01/10/2012
Notre-Dame des Sept Douleurs à Belgodère
Dimanche 16 Septembre,
Belgodère honorait sa Vierge des Sept Douleurs
Rappelons que cette très belle statue de la Vierge des Sept Douleurs est l'oeuvre, en 1695, du sculpteur gênois Agostino de NEGRI ( de Camogli), commandée pour orner le fabuleux maître-autel baroque (bois polychrome) de l'église du couvent servite Nostra Signora delle Grazie, à Belgodère - Pieve de Tuani, aujourd'hui transféré dans la Chapelle Saint-Jean de Belgodère.
à retrouver sur la note consacrée à cette chapelle St Jean lors des Journées du Patrimoine 2011 (écrite le 30/9/2011):
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2011/09/30/belgodere-la-chapelle-de-saint-jean-ante-portam-latinam.html
Cet extraordinaire chef-d'oeuvre attribuable à Giovanni Pellegrini et daté de 1704 devrait, très prochainement, faire l'objet d'une restauration: on attend avec impatience que l'allègre cohorte des anges puisse réintégrer son foyer baroque!
Venons-en aux sept Douleurs de la Vierge, dévotion développée par les Servites de Marie, en particulier (voir :" Les Servites de Marie en Corse" éditions Alain Piazzola).
Ortiporio, Pieve de Casacconi, (Castagniccia), la charmante petite statue de la Vierge des Sept Douleurs, " Addolorata", (début XVIII° siècle) en provenance de l'ancien couvent des Servites de Casabianca: oeuvre d'un artisan local - dans cette région de la Castagniccia, menuisiers et ébénistes ne manquent pas - et qui utilise sans doute un modèle estampé de cette pieuse dévotion. Des mains de travailleuse, dure à l'ouvrage!
L'occasion de faire un retour aux sources évangéliques...
Sept glaives poignardent le coeur de Marie
Les trois premiers glaives concernent l'Enfance de Jésus
1- La prophétie du saint vieillard Siméon lors de la présentation au Temple:
(avec le Nunc dimittis de Giovanni Pierlugi da Palestrina, chanté par the Tallis Scolars - clic droit pour ouvrir le lien)
http://youtu.be/i4VoKso5ERI
(avec l'Evangile selon Saint Luc):"Et quand vint le jour où, selon la Loi de Moïse, ils devaient être purifiés, ils le portèrent à Jérusalem, afin de le présenter au Seigneur, ainsi qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur: Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur -, et afin d'offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la Loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes. Or il y avait à Jérusalem un homme du nom de Siméon. Cet homme était juste et pieux; il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit-Saint reposait sur lui. Et il lui avait été révélé par l'Esprit-Saint qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur. Il vint donc au Temple, poussé par l'Esprit, et comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour observer les coutumes légales à son égard, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit:
(Rembrandt)
"Maintenant, ô Maître souverain, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s'en aller en paix;
car mes yeux ont vu ton Salut,
que tu as préparé en faveur de tous les peuples,
lumière pour éclairer les nations
et gloire de ton peuple, Israël "
Son père et sa mère étaient dans l'émerveillement de ce qui se disait de lui. Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère:
" Vois! cet enfant est fait pour la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction, - et toi-même, un glaive te transpercera l'âme! - afin que se révèlent les pensées intimes d'un grand nombre"
(Rembrandt, 1669, Simeon avec l'enfant Jésus dans le Temple
Nationalmuseum, Stockholm:
merveille!)
Bastia, église paroissiale Saint Jean-Baptiste: la Présentation au Temple, ou la Purification de la Vierge.
Merci à Michel-Edouard Nigaglioni pour cette photo, et son commentaire, que l'on trouvera p.81 dans l'Inventaire du Patrimoine -la peinture- de la Ville de Bastia. Copie de Guido Reni, réalisée par une certaine Justine de Janvry, et offerte par l'Empereur Napoléon III en 1858.
2- La fuite en Egypte ... et son dramatique corolaire: le massacre des Innocents.
(à l'adresse de tous les exilés d'hier et d'aujourd'hui: fuite devant la soldatesque et les massacres aveugles de tous les pays)
(Valle d'Orezza- Pieve d'Orezza - l'adorable médaillon de l'autel (stuc) de St Joseph, oeuvre d' Ignazio Saverio Raffali)
( avec Evangile selon Saint Matthieu)" (...) L'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit: "Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, et fuis en Egypte; et restes-y jusqu'à ce que je t'avertisse. Car Hérode va chercher l'enfant pour le faire périr." Joseph se leva, prit de nuit l'enfant et sa mère, et se retira en Egypte, où il demeura jusqu'à la mort d'Hérode.
Ainsi devait s'accomplir cet oracle prophétique du Seigneur:
D'Egypte j'ai appelé mon fils.
(la fuite en Egypte: Nicolas Poussin, 1657,
Musée des Beaux-Arts de Lyon)
Rembrandt, le Repos de la Sainte Famille, 1647
Dublin, National Gallery of Ireland
Bastia, église St Joseph, la Fuite en Egypte par G. Muratori - décor de la voûte d'une chapelle latérale: merci M.E. Nigaglioni!
Quand Hérode vit qu'il avait été joué par les mages, il fut pris d'une violente fureur et envoya tuer, dans Béthléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans, d'après la date qu'il s'était fait préciser par les mages.
( Fra Angelico,1451-1452, Museo di San Marco à Florence: je me souviens d'avoir été submergée d'angoisse devant cette petite peinture a tempera d'une violence inouïe)
Alors s'accomplit l'oracle du prophète Jérémie:
Dans Rama s'est fait entendre une voix,
qui sanglote et moult se lamente:
c'est Rachel pleurant ses enfants;
et ne veut pas qu'on la console,
car ils ne sont plus. "
3- La disparition de Jésus au Temple pendant trois jours.
Giotto, à Padoue, Chapelle des Scrovegni, Jésus au milieu des docteurs du Temple
(avec l' Evangile selon Saint Luc)
" Chaque année ses parents se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils y montèrent, ainsi qu'on faisait pour la Fête. Et comme, au terme de leur séjour, ils s'en retournaient, l'enfant resta à Jérusalem à l'insu de ses parents. Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le chercher parmi leurs parents et connaissances. Mais ne l'ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem.
Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et leur posant des questions; et tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. A sa vue ils furent saisis d'émotion, et sa mère lui dit: "Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? ton père et moi, nous te cherchons, angoissés." Il leur répondit: " Et pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père? " Mais eux ne comprirent pas la parole qu'il venait de leur dire."
(le même sujet , tableautin traité (fin 17° Siècle) comme le 5° Mystère Joyeux dans la toile du Rosaire à Muro, Pieve de Sant Andrea, en Balagne)
Bastia, église paroissiale Saint Jean-Baptiste:
à nouveau merci à M.E. Nigaglioni pour cette photo et son commentaire, p.19 (idem, Inventaire de la Ville de Bastia):"Copie d'une oeuvre de Bartolomeo Manfredi (1582-ap 1622), imitateur de Caravage, conservée à Florence à la Galleria degli Uffizi " . Provient de la collection du cardinal Fesch.
(quel récit! un savon bien mérité, côté parents, et une réponse bien dérangeante, presque cinglante, de la part du fils - ou, vu du petit bout de la lorgnette, de la difficulté d'élever un enfant surdoué et différent lorsqu'on est des parents à peu près normaux ...
Curieusement, il est à noter, donc, que cet épisode douloureux appartient, dans la série des Mystères du Rosaire, au cycle des Mystères Joyeux: première révélation de son ministère divin)
Et Saint Luc de poursuivre:
" Il redescendit alors avec eux et revint à Nazareth; et il leur était soumis. Et sa mère gardait fidèlement tous ces souvenirs en son coeur. Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes."
Les quatre glaives suivants concernent la Passion du Christ
4- La rencontre par la Mère de Jésus portant Sa croix et montant au Calvaire:
(Aiti - Pieve de Vallerustie - 4° station du chemin de croix, Jésus rencontre sa mère, Giacomo Grandi)
... tradition orale, épisode absent des Evangiles, de même que la rencontre avec Sainte Véronique ...
5- Marie debout au pied de la croix.
( à Piedicroce -Pieve d'Orezza- l'autel de la Crucifixion, peinture de Giacomo Grandi, 2° moitié du 18° siècle.)
avec le Stabat Mater de Pergolèse , Soprano Katia Ricciarelli et Contralto Lucia Valentini
Choeur et orchestre and Orchestra de La Scala, sous la baguette de Claudio Abbado, en 1979.http://youtu.be/mNt13Vw-K6Q
et avec l'Evangile selon Saint Jean:
" Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Voyant sa mère et près d'elle le disciple qu'il aimait, Jésus dit à sa mère: " Femme, voici ton fils. " Puis il dit au disciple: "Voici ta mère." A partir de cette heure, le disciple la prit chez lui. "
et avec la musique intérieure du Stabat Mater de Marc-Antoine Charpentier, interprété par le Concert des Nations sous la direction de Jordi Savall à la Chapelle Royale de Versailles:
http://youtu.be/QYlEo0hbPEM
( Quenza - pieve de Scopamene -
la Tenture du Sepolcru, anonyme, fin 17°? )
6- La descente de Jésus de la croix et la remise à Sa Mère.
(avec J.S. Bach: Christ lag in Todesbanden, sous la direction de Ton Koopman)
http://youtu.be/hD--wsX79f8
(13° station du chemin de croix de Vallica - Pieve du Ghjunsani - Giacomo Grandi)
avec l'Evangile selon Saint Marc:
"Déjà le soir était venu et comme c'était la parascève, c'est-à-dire la veille du sabbat, Joseph d'Arimathie, membre notable du Conseil, qui attendait lui aussi le Royaume de Dieu, se risqua à aller trouver Pilate et à lui demander le corps de Jésus. Pilate s'étonna qu'il fût déjà mort et ayant fait appeler le centurion, il lui demanda s'il était déjà mort. Informé par le centurion, il octroya le corps à Joseph. Celui-ci , ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans un tombeau qui avait été taillé dans le roc; puis il roula une pierre à l'entrée du tombeau. Or, Marie de Magdala et Marie, mère de Joset, regardaient où on l'avait mis."
Speluncatu -Balagne - la très belle Déploration du Christ, anonyme 18° siècle. Dans l'esprit de Greuze.
7- L'ensevelissement de Jésus dans le sépulcre.
... en trois temps ...
avec le lamentu di Ghjesu chanté par Jacky Micaeli
http://youtu.be/zhKeAAiKyvo
( Giacomo Grandi, Vallica - pieve du Ghjunsani- 14° Station du chemin de croix: Jésus mis au tombeau)
(Aiti -"petite Castagniccia" - 14° station du chemin de croix, Giacomo Grandi: le vide de l'absence, lamentu di Ghjesu)
( Le même sujet, peint pour Gavignano- pieve du Rustinu - par Francescu Carli (2° partie du 18° siècle) : cette fois, on ferme, c'est fini.)
Revenons à Belgodère
(la procession reconduisant le 16 septembre dernier la statue de la Vierge à l'église paroissiale ...)
Pour cette fête paroissiale de Belgodère, toujours très vivante, les confréries de la région ont animé avec ferveur la messe et la procession: et comme m'a dit une dame du village, "à cette date on se retrouve entre nous" ...
avec, en prime, ce petit reportage sans prétentions réalisé par des amis, lors de la fête de la Vierge des Sept Douleurs à Belgodère, ce dimanche 16 septembre 2012
https://skydrive.live.com/#cid=462E64BB7B5B8342&id=462E64BB7B5B8342%21278
(Merci à Claude et Jacqueline!)
la chapelle de saint Jean à Belgodère
Reprise de la note de l'an dernier:
( journées du Patrimoine 2011: les voyages du Patrimoine ...
ce dimanche 17 septembre, l'année dernière, suite de la balade patrimoniale à Belgodère)
La chapelle saint Jean "Ante Portam Latinam"
Cet oratoire, construit en 1711, est dédié à saint Jean l'Evangéliste,
ainsi qu'en témoigne cette peinture inspirée par la Légende Dorée, illustrant le supplice de st Jean, plongé comme un homard dans un chaudron d'huile bouillante devant la Porte latine (l'une des portes de Rome) pour avoir refusé à l'empereur Domitien de sacrifier aux dieux: Jean est représenté dans l'attitude du martyr en prière, protégé par la Vierge et l'Enfant, puisqu'il sortira indemne de cette cuisson. L'artiste le représente déjà âgé: il lui restera pourtant de nombreuses années à vivre, en exil à Patmos où il rédigera son Evangile et son Apocalypse. Il est ici en compagnie de st Antoine de Padoue.
... détail de la même scène peinte par Quentin Metsys (Anvers, Triptyque de st Jean, 1511) ...
Cette chapelle oratoire est devenue l' annexe de l'église paroissiale de St Thomas depuis 1825 et en ce dimanche 17 septembre, justement, l'on va y célébrer la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs, la grande dévotion du village, héritage du couvent des Servites de Marie de Belgodère ...
"Ah mère, toi qui es le refuge des malheureux, donne-nous une seule de tes larmes pour purifier nos âmes et prête-nous une de tes épées pour nous permettre de chasser à l'heure de notre mort, les ennemis qui voudraient notre perte" (in: Les Servites de Marie, p. 779)
Fêtée chaque année le 3ème dimanche de septembre, voici la signification des 7 glaives:
1°/ la prophétie du vieillard Siméon lors de la présentation au Temple:" un glaive de douleur transpercera ton coeur"
2°/ la Fuite en Egypte
3°/ la disparition de Jésus qui dispute avec les docteurs du Temple
4°/ le Portement de croix
5°/ la Crucifixion
6°/ la Descente de croix
7°/ la Mise au tombeau
La chapelle fleurie accueille aujourd'hui cette magnifique statue de la Vierge, réalisée en bois polychrome par Agostino de Negri, un célèbre sculpteur génois de Camogli, en 1695. La Vierge est représentée dans l'attitude d'une Assomption, mais le visage douloureux et la poitrine transpercée des sept glaives de douleur, emblématiques des Servites (les Serviteurs des Douleurs de Marie).
Dans l'excellent ouvrage collectif paru en 2000: "Les Servites de Marie en Corse", édité chez Alain Piazzola, l'on pourra lire ( "Annales" de l'Ordre) le récit mouvementé du voyage miraculeux de la statue, arrivée saine et sauve entre deux journées de piraterie barbaresque. Embarquée sur son bateau le 6 mai 1695 par le capicorsin Andrea Santoni de Centuri, elle arrive le 19 mai à Centuri:
" Il faut en effet savoir que le 16 mai, jour de lundi, en pleine mer, entre les îles de Capraia et Gorgone, des barbaresques avaient attaqué un navire et l'avaient conduit en captivité. Le jour de mercredi, c'est à dire le 18 mai, des Turcs avaient de la même façon conduit en captivité un navire qui se dirigeait vers la Corse, et pourtant, entre temps, le 17 mai, jour de mardi, notre navire qui transportait la statue de la mère de Dieu, la Vierge Douloureuse, le long des mêmes côtes où les Turcs avaient commis tant de forfaits, échappa à tout danger." (in :Les Servites de Marie, p. 778)
Ce récit en dit long sur les dangers qui guettaient quiconque devait prendre la mer: le voyage entre la Terre ferme ou les côtes françaises et la Corse était soumis aux incertitudes les plus inquiétantes, tempêtes ou actes de piraterie . Dans cette Méditerranée de la fin du XVII° s. le commerce des marchandises comme des oeuvres pieuses continuait d'engager la vie des patrons de navires qui craignaient à chaque instant voir se profiler les voiles des corsaires de tout poil ...
Toujours est-il que cette statue miraculée et miraculeuse va être logée, dans un premier temps dans l'autel majeur de l'église Nostra Signora delle Grazie des Servites, que nous avons vue aujourd'hui transférée à l'église paroissiale St Thomas (voir la note précédente sur ces journées). Quelque temps plus tard, la somptuosité de la statue de la Vierge des Douleurs entraîna la construction d'un nouvel autel encore plus digne d'elle:
Cet autel, daté de 1704, un chef-d'oeuvre de menuiserie, d'ébénisterie, d'inventivité époustouflantes, a été transféré à son tour dans la chapelle st Jean, lors de la ruine de l'église conventuelle. Il a fallu l'adapter à la largeur moindre de cette chapelle et rogner ses ailes de quelques quarantes centimètres.
Au sommet, le fronton interrompu met en exergue une gloire rayonnante avec le coeur de Marie transpercé des sept glaives, emblème des Servites, tandis que deux anges drus et nus en maintiennent les rayons.
Les ailes accueillent deux peintures, rognées elles aussi et en mauvais état, du napolitain Marc Antoine de Santis: ici, à gauche, San Pelegrino Laziosi ( canonisé en 1684)
à droite, San Giovacchino de Sienne, fondateur de l'ordre des Servites.
L'ensemble, classé Monument Historique, fait l'objet d'une étude en vue de sa restauration: il faut dire que c'est certainement l'un des autels les plus extraordinaires de toute la Corse, qui témoigne d'une maîtrise parfaite des matériaux et des techniques: moulures, cannelures, bois tournés, sculptures en haut et bas relief, les anges en ronde-bosse ... Une fantaisie colorée qui nous évoque l'art d'Amérique latine plus que celui, plus sobre, d'Italie.
Détail d'une colonne "en candélabre" encadrant le baldaquin central qui doit recevoir la statue de la Vierge: profusion de feuillages, de cornes d'abondances, de serpents, d'oiseaux... une fantaisie colorée qui nous évoque l'art d'Amérique latine plus que celui, plus sobre, d'Italie.
Les anges ... parlons-en! Dans les Annales de l'ordre, on en évoque 36: il en reste 18, en partie aujourd'hui déposés dans l'attente de leur restauration ...
quelques portraits:
Ces anges qui reprendront un jour leur service divin, joyeux en prière, musique, danse ...
Cet ensemble nous fait fortement penser à une oeuvre du Cap Corse, la chaire de prêche de l'église paroissiale San Cipriano de Morsiglia, réalisée par le sculpteur virtuose Giovanni Pellegrini, actif à la fin du XVII° siècle:
détail de la chaire de San Cipriano Morsiglia.
Vous pouvez retrouver cette oeuvre en allant voir la note:
Morsiglia, la chaire de prêche de San Cipriano - note du 8/3/2010
(à suivre!)
16/09/2011
les Journées du Patrimoine ... une précision ...
Dimanche matin, la visite commencera à Belgodère sous la conduite éclairée de notre ami érudit Louis Belgodère, qui nous entraînera non seulemnet dans l'église saint Thomas, mais aussi vers l'ancien couvent des Servites et à la chapelle saint Jean. Une matinée qui promet d'être riche d'enseignements.
(le fronton du premier maître-autel à ailes de l'église conventuelle des Servites à Belgodère, conçu et réalisé par le maître ébéniste Marcangiole vers 1663, menuisier inspiré et originaire de ce village ... )
Sur le thème des pérégrinations du patrimoine, celui du couvent des Servites est particulièrement éclairant : voyage des autels, des statues, de l'orgue ... à suivre!
Pour l'ensemble du programme, voir la note précédente.
Je rappelle également la journée de demain, qui sera elle aussi riche de découvertes: la conférence sur les sepolcri nous amènera à la découverte de ce monde étonnant des mises en scène de la Semaine Sainte, à travers une iconographie foisonnante. Un univers qui pose de nombreuses questions.
20:10 Publié dans conférence sur la Corse, découverte du patrimoine en Corse, patrimoine, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journées du patrimoine 2011, sepolcri, servites de marie | Facebook |