25/10/2011
Une journée branchée dans le Rustinu et la Castagniccia ...
pour une découverte biogéologique du côté de Santa Maria di Riscamone
en la compagnie de Michel Benedetto, fils et petit-fils de puisatiers/sourciers de Provence ...
qui a fait le pari, à l'aide de ses baguettes et de son pendule, de décrasser nos antennes, comme dit la chanson.
Je l'avais engagé à venir sonder le site rocheux qui me semblait "avoir une âme". Il surplombe côté sud l'ensemble de Santa Maria di Riscamone, et comporte une forme intéressante avec sa grande dalle, sans doute détachée du rocher, qui repose, telle une table de dolmen, sur deux montants rocheux naturels ...
Table aussitôt adoptée par notre amie Chantal pour une séance de méditation sous l'oeïl perplexe de mes jeunes Leo et Vincent ...
Un résultat qui révèle, semble-t-il, un maillage serré du réseau Hartmann: je ne peux en dire plus, car je n'y connais pas grand-chose, mais peut-être aurai-je plus à donner d'ici quelque temps.
Une chose est sûre: cette structure s'ouvre dans un axe est/ouest, tout comme, plus bas, l'église et le petit baptistère paléochrétien. Ce qui conforte ma rêverie à propos de la permanence du sacré: nos gens de ces époques reculées (préhistoire, protohistoire, puis antiquité ...) tenaient leurs antennes en état de marche par nécessité, choisissaient en connaissance de cause leurs lieux de vie et de communication avec l'au-delà et ses mystères. Il ne me parait donc pas impossible que l'on ait utilisé cette structure pour y pratiquer des sépultures. Toussaint Quilici, le veilleur attentif de la région, me dit du reste avoir trouvé dans cet environnement du matériel lithique préhistorique.
Rien d'étonnant, le site s'y prête admirablement et l'eau n'est pas loin, sous ce petit plateau, servant aujourd'hui à la toilette des familles de cochons ( je les ai souvent vus se rouler dans la boue fraîche, avec délice en été) et de sangliers qui peuplent le vallon.
A propos d'eau, l'étape suivante fut de prospecter le sol des deux baptistères:
présence de l'eau (sous terre, faut-il le préciser?) au centre même du grand baptistère roman, ce qui n'étonnera personne. Cet édifice octogonal, le plus important du genre en Corse, s'est inexorablement ouvert sous les glissements de terrain, et continue de bouger ...
Quant au petit baptistère paléochrétien, le point d'eau se trouve légèrement décentré par rapport à la cuve baptismale ... et nous recevons là sous la houlette de Michel une première leçon de baguettes ... assez concluante!
Inattendue, Michel qui nous a gratifié d'une sérénade adressée aux pierres du lieu sur son galoubet ...
Notre balade a suivi d'autres chemins, en Castagniccia cette fois,
vers Cambia
et San Quilicu
puis en fin de journée vers san Giovanni di Corte où le tambour à cordes entre en action en compagnie du galoubet ...
Esprits du lieu et du crépuscule, avez-vous aimé cet instant étrange et fugitif? Et qu'en a pensé Ugo Colonna dans sa résidence sous la colline? Des larmes ont-elles trouvé le chemin de ses paupières de ronces et coulé dans sa barbe que j'imagine fleurie comme celle de Charlemagne, dit-on ?
Merci aux amis, à Nicole en particulier qui nous fait faire cette rencontre inhabituelle, et à Chantal pour ses photos !
la lumière de cette journée d'automne était incroyablement favorable à la présence des pierres, comme ici, malgré le lichen, avec mes chers Adam et Eve, que j'avais rarement vus si beaux et si fringants,
ou ici, saisissante, sur la stantara de Santa Maria, à Cambia: à propos du monde préhistorique de la Corse, une prochaine note concernera e petre scritte du Monte Cuglioni, visitées dimanche dernier en compagnie de Toussaint Quilici, le bon génie de la pieve de Risccamone.
(à suivre, donc!)
17:10 Publié dans corse, les pierres qui signent, préhistoire corse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : biogéologie, santa maria di rescamone, réseaux hartmann, biogéologie du sacré, cambia, san giovanni de corte | Facebook |