16/09/2023
A la rencontre des des chapelles à fresques et églises baroques des pièves de Talcini, Boziu et Mercuriu vendredi 21 juillet
VENDREDI 22 SEPTEMBRE 2023
L’ASSOCIATION SALADINI
propose une journée de découverte des chapelles à fresques et églises baroques des pièves de Talcini, Boziu et Mercuriu
Au programme :
l’église Sant’Andria d’Omessa (et sa fresque énigmatique et émouvante ),
( Omessa, la fresque énigmatique et émouvante de la charité de St Martin )
puis la délicieuse et naïve chapelle San Michele de Castirla,
( l'abside peinte de San Michele de Castirla)
puis pique-nique sur le site préroman (baptistère et église piévane) de San Giovanni de Corte : où l'on côtoie l'évocation de la préhistoire, du monde romain et du légendaire Ugo Colonna :
( le site préroman de San Giovanni , piévanie de Venaco )
( où se trouvait, sous l'abside de l'église, le graffito du cheval ,
peut-être préhistorique et "psychopompe",
visible jusqu'en 2007 mais désormais disparu )
( article du Corse matin du 8 août 2013 )
Rappelons tout de même ce qu'est ce site de San Giovanni Battista de Corté, classé M.H. en 1968:
Dans la vallée du Tavignano, dans un espace majestueux et largement ouvert sur les montagnes environnantes, peut-être sur l'emplacement de l'antique ville romaine de Venicium, à quelques mètres à peine du Palazzu ( maison forte) du semi mythique Comte Ugo della Colonna, le héros de la Reconquista de la Corse lors de la croisade contre les Maures au début du IX° siècle, ce site fut probablement déjà occupé dès la préhistoire: la colline du Poggio dello Palazzo (dont Madame Moracchini Mazel pense que le sommet est couronné d'une triple enceinte mégalithique) disparait aujourd'hui sous la végétation et l'on ne peut même plus distinguer les vestiges du Palazzo. Voici, juxtaposés, l'église-mère ( qui fit office de cathédrale annexe du diocèse d'Aléria) et le baptistère de la Piève de Venaco : fouillée en 1956/58 par Mme Moracchini Mazel, l'église préromane dont il reste la belle abside en cul de four et la base des murs, des piliers séparant les trois nefs, et le baptistère de plan tréflé, recouvert d'une charpente et d'un toit de lauzes.
Rappelons que le relevage du baptistère fut l'oeuvre de l'Armée, alors propriétaire des lieux sous l’impulsion de Geneviève Moracchini Mazel ... Ces deux édifices, leur appareil archaïque (pierres cassées au marteau, utilisation d'un mortier de chaux, de tuffeau) et leur décor de bandes murales à la façon des églises lombardes permettent d'estimer leur construction du début du IX° siècle... Comme souvent on retrouve là la permanence de l'occupation humaine sur un site sacré, vestiges mégalithiques, nombreux éléments de tuiles et poteries romaines réemployés dans la maçonnerie des deux édifices...
Le petit "cheval psychopompe" disparu, c'est désormais un peu de l'âme du lieu qui désormais nous manque.
(Favalellu : délicat et mélancolique, l'Evangéliste Matthieu)
l’après-midi sera consacrée aux fresques de Santa Maria de Favalellu
( l'ardent Saint Jean-Baptiste de Sermanu)
et de San Nicolau de Sermanu , nichée dans son cimetière .
Accueil à 9h à Ponte–Leccia sur le parking du Super-U
Prévoir son pique-nique, beaucoup d'eau ! et le co-voiturage.
Prière d’être bien chaussés.
Renseignements : 06 17 94 70 72 / 04 95 61 34 85
18:53 Publié dans chapelles romanes corses, fresques de corse, journées fresques de Corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : omessa, castirla, san giovanni de corte, favalellu, sermanu | Facebook |
25/10/2011
Une journée branchée dans le Rustinu et la Castagniccia ...
pour une découverte biogéologique du côté de Santa Maria di Riscamone
en la compagnie de Michel Benedetto, fils et petit-fils de puisatiers/sourciers de Provence ...
qui a fait le pari, à l'aide de ses baguettes et de son pendule, de décrasser nos antennes, comme dit la chanson.
Je l'avais engagé à venir sonder le site rocheux qui me semblait "avoir une âme". Il surplombe côté sud l'ensemble de Santa Maria di Riscamone, et comporte une forme intéressante avec sa grande dalle, sans doute détachée du rocher, qui repose, telle une table de dolmen, sur deux montants rocheux naturels ...
Table aussitôt adoptée par notre amie Chantal pour une séance de méditation sous l'oeïl perplexe de mes jeunes Leo et Vincent ...
Un résultat qui révèle, semble-t-il, un maillage serré du réseau Hartmann: je ne peux en dire plus, car je n'y connais pas grand-chose, mais peut-être aurai-je plus à donner d'ici quelque temps.
Une chose est sûre: cette structure s'ouvre dans un axe est/ouest, tout comme, plus bas, l'église et le petit baptistère paléochrétien. Ce qui conforte ma rêverie à propos de la permanence du sacré: nos gens de ces époques reculées (préhistoire, protohistoire, puis antiquité ...) tenaient leurs antennes en état de marche par nécessité, choisissaient en connaissance de cause leurs lieux de vie et de communication avec l'au-delà et ses mystères. Il ne me parait donc pas impossible que l'on ait utilisé cette structure pour y pratiquer des sépultures. Toussaint Quilici, le veilleur attentif de la région, me dit du reste avoir trouvé dans cet environnement du matériel lithique préhistorique.
Rien d'étonnant, le site s'y prête admirablement et l'eau n'est pas loin, sous ce petit plateau, servant aujourd'hui à la toilette des familles de cochons ( je les ai souvent vus se rouler dans la boue fraîche, avec délice en été) et de sangliers qui peuplent le vallon.
A propos d'eau, l'étape suivante fut de prospecter le sol des deux baptistères:
présence de l'eau (sous terre, faut-il le préciser?) au centre même du grand baptistère roman, ce qui n'étonnera personne. Cet édifice octogonal, le plus important du genre en Corse, s'est inexorablement ouvert sous les glissements de terrain, et continue de bouger ...
Quant au petit baptistère paléochrétien, le point d'eau se trouve légèrement décentré par rapport à la cuve baptismale ... et nous recevons là sous la houlette de Michel une première leçon de baguettes ... assez concluante!
Inattendue, Michel qui nous a gratifié d'une sérénade adressée aux pierres du lieu sur son galoubet ...
Notre balade a suivi d'autres chemins, en Castagniccia cette fois,
vers Cambia
et San Quilicu
puis en fin de journée vers san Giovanni di Corte où le tambour à cordes entre en action en compagnie du galoubet ...
Esprits du lieu et du crépuscule, avez-vous aimé cet instant étrange et fugitif? Et qu'en a pensé Ugo Colonna dans sa résidence sous la colline? Des larmes ont-elles trouvé le chemin de ses paupières de ronces et coulé dans sa barbe que j'imagine fleurie comme celle de Charlemagne, dit-on ?
Merci aux amis, à Nicole en particulier qui nous fait faire cette rencontre inhabituelle, et à Chantal pour ses photos !
la lumière de cette journée d'automne était incroyablement favorable à la présence des pierres, comme ici, malgré le lichen, avec mes chers Adam et Eve, que j'avais rarement vus si beaux et si fringants,
ou ici, saisissante, sur la stantara de Santa Maria, à Cambia: à propos du monde préhistorique de la Corse, une prochaine note concernera e petre scritte du Monte Cuglioni, visitées dimanche dernier en compagnie de Toussaint Quilici, le bon génie de la pieve de Risccamone.
(à suivre, donc!)
17:10 Publié dans corse, les pierres qui signent, préhistoire corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : biogéologie, santa maria di rescamone, réseaux hartmann, biogéologie du sacré, cambia, san giovanni de corte | Facebook |
23/07/2009
Nouvelle brève du Purgatoire, San Giovanni de Corté
Le 22 Août 2007, je publiais une brève du Purgatoire un peu désespérée:
Avis de recherche du « cheval psychopompe » ….
Depuis tous ces siècles, immobilisé (et "christianisé" ?) sous l’antique abside en cul de four d’une importante église pievane de Corse, le cheval passeur des âmes du fond des âges a-t-il rompu ses entraves pour reprendre librement son errance nocturne dans notre inconscient archaïque?
Trop de visiteurs incontrôlés ou pas assez d’engagement responsable ? On nous a répondu récemment qu'il valait mieux que le patrimoine ancien retourne sous les ronces pour y être préservé. Voilà une bonne solution pour ne pas s'embarrasser avec toutes ces vieilleries qui polluent notre espace et freinent le PROGRES!
Hier, en fin de journée lors de notre parcours dans la Vallée de l'Asco, Ghjuvellina et Cortenais, nous avons terminé ici, sur le site de San Giovanni, sur la commune de Corté:
Dans la vallée du Tavignano, dans un espace majestueux et largement ouvert sur les montagnes environnantes, peut-être sur l'emplacement de l'antique ville romaine de Venicium, à quelques mètres à peine du Palazzu ( maison forte) du semi mythique Comte Ugo della Colonna, le héros de la Reconquista de la Corse lors de la croisade contre les Maures au début du IX° siècle, ce site fut probablement déjà occupé dès la préhistoire: la colline du Poggio dello Palazzo (dont Madame Moracchini Mazel pense que le sommet est couronné d'une triple enceinte mégalithique) disparait aujourd'hui sous la végétation et l'on ne peut même plus distinguer les vestiges du Palazzo. Voici, juxtaposés, l'église-mère et le baptistère de la Piève de Venaco : fouillée en 1956/58 par Mme Moracchini Mazel, l'église préromane dont il reste la belle abside en cul de four et la base des murs, des piliers séparant les trois nefs, et le baptistère de plan tréflé, recouvert d'une charpente et d'un toit de lauzes. Notre ami Etienne Jacquemin, hier, rappelait que le relevage du baptistère fut l'oeuvre de l'Armée, alors propriétaire des lieux ... Ces deux édifices, leur appareil archaïque (pierres cassées au marteau, utilisation d'un mortier de chaux, de tuffeau) et leur décor de bandes murales à la façon des églises lombardes permettent d'estimer leur construction du début du IX° siècle... Comme souvent on retrouve là la permanence de l'occupation humaine sur un site sacré, vestiges mégalithiques, nombreux éléments de tuiles et poteries romaines réemployés dans la maçonnerie des deux édifices...
Le petit "cheval psychopompe" disparu, c'est désormais un peu de l'âme du lieu qui qui nous manque.
17:14 Publié dans brèves du purgatoire, corse, les pierres qui signent, patrimoine, préhistoire corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : piévannies de corse, san giovanni de corté, patrimoine préroman de la corse | Facebook |