13/01/2010
La musique, avec Philippe Delaveau
LA MUSIQUE
La musique toujours nous parle de la vraie patrie,
Sitôt que son chant s'élève, nous appelle,
Comme le vent du soir dans l'arbre aux feuilles douces.
Nous voguons dans les embrasements d'une mer infinie.
Est-ce la vague avec les rimes de la houle,
L'opulente clarté de la fugue de sèves:
Le soleil brame sur les délices du lac transparent.
Nous croyons nous connaître comme l'eau qui s'écoule:
Monde au-dessus, amour de l'arbre pour le haut,
Renard du vent partout qui se faufile, et partout s'empourpre,
Et la nuit plus terrible, née pour un seul amour.
Nous te reconnaissons pays sans visage, terre
Où nous avons grandi: maintenant nous sommes l'infini, démesure
Et raison, nous te reconnaissons
Pour avoir méconnu ton ciel et le nom de lumière
Qui nous fut octroyé un jour dans l'invisible orchestre.
Libres toujours, allant profondément, désirant l'air sublime,
Inventant notre langue dans la langue de tous,
Lavant dans l'absolu les mots et les images,
Tout désespoir vaincu, toute mort traversée.
(Philippe DELAVEAU: EUCHARIS, Mystère, Poésie Gallimard, page 168)
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Commentaires
Je vous vante pour votre éditorial. c'est un vrai état d'écriture. Développez .
Écrit par : MichelB | 13/08/2014
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