12/09/2011
Les Journées du Patrimoine, cuvée 2011
Comme chaque année l'Association Saladini de Speloncato apporte sa contribution aux Journées européennes du Patrimoine.
(l'ancien tympan -XI°s - de l'église santu Stefano de Giustiniani, transféré à la Collégiale de Speluncatu)
Voici donc le programme proposé pour les 17 et 18 septembre 2011 sur le thème :
« Le voyage du Patrimoine »
(Collégiale Sta Maria Assunta, l'autel de San Filippu Neri: Ignaziu SaveriuRaffali artiste stuccateur venu de Piedicroce d'Orezza (Castagniccia) 1767, et toile attribuée à l'espagnol Vicente Suarez, vers 1789, représentant l'apparition de la Vierge à saint Jean Népomucène ( né en Bohême) et saint Philippe Néri (né à Florence) .
Samedi 17 septembre :
9 h 30 – 12 h, conférences/débats dans la Collégiale Santa Maria Assunta.
9 h 30 – 11 h : Le patrimoine évolue et n’est pas créé ex nihilo sur un lieu donné, il nait le plus souvent de la conjonction d’efforts locaux et d’apports extérieurs autour d’une même nécessité.
Ces apports extérieurs impliquent toujours une délocalisation matérielle ou immatérielle.
- La christianisation
- La situation politique et les échanges commerciaux qui en découlent
- Les échanges commerciaux
- Les moyens de communication (évocation en particulier du « port » de Lozari, d’Algajola et de la pratique du cabotage)
- La transmission des savoir-faire
Nous évoquerons les apports d’œuvres d’art à l’intérieur des différents édifices du village de Speloncato.
11 h – 12 h : Visite de la Collégiale.
(prévoir son repas, restaurants à proximité)
(Speluncatu, élément de sepolcru: le Christ à la colonne)
Samedi 17 : 14 h 30 – Conférence à la Casazza, anciennement église sainte Catherine : « Regard sur les sepolcri de Corse, un patrimoine cyclique, éphémère et caché à redécouvrir » .
(le sepolcru de santa Lucia di Moriani: merci Michel Edouard!)
Suivie de la visite de la Casazza et du Palais du Cardinal Savelli .
Dimanche 18 : à la recherche du patrimoine conventuel de la région.
Au moment de la Révolution française les couvents de Speloncato, Tuani, Belgodère subissent le sort de tous les couvents de Corse et sont démantelés , vidés, le mobilier et les œuvres d’art vont être en partie récupérés par les paroisses voisines.
Circuit (prévoir son repas): de Belgodère à Speloncato en passant par Costa, Occhiatana et Ville di Paraso. Cette journée est consacrée en particulier à la recherche du patrimoine des couvents de Speloncato, Tuani, Belgodère à travers les villages avoisinants (Belgodère, Occhiatana, Costa, Ville di Paraso , Speloncato ) .
Les orgues de Belgodère, Costa et Speloncato seront joués lors de ces visites . Signalons que cette deuxième journée se terminera en fiesta musicale, grâce à la présence d'Hubert Scotto et de sa clarinette aux environs de 17h.
Rendez-vous à 9h 30 à l’église de Belgodère.
Voici, pour information, l'annonce officielle des Journées européennes du patrimoine
Journées européennes du patrimoine
17 et 18 septembre 2011
le 30 mars 2011
Le voyage du patrimoine
Objectifs et orientations thématiques
Le patrimoine pâtit parfois d’une image figée qui en dissimule les aspects les plus complexes : le poids des siècles et celui des pierres, la permanence sur un sol chargé d’histoire, le hiératisme de sites mémoriels majeurs. Alors qu’il déplace les foules, il est toujours pensé comme immobile, situé, transmis, propriété d’une personne, d’une communauté, d’une nation.
A l’inverse, le voyage évoque l’ailleurs, la frontière, l’horizon, le dépaysement. Il fait émerger des figures mythiques (le découvreur, l’aventurier, l’explorateur) et naître des rêves de vitesse, de liberté et de partage.
A l'occasion de cette 28e édition des Journées européennes du patrimoine, le thème du « voyage du patrimoine » a pour objectif de révéler une dimension souvent mésestimée : l’extraordinaire vitalité d’un patrimoine national qui s’est toujours constitué grâce aux circulations des œuvres et des artistes, aux contacts entre des courants et des cultures esthétiques différentes, aux influences qui ont permis de faire se croiser les regards et d’inventer de nouvelles formes.
Reflet de mutations, de métissages et d’emprunts successifs, support de création, le patrimoine a toujours été « en mouvement ». Parler du voyage du patrimoine, c’est aussi faire état de sa modernité en (dé)montrant qu’il est en perpétuelle actualisation, dans un mouvement continu d’ouverture et d’échange.
Le « voyage du patrimoine » est une invitation à un périple dans le temps comme dans l’espace. Au moment même de sa construction, un édifice religieux, militaire, industriel ou culturel est le fruit d’une composition éclectique entre les influences de son architecte, les modes ou les techniques d’une époque, les savoir-faire hérités des régions voisines ou des pays frontaliers. Depuis l’Antiquité, l’art de bâtir s’inspire et se nourrit d’influences diverses à échelle européenne ou mondiale, traversé par de multiples courants artistiques qui ont façonné nos paysages actuels.
L’architecture religieuse gothique, par exemple, présente une apparente homogénéité stylistique, mais résulte d’expérimentations développées en Île-de-France et en Picardie, mais aussi en Angleterre, en Espagne, dans le Saint-Empire romain germanique. La basilique-cathédrale de Saint-Denis, les cathédrales de Saint-Etienne de Sens, de Chartres ou de Rouen se sont ainsi constituées sur un modèle européen, grâce à un mouvement de circulation des idées qui a permis l’invention de formes nouvelles, avec des appropriations spécifiques selon les pays.
Le style Renaissance, lui, fait un voyage qui part de l’Italie pour trouver un terrain d’expression privilégié en France, comme en attestent les châteaux de la Loire, le château d’Ecouen, la Cour du Louvre mais aussi de nombreuses riches habitations ou fontaines sur l’ensemble du territoire français.
Le voyage du patrimoine est aussi celui de l’histoire des régions françaises, qui ont chacune développé des savoir-faire propres. Certains éléments patrimoniaux ont trouvé des expressions originales selon les lieux où elles s’implantaient (choix des matériaux, traditions architecturales, contextes religieux ou politiques, proximité culturelle comme l’illustre le cas du patrimoine monumental alsacien).
La technique du colombage, par exemple, répond aux mêmes plans, mais a connu des spécificités champenoises, alsaciennes ou encore bretonnes. De la même manière, coïncidant avec le développement de l’industrialisation au XIXe siècle, la structure métallique fait son apparition, inspirée par les créations anglaises et belges, et marque encore aujourd’hui de nombreux bâtiments dans le Nord-Est de la France, comme à Paris, Roubaix ou Nancy. Chaque courant artistique et architectural voyage en France et trouve des interprétations différentes, de l’influence du baroque italien à Nice à l’Art nouveau présent dans le patrimoine balnéaire français.
Comment ne pas également penser à la circulation de principes architecturaux « officiels » qui, entre enjeux politiques, nécessités pratiques et effets de mode, ont trouvé leur place dans chaque ville française et ont diffusé une certaine image du pouvoir : les places royales du XVIIe siècle (Paris, Dijon, Lyon, Montpellier), les citadelles et places fortes construites sur le modèle conçu par Vauban (Besançon, Saint-Martin de Ré, Lille, Mont-Louis, Villefranche-de-Conflent) ou encore les immeubles de style haussmannien.
L’évolution chronologique et esthétique du patrimoine national, chacun peut l’apprécier en levant le regard, au gré d’une promenade, sur les façades des immeubles, des églises, des théâtres, des châteaux. L’un des objectifs de cette édition 2011 des Journées européennes du patrimoine est aussi d’apprendre à regarder autrement notre patrimoine quotidien pour y déceler et y comprendre les influences de l’« ailleurs » ou les signes d’un dialogue permanent au sein et au-delà des frontières françaises.
A cette occasion, l’intérêt et la cohérence du patrimoine européen pourraient être réaffirmés et valorisés, à travers notamment le « Label du patrimoine européen » ou l’encouragement d’initiatives transfrontalières pour les régions concernées.
Les réseaux patrimoniaux (CAUE, Villes et Pays d’art et d’histoire), ainsi que les associations dont la connaissance de l’histoire locale et de ses bâtisseurs est précieuse, détiennent les clés d’une interprétation pédagogique et stimulante du thème, à travers des parcours didactiques qui chercheront à introduire des notions essentielles d’histoire de l’art auprès du jeune public ou à approfondir la connaissance des amateurs sur le jeu des influences et des circulations qui innerve le patrimoine national.
La richesse du thème du voyage du patrimoine permet également d’envisager des thématiques variées, propices à l’ouverture des horizons et à la diversification des animations sur la notion de patrimoine en mouvement :
§ Les voyageurs du patrimoine
Les architectes, artistes, artisans ou conservateurs qui ont marqué de leur empreinte les sites et les monuments sont souvent eux-mêmes de grands voyageurs. Leurs périples ont souvent enrichi l’histoire locale et le patrimoine régional, tout comme l’accueil d’étrangers qui ont apporté ou importé leurs visions et leurs techniques.
Léonard de Vinci, dont l’influence lors de son voyage en Touraine a été déterminante pour le développement d’une architecture Renaissance en France.
Pierre Loti, écrivain-marin, grand voyageur et amoureux de la Turquie, qui a laissé une demeure insolite et colorée dans laquelle se côtoient ses souvenirs de périples à travers le monde.
Prosper Mérimée, infatigable voyageur dont les tours de France ont permis la réalisation d’un premier recensement des richesses patrimoniales sur le territoire national.
Léonard Foujita, artiste complet qui a partagé sa vie entre le Japon et la France et qui a introduit à travers une œuvre profondément influencée par les maîtres occidentaux une esthétique japonaise d’une grande originalité.
Certains corps de métier ont également participé à la diffusion d’un savoir-faire architectural qui a marqué le paysage patrimonial français.
Les maçons de la Creuse (parmi lesquels l’ouvrier-député Martin Nadaud) ont, au XIXe siècle, participé à la plupart des grands chantiers de travaux publics dans la capitale parisienne, réaménagée sous l’impulsion du Baron Haussmann.
Le compagnonnage, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2010, a marqué par la pratique rituelle du Tour de France le patrimoine national et contribué à la transmission d’un savoir-faire français d’excellence.
§ Les chemins du patrimoine et le patrimoine des transports
Le « voyage du patrimoine » induit des déclinaisons naturelles comme celle des voies, réseaux et carrefours culturels majeurs qui ont favorisé la mobilité des hommes et des courants artistiques.
Le Rhin et le Rhône
Les estuaires (Gironde, Loire)
Les routes maritimes
Le Canal du Midi
Les chemins de pèlerinage (Saint-Jacques de Compostelle)
Les réseaux de routes patrimoniales : Itinéraires culturels du Conseil de l’’Europe, Routes européenne du patrimoine industriel, les Routes du Pays Cathare, la Route des Maisons d’écrivains, etc…
Il existe aussi, par extension, un patrimoine du voyage, que peuvent illustrer les moyens de transport d’intérêt historique : les collections de véhicules anciens, les navires et les ports, les gares sont à même d’être mobilisés et valorisés lors de cette édition.
L’archéologie constitue, de la même manière, un révélateur fondamental des chemins d’échanges disparus : mithraeum d’Angers, Voie Domitienne, villes de Lyon, Marseille, Arles, Nîmes ou Orange.
§ Les échanges et les œuvres
Les musées tiennent une place essentielle dans le voyage du patrimoine puisqu’ils représentent des étapes ou des destinations finales dans le cadre d’échanges ou de prêt d’œuvres. Du cabinet de curiosités aux musées de France, en passant par les collections royales, l’acquisition et la préservation d’objets ou d’œuvres venues d’ailleurs ont toujours démontré la valeur accordée à des cultures différentes, capables d’enrichir la notion de patrimoine.
Musée du Louvre
Musée Guimet
Obélisque de la Concorde
Murakami au Château de Versailles
§ Le patrimoine virtuel
Le voyage du patrimoine se conjugue au futur. La révolution informatique et numérique a permis la multiplication et la massification des échanges sur le patrimoine. Sa connaissance comme sa valorisation s’en sont trouvées profondément transformées.
Les outils multimédias de valorisation ainsi que les base de données patrimoniales développés par le ministère et mis à disposition du public pourraient dans ce cadre faire l’objet d’une attention spécifique.
19:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le voyage du patrimoine, sepolcri de corse, couvents de corse, belgodère, costa, occhiatana, ville di paraso, speloncato | Facebook |
11/09/2011
Mardi 13 Septembre, la Montagne des Orgues
Mardi 13 Septembre 2011:
une journée en HAUTE BALAGNE et dans le GHJUNSANI
Une journée initiatique et conviviale pour rencontrer la Corse autrement, vous immerger dans ses paysages et ses communautés villageoises, découvrir son riche patrimoine religieux, son histoire, ses traditions rurales : des clefs pour vous ouvrir les églises, vous faire comprendre leur sens caché et vous faire entendre leurs orgues historiques que l’on vous joue pendant le parcours …
Ces parcours de découverte du patrimoine sont signalés dans de nombreux guides : Bleu, Routard, Géo, Michelin, Arthaud …
Les fonds récoltés lors de ces journées contribuent à la restauration et à la valorisation de ce patrimoine.
Accueil à 9h à COSTA, sur la place de l’église,
puis découverte de l’étonnante petite église de COSTA ( orgue anonyme début 19°s.), de la Collégiale de SPELONCATO (et de son orgue Crudeli 1810), puis de la vallée haute du Ghjunsani avec PIOGGIOLA (orgue Saladini 1844), OLMI CAPPELLA (orgue anonyme 1805) , et enfin VALLICA …
Renseignements et réservations au :
Tel : 04 95 61 34 85 - Portable : 06 17 94 70 72
e mail : elizabethpardon@orange.fr
Sites : www.montagne-des-orgues.com/ elizabethpardon.hautetfort.com
10:03 Publié dans corse, découverte du patrimoine en Corse, la montagne des orgues, orgues historiques de Corse, patrimoine populaire de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : costa, speloncato, pioggiola, olmi cappella, vallica | Facebook |
01/08/2011
la Montagne des Orgues jeudi 4 Août
L’ASSOCIATION SALADINI
propose sa prochaine journée de
« LA MONTAGNE DES ORGUES »
Le jeudi 4 Août
Un parcours en Haute -Balagne
Une balade initiatique et conviviale pour découvrir la Corse autrement,
vous immerger dans son histoire, ses paysages, son patrimoine, ses traditions rurales : des clefs pour vous ouvrir les églises, vous faire comprendre leur sens caché et vous faire entendre leurs orgues historiques que l’on vous joue…
Accueil à COSTA, à 9 heures sur la place de l’église,
et découverte de San Salvadore (orgue anonyme début XIX° s.),
(Costa)
puis de FELICETU (église San Nicolau), de MURO (église de la Santa Nunziata, orgue Pagnini 1796/ Agati Tronci 1878),
(Muro)
de CATERI (église Santa Maria, orgue Domini 1902), enfin d’AREGNO (église Sant’Antone)…
Renseignements et réservations au :
04 95 61 34 85
et 06 17 94 70 72
adresse mail : elizabethpardon@orange.fr
Blog : elizabethpardon.hautetfort.com
Site : www.montagne-des-orgues.com/
Ces parcours reposent sur le bénévolat : les fonds récoltés lors de ces journées contribuent à la restauration et à la valorisation du patrimoine.
19:41 Publié dans la montagne des orgues, parcours de découverte du patrimoine en Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : costa, feliceto, muro, catteri, aregno | Facebook |
17/04/2011
Brève du Purgatoire: l'église piévane San Giovanni Battista de Tuani
La Piévanie de Toani
Le site de cette église en ruines jouxte l'ancien couvent franciscain observentin de Tuani (" E hanno in questa pieve, li frati Minori de Santo Francesco, uno monastiro non manco bello di edificii che di sito": Agostino Giustiniani, in Description de la Corse [premier tiers du XVI ème. s] , publié par Antoine-Marie Graziani) , admirablement implantée dans le paysage entre les communautés de cette Piève de Tuani, à la croisée des chemins entre les anciens villages médiévaux :
li Quercioli ( village disparu au nord de Belgodère), Belgodère, Ochjatana, le Ville (Ville di Paraso ne prendra ce nom qu'à la fin du XVIII°s.), la Costa ( centre de la pievanie), le Cavalleragie ( disparu, au sud du couvent), Speluncato (cette dernière communauté était partagée entre la Pieve de Tuani et celle de Sant'Andrea)
Ecoutons à nouveau Monseigneur Giustiniani, à travers l'introduction d'Antoine-Marie Graziani (idem, Description de la Corse, Editions A. Piazzola, p.LXX) :
" Cette pieve (...) se réduit à trois Capelle à l'intérieur desquelles se partagent les différents villages habités.
- Capella San Gavino ou Communauté de Belgodère
- Capella San Bartolomeo ou Communauté d'Occhiatana. Elle comprend Occhiatana et Costa.
- Capella San Simone de Ville di Speloncato. Elle est composée de Ville, Rusto, Olivacce, Querci et Cavaleraccie."
(Relazione della Prima Visita Pastorale)
***
Le lieu-dit porte le nom de Pieve.
Ce matin, visite mélancolique de ce beau lieu: nous nous tenons à une distance raisonnée du troupeau de vaches qui désormais fréquente assidûment le lieu et peut efficacement se gratter le dos sur les pierres de l'église. Chronique d'une ruine avancée, acceptée.
Des tuiles et des briques romaines trouvées sur le site évoquent une implantation antique: toute cette région généreuse de Balagne connait l'agriculture depuis le néolithique, et la présence romaine poursuit naturellement l'histoire de l'occupation humaine. Qu'y avait-il dans l'antiquité ? On peut penser à une colonisation agricole des Romains dont nous retrouvons la présence non loin de là, entre autres sous Speluncato, avec "I Bagni", restes de thermes romains ...
Aujourd'hui les ruines de cette importante église piévane (22m de longueur sur 9 m de largeur) montrent une reconstruction tardive, sans doute au XIVème siècle, d'un sanctuaire de l'époque pisane romane (XI°s. ?). Pour une raison que nous ignorons, l'abside en cul de four à l'est nous manque,
et l'arc triomphal ouvre désormais sur un choeur plat ...
La végétation envahit le sol, mais aussi les murs , continuant de desceller les pierres
comme ici, ce lierre vigoureux qui vampirise le mur nord est
De nombreux éléments sculptés ou taillés ont été réemployés lors de la reconstruction du XIV° S., comme ici ce bandeau orné de petits cercles,
où là , au-dessus des pilastres à pans coupés
Les belles dalles de revêtement, en granit blanc, ocre ou gris ont retrouvé une place, ainsi que la polychromie des claveaux alternant le gris sombre et le blanc, dans les arcs de décharge au-dessus des portes:
ici la façade ouest
et là, la porte du mur nord. A côté, la béance d'une plaie ouverte, pierres arrachées.
(à travers la porte ouest, Ville di Paraso)
Voici donc ce qui reste de ce qui fut le coeur de cette Pieve de Tuani:
Là où venaient se faire baptiser et juger (" a petra all'arringu" , l a pierre de justice, autrement dit le Tribunal se tenant le plus souvent près de l'église piévane : "on prêtait serment sur la petrall'arringo qui était souvent le couvercle d'une des sépultures entourant la piévanie"- G. Moracchini Mazel,les églises romanes de Corse, p. 202) tous les habitants de cette pieve fertile, sous la protection de de San Giovanni Battista, c'est une ruine désormais abandonnée à la villégiature des vaches et des taureaux qui viennent s'y frictionner l'échine entre deux meuglements printaniers. J'émets le souhait que nous trouvions prochainement pour ce lieu significatif er chargé d'histoire - bien que situé sur un terrain privé- une solution pour le conserver comme patrimoine insigne de cette communauté de la pieve de Tuani, voire, pour que nous puissions, un jour, envisager sa restauration ...
Notons enfin que le titre d'église pievane échut dès le le XVI°s. à l'église voisine San Michele de Speluncato: " ... chiesa di San Michele, che di presente serve per la chiesa plebania di Tovani, il titro pero di S. Gio. Battista, chiesa situata nella pieve di Tovani; resta mezzo miglia lontano da Speloncato vicino alli frati Riformati ..." (Mgr Marliani, 1646)
La petite église paroissiale San Salvatore de Costa conserve sans doute quelque nostalgie de ce titre piévan, comme en témoigne cette peinture ( F. Giavarini, début XIX°s.) de la voûte représentant le martyre de san Giovanni Battista, le saint patron de l'ancienne église piévane de Tuani.
07:44 Publié dans brèves du purgatoire, chapelles romanes corses, corse, patrimoine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : costa, pieve de tuani, église san giovanni battista de toani, agostino giustiniani, antoine-marie graziani | Facebook |
11/04/2011
Jeudi 14 avril, la Montagne des Orgues ...
Une balade dans la Pieve de Tuani
Jeudi 14 avril, exceptionnellement le parcours musical de la Montagne des Orgues se fera à pied: une invitation à vivre le patrimoine au pas de l'homme sur ces sentiers fleuris et odorants récemment réaménagés et balisés...
(l'église du couvent de Tuani)
L'accueil se fera à Costa, sur la route au niveau du village et la balade commencera au couvent de Tuani, en direction de Ville di Paraso, en passant par l'église pievane saint Jean Baptiste puis de Speluncatu où l'on grimpera jusqu'à la Cima avant de rencontrer la Collégiale santa Maria Assunta et son orgue historique Crudeli, puis l'on redescendra en passant par la chapelle de l'Annunziata vers Costa où l'on pourra boire l'eau délicieuse de sa source et découvrir l'église San Salvatore et son petit orgue anonyme du début 19°s.
L'occasion de s'imprégner pas à pas de l'histoire de ces communautés ...
Rendez-vous à 8h30 à Costa. Prévoyez un pique-nique et de bonnes chaussures.
Inscriptions et renseignements:
04 95 61 34 85
06 17 94 70 72
(Ville di Paraso et Speluncatu)
11:17 Publié dans corse, la montagne des orgues, orgues historiques de Corse, parcours de découverte du patrimoine en Corse, sentiers de Balagne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : costa, ville di paraso, speluncatu, orgues historiques, pieve de tuani | Facebook |