03/06/2007
Orgues: La Porta
L'orgue historique de l'église Saint Jean-Baptiste de La Porta : clavier, tirage des jeux et tuyauterie…
Au-dessus du clavier, une inscription dit en latin : « si tu ne me vois pas, au moins écoute ma voix » … Les frontons de touches, délicatement sculptés à la façon des clavecins italiens de l’époque et le tirage des jeux, présenté sur la droite du clavier dans un élégant ovale tout à fait inhabituel, indique une facture raffinée.
Cet orgue est doublement historique car il a été le premier à être restauré « à l’identique », en 1963, par le facteur d’orgue italien Bartholémy FORMENTELLI , qui a su lui restituer toute son âme en réemployant au maximum le matériau ancien et en refaisant à l’identique ce qui n’avait pas pu être sauvé. C’est là, malgré sa petite taille, l’un des orgues les plus raffinés et les plus chantants de Corse.
Bien qu’aucune archive n’ait été retrouvée sur l’histoire de l’instrument, on sait que ce petit orgue a été construit à Rogliano en 1780 par un Franciscain lucquois, le père Benedetto MARRACCI pour le couvent franciscain San Antonio della Casabianca (à 8 km de La Porta ), qui avait reçu dans ses murs la célèbre Consulta au cours de laquelle Pascal PAOLI fut élu Général des Corses. Lors de la Révolution française, le conventionnel SALICETI, en lutte contre les insurgés réfractaires du mouvement de la Crucetta né d’une assemblée générale au couvent de Casabianca, aurait sauvé l’orgue avant la destruction du couvent, en 1793, le faisant transférer à l’église Saint Jean-Baptiste de LA PORTA , village natal de sa femme… Depuis sa restauration, l’orgue ne cesse d’être joué en concert par les meilleurs organistes qui expriment toujours un grand plaisir dans cette rencontre musicale.
COMPOSITION :
Clavier : 45 notes avec octave courte.
Pédalier : 8 notes et tamburo.
Principale primo et secundo (soprani) couplés et « obligés », Ottava, Decima Quinta, Decima Nona et Vigesima secunda, Vigesima sesta et Vigesima nona, Flauto Nazardo, Voce Umana , Cornetto.
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02/06/2007
double CD orgues corses
Double CD, avec textes en Français, Corse et Anglais
Disponible à l'adresse de:
Mme GEISPIELER Marie-Hélène
12 Chemin des Eglantiers - 34830 JACOU
Les chantres d’Olmi Cappella témoignent de la diversité des messes chantées traditionnellement en Corse : chaque communauté a généré une façon profondément originale de chanter « sa » messe.
La transmission orale, largement fragilisée en son temps par l’abandon progressive de la vie rurale de naguère - pour cause de guerres, et d’évolution inéluctable du monde moderne, entraînant le dépeuplement des villages de l’intérieur au bénéfice des villes côtières, n’a cependant pas fini de nous offrir ses témoignages : les confréries actuelles relèvent le défi, non seulement en reconstituant l’existant, mais aussi en montrant leur capacité à renouer avec l’esprit ancien dans des créations contemporaines.
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orgues:Composition de quelques orgues significatifs de Balagne
COMPOSITION DE QUELQUES ORGUES SIGNIFICATIFS DE BALAGNE
MONTICELLO – Confrérie St Charles – Anonyme 1733 Restauration Formentelli 1976
Clavier : 45 notes avec octave courte- coupure au Do 3
Pédalier : 8 touches d’octave courte et 1 touche sonnant a cornemusa
Tirage des jeux : vers soi
Diapason 441, tempérament mésotonique.
Principale Vigesima sesta (XXVIa)
Ottava Flauto in duodecima
Quinta Decima (XVa) Cornetto a due canne
Decima nona (XIXa) Voce umana ( soprani)
Vicesima secunda (XXIIa)
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BELGODERE- église - orgue de chœur – 1761 ? Lazari ? Restauration Loriaut 2006
Clavier : 45 notes , octave courte – coupure au Do 3
Pédalier : 13 touches dont une octave courte
Tirage de jeux : vers soi
Principale XXIIa
Ottava XXIXa
XVa Flauto in quinta
XIXa Voce umana (soprani)
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CALVI – église ST Jean Baptiste – G.B. Ciurlo - 1774 Restauration Formentelli 1993
Clavier : 45 notes, octave courte, coupure au Do 3
Pédalier : 8 touches, octave courte
Principale Cornetto (3 file, soprani)
Ottava Flauto in ottava
XVa Flagioletto
XIXa Sesquialtera
XXIIa Contrabassi
XXVIa Tamburo
XXIXa Trombe (2 : sol et ré)
Uccelleti
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SPELONCATO- Anonyme 1746- Giovanni Crudeli - 1810
Restauration Massoni 1992
Clavier : 45 notes, octave courte, coupure au Do 3
Pédalier : 8 touches, octave courte + 2 touches pour les trombe dell’angelo ( sol et la) et 1 tamburo
Accessoire : Rosignoli
Tirage des jeux : vers soi
Diapason 437 ; tempérament mésotonique.
Principale Flauto dolce
Ottava Nazardo
Quintina Cornetta nei soprani (3file)
XVa Cornetta nei bassi (2 file)
XIXa Tromba soprani
XXIIa Tromba bassi
XXVIa Voce umana (soprani)
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CALVI – Ste Marie- Luigi De Ferrari- 1830
Restauration Formentelli 1993
Clavier : 50 notes , octave courte.
Pédalier : 14 touches, octave courte. Contrabassi 16’
Tirage des jeux : latéral
Tiratutti
Principale primo Voce umana (soprani)
Principale secondo, Bassi Flauto in ottava
Principale secondo, Soprani Cornetto (3 file)
Ottava Flagioletto nei Bassi
XVa Flauto in selva Soprani
XIXa Tromba Bassi
XXIIa Tromba Soprani
XXVIa
XXIXa
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PIOGGIOLA- Sta Maria ANTON PIETRO SALADINI 1844
Restauration Alain Sals 1994
Clavier : 50 notes, octave courte
Pédalier : 13 touches, octave courte
Tirage des jeux : vers soi
Tira-ripieno
Principale Flauto in ottava
Principale 2 Cornetto (3 file)
Ottava Tromba Soprani
XVa Tromba Bassi
XIXa Ottavino Bassi
XXIIa Voce umana (soprani)
XXVIa
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MURO – Sta Annunziata – PAGNINI 1796 puis AGATI-TRONCI- 1878
Restauration Jean-François Muno 1982
Clavier : 54 notes, octave courte, coupure entre Mi 3 et Fa 3.
Pédalier : 17 touches, octave courte. 1 touche pour la Terza mano
Tirage des jeux latéral.
Principale nei Bassi Campanette soprani (25 timbres)
Principale nei Soprani Trombe Bassi
Ottava nei Bassi Trombe Soprani
Ottava nei Soprani Clarone nei Bassi
XVa Corno inglese 16’ Soprani
Ripieno di 3 cane per tasto (4 nei Bassi) Cornetto Soprani (3 file)
Flauto in ottava Bassi Ottavino nei Soprani
Flauto in ottava Soprani Voce Angelica nei Soprani
Viola Bassi Contrabassi (16’+8’)
Accessoires et combinaisons :
Tamburo ,Terza mano , Tira Ripieno , Polisire (double-registration)
Banda militare (percussions) : gran cassa, piatta turco, cappello cinese
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CATTERI- Ste Marie- Gaspard Domini- 1902/1903 Restauration Alain Sals 1994
Clavier 50 notes, octave courte
Pédalier : 8 touches, jeu de 8’ouvert
Tirage des jeux latéral
Principale Bassi Flauto in ottava soprani
Principale Soprani Cornetto nasardo
Ottava Bassi Cornetto ottavino
Ottava Soprani Cornetto terza
XVa Tromba Bassi
XIXa e XXIIa Tromba Soprani
Voce umana (soprani)
20:15 Publié dans orgues historiques de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : composition d'orgues, balagne, corse | Facebook |
orgues: les SALADINI de Speloncato
Anton Giuseppe SALADINI nous est connu en qualité de « falegname » : Né en 1763 à Speloncato, il devient rapidement un artisan émérite et complet. En 1794 il fait une « garde-robe » pour la sacristie de Palasca et parmi les meubles qu’il a réalisés, on peut encore aujourd’hui voir celui de la sacristie de St-Nicolas de Feliceto, qu’il signe sur la corniche : ANT.JOSEPH SALADINI SPEL.AN. MDCCCXXI
En 1798 il travaille à la construction du buffet de l'orgue de Muro, de Tomaso Pagnini, un facteur d'orgue lucquois: c'est probablement sa première approche du monde de l'orgue.
En 1810 il assiste à la construction de l’orgue de son village par le jeune facteur d’orgue Giovanni CRUDELI : il signe avec quelque fierté en 1821 la tribune de ce bel orgue … Ce contact avec les CRUDELI, père et fils, semble déterminant pour son avenir et trace aussi celui de son jeune fils, Anton PIETRO qui signe à son tour en 1825 un petit orgue-commode : un véritable chef-d’œuvre de marqueterie.
Le goût de l’ébénisterie n’a jamais quitté la famille et nombre des descendants des Saladini continueront d’exercer ce don. En revanche Anton Giuseppe et Anton Pietro Saladini seront les seuls corses de cette époque à laisser leur nom dans l’histoire de la facture d’orgue de l’île. On peut admirer en Balagne plusieurs de ces belles tribunes en bois galbé : Pioggiola (1814), Speloncato (1821), Zilia (1831), Palasca (1833), Feliceto (1839)...
orgue de l'église Santa Maria Assunta de PALASCA
1833, tribune d'Anton Giuseppe Saladini
partie instrumentale d'Anton Pietro Saladini
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28/05/2007
orgues: ORGUES DE BALAGNE- LES JOURNEES DU PATRIMOINE 2006
établi en collaboration de ROC et de l’ASSOCIATION SALADINI
EXPOSITION de PHOTOS sur le thème de :
ORGUES DE CORSE : deux siècles d’évolution d’un savoir-faire artisanal en BALAGNE autour des orgues de :
ALGAJOLA, AREGNO, BELGODERE, CALENZANA, CALVI, CATTERI, CASSANO , CORBARA, COSTA, FELICETO, LAVATOGGIO, LUMIO, MONTICELLO, MURO, NOVELLA, OCCHIATANA, OLMI CAPPELLA, PALASCA , PIGNA, PIOGGIOLA, SANT ANTONINO, SANTA REPARATA DI BALAGNA, SPELONCATO, VALLICA, ZILIA .
Construire, entretenir, réparer les orgues : organiers et artisans en Balagne.
L’histoire de l’Orgue corse est mieux connue du public depuis l’excellent travail de Sébastien Rubellin (« l’Orgue corse, de 1557 à 1963 », édition Alain Piazzola). L’on y découvre ainsi qu’à l’église Saint Jean-Baptiste de Calvi existait à la fin du XVI°s un orgue presque ruiné, aujourd’hui disparu et sans doute l’un des plus anciens de Corse… Si l’on ne peut plus guère imaginer son allure, du moins peut-on se réjouir de voir en Balagne tant de beaux instruments souvent campés sur de majestueuses tribunes… Si vous entrez dans une église de Balagne, pensez à vous retourner et à regarder en l’air…L’on apprend également que dans leur majorité les églises de couvents installés en Corse au XVIII°s ont par le passé accueilli un orgue sous leurs voûtes, derrière le maître-autel, selon l’usage d’alors. Les facteurs d’orgues venaient de « la terre ferme » italienne : toscans, lombards, ligures… La Révolution française a vidé les églises de leurs orgues, mais certaines paroisses ont pu récupérer quelques instruments de cette époque.
En Balagne, l’orgue le plus ancien conservé et en état de jouer est anonyme,daté de 1733, visible à la confrérie San Carlu de Monticello. Venait-il lui aussi d’un couvent voisin ou a-t-il été construit pour la confrérie ?
Monticello, Confrérie San Carlu.
Anonyme 1733.
Restauration Formentelli 1976
A Sant Antonino, l’église abrite, installé sur sa remarquable tribune rococo depuis 1806, l’orgue rapatrié du couvent voisin de Marcasso, daté de 1744 et signé par Giovan Battista Pomposi, facteur d’orgue toscan de Pistoia. D’autres exemples ( Belgodère, Costa, Calenzana…) témoignent de ces petits instruments construits au XVIII°s pour les églises de couvent . A cette époque, le facteur d’orgue lombard Giuseppe Lazari va s’illustrer par une importante production entre 1747 et 1761. Cet excellent organier a exécuté une dizaine de chantiers en Corse et « se révèle le facteur d’orgues le plus important de trois îles méditerranéennes, Capraia, la Sardaigne et la Corse » (voir Rubellin) Le petit instrument construit par Lazari pour le couvent de Tuani (Costa) en 1759 a disparu de l’église, mais on peut écouter aujourd’hui celui du couvent de Belgodère (1761, attribuable à Lazari ) transféré en 1797 à l’église paroissiale St Thomas de ce village… A Vallica, l’orgue implanté dans l’église en 1885 serait celui du petit St Roch d’Ajaccio, sur lequel avait travaillé Lazari…
Un autre facteur toscan originaire de Pistoia, Tomaso Pagnini, construit l’orgue de l’église de Muro en 1797, porté par une belle tribune délicatement décorée. A cette occasion apparaît pour la première fois dans le monde de l’orgue corse le nom d’Anton Giuseppe Saladini : cet ébéniste talentueux de Speloncato fabrique alors le buffet de l’orgue de Pagnini. C’est le début d’une belle aventure organistique pour cette illustre famille d’artisans de Speloncato…
A Calvi, la venue de l’organier ligure Giovanni Battista Ciurlo, installé à Gênes, pour la construction de l’orgue de St Jean Baptiste en 1774 – il construit à la même période un orgue jumeau au couvent de Vico, aujourd’hui disparu - annonce l’arrivée d’une autre dynastie de facteurs d’orgue qui s’établiront en Corse au XIX°s, les De Ferrari... Ces deux familles étaient liées par des liens de parenté à la célèbre famille d’organiers de Santa Margherita Ligure, les Roccatagliata.
Dès cette époque, la Balagne bénéficie de l’art raffiné de ces facteurs d’orgues italiens qui servent aussi bien l’écriture polyphonique que mélodique, et cette suprématie de la culture italienne dans l’esthétique de la facture d’orgue ne va pas être remise en cause, du moins dans cette région, alors que le cours de l’histoire fait que la Corse devient française.
Au XIX°siècle : Crudeli, Saladini, de Ferrari, Domini, Agati - Tronci C’est au cours de ce siècle que furent construits la majorité (près d’une centaine entre 1810 et 1900) des orgues qui nous sont parvenus en Corse . La paix s’installe enfin peu à peu, les récoltes sont favorables, une relative prospérité permet d’envisager des travaux d’embellissement dans les églises : les mêmes peintres décorent les plafonds peints dans les maisons des notables et les voûtes des églises ; et après la tourmente de la Révolution française, catastrophique pour la majorité des orgues de couvents, qui disparaissent pour la plupart lors de leur fermeture, quelques instruments sont récupérés par les paroisses voisines. L’on fait alors appel, en Balagne, aux services d’un homme de l’art pour transférer ces orgues et les mettre en état de servir. C’est ainsi que les orgues commencent une seconde vie au sein des communautés villageoises les plus prospères. Le facteur d’orgue Giuseppe Crudeli apparaît le premier dans ce tout début du siècle (1804), restaurant les orgues de Monticello et d’Algajola, entretenant celui de Muro, transférant l’orgue Pomposi du couvent de Marcasso à l’église de Sant Antonino… Cet artisan est le fils d’un célèbre organier toscan, Michelangelo Crudeli (1728, mort en 1801 à Lucca) et le père de Giovanni et Frederico Crudeli, qui ont œuvré en Corse dans ce premier quart du siècle. Il s’engage en 1808 à construire un orgue pour l’église paroissiale de Speloncato qui sera en fait réalisé par son fils Giovanni, un tout jeune homme alors, en 1810. Les Crudeli laissent en Corse de beaux instruments empreints de la facture classique toscane de la fin XVIII°s.
Speloncato, Collégiale Santa Maria Assunta.
Orgue Giovanni Crudeli (1810).
Tribune Saladini. Restauration Massoni (1992)
Les Crudeli, lors de leur séjour à Speloncato, marquent une autre étape décisive pour l’art de la facture d’orgue de cette époque : en effet l’atelier de l’excellent « falegname » (menuisier- ébéniste) Anton Giuseppe Saladini jouxte l’église, des relations se nouent naturellement et c’est cet artisan notable qui construira la magnifique tribune en bois galbé, signée en 1821, où trône l’orgue de G. Crudeli. Au contact des Crudeli, l’un des fils d’Anton Giuseppe, le tout jeune Anton Pietro – il a tout juste onze ans- se familiarise à son futur métier d’organaro. Par la suite, père et fils Saladini collaboreront pour créer ces beaux ensembles caractéristiques qui ont influencé d’autres ébénistes : la tribune en forme de proue de navire réalisée avec un goût très sûr par le père, Anton Giuseppe, tandis que son fils, Anton Pietro s’occupait de la partie instrumentale. Notons qu’Anton Pietro sera le seul facteur d’orgue corse de son temps et qu’il était fier de ses origines speloncatais.
Occhiatana, église St Barthélémy
Orgue L. de Ferrari (1839).
Orgue L. de Ferrari . Classé M.H.
Tribune Fabio Lecca.
Le soin apporté à la construction et au décor de ces tribunes se révèle parfois dans leur signature ostensible : à Speloncato, A.G.Saladini signe celle de la Collégiale en 1821 ; à Occhiatana, village tout proche, c’est Fabio Lecca, ébéniste installé Lumio qui appose en 1839 son nom sur celle de l’orgue construit par un concurrent direct des Saladini, le facteur génois Luiggi De Ferrari. Dès 1830, ces deux ateliers concurrents de facture d’orgues, celui des Saladini à Speloncato et celui des de Ferrari, installé à Bastia, travailleront dans les mêmes régions, en particulier dans la Balagne « élargie » où ils laisseront chacun leur empreinte sur six orgues …
Un nouvel organier, le « Modenais » Gaspard Domini, personnalité très attachante et modeste saura, en pleine mutation de la facture d’orgue, apporter sa contribution artisanale au patrimoine des orgues de son temps : parmi ses cinq instruments (dont un petit orgue pour sa propre famille), celui de Catteri est le dernier sorti de son atelier de Feliceto, à l’aube du XX°siècle et il ne dépare pas l’esprit ancien des organari… Outre la création, il passa sa vie à entretenir, réparer les orgues existants tandis que déferlait en Balagne l’engouement nouveau pour les orgues construits au goût du jour par la célèbre firme des Agati-Tronci.
Catteri, église Ste Marie.
Orgue Gaspard Domini (1902).
Restauration Alain Sals (1994)
A Muro, la Banda Militari...
Au XX° et XXI°Siècles Une mention particulière pour l’orgue Abbey de Belgodère (1913) qui est le seul instrument de facture non italienne en Balagne…Avec la guerre de 1914, après le déclin vertigineux de la population agro-pastorale, la désertification progressive des villages reculés sonne le lent abandon des orgues de Balagne. Sur les vieux instruments encore plus ou moins en vie, les organistes donnent le meilleur d’eux-mêmes, jouant comme ils peuvent l’orgue de leur paroisse comme ils jouent du violon ou de l’accordéon, pour donner du plaisir aux villageois… Bien souvent, l’absence même de pupitre pour porter les partitions nous renseigne sur l’aspect populaire de cette musique fredonnée sous les doigts de nos musiciens de village… Pourtant le réveil n’est pas loin et le talent des facteurs d’orgues a redonné leur voix à nombre d’instruments depuis 1976 : B.Formentelli, P. Hartman , J.F.Muno, A.Massoni, A.Sals, J.L. Loriaut … ont contribué par leur action respectueuse et enthousiaste à la renaissance spectaculaire de ce patrimoine identitaire des orgues de Balagne. Cette année sept nouveaux classements d’orgues historiques sont intervenus en Corse, dont cinq en Balagne, marquant la volonté de ces communautés de restaurer leur instrument et l’intérêt avéré de la Collectivité territoriale de Corse pour son héritage organistique.
Pour Renaissance de l'Orgue Corse et l'Association Saladini, Elizabeth Pardon Septembre 2006
Nous remercions ici la Collectivité Territoriale de Corse pour son soutien et tous ceux qui travaillent à la reconnaissance et à la diffusion de ce patrimoine des orgues en Corse, par leurs études, leurs écrits, leur temps dépensé sans compter, leur volonté pédagogique…
- Sébastien Rubellin : « L’orgue corse de 1557 à 1963 », édition Piazzola -- Michel Foussard : « L’isula di l’organi », publié par les soins de Falce en 1997. - Irmtraud Hubatschek : «Les orgues de Corse, orgues restaurés », publié par Renaissance de l’Orgue Corse en 1998.
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