06/08/2012
la Balagne et la Castagniccia, avec la Montagne des Orgues
Association Saladini de Speloncato
« LA MONTAGNE DES ORGUES »
à la découverte du PATRIMOINE
Des parcours initiatiques et festifs pour rencontrer la Corse autrement, vous immerger dans ses paysages et ses communautés, découvrir son histoire, son patrimoine, ses traditions rurales : des clefs pour vous ouvrir les églises, vous faire comprendre leur sens caché et entendre leurs orgues historiques que l’on vous joue.
(Belgodère, vu depuis a Torra a la Cima)
MARDI 7 AOÛT : en Balagne
Accueil à Belgodère à 9h place de l’église : église St Thomas ( orgue Lazari , 1761), puis découverte de Costa (San Salvatore, orgue anonyme début XIX° s.), Muro (Sta Nunziata, orgue Pagnini 1796/Agati Tronci 1878), Cateri (Ste Marie, orgue Domini 1902).
(les petits monstres du fronton du premier autel des Servites)
JEUDI 9 AOÛT : en CASTAGNICCIA
maisons de Castagniccia et terrasses
Accueil à Ponte Leccia à 9h sur le parking du Super U. Découverte des fresques de la chapelle San Tumasgiu à Castellu di Rustinu, des églises baroques de Piedicroce ( St Pierre et St Paul, et l’orgue le plus ancien de Corse, 1619), Verdèse (St Sébastien, orgue 1896 Stoppia Nova (Notre Dame du Carmel), La Porta ( St Jean-Baptiste, orgue 1780), enfin du site archéologique paléochrétien et roman de Santa Maria di Rescamone à Valle di Rustinu.
(le clavier de l'orgue de La Porta)
Ces parcours reposent sur le bénévolat et les fonds récoltés lors de ces journées contribuent à la restauration et à la valorisation du patrimoine. Ils sont recommandés par les guides : Routard, Bleu, Michelin, Geo , Arthaud, Balado, Petit Futé… et ont fait l’objet de nombreux reportages ( journaux, radios, télévisions nationales et européennes )
Renseignements et réservations au :
TEL/FAX : 04 95 61 34 85 - Portable : 06 17 94 70 72
Participation aux frais : 30 € par adulte. Gratuit pour les moins de 12 ans.
e mail : elizabethpardon@orange.fr
Site : www.montagnedesorgues.com/
12:17 Publié dans actualité des parcours de la Montagne des orgues, découverte du patrimoine en Corse, orgues historiques de Corse, patrimoine des chapelles à fresques en Corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : balagne, belgodère, servites de marie à belgodère, costa, muro, castagniccia, castellu di rustinu, la porta, piedicroce | Facebook |
29/03/2012
L'expression de l'esprit baroque dans les églises de Corse: une balade avec les lycéens de Balagne
Découverte du patrimoine baroque des églises de Balagne avec les lycéens d'Ile Rousse:
Ce jeudi 29 mars, les élèves de seconde du lycée de Balagne iront à la rencontre de l'esprit baroque de nos églises de Balagne: parfaitement préparés par leur professeur d'histoire, Madame Marika Agostini qui est à l'initiative de ce projet, cet après-midi viendra compléter leur approche déjà solide du sujet, avec la découverte festive du Baroque dans tous ses états, architecture, stucs, peintures ... et musique, puisque les orgues historiques seront de la fête.
la façade de l'église San Salvatore de Costa, sobre et unissant deux édifices mitoyens: l'église et la confrérie.
(vue d'ensemble de l'église de Costa,vers le choeur)
Au programme, la minuscule église san Salvatore de Costa (Pieve de Tuani, diocèse de Mariana ed'Accia) , construite dans la seconde moitié du XVIII° s), avec son incroyable décor plafonnant du corse Francesco GIAVARINI (début XIX°s.),
(vue de la voûte, vers l'orgue: fenêtres et rideaux en trompe-l'oeïl, motifs végétaux: un art baroque qui perdure même s'il glisse vers le néo-classicisme )
http://youtu.be/ZnIcQVjz-Tk
et son petit orgue anonyme du début XIX° siècle, restauré en 2004, sur sa précieuse tribune baroque de bois galbé, dorée à la feuille et délicatement décorée, oeuvre présumée d'Anton Giuseppe SALADINI, ébéniste virtuose de Speluncatu ( 1763/ 18441) et de Bernardo ZIGLIARA pour le décor (signé et daté en 1819).
et la confrérie du Rosaire, attenante à l'église, avec son très bel autel de stuc, oeuvre en 1778 d'Antonio SARTORI delle VILLE, un italien d'origine milanaise élève et suiveur de l'école de peintre-stucateur des Raffalli de Piedicroce (Castagniccia) , qui entre en apprentissage en 1770 auprès du maître stucateur Domenico Impernetti (lui même formé par les Raffali) lors de la campagne de décor de la Collégiale Santa Maria Assunta de Speloncato, toute proche.
Il faut souligner la continuité d'un art appris par des corses, les Raffali de Piedicroce, auprès de grands maîtres stucateurs venus oeuvrer en Corse au début du XVIII° s. de Lombardie (Domenico Baino, Angela Maria Fontana) ou de Suisse (les frères Lucchini), puis transmis quelques décennies plus tard, à un jeune italien ...
Cet autel de Sartori delle Ville marque une évolution du baroque par rapport aux oeuvres de ses maîtres: une certaine raideur s'instaure dans le discours, les rampants du fronton brisé basculent vers le cartouche central, l'expression se durcit... Par comparaison, voici deux autels de la Collégiale de Speloncato, réalisés par ses maîtres :
l'autel-retable dédié à San Filippo Neri en extase devant la Vierge, érigé en 1767 par Ignazio Saverio Raffali, en compagnie de deux "élèves", dont Domenico Impernetti: notons la présence des colonnes torses, réalisés, comme le reste, en stuc, à l'imitation du marbre.
tout comme le petit monde animé du fronton: anges en ronde-bosse, installés en amortissement et enseignement par l'image: le coeur emblème de San Filippo Neri, mis en exergue dans le médaillon central, tandis que, pour bien rappeler le message, l'ange de droite brandit lui aussi un coeur : mes amis pédagogues le savent, "bis repetita placent", il faut répéter les choses plusieurs fois pour que "ça rentre". L'art baroque dans les églises s'inscrit dans cette pédagogie et les messages sont multipliés à l'envie. Ainsi en est-il des nombreux anges et angelots qui peuplent les églises baroques de Corse. Le message de l'époque est clair: on n'arrivera pas au paradis sans l'aide de ce monde ailé et intermédiaire ... Leur nombre est impressionnant dans chaque église et leur comptage vous garantit un bon torticolis.
Autre image récurente: la Colombe de l'Esprit Saint, qui accompagne presque toujours et annonce une dévotion à la Vierge Marie. C'est une référence à l'Annonciation. Regardez bien, elle est présente sous le coeur enflammé du médaillon central.
et, toujours à Speloncato, l'autel de l'Immaculée Conception, érigé le 7 octobre 1770 par Domenico Impernetti, passé maître stucateur, avec son élève Antonio delle Ville ... Malheureusement ici la cuve de l'autel baroque a été détruite et remplacée, ce qui nous fait perdre un élément important de la structure baroque initiale. Malgré cette perte, l'ensemble de l'architecture reste délicieux, et extrêmement rythmé : volutes, colonnes torses, pilastres, entablements, médaillons, rampants ... l'art baroque est une musique fantasque qui conduit le regard et l'âme vers le haut.
et son fronton.
Ne croyez pas que les pots de fleurs soient purement ornementaux, non, ils s'inscrivent dans la pédagogie du regard, car il ne s'agit pas de simples fleurettes, ce sont des roses, la fleur emblématique de la Vierge, et c'est une sorte de message "subliminal" complémentaire de l'image principale exprimée dans le médaillon central supérieur: la Colombe de l'Esprit Saint qui plonge, rayonnante, vers la Vierge ... Dans le médaillon inférieur, on retrouve un autre message important: le A et M entrelacés désigant à nouveau la Vierge Marie par la salutation Ave Maria, surmontée ici d'une couronne.
Il faut rappeler cette époque tourmentée de l'histoire de la Corse : nous sommes au lendemain de la bataille de Ponte Novu qui signe la fin de l'indépendance de la Nation Corse qui s'était placée sous la protection de la Vierge - Reine de la Corse -, et le culte marial prend un essort considérable pendant tout ce XVIII°siècle : dans la Corse d'aujourd'hui, l'hymne du Diu Vi Salve Regina témoigne de cette réalité.
Muro : le discours élaboré d'une façade baroque accomplie: trois niveaux allant en se rétrécissant, scandés par des pilastres, des niches, des statues, conduisent le parcours du regard et enseignent le fidèle. Ici l'aspiration vers le haut, vers le ciel, est particulèrement puissante.
La grande église de la Santa Nunziata de Muro ( Pieve de sant Andrea, diocèse de Mariana ed'Accia): reconstruite ( après la destruction de la première église, en 1743) au milieu du XVIII°s. "à la moderne": une louange baroque commencée au XVIII° s. et qui enchante toujours en plein XIX° s. " A la moderne": une nef élargie pour recevoir une nombreuse population, redistribuant l'espace au détriment des chapelles latérales, qui perdent la profondeur initiale qu'elles devaient avoir dans l'église du XVII°s.; un choeur rétréci par rapport à la nef, et un décor foisonnant qui chante la louange divine et enseigne le peuple.
l'autel des Âmes du Purgatoire: le décor festif de la Mort
crâne et tibias font partie de la fête, tout comme les flammes, en amortissement des colonnes. Un dialogue mouvementé entre les éléments de l'architecture et les messages de la piété baroque, où chacun joue sa partition pour la plus grande gloire divine ...
et son orgue Pagnini XVIII°/ Agati-Tronci XIX° siècle, logé dans un élégant ensemble tribune/buffet où l'on retrouve le travail d'A.P. Saladini.
Enfin, Corbara:
Vue de haut de la Collégiale de la Santa Nunziata de Corbara , l'une des quatre de Corse, dont trois en Balagne ( Speloncato, Corbara, Calenzana) et une dans le Cap Corse ( Luri) : signe de richesse de ces deux régions.
On remarque la hauteur trompeuse de la façade par rapport au corps de l'édifice, et le haut campanile: ces deux éléments, ainsi que l'enduit éclatant signalent de loin l'égise parmi les maisons du village: "regardez comme je suis grande et belle!".
la façade de la Collégiale Santa Nunziata de Corbara: élevée sur deux niveaux surmontés d'un édicule au centre du fronton, rythmés par des pilastres, annonçant un volume composé d'une nef centrale et de deux collatéraux. La scène de l'Annonciation racontée par des sculptures de marbre: l'ange Gabriel, Marie et la colombe de l'Esprit Saint.
Enfin, à l'intérieur, la lumineuse Collégiale Santa Nunziata de Corbara ( Pieve d'Aregno, diocèse d'Aleria) et, dialoguant de part et d'autre de la nef, le majestueux maître-autel baroquissime,
en marbre de Carrare de Pietro Cortesi: une richesse inouïe pour une église de village! sous son dais et le décor à larges rideaux en trompe-l'oeïl du XIX° siècle (une mise en scène théâtrale caractéristique de l'esprit baroque) et, de l'autre côté de la nef, non moins majestueux,
l'orgue imposant Saladini/Agati-Tronci XIX° siècle, restauré et relevé en 2011: on vient de retrouver le décor d'origine qui s'apparente directement à celui du petit orgue de Costa. Voir la note:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2011/11/28/l-orgue-de-corbara-retrouve-son-eclat.html
et que le festin baroque commence!
Faut-il rappeler que toutes ses églises avaient une voix, celle de l'orgue, qui dialoguait avec la voix des chantres, chaque communauté de la Balagne mettant son point d'honneur à chanter différemment de sa voisine (et mieux, si possible!) : un véritable patrimoine immatériel que certains villages ont su sauver et remettre en vie, en particulier grâce au renouveau des confréries . Quant à la musique de l'orgue, elle exprime toutes les nuances de la sensibilité baroque, toutes les émotions, allant de l'intime au solennel, de la tristesse à la joie. Dans leurs polyphonies, orgues et chants participent à l'expression d'une même piété issue du Concile de Trente : c'est " l'art de la Contre-Réforme", qui sollicite tous les sens pour élever l'homme vers Dieu.
Je vous propose en annexe de retrouver deux vidéos intéressant notre sujet:
la première , enregistrée pour l'émission de FR3 Stantari
http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyROoafIUfF.html
la seconde, enregistrée pour France 2, et l'émission des Racines et des Ailes, évoque plus précisément les problèmes de la restauration de ce patrimoine baroque:
http://patrimoine.blog.pelerin.info/2009/08/07/video-le-tresor-fragile-des-eglises-baroques-en-corse/
(le sommet de l'autel de stuc de l'Annonciation à Corbara: dans le fronton interrompu, l'édicule où se déroule la scène de l'Annonciation, et tout autour s'affairent les anges: assis sur les rampants, l'un sagement médite sur un livre de prière, l'autre vous interpelle; au-dessus du fronton interrompu de l'édicule, en écho, deux angelots tiennent la couronne de la Vierge, tandis que volètent dans le ciel de l'arc, tenant une guirlande de roses ...)
Bibliographie:
enfin, l'on peut retrouver beaucoup d'informations nourries d'archives dans les ouvrages didactiques de Nicolas Mattei,
1/ Les églises baroques de Corse, à la recherche d'un langage oublié, CRDP de Corse, 1998
2/Le baroque religieux corse, éditions Albiana, 2009
et divers cahiers de la Fagec :
3/ Cahiers n°172-173-174-175. L'art baroque en Corse.
4/ Cahier Corsica n° 191: Les Raffali de Piedicroce d'Orezza peintres stucateurs dans les églises de Corse aux XVIII° et XIX° siècles, de Caroline Paoli
5/ Cahiers Corsica n° 228-229-230-231 : Colorations extérieures des monuments baroques , de Rino Fontana et Monique Traeber-Fontana
11:26 Publié dans corse, l'art baroque en corse, orgues historiques de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : architecture et décors baroques en balagne, balagne, costa, muro, corbara, découverte du baroque corse, orgues historiques de corse | Facebook |
01/08/2011
la Montagne des Orgues jeudi 4 Août
L’ASSOCIATION SALADINI
propose sa prochaine journée de
« LA MONTAGNE DES ORGUES »
Le jeudi 4 Août
Un parcours en Haute -Balagne
Une balade initiatique et conviviale pour découvrir la Corse autrement,
vous immerger dans son histoire, ses paysages, son patrimoine, ses traditions rurales : des clefs pour vous ouvrir les églises, vous faire comprendre leur sens caché et vous faire entendre leurs orgues historiques que l’on vous joue…
Accueil à COSTA, à 9 heures sur la place de l’église,
et découverte de San Salvadore (orgue anonyme début XIX° s.),
(Costa)
puis de FELICETU (église San Nicolau), de MURO (église de la Santa Nunziata, orgue Pagnini 1796/ Agati Tronci 1878),
(Muro)
de CATERI (église Santa Maria, orgue Domini 1902), enfin d’AREGNO (église Sant’Antone)…
Renseignements et réservations au :
04 95 61 34 85
et 06 17 94 70 72
adresse mail : elizabethpardon@orange.fr
Blog : elizabethpardon.hautetfort.com
Site : www.montagne-des-orgues.com/
Ces parcours reposent sur le bénévolat : les fonds récoltés lors de ces journées contribuent à la restauration et à la valorisation du patrimoine.
19:41 Publié dans la montagne des orgues, parcours de découverte du patrimoine en Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : costa, feliceto, muro, catteri, aregno | Facebook |
07/05/2011
Maria Cecilia Farina en Corse cet été
Pour notre plus grand plaisir l'organiste Maria Cecilia Farina sera des nôtres en Corse pendant la première semaine d'Août:
elle commencera par un concert sur l'orgue Pagnini/ Agati - Tronci de Muro, dont fêtera cette l'année le trentième anniversaire de la restauration par Jean-François Muno, puis sur l'orgue Crudeli de Speluncatu dont on fêtera le vingtième anniversaire de sa remise en vie par Antoine Massoni et qu'elle avait elle-même inauguré , enfin sur l'emblématique orgue Maracci de La Porta restauré en 1963 par Barthélémy Formentelli ... Je reviendrai sur les évènements avec plus de détails le moment venu. En attendant, bonne écoute!
15:15 Publié dans Concert, orgues historiques de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maria cecilia farina, jean-f'rançois muno, antoine massoni, barthélémy formentelli, muro, speluncatu, la porta | Facebook |
01/12/2010
Brève du Purgatoire: "organo pleno" sur les orgues de Balagne
L'émission "ORGANO PLENO" de Benjamin François en Balagne
(l'orgue de Catteri, 1902, de Gaspard Domini, restauré par Alain SALS: aussi artisanal que ses frères des 17° et 18° siècles)
A l'écoute de cette première émission d'hier soir, je n'ai eu aucun doute sur le plaisir qu'ont eu les réalisateurs de l'émission et les jeunes claviéristes Pierre GALLON, Jean-Luc HÔ, Yoann MOULIN et Arnaud PASQUALE en compagnie d'Elisabeth JOYE, Nicole CASALONGA, Jean-Louis LORIAUT à se ballader d'un orgue à l'autre à travers une Balagne parée de toutes ses grâces automnales et gustatives. La convivialité et l'hospitalité corses sont proverbiales ...
Nous avons du reste bien saisi qu'il s'agissait essentiellement d'une balade rafraichissante pour nos jeunes et talentueux musiciens et que le but de cette émission n'était pas une quelconque initiation à l'orgue italo-corse - encore moins une approche historique de ce patrimoine de l'île. Il eût fallu, si tel avait été le but, s'engager sur d'autres chemins et faire d'autres rencontres pour parler de la genèse et de l'histoire de la résurrection des orgues en Corse: mais là n'était manifestement pas le choix du moment.
Quant aux auditeurs de France Musique qui ne connaitraient pas nos petits instruments, peut-être se sont-ils fait hier soir une idée assez particulière de la musique que l'on peut y jouer: ce beau répertoire de l'Europe musicale du 17°s qui nous enchante volontiers aujourd'hui aurait sans doute bien étonné - et peut-être bien ennuyé nos organistes du 18° et 19° siècles dans les villages ou les couvents ...
(le clavier et le pédalier du petit orgue de La Porta: restauration Barthélémy Formentelli)
Du reste le seul orgue en état de marche actuellement du 17°s qui aurait pu servir ces musiques des Frescobaldi , Gibbons, Cabanilles etc..., à l'époque où il trônait dans la cathédrale sainte Marie de Bastia est celui de Piedicroce ... (cf la note précédente).
(l'orgue Spinola 1619 de Piedicroce avec Alain Sals, son restaurateur) Il est probable que les organistes des églises conventuelles du 18°s. ou les musiciens dans les villes et même dans les villages étaient à l'affut de la nouveauté et servaient leur instrument avec toute la curiosité et la gourmandise musicales requises. Et exploitaient aussi assurément en toute connaissance les possibilités de registration de leur orgue. ... cela pour bien dire que les musiciens corses de cette époque n'avaient rien à envier à leurs congénères d'Italie ou de France. On aurait du reste aimé, au cours de cette émission avoir une approche plus fine des différents jeux de ces orgues pour en dégager la spécificité ... et en particulier faire comprendre le parti musical que l'on peut tirer de ces rangs décomposés du ripieno, évoquer la couleur de la Voce Umana , du cornetto - s'il est présent ... Mais là aussi, sans doute manquait -on de temps, ou n'était-ce pas là non plus le but de cette "balade". A moins que l'on ne craigne de fatiguer les neurones des auditeurs de France Musique à cette heure tardive...
(le délicat tirage des jeux de La Porta
L'esthétique musicale du 19°s. entraîne une évolution significative de nos petits instruments de village et du répertoire pour l'orgue (et pour l'harmonium) qu'on enseignait - y compris dans les séminaires (ah! les méthodes de l'époque!) : nous voilà, alors bien loin de Frescobaldi et de ses contemporains . La solennité du 19°s. déménage, les anches et les clochettes s'invitent à la fête, ainsi que fréquemment la "Banda Militari " (mécanisme de percussion très persuasif !): à la fin du siècle, la firme Agati Tronci nous laissera une quinzaine de beaux specimens du genre ... dans le genre de l'orgue de Muro (restauration Jean-François Muno: voir la note précédente)
(la Banda Militari, à Muro)
ou de celui de Corbara :
(l'orgue de Corbara, reconstruit par la firme Agati-Tronci, restauration Philippe Hartmann, en cours de relevage)
Pendant que notre bon Gaspard Domini, depuis Feliceto, oeuvrait comme un dernier et honnête facteur d'orgue artisanal ...
(le petit orgue privé de Gaspard Domini, à Feliceto)
(... et quelques uns de ses outils ...)
Le deuxième volet de l'émission est programmée pour le 28 décembre ... pour ceux qui n'auront pas été rebutés par le premier volet.
Nous devrions entendre un concert donné par Viviane LORIAUT qui devrait se servir avec le brio qu'on lui connait de toute la palette sonore de l'orgue Agati Tronci d'Aregno
(l'orgue Agati Tronci d'Aregno, 1888, restauré en 1980 par B. Formentelli, relevé par J.L. Loriaut ces dernières années.)
Sur cet orgue l'ancien organiste du village jouait allègrement "Etoile des Neiges, mon coeur amoureux ..." pour les messes de mariage.
Ce que j'ai fait à mon tour un jour, à la demande des jeunes mariés, pour leur sortie de messe et pour notre plus grand plaisir!
(à suivre)
23:55 Publié dans orgues historiques de Corse | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : émission organo pleno, elizabeth joyé, benjamin françois, balagne, catteri, aregno, muro, corbara | Facebook |