19/02/2016
tr: collectif tavignanu vivu
Je relaie ce document du Collectif Tavignanu Vivu:
> Message du 19/02/16 11:20
> De : campa.in.altiani@orange.fr
> A : campa.in.altiani@orange.fr
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> Objet : collectif tavignanu vivu
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Objet : collectif Tavignano vivu
Bonjour,
afin que chacun puisse faire sa propre opinion, nous vous envoyons les documents relatifs au projet d’enfouissement du Centre de Giuncaggio.
Pour consulter le rapport Royal ainsi que les modalités à utiliser afin de participer à l’enquête publique (sur place, par courrier RAR ou par internet)et le communiqué de « U LEVANTE »
Bonne lecture à tous
Le Bureau de Campa In Altiani
-=-=-=-=-=-=-
« COMMUNIQUE DE "U LEVANTE" avec marche à suivre pour participer à l'enquête publique y compris par Internet. A diffuser
L’enquête publique liée au centre d’enfouissement des déchets de Ghjuncaghju/Giuncaggio, dont M. Pifferini est l’un des trois porteurs du projet, débute aujourd’hui 17 février.
Le 27 janvier, la société Pifferini a été condamnée par le tribunal correctionnel de Bastia à une amende de 50 000 € pour extraction illégale de sable dans le Tavignani et M. Pifferini à verser 10 000 € en son nom propre, à remettre en état le site avant le 10 juin 2016, sous peine d’astreinte de 300 € par jour de retard et à verser 5 000 € à l’association de protection de l’environnement U Levante. Le tribunal a également constaté la récidive pour l’ensemble des infractions et demandé l’affichage de la décision.
Emplacement projeté du CET, commune de Ghjuncaghju.
L’audience de cette affaire a eu lieu le 24 novembre 2015. Monsieur Pierre Pifferini, directeur technique et gérant de fait de la SARL AGRÉGATS BÉTON CORSE a exploité en 2014, sans autorisation, à Aleria (lieu-dit Vaccaja), une carrière (extraction de sable et de gravier). Il avait déjà fait l’objet le 29 mars 2012 d’un procès-verbal de délit et d’un arrêté portant suspension et mise en demeure de régularisation administrative.
Le site d’exploitation de Vaccaja, photographie Google Earth 13/04/2013
Il a également exécuté en 2014, à Antisanti, dans le Rio Magnu, au niveau du pont de la RD 43, des travaux nuisibles à l’eau et au milieu aquatique, en réalisant sans autorisation des travaux de reprofilage du cours d’eau sur environ 466 mètres et d’extraction d’environ 5 000 m3 de sédiments dans le lit mineur du cours d’eau. Ces travaux ont été effectués à la demande de M. P. Meynier, riverain : cet éleveur commanditaire est un syndicaliste à responsabilité nationale et un expert désigné par le ministère pour conseiller des agriculteurs ! L’entreprise Agrégats Béton Corse a fait le travail en se payant en nature et au noir par le biais du matériau extrait qui, lui, est source de profits. M. Meynier a également été condamné.
A Vaccaja, les agents de L’État ont constaté que, de 2012 à 2014 :
« L’excavation a doublé de surface, en passant de 2 ha à environ 4 ha et le volume de terre stocké à proximité est passé de 9 000 m3 à environ 30 000 m3 sous la forme d’un merlon d’une base d’environ 6 000 m2 sur 10 mètres de hauteur. Une grande partie de la superficie de la parcelle 826 est désormais occupée par la carrière. (…)
Cette situation est de nature à porter préjudice à la préservation du milieu naturel et notamment du fleuve Tavignano. La carrière illégale est en effet située dans le périmètre de la zone humide du site Natura 2000 « Basse vallée du Tavignano » avec des impacts possibles notamment sur les espèces et habitats d’intérêt communautaire. De plus, l’extraction illégale se situant dans le lit majeur du fleuve « le Tavignano », cela pourrait engendrer des incidences en période d’inondation. L’Inspection a constaté lors de la visite que la profondeur d’extraction a atteint la « nappe d’accompagnement du fleuve. »
Pierre Pifferini et la SARL Agrégats Béton Corse avaient déjà fait l’objet de quatre condamnations pour infraction à la réglementation environnementale en juin et octobre 2011, en avril et juillet 2013 ! L’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) avait dressé un inventaire édifiant des écarts de P. Pifferini par rapport à la réglementation environnementale, avec pas moins de 8 procédures entre 2002 et 2011 ! P. Pifferini est un multirécidiviste…
Comme l’ont souligné les enquêteurs, c’est une véritable politique qu’a mise en place la SARL Agrégats Béton Corse, basée sur la commission délibérée d’infractions puisque le paiement des faibles amendes qui lui avaient été infligées restait plus rentable que la mise en conformité de ses installations et de ses activités ! En effet, 48 000 € d’amendes au total pour les quatre précédentes condamnations restent dérisoires par rapport aux 8 millions d’€ de chiffre d’affaires réalisés chaque année.
Et les infractions ne sont pas purement formelles : elles ont de graves répercussions sur le régime des eaux et le milieu. L’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) décrit avec précision les conséquences qu’auront les travaux réalisés irrégulièrement à Antisanti :
<![if !supportLists]>· <![endif]>« Les travaux empêchent localement le débordement des eaux sur les rives du Rio Magno, mais la force et la vitesse des eaux seront désormais plus importantes en cas de crue et les dommages plus graves pour les riverains du Rio Magno et du Tavignano situés plus en aval. »
<![if !supportLists]>· <![endif]>« la destruction des macro-invertébrés enfouis en profondeur »
<![if !supportLists]>· <![endif]>« la déstabilisation globale des fonds, dont les matériaux seront plus facilement mobilisables vers l’aval ce qui entraînera un effet de pollution mécanique supérieur à ce qu’il serait naturellement. »
Lors de l’audience, le Procureur avait demandé la condamnation de l’entreprise à 50 000 euros d’amende et affichage de la décision, la remise en état des lieux par travaux devant débuter le 1 mars 2016 faute de pénalité par jour de retard, la condamnation du gérant à 25 000 euros d’amende et l’interdiction de toute activité professionnelle pendant 5 ans. Mais les juges ne l’ont pas entièrement suivi.
Est-il possible de faire confiance à cet entrepreneur qui voudrait obtenir une autorisation administrative d’ouverture d’un centre d’enfouissement de déchets dans la boucle du Tavignani, un peu en amont du lieu des délits condamnés?
Pour participer à l’enquête publique vous pouvez, jusqu’au 4 avril :
<![if !supportLists]>· <![endif]>soit écrire à Madame la Commissaire enquêtrice, en mairie de Giuncaggio en RAR de préférence,
<![if !supportLists]>· <![endif]>soit déposer des observations écrites sur les registres prévus à cet effet en mairies de Giuncaggio, Antisanti, Casevecchie, Tallone, Piedicorti di Gaggio, Pancheraccia,
<![if !supportLists]>· <![endif]>soit envoyer un mail à ddtm-sjc-uc-consultation-publique@haute-corse.gouv.fr2 «
ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET
IMPACT SUR LE MILIEU HUMAIN
Impact sur l’habitat/population et les activités économiques
Habitats et population : Malgré ce que disent les promoteurs du CET, il y a beaucoup de population dans un rayon de 5km aux alentours du site. Nous pouvons citer :
Purizzone : 1.5km / Antisanti (Village) : 2.2km / Casaperta : 2.3km / Casevecchie (Village) : 3.9km / Giuncaggio (Village) : 4.3km / Pancheraccia (Village) : 4.3km / Frassicia : 4.3km Campo Quercio : 4.8km. En focalisant leur étude d’impact sur le village de Giuncaggio, les promoteurs espèrent faire oublier les hameaux aux alentours… (ex : Purizzone n’est cité nul part dans l’étude d’impact…)
Pour toutes ces populations présentes dans ces villages et hameaux, on peut déjà chiffrer une dévaluation de leur bien immobilier variant de -30% à -50%...
Nous développerons les nuisances olfactives, sonores, impact sur l’environnement un peu plus loin.
Activités économiques : tous les projets de développement de la région seront abandonnés (agriculture, tourisme, loisirs, immobilier, etc.).
Impact sur l’agriculture
Perte de terres agricoles : le terrain du projet est un terrain agricole de 60Ha situé dans un Espace Stratégique Agricole. Ce terrain a un fort potentiel agricole (élevage, vigne, arbres fruitiers, etc.).
Perte des labels de qualité : pour les exploitations à proximité du CET, un risque de perte des labels de qualité si durement obtenus : AOC, IGP, Bio et Label Rouge.
Fermeture des ventes à la ferme : Les ventes à la ferme seront énormément impactées (fromage, raisin, pommes, vins, etc.). Qui voudrait acheter un produit à proximité d’une décharge et de ses odeurs nauséabondes ?
Image de l’agriculture : l’image de l’agriculture de la région sera forcément associée à la décharge de Giuncaggio. Pour exemple, les agrumiculteurs de Tallone refusent d’associer le nom de leur commune à leurs produits agricoles…
Impact sur le tourisme et les loisirs
Fermeture des hébergements touristiques : les hébergements touristiques (hôtel, camping, chambre d’hôtes, gîtes, etc.) de la région seront forcés de fermer. Qui voudrait passer ses vacances à proximité d’une décharge ?
Sports & Loisirs : les activités de sports & loisirs seront amenés à disparaitre. Les sports nautiques (Kayak, Rafting, baignade, pêche) et les activités équestres à proximité sont menacés.
Impact dû au transport
L’implantation du CET impliquera une forte augmentation du trafic routier (+12%, 136
camions/jour, 60 voitures/jour) et tout ce que cela comporte : risque accru d’accident de la circulation, dégradation des routes, pollution atmosphérique, coût de transport (répercuté sur le contribuable) en sachant que plus de la moitié des déchets en Corse sont produits à Bastia et Ajaccio…
Impact dû au bruit
Le CET produira énormément de nuisances sonores. En effet, entre les semi-remorques, les compacteurs (avertisseur de marche arrière), bulldozer, tracteurs et pelles présents sur le site conjugué au vent descendant de la vallée...cela impactera la population aux alentours…De plus ce CET sera ouvert du Lundi au Samedi de 07h00 à 17h00 et uniquement fermé les jours fériés… Autant dire quasiment toute l’année.
Impact sur l’hygiène et la sécurité
Là aussi, les promoteurs du projet le reconnaissent, le CET de Giuncaggio produira une nuisance olfactive. Les odeurs de poubelles en fermentation se feront sentir au-delà d’un rayon de 5km autour du site d’autant plus avec le régime de vent qui canalise les odeurs dans la vallée. Les riverains du CET de Cuves (Manche), qui a servi de modèle, l’ont confirmé.
Par ailleurs, la présence en masse d’oiseaux (mouette, corneille) produira un fort risque de transmission de grippe aviaire. Autre présence en masse, les rongeurs, vecteur de Leptospirose présenteront un risque sur la santé publique…
IMPACT SUR LE MILIEU NATUREL
Impact sur le paysage
La création de ce CET aura un impact énorme sur le paysage. Cela sera une véritable « verrue » dans une si belle région. Que penserons les touristes venant de Corte pour découvrir la Plaine Orientale ? Quelle image de la région retiendront ces derniers en tombant sur une décharge en sortant des gorges du Tavignanu ?
Impact sur la faune, la flore et le patrimoine naturel
La présence de la décharge aura un énorme impact sur la faune et la flore.
En premier lieu, la destruction des habitats et d’espèces présentes sur ce site (oiseaux, chauffesouris, espèces aquatiques, etc.) qui plus est, située en zone protégée Natura 2000…
L’implantation d’un CET génère forcément un risque d’incendie et d’explosion (reconnu par les promoteurs du projet). Que se passera-t’il lorsque qu’un incendie se produira dans une région aussi boisée ? Le site de Cuves (Manche) qui a servi de modèle à celui de Giuncaggio présente un bilan de 3 incendies et 2 explosions en sachant que nous n’avons pas les mêmes températures que dans la Manche…
De plus, comme le reconnaissent les promoteurs du projet, il y aura des envols de sacs plastiques et poussières malgré les précautions qu’ils diront prendre. Ces sacs plastiques finiront au final dans la flore environnante et surtout dans le Tavignanu qui longe tout le long le site…
IMPACT SUR LE MILIEU PHYSIQUE
Impact sur la structure et la morphologie du sol
Extrait de la conclusion du rapport Royal :
« Sans conteste possible le site s’inscrit dans une unité géologique particulièrement instable dès que l’on en viendra modifier la structure par de grands terrassements. Dès le début du remplissage l’ouvrage subira une ruine totale. La digue aval prévue limitant le stockage des déchets sera assise un socle instable et érodable, à quelques dizaines de mètre du Tavignanu. Combien de crues torrentielles faudra-t-il pour emporter ces matériaux meubles? »
Impact sur les eaux superficielles et souterraines
Extrait de la conclusion du rapport Royal :
« Le projet de CET s’inscrit dans un site très particulier constitué de produits d’effondrement du versant montagneux qui de mémoire d’homme a toujours présenté de grandes instabilités sur de grandes distances de part et d’autre du site retenu. La dislocation des matériaux a transformé cette crête, prise dans un méandre de Tavignanu, en un réservoir aquifère dont la nappe est en relation directe avec le fleuve. Quelques soit les mesures prises la nappe reprendra sa place et drainera les pollutions vers le Tavignanu. »
Point essentiel de ce projet, comment les porteurs du projet peuvent-ils prévoir un CET sur un site bordé par le Tavignanu (2e fleuve de Corse) et situé sur une colline ?! Le Tavignanu est la principale ressource en eau potable et d’irrigation agricole de la Plaine Orientale. Les points de captage de ces eaux sont tous situés en aval du projet. Une pollution de ce fleuve serait une catastrophe irréversible pour la région. L’eau de plus en plus rare en Corse est un élément à protéger coûte que coûte. Pouvons-nous imaginer les impacts de l’éboulement d’un casier (dû
aux crues, pluies torrentielles, instabilité du terrain) rempli de déchets qui se déverserai dans le Tavignanu ?
Impact sur la qualité de l’air
Outre les envols de poussières cités plus haut, les impacts sur la qualité de l’air seront nombreux. Ils pourront venir de la cheminée des systèmes du traitement et d’éliminations des biogaz (torchères) ; des moteurs de la valorisation du biogaz ; des émissions de biogaz de la zone de déchets ; des véhicules et engins circulant sur le site et du système de filtration des gaz issus du traitement des lixiviats par l’évaporation.
INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES
- Présence d’un barrage en amont du site du CET (3.8km)
- Nouveau projet de la CTC en faveur du tri et de la diminution du volume de déchets, de ce fait, ce projet est-il obsolète et voué à la faillite ?
***
Information pratique pour l’enquête publique du CET de Giuncaggio
A quoi sert une enquête publique
L’enquête publique informe le public sur le projet susceptible d'avoir un impactsur l'environnement ou la qualité de vie des citoyens.
Qui peut participer ?
Toute personne peut consulter le dossier dans les lieux prévus à cet effet et
rédiger ses observations et doléances favorables ou non au projet. Le public a également accès aux observations portées au registre.
Elle est ouverte à tous, sans aucune restriction.
Ecrire le même texte dans toutes les mairies ne sert à rien mais vous pouvez participer plusieurs fois si vous avez d’autres doléances à exprimer.
vous pouvez prendre une photo de votre texte.
Combien de temps dure l’enquête ?
du mercredi 17 février au 4 avril 2016 inclus.
Comment procéder ?
1-en présence du commissaire enquêteur
en se rendant au siège de l’enquête à la Mairie de Giuncaggio mercredi 17
février 2016, de 9 h 00 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 17 h 00 ;
mercredi 2 mars 2016, de 9 h 00 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 17 h 00 ;
mercredi 16 mars 2016, de 9 h 00 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 17 h 00 ;
lundi 4 avril 2016, de 9 h 00 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 17 h 00.
2 - sans la présence du commissaire enquêteur, mais tout aussi valable en se rendant dans les mairies concernées Mairies de Giuncaggio, Antisanti,
Casevecchie, Tallone Piedicorte di gaggio et Mairie annexe de Pancheraccia ou se trouveront les dossiers et registres d’enquête aux heures d’ouverture. vous pouvez prendre une photo de votre texte et il est inutile de joindre des documents.
Mairie annexe de Pancheraccia lieu-dit frassiccia 04 95 07 25 tous les vendredis de 14H à 17H
Mairie de Piedicorte di gaggio 04 95 48 81 22 du lundi au vendredi de 10h à 17H
Mairie de Giuncaggio 04 95 39 28 15 du lundi au vendredi de 10H à 12H et de 16H à 18H le dimanche de 9H à 12H
Mairie de Casevecchie 04 95 44 45 11 mercredi 9H 12H vendredi 15H 17H
Mairie de Tallone 04 95 39 60 17 lundi, mardi, jeudi, vendredi 9H 12 et 14H 17H
Mairie d’Antisanti 04 95 44 44 03 Du Lundi au Jeudi : de 08h30 à 12h00 de 13h30 à 17h30 Le Vendredi : de 08h30 à 12h00
3- en écrivant à M. le commissaire enquêteur Mairie de GIUNCAGGIO
Siège de l’enquête 20251 GIUNCAGGIO en lettre recommandée avec accusé de réception
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15:50 Publié dans environnement en Corse, gestion des déchets en Corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : collectif tavignanu vivu | Facebook |
16/02/2016
Où l'Enfer de Dante s'invite à San Tumasgiu di Pastureccia
Une découverte majeure
à San Tumasgiu di Pastureccia:
sur le mur sud ,
la fresque de l'Enfer nous révèle un message jusqu'ici ignoré:
..."Per me si va nella città dolente"...
La chapelle San Tumasgiu di Pastureccia, à Castellu di Rustinu, bien connue des amateurs de fresques en Corse, montre la seule scène d'Enfer (ou de Purgatoire infernalisé ?) à notre connaissance sur l'île. Un Enfer peint sur le mur sud de la chapelle et qui jouxte la représentation de six saints protecteurs, Marie-Madeleine et François, Lucie et St Antoine Abbé, Catherine d'Alexandrie et Jean-Baptiste.
La chapelle ne va pas bien et attend désespérément depuis trop longtemps sa restauration. Le toit a été enfin refait et ne fuit plus, mais de nombreuses années ont laissé les fresques lessivées par le ruissellement des pluies parfois torrentielles: espérons qu'enfin prochainement se décidera et se réalisera enfin le sauvetage de cet ensemble exceptionnel ...
Un débat agite tous ceux qui fréquentent San Tumasgiu s'agit-il d'une représentation de l'Enfer ou du Purgatoire ? La question se pose car les âmes condamnées aux tourments ne semblent pas toujours bien affectées par leur peine.
Dans la partie basse de la scène, des chaudrons où mijotent les âmes bien au chaud et que touillent méchamment les diables de service: ces âmes ne semblent pas vraiment désespérées et attendent plutôt patiemment la fin de leur passage en cuisine .
Ne serait-ce pas plutôt une vision du Purgatoire ? Il est plausible que l'ensemble des fresques de San Tumasgiu ait été commandité par les franciscains, dont on voit le saint fondateur immédiatement à gauche et "au contact" de cette scène, seulement séparé par un décor de papier plié:
Le Poverello est en compagnie d'une grande sainte pécheresse, la belle Marie-Madeleine. Le message est clair: vous pouvez vivre dans le monde, succomber aux multiples tentations qui guettent l'humanité, si, à l'exemple de François et Marie-Madeleine, vous rencontrez et épousez le message divin, si vous l'acceptez au risque de tout perdre et si vous vous convertissez en passant par la porte étroite d'un repentir sincère et d'un changement radical de vie, vous serez sauvés et gagnerez la vie éternelle: message d'espérance!
St François montre ici de son index tendu que la rédemption passe par la Croix et la Passion du Christ, cette Passion qui se trouve justement représentée sur le mur nord qui fait face :
(le mur nord de la chapelle San Tumasgiu)
Or, à la suite de St François, les franciscains développèrent cette pastorale de la rédemption plus que celle de la terreur . C'est sans doute pour cela que l'on ne trouve guère d'images infernales dans nos fresques insulaires, puisque, on le sait, l'implantation très ancienne de l'Ordre des Frères Mineurs s'est développée en Corse au cours des siècles de façon spectaculaire au point d'imprimer durablement la mentalité religieuse de tout un peuple. Qu'en était-il en 1503, date évoquée par les anciens du village qui se souvenaient de l'avoir lue, avant son effacement.
Purgatoire ou Enfer?
Voyez ce beau spécimen de diable :
Je crains qu'il ne s'agisse ici tout de même plutôt de l'Enfer ...
Un enfer où chacun trouve la mesure de sa punition: ici un diable entreprenant s'occupe du péché de luxure.
et là, de la goinfrerie ...
L'enfer serait-il, entre autres, un au-delà effroyable de la satiété, du trop-plein,
bref, de la sur-consommation des plaisirs?
Vers le haut le grand Lucifer dévore ses victimes... par la bouche d'en haut et par celle d'en bas! Il n'aurait pas sa place au Purgatoire, dont le rôle "rassurant" est de purger les fautes par le feu et, les âmes ainsi allégées de leurs scories, de leur ouvrir le chemin du Paradis . Lucifer, en revanche, est bien le personnage central de l'Enfer, lui, l'ange lumineux et beau, déchu, transformé en monstrueuse créature toute puissante et jamais assouvie ...
Une iconographie tôt présente de l'autre côté de la mer:
Ainsi avec ce terrible Lucifer ventripotant et vorace de la fresque du Jugement dernier de Giotto di Bondone, à la chapelle Scrovegni de Padoue, en 1306 : Giotto (1267-1337), l'exact contemporain de Dante Alighieri (1265 - 1321) ...
A la droite du Christ, les Elus, à sa gauche, les Damnés ...
Pour nous, à gauche de la croix, bien ordonnés et tranquilles , les saints qu'il faut suivre, prier, écouter pour éviter d'aller à droite, en enfer. Un enfer dont les portes sont toujours grandes ouvertes avec un fort appel de fournaise aspirante ... et du monde, du monde, du monde en désordre : l'enfer, c'est le chaos.
Un siècle plus tard, même iconographie à Bologne, à la Basilique San Petronio, Cappella Bolognini, l'Enfer peint par Giovanni da Modena, en 1406 . Même monstrueux Lucifer avalant et ... expulsant les damnés: tiens, je vois un visage au niveau de son bas-ventre, la bouche-anus vomissant sa victime ... Ce visage nous rappelle que le ventre est, parait-il, notre deuxième cerveau.
Venons-en à la découverte récente qui éclaire d'un jour nouveau cet ensemble:
Notre ami Toussaint Quilici, le gardien des lieux, m'a envoyé tout récemment ce message et le récit de sa formidable découverte qu'avec sa permission je partage avec vous ici:
" Toussaint Quilici
Castellu di Rustinu le 29/01/2016
Déroulement d'une découverte fortuite
Inscriptions inconnues dans les fresques (scène du Purgatoire) de San Tumasgiu de Pastureccia
Essai d' interprétation
La chapelle de San Tumasgiu de Pastoreccia, située sur la commune de Castellu di Rustinu, est bien connue par la richesse et la finesse de son programme iconographique.
L'édifice de type roman, bien appareillé en moellons de schiste local, a gardé toute la sobriété etl'élégance de l'architecture romane avec une abside bien orientée à l'est. Une désastreuse restauration (à l’explosif dans les années 1930), a amputé d'un tiers la longueur de la nef côté ouest. Depuis lors, aucun programme de restauration, sérieux et efficace, n'a été envisagé pour freiner la lente et inexorable dégradation des fresques.
Le site est grandiose avec la proximité du château médiéval de Rustinu, la vue plongeante sur la Vallée du Golu et les majestueux sommets de Popolasca et du Patru.
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La dernière semaine du mois de janvier dernier, la collectivité territoriale de Corse a mandaté un bureau d'étude spécialisé dans la gestion des sites et monuments historiques, afin de procéder à une évaluation de l'état des fresques et réaliser des relevés précis.
Un échafaudage a été dressé devant les différents décors peints, permettant l'accés aux parties hautes.
Comme d'habitude, dès qu'une opération scientifique est programmée dans la pieve je prends contact avec les maitres d'oeuvres afin de participer (dans la mesure de mes compétences) au bon déroulement de l'étude en échangeant de la documentation et des points de vue.
Le contact étant ainsi établi on me propose de grimper en haut de l'échafaudage pour examiner des inscriptions graphiques très dégradées à peine lisibles sur la scène du purgatoire qui se trouvent en haut de la colonne qui surplombe les deux premiers chaudrons des péchés capitaux, qui coïncide avec l'entrée du purgatoire. L'usure des surfaces peintes ne nous permet pas une lecture lisible de ce
qui semble être un texte assez long serré dans la mince largeur de cette colonne (ne laissant la place qu'à six lettres par lignes) estimée à 20 centimètres.
Un mitraillage de photos s'ensuit avec beaucoup d'émotions et interrogations...
De retour à la maison avec le précieux butin, commence un long examen des clichés où s'entremêlent les premières avancées et les imparables régressions concernant la transcription du texte.
La fresque du purgatoire de Pastureccia a souffert du temps et il est difficile de lire avec précision l'ensemble de ce panneau. Le salpêtre a estompé et altéré plusieurs lettres du texte, ce qui rend la lisibilité et la compréhension difficile.
Cependant, un mot assez intelligible ETTERNO que je lis d'abord inferno me fait penser à l'enfer de Dante (la Divine Comédie). Consultant le chant III Porte et vestibule de l'enfer de Dante (ce qui correspond à l'emplacement du texte: juste à l'entrée du purgatoire de San Tumasgiu), tout devient clair: pour inferno on doit lire ETTERNO et les mots suivants se révèlent enfin comme suit :
Dante
La Divine Comédie
L’Enfer
Chant III
Porte et vestibule de l'Enfer
Au début de ce chant c'est la porte de l'enfer elle-même qui semble prendre la parole et dit (la dernière phrase étant la plus connue):
Per me si va nella città dolente,
per me si va ne l'etterno dolore,
per me si va tra la perduta gente.
Giustizia mosse il mio alto fattore
fecemi la divina podestate,
la somma sapïenza e 'l primo amore.
Dinanzi a me non fuor cose create
se non etterne, e io etterno duro.
Lasciate ogne speranza, voi ch'intrate.
Traduction:
Par moi on va vers la cité dolente;
Par moi on va vers l'éternelle souffrance;
Par moi on va chez les âmes errantes.
La Justice inspira mon noble créateur.
Je suis l'oeuvre de la Puissance Divine,
de la Sagesse Suprême et de l'Amour.
Avant moi, rien ne fut créé
sinon d'éternel. Et moi, je dure éternellement.
Vous qui entrez, abandonnez toute espérance.
(l'analyse de la scène de l'Enfer: le texte apparait à gauche en haut de la colonne. Dessin de Toussaint Quilici)
Voici ce que je lis depuis le début du texte:
PER ME SI
VA NELA
CITTA DO
LENTE PER
ME SI
VA NEL
ETTERNO
DOLORE
PER ME
SI VA TRA
LA PERDUTA
GENTE
Je continue à travailler sur ce panneau, il ne s'agit là que d'un début. Mais de toute évidence notre texte, avec un début bien lisible jusqu'à PERDUTA GENTE est identique à celui de Dante: la porte de l'enfer, et placé précisément devant l'entrée du purgatoire de San Tumasgiu.
Le début du texte se trouve très haut sur le mur gouttereau sud, au niveau de la tête de St François d'Assise (qui se trouve sur la gauche), le rendant invisible depuis le sol.
Après PERDUTA GENTE, les quelques lettres encore assez bien lisibles confirment la continuité et identité du poème. L'espace qu'elles occupent correspond à la longueur qui est nécessaire pour y placer les autres mots jusqu'à CH' ENTRATE (fin du poème du chant III).
Ce n'est qu'un début d'étude, je communiquerai les compléments dès que possible.
Ci -joint d'autres photos du purgatoire, réalisées depuis l'échafaudage, qui vues de près sont assez,inédites.
Un damné dévoré par Lucifer
(toutes ces dernières photos ont été prises par Toussaint Quilici, monté sur un échafaudage. D'en bas, ces détails et inscriptions ne sont absolument pas visibles ...)
Merci, Toussaint, pour ce travail et cette belle intuition qui permettent d'inscrire désormais la chapelle San Tumasgiu di Pastureccia dans l'univers de Dante Alighieri, l'immense poète de la Renaissance
15:15 Publié dans archéologie corse, fresques de corse, la Divine Comédie, Dante | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : l'enfer, le purgatoire, san tumasgiu di pastureccia, giotto di bondone, giovanni da modena | Facebook |
22/01/2016
tr: Fwd: Espace Krajcberg >>> TRES IMPORTANT
Au sein de la planète, nous sommes tous de près ou de loin les cousins des Amérindiens ...
> Objet : Fwd: Espace Krajcberg >>> TRES IMPORTANT
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Début du message réexpédié :
De: Espace Krajcberg <contact@espace-krajcberg.com>
Objet: Espace Krajcberg ::: Newsletter Janvier 2016
Date: 21 janvier 2016 17:55:43 UTC+1
À: <arowns@free.fr>
Répondre à: Espace Krajcberg <contact@espace-krajcberg.com>
NEWSLETTER - JANVIER 2016
EXPOSITION "MANIFESTES"!
Rétrospective des textes engagés pour l'art et la défense de l'Amazonie.
Copyright © Frans Krajcberg_2007, Centro de recursos ambientais (CRA), All rights reserved.
Queimada (Brûlée), photographie
L'espace Krajcberg présente l'exposition "Manifestes!" du 24 novembre 2015 au 30 avril 2016 des œuvres et manifestes engagés pour la défense de la forêt Amazonienne de Frans Krajcberg au Manifeste du peuple Ashaninka de septembre 2015.
Cette exposition, partie intégrante et dernier volet de la programmation du CRI POUR LA PLANETE présentée par l'Espace Krajcberg à l’occasion de la COP21, met en valeur le Manifeste du Rio Negro, rédigé en 1978 par Frans Krajcberg et Pierre Restany, le Nouveau Manifeste du Naturalisme Intégral refondé en 2013 par Frans Krajcberg et Claude Mollard pour aboutir au texte rédigé par les amérindiens Ashaninka eux-mêmes ; le Manifeste du peuple Amérindien Ashaninka du Pérou et du Brésil de septembre 2015. Le visiteur découvrira aussi une sélection des nouvelles photographies réalisées par Frans Krajcberg et plusieurs films inédits en France.
Une exposition rétrospective donnant la parole aux indiens d'Amazonie aux cotés de Frans Krajcberg.
MANIFESTE DU RIO NEGRO - FRANS KRAJCBERG et PIERRE RESTANY, 1978
"L’Amazonie constitue aujourd’hui sur notre planète l’ultime réservoir refuge de la nature intégrale".
Pierre Restany, Sepp Baendereck et Frans Krajcberg remontent ensemble le Rio Negro, affluent de l’Amazone, en 1978. Ce voyage donne lieu à une vive prise de conscience de la part des trois hommes sur l’urgence de défendre la nature amazonienne et d’allier enfin l’éthique à l’esthétique.
Cette expédition aboutit à la rédaction par Pierre Restany, l’un des plus grand critique d’art français du XXe siècle, du Manifeste du Naturalisme Intégral ou Manifeste du Rio Negro, cosigné par les deux artistes.
TEXTE INTÉGRAL TÉLÉCHARGEABLE ICI
NOUVEAU MANIFESTE DU NATURALISME INTEGRAL - FRANS KRAJCBERG /CLAUDE MOLLARD / 2013
"Le Naturalisme intégral cultive l'art de voir pour renouveler l’art de penser et d'être".
« A force d’accepter les pratiques barbares des hommes contre la nature, l’homme contemporain a aujourd’hui engagé le processus de destruction de la planète qui le conduit à sa propre destruction ».
(Frans Krajcberg et Claude Mollard – 2013)
Trente cinq ans après le Manifeste du Rio Negro de Pierre Restany, Frans Krajcberg et Seep Baenderck, rédigent un Nouveau Manifeste refondé et radicalisé pour faire appel à l'engagement des artistes qui mettent la nature au cœur de la création ! Une condamnation de la marchandisation et de la mondialisation réductrice et destructrice de l'art. Un cri de révolte contre la destruction de la nature.
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MANIFESTE DU PEUPLE ASHANINKA DU PÉROU ET DU BRÉSIL - SEPTEMBRE 2015
"Nous sommes préoccupés par le manque de conformité de notre traitement avec les droits nationaux et internationaux des peuples indigènes et du monde naturel et par la destruction qui continue à s’étendre à travers nos terres".
Le 22 septembre 2015, les Ashaninkas se sont réunis dans la ville de Pucallpa, au Pérou, pour le premier Congrès Binational du peuple Ashaninka du Pérou et du Brésil auquel ont adhéré les représentants de 54 communautés indigènes et 24 fédérations et organisations. Ce manifeste montre au monde l’unité de l’un des plus grands peuples indigènes d’Amazonie et exprime leurs préoccupations face aux menaces qui pèsent sur son intégrité culturelle et sur le milieu naturel qu'il contribue à préserver.
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PROJECTION EN CONTINU DE DEUX FILMS
FILM 1: Portrait d'une révolte - Krajcberg. 2013, 52'
Réalisation Maurice Dubroca.
Résumé: Il est des hommes dont le destin individuel incarne une partie de l'histoire de notre monde, Frans Krajcberg est de ceux-là. Juif d'origine polonaise, "naturalisé" brésilien, il a connu un destin hors normes. Anéanti par la Seconde Guerre Mondiale où toute sa famille périt, il veut quitter l'Europe. Marc Chagall l'aide alors à gagner le Brésil. Au contact de la nature brésilienne, il construit une œuvre forte et d'une immense poésie. Son oeuvre est un cri de révolte contre la destruction de la nature et de la vie. De l’Amazonie à Bahia, du Brésil à la France, le film suit Krajcberg dans les lieux où il vit et où il travaille. C'est un voyage au cœur d'une vie, un voyage au cœur d'une œuvre.
FILM 2: On lutte mais on mange des fruits. 2006, 40’
Direction: Bebito Piãko et Isaac Piãko
Images: Bebito, Isaac, Benki, Tsirotsi, Hatã, Enisson
Edition: Tiago Campos Tôrres (Tiago Pelado)
Production: Vídeo nas Aldeias et Association APIWTXA
Résumé: Le projet d’agroforesterie réalisé par le peuple Ashaninka du village Apiwtxa du fleuve Amonia dans l’état de l’Acre au Brésil. Dans le film, les Ashaninkas montrent d’un côté, le travail qu’ils mènent pour récupérer les ressources de leur réserve et repeupler leur fleuve et leur forêt avec des espèces animales locales et d’un autre côté, leur lutte contre les trafiquants de bois qui envahissent leurs territoires à la frontière avec le Pérou.
PROJECTION DE "FRANS KRAJCBERG, PORTRAIT D'UNE RÉVOLTE" - 28 JANVIER 2016
Projection "Krajcberg, portrait d'une révolte"
Jeudi 28 janvier 2016 à 18h30
A l'occasion de sa présentation des vœux pour l'année 2016, l'Espace Krajcberg organise une projection du film de Maurice Dubroca "Krajcberg, portrait d'une révolte" présenté par Eric Darmon son producteur, et suivi par un moment de convivialité et de retrouvailles pour cette nouvelle année avec toute l'équipe et les membres de l'association.
Programme :
18h30 : Accueil du public
19h00 : Présentation de "Krajcberg, portrait d'une révolte" par Eric Darmon, producteur du film
19h15 : Projection du film
20h00 : Moment de convivialité
*Participation dans la limite des places disponibles.
ÉCOLE YORENKA ATAME – L’ÉCOLE DES SAVOIRS DE LA FORÊT
L'année suivant la réalisation de ce film la Communauté Ashaninka du Rio Amonia au Brésil a créé l'École Yorenka Atame (École des Savoirs de la Forêt). Ouverte depuis 2007 dans la Ville du Maréchal Thaumaturge, dans l'état de l’Acre au Brésil.
Cette école accueille les communautés indigènes mais aussi des étudiants du monde entier, elle vise à enseigner les pratiques de gestion des ressources naturelles ancestrales et la riche culture des Ashaninka avec les outils du « nouveau monde » (informatique, agroforesterie, réseaux sociaux, etc).
“Yorenka Atame” est une organisation qui a reçu le prix environnemental Chico Mendes, qui forme des agents agro-forestiers à la préservation des territoires et à la gestion des ressources naturelles avec des méthodes inspirées par les savoirs indigènes.
Le centre a transmis à des centaines de communautés au Brésil et au Pérou des modèles spécifiques de gestion environnementale et de préservation des écosystèmes et participe au reboisement de zones dégradées environnantes des régions frontalières du Brésil et du Pérou, créant ainsi des emplois dans la région tout en formant les jeunes leaders communautaires aux pratiques durables.
L'agroforesterie est un mode d'exploitation des terres associant des plantations d'arbres dans des cultures ou des pâturages. Pour les Ashaninkas, l’objectif est d’implanter des systèmes agro-forestiers comme alternative à la déforestation, en restaurant les terres et les convertissant en zones productives.
Il s’agit d’encourager les communautés à utiliser leurs connaissances ancestrales pour réfléchir sur la façon de gérer leurs territoires et sur les activités qui peuvent y être développées pour la pérennité du groupe et le commerce artisanal. Certaines pratiques de gestion forestière sont encouragées pour garantir un écosystème durable, telles que la collecte des semences dans les zones exploitées, la reforestation, l’utilisation des animaux comme les abeilles pour la pollinisation, les poissons pour la pisciculture, les tortues pour reconstituer la biodiversité…
CYCLE CINÉMA : VIDEOS NAS ALDEIAS, L’AMAZONIE FILMÉE PAR LES AMÉRINDIENS
Vu le grand succès du Festival de films du Projet Vidéo nas Aldeias, au Musée du Quai Branly pendant la COP 21, partie intégrante de la programmation DU CRI POUR LA PLANÈTE réalisé par l’Espace Krajcberg, à partir de janvier 2016, nous présentons le Cycle de Cinéma l'Amazonie filmée par les amérindiens.
Première séance le 13 février à 16h.
Projection du film XINA BENA – Novos tempos (nouveaux temps) réalisé par les Huni Kui en 2006.
Durée: 52'
Résumé: Le film présent le quotidien des Huni Kui de São Joaquim, aux alentours du fleuve Rio Jordão, à l’État de l’Acre. Augustinho, pajé et patriarche du village, sa femme et son beau-père, se rappellent de la captivité dans les plantations de caoutchouc et fêtent les nouveaux temps.
LE PROJET VIDEO NAS ALDEIAS
Créé en 1986 par Vincent Carelli, Vidéo Nas Aldeias (vidéo dans les villages) est un projet précurseur de production audiovisuelle indigène au Brésil. L’objectif du projet est de soutenir le combat des peuples indigènes pour renforcer leurs identités et leurs patrimoines territoriaux et culturels par la production de ressources audiovisuelles réalisées par les peuples indigènes eux-mêmes. Vidéo Nas Aldeias organise depuis trente ans des formations audiovisuelles et mets du matériel à disposition des peuples indigènes.
Constituée en 2000, en ONG indépendante, Vidéo Nas Aldeias possède aujourd’hui un catalogue de 70 films produits, nombreux ayant été primés internationalement, ils partagent le regard du cœur de l’Amazonie.
Vidéos nas Aldeias est partenaire de l’Espace Krajcberg qui lance un rendez-vous mensuel de projection d’une sélection de films, le temps d’une soirée, suivi d’une rencontre avec un artiste, un anthropologue…Une occasion unique d’accéder à ces trésors cinématographiques !
PREMIER RENDEZ-VOUS LE 28 JANVIER 2016 : lors de la présentation de ses voeux l’espace Krajcberg annoncera le programme de ce nouveau Cycle Cinéma. Réservez vos places par émail sur presse@espace-krajcberg.com
LIENS
Interview avec Benki Piyãko, leader politique et spirituel du peuple Ashaninka, basé dans l’Acre, en Amazonie Brésilienne. Benki participe activement aux projets des peuples indigènes alliant les axes politique, écologique, culturel et spirituel. www.youtube.com/watch?v=ILtg4X-b4sc
Video nas aldeias www.videonasaldeias.org.br/2009/
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19/01/2016
tr: Conférences Rossano Ercolini 23.01.2016
Je fais suivre bien volontiers cette information:
ci-après et en fichier PDF joint
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réalisée par des bénévoles.
INVITATION CONFERENCE
Rossano Ercolini, un instituteur italien, a initié en 2007 avec la commune de Capannori, province de Lucca en Toscane, la mise en œuvre de la gestion des déchets la plus efficace en matière de tri, recyclage et réduction, parvenant à un taux de collecte séparée parmi les plus élevés d’Europe, 82 %, et une réduction de 40 % des déchets en 10 ans. Nous vous invitons à la conférence organisée à l’occasion de sa venue en Corse :
Conférence débat
NE BRULONS PAS NOTRE FUTUR
Rossano ERCOLINI
SAMEDI 23 JANVIER 2016
à BASTIA 9:30
Auditorium du Musée Citadelle
ou
à CORTE 15:30
Amphithéâtre de l’IUT Campus Mariani (Grossetti)
Président du mouvement Zero Waste Europe, Rossano Ercolini a obtenu le Goldman Prize 2013, équivalent du prix Nobel pour l’environnement, ainsi qu’en 2015 le Prix Paolo Borsellino, distinction décernée à des personnalités italiennes engagées dans la promotion des valeurs de liberté, démocratie et justice.
Il sera accompagné de Messieurs Luca Menesini, maire de Capannori, Francesco Raspini, adjoint à l’environnement de Lucca et Maurizio Gatti, président de Ascit servizi ambientali Spa, société en charge de la gestion des services publics des déchets de Capannori et ses environs.
Cette rencontre sera l’occasion d’échanger avec les invités sur l’organisation de la Strategia Rifiuti Zero, adoptée actuellement par 217 communes d’Italie, ainsi que dans plusieurs autres pays d’Europe et d’ailleurs.
WEB-afc_UMANI_couverture_planche.pdf
INVITATION CONFERENCE 23.01.2016.pdf
21:52 Publié dans environnement en Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
10/01/2016
le Baptême du Christ
Aujourd'hui,
on célébrait le Baptême du Christ
à Ficaghja, le Baptême du Christ
mis en scène dans une architecture peinte en trompe-l'oeil par Ignazio Saverio Raffalli "le Vieux" (1750) : un thème fréquemment représenté dans nos églises, ornant les fonts baptismaux.
(merci Michel Edouard Nigglioni!)
Le même Ignazio Saverio Raffalli (1715 - ? : actif jusqu'en 1777) peint les fonts baptismaux de l'ancienne église paroissiale Santa Reparata de Morosaglia. Ici fut baptisé Pascal Paoli, le Père de la Patrie Corse, le 7 avril 1725 ... mais le décor de Raffalli n'existait pas encore !
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 3, 15-16.21-22)
"En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Christ. Jean s'adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu. » Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s'ouvrit. L'Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie ».
à San Nicolau di Moriani ,
deux dames dévotes en prière devant le Baptême du Christ...
(et dans l'attente d'une restauration)
à Corbara,l'ensemble de stucs
des fonts baptismaux de la collégiale de la Nunziata
et dans l'église de la Santa Nunziata de Muro:
les stucs fin 18°s. accueillent une toile plus ancienne
à Bastia, dans la cathédrale Sainte Marie,
le beau groupe sculpté de St Jean-Baptiste baptisant le Christ
(marbre, 18°s.)
... et, infiniment plus modeste et dans un registre populaire mais tout aussi efficace, le Baptême du Christ dans l'église San Ghjuvann-Battista de Poggio Mezzana ...
(à suivre!)
23:12 Publié dans le baptême du Christ | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ignazio saverio raffalli, poggio mezzana, figaghja, muro, bastia, corbara | Facebook |