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04/12/2007

Costa: l'orgue historique (inauguration 2006)

 

6213ab6c05c910d6e513352c38bc814b.jpgLors de l'inauguration de l'orgue de Costa... 
Pierre SIBIEUDE et l’orgue de COSTA

 

Ce jour-là, (samedi 29 juillet 2006, jour de l'inauguration de l'orgue) nous avons eu l’immense chagrin d’apprendre la disparition brutale de Pierre SIBIEUDE, l’artiste plasticien responsable de la très belle restauration de la tribune et du buffet du petit orgue de Costa. Pierre s’était embarqué la veille, déjà bien malade,  pour venir assister à l’inauguration de « son » orgue sur lequel il avait longuement et amoureusement travaillé pour en restituer ce décor délicat moucheté et doré à la feuille.

En arrivant à Calvi son destin l’a cueilli dans cette ultime profession de foi d’homme passionné doublé d’un artiste surdoué : son tempérament musical (c’était un improvisateur infatigable) enrichissait sa perception de l’orgue et, à Costa, l’a guidé avec finesse dans ce travail magnifique…Nous lui avons dédié cette belle cérémonie d'inauguration à laquelle la population de Costa avait tenu à participer d'une façon si magnifique et festive Tout le village s'était mobilisé pour accueillir sur la place de l'église  les amis de Costa et les amoureux de l'orgue.

Après un baptême célébré avec  l'intention religieuse et musicale qu'on lui connait par le Père Pierre Pinelli, grand amateur d'orgue, Maria Cecilia Farina a transmis vie et émotion au petit orgue avec ce brillant concert d'inauguration: cette charge lui revenait de droit, puisqu'elle avait offert il y a de nombreuses années, un concert de clavecin à Costa pour aider à financer la restauration de l'orgue...

 

 Voici les textes écrits pour le baptême et le concert d’inauguration de l’orgue de COSTA. Pierre Sibieude devait présenter lui-même son travail de restauration... 

 le samedi 29 juillet 2006

 

Restauration et vie d’un orgue historique de Corse

Alain FAYE , restaurateur  des mécanismes de l’orgue de COSTA :

 

La restauration d’un orgue ancien est pour nous une démarche à la fois historique, technique et musicale. Elle commence par une mise en condition, qui consiste à comprendre le contexte initial dans lequel l’ouvrage a été créé (…). Savoir lire le message des anciens artisans, parfois déconcertant, le déchiffrer sans l’interpréter hâtivement : on a vite fait de changer totalement la lettre comme l’esprit. Comprendre les transformations de l’ouvrage, comment et pourquoi il a été modifié, adapté, quand cela a-t-il été fait (…). Il est essentiel de couper tout préjugé pour ne pas trouver ce que nous voudrions bien trouver. Sur le plan technique, il s’agit de conserver une œuvre, physiquement, mais aussi de la restituer dans sa fonction. Ainsi, nous nous tenons strictement à l’obligation morale de transmettre et conserver l’ensemble du matériel ancien cohérent, d’empêcher sa dégradation et de le compléter à l’identique en adaptant nos techniques et savoir-faire au cas par cas. Sachant qu’une restauration n’est pas toujours la première et encore moins la dernière, nous nous efforçons de garder identifiable ce qui a été fait précédemment (…). Tous les matériaux et techniques utilisés lors de nos interventions sont absolument réversibles. L’orgue, c’est la voix de son église, il a son timbre, son langage. La conservation et la remise en fonction du matériel ancien sont  indissociables de l’objectif d’un résultat musical cohérent. L’ensemble de la démarche poursuit cette finalité. Les deux soufflets cunéiformes, levés par des rouets à cordes, étaient très dégradés. Après restauration, la pression retenue est de 60 mm. La soufflerie a été pourvue d’un ventilateur (3m3/ 80mm) monophasé placé dans un petit placard existant dans l’épaisseur de la tribune. Le bruit du vent non régulé est limité. L’accessoire du Rossignol qui n’existait pas a été rajouté. Le sommier avait reçu de l’eau et était partiellement vermoulu : de facture très soignée, il est entièrement en beau noyer, couleur palissandre, gravé dans la masse.

Le clavier , à octave courte, de 45 notes, est fait dans un panneau de châtaignier, placage en buis, fronton des touches en noyer teinté de noir. Le pédalier était  très endommagé : de 18 notes, en noyer sur un cadre de châtaignier. Le tirage des jeux : 8 boutons tournés ronds d’un bois dur non identifiable, sur tirants rectangulaires en noyer. La traction des notes : l’abrégé est constitué d’un panneau de châtaignier . Les rouleaux de fer ont été déposés, brossés et cirés, parfois renforcés à la brasure. Les fils de liaison,en fer, ont pu être remployés pour la plupart après brossage et protection.

 

Toutes les pièces mécaniques de l’orgue de Costa révèlent un artisan qui maîtrise parfaitement son métier, travaille avec précision, avec de bons outils et de bons matériaux. C’est vraisemblablement la même main qui a exécuté les différentes parties de l’ouvrage. Aucune inscription n’a été trouvée. Ces travaux de restauration ont été exécutés de septembre 2003 à juillet 2004.

Alain SALS, restaurateur de la tuyauterie de l’orgue de COSTA :

Etat de l’orgue de Costa avant restauration…

C’était l’état classique d’un orgue corse, délaissé depuis des années, abîmé par les rats, les chauves-souris, des interventions discutables, et un long abandon. Le restant important de la tuyauterie était mélangé. Un essai de classement avait été tenté. Il était impossible à faire correctement sans démonter toute la tuyauterie, trouver la « clé » de classement par marquage, et remise en place . Il existe deux marquages. L’un vraisemblablement de CRUDELI ou de SALADINI sur la lèvre inférieure des tuyaux ne correspond plus à rien, sauf pour la Quintadecima. L ’autre, plus frustre, sur le côté des pieds, est celui du dernier état de l’orgue. Le classement précis a été fait à l’aide de ce marquage qui indique la hauteur de la note par rapport à la première touche, et le jeu en question par une marque particulière. Le Principale et la Vigesimasesta   ne portaient pas de marquage. Il y avait également 3 paquets de restes de tuyaux particulièrement détruits, coupé, écrasés et bouffés par les rats. (…) Toutes les hypothèses étaient possibles : réemploi de tuyauterie ou transformation radicale ? on ne pourra pas le savoir. Ce qui est certain, c’est le passage d’un des FERRARI. Environ une vingtaine de petits tuyaux sont de ce facteur (…).

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(…). Ces tuyaux sont d’une fragilité extrême. Métal très mince, plein d’impuretés (…) rendant parfois le travail à l’accordoir pratiquement impossible : seul l’accord « pincé » est ici de rigueur pour les petits tuyaux sous peine de les casser au niveau de la bouche ou de les déformer  et en détruire l’harmonie. Les tuyaux de bois sont au nombre de 22 : 12 pour le Principale, dont 4 bouchés, 8 pour l’Ottava et la Flauto in ottava (basses communes), 2 pour le Tamburo. 

 Le diapason de l’ensemble de la tuyauterie est de près d’un demi-ton plus haut que le diapason normal. Impossible de savoir si cela est d’origine (…). On a trouvé une inscription et une date sous le biseau d’un tuyau éclaté : 1811 et D G C, qui évoquent fortement la présence des CRUDELI, constructeurs entre autres de l’orgue de la Collégiale de Speloncato, en 1810… Il y a dans la conception de cet orgue une parfaite maîtrise de ce qu’est la facture italienne concernant la construction des petits instruments. . Au demeurant ces orgues que l’on peut qualifier de « rustiques » sans que cela soit péjoratif, n’étaient jamais « parfaits » comme on conçoit aujourd’hui les orgues. L’irrégularité de la fabrication des tuyaux dans leur suite et leur état après ce qu’ils ont subi au cours du temps rendent impensable l’égalisation du son en timbre et en force. Les anciens n’ont jamais entendu ces orgues parfaitement accordés. La différence de pression des soufflets cunéiformes, entre la position haute et la position basse faisait que le son baissait au fur et à mesure que les soufflets descendaient. Les anciens d’ailleurs s’en accommodaient très bien. L’orgue était un instrument festif autant que liturgique.

 

 

On voudrait maintenant entendre ces orgues avec des oreilles modernes habituées à des sons parfaitement homogènes et parfaitement accordés. Que l’on sache que cela est impossible sur de tels instruments. Le charme de l’orgue de COSTA, comme des ses frères corses,  réside précisément dans la poésie de ses timbres, dans la tonicité de ses sons, dans la luminosité de son Ripieno, dans la beauté de son buffet et de sa tribune, faisant parfaitement corps avec son église et avec le pays de Corse.

 

Petite histoire patiente du classement, de la restauration et de la vie d’un petit orgue de BALAGNE…

Pierre-Marie MANCINI, Maire de COSTA.

 Au début des années 90, la commune de COSTA, avec le soutien du Comité de restauration de l’orgue et la détermination de son président, Pierre MOTTARD, a entrepris les démarches nécessaires au classement et à la restauration de cet instrument. Ce projet a pu voir le jour grâce à l’engagement de Eric BROTTIER, ingénieur des Arts et Métiers, qui, après un travail de recherche minutieux, et une passion pour cet instrument qu’il avait du mal à cacher, a permis  d’aboutir au classement de l’orgue. Ce classement s’est fait en deux phases : - en 1992, classement du buffet et de la tribune. - en 1994, classement de la partie instrumentale. Ce travail a été poursuivi de façon exemplaire et animé d’une même passion et d’une grande exigence archéologique par Michel FOUSSARD, qui succédait pour la Corse à Eric Brottier comme technicien-conseil pour les Monuments Historiques. En collaboration fructueuse avec Michel COLIN et en coordination constante avec la Municipalité , Michel Foussard a particulièrement accompagné et guidé la maîtrise d’ouvrage.   L’étude préalable de la restauration suivie de l’étude définitive et de l’enveloppe financière nécessaire à cette restauration a été déposée pour demande de financement à la CTC. Ce financement fut accordé à notre collectivité à hauteur de 80% du montant des travaux HT qui s’élevaient à 76.541 € 40. Nous saluons ici les généreux donateurs privés et les artistes qui ont offert des concerts pour permettre cette restauration : parmi ces derniers, nous remercions particulièrement Maria-Cecilia FARINA qui, il y a exactement douze ans, donnait un magnifique concert de clavecin au profit de la restauration de l’orgue, et que nous avons souhaité voir revenir chez nous pour  parrainer et inaugurer l’orgue ce soir. Merci aussi à Jean-Jacques Mancini qui a réalisé, et vendu au bénéfice de la restauration, une jolie carte postale d’après son dessin de l’orgue… Avec l’aide de ces actions privées, le Comité de restauration a pu réunir la somme de10.000 €. Grâce au talent des restaurateurs,  pour la tribune et le buffet : Pierre SIBIEUDE, et pour la partie instrumentale : Alain FAYE et Alain SALS, les travaux entrepris et menés à terme avec succès nous offrent aujourd’hui un instrument d’une beauté et d’une qualité exceptionnelles. Il présente indéniablement un intérêt public au point de vue de l’histoire de la musique en  témoignant de l’évolution de l’esthétique de l’orgue corse au XIXème siècle.

 

Pour clôturer les Journées du Patrimoine 2004 organisées par l’Association Saladini de Speloncato sur le thème de « Patrimoine, sciences et techniques », l’orgue fut présenté et joué en première audition par Michel COLIN : qu’il en soit aussi remercié chaleureusement.            

 L’orgue a retrouvé sa voix et nous nous réjouissons de savoir qu’il vit à nouveau régulièrement puisqu’il est servi par Elizabeth PARDON, l’animatrice de «  la Montagne des Orgues » et l’organiste titulaire de Speloncato depuis 1991, et qui a accepté cette nouvelle charge avec plaisir. Nous savons qu’il a désormais recouvré une place de choix dans le patrimoine organistique de la Corse. Ce soir nous sommes heureux et honorés d’accueillir l’excellente organiste, Maria-Cecilia FARINA, qui nous fait l’amitié de revenir à Costa pour le parrainer et l’inaugurer après tant d’années.

 

 

 

 

COSTA, 29 juillet 2006

BAPTÊME ET

CONCERT D'INAUGURATION DE L'ORGUE

Maria Cecilia FARINA

 

en l’église Saint Sauveur de Costa

 

avec la participation religieuse et musicale du Père Pinelli , archiprêtre de Calvi , d’enfants du village et d’Elizabeth Pardon.

et  le soutien de l’ASSOCIATION SALADINI DE SPELONCATO

Organiste : Maria Cecilia Farina Voix: Maria Cecilia Farina, Elizabeth Pardon Giovanni Salvatore (Napoli, 1610?-1675?)    Toccata prima del Primo Tuono Finto (Napoli, 1610?-1675?) Manuscrit du Couvent des Capucins de Tuani (Costa) Chants:  Kyrie – Christe – Kyrie (Alternés aux couplets de Giovanni Salvatore)                                                  Giovanni Salvatore  - Canzone francese seconda, del Nono Tuono Naturale Durezze e Ligature   Bernardo Storace (Messina?, sec.XVII)  - Passagagli -   -Il Ballo della Battaglia   Domenico Scarlatti  (Napoli 1685- Madrid 1757):  4 Sonate : K.52 (Andante moderato) K.41 (Fuga, Andante moderato) K. 415 (Pastorale, Allegro)   K.53 (Capriccio, Allegro)   Manuscrit du Couvent    Laeta devote (orgue et chant)  

 

29/11/2007

retrouvailles de novembre

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Avant de clore ce mois, dire tout le bonheur des retrouvailles en chemin entre Besançon, Lausanne, Genève et Entrechaux… (quelques images en album)

 

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27/11/2007

Castagniccia 27 novembre 2007

Moisson d’automne en Castagniccia

partagée avec l’amie Nicole.

                            

-tôt ce matin en montant vers Morosaglia-

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       au hasard des chapelles et des églises...dans un paisolu perché du côté de Piobetta
 maisons hautes serrées aux volets clos

un chien aboie en accueil et remue la queue sur la placette de la chapelle (comment vais-je reculer tout à l'heure?), un homme jeune sort de son atelier, incrédule: des visiteurs? perdus?

rencontre imprévue, bienvenue: d'où êtes-vous, pourquoi venez-vous jusqu'ici? et vous, comment va votre vie?  pas trop difficile en cette saison, le silence des volets fermés?

Ceci n'est pas un interrogatoire, nous le savons bien, juste un essentiel et minuscule évènement de chaleur échangée pour comprendre comment chacun se débrouille: plus que huit habitants en cette saison... des enfants? l'école? Un nuage de tristesse. Et vous, en Balagne? - une solitude brumeuse rode dans la ruelle que ne comble pas la télé.

 

 dans une chapelle dédiée à St Antoine: jolie peinture du Rosaire avec les âmes du Purgatoire  aux pieds des saints intercesseurs: la Vierge à l'enfant, saint Antoine à droite, san Marcello(?) à gauche (il faut que je vérifie). Le livre porte le texte d'un hymne à saint Antoine. Tout autour se lisent aisément les quinze mystères du Rosaire.

 

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regardez attentivement, sous les pies nus de saint Antoine, une petite âme pleine d'espoir s'agrippe fermement

au cordon de la robe de bure du franciscain.On ne peut mieux dire l'intimité de la dévotion des gens d'ici, dans cette petite chapelle toute simple et très bien entretenue. Des lumignons, des allumettes, quelques images pieuses et des visites quotidiennes.

 

 

Plus loin, après de nombreux virages dans l'or des châtaigniers, un autre village de schistes, quelque part entre Carcheto et Pietricaggio . Accueil à la mairie chaudement ouverte : une gentille dame âgée appelée à la rescousse par la jeune secrétaire de mairie s’offre de nous accompagner à l’église qui parait charmante, vue de l’extérieur.  

Après les présentations d’usage, la clé tourne et la porte s’ouvre sur…

 

Je sens mon estomac se nouer et serre les dents : dans une architecture de proportions harmonieuses, éclairée de jolies fenêtres, je reconnais la main de « L. » , décorateur en boîtes de nuit/ cabinets médicaux/ halls d’accueil de business de toutes plumes, sauf d’anges. Même, disons-le une fois pour toutes, là où «  L. » passe, les anges trépassent. Bon sang ! La dame nous dit, mi-figue mi-raisin : « et vous savez, c’est son portrait là », nous montrant un St Jean-Baptiste  à barbe hirsute baptisant le Christ.

 

Un vrai festival de trompe l’œil appliqués sortis tout droit de la chambre hollywoodienne de la Belle au bois dormant, de stucs (qui furent beaux) recolorisés, une chaire à prêcher définitivement  réduite au silence sous ses couches de peinturlures agressives et criardes, bref un faux décor de fausse histoire religieuse où évoluent ça et là de faux anges, éphèbes bleuâtres aux oeillades salaces. Je finis par comprendre que notre aimable dame cicerone n’apprécie pas trop non plus… Bon. En tous cas, quel bosseur, ce « L. » ! Comme dans les pires thrillers de série américaine, on reconnaît à la trace la frénétique activité de son pinceau dérangé : mais qu’avait-il donc à faire dans les églises ?

 

 

 

… quelques kilomètres plus loin, ce village , ceint de ses terrasses nourricières…

 

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A Pietricaggio. Le village fume bien droit dans ses cheminées. A côté de l’église, en travaux (on y refait la toiture à l’ancienne, couvertures de teghje [lauses]: là aussi, il faudra reparler de ce patrimoine et des problématiques  particulières qu'il engendre dans le cadre des chapelles à fresques: il faut surveiller étroitement ces toitures, ce que l'on fait bien naturellement lorsqu'il s'agit de sa propre maison, mais que l'on oublie de faire pour les petite chapelles perdues), un beau tas de bois, c’est par  là qu’est le gardien de la clé. Là encore un chien vigoureux à poils drus annonce bruyamment notre visite et voici le maître de céans, plus tout jeune mais bien en jambes et le regard  vif.

Après le nécessaire  recadrage du « de quale ne site ?», histoire de se situer mutuellement dans un même tissu humain, un bavardage à bâtons rompus de choses et d’autres nous amène à des choses plus précises et Monsieur Nicolas finit par me demander si je suis d’origine corse – un peu confuse de ne pas pouvoir lui donner satisfaction, il ajoute malicieusement : « mais alors, au moins, vous êtes croisée ? ». Tout d’un coup je me sens pousser une hure de sanglier sous mes lunettes : à dire vrai, croisée sûrement que je le suis et depuis longtemps, au hasard peut-être des invasions Vikings du côté de ma mère, des Huns et autres Ostrogoths du côté de mon père, nous avons des cousins vandales je crois et les frontières de mes aïeules ne devaient pas être trop étanches, sans compter qu’aujourd’hui je me sens bien croisée de mille sentiers de Corse, à  chacun sa façon de se croiser en chemin…

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En tous cas, la place est bien vivante,  et je me promets de revenir par ici saluer Monsieur Nicolas- qui, lui, ne pourrait pas vivre ailleurs!- tous les saints de l'église et de la chapelle, et goûter la charcuterie en janvier.

 
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                                       un étonnant chandelier de la Semaine Sainte qui en a vu des Offices…
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encore tout chargé du sombre effroi des Ténèbres: il me semble entendre les lamentations chantées des anciens confrères...

 

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                         ailleurs, éternellement jeune, beau, dynamique, efficace, St Michel Archange en  lutte contre Satan et pesant les âmes  (sur un pas de danse): l'une d'elle, gracieuse trapéziste, s'en  sort bien,

pour l'autre...l'avenir s'annonce incertain...

                                                    

                                                                                                        

 

les divines surprises d’Ewa dégageant des éléments du décor d'origine à la tribune de l’orgue du Couvent d’Alesani (je reviendrai sur les problématiques de ces restaurations  dès que possible).

le décor 18ème retrouvé sous les repeints du 19ème :

tête de grotesque et ses beaux rinceaux

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                                                                      putti à la toilette

 

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ce qui reste de la façade de l’orgue (note à venir): là aussi, Ewa a retrouvé ce joli décor de tulipes et cette chaude tonalité rouge sur le pilastre central (dégagé)
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Nous quittons le Couvent d Alesani pour Pietra di Verde où l’on restaure là aussi les décors peints… Bonjour à Madeleine, Jérôme, Jean-Christophe… Là aussi, des choix s’imposent, souvent « douloureux »: sous le décor 19 ème, on en trouve des belles choses... L'église et la confrérie.

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           quelque part dans la pénombre, le tendre saint Joseph veille son petit Jésus endormi et repu

                                                              (peinture de Francescu Carli)

                                           
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                                                      et, en fin de cette belle journée automnale...

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                             les fresques ( 1473) de la double abside de Santa Cristina (note à venir),

                                                                  E Valle di Campuloru

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                                                           dans le crépuscule du Campu Santu

 

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merci de ta bonne compagnie, chère Nicole !

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26/11/2007

chronique de Pinzu Corbu: 25/11/2007

    à force de rogations, le voici triomphant, u Pinzu Corbu...  b8e65ac0ddb15d8c4024251dab30720f.jpg
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en compagnie de Pipo:
"de mémoire de chien..." etc...

 

 

23/11/2007

chronique de Pinzu Corbu: après la sècheresse

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veille d'ombre après la crue
laudes en silence
sinon du dit de l'eau

 

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miraculée 
retrouvée
nettoyée
des huiles de vidange
des vieilles batteries
des carcasses pourries
 en amont jetées
à nouveau le dit de l'eau
   éternité fugace
bordée de cigües
entre les murs secrets
d'anciens jardins
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