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17/02/2011

Où en sont les projets de restauration des chapelles à fresques en Corse?

Mais où  en est donc la deuxième tranche de restauration de nos chapelles à fresques ?

Ped'Orezza visages de Thomas et Matthieu blog.jpg

(Ped'Orezza: San Tumasgiu et San Matteu)

Lors du Salon du Patrimoine Culturel  tenu à Paris au Carrousel du Louvre début novembre 2009, la Collectivité annonçait ainsi les travaux engagés pour sauver et restaurer ce patrimoine insulaire des chapelles à fresques. Je cite:

"Programme de sauvegarde et de restauration des chapelles à fresques insulaires
La Corse dispose d’un ensemble de chapelles à fresques d’une richesse exceptionnelle,
menacé de dégradations irréversibles voire de disparition.
C’est pourquoi, dès 2007, la Collectivité Territoriale de Corse a engagé un ambitieux
programme de sauvegarde et de restauration sur quatorze édifices aux décors monumentaux
conservés datés entre la fin du XIVè siècle (Sainte Marie des Neiges à Brando) et le début du XVIè
siècle (San Tumasgiu di Pastureccia à Castello di Rostino). Ces chapelles, situées sur les
communes d’Aregno, Brando, Calvi, Cambia, Castello di Rostino, Castirla, Favalello, Furiani,
Gavignano, Murato, Pied’Orezza, Pruno, Sermano, Valle di Campoloro seront restaurées d’ici la fin
2010." ( ...)

 

"La poursuite de la restauration des chapelles à fresques aboutira
fin 2009 à l’engagement de six opérations nouvelles constituant la seconde tranche fonctionnelle
de cet ambitieux programme de sauvegarde du patrimoine insulaire :
❚ l’église de la Trinité d’Aregno
❚ l église Saint Thomas de Pastureccia, à Castello di Rostino
❚ l’église Saint Michel de Castirla
❚ l’église Saint Pantaléon de Gavignano
❚ l’église Saint Michel de Murato
❚ l’église Santa Maria Assunta, à Pruno
La Collectivité Territoriale de Corse assurera la direction des travaux de conservation dont
la livraison est prévue fin 2010."

 

 

 

San Quilicu ensemble  blog.jpg

 

Si San Quilicu a recouvré ses couleurs,

 

Santa Giulitta visage.jpg

                                et sainte Julitte sa grâce mystérieuse,

 

fin  de restauration.jpg

et si, à la chapelle santa Cristina de Valle di Campuloru, on a démonté depuis longtemps les échaffaudages,

 

hippolyte- severine blog.jpg

laissant méditer Sant' Ipolito,

St Michel blog.jpg

et si à San Nicolau de Sermanu, San Michele ...

 

la Vierge blog.jpg

 

et la douce Vierge ont aussi retrouvé fraicheur et  paix ...

 

que sont devenus les projets, pourtant bien avancés semblait-il l'an dernier,  de restauration de la deuxième tranche ? Espérons que "la crise" ... ou ...  "les crises" ... ne feront pas pâtir ces chapelles qui appellent urgemment nos soins ...

A l'occasion de ces restaurations a été installé (février 2007) un Comité Scientifique de l'Opération Chapelles à Fresques - à consulter sur le site:

www.corse.fr/attachment/167588/


"(...)

 

Création du comité scientifique de suivi de l'opération "Chapelles à fresques"

Dans la suite du rapport d'orientation relatif au patrimoine, voté par l'Assemblée de Corse le 30 juin 2005 à l'unanimité (délibération n°05/109 AC), ainsi que de l'affectation au BP 2006 des moyens relatifs aux travaux de la première tranche de l'opération chapelles à fresques, un comité scientifique de suivi de l'opération "Chapelles à fresques" vient d'être créé.

 

Ce comité est composé de spécialistes chargés de donner un avis éclairé sur la méthodologie et la procédure d'intervention telles qu'elles sont proposées dans le PAT soumis par l'architecte en chef des monuments historiques, puis d'évaluer la qualité des travaux au fur et à mesure de leur avancement.

 

pour la CTC, l'intérêt de la création de ce comité est triple:

 

- la garantie apportée par une caution scientifique plurielle (c'est moi qui souligne)

- le partage d'expériences avec des professionnels hautement qualifiés dans le domaine concerné, et la mise en place d'un réseau européen de spécialistes (c'est moi qui souligne)

- l'élaboration d'un projet de mise en valeur de ce corpus patrimonial, au moyen d'expositions et de publications qui pourront être réalisées avec la participation des membres du comité scientifique.

(...) "


 

(à suivre)

 

 

 

10/10/2010

Gaubert: recherches sur les origines de la Corse par les Monuments

Je vous transmets, grâce à l'amie Jéromine Boussard (Campa in Altiani) cet extra-ordinaire document que je viens de découvrir:

"GAUBERT, Dessins pris sur place de 1886 à 1889, Recherches sur les origines de la Corse par les Monuments"

A ouvrir sans modération sur le site:

www.coggia.com/

Aller sur ARCHIVES

Bravo à l'auteur de cette mise en ligne! Cela dit, on aimerait en savoir un peu plus sur ce Gaubert et sur son aventure en Corse.

Très étonnant, même si les dessins ne sont pas toujours très fidèles, et si les monuments décrits avec le savoir d'un homme curieux de l'époque ont évolué - certains, hélas, vers une ruine avancée ...

09/02/2010

ALTIANI, chapelle San MICHELE

Ce dimanche 7 février 2010,
visite à la chapelle San Michele,
 à ALTIANI, PIEVE de ROGNA,
Canton de Bustanico,
moyenne vallée du TAVIGNANO 
Altiani paysage blog.jpg
(Le village d'Altiani)
Une lumineuse journée de découverte improvisée et  partagée en bonne compagnie des amis Nicole Munsch et Jean-Christophe Desrues!
Si l'église piévane San Giovanni Battista d'Altiani ( Piévanie de Rogna) est relativement bien connue de par sa situation - près du beau  pont génois élargi "Pont'à u large" construit au-dessus du Tavignano,  non loin de Corté, et visible depuis la route Corté/Aleria -, en revanche la chapelle San Michele  d'Altiani demande une intention particulière ... En ce qui nous concerne, nous sommes venus sur l'invitation réitérée des amis d'Altiani, Jean B. en particulier à qui j'avais promis depuis longtemps de venir découvrir cette chapelle, et que l'association locale Campà in Altiani , créée pour la sauvegarde du  patrimoine a entrepris de sauver de la ruine: on ne peut que les encourager dans leurs démarches et leur souhaîter toute l'énergie nécessaire -  et il en faut !  - pour porter ce beau projet !
Altiani S michele paysage.jpg
Ecoutons le rapport qu'en faisait  Geneviève Moracchini-Mazel dans son ouvrage " Les églises Romanes de Corse" , en 1967:
" Elle se trouve à 15 minutes de marche du village et ne sert plus au culte. Sa charpente s'est effondrée il y a une quinzaine d'années mais les murs ne sont pas encore dégradés.
(...)
La nef unique se termine à l'Est par une large abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Les maçonneries sont en partie crépies, en façade surtout, et sont donc peu faciles à observer . Toutefois le mur extérieur de l'abside, qui a perdu son crépissage, montre un appareil grossier de pierres éclatées plutôt que taillées qui nous rappelle celui de l'abside de San Petruculo d'Accia (fin du VI° s.)
Altiani S Michele abside extérieur.jpg
(note: entre temps, le crépi est aujourd'hui largement tombé à l'extérieur, mais il reste en place sur le mur Sud)
Les trous de charpente sont apparents et la petite fenêtre de l'abside comporte des piédroits monolithiques et une archivolte échancrée selon le tracé d'un arc en plein cintre.
IMG_8115.JPG
(cette fenêtre-meurtrière présente des traces de fresques que nous avons découvertes avec intérêt! Je reviendrai là-dessus plus loin)
Des dalles plus soignées et plus larges renforcent les angles S.- E.  et N.-E. de la nef. Il est certain que les murs latéraux (éclairés chacun par une étroite fenêtre  meurtrière rectangulaire) et la façade occidentale ont subi des réfections (vers le IX°-X° s.?).
A l'intérieur, la nef qui a 13,86 m de longueur et 6,88 m de largeur est entièrement crépie; on devine cependant que l'arc triomphal est fait de claveaux assez bien taillés? Au XVIII° s., on avait séparé la nef de l'abside par un grand mur établi à l'aplomb de cet arc et on avait disposé  l'autel contre ce mur.
Altiani S Michele intérieur.jpg
(la végétation a pris possession des lieux et l'eau ruisselle dangereusement sur le décor peint au-dessus de l'autel)
En 1589, Mgr Mascardi avait visité cette église alors paroissiale (fol. 157 vo): " ... elle se trouve à un demi-mille  des habitations ... ses murs sont peints en partie ... elle a deux portes ... elle n'est pas assez lumineuse avec une fenêtre unique ... ses revenus atteignent 42 aurei en terre et en prémices ; on y célèbre le jour de la fête et à l'occasion des funérailles; il n'y a pas de campanile, mais une cloche est pendue à un arbre dans le cimetière ... son autel se trouve sous une abside peinte ..."
(in "Les Eglises Romanes de Corse, p. 332)
Un examen attentif révèle en effet des traces des fresques dans l'abside, derrière le mur de séparation du choeur, malheureusement trop lacunaires pour qu'on puisse se faire une idée de l'iconographie, mais qui témoignent une fois de plus de la richesse de ce que fut ce patrimoine des fresques en Corse.
fresque fragment abside 1.jpg
(...traces ...)
inscription embrasure fenêtre abside.jpg
(et dans l'embrasure de la fenêtre de l'abside, des éléments d'inscription ...)
fresque fenêtre latérale nord blog.jpg
élément de fresque découvert dans la fenêtre du mur nord:
une poutre, dans sa chute, s'est malencontreusement encastrée contre le décor...
 Que cette chapelle soit dédiée à l'archange St Michel, notre Passeur d'âmes,  explique qu'un cimetière soit mentionné en sa proximité, même si, pour l'instant on n'en a pas trouvé de restes:
" Domine Jesu Christe, Rex gloriae, libera animas omnium fidelium defunctorum de poenis inferni, et de profondo lacu: libera eas de ore leonis, ne absorbeant eas tartarus, ne cadant in obscurum: sed signifer sanctus Michael repraesentet eas in lucem sanctam . Quam Olim Abrahae promisti, et semini ejus. " ( ... Que le porte-étendard céleste les ( les âmes des fidèles défunts) introduise dans la lumière sainte promise à Abraham et à sa descendance: Offertoire de la messe des Morts).
... Ce n'est pas un petit rôle ... d'autant que à cet instant crucial ... Satan accourt, prompt de la griffe et de la dent pour saisir ces pauvres âmes défuntes ... Heureusement, San Michele veille, armé de son glaive redoutable :
Altiani décor mural S Michel.jpg
... comme nous le rappelait sans doute dans toute sa gloire passée cette peinture murale au-dessus de l'autel, oeuvre du XVIII° s. dont il ne reste, hélas, que peu de choses, un élégant décor végétal, deux angelots dont le visage a viré de couleur (oxydation) ... et ce glaive de feu brandi d'une main ferme...
DSCF3188.JPG
On retrouvera le même thème  exprimé dans l'église paroissiale du village d'Altiani (je reviendrai sur cette intéressante église de l'Annonciation, hélas victime d'un "relookage latouresque" redoutable !)
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St Michel (photo impossible à prendre!)
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... maîtrisant l'un des plus affreux Diables de ma connaissance ... à ne pas rencontrer au coin de la vie!
Tout un monde que l'on aimerait voir restitué ... et en attendant, protégé au plus vite des intempéries ...
Sandrine L. nous a accompagnés avec beaucoup de gentillesse et de compétence sur le site:  revenue vivre au village, elle retrouve et interroge ses racines. Tout autour de nous, vieux oliviers, chataîgniers, et, à flanc de côteau, terrasses enfouies sous la végétation - naguère cette terre nourrissait encore son monde: en 1901, Altiani dénombrait 690 habitants, mais combien se sont exilés dans l'espoir d' une vie meilleure? et combien ont payé le prix fort lors des grandes guerres? Ils n'étaient plus que 329 en 1921 ...
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(... les Monuments aux Morts sont toujours éloquents ...)
Au-dessus de San Michel règne le domaine de la pierre, car la chapelle a été construite au pied d'un ensemble rocheux impressionnant, là où vivaient les premiers habitants du village de " u Petraghju":
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... déferlements rocheux faisant souvent saillie, consolidés ça et là par des murets de pierre, l'endroit est "habité": un peu plus haut, une fois franchi le chaos de pierres, de ronces, de racines entremêlées, des restes de constructions qui signent l'occupation humaine ancienne:
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Le peuplement d'Altiani ne date pas d'hier ... Au-dessus du village, Sandrine nous parle  d'une voie romaine, ce qui ne nous étonne guère (petits morceaux de poterie au sol) : le site de San Giovanni de Corté n'est pas bien éloigné, où l'on situe une bourgade romaine, peut-être la cité  de Venicium ... Je ne serais pas plus étonnée que cela si l'on retrouvait des traces d'un peuplement plus ancien encore dans ce bastion rocheux ...
(à suivre)
 
 

29/06/2009

PIEVE, chapelle San Nicolao, dite la Chiesa Nera

 

 

Balade à la CHIESA NERA, Piève de San Quilico (Nebbio)

Ceci est la suite et fin de notre escapade improvisée du 14 juin: le beau temps et l'imprévu nous ont fait prolonger cette journée par la découverte de la Chiesa Nera de Pieve, après un picnic du côté du pont gênois sur le Bevincu...

pont gênois.jpg
les fortes pluies des derniers jours ont bien ravigoté le Bevincu...
Bevincu picnic.jpg

 J'avais prévu début juin de découvrir la Chiesa Nera en compagnie de notre ami Philippe-Dominique Graziani de Muratu, mais le jour dit la météo nous avait contraints à l'abandon: cher Domi, promis, j'y retournerai bien volontiers en votre savante compagnie dès que possible! 

vers Chiesa Nera.jpg
la grimpette en soi n'est pas difficile, mais il fait très chaud...
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Enfin, la voilà! à contre-jour elle se dresse, étrangement sombre.
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Les ruines de la chapelle San Nicolao, datable du début XIII° siècle, habitent ce vaste paysage, sur ce qui fut un chemin muletier qui passait là en direction du col de Tenda et non loin des vestiges du hameau d'Asigliani. La chiesa nera doit son nom aux belles dalles taillées dans ce magnifique schiste vert sombre vibrant d'éclairs bleutés: hélas, l'église sans défense a été la victime de visiteurs peu scrupuleux qui ont pillé ses pierres: Geneviève Moracchini-Mazel en fait un descriptif (dans son ouvrage de 1967, aujourd'hui introuvable) "Les églises romanes de Corse", qui nous fait encore plus regretter la déshérence de ce lieu. Les photos alors prises montrent encore des bandeaux, des linteaux, des modillons sculptés aujourd'hui disparus, sans doute récupérés par des particuliers. A cette époque, le cul-de-four portait encore des traces de peinture à fresque.
abside intérieur.jpg
L'abside s'orne désormais des graffitis des visiteurs en quête d'immortalité:
graffitis.jpg
A l'intérieur de la nef, l'ouverture de l'Arca (lieu de sépulture)
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La porte latérale nord s'orne encore des restes d'un tympan sculpté qui augmente encore nos regrets quant au pillage:
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Sur cette photo et sur la suivante, on voit bien le mode de construction en pierres grossières habillées ensuite avec un art consommé de ces belles pierres taillées:
abside extérieur.jpg
Chiesa Nera d'en haut.jpg
Vue du dessus...
Piève d'en haut.jpg
Enfin, un peu plus haut, la vue plongeante sur l'église San Quilico e San Gioviniano de PIEVE: sans doute reconstruite sur l'emplacement de l'ancienne église piévane de la Piève de San Quilico (comportant les villages de Piève, Rapale, Sorio...).
Au loin, le golfe du Nebbio...
esprit et pailler.jpg
Non loin de là, l'un de ces merveilleux petits paillers du Nebbio, et son fauteuil accueillant pour l'esprit du lieu.
Au retour...
réconfort dans le Bevincu.jpg
C'est dans les eaux accueillantes du Bevincu que nous avons trouvé le réconfort et calmé la cuisson de nos épaules... Merveille!

27/06/2009

Muratu, San Michele: l'intérieur de l'église, suite 14

L' intérieur de San Michele de Murato

(Pour clore ces notes regroupées sur San Michele di Muratu,

à nouveau quelques images de l'intérieur )

San Michele intérieur.jpg
Une douce lumière baigne le maitre-autel par la porte ouverte: sinon, l'église médite dans une relative obscurité, traversée par les rais lumineux des fenêtres meurtrières et la croix évidée au-dessus du choeur.
Annonciation fresque.jpg
Trop peu d'éléments nous restent de ce qui fut sûrement l'une des plus belles fresques de Corse: le temps a fait son oeuvre, effaçant inexorablement ces peintures à fresque de la fin du XV°siècle. Demeure la présence estompée de cette Annonciation dans les écoinçons de l'Arc triomphal.
Muratu Archange Gabriel blog.jpg
L'Archange Gabriel, drapé dans un manteau blanc constellé de croix, brandit le phylactère de son Annonce à Marie...
Vierge Annonciation.jpg
... qui reçoit le divin message le visage méditatif: Marie en robe rouge et manteau bleu est représentée en prière dans sa chambre close de tentures rouges évoquant l'inviolabilité du ventre maternel de Marie. Se détachant sur ce fond rouge  un vase évoque les Litanies de la Vierge
" Vas spirituale, ora pro nobis,
Vas honorabile, ora pro nobis,
Vas insigne devotionis, ora pro nobis..." 
De même que l'étoile qui semble ici remplacer la colombe de l'Esprit Saint:
"Stella maturina, ora pro nobis"
Ici et là des traces de fresques subsistent, aujourd'hui illisibles... dont, sur le mur nord des éléments très effacés de ce qui fut peut-être le personnage de Saint Michel Archange.
aigle sculpté arc blog.jpg
Sous la croix évidée du choeur, un aigle sculpté, ailes déployées.
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Un chapiteau orné de sculptures naïves, à gauche du choeur.
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Le linteau de la façade occidentale, hélas détruit par la foudre en décembre 1969 et déposé à l'intérieur: deux paons semblent tirer les oreilles d'un homme qui les maintient par les pattes... Le paon, emblème dans l'antiquité de l'incorruptibilité et de la gloire, devient , dans la symbolique chrétienne, l'emblème de l'immortalité grâce à la résurrection:
"A la résurrection générale , en ce jour où tous les arbres, c'est-à-dire tous les saints , commenceront à reverdir, ce paon - qui n'est autre que notre corps - débarrassé des plumes  de la mortalité, recevra celles de l'immortalité" ( Saint Antoine de Padoue, Sermon pour la Férie, 5ème après la Trinité: cité dans "Le Bestiaire du Christ" de Louis Charbonneau-Lassay).
C'est aussi  le symbole du Christ conduisant les âmes vers la vie éternelle...
Ici, les paons étaient sertis de pierres colorées: deux paons tirant par les oreilles l'humain agrippé à leurs pattes... une invite peu commune à l'envol spirituel!
linteau Murato dessin.jpg
(dessin reproduit dans: " Corse Romane" de Geneviève Moracchini-Mazel, édition Zodiaque)