11/08/2012
La saison 2012 des concerts de ROC: Cimbalata academia
Renaissance de l'Orgue Corse présente
son festival d'orgues historiques corses
avec Cimbalata academia
du 17 au 23 août 2012
les concerts de Roc chanteront l'amour ...
"de l'amour profane à l'amour sacré"
sous la direction artistique de Lisandro NESIS
et avec la participation, à l'orgue, d'Umberto FORNI
Dans la mythologie
grecque, les Grâces
sont des déesses qui incarnent la
vie dans toute sa plénitude, et
plus spécifiquement la séduction,
la beauté, la nature, la créativité et
la fécondité. Elles étaient au
nombre de trois : Euphrosyne,
Thalie et Aglaé, personnifications
respectives de l’allégresse,
l’abondance et la splendeur.
Ces trois personnages ont inspiré
un grand nombre d’artistes au fil
des siècles et leurs portraits en
peinture, sculpture et musique
sont demeurés célèbres. Parmi les
chefs-d’oeuvre les plus connus,
nous pouvons citer les tableaux
de Botticelli (Le Printemps),
Rubens, Raphaël ou Cranach, ainsi
que les sculptures de Canova. En
musique, les compositeurs
baroques font volontiers de ces
trois suivantes de Vénus un
symbole du pouvoir de l’Amour, à
la fois divin et humain, profane et
sacré, ce qui leur assure une place
de choix dans les opéras ou dans
les divertissements des cours
françaises et italiennes.
Accompagnées de l’orgue
lorsqu’elles évoquent le Seigneur
et son amour divin ou du clavecin,
du théorbe et de la viole de
gambe lorsqu’elles se réjouissent
des bienfaits de Cupidon sur terre
ou quand elles se plaignent de ses
blessures amères, nos trois
chanteuses incarnent à merveille
les Trois Grâces. Nous vous
invitons à vous laisser guider par
elles dans un voyage entre le ciel
et la terre, le temps d’un concert,
pour pouvoir découvrir tous les
charmes qui ont fait la renommée
de ces trois déesses.
Les dates, les lieux et les orgues:
17/08 : SPELUNCATU, 21 h - orgue Crudeli 1810
18/08 : CORTI, 21 h - orgue Werle 1766
19/08 : A PORTA, 18 h - orgue Marracci 1780
21/08 : CORBARA, 21 h - orgue Saladini
début 19°/ Agati Tronci 1890
22/08 : MURU, 21 h - orgue Pagnini 1796/ Agati Tronci 1878
23/08 PIOGGIULA , 21 h -orgue Saladini 1844
Le programme du concert de Speluncatu:
17 Août 2012, 21h, SPELUNCATU
Première Partie : « Amour et les Trois Grâces »
Michel Lambert (1610-1696), Dialogue des Trois Grâces
Claudio Monteverdi (1567-1643), Come dolce oggi l’auretta
Domenico Mazzocchi (1592-1665), Signor, non sotto l’ombra
Domenico Mazzocchi, Folle cor
Deuxième Partie : « De la Terre au Ciel » (orgue de tribune: Umberto Forni)
Alessandro Scarlatti (1660-1725), Toccata nel I° Tono:
Preludio
Adagio
Presto
Fuga
Adagio cantabile ed appoggiato
Folia
Claudio Monteverdi, Salve Regina à 2, da “Selva Morale e Spirituale” (Venezia, 1640)
Troisième Partie : « Du Ciel à la Terre »
Jean-Baptiste Lully (1632-1687), Ballet de la Raillerie
Jean-Baptiste Lully, extrait du Ballet de Flore, Scocca Pur
Luigi Rossi (1597-1653), Orfeo : Coro di ninfe, Ah, Piangete !
Luigi Rossi, Orfeo (extrait Acte II, début de la scène 9) : Euridice, grazie e ninfe, Che può far Citherea… Dormite begl’occhi… Ciaccona All’impero d’Amore...
à bientôt!
A propos du concert des Trois Grâces ...
Le 2 mars 2011, exactement 364 ans après la création de l’Orfeo de Luigi Rossi, les Trois Grâces de Lucas Cranach rentrent au Musée du Louvre grâce aux dons qui ont permis l’acquisition du tableau. Aujourd’hui, le Concert des Trois Grâces vient donner vie en musique à ces trois déesses qui incarnent les plaisirs intenses de la vie dans toute sa splendeur.
Lisandro nesis
12:15 Publié dans concerts d'orgue, orgues historiques de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le concert des trois grâces, lucas cranach, speloncato, corte, la porta, corbara, muro, pioggiola | Facebook |
20/03/2011
"Tout essayer, - jusqu'au bout" avec la Genèse, Luca Cranach et Pierre Teilhard de Chardin
"L'ENERGIE HUMAINE":
tout essayer!
en écho au drame de Fukushima au Japon, à la réflexion sur l'énergie nucléaire et toutes les aventures technologiques de notre temps...
Le récit de la Tentation d' Adam et Eve, par Lucas Cranach, vers 1520, Musée de Varsovie, actuellement exposé au Musée du Luxembourg à Paris, dans cette belle exposition sur Cranach, à ne pas manquer!
Le Serpent au travail déroule les anneaux de sa fourbe séduction entre un Adam pétrifié, incertain et une Eve gracieuse, à l'écoute ...
"Quelle que soit la forme particulière sous laquelle on le considère, le Physico-moral obéit, dans son exercice, à une double loi, essentielle et universelle: tout essayer,- jusqu'au bout. (...) Tout tenter, pour savoir et pouvoir toujours plus: telle est la formule la plus générale et la plus haute loi de l'activité humaine et de sa moralité."
(Teilhard de Chardin: L'Energie humaine, Editions du Seuil, Sagesses)
Le regard innocent, comme absent, le visage rosi de plaisir, Eve teste la rondeur du fruit défendu contre la rondeur de sa joue, dialogue avec la rondeur de ses seins mûrs pour la cuillette - et déjà, elle sait l'irrésistible nécessité de devenir l'origine des hommes à venir, sans interdits, sans prudence:
" Le glébeux crie le nom de sa femme: Hava -Vivante.
Oui, elle est la mère de tout vivant" (Genèse)
... l'homme, dès lors, condamné à aller de l'avant, avec une accélération exponentielle des transformations de son monde, au risque d'y perdre jusqu'à son humanité de chair et d'os: "A l'homme il est permis d'être ce qu'il choisit d'être" (Giovanni Pic de la Mirandole, dans "Oraison sur la dignité humaine", 1486)
Vous avez dit perspicacité?
"oui, appétissant pour les yeux, convoitable, l'arbre, pour rendre perspicace", dit la Genèse.
En l'occurrence, faisons- nous, dans cette aventure du nucléaire comme dans celle de la manipulation génétique ou de la robotique tous azimuts, preuve de perspicacité ? Le Serpent nous aurait-il trompés ? Le fruit défendu n'enseigne-t-il pas aussi, avec un arrière-goût amer sous la douceur juteuse, l'éthique?
L'arbre de la Connaissance du bien et du mal éveille la conscience de nos deux toutereaux, les tire de la torpeur béate d'un univers parfait où rien n'est à désirer ni à craindre puisque dans ce jardin d'Eden le temps n'existe pas , les propulse violemment vers un avenir où ils devront apprendre l'imperfection, la différence et l'amour, l'injustice et la haine ( notre histoire humaine commence par un crime passionnel, un drame de l'incompréhension et de la guerre économique: histoire des premiers enfants d'Adam et Eve, Abel le berger favori tué par son frère cultivateur Caïn, dont l' offrande est méprisée par le Dieu créateur) , le prix de la nécessité, pendant de longs millénaires, en attendant de connaître celui de la pollution et des joyeuses fluctuations boursières.
à Autun, Dieu interroge Caïn: " Qu'as-tu fait? La voix des sangs de ton frère clame vers moi de la glèbe..." Caïn a planqué son frère Abel assassiné derrière un arbuste d'où dépassent ses jambes: bien sûr il n'a pas encore lu Agata Cristie et le crime n'est pas parfait, sans doute même pas pémédité ... Mesdames, Messieurs les jurés, ne pensez-vous pas que Caïn, mon client, avait des circonstances atténuantes? En tous cas voilà un antagonisme entre le monde pastoral et le monde agricole qui a eu la vie dure)
Dans le récit de la Genèse, Adam et Eve paient cher l'acquisition de leur conscience:
"IHVH Elihîm dit:
"Voici , le glébeux est comme l'un de nous pour connaître le bien et le mal.
Maintenant, qu'il ne lance pas sa main,
ne prenne aussi de l'arbre de vie, ne mange et vive en pérennité!"
IHWH Elohîm le renvoie du jardin d'Eden,
pour servir la glèbe dont il fut pris.
Il expulse le glébeux
et fait demeurer au levant du jardib d'Eden les Keroubîm
et la flamme de l'épée tournoyante
pour garder la route de l'arbre de vie. "
(Genèse, traduction Chouraki)
(Masaccio, 1427, Adam et Eve expulsés du Paradis, fresque de l'église del Carmine, chapelle Brancacci à Florence)
Le Dieu créateur de la Genèse interdit l'accès à l'Arbre de vie. On ne sait pas trop, à dire vrai, s'Il avait initialement un autre projet pour Adam et Eve ... Dans cette expérience ( au fait, le Créateur est-il de mèche avec le Serpent? enfant je me suis toujours posé la question ) la conscience de l'humanité n'a désormais de sens que dans la perspective de la mort... cette perspective de la mort intrinsèque en notre humanité , que cherche à transformer l'aventure passionnée de nos techniques scientifiques: tout essayer, pour le meilleur comme pour le pire, à commencer par la maîtrise de l'énergie et des manipulations biologiques, tout essayer jusqu'au bout au risque de dégrader définitivement notre planète ou de laisser en arrière les trois-quarts de l'humanité .
Tant pis?
Dans une nature si paisible, un si gentil petit couple!
Luca Cranach, 1533
07:47 Publié dans la mort, nature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : teihard de chardin, lucas cranach, la genèse, adam et eve, expulsion du paradis, caïn et abel, autun | Facebook |