13/03/2013
la violence en Corse: tr: FW: Une entreprise anéantie
Entre révolte et refus de la violence en Corse
Je diffuse ici ce message de notre amie Gigi Casabianca dont partageons la colère et la révolte après la destruction par un incendie criminel de l'outil de travail de leur petite entreprise de montagne. Nous connaissons, dans leur travail, la droiture morale et la détermination de Jean-Jacques Ceccaldi et de Gigi. Nous ne voulons pas pour nos enfants d'une Corse gangrénée par la peur et l'intimidation. Il n'y a pas d'avenir possible dans la violence, il n'y a pas d'avenir commun sans le respect partagé des règles élémentaires , et il n'y aura pas d'avenir pour nos enfants, d'où qu'ils viennent, si le profit facile tient lieu de foi et de loi. La gravité des actes criminels et des menaces ne doit pas ici devenir une fatalité et nous refusons de voir la Corse que nous aimons dégradée, anéantie par des actes sournois, anonymes, dénués de courage et destructeurs pour tous ceux qui partagent un destin commun sur l'île. Nous exprimons ici notre solidarité avec nos amis d'Evisa dont on a détruit l'outil de travail et souhaitons qu'ils se relèvent vite, ne serait-ce que pour démontrer qu'en ne cédant pas à l'initmidation l'on peut continuer de construire un avenir commun où chacun peut trouver sa place. Je vous invite à diffuser à votre tour son message autour de vous.
(Gigi a été la merveilleuse institutrice de maternelle bilingue de nos enfants - on la connait bien aussi pour la beauté de sa voix chaleureuse : j'espère de tout coeur que le chant l'aidera à surmonter cette épreuve . )
Je vous signale à nouveau, sur le douloureux et trop médiatique sujet de la violence en Corse les deux ouvrages récents et excellents:
1°/ " La violence dans les campagnes corses, du XVI° au XVIII° siècle", d'Antoine-Marie GRAZIANI (éditions Alain Piazzola, 2011)
2°/ "La violence en Corse, XIX°-XX° siècle", de Sampiero SANGUINETTI (éditions Albiana, 2012)-
voir la note:
> Message du 13/03/13 12:48
> De : "G.CASABIANCA"
> De : Gigi CASABIANCA <g.casabianca@wanadoo.fr>
>
> Pardonnez - moi de prendre un peu de votre temps ...
>
> À tutti quelli chì volenu sapè cum'ellu si campa inde i nostri paesi...
>
> Ci-dessous, les liens qui vous permettrons, si bon vous semble,
> d'entendre nos témoignages à la suite de l'incendie criminel qui a ravagé notre outil de travail.
> Exprimés sous le coup de la colère, avec émotion, dans l'accablement, la confusion, avec maladresse parfois, mais peu importe...
> ....c’est le reflet de notre quotidien dans un village du centre de la Corse...
>
> ....n'hésitez pas à faire suivre ces images,
> sparghjite puru ciò ch'ella divente a Corsica oghje.
> À ringrazià vi,merci.
>
> G. Casabianca
> JJ. Ceccaldi
> Entreprise AITONE TP 20126 EVISA
>
>
> http://www.francebleu.fr/societe/le-forum/le-forum-22
>
> ( SUR RCFM , émission LE FORUM, à la minute 28:00 )
>
> http://corse.france3.fr/2013/03/10/important-incendie-dan...
>
> http://corse.france3.fr/2013/03/12/soutiens-et-solidarite...
>
>
> ------ Fin du message transféré
>
>
>
> ------ Fin du message transféré
>
> ------ Fin du message transféré
>
> ------ Fin du message transféré
>
> ------ Fin du message transféré
>
19:22 Publié dans brèves du purgatoire, la violence en Corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : entreprise anéantie à evisa, antoine-marie graziani, sampiero sanguinetti | Facebook |
17/04/2011
Brève du Purgatoire: l'église piévane San Giovanni Battista de Tuani
La Piévanie de Toani
Le site de cette église en ruines jouxte l'ancien couvent franciscain observentin de Tuani (" E hanno in questa pieve, li frati Minori de Santo Francesco, uno monastiro non manco bello di edificii che di sito": Agostino Giustiniani, in Description de la Corse [premier tiers du XVI ème. s] , publié par Antoine-Marie Graziani) , admirablement implantée dans le paysage entre les communautés de cette Piève de Tuani, à la croisée des chemins entre les anciens villages médiévaux :
li Quercioli ( village disparu au nord de Belgodère), Belgodère, Ochjatana, le Ville (Ville di Paraso ne prendra ce nom qu'à la fin du XVIII°s.), la Costa ( centre de la pievanie), le Cavalleragie ( disparu, au sud du couvent), Speluncato (cette dernière communauté était partagée entre la Pieve de Tuani et celle de Sant'Andrea)
Ecoutons à nouveau Monseigneur Giustiniani, à travers l'introduction d'Antoine-Marie Graziani (idem, Description de la Corse, Editions A. Piazzola, p.LXX) :
" Cette pieve (...) se réduit à trois Capelle à l'intérieur desquelles se partagent les différents villages habités.
- Capella San Gavino ou Communauté de Belgodère
- Capella San Bartolomeo ou Communauté d'Occhiatana. Elle comprend Occhiatana et Costa.
- Capella San Simone de Ville di Speloncato. Elle est composée de Ville, Rusto, Olivacce, Querci et Cavaleraccie."
(Relazione della Prima Visita Pastorale)
***
Le lieu-dit porte le nom de Pieve.
Ce matin, visite mélancolique de ce beau lieu: nous nous tenons à une distance raisonnée du troupeau de vaches qui désormais fréquente assidûment le lieu et peut efficacement se gratter le dos sur les pierres de l'église. Chronique d'une ruine avancée, acceptée.
Des tuiles et des briques romaines trouvées sur le site évoquent une implantation antique: toute cette région généreuse de Balagne connait l'agriculture depuis le néolithique, et la présence romaine poursuit naturellement l'histoire de l'occupation humaine. Qu'y avait-il dans l'antiquité ? On peut penser à une colonisation agricole des Romains dont nous retrouvons la présence non loin de là, entre autres sous Speluncato, avec "I Bagni", restes de thermes romains ...
Aujourd'hui les ruines de cette importante église piévane (22m de longueur sur 9 m de largeur) montrent une reconstruction tardive, sans doute au XIVème siècle, d'un sanctuaire de l'époque pisane romane (XI°s. ?). Pour une raison que nous ignorons, l'abside en cul de four à l'est nous manque,
et l'arc triomphal ouvre désormais sur un choeur plat ...
La végétation envahit le sol, mais aussi les murs , continuant de desceller les pierres
comme ici, ce lierre vigoureux qui vampirise le mur nord est
De nombreux éléments sculptés ou taillés ont été réemployés lors de la reconstruction du XIV° S., comme ici ce bandeau orné de petits cercles,
où là , au-dessus des pilastres à pans coupés
Les belles dalles de revêtement, en granit blanc, ocre ou gris ont retrouvé une place, ainsi que la polychromie des claveaux alternant le gris sombre et le blanc, dans les arcs de décharge au-dessus des portes:
ici la façade ouest
et là, la porte du mur nord. A côté, la béance d'une plaie ouverte, pierres arrachées.
(à travers la porte ouest, Ville di Paraso)
Voici donc ce qui reste de ce qui fut le coeur de cette Pieve de Tuani:
Là où venaient se faire baptiser et juger (" a petra all'arringu" , l a pierre de justice, autrement dit le Tribunal se tenant le plus souvent près de l'église piévane : "on prêtait serment sur la petrall'arringo qui était souvent le couvercle d'une des sépultures entourant la piévanie"- G. Moracchini Mazel,les églises romanes de Corse, p. 202) tous les habitants de cette pieve fertile, sous la protection de de San Giovanni Battista, c'est une ruine désormais abandonnée à la villégiature des vaches et des taureaux qui viennent s'y frictionner l'échine entre deux meuglements printaniers. J'émets le souhait que nous trouvions prochainement pour ce lieu significatif er chargé d'histoire - bien que situé sur un terrain privé- une solution pour le conserver comme patrimoine insigne de cette communauté de la pieve de Tuani, voire, pour que nous puissions, un jour, envisager sa restauration ...
Notons enfin que le titre d'église pievane échut dès le le XVI°s. à l'église voisine San Michele de Speluncato: " ... chiesa di San Michele, che di presente serve per la chiesa plebania di Tovani, il titro pero di S. Gio. Battista, chiesa situata nella pieve di Tovani; resta mezzo miglia lontano da Speloncato vicino alli frati Riformati ..." (Mgr Marliani, 1646)
La petite église paroissiale San Salvatore de Costa conserve sans doute quelque nostalgie de ce titre piévan, comme en témoigne cette peinture ( F. Giavarini, début XIX°s.) de la voûte représentant le martyre de san Giovanni Battista, le saint patron de l'ancienne église piévane de Tuani.
07:44 Publié dans brèves du purgatoire, chapelles romanes corses, corse, patrimoine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : costa, pieve de tuani, église san giovanni battista de toani, agostino giustiniani, antoine-marie graziani | Facebook |