14/09/2008
Les Journées du Patrimoine 2008
ASSOCIATION SALADINI:
PROGRAMME DES JOURNÉES DU PATRIMOINE
Samedi 20 Septembre 2008
9 h, ACCUEIL à la Collégiale Santa Maria Assunta de SPELUNCATU :
- Présentation du Chemin de Croix de Nicolau Filippi (1746)
- Présentation de l’orgue historique Crudeli (1810) : évocation des problématiques de la restauration à l’identique des orgues historiques de Corse.
11 h, VALLICA, à l’église de la Nativité :
- Présentation du Chemin de Croix de Giacomo Grandi (1757) récemment restauré, avec la participation chantée des chantres de la région pour évoquer le rôle de ce patrimoine lors de la Semaine Sainte.
12 h, MERENDELLA (pique-nique) à Vallica, avec la participation des musiciens traditionnels de A Musa Ghjunsaninca
13 h 30, Présentation de l’orgue historique Lazari (?)/de Ferrari de Vallica actuellement hors-jeu et en attente d’une restauration, et aperçu du riche patrimoine des orgues en Corse.
15 h 30, OLMI CAPPELLA présentation de la restauration de l’église San Nicolau par l’atelier d’Ewa POLI, avec la participation de la Mairie, du Comité de restauration de l’église et des artistes restaurateurs.
17 h, Présentation et audition du petit orgue (début XIXe s.) avec Elizabeth Pardon, organiste de Speluncatu et de Costa.
Organisé par :
l’Association Saladini de Speloncato , Renaissance de l’Orgue Corse, a Musa Ghjunsanica, Ewa Poli,
et avec le concours des Municipalités du Ghjunsani et de Speluncatu, le Syndicat mixte du Ghjunsani.
Dimanche 21 Septembre 2008
5 h , à LUMIO,
présentation de l’orgue historique de Luiggi de Ferrari, 1831, à l’église de Santa Maria Assunta : évocation d’une nouvelle famille d’organiers en Corse, héritiers de la facture d’orgue ligure.
Puis conférence par Elizabeth Pardon (Association Saladini de Speloncato) à la Casazza, illustrée de photos sur le patrimoine des orgues historiques en Corse et suivie d'un débat :
« Le patrimoine des orgues historiques de Corse : un enjeu
cultuel et culturel de développement durable pour notre île »
organisé par l’Association du C.E.R.H.L. de Lumio et par l’Association Saladini de Speloncato.
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29/08/2008
le Livre d'Orgue de Nicolas de GRIGNY par Odile Bailleux
UN EVENEMENT DISCOGRAPHIQUE POUR TOUS CEUX QUI AIMENT LA MUSIQUE!
Le Livre d'Orgue de Nicolas DE GRIGNY par Odile BAILLEUX
sur l'Orgue Moucherel - Formentelli de la Cathédrale Sainte Cécile d'Albi:
vingt cinq ans après son enregistrement de cette oeuvre majeure sur le magnifique cinq claviers de la Cathédrale d'Albi, voici enfin offerte aux amoureux de l'orgue et de la musique cette interprétation par l'une des plus formidables organistes de son temps.
Vous trouvez ci-joint le bulletin de souscription:
09:24 Publié dans orgues historiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
25/08/2008
Cimbalata Academia 2008: un grand cru!




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19/08/2008
semaine de concerts d'orgues et musique baroque dans les églises de Corse
J’ai assisté hier au concert de Muro (musiques à Venise et Rome) : la beauté des musiques choisies, la perfection des voix tiennent du miracle. Enorme émotion. J’attends avec impatience le concert qui sera donné vendredi 22 août à Speloncato (musiques à Versailles), qui a tout autant enthousiasmé ceux qui l’ont écouté dimanche soir à Luri.

C’est tout simplement une merveille !
Le concert de SPELUNCATU, sur l'orgue historique Crudeli de la Collégiale: vendredi 22 Août à 21 heures...
15:47 Publié dans Concert | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : festival musique baroque, corse, orgues historiques, musique vocale baroque | Facebook |
18/08/2008
Castirla Août 2008:Brève du Purgatoire
CASTIRLA Cappella San Michele

Faut-il sauver San Michele di CASTIRLA ? ( Pieve de Talcini)
Le cimetière de CASTIRLA et la petite chapelle San Michele, chère à mon coeur, à taille humaine, évidente et fragile sous ses teghje dérangées, sa charpente ruinée par la mérule et les insectes xylophages... Dans son environnement un peu trop paisible, un peu trop silencieux, un peu trop loin de la communauté des vivants.
Chronique:
"Mgr Mascardi a visité cette chapelle en 1589 (fol. 244): "... Eglise paroissiale San Michele, annexe de Sant'Andrea d'Omessa... elle se trouve à un tiers de mille des habitations... son toit laisse passer la pluie... il y a deux portes... les murs sont pleins de trous et comportent une fenêtre en mauvais état... il y a une cloche pendue à un arbre... l'autel est placé sous une abside peinte... il y a 21 feux et 80 âmes" (cité par Geneviève MORACCHINI MAZEL dans "Les Eglises Romanes de Corse", publié avec le concours du C.N.R.S. en 1967).
"Nous supposons que la chapelle San Michele pourrait appartenir au groupe préroman le plus ancien, entre le VIIe s. et le IXe s. ( idem)
A cette époque, bien évidemment, il n'y avait pas de cimetière autour de la chapelle.
Et voici ce qu'en dit Joseph ORSOLINI, pionnier sensible et passionné dans son ouvrage " L'Art de la Fresque en Corse de 1450 à 1520" publié en 1989:
"Sauvée une première fois de la ruine en 1963 (couverture en tôles, charpente effondrée...) la toiture de la chapelle a été refaite en 1983 par l'entreprise Piacentini de Furiani, à la demande des Bâtiments de France. Son toît de "teghje" est surmonté d'un clocheton de construction tardive (XVIIIe s.) ... Les fresques (fin XVe S.) sérieusement décollées par les intempéries furent restaurées en 1964 par les Monuments Historiques (...) Aujourd'hui protégées, elles sont le symbole par excellence de la tradition picturale populaire. (...)"

Ensemble des peintures de l’abside en cul de four et de son arc triomphal, datables de la fin XVe siècle. Une iconographie bien établie dans nos "chapelles à fresques": au centre de l'abside, le Christ Bénissant, entouré du Tétramorphe. Sous ses pieds, les douze apôtres. De part et d'autre, sur l'Arc triomphal, la scène de l' Annonciation. Sur les pieds de l'Arc, à gauche, la Vierge à l'Enfant, à droite, St Michel.
L’histoire bégaye trop souvent et 25 ans après la réfection de la toiture, voici l’état effrayant de la chapelle : ce lieu où se vit encore, mais pour combien de temps ? le divin dans une expression touchante, appliquée, un peu maladroite, est à nouveau proche de la ruine. Ces dernières années, avant 2004, lors de mes visites de "la Montagne des Orgues", j'avais pris l'habitude, aussi souvent que possible, de faire découvrir ce petit sanctuaire intime, son abside peinte à hauteur d'homme où l'on tutoie sans crainte le Christ en Majesté tant son visage est proche et son humanité évidente.
Le Christ en majesté, bénissant de sa main droite, et tenant de sa gauche le traditionnel livre ouvert: "EGO SUM LUX MUNDI ET VIA VERITAS ET VITA". Il est encadré comme de juste par la représentation du tétramorphe et l'on voit derrière sa tête la Jérusalem Céleste.
Ces fresques ont déjà beaucoup souffert, lessivées par les intempéries, certaines parties se sont effacées comme le visage de Saint Michel, les orbites des yeux de certains saints personnages se sont vidées depuis longtemps de leurs prunelles, mais il reste un ensemble plein de vie qui résiste encore, mais pour combien de temps? à la dégradation générale de l'édifice.

... l'Archange Gabriel, dans la scène de l'Annonciation, écoinçon de gauche de l'Arc triomphal....

... et dans l'écoinçon de droite, la Vierge en prière reçoit la Colombe de l'Esprit Saint.
Les tentures pourpres de sa chambre close évoquent peut-être l'intimité inviolable de son ventre maternel. Le bleu de son manteau, couleur céleste, a bientôt disparu, seul reste le rouge-humanité de sa robe.

...sous les pieds de la Vierge, l'Archange St Michel, le Saint Patron de cette chapelle.
Selon l'usage, il pèse les âmes et maintient Satan sous sa lance.
Dans la partie basse de l'abside l'on peut détailler les douze apôtres, comme autant de piliers solides de l'église.

...parmi eux, Saint Barthélémy, sa peau d'écorché sur l'épaule et le couteau de son supplice à la main...


... à gauche de l'abside, sous Gabriel, la Vierge présente sur ses genoux l'Enfant Jésus à l'adoration des fidèles...
Mère de Dieu, Mère de l'Eglise. Là encore, les couleurs se sont estompées... A sa droite, la frise des apôtres en grande conversation et tenant le Livre à la main. Au-dessus de leurs têtes, on aperçoit le Lion de l'Evangéliste Marc.

Et maintenant, voici l'état actuel de la charpente, vue lors de mon dernier passage à la chapelle, le 13 AOÜT 2008. La chapelle est bien entendue fermée au public: les risques d'effondrement de la toiture sont malheureusement aujourd'hui confirmés.
La partie de droite de la charpente a déjà cédé et l'on voit le jour à de nombreux endroits. Sous l'action de la mérule ( ce champignon qui ôte toute cohésion aux fibres du bois, une véritable peste), les poutres ne peuvent plus soutenir le poids des teghje (dalles de pierre couvrant traditionnellement le toit, très lourdes). La mérule s'est installée insidieusement, profitant du glissement incontrôlé de certaines teghje, de l'absence de surveillance régulière de ce lieu, du lessivage des pluies pénétrant en force, de l'obscurité ambiante, un vrai régal pour tous les prédateurs du bois, de quel ordre qu'ils soient... Les taches blanchâtres sur les poutres signent la présence de la mérule, que j'ai appris à reconnaître grâce à un ami architecte qui faisait cette visite avec moi en 2004... Nous avions alerté alors la municipalité de Castirla qui se bat depuis pour tenter de trouver une solution à cette situation d'urgence.

Les instances sollicitées par le maire pour tenter de sauver cet édifice classé par les Monuments historiques le 22 septembre 1958, demandent à ce que soient réalisées des fouilles archéologiques avant de s'atteler à la restauration de la chapelle. L'archéologue pressentie pour ces fouilles a exprimé le désir somme toute assez humain de rester en vie, et remet son intervention à une date indéterminée, lorsque la toiture sera hors de danger... de nuire. A la suite de quoi, l'architecte en chef des M.H. demande à la mairie de Castirla de déposer le toit et de construire une charpente provisoire recouverte de tôles (retour à la case départ! ), ce qui engendre des dépenses très importantes pour cette petite commune proche de Corte. Ce qui signifie aussi que l'on devra, pour la énième fois, payer une nouvelle toiture... éphémère, celle-là, en attendant d'engager à nouveau de futures dépenses pour la reconstruction de ce toit dont rien, décidément, ne nous garantit le caractère définitif...
Il est dommage que cette chapelle n'ait pas fait l'objet d'une surveillance, après la réfection du toit en 1983. On aurait évité le pire, et allégé d'autant les dépenses de la Mairie et de l'Etat.
Ces toits de lauzes étaient autrefois régulièrement surveillés, entretenus comme l'on entretenait le toit de sa propre maison. On savait que le moindre glissement de teghje entraine forcément et rapidement des dégats, et l'on n'attendait pas pour agir, la chapelle ou l'église paroissiale étant alors vécue au quotidien. Notre problème vient de ce que ces chapelles sont éloignés "physiquement et moralement" des communautés dont elles dépendent. Toutes n'ont pas, comme à Cambia, un ange gardien qui les surveille amoureusement ...

... éparpillés au sol, des débris de la charpente...
J'ai été profondément surprise de découvrir que cette chapelle si menacée d'effondrement prochain ne faisait pas partie de la première tranche de travaux engagés par la Collectivité Territoriale de Corse: ce projet magnifique des restaurations de nos chapelles à fresques est porteur d'espoir, mais je me demande si nos responsables du Comité scientifique créé au sein de la C.T.C. pour étudier ces projets de restauration sont venus récemment sur le site de Castirla et s'ils ont connaissance de l'état aujourd'hui désespéré de cette chapelle. Castirla mérite bien autant d'amour et de soins, malgré sa modestie et sa naïveté, que celles de Sermanu, Cambia, E Valle di Campuloru, Brandu (les quatre chapelles sélectionnées pour cette première tranche)... L'urgence absolue d'une intervention saute aux yeux, et si, par malheur, la charpente vient à s'écrouler avant qu'on intervienne, il est probable que les murs suivront de près cette ruine. Ce qui serait traiter le problème par le vide.



Ceci était "une brève du Purgatoire", pavé, comme l'Enfer de bonnes intentions....
(à suivre)