22/08/2011
Le voyage onirique de Xavier Chilini au Spaziu d'Ile Rousse
... au commencement du monde: les pierres qui signent ...
"Derrière Deucalion naissent des hommes, derrière Pyrrha des femmes. Race nouvelle des humains, résistante au travail, dure à la peine, puisqu'elle a la force des pierres"
( les Métamorphoses d'Ovide)
le grand Totem (marbre de Carrare) et Xavier (de chair et d'os).
Correspondances et métamorphoses.
Où les Mazzeri de Corse et autres Benandanti du Frioul croisent sur les chemins du rêve les Chamans du Pays Dogon
Déesse (marbre de Carrare)
à gauche la pierre de fertilité et jeune fille en rêve
la pierre de fertilité (granit saumoné)
jeune fille en rêve (marbre de Carrare)
petite divinité bleue (granit bleu du Brésil)
la pierre du chaman (diorite)
le retour du cercle (marbre de Carrare)
un guerrier (fer) et incantation (fer)
le petit sorcier (fer)
les accessoires du chaman:
quel imprudent n'a pas ses grigris?
la jeune fille en rêve (marbre)
une tranche divine et saumonée
Janus (diorite orbiculaire)
chasses et batailles nocturnes
tête de pythie grecque (albâtre)
sourire de Théodore Monod: tombées d'un ciel rêvé, les météorites (bronze)
trois boîtes sacrées d'Egypte
une boîte sacrée: tabernacle! comme jurent nos amis québecquois ...
la table de divination aux huit dés (marbre): où le renard du pays Dogon trace ses prophéties
une serrure Dogon (marbre)
le chaman Xavier:
ton père, Joseph, trailleur de pierre d'Ajaccio peut être fier de toi ... Quant aux artisans de Carrare qui t'avaient accueilli dans l' atelier de l'ami Luiggi il y a quelques années, ils se souviennent encore de ta frénésie au travail, diable de corse! ébauchant dans l'effervescence de ton inspiration tant de ces belles pièces que tu nous donnes aujourd'hui à voir. Invitation au voyage de l'âme dans l'inconscient collectif.
... à voir au Spaziu jusqu'à la fin du mois d'août ...
12:54 Publié dans corse, Exposition d'art contemporain, les pierres qui signent, sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : xavier chilini sculpteur corse, spaziu ile rousse, art chamanique, pays dogon, inconscient collectif, mazzeri, benendanti, chasses et batailles nocturnes | Facebook |
29/04/2011
le Monte Revincu, ce lundi de Pâques
Nous partons aujourd'hui à la découverte du petit dolmen à couloir de Celluccia, que je ne connais pas encore, au sommet du Monte Revincu: trois cabrettes en cavale ...
... et les pierres qui signent les hommes, sous la pluie ...
Avant tout, je signale - pour ceux qui ne l'auraient pas - l'excellent article dans le numéro de février de STANTARI: "Aux origines du mégalithisme en méditerranée".
Vous pouvez également le retrouver en ligne:
-
www.cg2b.fr/cg2b/agriate/stantari_2011.pdf
Ainsi que le compte-rendu de la première journée de l'Agriate, le 22 novembre 2008 :
www.agriate.org/documents/Journée%20Agriate%202008%20compil.pdf
Vous y trouverez tout ce que vous devez savoir sur l'ensemble de ce site extraordinaire, ainsi que de fort belles photos aériennes très parlantes.
En ce lundi de Pâques, donc, nous devrions passer entre les tirs militaires, sinon entre les cornes des vaches et taureaux en libre vagabondage ...
Je cite ( compte-rendu de la journée du 22 novembre 2008 ):
" Le Monte Revincu
Franck Leandri
Direction Régionale des Affaires Culturelles
Etude réalisée avec le concours de1 : Franck Leandri1, Christophe Gilabert1, Christophe Jorda2 , Maëva Assous-Plunian3, Céline Bressy 4, Lucie Chabal5, Frédéric Demouche6, François- Xavier Le Bourdennec7 , Serge Muller8, Nadia Federzoni9, Kewin Pêche-Quillichini4, Charles Pinelli13, Hélène Paolini-Saez 10, Gérard Poupeau 7, Marc-Antoine Vella 11 , Julia Wattez 12 .
1 1 MCC et LAMPEA- UMR 6636 (Univ. de Provence et CNRS), 2 UMR 5059, 3Université de Paris IV, 4
LAMPEA- UMR 6636 (Univ. de Provence et CNRS), 5 UMR 5059 et 154, 6Musée de Préhistoire corse de
Sartène , 7UMR 5060, 8ISEM, Université de Montpellier-2., 9Université de Corse., 10Association laboratoire
régional d’archéologie, 11 Université de Corse et Université de Paris IV., 12UMR 5140 CNRS, ASM, science du
sol et archéologie, 13 Association les amis des Agriate.
L’établissement Néolithique du Monte Revincu est localisé au nord de la Corse à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Bastia. Il tient son nom d’une montagne culminant à près de 356 mètres dominant la plaine de Casta. Le site est implanté au sommet et au pied de cette montagne. Les recherches ont révélé sur 4 secteurs, disséminés sur une dizaine d'hectares une cinquantaine d’aménagements architecturés à vocation domestique ou funéraire, attribués pour la plupart au Ve millénaire av. J.-C.
C’est dans le secteur de la Cima-di-Suarella, un petit plateau surplombant le paysage vallonné que se concentrent les vestiges d’habitat. Une trentaine de structures dans un remarquable état de conservation y ont été découvertes. Elles sont délimitées au sol par des dalles disposées de chant et contiennent parfois un ou plusieurs niveaux de radiers constitués d’un empierrement relativement soigné. Ces structures présentent également des dispositifs de calage contre les dalles ou de trous de poteaux. Des cloisonnements ou des juxtapositions de compartiments quadrangulaires ont été observés sur certaines d'entre elles. La mise en évidence, grâce notamment à l’étude micromorphologique, de probables niveaux de sol contenant des restes d’aménagements en terre permet d’approcher la restitution précise d’unités domestiques. Les datations radiocarbones ainsi que le mobilier lithique et céramique, permettent de les situer dans le dernier tiers du Ve millénaire. A proximité de ces unités domestiques, on retrouve également au moins 3 structures qui, de par leur morphologie, pourraient se rapporter à une utilisation funéraire. L’ensemble des informations architecturales et chronologiques plaide en faveur d’une organisation trouvant tout son sens dans l’association entre aménagements domestiques et funéraires. La surface et la lourdeur de ces implantations au sol illustrent un ancrage territorial et peut-être un véritable essor démographique qui peut correspondre à la sédentarité d’une communauté et à la mise en place d’un véritable village. Une approche environnementale permet d’apprécier le territoire parcouru et exploité en synchronie avec le site et de retracer les influences que société et milieu ont pu exercer l’un sur l’autre.
Ce site permet de compléter la connaissance du mégalithisme en Méditerranée, sur son émergence et son évolution. Trois dolmens et plusieurs coffres funéraires, tous attribués au Ve millénaire avant notre ère par des analyses C14 et grâce au mobilier qu’ils contenaient ont été recensés sur le site. Les dolmens sont parmi les plus significatifs de l’île puisqu’ils conservent les arases de tumulus qui devaient les recouvrir. Au final ce travail rend une image plus fiable du mégalithisme corse, peut-être un peu flatteuse car avec les recherches récentes menées dans le sud, à Cauria, l’île apparaît comme un des premiers foyers d’émergence du mégalithisme méditerranéen occidental, si ce n’est le premier, en concordance avec les grandes architectures du mégalithisme de la façade atlantique. Parallèlement aux travaux de fouilles, a été entreprise une démarche environnementale qui consiste à définir par une étude paléogéographique les processus d’évolution, d’adaptation et de relation entre espace naturel et espace anthropique de manière diachronique. L’objectif premier de l’intervention s’appuyait sur la reconnaissance de phénomènes permettant d’évaluer le potentiel d’interrelations entre les sociétés et leur milieu. Dans ce cadre, ont été recherchés les secteurs offrant des séries stratigraphiques suffisamment puissantes et renseignées d’un point de vue chronologique, pour être interprétées. Les premières observations ont montré une faiblesse extrême de la couverture sédimentaire et la rareté de secteurs en cours d’érosion : le milieu est demeuré stable d’un point de vue hydrosédimentaire. Cette étude a été pour l’instant plus particulièrement dirigée vers les périodes les plus anciennes de l’utilisation anthropique du site. Cette étude s’appuie sur la réalisation d’un système d’information géographique (SIG) encore en cours d’amélioration qui repose sur le croisement de plusieurs types de données. Grâce à cette démarche nous disposons d’un large panel d’informations aussi bien sur les potentialités agricoles de la région (espaces utiles, zones de pâturages, réseau hydrographique etc…) que sur les axes de communication traditionnels (cheminements, sentiers, chemins pastoraux, axes de transhumances etc…). Le croisement de l’ensemble des données grâce aux SIG nous permet d’apprécier la perduration possible de certains phénomènes liées à des réalités géographiques et environnementales dont ont sait aujourd’hui qu’elles n’ont pas ou peu évoluées. De même il donne les moyens d’apprécier le maillage des sites, son évolution et par conséquent la pérennité de certains lieux d’occupation, de passages marqués par les mégalithes. La représentation 3D permet d’optimiser la visualisation des résultats.des recherches sont entreprises pour mieux comprendre la transformation de l’environnement des Agriate depuis les périodes préhistoriques jusqu’à nos jours. De plus des prospections permettent de se faire une meilleure idée sur l’évolution du peuplement. L’ensemble des données est en cours de mise en forme grâce notamment à un système d’information géographique. Ces recherches pluridisciplinaires viennent de faire l’objet d’une présentation dans le cadre du colloque de préhistoire récente de Périgueux.
Depuis 1995, ce gisement est propriété du conservatoire du littoral, des communes de Santo-Pietro-di-Tenda et de San-Gavino-di-Tenda. Les fouilles devraient permettre de rassembler la documentation nécessaire à sa mise en valeur. Certains monuments ont fait l’objet de reconstitutions 3D qui ont été intégrées dans un documentaire produit par la société bastiaise ISI Production et France 3 Corse, en partenariat avec la CTC ; ce film régulièrement diffusé sur FR3 et la chaine Via Stella a reçu le second prix du festival du film documentaire archéologique d’Amiens.
Le conservatoire du littoral et les communes ont clairement exprimé leur volonté de présenter à un large public ce gisement classé au titre des Monuments historiques depuis 1887. Le Monte Revincu est situé dans une région riche en vestiges mégalithiques (menhirs, statues-menhirs, dolmens etc…) qui pourraient compléter la visite dans le cadre d’un itinéraire des mégalithes du Nebbiu et des Agriate. Un cahier des charges devrait être rapidement présenté par un comité de pilotage qui sera mis en place très prochainement.
Cette démarche devrait être réalisée en concertation avec la CTC."
Quelques images de ce site toujours aussi puissant: la pluie fait lever les parfums et les couleurs des myrtes, cistes, lavandes, orchidées, bruyères, asphodèles, férules ...
le chemin pour y arriver: nous allons grimper jusqu'au sommet du Revincu, là-bas, au fond du paysage
... en cheminant, quelques alliens ...
" Il est actuellement déconseillé de se rendre sur ce gisement qui se trouve dans les abords du champs de tir de Casta nord. L’armée, locataire des parcelles attenantes au site devrait quitter l’endroit et le dépolluer à très court terme." (compte-rendu, idem).
Bon. Ce n'est pas encore nettoyé ...
fleur de culture
et orchidée sauvage
Il va falloir grimper là-haut ... de la grimpette de chèvres au milieu du maquis odorant, baveux ( les cistes!), fleuri et piquant
justement, rencontre avec une famille de chèvres (et de leur bouc)
curieuses, comme nous, et libres!
en chemin, les premiers aménagements et coffres: toujours saisissants. Notre vieille humanité, ancrée dans le sol, et les paroles envolées.
et "a Casa di l'Orca", toujours aussi accueillante ... pour les bergers d'il y a peu.
Colette nous mène, avec un sixième sens pour repérer les cairns: pas de sentier visible ...
ouf! les sécateurs sont de sortie. Chantal fait semblant de souffrir!
enfin, l'arrivée au sommet du Monte Revincu ... et le site de Celluccia. Emotion
le petit dolmen de Celluccia et, dans son prolongement, le menhir qui lui est associé
le dolmen de Celluccia, sans sa dalle supérieure, mais avec son couloir et son tumulus: daté du dernier tiers du V° millénaire ...
Ici nous partagerons notre nourriture avec les morts du lieu
et son menhir,
planté comme un amer dominant St Florent
Chantal a pris la pose, du haut de son 1m 59!
Au retour, nous voici sur le plateau de a Cima di Suarella, avec ses vestiges associant habitats des vivants et rites funéraires : sur les fouilles et leur résultat, voir le Stantari de février/avril 2011 ...
et, un peu plus loin en-dessous, la maison de l'ogre ...
le dolmen dit "a Casa di l'Orcu", qui a , hélas, servi assez récemment de point de mire pour les tirs d'artillerie ...
Un temps gris qui s'enfonce dans le mystère et le sacré du lieu.
Sous la pluie battante, honorant les morts: férules vigoureuses, blanches asphodèles, lavandes sauvages et herbes tendrelettes ... Le parfum des myrtes est étourdissant.
A côté du dolmen, cette petite construction en réemploi .
Merci aux jeunes biquettes de m'avoir accompagnées là-haut, même si nous avions des têtards dans les chaussettes.
C'était magnifique!
et vivent les appareils photo étanches!
10:42 Publié dans corse, la mort, les pierres qui signent, Méditerranée, préhistoire corse, racines de pierre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : mégalithisme en corse, agriate, monte revincu, cima di suarella, dolmen de celluccia | Facebook |
10/10/2010
Gaubert: recherches sur les origines de la Corse par les Monuments
Je vous transmets, grâce à l'amie Jéromine Boussard (Campa in Altiani) cet extra-ordinaire document que je viens de découvrir:
"GAUBERT, Dessins pris sur place de 1886 à 1889, Recherches sur les origines de la Corse par les Monuments"
A ouvrir sans modération sur le site:
Aller sur ARCHIVES
Bravo à l'auteur de cette mise en ligne! Cela dit, on aimerait en savoir un peu plus sur ce Gaubert et sur son aventure en Corse.
Très étonnant, même si les dessins ne sont pas toujours très fidèles, et si les monuments décrits avec le savoir d'un homme curieux de l'époque ont évolué - certains, hélas, vers une ruine avancée ...
11:49 Publié dans chapelles romanes corses, les pierres qui signent | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
27/09/2010
Sur le plateau de Cauria
CAURIA, avec Philippe JACCOTTET
Coriaces, drues, dressées au matin d'automne, les chardonneuses sentinelles du plateau de Cauria.
Veille:
Et puis en silence tournés vers le soleil levant, i stantari. Contemplation.
"Poids des pierres, des pensées
Songes et montagnes
n'ont pas la même balance
Nous habitons encore un autre monde
Peut-être l'intervalle"
(...) En fait, de toutes mes incertitudes, la moindre (la moins éloignée d'un commencement de foi) est celle que m'a donnée l'expérience poétique; c'est la pensée qu'il y a de l'inconnu, de l'insaisissable, à la source, au foyer même de notre être. Mais je ne puis attribuer à cet inconnu, à cela, aucun des noms dont l'histoire l'a nommé tour à tour. Ne peut-il me donner aucune leçon, hors de la poésie où il parle -, aucune directive, dans la conduite de ma vie ?
Réfléchissant à cela, j'en arrive à constater que néanmoins, en tous cas, il m'oriente, du moins dans le sens de la hauteur (...)
(La plus haute espérance, ce serait que tout le ciel fût vraiment un regard)
Philippe JACCOTTET: Eclaircies, dans Paysages avec figures absentes. NRF Gallimard.
19:12 Publié dans balades en Corse, les pierres qui signent, préhistoire corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : plateau de cauria, préhistoire corse, philippe jaccottet | Facebook |