05/12/2015
Immaculée Conception
8 décembre, fête de l'Immaculata,
l'Immaculée Conception
(note revisitée)
à Prunelli di Cascconi,
détail de l'Immaculée Conception,
attribuée par M.E. Nigagioni à Saverio Farinole :
un thème cher aux franciscains...
et aux Corses!
à Vallica (Ghjunsani),
le petit tableau de l'Immaculée Conception en compagnie de San Roccu et du jeune San Quilicu (alias, San Chirgu, Quilico, Cyr ...),
peint par Giacomo Grandi, autour de 1750.
La Vierge, conçue sans péché, les yeux baissés vers la Terre (où elle descend s'incarner), pieds nus sur le croissant de lune et écrasant le Serpent, la tête couronnée d'étoiles: à ce propos, en ces temps d'incertitude pour l'Europe, n'a-t-on pas dit que les étoiles du drapeau européen ont été empruntées à l'iconographie de la Vierge de l'Immaculée Conception ?
Au Musée Fesch d'Ajaccio, cette Immaculata peinte au XVIII°s par un anonyme napolitain, huile sur cuivre.
Petit retour en arrière: et tout ça, la faute à qui, je vous le demande?
notre petite mère Eve,
vue et aimée par Gilesbertus à Autun
Le choix d'Eve
Eve, avec son air de ne pas y toucher, voluptueusement couchée pour une petite sieste au Paradis d'Autun, le fruit défendu à portée de main ... Eve hardie et assoiffée de connaissance, décrite dans la Genèse comme la part la plus active du couple primordial: il s'agit, en mangeant le fruit défendu d'accueillir la vie avec tous ses risques, le bien et le mal: un programme illimité pour notre humanité! (Teilhard de Chardin n'aurait pas renié le choix d'Eve)... et d'un coup nous tombe dessus, marque indélébile pour ses descendants, le péché originel avec, jusqu'à la fin des temps et indissociables de la vie, la libido et la mort. Pas de conception sans libido, pas de naissance sans mort ... du grain à moudre pour les pasteurs des familles judéo-chrétiennes et les psychanalystes.
Récit de la Tentation et de la Chute, dans la Genèse 3, 1-24:
" Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea. Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures.
à Cambia, chapelle San Quilicu, le récit de la Tentation.
L'arbre de la connaissance, solidement enraciné, est représenté ici sous sa forme la plus parlante: une fourche en Y, proposant les deux voies possibles du Bien ou du Mal, avec, au sommet, la Croix. Il fonctionne comme l'axe du monde et fait communiquer trois mondes: la monde des morts, souterrain; le monde des vivants, ici avec Adam et Eve; enfin le monde céleste, avec la Croix rédemptrice.
Alors ils entendirent la voix du Seigneur Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face du Seigneur Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais le Seigneur Dieu appela l'homme, et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et le Seigneur Dieu dit : Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? L'homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé. Et le Seigneur Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé. Le Seigneur Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon."
à Santa Maria de Rescamone,
le couple originel et l'Arbre où s'enlace le Serpent.
l'Immaculée Conception
l'Immaculée Conception, El Greco, Musée Santa Cruz
(Sous ses pieds, la ville de Tolède, mise sous la protection de la Vierge et des éléments iconographiques qui se réfèrent aux "Arma Virginis" dans les Litanies de la Vierge)
Une doctrine qui met longtemps à se mettre en place, longtemps combattue par les dominicains, diffusée par les franciscains, puis par les jésuites, consacrée par le Concile de Trente, et qui ne devient un dogme qu'en 1854, sous le pape Pie IX.
" Un signe grandiose apparut au ciel: c'est une Femme; le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds, douze étoiles couronnent sa tête (...) " (l'Apocalypse de Saint Jean)
Tiepolo, l'Immaculée Conception, 1769
Lumineuse, nimbée de soleil, couronnée des douze étoiles, protégée par la Colombe de l'Esprit Saint, écrasant de ses pieds nus le Serpent du Péché originel (regardez bien, il tient dans sa gueule le fruit défendu), Marie se tient bien droite: pas de doute, la terre peut tourner, rouler comme un vulgaire ballon de cirque, Marie reste en équilibre, les yeux baissés, non par pudeur excessive, mais par prudence, pour voir où elle met ses tendres pieds nus. A moins qu'elle ne couve de son regard attentif sa nichée humaine. C'est qu'elle descend du ciel sur terre, en mission:
Giorgio Vasari 1541, une oeuvre puissante:
au registre supérieur, l'Immaculée Conception, apaisante, contemple l'humanité dont elle a la charge et prie pour elle; l'arbre de la Tentation, habité par Satan, Serpent cornu à tête humaine (une femme, dites-vous?) sépare le registre inférieur, divisant le couple d'Adam et Eve, tandis que s'agitent et supplient leurs descendants.
"Quos Evae culpa damnavit,
Mariae gratia solvit"
(la grâce de Marie rachète la faute d'Eve)
Sous ses pieds, le croissant de lune.
Victoire de la Vierge Marie de la stabilité sur l'incertitude: la lune est l'attribut d'Eve, un attribut lié à l'élément liquide, mouvant, insondable, dangereux mais aussi nourricier de l'eau.
Mais aussi, victoire après la bataille de Lépante, des chrétiens sur le Croissant des ottomans ...
Fronton de l'autel des Ames du Purgatoire,
église du Couvent de Marcassu, à Catteri:
Un croissant de lune qui souvent présente ses cornes vers le haut: ces cornes sont un lointain écho du culte lunaire d'Isis, mais ici elles apparaissent surtout comme les cornes du Démon ...
La Vierge ouvre les mains pour accueillir sa mission divine (et sa future maternité).
Toujours au Couvent de Marcassu, l'Immaculée Conception, de Pietro Antonio Rossi (peintre domicilié à Bastia où son activité picturale est documentée à partir de 1692, mort avant 1722 - M.E. Nigaglioni)
La Vierge est représentée en compagnie du petit San Quilico/San Chirgu (alias St Cyr), Ste Catherine d'Alexandrie, Ste Apollonie, Ste Julitte (la mère du petit St Cyr), un évêque, et le donateur.
La très belle église du Couvent de Marcassu souffre hélas de l'impécuniosité de ses affectataires ...
http://www.youtube.com/watch?v=gVH0fkNY-xA&feature=colike
La lune encore, mais empruntée à l'iconographie de l'Antiquité:
Diane Chasseresse, Ecole de Fontainebleau, 1550, Musée du Louvre.
La lune coiffe Diane/Artémis et sa nudité.
Nous voilà bien loin de l'Immaculée Conception , et pourtant : dans cette citation de la chasteté de Diane/Artémis on pourrait voir une réappropriation détournée: la lune, symbole du cycle féminin, de la fécondité de la nature et du temps qui passe à travers ses phases successives et régulières, mort et renaissance. Les bons Pères de l'Eglise vont charger la Vierge de maîtriser toute cette part incontrôlable de la féminité: elle sera donc représentée foulant de ses pieds nus le croissant de lune ...
Il faut également signaler que le désir de conférer la pureté totale à la mère d’un dieu ou d’un héros se retrouve beaucoup plus anciennement dans les mythes de l’Asie: ainsi de Krishna qui nait de Devaki, vierge chaste qui l’enfante sans connaître l’homme ou du premier Boudha, conçu sans péché ni père par la vierge-mère Maya … C’est le concile d’Ephèse qui instaurera le culte de la Vierge Marie, Mère de Dieu, pour lutter contre le culte de la déesse Artémis.
***
L'histoire de Sainte Anne, mère de Marie
avec Giotto di Bondone, église de l'Arena (chapelle Scrovegni), vers 1303.
- Vu du petit bout de la lorgnette, on pourrait dire que la conception de Marie par ses parents Sainte Anne et Saint Joachim s'inscrit dans les gènes familiaux et tient du miracle.
Nulle trace de la présence précise des grand-parents maternels de Jésus dans le Nouveau-Testament, mais les évangiles apocryphes vont se charger de réparer poétiquement cette lacune (Proto évangile de Jacques et Pseudo Matthieu). Ils nomment les parents très âgés de Marie : Joachim (Dieu accorde) et Anne (la Grâce). Ce couple exemplaire de foi et d'humilité, affligé de stérilité, moqué par son entourage, va recevoir miraculeusement l'annonce de sa prochaine descendance par l'archange messager Gabriel ... dont on connait le rôle dans l'Annonciation faite par la suite à leur fille.
Peint par Giotto di Bondone à l'égise de l'Arena à Padoue:
l'annonce de sa future maternité à Sainte Anne
le songe de Saint Joachim, qui, moqué par ses pairs, a choisi de vivre au milieu des bergers.
(une préfiguration du songe de Saint Joseph ...)
Le chaste baiser d'Anne et Joachim devant la Porte Dorée de Jérusalem:
" La Mère de Dieu aurait été conçue non de façon naturelle (ex coitu), mais par un simple baiser sur les lèvres (ex oculo)" (Louis Réau, Iconographie de l'Art chrétien)
Toujours est-il que si la dévotion à Sainte Anne et Saint Joachim n'a pas connu le même engouement en Corse qu'en Bretagne, on la retrouve parfois dans nos églises de Corse, illustrant la naissance de la Vierge,
comme ici à l'église paroissiale de Muro: un Joachim bien pensif et que l'on pourrait prendre pour Joseph,
tandis qu'Anne, après l'effort de l'accouchement, reçoit le réconfort sous forme, traditionnelle, de deux oeufs.
ou à Canavaggia, peinte par Francesco Carli: la vieille Anne reçoit là aussi le réconfort tandis que les servantes ou les amies donnent son premier bain à Marie.
Scènes de la vie quotidienne ...
l'Immaculée Conception vue par le peintre génois Domenico Piola
" Nondum erant abyssi et ego jam concepta eram" (passage des Proverbes évoquant la nature immaculée de Marie): Piola illustre dans un raccourci saisissant la pensée créatrice de Dieu concevant Marie sans péché avant même la création du monde ... Dieu Trinitaire: le Père tient la couronne d'étoiles de l'Apocalypse, la colombe de l'Esprit Saint darde son rayon fécondant sur la Vierge, à ses pieds, l'Enfant Jésus terrasse Satan à l'aide de la croix ...
Et ici cette étonnante vision de Velasquez , en 1619 (collection privée) illustrant la pensée créatrice de Dieu projetant la Vierge à travers une sorte de vide sidéral, en dehors du temps et de l'espace.
Zurbaran ... et les Litanies de la Vierge :
(avec Marc Antoine Charpentier)
http://www.youtube.com/watch?v=XgVhpqjqnFE&feature=colike
Les attributs mystiques de la Vierge - Bréviaire Grimani -Bibliothèque Nationale de Venise -1450-1510
(frise du décor mural de l'église paroissiale de Catteri, attribué au peinte Fortius-Joseph Marchesi, de Belgodère)
"(...) Speculum justiciae,
Sedes sapientiae,
Causa nostrae laetitiae,
Vas spirituale,
Vas honorabile,
Vas insigne devotionis,
Rosa mystica,
Turris Davidica,
Turris eburnea,
Domus aurea,
Foederis arca, Janua coeli,
Stella matutina,
Salus infirmorum,
Refugium peccatorum,
Consolatrix afflictorum,
Auxilium Christianorum (...)"
(Catteri)
(...) Vase spirituel, priez pour nous.
Vase d'honneur, priez pour nous.
Vase insigne de la dévotion, priez pour nous.
Rose mystique, priez pour nous.
Tour de David, priez pour nous.
Tour d'ivoire, priez pour nous.
Maison d'or, priez pour nous.
Arche d'alliance, priez pour nous.
Porte du ciel, priez pour nous.
Étoile du matin, priez pour nous.
Salut des infirmes, priez pour nous.
Refuge des pécheurs, priez pour nous.
Consolatrice des affligés, priez pour nous.
Secours des chrétiens, priez pour nous.
http://www.youtube.com/watch?v=FAbrugfuAao&feature=colike
(Canari, l'Immaculée Conception,
pieds nus sur le serpent et le croissant de lune, cornes vers le bas).
Les angelots l'entourent des symboles des Litanies ("Arma Virginis") - l'un d'entre eux tend un miroir sans tache, Speculum sine macula, et elle apparait comme une véritable " Porte du Ciel", Porta coeli ...
Santa Lucia di Tallano, l'Immaculée Conception signée par Marc'Antonio De Santis et datée de 1668: merci Michel-Edouard Nigaglioni !
Ici l'iconographie est particulièrement riche: cette toile liée au couvent franciscain de Sta Lucia, représente, auprès de la Vierge, St François et St Jean-Baptiste, ainsi qu'un donateur qui nous regarde droit dans les yeux, nous invitant à partager sa dévotion. Le Serpent du Mal enlace puissamment la lune, témoignant de son emprise inquiétante sur l'humanité. Tout autour, les Arma Virginis et des détails qui évoquent les côtes corses, la mer et ses dangers:
voguant au large, un navire battant pavillon génois: armé par le donateur? La Méditerranée de l'époque n'est pas tranquille, pirates musulmans et chrétiens sont toujours prêts à fondre sur les navires de commerce, et les tours de guet ne suffisent pas protéger bateaux et populations riveraines. Mieux vaut se placer sous la protection de la Vierge...
Lire, sur le sujet:
- "Mer et religion", neuvièmes journées universitaires de Bonifacio (Editions A. Piazzola) et en particulier la contribution de M.E. Nigaglioni: " Périls de mer et iconographie dans les églises de Corse"
- " La Corse, la Méditerranée et le Monde musulman", douzièmes journées universitaires de Bonifacio (Editions A. Piazzola)
Cette dévotion de l'Immaculata est chère au cœur des Franciscains qui se feront les champions, avec les Jésuites, de ce qui n'était encore qu'une croyance et pas encore un dogme. C'est pourquoi il n'est pas rare, dans nos églises conventuelles franciscaines de Corse de la retrouver en bonne place, comme ici, à San Martinu di Lota, où St François place le couvent sous la protection de l'Immaculée Conception:
San Martinu di Lota, l'Immaculée Conception en compagnie de St François, St Jean-Baptiste, St Jacques, St Joseph et un donateur. Marc Antoine De Santis 1664
à Piedicroce , le même thème ... Ici le croissant de lune ressemble à la coiffe de Diane, pointes en l'air.
et ici encore, dans la gueule du serpent, le fruit défendu.
Le 8 décembre, en Corse, l'on a célèbre, avec l'Immaculée Conception, "a Festa di a Nazione" , la "Fête nationale de la Corse": en 1735, les grands hommes du moment, Sebastiano Costa, Luiggi Giafferi, Giacinto Paoli ... définissent au Couvent d'Orezza la légitimité de la révolte des corses contre l'oppresseur génois et la naissance d'une Nation corse indépendante en commençant par ces mots:
" Le royaume choisit pour sa protectrice l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, dont l'image sera peinte sur ses armes et ses étendards. On en célèbrera la fête dans tous les villages avec des salves de mousqueterie et de canon".
Je citerai Antoine Marie Graziani:
"La Vierge avait une importance particulière à Gênes. Au 17° siècle, chaque Doge génois apparaissait lors de son couronnement avec une représentation de la Vierge d'un côté et de la Corse de l'autre. Les nationaux corses se sont sans doute approprié ce symbole génois. J'ai tendance à croire que cette référence à l'Immaculée Conception a pris de l'importance à la fin du 19°siècle lors du conflit entre l'Eglise et l'Etat. Dans une Corse encore très catholique, certains y ont sans doute vu le moyen de se démarquer de la République. Une position qui a dû s'exacerber avec la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905 et les conflits entre catholiques et anticléricaux. (...) Cela fait une douzaine d'années maintenant, avec la montée politique du mouvement nationaliste, que cette date est réapparue dans notre actualité."
à Bastia, oratoire de la Conception
(photo M.E. Nigaglioni: merci! )
Sur ce médaillon de la voûte de ce même Oratoire le peintre italien Francolini peint l'Immaculée, reprenant probablement le motif préexistant dans le décor du XVII° siècle :
"Francolini : peintre italien dont l’activité est attestée en 1854-1855. A cette époque, il fait partie d’une équipe qui restaure le décor monumental de l’Oratoire de la Conception, à Bastia (sous la direction du peintre florentin Bernardo Francesco Sienni, chef de chantier). Francolini est chargé de l’exécution des trois médaillons principaux de la voûte." (M.E. Nigglioni )
Toujours est-il que, dans les églises de Corse, chantres, confrères, fidèles chantent pour cette fête :
"Tota pulcra es , Maria
et macula originalis non es in te" (...) ,
" La Vierge immaculée est assimilée à la fiancée du Cantique des Cantiques. C'est la Sulamite du Pseudo-Salomon comme le prouvent les paroles inscrites sur un phylactère: Tota pulchra es, amica mea, et macula non est in te , et les métaphores bibliques semées autour d'elle comme les perles d'un collier. " ( Louis Réau: Iconographie de l'Art chrétien)
"Tota pulcra es , amica mea, et macula non es in te"...)
Ce beau chant alterné, transmis par des générations dans nos villages sur une trame musicale commune connait des variations d'une communauté à l'autre. A Speloncato j'ai le souvenir de la transmission de ce chant par feu notre cher sacristain Martin Ambrosini, Josette Giovansily, et par notre Marie Quilici.
Marie Quilici
Marie qui nous avait fait encore récemment le magnifique cadeau imprévisible de sa voix et de son témoignage sur ce chant, lors des Journées du Patrimoine 2010, alors que nous évoquions les chemins de la transmission du chant à Speloncato ... Une voix de dame âgée mais qui ne dévie pas de son centre, sans fioritures, naturelle et ferme. Une vraie leçon d'être au chant, et non de savoir faire. Malheureusement, pas d'enregistrement ...
Les chants transmis dans nos villages ne sont pas désincarnés, ni fixés une fois pour toutes dans une partition : ils ont une vie, je devrais dire des vies, une âme, une histoire, et toute la fragilité coriace d'un monde qui passe et résiste ...
Ce "Tota Pulcra es Maria" que l'on retrouve dans les grands livres de chœur des couvents franciscains des 17 et 18° siècles ...
à Speloncato, Collégiale Santa Maria Assunta:
l'autel de l'Immaculée Conception où chaque année se célèbre la messe de l'Immaculée
(stucs du maestro Domenico Impernetti et de son élève, le jeune Antonio Sartori delle Ville, 1770)
15:40 Publié dans artistes de corse, corse, iconographie des saints, Immaculée Conception, patrimoine de corse, regards sur l'art, Saints de Corse, spiritualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : immaculée conception, joachim et anne, attributs mystiques de la vierge, fête nationale corse, speloncato, cambia, autun, zurbaran, piola, tiepolo, canari, piedicroce, litanies de la vierge marc antoine charpentier, prunelli di casaconi, marc'antonio de santis | Facebook |
20/06/2015
Dimanche 21 Juin Montegrosso fête son San Rainiero ...
Demain Montegrosso honore son saint patron
San Rainiero
San Rainiero, en costume de pèlerin, et tenant la croix de Pise
lors d'une messe solennelle concélébrée à 16 h par l'évêque de la Corse, Mgr Olivier de Germay , dans la belle église Saint Augustin de Montemaggiore, en compagnie de la confrérie de Pise venue en délégation pour l'évènement - au lendemain de leur grande fête annuelle de San Ranieri, patron vénéré de la cité de Pise - et des confréries de Balagne.
Saint Rainier, San Ranieri da Pisa, est uniquement présent à Montemaggiore sur le sol corse , ce qui en fait un cas illustre:
" Ce document [ "extrait des Chroniques de Pise"] rapporte aussi qu'au temps où l'un des évêques de Sagone résidait à Montemaggiore, on eut connaissance de la cérémonie de dedicacio de San Rainiero en présence de l'archevêque de Pise et de quatre évêques avec dépôt de reliques dans l'autel" (Geneviève Moracchni Mazel: Les églises romanes de Corse, p. 264)
L'église San Rainieru " aurait pu être bâtie dans le troisième quart du XII°s." (ibidem)
Une époque donc où les liens entre la Corse et Pise étaient très étroits.
Gaubert en fait la description ( entre 1886 et 1889) sur cette planche (emprunté au site: Coggia.com)
Quant à la vie du saint patron de Pise et de Montemaggiore, je vous renvoie au site de Nominis:
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1337/Saint-Rainier.h...
San Rainieru qui reprendra demain le chemin de sa chapelle après la messe ...
... Troubadour ( dit-on, joyeux et dissipé), converti par le bienheureux Albert de Sienne, qui après avoir fait pénitence dans un couvent de Pise et distribué tous ses biens aux pauvres s'embarque pour la Palestine. " Les prêtres de Jérusalem lui firent présent d'une schiavine, c'est-à-dire d'une tunique d'esclave grossière qu'il porta toujours depuis par humilité" (Louis Réau, Iconographie de l'Art Chrétien, p.1136).
Après une vie exemplaire et de nombreux miracles, il meurt à Pise en 1160 ce qui fait de la dédicace de San Rainieru de Montemaggiore l'une des plus précoces de ce saint.
Vous pouvez retrouver son évocation à Pise dans ce document:
10:08 Publié dans iconographie des saints | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saint rainier de pise, montegaggiore | Facebook |
06/12/2014
6 décembre Saint Nicolas de Bari
La Vierge du Scapulaire avec l'Enfant Jésus
entre saint Antoine de Padoue
et saint Nicolas
une peinture de Giacomo Grandi
Cette toile pleine de douceur nous présente la Vierge apparaissant avec l'Enfant Jésus à Saint Antoine de Padoue et à Saint Nicolas.
Un climat intime baigne cette pièce, ouverte sur un paysage familier des alentours. La Vierge assise parmi des nuages trône sur l'autel devant lequel prie Saint Antoine de Padoue. D'une main délicate elle tend le Scapulaire à Saint Antoine, cet objet de dévotion que l'on mettait au cou des enfants pour les protéger des entreprises du Diable et de la gente redoutée des mauvais esprits et autres sorcières malveillantes ... Pochette (ici double et peinte) contenant des morceaux de cierge béni de la Chandeleur ... et du sel (on n'est jamais trop prudent: les sorcières, on le sait, détestent le sel)
La Vierge, toute de bienveillance, ouvre largement les bras, tout en gardant debout contre elle l'Enfant Jésus: le blondinet tout frisotté pose sa menotte bien tendrement sur la tête de l'humble Saint Antoine, confit de tendresse, en prière devant un livre sacré . De son autre main, Jésus tient le globe terrestre: le message est simple ... les hommes - et plus précisément ici nos bons villageois d'Altiani - peuvent s'en remettre à ces deux excellents intercesseurs, Antoine et Nicolas.
De l'autre côté l'évêque Saint Nicolas de Bari regarde intensément la Vierge. Il porte un somptueux habit épiscopal, manteau chatoyant de roses rouges par-dessus sa robe travaillée de dentelles raffinées. C'est l'Eglise glorifiée à travers la richesse et la beauté de son costume chamarré ... Ce style fleuri est l'une des marques propres à l'inspiration de Giacomo Grandi .
Le grand saint Nicolas, si populaire dans toute l'Europe, porte la mitre, la crosse pastorale et un livre surmonté de trois boules d'or (or donné anonymement par le bon Nicolas pour empêcher la prostitution de trois jeunes filles pauvres que leur père s'apprêtait à livrer au bordel, faute d'argent ... terrible histoire, non?).
St Nicolas et les trois petits enfants à Feliceto
On connait aussi l'autre histoire, celles des " trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs" , "mis au saloir comme des pourceaux" et ressucités par saint Nicolas... Nous la chantions tous les ans le soir du 6 décembre , en bonnes petites filles de notre papa lorrain, pour fêter dignement notre grand saint Nicolas et en espérant bien que le Père Fouettard ne viendrait pas à sa place nous tourmenter.
à Sermanu, le bon Saint Nicolas veille sur les habitants du Boziu ...
(chapelle san Nicolau, fresque peinte entre 1450 et 1458)
22:43 Publié dans iconographie des saints, saint Nicolas, Saints de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
10/02/2013
Montemaggiore et les Âmes du Purgatoire
Où l'ombre de Don Miguel Mañara Vincentello de Leca y Colona (1627 - 1679) s'égare bien malgré lui à Montemaggiore et rencontre son avatar Don Juan
Ces jours-ci, le village de Montemaggiore, tout voisin de Cassano, commune de Montegrosso, Pieve de Pino. Balagne.
Tout d'abord, je vous engage à une lecture passionnante, celle du long article écrit par notre ami Alfredo ORTEGA: " La Corse et Don Juan: la légende noire de Miguel Mañara" pour l'Adecec, à retrouver sur le site:
La Corse et Don Juan: la légende noire de Miguel Mañara
l'autel du Rosaire et ses stucs raffinés datables, d'après notre amie Caroline Paoli, des années 1770/1780 et "attribuables à l'un des frères Cagliata, Antonio ou Giuseppe, très actifs entre ces deux dates et originaire de Lunigiana.
accueille cette toile peinte et repeinte par des auteurs anonymes :
au centre du tableau,. le sujet de la donation du Rosaire par la Vierge et l'Enfant à St Dominique et Ste Catherine de Sienne est tout-à-fait conforme à la norme.
Tandis que sous cet ensemble habituel l'on découvre la raison de cette dévotion: il s'agit bien d'aider à la délivrance de ces pauvres âmes du Purgatoire par la récitation du Rosaire. Je vous laisse découvrir le récit savoureux qu'en fait notre peintre anonyme de Montemaggiore:
Ne dirait-on pas une plaisante publicité pour quelque chaude station balnéaire?
Rien de très terrifiant dans ce bain de flammes ... on est bien loin de la description fantasmée de Mérimée:
" Il y avait dans l’oratoire de la comtesse de Maraña un tableau dans le style dur et sec de Moralès, qui représentait les tourments du purgatoire. Tous les genres de supplices dont le peintre avait pu s’aviser s’y trouvaient représentés avec tant d’exactitude, que le tortionnaire de l’Inquisition n’y aurait rien trouvé à reprendre. Les âmes en purgatoire étaient dans une espèce de grande caverne au haut de laquelle on voyait un soupirail. Placé sur le bord de cette ouverture, un ange tendait la main à une âme qui sortait du séjour de douleurs, tandis qu’à côté de lui un homme âgé, tenant un chapelet dans ses mains jointes, paraissait prier avec beaucoup de ferveur. Cet homme, c’était le donataire du tableau, qui l’avait fait faire pour une église de Huesca. Dans leur révolte, les Morisques mirent le feu à la ville ; l’église fut détruite ; mais, par miracle, le tableau fut conservé. Le comte de Maraña l’avait rapporté et en avait décoré l’oratoire de sa femme. D’ordinaire, le petit Juan, toutes les fois qu’il entrait chez sa mère, demeurait longtemps immobile en contemplation devant ce tableau, qui l’effrayait et le captivait à la fois. Surtout il ne pouvait détacher ses yeux d’un homme dont un serpent paraissait ronger les entrailles pendant qu’il était suspendu au-dessus d’un brasier ardent au moyen d’hameçons de fer qui l’accrochaient par les côtes. Tournant les yeux avec anxiété du côté du soupirail, le patient semblait demander au donataire des prières qui l’arrachassent à tant de souffrances. La comtesse ne manquait jamais d’expliquer à son fils que ce malheureux subissait ce supplice parce qu’il n’avait pas bien su son catéchisme, parce qu’il s’était moqué d’un prêtre, ou qu’il avait été distrait à l’église. L’âme qui s’envolait vers le paradis, c’était l’âme d’un parent de la famille de Maraña, qui avait sans doute quelques peccadilles à se reprocher ; mais le comte de Maraña avait prié pour lui, il avait beaucoup donné au clergé pour le racheter du feu et des tourments, et il avait eu la satisfaction d’envoyer au paradis l’âme de son parent sans lui laisser le temps de beaucoup s’ennuyer en purgatoire."
à suivre!
19:50 Publié dans corse, iconographie des saints, livres sur la corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montemaggiore, antonio cagliata, giuseppe cagliata, murillo, don miguel mañara, don juan maraña, mérimée, mes âmes du purgatoire | Facebook |
18/01/2013
Le chef-d'oeuvre de Francesco Giavarini à Costa
Une oeuvre à découvrir en Balagne:
dans le petit village de Costa, Pieve de Tuani,
cette modeste église San Salvatore abrite une oeuvre remarquable :
Francesco Giavarini réalise vers les années 1818- 20 cet étonnant décor peint qui mériterait un programme de sauvegarde et de restauration. Souhaitons que la communauté de Costa puisse, dans un temps proche, trouver les moyens de mettre hors de danger cet ensemble remarquable :
le village de Costa a su, en 2004, et ce, malgré la modestie de ses moyens, faire restaurer cet délicieux petit orgue anonyme du début XIX° siècle. Espérons que l'ensemble du décor peint de Giavarini connaîtra un sort aussi enviable: un dossier est d'ors et déjà en cours pour refaire le toît, ce qui en soi est déjà une prouesse financière pour une toute petite commune (même si les subventions montent à 80%, les 20 % restant à la charge de la communauté pèsent lourd).
Francesco Giavarini est, nous dit Michel-Edouard Nigaglioni (Encyclopédie des peintres actifs en Corse, éd. Piazzola), un "peintre décorateur et peintre de chevalet né en 1781 dans le village de Ciamannacce (Corse-du-Sud). Il s'installe à Bastia , où en 1820 il épouse Marie-Jeanne Bourgeois. Giavarini est l'auteur de décors de grande envergure, tel celui de l'église d'Oletta (signé et daté de 1817) et celui de la cathédrale de Cervione (signé et daté de 1828 (...)".
L'église de Notre-Dame du Carmel à Stoppia Nova (actuellement en restauration), hameau de Quercitellu (Castagniccia) possède un chemin de croix intéressant, peint en 1824 par Giavarini.
Rappelons qu'il est aussi l'auteur des grandes toiles des volets de l'orgue de Corbara (signées et datées de 1819).
Des similitudes dans les décors des deux orgues de Costa (décor du doreur Bernardo Zigliara, en 1819) et de Corbara évoquent fortement des contacts étroits entre ces deux communautés qui semblent avoir fait travailler à la même époque ces deux artistes, Zigliara et Giavarini.
Francesco Giavarini réalise à Costa un décor monumental de grande qualité où se mêlent harmonieusement baroque et néoclassicisme.
Occupant le centre de la voûte, le médaillon du Christ du Sacré Coeur - un coeur brûlant et rayonnant d'amour, couronné d'épines et surmonté de la croix pour une dévotion largement diffusée par la France au XIX°siècle : Giavarini illustre les consignes de son temps.
Encadré, côté choeur, par la scène de la Décollation de Saint Jean-Baptiste.
Giavarini honore sans doute ici la demande de ses commanditaires qui souhaitent donner une place importante à St Jean-Baptiste: l'ancienne église de la Piève de Tuani, dédiée à San Giovanni Battista, dont il ne subsiste aujourd'hui que les murs, fut reconstruite vers le XIV° siècle en remplacement d'une église romane pisane du XI° siècle, qui elle-même aurait remplacé une église paléo-chrétienne. Cette église en ruines se trouve donc sur le territoire de Costa, tout à côté de l'ancien couvent franciscain observantin de Toani, et fort proche du village. Une façon pour les gens de ce petit village de Costa de signifier leur importance dans la Piève, face aux communautés voisines beaucoup plus importantes d' Occhiatana, Belgodère, Ville di Paraso et Speloncato. D'autant que Costa n'a gagné son indépendance sur son voisin Occhiatana que tardivement, devenant vicairie en 1774, et commune distincte à la Révolution française.
De l'autre côté de la voûte, vers l'orgue, cette représentation des trois Vertus théologales:
l'Espérance et son attribut, l'ancre: on est ancré dans la vie chrétienne par une foi solide.
la Foi, voilée, car elle n'a pas besoin de voir pour croire, porte ses attibuts: la croix du Christ et le calice du salut.
la Charité: elle allaite un orphelin ...
Sur les côtés de la voûte, au-dessus de fenêtres en trompe-l'oeïl et alternant avec des motifs végétaux et floraux, des médaillons accueillent des saints, une véritable galerie de portraits:
Saint Aloysius, alias le jeune Saint Louis de Gonzague
Saint Pie V, le pape dominicain, mystique et visionnaire, en fonction lors de la Bataille de Lépante qui opposa la coalition chrétienne au monde ottoman en 1571.
Saint Grégoire le Grand: la colombe de l'Esprit Saint inspire ses écrits, et le Livre ouvert témoigne qu'il est Docteur de l'Eglise.
L'apôtre Saint Paul: visage passionné et barbe ardente, armé du glaive de son martyre et du Livre.
Lui faisant face, de l'autre côté de la nef, le médaillon de Saint Pierre, hélas trop dégradé pour être ici présenté.
Saint Dominique, créateur de l'ordre des dominicains et de la dévotion du Rosaire.
Saint Philippe Néri et son coeur brûlant d'amour: le village voisin de Speloncato abrîtait une congrégation d'Oratoriens, créée par ce grand saint du XVI° siècle, mystique et charitable.
Saint Michel Archange, le peseur d'âmes et le grand pourfendeur de Satan:
je ne résiste pas à l'envie de vous le montrer de plus près, tant il est beau malgré les dégradations dues à l'humidité.
Par ailleurs, Francescu Giavarini a réalisé cette très jolie chaire de prêche en bois polychrome,
qui accueille , outre le motif central " JHS" (Jesus Salvator Hominum) cher aux Jésuites et aux Franciscains, le portrait des quatre Evangélistes et de leur symboles du Tétramorphe:
Saint Marc et son Lion fidèle
Saint Luc et le Taureau
Saint Matthieu et l'Ange, qu'il écoute manifestement!
Saint Jean l'Evangéliste et l'Aigle: jeune, inspiré ( exilé à Patmos, une figure resplendissante - ici le rayon - lui ordonne d'écrire l'Apocalypse) , il rédige l'Evangile le plus spirituel : "Au commencement était le Verbe ...". L'aigle, son compagnon, comme les trois autres attributs des évangélistes, est l'un des animaux de la vision du prophète Ezéchiel:
Au commencement de sa prophétie, Ezéchiel (Ez 1, 1-14) décrit sa vision :
« le ciel s'ouvrit et je fus témoin de visions divines » (Ez 1, 1). « Au centre, je discernais quelque chose qui ressemblait à quatre êtres vivants » (Ez 1, 5).
« Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes (...) leurs sabots étaient comme des sabots de bœuf » (Ez 1, 6-7).
« Quant à la forme de leurs faces, ils avaient une face d'homme, et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche, et tous les quatre avaient une face d'aigle. » (Ez 1, 10).
On ignore tout de cette commande, les archives paroissiales ayant disparu, mais on peut penser que la population de Costa a dû se sentir fière d'une telle réalisation pour sa petite église. Souhaitons seulement que les descendants puissent sauver ce patrimoine exemplaire et menacé.
A propos du Tétramorphe:
Cette représentation du Tétramorphe est très présente, tant dans les chapelles à fresques (voir par exemple: elizabethpardon.hautetfort.com/restauration-du-patrimoine/ - 117k ) soit dans les églises baroques où on la retrouve fréquemment peinte dans les décors plafonnants ...
comme par exemple ici à Nocariu Supranu (Castagniccia), dans la petite chapelle Santa Barbara où notre Saint Marc se retrouve en compagnie d'un gros matou sympathique en guise de Lion,
et où Saint Luc maîtrise avec peine la cabrette-taurillonne fantasque qui lui tient lieu de Taureau ...
Non, non, ce n'est plus Giavarini, mais de l'art populaire et bien savoureux!
23:43 Publié dans artistes de corse, corse, décors monumentaux en Corse, iconographie des saints, patrimoine de corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : francescu giavarini, costa, sacré coeur de jésus, décollation de jean-baptiste, vertus théologales, tétramorphe, ezéchiel, pie v, st philippe neri | Facebook |