06/12/2014
6 décembre Saint Nicolas de Bari
La Vierge du Scapulaire avec l'Enfant Jésus
entre saint Antoine de Padoue
et saint Nicolas
une peinture de Giacomo Grandi
Cette toile pleine de douceur nous présente la Vierge apparaissant avec l'Enfant Jésus à Saint Antoine de Padoue et à Saint Nicolas.
Un climat intime baigne cette pièce, ouverte sur un paysage familier des alentours. La Vierge assise parmi des nuages trône sur l'autel devant lequel prie Saint Antoine de Padoue. D'une main délicate elle tend le Scapulaire à Saint Antoine, cet objet de dévotion que l'on mettait au cou des enfants pour les protéger des entreprises du Diable et de la gente redoutée des mauvais esprits et autres sorcières malveillantes ... Pochette (ici double et peinte) contenant des morceaux de cierge béni de la Chandeleur ... et du sel (on n'est jamais trop prudent: les sorcières, on le sait, détestent le sel)
La Vierge, toute de bienveillance, ouvre largement les bras, tout en gardant debout contre elle l'Enfant Jésus: le blondinet tout frisotté pose sa menotte bien tendrement sur la tête de l'humble Saint Antoine, confit de tendresse, en prière devant un livre sacré . De son autre main, Jésus tient le globe terrestre: le message est simple ... les hommes - et plus précisément ici nos bons villageois d'Altiani - peuvent s'en remettre à ces deux excellents intercesseurs, Antoine et Nicolas.
De l'autre côté l'évêque Saint Nicolas de Bari regarde intensément la Vierge. Il porte un somptueux habit épiscopal, manteau chatoyant de roses rouges par-dessus sa robe travaillée de dentelles raffinées. C'est l'Eglise glorifiée à travers la richesse et la beauté de son costume chamarré ... Ce style fleuri est l'une des marques propres à l'inspiration de Giacomo Grandi .
Le grand saint Nicolas, si populaire dans toute l'Europe, porte la mitre, la crosse pastorale et un livre surmonté de trois boules d'or (or donné anonymement par le bon Nicolas pour empêcher la prostitution de trois jeunes filles pauvres que leur père s'apprêtait à livrer au bordel, faute d'argent ... terrible histoire, non?).
St Nicolas et les trois petits enfants à Feliceto
On connait aussi l'autre histoire, celles des " trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs" , "mis au saloir comme des pourceaux" et ressucités par saint Nicolas... Nous la chantions tous les ans le soir du 6 décembre , en bonnes petites filles de notre papa lorrain, pour fêter dignement notre grand saint Nicolas et en espérant bien que le Père Fouettard ne viendrait pas à sa place nous tourmenter.
à Sermanu, le bon Saint Nicolas veille sur les habitants du Boziu ...
(chapelle san Nicolau, fresque peinte entre 1450 et 1458)
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30/11/2014
une bannière de la Mort pour clore ce mois de novembre 2014
Pour clore ce mois de novembre ouvert avec les Morts,
et ouvrir celui de l'attente,
cette belle bannière de confrérie
dédiée aux Âmes du Purgatoire,
dans une petite église de Castagniccia
d'un côté, a Falcina,
drapée dans son suaire,
élégante et digne
telle mon arrière-grand-mère devant l'objectif du photographe,
consciente de son universel sacerdoce
la Mort pose
de l'autre côté,
dans un paysage montagneux
les Âmes du Purgatoire s'ébattent dans les flammes :
l'endroit est fort fréquenté
comme nos plages au mois d'août
au centre,
un ange gardien se charge d'accompagner vers le ciel
une âme nettoyée de ses péchés par le feu du Purgatoire
restituée à sa pureté originelle :
là-haut l'accueillent les anges
et le groupe de la Vierge et de l'Enfant
qui lui tend le scapulaire salvateur
patience ! 800.000, 900.000 ans dit-on ...
il y a de l'espoir!
12:30 Publié dans Castagniccia, patrimoine de corse, patrimoine populaire de Corse, Purgatoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
25/11/2014
Une conférence de Michel-Edouard Nigaglioni: "Le Théâtre à Bastia"
Je m'associe bien volontiers à cette annonce de la conférence de M.E. Nigaglioni sur le Théâtre à Bastia, certainement l'un des aspects les plus intéressants de cette ville phare de la Corse, avec tout le rejaillissement culturel qui viendra irriguer jusqu'aux plus petits villages de l'intérieur ... Dont par exemple témoignent les nombreuses réductions d'opéra pour piano qui dorment encore dans les vieilles maisons des notables villageois ... mais aussi l'évolution de l'esthétique de nos orgues de village!
> Message du 25/11/14 10:06
> De : "Direction du Patrimoine">
La Ville de Bastia,
partenaire de l’Association Bastia Lirica,
vous invite à assister à une conférence :
>
Le théâtre à Bastia
de 1772 à 1981
>
Le jeudi 27 novembre 2014, à 18h30, dans la salle des congrès du Théâtre Municipal.
L’intervenant sera Michel-Edouard Nigaglioni (directeur du Patrimoine).
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Entrée Libre
>
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C’est le comte Louis-Charles-René de Marbeuf, chargé du gouvernement de l’île au nom du roi Louis XV, qui en 1772 dote Bastia de son premier véritable théâtre. Depuis lors, l’histoire a déroulé un fil ininterrompu enchaînant des épisodes glorieux, troubles ou tragiques.
>
La conférence sera l’occasion de rapporter des anecdotes méconnues, de montrer des images étonnantes, tout en évoquant les salles de spectacle du XVIIIe siècle (1772, 1777), le projet de reconstruction par les architectes bastiais Antoine Sisco et Louis Guasco (1835) et bien sûr l’édifice actuel, érigé de 1874 à 1879 sur les plans de l’architecte italien réputé Andréa Scala (auteur des théâtres de Pise, de Catane et d’Alexandrie en Egypte).
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10:56 Publié dans le théâtre à Bastia, théâtre en corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
23/11/2014
Entre Naples et Murato, les Sept Oeuvres de Miséricorde ...
Dans le Nebbiu, à Murato,
(je reprends brièvement une note ancienne pour l'occasion)
l'ancien couvent des Récollets fondé en 1615, aujourd'hui propriété privée, et son église de la Nunziata, début XVIII° siècle, devenue église paroissiale du village.
L'orgue, dont on ne sait plus rien sinon qu'il a disparu "corps et âme" dans la tourmente de la Révolution française, était logé, comme il se doit selon l'usage des églises conventuelles, au fond du choeur, au-dessus des stalles des religieux, avec une porte - aujourd'hui condamnée - communiquant directement avec le reste du couvent. La niche désormais vide, nous donne une bonne indication de la taille de l'orgue: quand a-t-il disparu et que sont devenus les différents éléments, clavier, tuyaux, mécanismes ... ?
"La tribune située au fond du chœur de la chapelle de l'ancien couvent de Murato supportait un orgue jusqu'au début du XX° siècle. On peut déduire d'après cette tribune qu'il s'agissait d'un instrument du XVIII°" .
(Sébastien Rubellin, l'Orgue Corse, éditions Piazzola, p. 55)
Au centre de la tribune, entre deux scènes intrigantes, le blason des Franciscains: le bras nu du Christ et celui, habillé de bure, de St François, autour de la Croix, dédient l'orgue disparu à cette famille franciscaine des Récollets.Le panneau de gauche :
Une femme charitable étanche la soif d'un malheureux en piteux état, en compagnie d'un étranger appuyé sur son bourdon qui lui tend sa gourde de pèlerin. De sa main droite pleine d'éloquence cette femme accueille les étrangers démunis.
- Sera-ce du vin? la vue des belles barriques à droite de la scène invitent à le penser. Soyons clairs: à cette époque, le vin est une denrée "de première nécessité", même dans les couvents, où, nous dit-on dans ce beau livre collectif "Les Servites de Marie en Corse" ( édition Piazzola), chaque religieux avait droit à sa ration d'un litre et demi de vin par jour. Un vin, cela dit, qui ne devait pas être trop méchant (le réchauffement climatique n'est pas encore passé par là) et en ces temps, chacun possède sa petite vigne - sauf les plus indigents, les vagabonds, les immigrés, donc...
Une autre femme souriante nourrit avec douceur un petit enfant .Sur le panneau de droite, dans un cadre bucolique, une autre scène charitable : un homme estropié et pieds nus reçoit dans son chapeau l'aumône d'un pain (?) offert par une jeune dame à la toilette raffinée.
Entre les jambes douloureuses du vieil homme, une béquille, et à nouveau, la gourde du voyageur.
ce beau visage ...
En haut à gauche, ce curieux personnage véhément : la duègne? ou bien plutôt une béguine? éloquence des mains ...
la jeune dame élégante en sa piété, ses dentelles et ses rubans, le tablier rempli de bonnes intentions,
pose les yeux vers l'autre pèlerin agenouillé, un jeune homme au regard suppliant : le fils du vieillard ? on croit lire un épisode de roman de l'époque ...
Charité aux miséreux, aux affamés, aux estropiés de la vie, aux étrangers ... aux immigrés ... bref, une histoire toujours bien actuelle et qui me semble ici, sur cette tribune d'orgue franciscain une incitation aux Oeuvres de Miséricorde:Evangile selon St Matthieu 25, 31-46
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront : "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?"
Et le Roi leur répondra : "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.'Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : "Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité."
Alors ils répondront, eux aussi : "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?"
Il leur répondra : "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait."Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle.
Exigeant évangile de ce dimanche 23 novembre 2014 !
Si la facture de l'oeuvre ne nous est pas familière en Corse, le sujet en est encore plus inhabituel, de même que la façon de traiter les paysages et les personnages, qui évoquent un art plutôt nordique: en tous cas cette oeuvre du XVIII ème siècle ne manque pas d'élégance et cet ultime témoignage de la présence ancienne de l'orgue devrait mériter tous les soins de Murato.***Début octobre, nous étions à Naples où nous avons rencontré ce thème magnifiquement traité par le Caravage pour la Congrégation du Pio Monte della Misericordia -
Enterrer les morts. Deux hommes portent un mort dont on ne voit que les pieds. dépassant du linceul :
Visiter les prisonniers et nourrir les affamés. Une fille visite son père emprisonné (l'allaitement symbolique et la légende de Pero et Micon) et lui donne le sein à travers les barreaux pour le nourrir.
Ce thème dit de "la Charité romaine" est connu depuis l'Antiquité, et repris parfois par l'iconographie chrétienne de la Vierge allaitant des saints ...
Comme ici, "la Lactation de "Saint Bernard de Clairvaux qui, prononçant devant une statue de la Vierge ces paroles de l' Ave Maris Stella : "Monstra te esse Matrem", reçoit le lait jaillissant du sein de Marie ... (Art flamand c. 1480)
Héberger les sans-abri. Comme ce pèlerin reconnaissable à la coquille sur son chapeau. L'ardent Caravage aurait pu, aujourd'hui, prendre ses modèles dans les rues de nos villes ...
Visiter les malades. Le paralysé dénudé git sur le sol, et ...
Vêtir ceux qui n'ont rien . ... et reçoit l'aide du jeune homme charitable qui lui donne son manteau, à l'instar de Saint Martin.
Donner à boire à ceux qui ont soif. Samson boit de l'eau dans la mâchoire d'un âne.
(à gauche, ce qui pourrait être un auto-portrait du Caravage ... ou d'un pieux donateur de la Congrégation ?)
En un seul retable magistral (peint autour de 1607), le Caravage organise ces Sept Œuvres de Miséricorde :
Œuvres de Miséricorde encouragées par le groupe de la Vierge et l'Enfant soutenus par deux anges vigoureux
plongeant vers la terre, j'entends le battement de leurs ailes
la terre des hommes sous le regard miséricordieux de la Vierge et de l'Enfant
17:13 Publié dans les sept oeuvres de miséricorde | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : murato, le caravage, pio monte della misericordia | Facebook |
18/11/2014
"GAUBERT, Dessins pris sur place de 1886 à 1889, Recherches sur les origines de la Corse par les Monuments"
"GAUBERT, Dessins pris sur place de 1886 à 1889, Recherches sur les origines de la Corse par les Monuments"
En exemple cette planche qui concerne deux chapelles Santa Reparata, celle de Morosaglia (Rustinu) et celle de Santa Reparata (Balagna)
A la demande de nombreux amis qui souhaitaient découvrir les dessins de GAUBERT sur la Corse entre 1886 et 1889 ( clic droit sur l'image, ouvrir le lien, diaporama ON DRIVE à télécharger rapidement!), nous évoquons à nouveau le remarquable témoignage - non exhaustif - d'un homme curieux de la fin XIX° sur la Corse. ( merci Edouard! ) Bien sûr, ça et là, se glissent quelques erreurs et surtout la connaissance a beaucoup évolué en plus d'un siècle, mais Gaubert témoigne de ce qu'il a vu, et l'on peut alors suivre l'accélération des ruines (Cortè, Pieve etc ...)
Vous pouvez également retrouver une partie de ce document sur le joli site:
:www.cerviotti.com/Publiergaubert/index.html
la planche de l'iconographie
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09:48 Publié dans dessins de Gaubert sur la Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |