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27/05/2009

San Quilico de POggio d'Oletta, 23 mai 2009 (suite) San QUILICU de POGGIO d'OLETTA

San Quilico. Poggio d'Oletta. (NEBBIO)
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Après la cathédrale du Nebbiu, petite route divine sous les falaises de calcaire creusées d'abris sous roche, au milieu des oliviers puis des vignes: nous aurions du prendre le temps d'une rencontre avec la cave du domaine Leccia...
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... d'autant que cette petite chapelle de San Quilico de Poggio d'Oletta, simple et élégante dans sa robe de pierres grises,  est la propriété privée de ce domaine...
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Sa façade lézardée,  l'état de délaissement et de dégradation (par des bombages débiles sur la façade ouest et dans l'abside en cul de four, en particulier: un nouveau style de décor qui renouvelle le genre et traduit l'évolution de nos sociétés) font craindre une aggravation de sa ruine (déjà signalée en 1845).
San Quilicu St Florent tags blog.jpg
mur latéral san Quilico.jpg
ici, le mur sud: deux fenêtres meurtrières, soulignées par une archivolte en calcaire blanc.
Cette chapelle semble avoir été construite dans la première moitié du XIe siècle (estimation de Mme Moracchini Mazel).
San Quilico Poggio d'Oletta.intérieur ouest.jpg
Le panneau indiquant la chapelle, bien en place mardi:
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 est tombé, sans doute heurté par un camion ... ou autre bétonneuse de rencontre.  Hélène entreprend courageusement de le redresser: les amis viennent à la rescousse.
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Panneau ou pas, la chapelle est bel et bien classée par les Monuments Historiques depuis le 14 novembre 1974 et  nous formulons des souhaits pour que ses propriétaires la mettent hors de danger...
Rappelons que le patronnage de San Quilico (alias St Cyr) est l'un des plus populaires en Corse (une cinquantaine de sanctuaires au Moyen-Age): enfant de trois ans, il fut martyrisé (fracassé sur les marches du tribunal) avec sa mère Santa Giulitta sous les persécutions de Dioclétien (mort en 305).
Santa Giulitta et San Quilico.Cambia.jpg
ici, la mère et l'enfant (dont on ne voit plus que les pieds) sur la fresque de San Quilico de Cambia (en cours de restauration par Madeleine Allegrini). Aujourd'hui encore le petit San Quilico est toujours vénéré en Corse:
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comme ici: la statue du petit Quilico devant l'autel du Rosaire à l'église paroissiale d'Aregno (fêté autour du 15 juillet).
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Le fronton ouest et sa moulure profilée accompagnant le rampant. Il accueille en son centre la croix grecque évidée, crux quadrata, qui donne sens à  la lumière  dans toutes les chapelles romanes. Rappelons aussi qu'à l'époque de sa vie active, la chapelle San Quilico desservait les deux hameaux de Casatico et de Brietta, aujourd'hui disparus. Derrière, dans l'entêtement du printemps, le parfum des genêts en fleurs.
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(merci Colette!)
(à suivre)
(à suivre)

25/05/2009

Balade dans le NEBBIU, 23 mai 2009

23 Mai 2009
Première étape: l'ancienne cathédrale du NEBBIU à San FIURENZU. Pieve du Nebbiu.
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 En début de matinée, le petit groupe d'amis devant la cathédrale Santa Maria Assunta du Nebbiu: Colette prend la photo...
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Lion ...
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et serpents lovés gardent l'entrée du sanctuaire.
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La façade orientale et sa douce abside: à l'époque où Monseigneur Agostino GIUSTINIANI (1470/ 1536) - l'évêque humaniste qui composera au début du XVIème siècle son "Dialogo nominato Corsica", sa Description de la Corse - avait la charge du diocèse du Nebbiu, des travaux furent engagés pour réparer la cathédrale romane édifiée entre 1125 et 1140, abandonnée par les évêques pour cause de malaria (qui sévissaient dans les marécages voisins) et d'insécurité permanente (razzias barbaresques): il semble que c'est sous Mgr Giustiniani que fut construit un clocher que l'on détruira à la fin du XIXème siècle:
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Un dessin de 1884 nous montre l'allure générale de cet ensemble Est.
Après avoir sagement tourné autour de la cathédrale, les audio-guides loués à l'Office de tourisme de St Florent vissés aux oreilles, pour voir les modillons sculptés des façades,  nous voici à l'intérieur: une même impression de lumineuse douceur habite l'ensemble.
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Ici, le choeur, avec son décor de stucs et de fresques...
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... fresques dégagées par Madeleine ALLEGRINI, lors de ses travaux de restauration dans l'église sous un décor de stucs du XVIIIème siècle: " Il est certain que tout le choeur de la cathédrale conserve des peintures; mais ces fresques sont encore sous les stucs." (Joseph Orsolini: L'art de la fresque en Corse de 1450 à 1520")
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... les décors de stucs baroques s'intégrant sans lourdeur dans l'édifice roman, rythmé par l'alternance de ses colonnes cylindriques et de ses piliers carrés délimitant les trois nefs. Les chapiteaux des quatre colonnes portent des sculptures animalières, des coquilles d'escargot:
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(ici lion et bélier)
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(là serpents et cercles concentriques)
 Au fond de l'église, côté Sud, un autel accueille St Flor en sa chasse dorée:
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 En voici l'histoire:

LA FÊTE TRIENNALE DE LA PRÉCIEUSE RELIQUE DE SAINT FLOR.

" Cette fête qui est célébrée à Saint-Florent, tous les trois ans, le lundi de la Pentecôte, honore la relique de Saint Flor. Elle date de la fin du XVIIIe siècle. Monseigneur Guasco, évêque du Nebbio, de 1770 à 1773, désirant donner à son diocèse, selon les mœurs religieuses de l'époque, une sainte relique, demanda au pape Clément XIV, de lui donner la dépouille d'un soldat martyr romain du IIIe siècle, ensevelie dans les catacombes Saint-Sébastien à Rome, avec la fiole de son sang, indice de son martyr. Le pape donna son accord au responsable d'un des plus anciens évêchés de la Corse.

La dépouille du martyr chrétien fut exhumée et soigneusement rangée dans une chasse de bois de cèdre doré, après avoir été parée de sa tunique brodée aux perles fines, de sa couronne de fleurs et de sa palme de martyr, ainsi que de ses attributs guerriers, car le martyr, un jeune de 15 à 16 ans, avait été un soldat du Christ (d'où la statue du soldat Romain).

Transportée par voie de mer, du port d'Ostie en Italie, en Corse, la chasse contenant la dépouille du martyr, fut débarquée sur la plage de la Marana, près de l'ancienne cathédrale de Mariana, appelée la Canonica.

Là, l'attendaient Monseigneur Guasco, tout le clergé du diocèse de Nebbio et une foule de fidèles de la région de Borgo, du Nebbio et de Saint-Florent.

Après une halte à la Canonica, la chasse du Saint fut transportée à bras d'hommes, en empruntant les sentiers muletiers qui sillonnent la région, depuis Borgo jusque dans la région du Nebbio et de Saint-Florent.

Cela se passait le lundi de la Pentecôte 1771 .

La relique avait été baptisée du nom patronymique de Saint Flor. Les initiales inscrites sur la chasse peuvent être interprétées ainsi : Clément à Saint Flor Martyr (CSFM).

La réception de la Sainte Relique à Saint-Florent, donna lieu sans doute, à une fête grandiose et la chasse fut placée sur le petit autel situé à l'extrémité Est de la nef de droite, coté Sud.

L'évêque du Nebbio institua ensuite la fête de Saint Flor, qui sera désormais célébrée, tous les trois ans, le lundi de la Pentecôte, sous les ornements rouges, propres à la fête de Pentecôte et aux fêtes des martyrs de la chrétienté.

Depuis cette époque, la fête de Saint Flor attira à Saint-Florent une foule de fidèles, venus de toute la région du nord de l'île. Le saint y était vénéré, comme l'avait souhaité Monseigneur Guasco.

Par la suite et près d'un siècle après l'intronisation de ce saint dans la cathédrale Sainte-Marie du Nebbio, la fête de Saint Flor, qui ne cessait d'attirer les foules, fut rehaussée à l'initiative de la municipalité de Saint-Florent, qui en fit une fête patronale de la ville.

Dans sa délibération en date du 6 mai 1877, le conseil municipal, désireux de donner un éclat particulier à la fête patronale de Saint Flor qui, cette année-là sera célébrée le 21 mai , décide d'inviter la musique du 55e de ligne de Bastia pour concourir à la solennité de cette fête. Ainsi s'instituera cette tradition qui est encore observée de nos jours, du concours d'une musique et d'une fanfare lors de la célébration de la fête triennale de Saint Flor.

Pour donner un éclat toujours plus populaire à cette fête, la ville se pare ce jour-là, aux deux entrées de l'agglomération et à l'intérieur même de celle-ci, de plusieurs arches de verdure, de banderoles, de guirlandes colorées, souhaitant la bienvenue aux pèlerins et rendant hommage à Saint Flor.

Autrefois, les villageois pavoisaient leurs fenêtres et les rues empruntées par la procession du Saint, avec leurs plus beaux voiles brodés, les couvre-lits aux couleurs chatoyantes, les tapis et les draps blancs sur lesquels on épinglait les fleurs de la saison : roses, géraniums, marguerites jaunes, glaïeuls des champs, épis de blé, etc. Cela donnait un véritable air de fête, et certains s'ingéniaient même à composer des paniers pleins de fleurs qui, souvent au moment du passage de la chasse du Saint, lors de la procession laissaient tomber, au milieu de la rue, une pluie de pétales de roses et de menues fleurs colorées, en hommage à la Sainte Relique.

Une autre tradition, tombée aujourd'hui en désuétude, consistait à confier à un poète, la composition d'un poème de quatorze vers en deux quatrains sur deux rimes et deux tercets qu'on appelle sonnet.

Ce sonnet était un hommage à Saint Flor et à Saint-Florent. Il était dédié à une dame de la cité que le curé avait choisie comme marraine de la fête.

Après l'office célébré en la cathédrale du Nebbio, la chasse du Saint était portée à bras d'hommes, en procession, aux accents rythmés de la fanfare, jusqu'à l'église Sainte-Anne, ou elle était exposée à la vénération des fidèles. Un nombreux clergé assistait le curé de la paroisse, lors de cette cérémonie.

On a souvent la tentation facile d'assimiler Saint Flor à Saint-Florent. Même si aucun document n'atteste de cela, Saint-Florent (San Fiurenzu), avec Saint Vendemial, fait partie des 46 évêques africains exilés en Corse par les Vandales autour des années 496-523, pendant le règne de Thrasamund.

Dans la région, outre le travail de forestier auquel il fut condamné, il contribua à l'évangélisation des populations locales qui plus tard lui rendirent hommage. Une autre thèse consiste à dire que Saint-Florent aurait subi le martyr en Afrique et que sa relique fut placée dans un sanctuaire cimetérial non trouvé à ce jour, par les mêmes évêques, qui voulurent ainsi vénérer particulièrement un des leurs.

Au VIIIe siècle, suite aux menaces des Maures, la relique de San Fiurenzu fut emportée par l'évêque Titien, à Trevise (Vénétie) ou elle fait l'objet d'un culte fervent et dont on célèbre la fête, en même temps que celle de Saint Vendémial.

La chasse de Saint Flor a été restaurée en 1988 par l'ébéniste bastiais Richard Buckland. Au cours des travaux, ce dernier trouva cinq documents signés d'un certain Paoli glissés dans les plis du coussin sur lequel reposait la tête du martyr. On parla d'un mystère. Il ne s'agissait en fait que de simples reçus de sommes d'argent versées à l'église par ceux qui cultivaient les terres lui appartenant, comme celle de Montfiascone à Santo Pietro di Tenda, alors ensemencée en blé. Cependant on ne saura sans doute jamais, pourquoi ces documents avaient été placés là.

Sous la chasse de Saint Flor se trouve une lourde dalle. Cette dernière obstrue l'entrée du créneau qui donnait accès à la crypte située en-dessous du chœur de la nef centrale.

Après la petite porte d'entrée, coté Sud, l'autel dédié à Sainte Flore (Santa Flora) dont la légende remonte au Ixe siècle, à l'époque ou les Maures furent convertis au christianisme dans la région. Sa fête était célébrée par le chapitre de la cathédrale le 1er mai. Une tradition légendaire invitait les fidèles à sentir la violette sur le mur extérieur droit de l'autel de Sainte Flore, dès le 30 avril au soir, après les Vêpres, jusqu'au lendemain 1er mai.

Plus loin, scellé sur le mur, le marbre porte le témoignage des travaux réalisés en 1715, dans le palais épiscopal proche de la cathédrale, par Nicolas Gaetan Aprosio, évêque du Nebbio.

" Nicolas Gaetan Aprosio, concitoyen et successeur dans l'île, restaura, agrandit et acheva en 1715 cette maison épiscopale irrégulière, abandonnée et tombant en ruines que Jacobus Ruscone, évêque du Nebbio, avait érigée depuis les fondements en 1615. L'an 1715 ".

L'évêque Aprosio est né le 18 août 1682. Il fut envoyé tout d'abord à Dresde, puis nommé évêque du Nebbio, en 1713. Il créa des écoles, s'occupa des pauvres, secourut les infirmes et acheva la maison épiscopale, commencée par un de ses prédécesseurs, l'évêque Ruscone. Il est considéré comme un évêque exemplaire. Il mourut en 1730. Un tableau, peint à l'huile, le représentant, est conservé dans la cathédrale de Ventimiglia.

On trouve ensuite une inscription lapidaire du XVIe siècle. Il est relevé que :

Jean Usodamare, gouverneur de la Corse, du 10 janvier 1572 au 9 mars 1573, fils de Méliaduce, lui-même ancien gouverneur de l'île, donna l'ordre d'ériger près des parois de Sainte-Marie, un monument (tugoriolum) de pardon et d'oubli des haines passées.

Il n'existe plus de trace de ce monument.

Une dernière inscription figure juste au-dessus du bénitier en marbre blanc, datant du XVIIe siècle, posé sur un socle calcaire. Cette inscription est dédiée à :

Paolo Imperiale Terrili (de Terrilli ?), noble génois, d'une grande bonté, qui fut commandant de la place forte. Son oncle paternel, Jacobus (Jacques) a érigé cette plaque à sa mémoire en l'église de la Vierge Mère, en 1529. "

Texte fourni par le Syndicat d'initiative de Saint Florent

 

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(la façade ouest)

Nous reviendrons sur cette belle cathédrale, si lumineuse dans ses pierres de fin calcaire blanc, en vraie fille de cette région géologique exceptionnelle pour la Corse. En attendant, voici ce qu'en dit  notre inspecteur des Monuments historique, Prosper MERIMEE, dans ses Notes d'un voyage en Corse ( avril 1840). Il est à St Florent le 2 octobre 1839:

"ANCIENNE CATHÉDRALE DE NEBBIO

    Voici encore le type de la Canonica reproduit avec de très -légères modifications dans l'ancienne cathédrale de Nebbio, près de Saint-Florent. Même plan et presque mêmes dimensions, même absence de voûtes et de contreforts, même arcature sur les faces latérales, même motif d'ornementation pour l'apside. Il faut noter la forme des fenêtres un peu moins étroites que celles des églises précédentes. Des colonnes légèrement fuselées, alternant avec des piliers carrés, séparent les trois nefs de la basilique. Les chapiteaux des colonnes sont historiés, d'une médiocre exécution, mais les reliefs ont une saillie inusitée; les piliers n'ont que des tailloirs sans ornements; un seul se fait remarquer par des moulures bizarres qui se recourbent aux angles, de façon à figurer une espèce de crochet.
     La façade, mieux conservée que celle de la Canonica, mérite seule quelque attention. Elle offre, en quelque sorte, l'image d'une coupe transversale de l'édifice. Un fronton un peu moins surbaissé que les frontons antiques surmonte les murs de la nef centrale, qui s'élèvent au-dessus des collatéraux et s'y relient par une corniche rampante. Ainsi, l'on peut distinguer dans cette façade deux étages. L'inférieur présente cinq arcades figurées en plein cintre; celle du milieu, plus élevée que les autres, percée d'une porte carrée, séparée d'une fenêtre ou d'une espèce de tympan à jour par un épais linteau de pierre. Tous ces pilastres ont des chapiteaux, la plupart historiés, représentant des animaux fantastiques, un lion, des serpents entrelacés, etc. Dans le tympan des deux arcades qui répondent aux bas-côtés de la nef, on remarque quelques ornements, des étoiles, des cercles incrustés dont la couleur verte se détache du blanc éclatant de l'appareil. C'est un rapport de plus avec la Canonica. A l'étage supérieur il n'y a que trois arcades figurées, celle du milieu contenant une grande fenêtre en plein cintre. Au-dessus, une meurtrière en croix occupe le centre du fronton.
     Les sculptures qui ont quelque saillie, l'emploi de colonnes, l'élargissement des fenêtres, sont autant d'indices qui me font regarder cette église comme plus moderne que la Canonica. Je ne la crois pas antérieure à la fin du XIIe siècle.
     Trompé par des renseignements inexacts, je m'attendais à trouver, à Saint-Florent, des reliquaires anciens; mais je n'y vis qu'une châsse toute moderne, envoyée de Rome, et contenant un squelette revêtu d'un habit de guerrier romain (vrai style d'Opéra), tout couvert de mauvais oripeaux et de verroteries. Ce sont les reliques de saint Florus qui, en compagnie de sainte Flore, a le patronage de la ville de Saint-Florent. Tous les deux sont fort vénérés dans le pays, et quelques stylets rouillés, quelques pistolets hors d'état de faire feu attestent les conversions qu'ils ont opérées.
     Au nord de l'église, et près d'une porte latérale, on me fit remarquer trois trous qui traversent le mur irrégulièrement. Il me semblait que c'était le résultat d'une distraction des ouvriers qui avaient bâti le mur. Toutefois ces trous sont en grande réputation. Tous les ans, le jour de la fête de sainte Flore, ils exhalent une odeur de violette. Le fait rapporté par Ughelli ( Italia Christiana, tome IV)  me fut attesté par le maire et le curé de Saint-Florent qui m'engagèrent à bien flairer les trous susdits, m'avertissant que je ne sentirais rien du tout, ce qui se trouva parfaitement vrai."

Prosper Mérimée, Notes d'un voyage en Corse (avril 1840).

Faut-il faire un commentaire?

Avant de quitter l'ancienne cathédrale du Nebbiu, prenons le temps de regarder ce beau tombeau dans son dialogue silencieux avec  Santa Maria Assunta:

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 (à suivre)

15/05/2009

sortie pédagogique à la découverte de l'orgue en Castagniccia

Ce mardi 12 Mai 2009...
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Sur l'invitation du Collège de Casinca et de sa dynamique Emmanuelle Marini, professeur de musique, les enfants de cette classe de cinquième ont pu découvrir en ma compagnie le monde un peu mystérieux de l'orgue: après une séance de présentation illustrée de photos et animée de questionnements divers sur l'histoire de l'orgue en général et sur le patrimoine actuel des orgues en Corse, toute cette joyeuse troupe a fait une première halte à Piedicroce. Pour certains qui n'ont jamais trop eu la possibilité de bouger de Folelli, c'était une occasion festive de rencontrer non seulement les orgues mais aussi cette Castagniccia montagneuse et ses belles églises (et ses virages...). Un plongeon dans un autre temps et dans la verdure des châtaigniers enfin feuillus.
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(Dans le décor foisonnant de l'église baroque de Piedicroce, le doyen des orgues de Corse,
 sa belle façade, et ses volets ouverts ornés de rinceaux dorés sur fond bleu)
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Les oreilles et les yeux grand ouverts, les enfants ont pu découvrir une partie du mécanisme du vénérable instrument de Piedicroce, orgue que le maître Giorgio SPINOLA construit en 1619 pour la cathédrale Sainte Marie de Bastia (voir la note sur l'orgue de Piedicroce) et transféré en 1842 à l'église Saint Pierre et Saint Paul de Piedicroce par le facteur d'orgue corse Anton Pietro SALADINI. C'est l'orgue le plus ancien de Corse en état de jouer, restauré par Alain SALS en 1985, un instrument prestigieux même s'il a aujourd'hui besoin d'un relevage...
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(le tirage des jeux)
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(le pédalier)
Pouvoir le toucher, l'écouter, le dessiner, l'appréhender dans un contact direct fut pour les jeunes de Folelli le privilège de cette journée. Merci à Madame le Maire qui nous a permis cette découverte en ouvrant grand ses portes! Une jeune fille originaire du village était toute fière de montrer son patrimoine,  son église. Il y a de quoi!
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(le village de Verdèse, l'un des plus beaux de Castagniccia)
Puis ce fut le tour de Verdèse, dont l'accès a donné quelques émotions à la conductrice du car (qui s'est fort bien débrouillée sur ces petites routes étroites du parcours): je ne dirai jamais assez combien ce village est cher à mon coeur, tant l'accueil y est chaleureux. La jolie église Saint Sébastien au décor charmant et agréablement restauré, accueille ce petit orgue:
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(l'orgue de Verdèse, de la firma AGATI-TRONCI, 1896)
... un petit orgue bien vaillant, avec ses clochettes et ses timbres robustes, restauré par Barthélémy FORMENTELLI en 1985.
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Les enfants ont pris conscience, ici, de l'organisation solidaire des confréries d'autrefois... C'était là aussi l'un des buts de cette journée de découverte du monde rural de la Corse: une solidarité dont ils peuvent maintenant comprendre le sens en ces jours d'insécurité... Nous venons d'apprendre que la France est entrée ce matin dans la récession: bienvenue au club!
La petite route qui va nous conduire de Verdèse à La Porta, en passant par Polveroso et Croce, ne manque ni de charme ni de surprises... Il eqst plutôt rare d'y voir circuler un car...
Enfin, c'est La Porta:
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( La Porta: l'église et son célèbre campanile )
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Dans son décor en trompe-l'oeïl de peintre architecte Domenico BAINA (l'auteur de la façade de l'église et du campanile), le petit bijou de l'église de la Décollation de Saint Jean-Baptiste de La Porta (voir la note du 03/ 06/ 2007)
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Construit par le religieux lucquois Benedetto MARACCI en 1780 probablement pour le couvent de Casabianca tout proche, transféré sous la Convention à La Porta, restauré en 1963 par Barthélémy FORMENTELLI, c'est un merveilleux instrument de taille modeste mais très raffiné dans sa facture. Un texte écrit au-dessus du clavier dit:" si tu ne me vois pas,  au moins écoute ma voix"...
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(le tirage des jeux, unique en Corse)
C'était là la dernière visite de cette journée pour les enfants de Folelli.
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Je les embrasse tous!

Piedicroce, l'orgue historique

L’ORGUE DE PIEDICROCE (CASTAGNICCIA).

Eglise Saint Pierre et Saint Paul.

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Construit en 1619, c’est le doyen des orgues historiques de Corse.

Avant d’être installé , 1842 dans la magnifique église de PIEDICROCE, cet orgue était à la Cathédrale  Sainte Marie de BASTIA. En 1619, le Maître Giogio SPINOLA, facteur d’orgue génois, construit un nouvel orgue pour la Cathédrale en remplacement d’un orgue plus ancien qui existait déjà en 1571. Il réutilise alors un certain nombre d'éléments de l'orgue ancien qui sont toujours présents à Piedicroce.

En 1636, l’orgue de Spinola est déjà en mauvais état et la Magnifique Communauté de Bastia décide de confier la restauration de l’orgue à un facteur d’orgue romain , Messire Brutus VISCHEA, qui se trouve alors à Bastia. Après ces travaux, l’orgue semble donner pleinement satisfaction… jusqu’au jour où, en 1661, la cathédrale est frappée à plusieurs reprises par la foudre, entraînant un incendie dévastateur : «  l’éclair venant du campanile plongea dans la voûte de l’église et passa dans l’orgue, qu’il mit sans dessus dessous ainsi que beaucoup de ses tuyaux ; il brûla l’ornementation de l’orgue, et la rompit en tout petits morceaux ; toutes les fenêtres furent ébranlées par cette grande secousse, et réduites en miettes ; ensuite, de l’orgue, l’éclair s’enfonça dans le sol. Les ornements du buffet furent détruits, et après une forte secousse qui brisa toutes les fenêtres du chœur, l’orgue s’écroula sur le sol ».*

Restauré peu de temps après par l’organier SANTALUCCIA, l’orgue continuera sa vie  liturgique à Sainte Marie… jusqu’au moment où la Ville de Bastia décide de faire construire un nouvel orgue « au goût du jour », et commande aux frères SERASSI un instrument prestigieux et beaucoup plus important pour sa Cathédrale. On confie alors, en 1842, à Anton Pietro SALADINI, célèbre facteur d’orgue originaire de Speloncato, le soin de restaurer l’ancien orgue de Sainte Marie de Bastia et de le transférer dans l’église Saint Pierre et Saint Paul de Piedicroce où il se trouve aujourd’hui.

 

Grâce à la restauration d’Alain SALS (1975/1985), le bel orgue de Piedicroce est aujourd’hui le seul instrument conservant des éléments du 17ème siècle : façade, buffet, sommier, Principale, Voce umana, Nazardo …

*Cité par Sébastien Rubellin dans : « L’Orgue Corse, de 1557 à 1963 », édition A. Piazzola.

DESCRIPTION

ET COMPOSITION

 

 

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La caisse du buffet, en châtaignier, est fermée par deux volets de toiles peintes :ouverts ils montrent un élégant décor bleu et or du XVIIIe  siècle, repeint par-dessus l’ancien décor du XVIIe siècle. Fermés, les volets, repeints au XIXe siècle, illustrent le Roi David et Sainte Cécile, les saints patrons de la musique.

On peut aujourd’hui admirer l’ordonnance esthétique de cette façade exemplaire, constituée de cinq plates-faces de 5-9-5-9-5 tuyaux en étain, dont les écussons sont en ogive. Deux ensembles d’ « organetti morti » (des tuyaux décoratifs et muets) finissent d’animer cette composition typique du XVIIème siècle. Lors de la restauration, en 1975, Alain SALS a restitué la majorité de la tuyauterie du XVIIème siècle, extrêmement fragile, et refait à l'identique les 98 tuyaux qui avaient disparu.

Le grand fronton au-dessus du buffet porte les lettres signalant la dédicace à la Vierge Marie  : « A.M. », pour Ave Maria.

Le sommier à registres coulissants, est probablement celui du XVIIe siècle.

Le clavier, avec octave courte selon l’usage ancien, à l’origine de 45 notes, a été agrandi par SALADINI de 5 notes dans les aigus.

Depuis sa restauration (1975/1985) par Alain SALS, le doyen des orgues corses parle aujourd’hui pour les fêtes du village et lors des concerts.

COMPOSITION:

Principale - Ottava - Decima nona - Vigesima secunda - Vigesima sesta -

Cornetto Soprani (2 rangs) -  Cornetto Bassi (2 rangs)

Nazardo - Flauto in ottava - Voce umana

jeu de bassi (16’ et 8’).

Tempérament mésotonique (avec 6 tierces justes).

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(détail des frontons de touche: lors de son transfert à Piedicroce, Anton Pietro Saladini a augmenté l'étendue du clavier de cinq notes dans les aigus.)

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(le tirage des jeux et, au clavier, l'augmentation des touches dues à Saladini)
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(le pédalier, à octave courte, comme il se doit)

La surabondance des décors baroques, fresques, stucs et marbres qui envahissent cette grande église baroque de saint Pierre et Saint Paul de Piedicroce, édifiée en 1691, manifeste assez l'ancienne richesse de ce village, aujourd'hui plus dépeuplé qu'alors. C'est ici que l'on peut admirer le doyen des orgues corses.

Campé sur sa légère tribune de bois à claires-voies ornée de trophées musicaux réhabillés au XIX ème siècle sans trop de ménagement, le rose saumon et le bleu caeruleum recouvrant les verts d'origine ce magnifique instrument est pourvu de deux grands volets de toile peinte. Madeleine ALLEGRINI, lors de leur restauration a constaté plusieurs strates de décor : les lauriers ocres et verts du XVII ème siècle ont cédé la place, sur les volets intérieurs, à des feuilles d’acanthe qui épanouissent depuis le XVIII ème siècle leurs arabesques dorées sur un fond bleu intense. La belle façade caractéristique de SPINOLA, avec son ordonnance en cinq plate faces et ses deux séries d’organetti morti (tuyaux ornementaux, non postés), conjuguée avec les rinceaux dorés des volets ouverts donne beaucoup de majesté au vieil orgue. Au siècle dernier, on a rajouté un fronton bleu et fleuri où trône le monogramme de la Vierge (AM). Fermés, les volets font apparaître Sainte Cécile et le Roi David (les saints patrons de la musique) déclamés à nouveau au XIXème siècle par un pinceau quelque peu emphatique. La théâtralité redondante de ce décor est alors renforcée par la présence de lourdes volutes végétales, repeintes à la même époque, enroulées de chaque côté du buffet.

Depuis son transfert en 1842, le vénérable instrument tient désormais compagnie à la foule des Saints et des Anges qui peuplent l’église paroissiale de Piedicroce.

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J'ajoute aujourd'hui, 2 Mars 2010, ces deux beaux dessins réalisés par une toute jeune fille de Piedicroce, Angelina Jolie Raffali ...
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Merci, Angelina!

 

 

11/05/2009

Défense du service public

 Un moyen de défendre les services publics: le référendum.

Le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Michel Vauzelle (PS), a lancé une pétition en ligne demandant
l'inscription dans la Constitution d'une charte des services publics garantissant le droit pour tous à des services publics
de qualité et de proximité.

Cette pétition, accessible depuis le 15 avril sur le site 
www.referendum-servicespublics.fr
<http://www.referendum-servicespublics.fr> affirme qu'on ne peut pas affaiblir les services publics sans affecter gravement la République .


En effet les services publics sont non seulement un avantage pour notre pays dans la compétition internationale mais aussi un instrument irremplaçable de protection des citoyens,qui garantit les principes d'égalité et de solidarité nationales. Ils sont au cœur des valeurs et de la devise républicaines.


Le député des Bouches-du-Rhône juge donc plus que jamais nécessaire de les défendre en inscrivant dans notre Constitution une charte des services publics qui proclame solennellement l'attachement du peuple français à ces principes
essentiels de la République.

 


Il faut 4,4 millions de signatures pour obtenir un référendum: c'est possible si chaque mail permet d'obtenir plusieurs signatures...
Merci de faire suivre à vos contacts.