13/01/2013
Baptême
Aujourd'hui , évocation du baptême du Christ
et de Saint Jean-Baptiste, patron du baptême
Une représentation assez fréquente dans les églises de Corse, où il n'est pas rare de trouver un autel dédié au baptême.
Morosaglia (Castagniccia), église Santa Reparata (c'est dans cette église romane perchée dans les hauts de Morosaglia, anciennement paroisse de la communauté, que Pascal Paoli reçut le baptême). Ce bel édifice mériterait un programme important de restauration. Ici, l'autel des fonts baptismaux, peinture murale de Ignazio Saverio Raffali ( dit "le vieux"). Dans un médaillon central, au-dessus de la scène du baptême, la Colombe de l'Esprit Saint. Sous l'Esprit, Jean-Baptiste baptise Jésus dans l'eau du Jourdain tandis que le Père bénit son Fils et lui rend témoignage:
" Le peuple venu auprès de Jean Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie. Jean s'adressa alors à tous: "Moi, je vous baptise avec de l'eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu."
Nicolas Poussin, 1635, Jean-Baptiste baptise les foules, Musée du Louvre, Paris
Comme tout le peuple se faisait baptiser et que Jésus priait, après avoir été baptisé lui aussi, alors le ciel s'ouvrit. L'Esprit Saint descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre: " C'est toi mon Fils bien-aimé; en toi j'ai mis tout mon amour."
(St Luc , 3, 15-16, 21-22)
Muro (Balagne), l'autel des fonts baptismaux.
Ficaghja (Castagniccia), et pour le même usage,
à nouveau une peinture murale d' Ignazio Saverio Raffali (1750). Rappelons qu'Ignazio Saverio Raffali (né en 1715 et actif jusqu'en 1777) est le fils de Giovanni Raffali "le vieux" , et comme son père, se montre un artiste très doué, peintre, sculpteur et stucateur de renom. On lui doit une production extrêmement importante, essentiellement religieuse et d'un baroque coloré et souriant.
Cf. l'Encyclopédie des peintres actifs en Corse, de Michel-Edouard Nigaglioni (Editions A. Piazzola)
A Feliceto, Balagne, le baptistère de marbre, oeuvre vers 1870 du sculpteur Alcide Bertolucci (son père, Giuseppe Bertolucci est originaire de Calabre et travaille dans les églises de Bastia), est l'occasion, pour le riche commanditaire du village, Nicolas Renucci (un sgio bien établi) , d'afficher sa munificence en volant la vedette à St Jean-Baptiste: " SUMPTIBUS D. NICOLI RENUCCI FELICETO" ... on veut bien donner, mais il faut que cela se sache - et cela se vérifiera à chaque baptême!
Dans les premiers temps du christianisme en Corse - comme ailleurs - on ne pratiquait le baptême que dans l'église piévane ou dans le baptistère qui lui était accolé (mis à part les petits baptistères construits parfois très haut, sur les cols, le long des chemins de transhumance, pour baptiser au passage les populations semi-nomades des bergers) , ce qui explique la situation de nombre d'églises romanes pievanes qui nous paraissent "excentrées" par rapport aux communautés d'aujourd'hui: en réalité ces églises piévanes étaient bâties au centre de la piève et drainaient toute la population de la piève par des sentiers convergeants,
comme ici, sur le site magique et désormais désert de la Piévanie de Santa Maria de Rescamone, à Valle di Rostino, avec ses deux baptistères (photo prise depuis l'intérieur du grand baptistère octogonal et roman, en ruine -12° siècle: dans la brêche, l'église piévane de Santa Maria)
Accolée à l'église de Santa Maria de Rescamone, le minuscule baptistère paléo-chrétien: ensemble mis à jour en 1980 par Geneviève-Moracchini Mazel et qui témoigne d'une occupation très ancienne, puisque la première basilique de cette piève et son baptistère remontent, d'après Mme Moracchini-Mazel, à la fin du 4° siècle.
A Corte, le site écarté de San Ghjuvan, avec son baptistère pré-roman (9° siècle), construit à côté de l'église Santa Maria de la Pievanie de Venaco.
A Aregno, au lieu-dit Pieve, l'église romane et pisane de la Trinità - San Ghjuvan-Battista: au-dessus le village médiéval de Sant'Antonino, et dessous, celui d'Aregno. Cette église piévane se trouvait donc au centre des communautés de la région (Sant'Antonino, Aregno, Catteri ...) et les desservait à une époque où les églises paroissiales des villages n'existaient pas encore telles que nous pouvons les rencontrer aujourd'hui.
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Le baptême du Christ raconté par quelques peintres ...
et avec Palestrina, Gloria et Credo de la Missa brevis (clic droit, suivre le lien):
http://youtu.be/ol67l7H7etA
http://youtu.be/k1cYEZURKVQ
Giotto Chapelle Scrovegni (Arena Chapel), à Padoue
Piero della Francesca, 1448/50, peinture a tempera, National Gallery de Londres
Perugino, vers 1482, fresque de la Chapelle Sixtine, Vatican
Ghirlandaio, fresque de 1486-90
Chapelle Tornabuoni, à Santa Maria Novella, Florence
et cette merveille de Joachim Patenier, dit Patinir (mort en 1524), Kunsthistorisches Museum, Vienne
El Greco, Hospital Tavera, Tolède
Le Tintoret, 1579-81, Scuola Grande di San Rocco, Venise
" Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière!
Comme une tenture, tu déploies les cieux,
tu élèves dans leurs eaux tes demeures.
Des nuées tu te fais un char,
tu t'avances sur les ailes du vent:
tu prends les vents pour messagers,
pour serviteurs, les flammes des éclairs"
(Psaume 104)
18:15 Publié dans corse, iconographie des saints, patrimoine de corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baptême du christ, st jean-baptiste, ignaziu saveriu raffali, alcide bertolucci, ficaghja, poussin, giottopatinir, ghirlandaio, perugino | Facebook |
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