13/01/2013
Baptême
Aujourd'hui , évocation du baptême du Christ
et de Saint Jean-Baptiste, patron du baptême
Une représentation assez fréquente dans les églises de Corse, où il n'est pas rare de trouver un autel dédié au baptême.
Morosaglia (Castagniccia), église Santa Reparata (c'est dans cette église romane perchée dans les hauts de Morosaglia, anciennement paroisse de la communauté, que Pascal Paoli reçut le baptême). Ce bel édifice mériterait un programme important de restauration. Ici, l'autel des fonts baptismaux, peinture murale de Ignazio Saverio Raffali ( dit "le vieux"). Dans un médaillon central, au-dessus de la scène du baptême, la Colombe de l'Esprit Saint. Sous l'Esprit, Jean-Baptiste baptise Jésus dans l'eau du Jourdain tandis que le Père bénit son Fils et lui rend témoignage:
" Le peuple venu auprès de Jean Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie. Jean s'adressa alors à tous: "Moi, je vous baptise avec de l'eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu."
Nicolas Poussin, 1635, Jean-Baptiste baptise les foules, Musée du Louvre, Paris
Comme tout le peuple se faisait baptiser et que Jésus priait, après avoir été baptisé lui aussi, alors le ciel s'ouvrit. L'Esprit Saint descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre: " C'est toi mon Fils bien-aimé; en toi j'ai mis tout mon amour."
(St Luc , 3, 15-16, 21-22)
Muro (Balagne), l'autel des fonts baptismaux.
Ficaghja (Castagniccia), et pour le même usage,
à nouveau une peinture murale d' Ignazio Saverio Raffali (1750). Rappelons qu'Ignazio Saverio Raffali (né en 1715 et actif jusqu'en 1777) est le fils de Giovanni Raffali "le vieux" , et comme son père, se montre un artiste très doué, peintre, sculpteur et stucateur de renom. On lui doit une production extrêmement importante, essentiellement religieuse et d'un baroque coloré et souriant.
Cf. l'Encyclopédie des peintres actifs en Corse, de Michel-Edouard Nigaglioni (Editions A. Piazzola)
A Feliceto, Balagne, le baptistère de marbre, oeuvre vers 1870 du sculpteur Alcide Bertolucci (son père, Giuseppe Bertolucci est originaire de Calabre et travaille dans les églises de Bastia), est l'occasion, pour le riche commanditaire du village, Nicolas Renucci (un sgio bien établi) , d'afficher sa munificence en volant la vedette à St Jean-Baptiste: " SUMPTIBUS D. NICOLI RENUCCI FELICETO" ... on veut bien donner, mais il faut que cela se sache - et cela se vérifiera à chaque baptême!
Dans les premiers temps du christianisme en Corse - comme ailleurs - on ne pratiquait le baptême que dans l'église piévane ou dans le baptistère qui lui était accolé (mis à part les petits baptistères construits parfois très haut, sur les cols, le long des chemins de transhumance, pour baptiser au passage les populations semi-nomades des bergers) , ce qui explique la situation de nombre d'églises romanes pievanes qui nous paraissent "excentrées" par rapport aux communautés d'aujourd'hui: en réalité ces églises piévanes étaient bâties au centre de la piève et drainaient toute la population de la piève par des sentiers convergeants,
comme ici, sur le site magique et désormais désert de la Piévanie de Santa Maria de Rescamone, à Valle di Rostino, avec ses deux baptistères (photo prise depuis l'intérieur du grand baptistère octogonal et roman, en ruine -12° siècle: dans la brêche, l'église piévane de Santa Maria)
Accolée à l'église de Santa Maria de Rescamone, le minuscule baptistère paléo-chrétien: ensemble mis à jour en 1980 par Geneviève-Moracchini Mazel et qui témoigne d'une occupation très ancienne, puisque la première basilique de cette piève et son baptistère remontent, d'après Mme Moracchini-Mazel, à la fin du 4° siècle.
A Corte, le site écarté de San Ghjuvan, avec son baptistère pré-roman (9° siècle), construit à côté de l'église Santa Maria de la Pievanie de Venaco.
A Aregno, au lieu-dit Pieve, l'église romane et pisane de la Trinità - San Ghjuvan-Battista: au-dessus le village médiéval de Sant'Antonino, et dessous, celui d'Aregno. Cette église piévane se trouvait donc au centre des communautés de la région (Sant'Antonino, Aregno, Catteri ...) et les desservait à une époque où les églises paroissiales des villages n'existaient pas encore telles que nous pouvons les rencontrer aujourd'hui.
***
Le baptême du Christ raconté par quelques peintres ...
et avec Palestrina, Gloria et Credo de la Missa brevis (clic droit, suivre le lien):
http://youtu.be/ol67l7H7etA
http://youtu.be/k1cYEZURKVQ
Giotto Chapelle Scrovegni (Arena Chapel), à Padoue
Piero della Francesca, 1448/50, peinture a tempera, National Gallery de Londres
Perugino, vers 1482, fresque de la Chapelle Sixtine, Vatican
Ghirlandaio, fresque de 1486-90
Chapelle Tornabuoni, à Santa Maria Novella, Florence
et cette merveille de Joachim Patenier, dit Patinir (mort en 1524), Kunsthistorisches Museum, Vienne
El Greco, Hospital Tavera, Tolède
Le Tintoret, 1579-81, Scuola Grande di San Rocco, Venise
" Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière!
Comme une tenture, tu déploies les cieux,
tu élèves dans leurs eaux tes demeures.
Des nuées tu te fais un char,
tu t'avances sur les ailes du vent:
tu prends les vents pour messagers,
pour serviteurs, les flammes des éclairs"
(Psaume 104)
18:15 Publié dans corse, iconographie des saints, patrimoine de corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baptême du christ, st jean-baptiste, ignaziu saveriu raffali, alcide bertolucci, ficaghja, poussin, giottopatinir, ghirlandaio, perugino | Facebook |
06/01/2013
Temps d'enfance à Valle d'Orezza
A Valle d'Orezza,
Pieve d'Orezza, en Castagniccia
la Sainte Parenté
Dans cette surprenante et belle église de Castagniccia -récemment restaurée par l'atelier de J.C. Torre ( en compagnie de J.Sanguinetti , Loïc Corcuff, J.C. Desrues, Giovanni Pelloso ), parmi les autels baroques de stucs créés par la célèbre famille des RAFFALI au début du XVIII° siècle, voici l'autel dédié à la Sainte Parenté,
surmonté par le médaillon de Saint Joseph, armé de son bâton fleuri. Je salue au passage le joli travail de restauration, car le personnage était fort dégradé et difficilement identifiable , ayant perdu le bâton, son attribut essentiel. La cohésion du discours a guidé le restaurateur...
la fuite en Egypte
tandis que, sur la cuve l'autel, G. Raffali représente dans un médaillon charmant la Fuite en Egypte: Marie et Jésus, juchés sur un âne conduit par le bon Joseph, fuient le Massacre des Innocents, décrété par Hérode.
L'autel accueille une belle toile de la Sainte Parenté peinte par Giuseppe Maria CASALTA, ce peintre corse domicilié à Prunelli di Casaconi, dont on rencontre les oeuvres entre 1687 et 1713 (cf. l'Encyclopédie des peintres actifs en Corse, de Michel-Edouard Nigaglioni). Restauration d'Ewa Poli.
Au centre de la composition Marie présente l'Enfant Jésus sur ses genoux tout en maintenant le jeune Jean-Baptiste,
tendu vers son cousin et porté par sa vieille mère, Elisabeth.
L'Enfant Jésus souriant à Joseph prend une rose parmi la jonchée fraîchement cueillie par son père adoptif. C'est la Trinité terrestre : une tendre "famille recomposée", dirait-on aujourd'hui. Joseph s'incline vers la mère et le fils avec amour et respect.
De l'autre côté de la Vierge, veillant sur le groupe, Sainte Anne (du moins je le suppose) et Joachim, les parents de Marie, les yeux baissés.
Au-dessus de Saint Joseph, un personnage n'appartenant pas à la Sainte Parenté, s'intègre pourtant en douceur dans l'ensemble, s'apprêtant à offrir un fruit à l'Enfant: il s'agit de Saint Simon, portant sur son dos la scie de son martyre - St Simon est vénéré dans cette région de la Pieve d'Orezza .
Un ange vole au-dessus de la courbe des visages, tenant d'une main le bâton fleuri de St Joseph et de l'autre la couronne de la Vierge.
Seule Marie, le visage gracieux, rond et doux,
nous regarde, les yeux bienveillants, un léger sourire sur les lèvres.
Tous les autres personnages couvent du regard l'Enfant Jésus
Ailleurs, le thème de la Sainte Parenté peint par Simon de Chalons en 1543
au Musée Calvet à Avignon
Il s'agit là d'humaniser le mystère de la naissance de Jésus en l'inscrivant dans une famille élargie dotée d'ancêtres, de cousins multiples, bref un tissu familial rassurant qui renforce l'humanité de Jésus.
Sur le thème de la Sainte Parenté ou de la Sainte Famille élargie, je vous renvoie à une note intéressante de ce site:
Les trois maris de Sainte Anne, les sœurs - Biblioweb - Hypotheses
Leonard de Vinci, National Gallery, c. 1507-08: la Vierge avec Ste Anne, Jésus et St Jean-Baptiste
Raphaël, Canigiani Madonna, 1507, Alte Pinacothekde Munich:
Giulio Romano, la Vierge à l' Enfant avec Ste Elisabeth et St Jean-Baptiste, dite "La Petite Sainte Famille" - c.1517-18. Cette peinture est actuellement présentée dans la belle exposition consacrée aux dernières années de Raphaël, au Musée du Louvre.
En Corse à nouveau, le tableau miraculeux de Notre-Dame de Lavasina ( anonyme, XVI° siècle): la Vierge à l'Enfant avec Ste Elisabeth, St Jean-Baptiste et St Joseph ( merci M.E. Nigaglioni!). Cette peinture est à l'origine d'un grand pélerinage très populaire en Corse et de la propagation de cette dévotion sur l'îlecomme
(photo M.E. Nigaglioni)
comme ici à Bastia, église St Charles, cette peinture de Gilbert Bouchez (peintre et professeur de dessin à Bastia entre 1858 et 1874) inspirée de la toile de Notre-Dame de Lavasina.
10:52 Publié dans corse, famille, iconographie des saints, l'art baroque en corse, patrimoine de corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valle d'orezza, sainte parenté, giuseppe maria casalta, giovanni raffali, sainte anne, saint joseph, sainte elizabeth, saint joachim, fuite en egypte, giulio romano, leonard de vinci, raphaël, notre-dame delavasina | Facebook |
24/12/2012
Bon Natale a tutti!
Au plus fort de la nuit obscure, la lumière de Noël :
nativité et maternité s'offrent au regard.
Et comme dit la chanson:
"C'est l'amour infini"
avec J.S.Bach, Oratorio de Noël, "Schlafe, mein Liebster"
http://youtu.be/F3sBCuK1CIQ
(clic droit, ouvrir le lien)
Après le long prélude de l'Avent où s'enténèbre notre monde, à bout d'espoir et d'énergie , voici l'annonce de la victoire de la fragilité sur la dureté des temps.
à Campana, la Nativité attribuée à Zurbaran (XVII° s.) ou à son école: une toile magnifique, achetée sur le continent et offerte au village de Campana par un habitant du village. L'Enfant Jésus illumine la scène, entouré de la tendre dévotion de Marie, de Joseph, des bergers ... L'agneau aux pattes liées préfigure le sacrifice de l'Agneau pascal et le panier d'oeufs fait partie des offrandes apportées aux jeunes accouchées, promesse de vie, de perfection , de re-naissance (ainsi en va-t-il de l'Oeuf de Pâques) .
Voilà un iconographie plus que rarissime en Corse, du moins dans les grandes toiles de nos églises. Alors que l'on trouve parfois la représentation de la naissance de la Vierge,
comme ici à Canavaggia avec cette scène représentant le premier bain de la petite Vierge Marie, tandis que sa vieille maman Anne reçoit le réconfort d'un oeuf bien reconstituant: Francesco Carli (XVIII° s.)
ou celle de la naissance de St Jean-Baptiste,comme à Nocario
(Giacomo Grandi , XVIII°).
Scènes empruntées à la vie villageoise, un univers féminin, baignée de douceur complice et de gestes tendres, de la part des servantes, amies, "sages-femmes". Le père (ici Joachim) y est simplement invité , toléré .
La nativité de Jésus, elle, est absente des autels, comme si ce thème ne suscitait pas plus que cela l'intérêt des anciens, ou du moins ne relevait pas du même registre. En Corse, la grande communion émotive jaillit naturellement lors de la Semaine Sainte avec la Passion du Christ, sa mort cruelle. La douleur plus forte que la joie ... ?
Les seules représentations de la Nativité se retrouvent sous forme de tableautins dans les toiles du Rosaire, occupant la troisième place des cinq Mystères Joyeux, avant les cinq Mystères Douloureux et les cinq Mystères Glorieux du Rosaire, tels qu'on peut les rencontrer dans de très nombreuses églises de Corse:
comme ici à Aregno, l'autel du Rosaire (début XVII°s.),
et sa Nativité, 3° Mystère joyeux de ce Rosaire.
Sous un format très modeste, tout est dit: le petit Enfant nu et démuni sur la paille sur lequel soufflent le boeuf et l'âne gris, la Vierge en prière et le bon vieux Joseph, le berger portant sa besace et un agneau sur ses épaules ... L'occasion de redire combien l'univers des crèches est populaire, poétique: Joseph a l'air de se chauffer au brasero de ce petit enfant lumineux et sans défenses ...
avec la chanson de Joseph est bien marié:
http://youtu.be/fy7zxwi7fkI
http://youtu.be/o1x1k1hUNao
à Carcheto, ce même Mystère joyeux du Rosaire est peuplé d'anges chantant leur "Gloria in excelsis Deo"
à Muro, cette petite Nativité du Rosaire reçoit la visite d'une solide paysanne, portant un panier d'offrandes sur sa tête et un autre rempli d'oeufs ...
à Nonza, l'Enfant Jésus tend les bras vers sa mère toute souriante, et le bon Joseph couve du regard Marie ...
(Giacomo Grandi, 1757)
à Vallica, le petit Jésus semble fourrer sa menotte dans le chaud museau du boeuf: Marie le veille d'une main et le prie de l'autre, tandis que Joseph tient son baton fleuri de roses, toute une histoire!
La représentation de la crèche est donc, pendant longtemps, limitée à ces petites scènes du Rosaire. En revanche, très tôt on ressent le besoin de représenter la maternité de Marie : la Vierge présentant son Fils dans toute sa fragilité comme une offrande au monde.
C'est la Vierge à l'Enfant, dans sa majesté, un enfant souvent nu et démuni,
comme ici à Castirla, chapelle St Michel, la Vierge présente l'Enfant à l'adoration des fidèles (fresque de la fin XV° s.)
ou à Cambia, chapelle San Chirgu:
fresque de la Vierge à l'Enfant vêtu de pourpre et bénissant.
Par ailleurs, sur de nombreux retables du XVI° siècle, la Vierge occupe le centre des triptyques sur bois, tenant avec tendresse l'Enfant,
comme ici, à Volpajola: la Vierge à l'Enfant sur un trône, entourée de saints et surmontée de l'Annonciation et de la Crucifixion,
ou à Cassano, ce retable sur bois à cinq travées d'Antonio de Calvi - 1505, provenant de l'église Sant'Albano
Cassano, Vierge à l'Enfant, élément central du retable ; à ses pieds, la signature: "Magister Antonius Simonis pinxit, 1505".
Luri, élément central du retable : ici, la Vierge est entourée d'anges musiciens, une iconographie que l'on retrouve souvent et où chante l'harmonie de la scène.
comme ici à Moltifau (élément central du triptyque) où l'Enfant bénit l'humanité
ou à Morosaglia, église Sta Reparata (élément central du triptyque), où l'Enfant Jésus tient sa croix.
Ailleurs toute la tendresse maternelle s'exprime dans ces Vierges allaitantes,
comme à Giocatojo, cette Vierge allaitante (élément central du triptyque): un petit Jésus particulièrement craquant, jouant avec le téton maternel, avec le regard vague du nourrisson repu ...
à Penta di Casinca, le même thème (toile beaucoup plus tardive)
ou à Oletta, avec ce retable signé de Giovan Michele Romano (autour de 1540): la Vierge allaite l'Enfant Jésus entre Sta Réparata et St André. Au-dessus, de part et d'autre de Dieu bénissant, les deux figures de l'Annonciation, Gabriel et Marie.
Cette Vierge à l'Enfant se retrouve au centre des compositions assurant la protection des villageois,
comme ici à Belgodère: la Vierge à l'Enfant en compagnie de St Thomas, st Pierre et des pieux donateurs et donatrices, avec, en prédelle, la Cène - peinture sur bois de Giovanni Battista Aicardo et de Lisandro Castellini, 1595
(merci Michel-Edouard!)
ou comme à Pino, la Vierge à l'Enfant, avec à ses pieds des pinzocole (béguines) entre St Pierre et St François (vers 1520)
Et on la retrouve toujours au centre de la dévotion du Rosaire (comme à Aregno, voir plus haut)
comme ici au hameau d' Incinacce, la Vierge et l'Enfant remettant le Rosaire à St Sylvestre et St Antoine de Padoue
ou accompagnant d'autres dévotions locales, comme ici à Olmi Cappella cette oeuvre populaire, à l'oratoire de la confrérie, où la Vierge allaitante veille sur le martyre de st Pancrace ...
ou comme ici, toujours à Olmi Cappella à l'église paroissiale, dans cette belle remise du Scapulaire à St Simon Stock, en présence de St Jean Baptiste: oeuvre de Marc Antonio De Santis (XVII° s.)
ou ici, à Cateri, avec cette splendide statue de Vierge à la maternité triomphante (art génois, XVIII°s.)
De taille plus modeste, cette charmante Vierge à l'Enfant de Joseph Giordani à Prunu, en 1852
ou celle-ci à Canavaggia de la Vierge à l'Enfant en compagnie du petit Jean Baptiste, d' Anton Santo Benigni (XIX°s.)
***
Revenons à l'esprit de Noël: il faudra attendre le début du XX° siècle pour voir arriver dans les églises de Corse les premières crèches, plus ou moins grandes selon la fortune des villages, amenées par l'expérience des Corses du continent et des crèches provençales en particulier. Une coutume qui se développe avec la statuaire de plâtre bon marché: aujourd'hui chaque village met son point d'honneur à dresser sa crèche le moment venu, composant ce reposoir particulier de Noël, éphémère et joyeux qui fait pendant aux reposoirs éphémères et douloureux de la Semaine Sainte.
la crèche de Corbara: un gros travail de costume et de mise en place pour les dames dévouées de la paroisse
Marie et l'ane ...
à Sta Reparata di Balagna, les grands personnages de la crèche sont installés sous une voûte près de l'église
la douce Marie
Joseph
Dans certains villages l'on joue le mystère de la Nativité: quoi qu'il en soit, tout sera fait pour renouer avec l'esprit d'enfance qui l'accompagne, lors des veillées, même en l'absence de messes. Les chants quant a eux cimenteront ce partage.
Je vous renvoie aux belles pages de Pierre-Jean Luccioni et Ghjaippina Giannesini dans Tempi Fà (fêtes religieuses, rites et croyances populaires de Corse, chez Albiana) consacrées à cette fête de Noël.
fête de la lumière qui renait après le solstice d'hiver, (comme ici avec le lumineux Bambinu de Campana)
(ou avec u Bambinu de Castifau )
lumière nouvelle symbolisée par les feux de Noël que l'on achève de préparer à l'heure où je termine cette note ...
à Speloncato, la cabane 2012
Bon Natale a tutti!
avec Alessandro Scarlatti:
http://youtu.be/d8JxIM4dn_E
(clic droit, suivre le lien)
Avec J.S. Bach:
http://www.youtube.com/watch?v=QKNoHAxuqBo&feature=share&list=PLhc5Cv2DoUKnl71Xaga2xdIdATHxcHGNO
http://www.youtube.com/watch?v=N9XObSQXXII&feature=share&list=PLhc5Cv2DoUKnl71Xaga2xdIdATHxcHGNO
http://www.youtube.com/watch?v=7L459WQ03c4&feature=share&list=PLhc5Cv2DoUKnl71Xaga2xdIdATHxcHGNO
08:24 Publié dans corse, esprit d'enfance, iconographie des saints, patrimoine de corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : natale, noêl, nativité, oratorio de noel bach, maternité, crèches, feux de noêl | Facebook |
14/12/2012
Hier à Ville di Petrabugno, Ste Lucie
Hier , célébration de la Santa Lucia à Ville di Petrabugno (Cap Corse)
(petite suite de la note d'hier sur Sainte Lucie)
Pour une assemblée nombreuse, une messe solemnelle concélébrée par l'Evêque de Corse, Mgr. Olivier de GERMAY, avec la participation de plusieurs confréries de la région et d'une bonne chorale,
accompagnée à l'orgue par Pierre Vallecalle. Ce bel instrument construit par Luigi De Ferrari en 1837 et restauré en 1981 par G.C. Galtier (Odile Bailleux avait fait le concert d'inauguration. ) mériterait une bonne révision générale ...
L'église Sainte Lucie de Ville di Petrabugno, d'une élégante architecture baroque tardive, construite entre 1796 et 1800, remplace un édifice antérieur, de 1562, dédié à Ste Félicité. J'ai connu cette belle église riche de stucs bien avant sa "rénovation" par un décorateur de Balagne : je me contenterai de dire qu'aujourd'hui son décor de faux marbres rubescents rutile.
En ce jour de Sainte Lucie,
les dames ont amoureusement préparé et fleuri la statue de la Sainte
et la belle banière (XIX°s., restaurée) est prête à sortir pour la procession: Ste Lucie est aux côtés de Ste Félicité, la première patronne de cette paroisse,
qui cèdera la première place à Ste Lucie aujourd'hui.
La première chapelle latérale à droite du maître-autel est du reste consacrée à Ste Lucie, en compagnie de Ste Catherine, toutes deux aux pieds de la Vierge à l'Enfant:
ce tableau d'autel (1628) de Nicolao Castiglioni mérite qu'on s'y arrête à nouveau: l'artiste, originaire du petit village de Castiglione (il y nait vers 1592) s'est dépassé: raffinement des étoffes, élégance des toilettes, douceur expressive des visages ...
Voici ce qu'en dit Michel-Edouard Nigaglioni dans son Encyclopédie des peintres actifs en Corse qui vient de sortir aux Editions A. Piazzola (voir la note prochaine):
"Nicolao Castiglioni est un précurseur dans bien des domaines. Il est le premier peintre natif de Corse à assimiler le langage baroque, apparu depuis peu en Italie continentale. Son style s'inscrit pleinement dans celui de la peinture génoise de son temps et l'on peut supposer qu'il a été formé à Bastia par le peintre génois Ottavio Cambiaso."
A gauche de cette oeuvre majeure de la peinture corse, et dans un registre cette fois tout-à-fait populaire, deux petits ex-voto peints du XIX° s. rappellent les vertus curatives de Sainte Lucie,
priée pour guérir les maladies des yeux:
vous voyez bien sa miraculeuse efficacité!
:
18:33 Publié dans corse, iconographie des saints | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ville di petrabugno, sainte lucie, nicolao castiglioni | Facebook |
12/12/2012
Santa Lucia
Sainte Lucie, Vierge et Martyre de Syracuse,
fêtée le 13 décembre,
(Francesco del Cossa, les yeux de Ste Lucie
une sainte patronne bien populaire en Europe
et en Corse :
à Cateri (Pieve d'Aregno), la statue de procession en papier mâché, art populaire (XIX° s.):
comme souvent, les doigts sont les premiers à souffrir de la procession dans le village. Ce n'est pas une raison pour la priver de sa promenade annuelle!
... et ses yeux, présentés par ce gentil petit angelot : ce sont les armes parlantes de Sainte Lucie. La popularité de Santa Lucia repose sur le fait qu'elle passe pour guérir tous les maladies des yeux, y compris la cécité. Quoi qu'il en soit sa fête, le 13 décembre, célèbre la fin des jours sombres et le retour proche de la lumière.
Comme vous le verrez, notre Santa Lucia a bien gagné par les souffrances variées de son interminable martyreson statut de Vierge Martyre. heureusement pour ses porteurs, la sainte Lucie de Cateri ne pèse pas le poids de sa légende:
" columna es immobilis, Lucia sponsa Christi "
(tu es une colonne immobile, Lucie, épouse du Christ)
Voici ce qu'en dit Jacques de Voragine dans la Légende dorée:
Lucie, vierge syracusaine de famille noble, voyant se répandre à travers toute la Sicile la gloire de sainte Agathe, se rendit au tombeau de cette sainte, en compagnie de sa mère Euthicie, qui, depuis quatre ans déjà, souffrait d’un flux de sang incurable. Les deux femmes arrivèrent à l’église pendant la messe, et au moment ou on lisait le passage de l’Évangile qui raconte la guérison miraculeuse, par Jésus, d’une femme atteinte d’un flux de sang. Alors Lucie dit à sa mère : « Si tu crois à ce qu’on vient de lire, tu dois croire aussi qu’Agathe est maintenant en présence de Celui pour le nom de qui elle a subi le martyre. Et si tu crois cela, tu retrouveras la santé en touchant le tombeau de la sainte ! » Aussitôt, tous s’écartant pour leur livrer passage, la mère et la fille s’approchèrent du tombeau, et se mirent à prier. Et voici que la jeune fille tomba soudain endormie, et eut un rêve où elle vit sainte Agathe debout au milieu des anges, toute parée de pierreries, et lui disant : « Ma sœur Lucie, vierge consacrée à Dieu, pourquoi me demandes-tu une chose que tu peux toi-même accorder sur-le-champ à ta mère ? Vois, ta foi l’a guérie ! » Et Lucie, s’éveillant, dit à sa mère : « Ma mère, tu es guérie ! Mais au nom de celle aux prières de qui tu dois ta guérison, je te prie de me délier désormais de mes fiançailles, et de distribuer aux pauvres la dot que tu me destinais ! » Sa mère lui répondit : « Attends plutôt de m’avoir fermé les yeux, et tu feras ensuite ce que tu voudras de nos biens ! » Mais Lucie : « Ce que tu donnes en mourant, dit-elle, tu le donnes parce que tu ne peux pas l’emporter avec toi. Mais, si tu le donnes de ton vivant, tu en auras la récompense là-haut ! »
(Bruges, Maître de la Légende de Ste Lucie, XV° s.)
De retour chez elles, Lucie et sa mère commencèrent à distribuer, peu à peu, tous leurs biens aux pauvres. Et le fiancé de Lucie, l’ayant appris, en demanda compte à la nourrice de la jeune fille. Cette femme, en personne rusée, lui répondit que Lucie avait trouvé une propriété meilleure, qu’elle voulait l’acquérir, et que c’était pour cela qu’elle vendait une partie de ses biens. Et lui, dans sa sottise, il crut à un commerce matériel, et se mit à les encourager dans la vente de leurs biens. Mais quand tout fut vendu et qu’on sut que tout était allé aux pauvres, le fiancé, furieux, porta plainte devant le consul Paschase, disant que Lucie était chrétienne et n’obéissait pas aux lois impériales.
(Lorenzo Lotto - 1532- Pinacoteca civica de Iesi)
Paschase, l’ayant aussitôt mandée, lui enjoignit de sacrifier aux idoles. Mais Lucie lui répondit : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est de visiter les pauvres et de les aider dans leurs besoins. Et comme je n’ai plus rien à offrir, je vais m’offrir moi-même au Seigneur ! » Et Paschase : « Ce sont là des paroles bonnes à dire à des sots de ton espèce ; mais à moi, qui garde les décrets de mes maîtres, tu les dis en vain ! » Et Lucie : « Tu gardes, toi, les décrets de tes maîtres, et moi je veux garder la loi de mon Dieu. Tu crains tes maîtres, et moi je crains Dieu. Tu évites de les offenser, et moi j’évite d’offenser Dieu. Tu désires leur plaire, et moi je désire plaire au Christ. Fais donc ce que tu jugeras t’être utile, et moi je ferai ce que je jugerai m’être utile ! » Alors Paschase : « Tu as dépensé ton patrimoine avec des corrupteurs, et voilà pourquoi tu parles en prostituée ! » Mais Lucie : « Mon patrimoine, je l’ai placé en lieu sûr ; et jamais n’ai admis auprès de moi des corrupteurs, ni du corps, ni de l’âme. » Paschase lui dit : « Qui sont donc ces corrupteurs du corps et de l’âme ? » Et Lucie répondit : « Les corrupteurs de l’âme, c’est vous, qui engagez les âmes à se détourner de leur créateur ; quant aux corrupteurs du corps, ce sont ceux qui conseillent dé préférer le plaisir corporel aux fêtes éternelles. » Et Paschase : « Tes paroles (verba) cesseront bien quand nous en viendrons à te rouer de coups (verbera) ! » Et Lucie : « Les paroles de Dieu ne cesseront jamais. » Et Paschase : « Prétends-tu être Dieu ? » Lucie répondit : « Je suis la servante de Dieu, qui a dit : « Quand vous serez en face des rois et des princes, etc. » Et Paschase : « Prétends-tu donc avoir en toi le Saint-Esprit ? » Et Lucie : « Celui qui vit dans la chasteté, celui-là est le temple du Saint-Esprit ! » Et Paschase : « Alors je te ferai conduire dans une maison de débauche. Ton corps y sera violé, et tu perdras ton Saint-Esprit ! » Mais Lucie : « Le corps n’est souillé que si l’âme y consent ; et si, malgré moi, on viole mon corps, ma chasteté s’en trouvera doublée. Or jamais tu ne pourras contraindre ma volonté. Et quant à mon corps, le voici, prêt à tous les supplices ! Qu’attends-tu ? Fils du diable, commence à satisfaire ton désir malfaisant ! »
Alors Paschase fit venir des proxénètes, et leur dit : « Invitez tout le peuple à jouir de cette femme, et qu’on use de son corps jusqu’à ce que mort s’ensuive ! » Mais quand les proxénètes voulurent l’entraîner, l’Esprit-Saint la rendit si pesante qu’en aucune façon ils ne purent la mouvoir.
(Leandro Bassano, Venise, église san Giorgio Maggiore)
Et Paschase fit venir mille hommes, et lui fit lier les pieds et les mains ; mais on ne parvenait toujours pas à la soulever. Il fit venir mille paires de bœufs, mais la vierge continua à rester immobile. Il fit venir des mages ; mais leurs incantations restèrent sans effet. Alors il dit : « Quel est donc ce maléfice, qui permet à une jeune fille de ne pas pouvoir être soulevée par un millier d’hommes ? » Et Lucie lui répondit : « Ce n’est pas un maléfice, mais un bienfait du Christ. Et tu aurais beau ajouter encore dix mille hommes, ils ne parviendraient pas à me faire bouger. » Paschase s’imagina alors, suivant l’invention de quelqu’un, que l’urine détruisait les maléfices, et il la fit asperger d’urine bouillante : mais cela encore fut inutile. Alors le consul, exaspéré, fit allumer autour d’elle un grand feu, et ordonna de jeter sur elle de la poix, de la résine, et de l’huile bouillante. Et Lucie dit : « Dieu m’a accordé de supporter ces délais, dans mon martyre, afin d’ôter aux croyants la peur de la souffrance et aux non-croyants le moyen de blasphémer ! »
(Brescia, église ste Agathe, martyre de Ste Lucie)
Les amis de Paschase, le voyant devenir sans cesse plus furieux, enfoncèrent une épée dans la gorge de la sainte ; mais elle, loin d’en perdre la parole, elle dit : « Je vous annonce que la paix est rendue à l’Église ! Aujourd’hui même, Maximien est mort et Dioclétien a été chassé du trône. Et de même que Dieu a accordé pour protectrice à la ville de Catane ma sœur Agathe, de même il vient de m’autoriser à être auprès de lui la protectrice de la ville de Syracuse. » Et, en effet, pendant qu’elle parlait encore, voici que des envoyés de Rome vinrent saisir Paschase pour l’emmener, prisonnier, devant le Sénat : car celui-ci avait appris qu’il s’était rendu coupable de déprédations sans nombre dans toute la province. Il fut donc conduit à Rome, déféré au Sénat, convaincu de crime, et puni de la peine capitale.
(Tiepolo dernière communion de Ste Lucie -
Venise église Santi Apostoli)
Quant à la vierge Lucie, elle ne bougea pas du lieu où elle avait souffert, et elle resta en vie jusqu’à l’arrivée de prêtres qui lui apportèrent la sainte communion ; et toute la foule y assista pieusement. C’est dans le même lieu qu’elle fut enterrée, et que fut construite une église en son honneur. Son martyre eut lieu vers l’an du Seigneur 310.
"Selon une autre version, Lucie se serait arraché les yeux et les aurait envoyés sur un plat à son fiancé; mais la sainte Vierge lui aurait fait repousser des yeux encore plus beaux (occhi belli, lucenti) .
Cette légende repose sur l'étymologie populaire de son nom: Lucia, rattachée au mot lux, lumière (Lucia a luce, Lucia quasi lucis via)
(Louis Réau, Iconographie de l'Art Chrétien)
(Francesco del Cossa, Washington
National Gallery)
(Francesco Zurbaran 1625)
A Syracuse, la cathédrale lui est consacrée et son culte semble s'être très rapidement répandu dans toute l'Italie, en France, en Allemagne, en Flandre, en Espagne, en Suède (http://youtu.be/Mk0FyZqNp5Q), chacune se réclamant de ses reliques ... En Corse Santa Lucia est très vénérée et ce, depuis bien longtemps:
" Au Moyen-Age comme dans les siècles antérieurs, de nombreux sanctuaires en Corse portèrent le nom de S. Lucia, une trentaine environ." ( Corsica Sacra, Geneviève Moracchini Mazel, p. 24)
Le beau visage mélancolique de Santa Lucia
à San Tumasgiu di Pastureccia (Pieve du Rustinu), fresque du début XVI° s.
" Pour la Corse, je suppose que ce culte est venu directement, -les voyageurs allaient d'île en île - (...). Ce pourrait être dès la fin du IV °s., depuis les côtes de Sicile jusqu'à celles de Corse" (idem)
Murato (Pieve du Bevinco) ancienne église conventuelle- Giuseppe Maria Casalta,
peintre corse domicilié à Prunelli di Casaconi (Haute-Corse), actif entre 1687 et 1713.
Cateri (Pieve d'Aregno) Valerio Castello, peintre génois (1624 - 1659: mort de la peste ...): magnifique!
Croce (Pieve d'Ampugnani) Sta Lucia aux pieds de la Vierge de l'Immaculée Conception et aux côtés de san Cesariu di Terracine. Francescu Carli ( "peintre principal de l'école castano-balanine de la fin du XVIIIe siècle, né dans l'état de Lucques vers 1735, actif dès les années 1760 en Corse, il y est mort en 1821." M.E. Nigaglioni)
Ortiporio (Pieve de Casacconi) détail avec Santa Lucia: le coq est là car la toile est consacrée à St Pierre.
Castellare di Mercurio (pieve du Mercurio): la Vierge allaitante avec Ste Lucie.
Santa Lucia di Mercurio (Pieve du Mercurio) (hélas très repeint! dessous, peut-être la main de Marc Antonio De Santis)
Lento, Ste Lucie (détail) peinte par Paul-Mathieu Novellini :
Ce bon peintre Novellini est né à Lento en 1831 ( mort en 1918).
à Pied'Orezza (Pieve d'Orezza) Santa Lucia peinte en 1872 par Alberti (le peintre qui réalise le décor de l'église St Pierre St Paul de Piedicroce): un art populaire et coloré ... Ici Ste Lucie est représentée en pleine "dispute" théologique devant le consul Paschase, barbu et moustachu (pas très règlementaire pour un consul romain!), amenée sous bonne garde par des soldats mauresques d'opérette. A ses côtés, je crois voir ste Agathe (martyre portant sa palme) et derrière elle , peut-être la mère Euthicie.
En Corse, nombre de fontaines lui sont consacrées où l'on va, le jour de sa fête, puiser "l'acqua di Santa Lucia", l'eau de Sainte Lucie, avec laquelle il est conseillé de se laver les yeux. Par ailleurs, toujours en liason avec ses vertus exceptionnelles pour la vue, la clarté, on trouvera des lieux-dits qui signalent sainte Lucie - écoutons ce qu'en dit Geneviève Moracchini-Mazel dans sa Corsica Sacra, p.24 et 25), parlant d'un sanctuaire aujourd'hui disparu, construit à 1.300m d'altitude dans la pieve de Mercurio et qui a donné son nom à la Cima di Santa Lucia:
(...) en tous cas la monachia qui devait se trouver sur la Cima, a des chances d'avoir jouxté une aire de feux destinée à la signalisation"
et plus loin, parlant du Col de Sta Lucia et de sa chapelle ancienne et disparue (restent les arases) , entre Luri et Pino:
Sortie de la Fagec, le 18/05/2008: au Col de Santa Lucia
"Toutefois il y a lieu de supposer qu'à l'origine c'était une monachia, liée à la surveillance des deux mers au moyen de feux de signalisation."
(...) En somme il parait probable qu'en montagne, durant le Haut Moyen-Age, on ait souvent choisi le vocable S. Lucia, en raison de la Lux et de la vue exceptionnelle dont on pouvait bénéficier depuis les sanctuaires."
Santa Lucia a donné son nom à plusieurs villages en Corse : Santa Lucia di Tallà, Santa Lucia di Muriani, Santa Lucia di Mercurio ...
Elle sera donc à l'honneur le 13 décembre dans de nombreux villages ...
(photo M.E. Nigaglioni)
Comme à Ville di Petrabugno: oeuvre magistrale du peintre corse Nicolao Castiglioni, 1628: la Vierge à l'Enfant entre Ste Catherine d'Alexandrie et Sainte Lucie
(à suivre!)Allez, avec Luciano Pavarotti :
http://youtu.be/Gb4jaK1k5BQ
12:13 Publié dans corse, fresques de corse, iconographie des saints, patrimoine populaire de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sainte lucie, santa luci, geneviève moracchini mazel, cateluciano pavarotti, ri, murato, ortiporio, lento, novellini, casalta, fagec | Facebook |