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30/11/2012

Sainte Cécile et le Roi David en Corse patrons de la musique sacrée

le 22 novembre on fêtait

Sainte Cécile de Rome

 

http://youtu.be/fkxZZFEAkiM

http://youtu.be/vhIA3RcrLYk

comme on le sait, patronne de la musique sacrée, des organistes et des facteurs d'orgue, tâche qu'elle partage fort souvent et bien volontiers  avec son collègue de l'Ancien Testament, le Roi David, du moins sur les tribunes et les volets d'orgues de Corse, et ce, souvent avec une verve toute populaire ...

 

Zilia Orgue Saladini 1831  blog.jpg

à Zilia (Balagne), du haut de la belle tribune d'Aton Giuseppe Saladini, peints sur les volets de l'orgue ( (Saladini 1831) ,Sainte Cécile et le Roi David veillent sur la destinée de la  "Musica sacra" au village:

 

Zilia volet d'orgue ste Cécile.jpg

Cécile , drapée dans sa dignité de vierge martyre des premiers âges, s'appuie sur "son" orgue,

Zilia le Roi David.jpg

tandis que le Roi David assure, le regard inspiré ( du moins je veux bien le croire) et affublé d'un costume à l'antique d'opéra,  une main sur le coeur, l'autre tenant sa harpe biblique . Bref, ils  se donnent à voir avec toute l'intention adéquate ... et la meilleure bonne volonté du moment, 

Zilia  volets ouverts.jpg

avant que ne s'ouvrent les ailes de la musique:

 hélas, aujourd'hui l'orgue n'est pas au mieux de sa forme et j'imagine sans peine la déception de ses saints patrons !


 

Corbara orgue volets fermés blog.jpg

 A Corbara (Balagne), peints sur les volets de l'orgue Saladini (début XIX°)/ Agati-Tronci,  (1890)

Corbara volets ste Cécile et le Roi David.jpg

  Francesco Giavarini peint sa Sainte Cécile enturbannée en compagnie du Roi David en 1819  : à nouveau d'un côté la harpe pour David ( l'Ancien Testament), de l'autre l'orgue pour Cécile ( le Nouveau Testament).

Cette représentation de Cécile jouant de l'orgue, semble reposer sur un contresens. Voici ce qu'en dit Louis Réau dans son Iconographie de l'Art Chrétien ( cet ouvrage précieux et convoité, édité en 1958 aux Presses Universitaires de France, malheureusement aujourd'hui épuisé ):

   "On lisait en effet dans la  Passio légendaire de sainte Cécile la phrase suivante: " Cantantibus organis, Caecilia in corde suo soli Domino decantabat, dicens: Fiat cor et corpus meum immaculatum"; ce qui veut dire : " Pendant qu'on conduisait Cécile, le jour de ses noces, dans la maison de son fiancé au son des instruments de musique, c'est Dieu seul qu'elle invoquait dans son coeur pour lui demander la gâce de conserver son coeur et son corps sans tâche."

   Ainsi  non seulement , si l'on interprète correctement ce passage, Cécile n'est pas elle-même musicienn, elle ne joue ni de l'orgue ni d'un instrument quelconque; mais elle ferme ses oreilles à la marche nuptiale exécutée en son honneur pour concentrer sa pensée sur Dieu seul et implorer la sauvegarde de sa virginité. Elle aurait été plutôt mélophobe que mélomane.

    Comment, dans ses conditions sainte Cécile a-t-elle pu passer pour une amie de la musique? C'est parce que l'antienne extraite de sa Passio, en détachant les mots : cantatibus organis et en supprimant in corde suo a dénaturé le sens de la phrase : on a compris que Cécile chantait au son des instruments ou même en s'accompagnant de l'orgue. En réalité organa ne signifie pas orgues et decantabat doit être pris au sens figuré.

   La fable de sainte Cécile musicienne et son patronage usurpé de la musique religieuse aurait donc une origine liturgique."

 

Quant à l'orgue antique, pourquoi pas, puisque notre Cécile est une sainte du II° ou III° siècle après J.C. et que l'on attribue à l'ingénieur alexandrin Ctésibios, au III° siècle avant J.C. la paternité de l'invention du premier orgue hydraulique ...

Voir à ce sujet  l'excellent article consacré à l'orgue hydraulique antique sur le site:  www.unicaen.fr/puc/ecrire/preprints/preprint0022005.pdf


Revenons à Corbara: la tradition veut que Davia Franceschini, Sultane du Maroc, ait prêté ses traits à Sainte Cécile : et le Roi David? Peut-être inspiré du Sultan Sidi Mohammed ben Abdallah, son royal époux ? En tous cas, voilà une bien belle histoire dont ne sont pas peu fiers nos amis de Corbara!

Extrait du site de Curbara:

" Marthe FRANCESCHINI, dite Davia FRANCESCHINI, Sultane du Maroc (1756-1799) :

Davia Franceschini

 

Alors qu’ils cultivent leurs champs près de la mer, Jacques-Marie FRANCESCHINI, son épouse Silvia MONCHI sont capturés, quelques mois après leur mariage, par des pirates tunisiens. Nous sommes en 1751. Conduits à TUNIS, ils sont achetés par l’intendant du DEY pour le compte de son maître. Surveillant des esclaves du DEY, Jacques-Marie gagne sa confiance, se révélant un bon administrateur, ce qui lui permet de se constituer une belle fortune. Il apprend un jour qu’un complot se trame pour assassiner le DEY et après hésitations, se décide à le lui révéler. Pour le remercier, celui-ci lui fait de riches cadeaux et lui rend sa liberté.

Au cour de leur séjour à TUNIS, les époux FRANCESCHINI ont une fille, née le 25 avril 1756, baptisée le 29 du même mois par le Frère Stephanus Antonius, capucin de Gênes, préfet et provicaire apostolique de la mission de Tunis et des lieux voisins. (acte de baptême rédigé et paraphé par le père Stéphanus Antonius).

Libres, les époux FRANCESCHINI et leur fille Marthe quittent la Tunisie pour rentrer en Corse. Au cours du voyage, ils sont enlevés par des Marocains qui les conduisent dans leur pays. Ils sont vendus comme esclaves au Sultan Sidi Mohammed ben Abdallah qui confie à Jacques-Marie la direction des travaux du jardin impérial à Marrakech. Jacques-Marie a l’idée de faire parvenir au Sultan, un mémoire relatant le fait qu’il est sujet du Bey de Tunis à qui il a sauvé la vie et qu’il ne peut être considéré comme un étranger. Il est reçu par le Sultan devant lequel il se rend avec sa femme et ses deux enfants, Marthe et Vincent (Né à Marrakech le 29 novembre 1759).

Le Souverain est « impressionné par la grande beauté, la grâce et l’esprit » de la jeune Marthe » au point « d’ordonner qu’elle soit immédiatement emmenée pour faire l’ornement du sérail ». Marthe a alors 7 ans.

Jacques-Marie, son épouse Silvia et son fils Vincent regagnent la Corse. Leur troisième enfant, Augustin, naîtra à CORBARA. Il ne supporte pas toutefois l’absence de Marthe dont la présence au harem du Sultan est pour lui la pire des injures. Il conçoit donc le projet de retourner au Maroc. Il demande même l’aide de Pascal PAOLI qui lui conseille de « laisser sa fille suivre sa destinée ». Il arme un navire avec un équipage et part pour le Maroc. Le destin veut qu’il meurt au Maroc, à Salé, atteint de la peste.

Marthe est obligée de se convertir à l’Islam et reçoit le nom de DAWIYA (DAVIA). Le sultan dit d’elle qu’elle est « La plus belle rose de son harem ». Il apprécie en elle « la fraîcheur, le charme et la vivacité d’esprit ». En 1786, elle devient sa femme légitime, et Première Sultane. Dans son village, en CORSE, on la dit « IMPERATRICE DU MAROC ».

La beauté légendaire de DAVIA suscite beaucoup de jalousies. Le Sultan lui demande même de suivre des cours de droit coranique et obtient le diplôme de Talba (licenciée en droit), ce qui est quasiment unique à l’époque. Il la charge même « de la correspondance avec les cours européennes » et l’admet « à son conseil privé ». Son influence est immense sur la politique intérieure et extérieure du Maroc et a un grand ascendant sur les populations musulmanes. Elle a entretenu une correspondance avec la Reine d’Espagne et les deux femmes ont procédé à un échange de portraits.

La Sultane se considère comme française et décide le souverain d’entrer en relation avec NAPOLEON, se disant fière qu’un corse soit souverain des Français.

Plus tard, DAVIA souhaite revoir sa famille. Son époux accéde à sa demande, et des envoyés du Sultan sont dépêchés à CORBARA, chez la veuve de Jacques-Marie à qui on remet une lettre de sa fille lui demandant de rejoindre le Maroc. La mère de DAVIA n’a aucune hésitation, et après intervention de Monsieur Chiappe, Consul de Venise au Maroc, LOUIS XVI charge le Vicomte Dubarin de Pélivier, Consul de France à Tanger, de délivrer les passeports nécessaires au voyage de la famille FRANCESCHINI. Ils sont reçus à la cour chérifienne « avec tous les honneurs dus aux princes de la famille impériale ». Ils s’installent dans la ville de LARACHE où DAVIA se serait retirée après le décès de son époux, Sidi Mohammed Ben Abdallah.

DAVIA meurt à LARACHE en 1799. Sa mère meurt dans cette même ville le 19 janvier 1811.

DAVIA a eu une fille, morte à l’âge de quatre ou sept ans.

Vincent FRANCESCHINI, son frère, sur intervention du Roi Moulay Sliman auprès de Premier Consul, est nommé Consul de France à Mogador. Après 1804, il se retire en CORSE, dans le village de CORBARA où, « avec l’argent gagné au service du Directoire et grâce aussi aux cadeaux de sa sœur et du Sultan, il fait construire une maison, située près de l’église, et qui est appelée « A CASA DI I TURCHI ».

Augustin FRANCESCHINI le dernier des frères de DAVIA, est né à CORBARA en 1772. Après quelques années de vie dans ce village, il part à PORTO-RICO en février 1829."


DSC_0147.JPG

A Palasca (Balagne), sous le regard impavide de Jeanne d'Arc (!), l'orgue d'A.P. Saladini (1833) sur sa  tribune du papa Anton Giuseppe Saladini,

Palasca Ste Cécile et le roi David.jpg

se place lui aussi sous la protection de Ste Cécile et du Roi David, peints en médaillons sur les volets.

Sant Antonino orgue tribune et buffet.jpg

A Sant' Antonino, sur la magnifique tribune baroque peinte par Vicente Suarez en 1789, trône l'orgue Pomposi aujourd'hui vide, et construit à l'origine pour le couvent de Marcassu tout proche:

 

 

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(les panneaux peints avant leur réinstallation sur le buffet)

 le concert mystique de Sainte Cécile,

en compagnie des anges musiciens,

et toujours par la main élégante de Vicente Suarez ...

 

DSCN5981.JPG

A Piedicroce,  les volets de l'orgue vénérable de Spinola (1619)

 

Piedicroce orgue Spinola 1619 volets repeints XIX°Ste Cécile et le Roi David .jpg

accueillent aussi nos deux saints patrons, maladroitement et fortement repeints au XIX° siècle après le transfert en 1844 de la cathédrale Ste Marie de Bastia à St et St Paul de Piedicroce:

Piedicroce orgue Spinola  volets ouverts.jpg

En vérité, et si je puis me permettre,

le ramage vaut mille fois mieux que le plumage!



 

6328356.jpg

(photo de Michel-Edouard Nigaglioni)

à Lozzi (Niolu), sur le rideau cachant un orgue désormais vide (on m'a raconté que les tuyaux ont naguère été joués aux cartes !) le Roi harpiste joue en duo

 

6270456.jpg

avec Ste Cécile, non plus à l'orgue mais à la cetera (ce bel instrument traditionnel de la Corse, de la famille des cistres) , cette fois-ci!

Peinture de Desanti (1824-1892).


Ochjatana orgue Luiggi de Ferrari 1839 et tribune Fabio Lecca blog.jpg

à Ochjatana (Balagne), sur la tribune signée de Fabio Lecca, l'orgue de Luiggi de Ferrari (1839) ,

Occhiatana orgue détail ste Cécile blog.jpg

cette jolie peinture de notre Ste Cécile à l'orgue entourée de dévots: le peintre (?) se serait-il représenté en bas à gauche ?

 

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A Pioggiola (Ghjunsani), la tribune (1814) de l'orgue d'A.P. Saladini (1844)

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accueille sa Ste Cécile sage comme une image

 

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Et à Omessa, voisine de Corte, la pauvre petite Ste Cécile se sent désormais  bien solitaire sur sa tribune muette et vide ...

 

 

Speloncato orgue Crudeli volets ouverts blog.jpg

Quant à Speluncatu,

l' organiste de Speloncato blog.jpg

notre petite organiste Ste Cécile, peinte comme tout cet ensemble  par l'énigmatique Grunwaldo Graffini, s'est modestement nichée dans le coin gauche sur la conque de la somptueuse tribune d'A.G. Saladini de l'orgue Crudeli de la Collégiale (1810) ,

Speluncato volets fermés blog.jpg

cédant au Roi David la place de choix sur les volets:

Speloncato le Roi David volet détail.jpg

si, si, c'est bien lui, même s'il est imberbe, 

je reconnais sa harpe et tout le decorum!

Piedigriggio orgue.jpg

à Piedigrisgio (Ghjuvellina),

sur le petit orgue anonyme,

orgue de Piedigriggio Roi David.jpg

un peu trop ripoliné,  c'est toujours lui,

revêtu de pourpre et d'hermine comme un vieux Roi

sur les buvards de mon enfance

il accompagne la mélopée de ses Psaumes:

 

avec Darius Milhaud:

http://youtu.be/gPqfoq4Gd4Y

***

castiglione tribune ste Cécile.jpg

A Castiglione (Ghjuvellina), dans la petite église on aurait bien aimé avoir un orgue: la  tribune (mi- XIX° s.) abrîte un vieil harmonium sous la protection de Ste Cécile, du Roi David et de St Antoine de Padoue

Castiglione ste Cécile blog.jpg

au centre, notre Cécile, porte un bien joli turban.

Corte orgue sta Croce.jpg

Le même peintre réalise des années plus tard le décor de la tribune du petit orgue anonyme de la confrérie Santa Croce de Corte: cet orgue vient d'être relevé par Jean-François Muno et l'église va prochainement faire l'objet d'une restauration devenue urgente, comme on le voit ici ...



Mais l'on rencontre également Sainte Cécile en dehors des tribunes d'orgues:

 

San Martinu di Lota Ste Cécile Michel  Ames du purgatoire.jpg

Comme ici, peinte par Marc-Antoine de Santis (XVII° s.) à San Martinu di Lota (Cap Corse): elle intercède en compagnie de St Michel pour les âmes du Purgatoire,

San Martinu di Lota Ste Cécile Michel  Ames du purgatoire détail orgue.jpg

tant est grand le pouvoir de la foi et de la musique: elle tient à la main la palme de son martyre et un petit orgue  posé sur le Livre.

 

Scata Ste Cécile M A de Santis blog.jpg

A Scata (Castagniccia), le même et talentueux M.A. de Santis peint cette belle Ste Cécile qui malheureusement souffre terriblement de l'humidité de l'église paroissiale Ste Cécile et de l'impécuniosité de cette petite commune de l'Ampugnani ...

 

Giordani J -  Tableau d'autel - 1862 - église de  Pianello.jpg

 A Pianellu (vers Aleria), le peintre Giordani exprime en 1862 la même dévotion dans son tableau d'autel dans l'église Sainte Cécile: merci M.E. Nigaglioni!


Et pour ceux qui veulent en savoir plus sur Ste Cécile:

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9cile_de_RomRaffaël Ste Cécilia 1514 Pinacoteca Nazionale Bologna.jpg

la Sainte Cécile de Raphaël (1514, Pinacothèque de Bologne) ornait à l'origine l'autel de la chapelle cécilienne de San Giovanni in Monte à Bologne.

Ici Cécile délaisse les instruments terrestres, déglingués, fracassés au sol pour mieux participer à la musique des anges.

Sa Passio date de la fin du V° siècle et sa légende doit beaucoup à l'Histoire de la persécution vandale de Victor de Vite (486).

L'histoire raconte que le pape  Pascal 1er  transféra en 821 ses reliques du cimetière de Saint Calixte dans la basilique de Sainte Cécile- du-Transtévère, élevée sur l'emplacement du palais qu'elle habitait ( Sainte Cécile était une jeune patricienne de la gens Caecilia ,du nom caecus, aveugle).

En 1599, le pape Clément VIII fit ouvrir le cercueil de Ste Cécile et l'on découvrit avec stupéfaction que le corps de la jeune sainte gisait intact, la tête à moitié tranchée, et couchée sur le côté droit dans la position de son martyre, semblant faire un dernier signe de la main, trois doigts levés pour témoigner la Trinité. Cette découverte fut immortalisée par le sculpteur Stefano Maderno

 

la ste Cécile de Maderno.jpg

 

la Sainte Cécile de Moderno à l'église Sainte Cécile du Trastevere à Rome

voir le lien:

www.rome-passion.com/sainte-cecile-trastevere.html

 

Ce qu'en dit Jacques de Voragine

dans La Légende dorée ( rédigée  entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine, dominicain et archevêque de Gênes)


SAINTE CÉCILE,

vierge et martyre, célébrée le 22 novembre:

 

 

Cécile, jeune fille romaine, de race noble, et nourrie dès le berceau dans la foi du Christ, portait toujours un évangile caché dans sa poitrine, priait nuit et jour, et demandait au Seigneur de lui conserver sa virginité. Elle fut cependant fiancée à un jeune homme nommé Valérien. Le jour de ses noces, elle revêtit ses chairs d’un cilice, par-dessous les robes dorées ; et, pendant que les orgues jouaient, elle, s’adressant à Dieu seul, chantait : « Permets, Seigneur, que mon cœur et mon corps restent immaculés ! » Vint enfin la nuit, et Cécile se trouva seule avec son fiancé dans le silence de sa chambre. Et elle lui dit : « Doux jeune homme bien-aimé, j’ai un mystère à te révéler, à la condition seulement que tu me jures de ne point me trahir ! » Puis, Valérien le lui ayant juré, elle lui dit : « Sache donc que j’ai pour amant un ange de Dieu, et que mon amant est jaloux de mon corps. S’il apprenait que, même légèrement, tu m’aies touché d’un amour impur, aussitôt il te frapperait et te ferait perdre la fleur de ta belle jeunesse. Mais si, au contraire, il apprend que tu m’aimes d’un amour pur, il t’aimera autant que moi et te montrera sa gloire ! » Alors Valérien, inspiré de Dieu, dit : « Si tu veux que je te croie, fais-moi voir cet amant ! Et si c’est en vérité un ange, je ferai ce que tu me demandes. Mais si ton amant est un homme, je. le tuerai avec toi ! » Et Cécile : « Pour que tu voies mon amant, il faut que tu croies dans le vrai Dieu, et que tu promettes de te faire baptiser. Va à trois milles d’ici, dans la voie Apienne ! Tu y trouveras des pauvres, à qui tu diras que Cécile t’envoie vers eux pour qu’ils te conduisent auprès du saint vieillard Urbain. Et quand tu seras en présence de ce vieillard, répète-lui. mes paroles ! Il te purifiera ; et, à ton retour ici, tu verras l’ange ! » Valérien se mit en route, et alla trouver l’évêque saint Urbain, qui se cachait parmi les tombeaux des martyrs. Et quand il lui eut répété les paroles de Cécile, le vieillard, levant les mains au ciel, s’écria : « Seigneur Jésus-Christ, bon pasteur, recueille le fruit de la semence que tu as semée en Cécile! Car voici que, ayant reçu pour mari un lion farouche, ta servante te l’as envoyé comme un doux agneau ! » Aussitôt apparut un vieillard tout vêtu de blanc, qui tenait un livre écrit en lettres d’or. À sa vue, Valérien, épouvanté, se jeta sur le sol; mais le vieillard le releva et lut dans son livre : « Un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême! » Puis il dit à Valérien : « Crois-tu à tout cela, ou bien doutes-tu encore ? » Et Valérien de s’écrier : « Il n’y a rien sous le ciel à quoi je croie davantage ! » Aussitôt le vieillard disparut. Valérien reçut le baptême des mains de saint Urbain ; et, quand il revint auprès de Cécile, il la trouva s’entretenant avec un ange, dans sa chambre. Et cet ange tenait en main deux couronnes de roses et de lis, dont il donna l’une à Cécile et l’autre à Valérien, en disant : « Gardez ces couronnes avec un cœur pur et un corps immaculé, car je vous les ai apportées du paradis de Dieu ! Jamais elles ne se faneront ni ne perdront leur parfum ; mais ceux-là seuls pourront les voir qui aimeront la chasteté. Quant à toi, Valérien, puisque tu as suivi le sage conseil de Cécile, demande ce que tu veux, et tu l’obtiendras ! » Et Valérien : « Il n’y a rien dans cette vie qui ne me soit plus précieux que l’affection de mon frère unique. Je désirerais donc, que comme moi, il reconnût la vérité ! » Et l’ange : « Ta demande plaît à Dieu. Sache que tous deux, ton frère et toi, vous irez au Seigneur avec la palme du martyre! »

Là-dessus entra dans la chambre le frère de Valérien, Tiburce. Et, frappé du parfum des fleurs, il dit : « Je me demande d’où peut venir, en cette saison, ce parfum de roses et de lis. Sans compter que, si même j’avais les mains pleines de ces fleurs, je ne me sentirais pas imprégné de leur parfum aussi profondément ! » Et Valérien : « C’est que nous avons des couronnes faites de ces fleurs, et dont l’éclat n’est pas moins merveilleux que le parfum. Mais tes yeux ne peuvent les voir ; ils le pourront, seulement, si tu consens à partager notre foi. » Et Tiburce : « Est-ce que je rêve, ou bien me parles-tu vraiment ? » Et Valérien : « C’est jusqu’à présent que nous avons rêvé ; et désormais nous nous sommes éveillés à la vérité. » Et Tiburce : « Comment sais-tu cela ? » Et Valérien : « C’est un ange qui me l’a appris ; et tu pourrais le voir, comme nous, si, après avoir renoncé aux idoles, tu te faisais purifier. » Après quoi Cécile lui démontra avec tant d’évidence l’inanité des idoles, que Tiburce s’écria : « Celui qui ne croit pas à cela est une bête brute! » Alors Cécile, lui baisant la poitrine, dit : « Je reconnais en toi mon frère, et c’est Dieu qui a fait de toi mon frère, comme de ton frère il a fait mon mari. Va donc avec Valérien pour te faire purifier, afin qu’à ton retour tu puisses contempler le visage de l’ange ! » Et elle demanda à Valérien de conduire son frère auprès de l’évêque Urbain. Alors Tiburce : « Serait-ce le même Urbain qui se cache quelque part, après avoir été tant de fois condamné ? Mais, si on le découvre, on le brûlera, et nous serons brûlés avec lui ; et, pendant que nous chercherons au ciel une divinité cachée, nous trouverons sur la terre les angoisses du supplice ! » Et Cécile : « Si la vie d’ici-bas était notre seule vie, nous aurions raison de redouter de la perdre. Mais il y a une autre vie, meilleure, et qui ne se perdra point. C’est celle que nous a annoncée le-Fils de Dieu. » Puis elle lui raconta l’avènement du Christ et sa passion. Si bien que Tiburce dit à son frère : « Par pitié, conduis-moi vite vers cet homme de Dieu, pour que je reçoive ma purification ! » Et dès qu’il fut baptisé, il put, lui aussi, voir l’ange, et obtenir de lui ce qu’il désirait.

Ainsi convertis, Valérien et Tiburce passaient leur temps à distribuer des aumônes et à ensevelir les corps des martyrs. Ce qu’apprenant, le préfet Almaque leur demanda pourquoi ils ensevelissaient des hommes justement condamnés pour leurs crimes. Et Tiburce : « Plût à Dieu que nous fussions dignes d’être les esclaves de ceux que tu appelles des criminels ! Car ils ont su dédaigner ce qui paraît exister et n’existe pas ; et ils ont trouvé ce qui paraît ne pas exister et qui existe ! » Et Almaqué : « De quoi parles-tu là ? » Et Tiburce : « Ce qui paraît exister et qui n’existe pas, c’est tout ce qui est dans ce monde ; et c’est cela qui conduit l’homme, lui aussi, à ne pas exister. Et ce qui paraît ne pas exister et qui existe, c’est le salut des justes. » Le préfet lui répondit qu’il déraisonnait. Puis, s’adressant à Valérien : «. Puisque ton frère a le cerveau dérangé, toi, du moins, essaie de me répondre raisonnablement ! Dis-moi ce qui vous porte à dédaigner les plaisirs de la vie et à rechercher les souffrances. » Valérien répondit que, l’hiver, il avait vu des oisifs se moquant du pénible travail des laboureurs ; mais, l’été venu, et la saison des moissons, ceux-là se réjouissaient dont on s’était moqué, tandis que les railleurs se mettaient à pleurer. « Et de même, nous aussi, nous supportons la fatigue et les injures ; mais plus tard nous recevrons la gloire et la récompense éternelles. Et vous, qui éprouvez ici-bas une joie partagée, vous trouverez dans l’avenir le deuil éternel ! » Et le préfet : « Ainsi nous, princes glorieux, nous n’aurions à attendre qu’un deuil éternel, tandis que vous, misérables, vous posséderiez une joie sans fin ? » Et Valérien : » Vous n’êtes-que de pauvres hommes, et non pas des princes. Nés comme nous, vous aurez seulement à rendre à Dieu des comptes plus forts. » Alors le préfet : « A quoi bon tous ces bavardages ? Sacrifiez aux dieux, et vous vous en irez librement ! » Et comme les deux saints se refusaient à sacrifier, le préfet les confia à la garde de Maxime, qui allait, lui aussi, devenir un saint. Et Maxime leur dit : « Ô fleur pourprée de la jeunesse, ô couple charmant et tendre, d’où vient que vous couriez ainsi à la mort comme à un festin ? » Valérien lui répondit que, s’il voulait partager leur foi, il pourrait, après leur mort, contempler la gloire de leurs âmes. Et Maxime : « Je veux que la foudre m’anéantisse, si, quand j’aurai vu ce que vous me promettez, je ne proclame pas que votre Dieu est le seul vrai Dieu ! » Sur quoi Maxime et toute sa famille et tous les gardiens se convertirent, et reçurent le baptême des mains d’Urbain, qui vint en secret dans la prison.

Le lendemain, à l’aurore, Cécile s’écria : « Allez, soldats du Christ, rejetez l’œuvre des ténèbres, et revêtez les armes de lumière! » On conduisit les martyrs à quatre milles de Rome, devant une statue de Jupiter. Et comme ils se refusaient à sacrifier, ils eurent la tête tranchée. Et Maxime affirma sous serment qu’il avait vu des anges briller autour d’eux et emporter leurs âmes vers le ciel, pareilles à des vierges qu’on porte dans leur lit. Ce qu’entendant, Almaque ordonna que Maxime fût frappé de verges plombées jusqu’à ce que mort s’ensuivît. Cécile recueillit son corps et l’ensevelit à côté de ceux des deux saints.

Après cela, Almaque s’enquit des biens laissés par ceux-ci. Et, découvrant que la femme de Valérien était chrétienne, il lui ordonna de sacrifier aux idoles, sous peine de mort. Les soldats qui la conduisaient l’engageaient à se soumettre, désoles de voir une jeune femme si belle et si noble se livrer à la mort. Et elle leur dit : « Chers amis, ce n’est point là perdre sa jeunesse, mais faire un échange ; c’est donner de la boue et recevoir de l’or, c’est donner une cabane et recevoir un palais. Si quelqu’un vous offrait une livre pour un sou, ne vous hâteriez-vous pas d’accepter son offre? Or Dieu rend au centuple tout ce qu’on lui donne. Croyez-vous à tout ce que je vous dis ? » Et eux : « Nous croyons que ton maître le Christ est le vrai Dieu, puisqu’il possède une servante telle que toi ! » Et l’évêque Urbain les baptisa, au nombre de plus de quatre cents.

Puis Cécile comparut devant Almaque et répondit à ses questions en proclamant sa foi. Alors Almaque : « Laisse maintenant tes folies, et sacrifie aux dieux ! » Et Cécile : « C’est toi qui me parais atteint de folie : car, là où tu vois des dieux, nous ne voyons que des pierres. Étends la main, et constate du moins parle toucher ce que tes yeux ne parviennent pas à voir ! » Almaque, furieux, la fit ramener dans sa maison, où, jour et nuit, il ordonna qu’elle fût plongée dans un bain d’eau bouillante. Mais elle y resta comme en un lieu frais, et sans que même une goutte de sueur parût sur elle. Ce qu’apprenant, Almaque ordonna qu’elle eût la tête tranchée dans son bain. Le bourreau la frappa de trois coups de hache ; et comme elle vivait toujours, et que la loi défendait de frapper les condamnés de plus de trois coups, la sainte fut laissée encore respirante. Elle survécut trois jours à son supplice. Elle distribua aux pauvres tous ses biens, et recommanda à l’évêque Urbain tous les fidèles qu’elle avait convertis, en disant : « J’ai demandé au ciel ces trois jours de délai pour te faire une dernière fois mes recommandations, et pour te prier de consacrer une église sur l’emplacement de cette maison où je meurs. » Puis elle rendit l’âme, et saint Urbain, après l’avoir ensevelie, transforma sa maison en église, comme elle l’avait de- mandé. Elle mourut à l’âge de vingt-trois ans, en l’an du Seigneur 200, sous l’empereur Alexandre. Mais d’autres historiens veulent que son martyre ait eu lieu vingt ans plus tard, sous le règne de Marc-Aurèle."


Je rappelle au sujet des volets d'orgues peints en Europe ce beau livre paru en 2001 à Rotterdam (où se glisse un chapitre sur la Corse dans le concert de l'Europe)  :

 

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Je ne suis pas sûre, hélas, qu'il soit encore disponible.

ISBN 90-804439-2-1

NUGI 912



 

 

 

 

 

 

 

 

 


14/09/2012

les Journées du Patrimoine 2012 à SPELONCATO

 

Dans le cadre des journées du Patrimoine et sur la thématique du cru 2012: "le patrimoine caché"

l'association Saladini vous convie à Speloncato:

Samedi 15 septembre

Evocation du site de Giustiniani

- à 10 h, Salle Paul Giuliani (au-dessus de la mairie):

Présentation par Edouard Flach Malaspina du site oublié de Giustiniani du néolithique à nos jours,  suivie d'un débat autour du thème "le village de Giustiniani"

 

- à 14 h, rendez-vous sur la place du village à l'église Sainte Catherine, puis  visite du site de Giustiniani: prière d'être bien chaussés.

 


CARTE.png

une balade qui nous permettra d'appréhender de nombreux siècles d'occupation humaine sur ce beau site de Giustiniani.

 

 

san Filippu.png

la chapelle San Filippu

la tour de Giustiniani.png

Torre (la tour de Giustiniani)

sous Giustiniani.png

le "village" de Giustiniani


 

Dimanche 16 Septembre, à Costa, église san Salvatore

- à 10 h, présentation par Elizabeth Pardon des toiles de cette petite église, habituellement cachées par des statues qui seront pour l'occasion déplacées.

 

13/08/2012

le Ghjunsani avec la Montagne des Orgues: jeudi 16 Août

 

Jeudi 16 Août 2012

HAUTE BALAGNE et GHJUNSANI

orgue de Pioggiola blog.jpg

 

(l'orgue de Pioggiula)

 

 Accueil à 9h à PALASCA, sur la place de l’église, puis découverte de la lumineuse région de montagne du Ghjunsani avec VALLICA, OLMI CAPPELLA, PIOGGIULA,  enfin  SPELUNCATO …

 

La journée, commencée dans la belle église de Palasca se déroule ensuite dans la vallée haute du Ghjunsani, sous le Monte Padre (2390 m)  : évocation des légendes, vitalité du tissu social et des confréries, du chant polyphonique, des orgues historiques, et présence internationale du théâtre de l’Aria … Cette balade patrimoniale et musicale se terminera dans le beau village médiéval de Speluncato, avec sa Collégiale – la plus ancienne  des quatre de Corse- et l’un des orgues les plus attachants de l’île.

 

 

Renseignements et réservations au :

 04 95 61 34 85 /06 17 94 70 72

e mail : elizabethpardon@orange.fr

Site : www.lamontagnedesorgues.com/ 


Ces journées reposent sur le bénévolat et les fonds récoltés contribuent à la restauration et à la valorisation de ce patrimoine

 

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(9° Station du Chemin de Croix de Speluncato)



11/08/2012

La saison 2012 des concerts de ROC: Cimbalata academia

Renaissance de l'Orgue Corse présente

son festival d'orgues historiques corses

avec Cimbalata academia

du 17 au 23 août 2012

2012 concerts Roc Cimbalata-1 copy.jpg

les concerts de Roc chanteront l'amour ...

"de l'amour profane à l'amour sacré"

sous la direction artistique de Lisandro NESIS

et avec la participation, à l'orgue, d'Umberto FORNI

 

 

Dans la mythologie

grecque, les Grâces

sont des déesses qui incarnent la

vie dans toute sa plénitude, et

plus spécifiquement la séduction,

la beauté, la nature, la créativité et

la fécondité. Elles étaient au

nombre de trois : Euphrosyne,

Thalie et Aglaé, personnifications

respectives de l’allégresse,

l’abondance et la splendeur.

Ces trois personnages ont inspiré

un grand nombre d’artistes au fil

des siècles et leurs portraits en

peinture, sculpture et musique

sont demeurés célèbres. Parmi les

chefs-d’oeuvre les plus connus,

nous pouvons citer les tableaux

de Botticelli (Le Printemps),

Rubens, Raphaël ou Cranach, ainsi

que les sculptures de Canova. En

musique, les compositeurs

 baroques font volontiers de ces

trois suivantes de Vénus un

symbole du pouvoir de l’Amour, à

la fois divin et humain, profane et

sacré, ce qui leur assure une place

de choix dans les opéras ou dans

les divertissements des cours

françaises et italiennes.

Accompagnées de l’orgue

lorsqu’elles évoquent le Seigneur

et son amour divin ou du clavecin,

du théorbe et de la viole de

gambe lorsqu’elles se réjouissent

des bienfaits de Cupidon sur terre

ou quand elles se plaignent de ses

blessures amères, nos trois

chanteuses incarnent à merveille

les Trois Grâces. Nous vous

invitons à vous laisser guider par

elles dans un voyage entre le ciel

et la terre, le temps d’un concert,

pour pouvoir découvrir tous les

charmes qui ont fait la renommée

de ces trois déesses.

 

2012 concerts Roc Cimbalata-2 copy 2.jpg

Les dates, les lieux et les orgues:

 

17/08 : SPELUNCATU, 21 h - orgue Crudeli 1810

18/08 : CORTI, 21 h - orgue Werle 1766

19/08 : A PORTA, 18 h - orgue Marracci 1780

21/08 : CORBARA, 21 h - orgue Saladini

              début 19°/ Agati Tronci 1890                            

22/08 : MURU, 21 h - orgue Pagnini  1796/                                      Agati Tronci 1878

23/08 PIOGGIULA , 21 h -orgue Saladini 1844

 

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 Le programme du concert de Speluncatu:


 

17 Août 2012, 21h, SPELUNCATU


Première Partie : « Amour et les Trois Grâces »

Michel Lambert (1610-1696), Dialogue des Trois Grâces

Claudio Monteverdi (1567-1643), Come dolce oggi l’auretta

Domenico Mazzocchi (1592-1665), Signor, non sotto l’ombra

Domenico Mazzocchi, Folle cor  

 

Deuxième Partie : « De la Terre au Ciel » (orgue de tribune: Umberto Forni)

Alessandro Scarlatti (1660-1725), Toccata nel I° Tono:

Preludio

Adagio

Presto

Fuga

Adagio cantabile ed appoggiato

Folia

Claudio Monteverdi, Salve Regina à 2, da “Selva Morale e Spirituale” (Venezia, 1640)

 

Troisième Partie : « Du Ciel à la Terre »

Jean-Baptiste Lully (1632-1687), Ballet de la Raillerie

Jean-Baptiste Lully, extrait du Ballet de Flore, Scocca Pur

Luigi Rossi (1597-1653), Orfeo : Coro di ninfe, Ah, Piangete !

Luigi Rossi, Orfeo (extrait Acte II, début de la scène 9) : Euridice, grazie e ninfe, Che può far Citherea… Dormite begl’occhi… Ciaccona All’impero d’Amore...


à bientôt!

 

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A propos du concert des Trois Grâces ...

 

 

 Le 2 mars 2011, exactement 364 ans après la création de l’Orfeo de Luigi Rossi, les Trois Grâces de Lucas Cranach rentrent au Musée du Louvre grâce aux dons qui ont permis l’acquisition du tableau. Aujourd’hui, le Concert des Trois Grâces vient donner vie en musique à ces trois déesses qui incarnent les plaisirs intenses de la vie dans toute sa splendeur.

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Lisandro nesis

rection artistiqu

12/09/2011

Les Journées du Patrimoine, cuvée 2011

 

 

 

 

Comme chaque année l'Association Saladini de Speloncato apporte sa contribution aux Journées européennes du Patrimoine.

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(l'ancien tympan -XI°s - de l'église santu Stefano de Giustiniani, transféré à la Collégiale de Speluncatu)

Voici donc le programme proposé pour les 17 et 18 septembre 2011 sur le thème :

« Le voyage du Patrimoine »

Speluncatu autel San Filippu Neri blog.jpg

 

(Collégiale Sta Maria Assunta, l'autel de San Filippu Neri: Ignaziu SaveriuRaffali artiste stuccateur venu de Piedicroce d'Orezza (Castagniccia)  1767, et toile attribuée à l'espagnol Vicente Suarez, vers 1789, représentant l'apparition de la Vierge à saint Jean Népomucène ( né en Bohême) et saint Philippe Néri (né à Florence) .

 

Samedi 17 septembre :

9 h 30 – 12 h, conférences/débats dans la Collégiale Santa Maria Assunta.

 

9 h 30 – 11 h : Le patrimoine évolue et n’est pas créé ex nihilo sur un lieu donné,  il nait le plus souvent de la conjonction d’efforts locaux et d’apports extérieurs autour d’une même nécessité.

Ces apports extérieurs impliquent toujours une délocalisation matérielle ou immatérielle.

- La christianisation

- La situation politique et les échanges commerciaux qui en découlent

- Les échanges commerciaux

- Les moyens de communication (évocation en particulier du « port » de Lozari, d’Algajola et de la pratique du cabotage)

- La transmission des savoir-faire

Nous évoquerons les apports d’œuvres d’art à l’intérieur des différents édifices du village de Speloncato.

11 h – 12 h : Visite de la Collégiale.

(prévoir son repas, restaurants à proximité)

 

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(Speluncatu, élément de sepolcru: le Christ à la colonne)

 

Samedi 17 : 14 h 30 – Conférence à la Casazza, anciennement église sainte Catherine : « Regard sur les sepolcri de Corse, un patrimoine cyclique, éphémère et caché à redécouvrir »  .

 

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(le sepolcru de santa Lucia di Moriani: merci Michel Edouard!)


Suivie de la  visite de la Casazza et du Palais du Cardinal Savelli .

 

Dimanche 18 : à la recherche du patrimoine conventuel de la région.

 Au moment de la Révolution française les couvents de Speloncato, Tuani, Belgodère subissent le sort de tous les couvents de Corse et sont démantelés , vidés, le mobilier et les œuvres d’art vont être en partie récupérés par les paroisses voisines.

 Circuit (prévoir son repas): de Belgodère à Speloncato en passant par Costa, Occhiatana et Ville di Paraso. Cette journée est consacrée en particulier à la recherche du patrimoine des couvents de Speloncato, Tuani, Belgodère à travers les villages avoisinants (Belgodère, Occhiatana, Costa, Ville di Paraso , Speloncato ) .

Les orgues de Belgodère, Costa et Speloncato seront joués lors de ces visites . Signalons que cette deuxième journée se terminera en fiesta musicale, grâce à la présence d'Hubert Scotto et de sa clarinette aux environs de 17h.

 

Rendez-vous à 9h 30 à l’église de Belgodère.

 


 

Voici, pour information,  l'annonce officielle des Journées européennes du patrimoine

 

 

 

Journées européennes du patrimoine

17 et 18 septembre 2011

 

 

 

le  30 mars  2011

 

 

 

Le voyage du patrimoine

 

Objectifs et orientations thématiques

 

 

 

Le patrimoine pâtit parfois d’une image figée qui en dissimule les aspects les plus complexes : le poids des siècles et celui des pierres, la permanence sur un sol chargé d’histoire, le hiératisme de sites mémoriels majeurs. Alors qu’il déplace les foules, il est toujours pensé comme immobile, situé, transmis, propriété d’une personne, d’une communauté, d’une nation.

A l’inverse, le voyage évoque l’ailleurs, la frontière, l’horizon, le dépaysement. Il fait émerger des figures mythiques (le découvreur, l’aventurier, l’explorateur) et naître des rêves de vitesse, de liberté et de partage.

 

A l'occasion de cette 28e édition des Journées européennes du patrimoine, le thème du « voyage du patrimoine » a pour objectif de révéler une dimension souvent mésestimée : l’extraordinaire vitalité d’un patrimoine national qui s’est toujours constitué grâce aux circulations des œuvres et des artistes, aux contacts entre des courants et des cultures esthétiques différentes, aux influences qui ont permis de faire se croiser les regards et d’inventer de nouvelles formes.

 

Reflet de mutations, de métissages et d’emprunts successifs, support de création, le patrimoine a toujours été « en mouvement ». Parler du voyage du patrimoine, c’est aussi faire état de sa modernité en (dé)montrant qu’il est en perpétuelle actualisation, dans un mouvement continu d’ouverture et d’échange.

 

Le « voyage du patrimoine » est une invitation à un périple dans le temps comme dans l’espace. Au moment même de sa construction, un édifice religieux, militaire, industriel ou culturel est le fruit d’une composition éclectique entre les influences de son architecte, les modes ou les techniques d’une époque, les savoir-faire hérités des régions voisines ou des pays frontaliers. Depuis l’Antiquité, l’art de bâtir s’inspire et se nourrit d’influences diverses à échelle européenne ou mondiale, traversé par de multiples courants artistiques qui ont façonné nos paysages actuels.

 

L’architecture religieuse gothique, par exemple, présente une apparente homogénéité stylistique, mais résulte d’expérimentations développées en Île-de-France et en Picardie, mais aussi en Angleterre, en Espagne, dans le Saint-Empire romain germanique. La basilique-cathédrale de Saint-Denis, les cathédrales de Saint-Etienne de Sens, de Chartres ou de Rouen se sont ainsi constituées sur un modèle européen, grâce à un mouvement de circulation des idées qui a permis l’invention de formes nouvelles, avec des appropriations spécifiques selon les pays.

Le style Renaissance, lui, fait un voyage qui part de l’Italie pour trouver un terrain d’expression privilégié en France, comme en attestent les châteaux de la Loire, le château d’Ecouen, la Cour du Louvre mais aussi de nombreuses riches habitations ou fontaines sur l’ensemble du territoire français.

 

Le voyage du patrimoine est aussi celui de l’histoire des régions françaises, qui ont chacune développé des savoir-faire propres. Certains éléments patrimoniaux ont trouvé des expressions originales selon les lieux où elles s’implantaient (choix des matériaux, traditions architecturales, contextes religieux ou politiques, proximité culturelle comme l’illustre le cas du patrimoine monumental alsacien).

 

 

La technique du colombage, par exemple, répond aux mêmes plans, mais a connu des spécificités champenoises, alsaciennes ou encore bretonnes. De la même manière, coïncidant avec le développement de l’industrialisation au XIXe siècle, la structure métallique fait son apparition, inspirée par les créations anglaises et belges, et marque encore aujourd’hui de nombreux bâtiments dans le Nord-Est de la France, comme à Paris, Roubaix ou Nancy. Chaque courant artistique et architectural voyage en France et trouve des interprétations différentes, de l’influence du baroque italien à Nice à l’Art nouveau présent dans le patrimoine balnéaire français.

 

Comment ne pas également penser à la circulation de principes architecturaux « officiels » qui, entre enjeux politiques, nécessités pratiques et effets de mode, ont trouvé leur place dans chaque ville française et ont diffusé une certaine image du pouvoir : les places royales du XVIIe siècle (Paris, Dijon, Lyon, Montpellier), les citadelles et places fortes construites sur le modèle conçu par Vauban (Besançon, Saint-Martin de Ré, Lille, Mont-Louis, Villefranche-de-Conflent) ou encore les immeubles de style haussmannien.

 

L’évolution chronologique et esthétique du patrimoine national, chacun peut l’apprécier en levant le regard, au gré d’une promenade, sur les façades des immeubles, des églises, des théâtres, des châteaux. L’un des objectifs de cette édition 2011 des Journées européennes du patrimoine est aussi d’apprendre à regarder autrement notre patrimoine quotidien pour y déceler et y comprendre les influences de l’« ailleurs » ou les signes d’un dialogue permanent au sein et au-delà des frontières françaises.

 

A cette occasion, l’intérêt et la cohérence du patrimoine européen pourraient être réaffirmés et valorisés, à travers notamment le « Label du patrimoine européen » ou l’encouragement d’initiatives transfrontalières pour les régions concernées.

 

Les réseaux patrimoniaux (CAUE, Villes et Pays d’art et d’histoire), ainsi que les associations dont la connaissance de l’histoire locale et de ses bâtisseurs est précieuse, détiennent les clés d’une interprétation pédagogique et stimulante du thème, à travers des parcours didactiques qui chercheront à introduire des notions essentielles d’histoire de l’art auprès du jeune public ou à approfondir la connaissance des amateurs sur le jeu des influences et des circulations qui innerve le patrimoine national.

 

La richesse du thème du voyage du patrimoine permet également d’envisager des thématiques variées, propices à l’ouverture des horizons et à la diversification des animations  sur la notion de patrimoine en mouvement : 

 

§  Les voyageurs du patrimoine

 

Les architectes, artistes, artisans ou conservateurs qui ont marqué de leur empreinte les sites et les monuments sont souvent eux-mêmes de grands voyageurs. Leurs périples ont souvent enrichi l’histoire locale et le patrimoine régional, tout comme l’accueil d’étrangers qui ont apporté ou importé leurs visions et leurs techniques.

 

Léonard de Vinci, dont l’influence lors de son voyage en Touraine a été déterminante pour le développement d’une architecture Renaissance en France.

 

Pierre Loti, écrivain-marin, grand voyageur et amoureux de la Turquie, qui a laissé une demeure insolite et colorée dans laquelle se côtoient ses souvenirs de périples à travers le monde.

 

Prosper Mérimée, infatigable voyageur dont les tours de France ont permis la réalisation d’un premier recensement des richesses patrimoniales sur le territoire national.

 

Léonard Foujita, artiste complet qui a partagé sa vie entre le Japon et la France et qui a introduit à travers une œuvre profondément influencée par les maîtres occidentaux une esthétique japonaise d’une grande originalité.

 

 

 

Certains corps de métier ont également participé à la diffusion d’un savoir-faire architectural qui a marqué le paysage patrimonial français.

Les maçons de la Creuse (parmi lesquels l’ouvrier-député Martin Nadaud) ont, au XIXe siècle, participé à la plupart des grands chantiers de travaux publics dans la capitale parisienne, réaménagée sous l’impulsion du Baron Haussmann.

Le compagnonnage, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2010, a marqué par la pratique rituelle du Tour de France le patrimoine national et contribué à la transmission d’un savoir-faire français d’excellence.

 

 

§  Les chemins du patrimoine et le patrimoine des transports

 

Le « voyage du patrimoine » induit des déclinaisons naturelles comme celle des voies, réseaux et carrefours culturels majeurs qui ont favorisé la mobilité des hommes et des courants artistiques.

 

Le Rhin et le Rhône

Les estuaires (Gironde, Loire)

Les routes maritimes

Le Canal du Midi

Les chemins de pèlerinage (Saint-Jacques de Compostelle)

Les réseaux de routes patrimoniales : Itinéraires culturels du Conseil de l’’Europe, Routes européenne du patrimoine industriel, les Routes du Pays Cathare, la Route des Maisons d’écrivains, etc…

 

Il existe aussi, par extension, un patrimoine du voyage, que peuvent illustrer les moyens de transport d’intérêt historique : les collections de véhicules anciens, les navires et les ports, les gares sont à même d’être mobilisés et valorisés lors de cette édition.

 

L’archéologie constitue, de la même manière, un révélateur fondamental des chemins d’échanges disparus : mithraeum d’Angers, Voie Domitienne, villes de Lyon, Marseille, Arles, Nîmes ou Orange.

 

 

§  Les échanges et les œuvres

 

Les musées tiennent une place essentielle dans le voyage du patrimoine puisqu’ils représentent des étapes ou des destinations finales dans le cadre d’échanges ou de prêt d’œuvres. Du cabinet de curiosités aux musées de France, en passant par les collections royales, l’acquisition et la préservation d’objets ou d’œuvres venues d’ailleurs ont toujours démontré la valeur accordée à des cultures différentes, capables d’enrichir la notion de patrimoine.

 

Musée du Louvre

Musée Guimet

Obélisque de la Concorde

Murakami au Château de Versailles

 

 

§  Le patrimoine virtuel

 

Le voyage du patrimoine se conjugue au futur. La révolution informatique et numérique a permis la multiplication et la massification des échanges sur le patrimoine. Sa connaissance comme sa valorisation s’en sont trouvées profondément transformées.

Les outils multimédias de valorisation ainsi que les base de données patrimoniales développés par le ministère et mis à disposition du public pourraient dans ce cadre faire l’objet d’une attention spécifique.