22/01/2010
HIVER 2010
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13/01/2010
La musique, avec Philippe Delaveau
LA MUSIQUE
12:02 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
02/11/2009
la Toussaint avec Germain Nouveau (réédition...)
Toujours d'actualité ... je réédite avec bonheur cette note de l'an dernier :
Je vous propose, parce que je l'aime, parce qu'il me parle et me ravigote, ce merveilleux testament de Germain Nouveau.
DERNIER MADRIGAL
Quand je mourrai, ce soir, peut-être,
Je n’ai pas de jour préféré,
Si je voulais, je suis le maître,
Mais… ce serait mal me connaître,
N’importe, enfin, quand je mourrai,
Mes chers amis, qu’on me promette
De laisser le bois … au lapin,
Et, s’il vous plait, qu’on ne me mette
Pas, comme une simple allumette,
Dans une boîte de sapin ;
Ni, comme un hareng dans sa tonne ;
Ne me couchez pas tout du long,
Pour le coup de fusil qui tonne,
Dans la bière qu’on capitonne
Sous sa couverture de plomb.
Car je ne veux rien, je vous le jure ;
Pas de cercueil ; quant au tombeau,
J’y ferai mauvaise figure,
Je suis peu fait pour la sculpture,
Je le refuse, fût-il beau.
Mon vœu jusque là ne se hausse ;
ça me laisserait des remords,
Je vous dis (ma voix n’est pas fausse) :
Je ne veux même pas la fosse,
Où sont les lions et les morts.
Je ne suis ni puissant ni riche,
Je ne suis rien, que le toutou
Que le toutou de ma Niniche ;
Je ne suis que le vieux caniche
De tous les gens de n’importe où.
Je ne veux pas qu’on m’enferre
Ni qu’on m’enmarbre, non, je veux
Tout simplement que l’on m’enterre,
En faisant un trou …dans ma Mère
C’est le plus ardent de mes vœux.
Moi, l’enterrement qui m’enlève,
C’est un enterrement d’un sou
Je trouve ça chic ! oui, mon rêve
C’est de pourrir, comme une fève,
Et maintenant je vais dire où.
Eh ! pardieu ! c’est au cimetière
Près d’un ruisseau (prononcez l’Ar)
Du beau village de Pourrières
De qui j’implore une prière,
Oui, c’est bien à Pourrières, Var.
Croisez-moi les mains sous la tête,
Qu’on laisse mon oeïl gauche ouvert ;
Alors ma paix sera complète,
Vraiment je me fais une fête
D’être enfoui comme un pois vert.
Creusez-moi mon trou dans la terre,
Sous la bière, au fond du caveau,
Où, tout à côté de mon père,
Dort déjà ma petite mère ;
Madame Augustine Nouveau.
Puis… comblez-moi de terre… fine,
Sur moi, replacez le cercueil ;
Que comme avant dorme Augustine !
Nous dormirons bien, j’imagine,
Fût-ce en ne dormant … que d’un oeïl.
Et… retournez- la sur le ventre,
Car il ne faut oublier rien,
Pour qu’en son regard le mien entre.
Nous serons deux tigres dans l’antre
Mais deux tigres qui s’aiment bien.
Paix au caveau ! Murez la porte !
Je ressuscite au dernier jour.
Entre mes bras je prends la Morte,
Je m’élève d’une aile forte
Nous montons au ciel dans l’Amour.
Un point … important… qui m’importe,
Pour vous ça doit vous être égal,
Je ne veux pas qu’on m’emporte
Dans des habits d’aucune sorte,
Fût-ce un habit de carnaval.
Pas de suaire en toile bise…
Tiens ! c’est presque un vers de Gautier,
Pas de linceul, pas de chemise,
Puisqu’il faut que je vous le dise,
Nu, tout nu, mais nu tout entier.
Comme sans fourreau la rapière,
Comme sans gant du tout la main,
Nu comme un ver sous ma paupière,
Et qu’on ne grave sur leur pierre
Qu’un nom, un mot, un seul, Germain,
Fou de corps, fou d’esprit, fou d’âme,
De cœur, si l’on veut de cerveau,
J’ai fait mon testament, Madame ;
Qu’il reste entre vos mains de femme,
Dûment signé : GERMAIN NOUVEAU.
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01/11/2009
avec Philippe Jaccottet: "Plaintes sur un compagnon mort"
17:38 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séparation, mort | Facebook |
30/05/2009
Avec Fernando Pessoa, une ode retrouvée
Nul, dans la vaste forêt religieuse
Du monde innombrable, ne voit finalement
Le dieu de son savoir.
Seul ce que la brise emporte est ouï dans la brise.
Amour, divinités, tout ce que nous pensons
Passe, car nous passons.
(Poèmes païens, Fernando PESSOA)
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