17/04/2014
Semaine Sainte: les Sepolcri du Rustinu et de la Castagniccia
Vendredi 18 Avril 2014
l'association Saladini vous invite à découvrir ou redécouvrir
les sepolcri et les chemins de croix de la Semaine Sainte en Rustinu et Castagniccia
Ici, la déploration du Christ, élément du sepolcru de San Damianu, aujourd'hui restauré et présenté au Musée de Corte: vous ne verrez pas jeudi cet ensemble qui reste au Musée, mais verrez ses frères dans certains villages de Castagniccia, dressés pendant ces trois jours de la Semaine Sainte. Le reste de l'année, ces installations regagnent leur cachette secrète ... Vous pouvez retrouver les notes du blog consacrées à ce patrimoine populaire des sepolcri et des chemins de croix liés à la Semaine Sainte en Corse.
à Castellu, la déploration du Christ
En 2010, lors de notre visite, nous avions provoqué la renaissance fragile du petit sepolcru de Frassu ... après un demi siècle de sommeil...
Notre pélerinage débutera avec la rencontre de ce petit sepolcru de Frassu qui sera à nouveau remonté pour la troisiième fois et pour l'occasion: merci aux amis du Rustinu de permettre cette découverte . Notons que ce sera l'occasion également de redécouvrir l'église romane Saint Côme et Saint Damien de Frassu, restaurée l'année dernière, et qui laisse aujourd'hui admirer ses murs ...
Au programme de cette journée: Frassu, San Tumasgiu di Pastureccia, Santa Maria de Castellu di Rustinu (et son sepolcru), La Porta, Ficaghja et Nocariu .
Rendez-vous à PONTE NOVU à 9H sur le parking de la poste
Inscriptions et renseignements : 04 95 61 34 85 ou 06 17 94 70 72
08:16 Publié dans corse, la mort, patrimoine, patrimoine populaire de Corse, semaine sainte en corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : semaine sainte, sepolcri, castagniccia | Facebook |
19/05/2013
l'exposition des Cartelami à Gênes: du 11 Mai au 25 Août 2013
Prélude:
où San Damianu en Castagniccia s'invite au Palazzu Ducale de Gênes ...
San Damianu, dans son environnement - photo de Paularella
l'église
et ses saints Côme et Damien.
Ces dignes saints tutélaires de cette - aujourd'hui - paisible région de Castagniccia,
ont fait un étrange voyage à Gênes
cherchant leur chemin dans les airs au-dessus de la ville tentaculaire
avec son port,
la multitude de ses palais,
et leurs jardins bien ordonnés,
ses immeubles hauts à l'assaut des collines,
ses innombrables coupoles, ses clochers émergeant entre les terrasses en quête de lumière,
faisant en vol d'étranges rencontres, tels ces deux molosses immobiles sur leur cabanon entre deux cordes à linge, , bref,
j'imagine mes bons Saints Côme et Damien quelque peu dépaysés,
atterrissant après un long périple au hasard dans l'une de ces innombrables rues étroites de Gênes et demandant leur chemin:
" S'il vous plait, pour aller au Palazzu Ducale?"
et admirant d'un oeïl connaisseur l'abondance divine ...
- je les imagine toujours, presque arrivés à destination, décidant d'entrer dans l'église du Gesu,
et, complètement enivrés par tant d'ors , virevoltant dans les airs,
à la rencontre des saints confrères
et des anges - saluant au passage Saint Matthieu :
(le maître-autel de San Damianu)
... et se disant : "bien sûr, c'est bien plus grand et plus riche qu'à San Damianu, mais à la maison c'est plus intime" ...
... maintenant allons Place de Ferrari, voir le Palazzu Ducale et cette fameuse exposition des Cartelami dont on voit les affiches partout en ville et pour laquelle nous avons fait ce voyage ...
L'imposant Palazzu accueille cette exposition qui nous fait honneur, à San Damianu, et à toute la Corse:
"Il Gran Teatro dei CARTELAMI, scenografie tra mistero e meraviglia " ...
Nous y avons rendez-vous avec notre sepolcru de San Damianu,
et avec un homme heureux: Michel-Edouard Nigaglioni, grâce à qui notre sepolcru a pu être sauvé. Tout impressionné de le voir exposé parmi tant de chef-d'oeuvres, dans un lieu aussi prestigieux, pensez donc, San Damianu au Palazzu Ducale, belle revanche sur l'histoire!
Disons-le tout de suite, notre sepolcru ne démérite pas et n'a rien à envier à ses confrères : même les Génois n'en reviennent pas ...
Il faut dire que Giacomo Grandi, le peintre milano-corse (Milan vers 1715 - Borgo 1772), réalise là en 1758 un ensemble magnifique pour la petite communauté de San Damianu. Restauré par la "Scuola Regionale per la valorizzazione dei beni cultirali" - ENAIP Lombardia - Botticina (Brescia)
(le Jugement de Pilate aux côtés de sa femme Procula)
Courez, si vous le pouvez, voir cette exposition dans les appartements du Palazzu Ducale, elle dégage une intense émotion populaire qu'il faut redécouvrir et faire connaître: un patrimoine "éphémère", car uniquement exposé lors de la Semaine Sainte, qu'il soit signé ou anonyme, du plus modeste au plus monumental, et qui ne peut se comprendre sans l'environnement humain des communautés qui l'a fait naître. La Corse, en ce domaine, même si seul le sepolcru de San Damianu est exposé à Gênes. tient une place importante dans cet "Arc latin ",
tel qu'il apparait dans le livre publié en 2009, actes des premières Rencontres Méditerranéennes sur les décors de la Semaine Sainte :
²
Le théâtre de la Passion dans l'aire méditerranéenne en ces quelques images, prises lors de l'inauguration ... mais rien ne vaut le choc de la visite!
Pour la scénographie de l'exposition, l'on a disposé des éléments parfois d'origines variées pour faciliter l'appréhension d'un tout: ici, ces silhouettes en bois découpé à taille humaine, i cartelami, proviennent de la chapelle du Saint Sépulcre des Pénitents Bleus de Nice (fin XVIII), début XIX° s.).
Elles accompagnent un Christ mort en bois polychrome de 1911: oeuvre de Cesare Zonca (Treviolo 1857 - Bergamo 1935) pour l'église du Sacré Coeur de Jésus à Sanremo (Imperia).
à comparer avec cet admirable Christ mort, présenté à la dévotion des gens de Feliceto (Balagne) pendant la Semaine Sainte, en bois polychrome -anonyme, fin XVI° s.
Ici, les sept figures de cette Déposition ont été peintes à l'huile sur des silhouettes découpées dans le métal - Castelnuovo Magra (la Spezia), Oratoire Nostra Signora Assunta début XIX°s.
Le Christ mort, lui, a été fait en " cartapesta " ( carton pâte), au XVII° siècle - Imperia Porto Maurizio.
Deux confrères pénitents, huile sur métal, Nice, chapelle Sainte Croix (mi XIX°), entourant le Christ peint par Eugenio Ardoino en 1886 - huile sur toile collée sur bois.
Flagellation, huile sur bois - Sasello (Savona) - Peintre ligure
Groupe de la Flagellation - Cosio d'Arroscia (Imperia) -église san Pietro
A Bastia, cette année pour le Jeudi Saint, dans l'oratoire de la Conception, le groupe des silhouettes empruntées à l'oratoire Saint Charles
(détail)
(détail)
Retour à l'exposition:
ces deux très belles Dépositions
Déposition de Domenico Torrielli - huile sur bois - Sassello (Savona), oratoire de San Roccu.
et celle de Tommaso (1739-1821) et Maurizio (1737- 1819) Carrega (Porto Maurizio)
Un thème dont on retrouve un écho savoureux et populaire dans nos petits chemins de croix de Corse, comme ici à Vallica, peint par Giacomo Grandi en 1757
L'immense "sepolcro istoriato" de Giuseppe Musso ( 1806-1866) pour l'église San Matteo de Laigueglia ( Savona).
Un ensemble monumental et grandiose dans un univers végétal très exotique
pour accueillir la Déploration du Christ
Déploration ici exprimée dans le modeste sepolcru de Castiglione, en Corse, 19°s.
Fontpédrouse, église Sainte Marie de Prats-Balaguer, dans les Pyrénées Orientales: un charme fleuri pour ce petit Monument,
gardé par deux farouches soldats empannachés et abrutis
... une constante dans nos sepolcri: ici l'un des deux gardes du sepolcru de Castiglione ...
ces soldats qui veillent sur le reposoir du Jeudi Saint : dans son tabernacle le saint Sacrement pour la communion lors de l'office du lendemain, le Vendredi Saint (Fontpédrouse).
Autre tabernacle "a tempietto" du Jeudi saint, celui de Villanova d'Albenga (Savone)
Parenthèse insulaire:
Il a un petit air de famille avec celui de Santa Lucia di Mercurio, dans la chapelle latérale dont l'autel abrite ce sepolcru de stuc (XVIII°):
l'ensemble de la Déploration du Christ, à Santa Lucia di Mercurio: chapelle du reposoir du saint Sacrement et du Christ mort, pour un même message.
Elle fait l'objet de l'installation du sepolcru peint par Francescu Carli (XVIII°s.) lors de la Semaine Sainte.
Revenons à l'exposition:
Reposoir eucharistique - mi 18° s - Bottega dei Carrega,
veillé par la Vierge et Marie-Madeleine, silhouettes peintes -fin 19°s. - par un artiste niçois - Sospel, chapelle de la Sainte Croix.
J'ai été très intéressée par ce message polysémique : le reposoir eucharistique n'est plus un simple tabernacle dédié à recevoir la réserve eucharistique du Jeudi Saint, mais il devient un sarcophage qui s'inscrit dans une veillée funèbre au coeur d' une "chapelle ardente", avec cette belle représentation du Christ mort veillé par les anges,
représentation que l'on retrouve aussi en Corse, comme ici pour le sepolcru de Quercitellu (Castagniccia) - Anonyme 18°s.
Porte du Sepulcre - Molini di Prelà (Imperia). Au-dessus de l'arc, les angelots présentent les instruments de la Passion.
le Monument d'Espira-de-Conflent, Pyrénées -Orientales - XVIII°s. : le sepulcre est solidement gardé par de redoutables soldats d'opérette ... tandis qu'en haut du premier arc, l'on peut contempler les "Arma Christi", instruments de la Passion ...
Tout-à-fait dans l'esprit du sepolcru peint par Filippo Malavesi pour Barretali (Cap Corse) ,
avec en bouquet les trophées des Arma Christi ...
... Ces instruments de la Passion que l'on retrouve peints sur la toile du sepolcru de Nessa (Balagne) , du peintre local Orsini (XIX°)
Maurizio Carrega (, ' Apparata delle Quarantore": l'adoration du saint Sacrement des Quarantes heures et les Âmes du Purgatoire:
magnifique!
A retrouver dans le beau catalogue de l'exposition, richement illustré et documenté, sous la direction éclairée de Franco Boggero et Alfonso Sista:
édité par SilvanaEditoriale:
www.silvanaeditoriale.
Une très belle exposition qui mérite le voyage! Et surtout l'incitation à sauver et remettre en valeur ce monde si particulier des décors éphémères de la Semaine Sainte.
Enfin, dans le même registre, nous avons été touchés, à la cathédrale San Lorenzo de Gênes, par l'affliction muette de ce petit calvaire de marbre, anonyme du XV° s.:
Saint Jean prostré
La Vierge évanouie dans les bras de Marie-Madeleine
Il s'agit bien d'un même partage émotionnel ...
00:04 Publié dans corse, expositions, la Semaine Sainte en Corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gênes, palazzu ducale, cartelami, sepolcri, san damianu, castagniccia | Facebook |
16/09/2011
les Journées du Patrimoine ... une précision ...
Dimanche matin, la visite commencera à Belgodère sous la conduite éclairée de notre ami érudit Louis Belgodère, qui nous entraînera non seulemnet dans l'église saint Thomas, mais aussi vers l'ancien couvent des Servites et à la chapelle saint Jean. Une matinée qui promet d'être riche d'enseignements.
(le fronton du premier maître-autel à ailes de l'église conventuelle des Servites à Belgodère, conçu et réalisé par le maître ébéniste Marcangiole vers 1663, menuisier inspiré et originaire de ce village ... )
Sur le thème des pérégrinations du patrimoine, celui du couvent des Servites est particulièrement éclairant : voyage des autels, des statues, de l'orgue ... à suivre!
Pour l'ensemble du programme, voir la note précédente.
Je rappelle également la journée de demain, qui sera elle aussi riche de découvertes: la conférence sur les sepolcri nous amènera à la découverte de ce monde étonnant des mises en scène de la Semaine Sainte, à travers une iconographie foisonnante. Un univers qui pose de nombreuses questions.
20:10 Publié dans conférence sur la Corse, découverte du patrimoine en Corse, patrimoine, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journées du patrimoine 2011, sepolcri, servites de marie | Facebook |
23/04/2011
un Jeudi Saint lumineux et frisquet en Castagniccia
Jeudi 21 avril 2011, une journée de partage et de rencontres autour de la Semaine Sainte, des Sepolcri et des Chemins de Croix en Castagniccia qui a débuté à Castellu di Rustinu
avec les fresques de la chapelle san Tumasgiu di Pastureccia ( pour l'ensemble de ces fresques, voir les notes sur cette chapelle: " les fresques de San Tumasgiu di Pastureccia")
et le récit de la Passion, sur le mur Nord. C'est, à ma connaissance, le seul ensemble cohérent de fresques sur ce thème. Notons au passage que certaines chapelles n'ont sans doute pas fini de dévoiler leurs décors qui dorment peut-être ici et là sous leur badigeon de chaux ...
Même lacunaire, cette "série" fonctionne comme un Chemin de Croix : toucher et enseigner. Elle semble offrir la réponse du salut face à la représentation infernale du mur sud, en face : une invitation à se laisser envahir par la compassion en communiquant par l'image, tout comme le musicien saura émouvoir en créant un oratorio sur la Passion.
la Cène: sur la table, le pain et le vin de ce dernier repas pris ensemble avec les disciples.
détail (un peu flou...) de l'interrogation inquiète des apôtres: qui va trahir?
le Christ au Jardin des Oliviers et ses compagnons endormis
Saint Pierre plombé de sommeil
l'arrestation de Jésus et sa comparution devant Pilate
la flagellation, sur un fond rouge sang,
enfin la Crucifixion, sur le bleu du ciel, en présence de Marie prostrée
visage de la Mère:
"Stabat Mater dolorosa
Juxta crucem lacrymosa
Dum pendebat Filius"
et ce magnifique visage du Christ mort, fragment à gauche de l'arc triomphal ...
Un peu plus haut, la belle église paroissiale de Castellu et son haut campanile
abrite bien des " messages" insoupçonnés,
Découverte de ces grands décors peints du sepolcru (anonyme, début XIX°s.): voir la note de l'an dernier, sur cet ensemble impressionnant (" les sepolcri du diocèse d'Accia", le 12/04/2010 )
Décors éphémères chargés de sens et d'histoire sous lesquels se jouait ici naguère, nous a-t-on dit, une Passion à l'usage des gens de cette communauté ...
Semaine Sainte accompagnée, comme dans de nombreuses églises de cette région depuis la prédication en Corse de saint Leonardo da Porto Maurizio (1744) , par la série des quatorze tabeautins du Chemin de Croix, ici peint par Giacomo Grandi:
"Stazione II: Gesù caricato della croce"
le portement de croix: avec une soldatesque superméchante au look barbaresque, histoire de la Corse razziée oblige.
"Stazione VI: Gesù ascingato dalla Veronica"
Rencontre avec sainte Véronique qui lui essuie le visage.
"Stazione XI: Gesù é inchiodato sulla croce"
Jésus est cloué sur la croix: voyez avec quelle gentillesse le bon Jésus regarde son bourreau aux moustaches acérées!
" Statione XII: Muore Gesù in croce"
Mort de Jésus et le dernier soupir du bon larron ...
Chemin de croix conçu pour être cheminé et chanté :
"Vi prego, o Gesù buonu,
Per la vostra passion darci
Il perdono..."
Nous quittons le Rustinu et, en début d'après-midi, nous voici dans la pieve de l'Ampugnani à Quercitellu, avec une vue plongeante sur le village voisin de La Porta ...
Dans l'église San Carlu, cette belle toile du sepolcru aux anges compatissants. Le prieur de la confrérie de Quercitellu nous rejoint et évoque les préparatifs du Vendredi Saint: reposoirs dans les rues du village, chemin de croix, granitula ... moment fort pour cette confrérie fraichement reconstituée ...
Après un passage à La Porta, nous voici arrivés au village proche de Ficaghja, où nous avons rendez-vous avec Petru Vachet-Natali qui s'est arrangé malgré les difficultés pour nous recevoir:
Petru Vachet-Natali nous accueille à l'église de l'Immaculata Cuncezzione, paroisse de son village natal de Ficaghja. Ecrivain, poète et chroniqueur, cet homme affable et généreux a écrit en 2006 une amoureuse monographie sur Ficaghja en langue corse:
"Monografia e Tupunumia di Ficaghja, cù una ricerca tupunomica nantu à 216 nomi di lochi", publié chez Anima Corsa.
Avis!
Il nous fait les honneurs du désormais célèbre sepolcru de Ficaghja auquel je réserverai un de ces jours une note particulière:
véritable petit théâtre religieux dressé à l'intérieur de l'église pour la Semaine Sainte: cet ensemble imposant gardé par deux redoutables soldats, est l'oeuvre de Francescu Carli, l'un des peintres les plus actifs de cette deuxième moitié du XVIII°s. Une scénographie efficace !
la trahison de Judas(et ses paroles qui sortent de sa bouche, comme dans une bande dessinée)
intraitable et menaçant, le gardien de droite, celui qui vous suit du regard...
Au fond du sepolcru, la déploration du Christ. Autrefois, le prêtre célébrait la messe sur un petit autel au fond de cet espace peint.
cette toile faisait donc office d'antependium
et l'envers du décor ...
A l'issue de cette rencontre notre ami Petru Vachet- Natali nous a offert fort gentiment le pot de l'amitié ...
***
A CERCA: un lien solidaire noué entre les villages
Nous voici à présent à Nocario, dans la belle église paroissiale sant' Angelo de cet important village de la pieve d'Orezza: ici se pratiquent toujours ces mouvements des confréries et de leurs communautés qui échangent leurs visites aux différents sepolcri de la région, investissant ainsi un espace commun . Processions programmées sur les deux jours du Jeudi et du Vendredi Saints entre les églises et les chapelles de Verdèse, Nocario et Campana
A notre arrivée, une dame finit de fleurir le reposoir : simplicité et grâce de ces modestes installations de village où chacun viendra à tour de rôle se recueillir, prier et chanter ...
Un peu plus loin, c'est le hameau de Petricaghju et sa chapelle San Giovanni Battista. Divine surprise, une merveille de peinture nous attend au-dessus du maître-autel: Giacomo Grandi représente ici la naissance de saint Jean-Baptiste ...
un charme fou! Je reviendrai sur cette toile délicieuse à laquelle je ne m'attendais pas.
Dehors, nous faisons connaissance de monsieur Paul Battesti, le maire de Nocario qui attend de pied ferme l'arrivée prochaine de la procession partie de Campana et, savez-vous ? il a le bon visage du Dieu le Père au sommet de cette représentation de la naissance de Saint Jean-Baptiste... Nous rencontrons aussi le célèbre ébéniste Pantaleon Alessandri: quel plaisir d'évoquer la tradition de ces cheminements, mais aussi quel souci pour entretenir ce patrimoine des quatre églises de Nocario! Toujours est-il que ces deux jours sont l'occasion de se rencontrer autrement et de partager un espace commun au pas de l'homme. Fierté pour les plus âgés d'y être arrivés cette année encore ...
la façade de St Jean Baptiste de Petricaghju
Un peu plus tard, la chapelle San Martinu d'Erbaggio, veillant sur la vallée de Nocario
Enfin, nous voici arrivés à notre dernière étape de la journée, dans la chapelle santa Barbara de Nocario Supranu
une chapelle d'une grande gaieté
et le pinceau naîf et efficace d'un peintre du XIX° s: ici saint Luc ... et son "taureau" à barbichette malicieux comme une chèvre.
Dehors on entend au loin , de l'autre côté de la vallée, la plainte chantée et marchée du " Perdono mio Dio": là-bas l'on aperçoit, sortant des arbres, les confrères et les fidèles, approchant lentement du hameau de Petricaghju en cette fin d'après-midi ...
puis, s'enroulant devant l'église, c'est la circumambulation de la Granitula, mort et renaissance ...
Merci à tous pour tout cet échange, de toute cette poésie profonde, et aussi aux enfants qui ont participé à cette journée avec beaucoup de gentillesse.
19:49 Publié dans chapelles romanes corses, corse, fresques de corse, patrimoine de la solidarité humaine, patrimoine des chapelles à fresques en Corse, patrimoine populaire de Corse, semaine sainte en corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sepolcri, chemins de croix, cerca, granitula, castellu di rustinu, quercitellu, ficaghja, nocario | Facebook |
08/04/2010
sepolcri de Brandu, suite ...
Quelques images encore de ce jeudi saint , sur la commune de Brandu (Cap Corse)
Tout d'abord ces peintures du sepolcru de Poretto que je souhaitais voir :
17:50 Publié dans patrimoine, semaine sainte en corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sepolcri, jeudi saint, brandu, poretto, croix palmées, granitula, cerca, brunetti | Facebook |