patrimoine Culturel  tenu à Paris au Carrousel du Louvre début novembre 2009, la Collectivité annonçait ainsi les travaux engagés pour sauver et restaurer ce patrimoine insulaire des chapelles à fresques. Je cite:

"Programme de sauvegarde et de restauration des chapelles à fresques insulaires
La Corse dispose d’un ensemble de chapelles à fresques d’une richesse exceptionnelle,
menacé de dégradations irréversibles voire de disparition.
C’est pourquoi, dès 2007, la Collectivité Territoriale de Corse a engagé un ambitieux
programme de sauvegarde et de restauration sur quatorze édifices aux décors monumentaux
conservés datés entre la fin du XIVè siècle (Sainte Marie des Neiges à Brando) et le début du XVIè
siècle (San Tumasgiu di Pastureccia à Castello di Rostino). Ces chapelles, situées sur les
communes d’Aregno, Brando, Calvi, Cambia, Castello di Rostino, Castirla, Favalello, Furiani,
Gavignano, Murato, Pied’Orezza, Pruno, Sermano, Valle di Campoloro seront restaurées d’ici la fin
2010." ( ...)

 

"La poursuite de la restauration des chapelles à fresques aboutira
fin 2009 à l’engagement de six opérations nouvelles constituant la seconde tranche fonctionnelle
de cet ambitieux programme de sauvegarde du patrimoine insulaire :
❚ l’église de la Trinité d’Aregno
❚ l église Saint Thomas de Pastureccia, à Castello di Rostino
❚ l’église Saint Michel de Castirla
❚ l’église Saint Pantaléon de Gavignano
❚ l’église Saint Michel de Murato
❚ l’église Santa Maria Assunta, à Pruno
La Collectivité Territoriale de Corse assurera la direction des travaux de conservation dont
la livraison est prévue fin 2010."

 

 

 

San Quilicu ensemble  blog.jpg

 

Si San Quilicu a recouvré ses couleurs,

 

Santa Giulitta visage.jpg

                                et sainte Julitte sa grâce mystérieuse,

 

fin  de restauration.jpg

et si, à la chapelle santa Cristina de Valle di Campuloru, on a démonté depuis longtemps les échaffaudages,

 

hippolyte- severine blog.jpg

laissant méditer Sant' Ipolito,

St Michel blog.jpg

et si à San Nicolau de Sermanu, San Michele ...

 

la Vierge blog.jpg

 

et la douce Vierge ont aussi retrouvé fraicheur et  paix ...

 

que sont devenus les projets, pourtant bien avancés semblait-il l'an dernier,  de restauration de la deuxième tranche ? Espérons que "la crise" ... ou ...  "les crises" ... ne feront pas pâtir ces chapelles qui appellent urgemment nos soins ...

A l'occasion de ces restaurations a été installé (février 2007) un Comité Scientifique de l'Opération Chapelles à Fresques - à consulter sur le site:

www.corse.fr/attachment/167588/


"(...)

 

Création du comité scientifique de suivi de l'opération "Chapelles à fresques"

Dans la suite du rapport d'orientation relatif au patrimoine, voté par l'Assemblée de Corse le 30 juin 2005 à l'unanimité (délibération n°05/109 AC), ainsi que de l'affectation au BP 2006 des moyens relatifs aux travaux de la première tranche de l'opération chapelles à fresques, un comité scientifique de suivi de l'opération "Chapelles à fresques" vient d'être créé.

 

Ce comité est composé de spécialistes chargés de donner un avis éclairé sur la méthodologie et la procédure d'intervention telles qu'elles sont proposées dans le PAT soumis par l'architecte en chef des monuments historiques, puis d'évaluer la qualité des travaux au fur et à mesure de leur avancement.

 

pour la CTC, l'intérêt de la création de ce comité est triple:

 

- la garantie apportée par une caution scientifique plurielle (c'est moi qui souligne)

- le partage d'expériences avec des professionnels hautement qualifiés dans le domaine concerné, et la mise en place d'un réseau européen de spécialistes (c'est moi qui souligne)

- l'élaboration d'un projet de mise en valeur de ce corpus patrimonial, au moyen d'expositions et de publications qui pourront être réalisées avec la participation des membres du comité scientifique.

(...) "


 

(à suivre)

 

 

 

02/10/2010

A propos de la confrérie des femmes de Nessa: sorelle, pinzocole, pisochje ...

 

                     A propos des "Pisochje" ,  représentées ici sur la petite fresque en péril de la chapelle saint Pierre de Nessa : confrérie de femmes, revêtues d'une robe et d'un voile blanc :  

 

Nessa confrérie femmes blog.jpg

                                                           - photo prise ce matin -

voici deux rares exemples de représentations de ces confréries féminines dédiées à la Vierge:

à l'église de l'Assomption de Pino (Cap Corse), ce beau tryptique ( 1520)   :  

Pino tryptique Fra Bartolomeo.jpg

la Vierge à l'Enfant entre saint Pierre et saint François.

 Sous ses pieds, la confrérie des femmes :

Ma-tre de Pino- Eglise Sta Maria Assunta- retable tripartite dat- de 1520 - -02-.jpg

(merci Michel Edouard!)

E Pinzocole,  les dames dévotes, le chef couvert d'un voile caractéristique (ça me rappelle quelque chose!), dans une attitude de prière à la Vierge Marie, le plus grand intercesseur parmi les saints...

A propos de ce voile, il semble jouer là encore un rôle communautaire, atténuant, dans sa modestie uniformisante les différences sociales exprimées par les robes de ces dames.

Et,  à Belgodère (village proche de Nessa), église saint Thomas, cette peinture sur bois (1595) , "ancona" qui faisait sans doute partie d'un retable, oeuvre d'Aicardo et Castellini. Cette oeuvre a été mise en lumière dans un ouvrage que je ne saurais trop vous recommander: "Deux tableaux avec portraits de donateurs, Belgodère et Palasca vers 1600", oeuvre collective de Louis Belgodère de Bagnaja, Eric Beretti, Antoine Franzini, Michel-Edouard Nigaglioni, éditée chez Albiana.

Belgodère Vierge entre sts Thomas et Pierre blog.jpg

La Vierge à l'Enfant, entre saint Thomas et saint Pierre, avec les donateurs: neuf hommes et neuf femmes. Sous cet ensemble, une représentation de la Cène.

Belgodère peinture e Pinzocole.jpg

 Les sorelle de la "Cumpagnia del Corpo Cristo" et de la  " Compagnia delle Donne pinzocole" ( sans doute des soeurs dans la mouvance des tertiaires franciscaines ) et leurs prieures ... Ces confréries féminines  se sont en particulier développées , à l'instar des confréries masculines, autour de la dévotion à la Vierge Marie après le Concile de Trente (1545/1563)  et quelques années plus tard après la victoire des chrétiens sur le monde ottoman , lors de la bataille de Lépante (1571) .

Ce sont des associations pieuses de femmes dévotes (ici, à Belgodère,  leur costume indique qu'il s'agit, pour certaines d'entre elles, de femmes de notables), placées sous le contrôle des curés, obéissant à des statuts stricts ("Regole delle donne") édictés par les évêques et où les exercices spirituels, la pratique du jeûne, des saints sacrements tenaient une grande place ... avec, à la clef, l'espoir de gagner ces précieuses indulgences dont dépend le sort des Âmes du Purgatoire ...

 

Je vous renvoie au très intéressant ouvrage collectif qui vient de sortir pour accompagner l'exposition temporaire de Corte:

"Les CONFRERIES de CORSE, une société idéale en Méditerranée"

Publié par la Collectivité Territoriale de Corse, Musée de la Corse, chez ALBIANA

 Il serait cependant intéressant de connaître leur éventuelle (et souhaitable!) implication dans la vie sociale et idéale de leur communauté: oeuvres de charité, soins aux malades, accompagnement des agonisants ...

 (à suivre)

 

 

 

 

 

 

29/09/2010

la confrérie féminine de San Petru di Nesce/Nessa

San Petru di Nesce, Pieve di Sant'Andrea

(Je reprends et complète, avec les informations les plus récentes, ma dernière note sur ce sujet)

Nessa fresque confrérie féminine blog.jpg

E PISOCHJE (fresque du XV° siècle), dans le reste de l'abside du reste de la chapelle dans le cimetière...

Notre ami Joseph Orsolini , dans son ouvrage de référence: " L'Art de la Fresque  en Corse de 1450 à 1520" (édité par le Parc Naturel Régional de la Corse) avait déjà tiré en 1989 la sonnette d'alarme pour signaler l'état désespéré et désespérant de ce petit joyau unique dans l'histoire des fresques de Corse.

Nessa-massacre chapelle fresques juillet 2007 001.jpg

La petite abside de cette chapelle dévorée par les sépultures anarchiques, massacrée par le ciment ...

Je cite Joseph Orsolini (p. 42):

" Heureusement pour notre connaissance du programme iconographique des fresques de l'Ile de Corse, le choeur de cette chapelle conserve encore, comme le bien le plus précieux de son ancienne grandeur, un tout petit détail pictural d'une première importance. Il s'agit de la représentation d'une confrérie de femmes toutes de blanc vêtues adoptant une attitude de prière (E Pisochje).

(...) Cette représentation de confrérie de femmes est un cas unique , une originalité dans l'ensemble des peintures murales existant aujourd'hui en Corse."

J'ai déjà par le passé écrit une "Brève de Purgatoire" (note du 11/07/2007) sur ce témoignage de Nessa. Je passe souvent dans ce lieu, avec tristesse et révolte. En cette année où l'on célèbre avec tant de faste et d'esthétique le monde des Confréries en Corse au Musée de Corte, je demande: ne fera-t-on rien pour sauver ce fragile témoignage d'une confrérie féminine? La Vierge en Majesté avec l'Enfant Jésus sur ses genoux qui occupait une partie importante de l'abside, Vierge de Miséricorde protégeant sous son manteau, me semble-t-il, cette confrérie de femmes , a quasiment disparu.

nessa-massacre fresques juillet 2007 008 détail visage.jpg

 ( visage de l'Enfant ? )

 nessa-juillet 2007 le pied du petit Jesus blog.jpg

(le pied de l'Enfant Jésus)

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(Ce qui reste de Saint Pierre tenant la clef du Paradis et le Livre saint)

Cette chapelle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis le 7 mars 1990. Je viens d'apprendre que la commune de Nessa a exprimé ( précisément le 29 janvier 2010) sa volonté de sauver ce patrimoine et le désir d' obtenir une subvention qui lui permettrait, pour un coût dérisoire, de transmettre aux générations futures ce témoignage unique en Corse.

Il faudrait enfin comprendre qu'on ne mesure pas toujours l'importance d'un patrimoine pictural communautaire à sa surface pas plus qu'on ne mesure l'importance d'un patrimoine chanté à ses décibels: ici ces quelques centimètres carrés peints en disent plus que  bien des gloses. 

Nessa-massacre chapelle fresques juillet 2007 visages.jpg

 (dossier à suivre)