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17/07/2010

Brève du Purgatoire: Santa Maria di Rescamone

Les pierres qui signent ...
 
commune de Valle di Rustinu,
la Pievanie de Santa Maria et San Giovanni Battista di Rescamone, anciennement diocèse d'Accia
Petite chronique d'un pillage récurrent ...
Rescamone en arrivant blog.jpg
Jeudi dernier, toujours le même frémissement de joie et d'inquiétude lorsqu'on découvre ce site, trop isolé, trop délaissé, livré à l'âpre imbécillité humaine: il y a quelque temps, lors d'un parcours avec des amis, nous avions surpris des malfaisants armés de "poêles à frire", s'acharnant à explorer le sol du site dans l'espoir de gagner les énièmes trois sous au détriment de la connaissance archéologique ... Pris sur le fait, et coincés par un jeune de la mairie que nous avions pu alerter, les pilleurs s'en étaient retournés piteux, la queue (de la dite poêle). basse .. mais se promettant sans doute bien de recommencer à la première occasion ...
Rescamone l'église sta Maria blog.jpg
Ce site exceptionnel raconte beaucoup sur l'implantation de la christianisation à l'intérieur de l'île, puisque les fouilles menées par Geneviève Moracchini Mazel ont révélé que cette église romane succède à un sanctuaire paléochrétien comportant une basilique à trois nefs et un petit baptistère, visible ici au premier plan (la construction de briques protège la petite cuve baptismale cruciforme).
Je vous renvoie, si possible, au cahiers Corsica 98/99, publiés en 1982 par la Fagec, qui relatent les fouilles menées par G.Moracchini Mazel dès 1956, et au riche ouvrage "CORSICA SACRA" écrit et publié il y a quelques années par G. M. M.
Rescamone à l'intérieur du baptistère blog.jpg
Le  baptistère octogonal et roman qui jouxte l'église, le plus grand de Corse, a été victime, comme l'ensemble du site, des glissements de terrains qui l'ont conduit à la ruine. Tel qu'il est aujourd'hui - heureusement consolidé par des piles de renforcement lors les travaux archéologiques successifs de G. Moracchini Mazel - ce baptistère reste impressionnant, dans la solitude paisible du lieu.Rescamone arcature baptistère blog.jpg
 il a conservé en place par endroits son arcature ...
 
Rescamone arcs prêts à être volés blog.jpg
...mais  malheureusement d'autres arcs  depuis des années à l'abandon,  gisaient au sol ... prêts à être volés. Comme tant d'autres belles pierres et dalles réutilisées à droite et à gauche: voilà une carrière bien commode!
Pour orner quoi donc ? Voyons voir ? Un chic salon? Une cheminée de style ? Formidable, chère madame, vos murs d'un goût exquis et vos amuse-gueule aussi!
 A chacune de mes visites, donc,  je les comptais, ces pauvres pierres soigneusement taillées au XIIème siècle pour célébrer la naissance à la vie chrétienne ...
L'inévitable s'est produit: ce jeudi 15 juillet, ils n'y étaient plus. Dont acte.
(à suivre)

13/05/2010

Olmi Cappella: la restauration de la chapelle du Rosaire

 La restauration de la chapelle du Rosaire
à l'église san Nicolau d'Olmi Cappella,
atelier de restauration d'Ewa POLI
 avec Marie-Anne MORBACH et Frédéric PETROTTI
Olmi Cappella chapelle du Rosaire blog.jpg
 depuis des mois, dans l'église glaciale en hiver d'Olmi Cappella,
sous le petit orgue, avec minutie, avec ténacité, avec amour,
Marie-Anne Morbach dégage, reconstitue, restitue
Olmi Cappella, voûte chapelle Rosaire.jpg
cette chapelle dédiée à l'origine à la Vierge du Rosaire,
comme le montre ce très beau décor de stucs 17ème,
retrouvé sous des couches successives de "replâtrage" ultérieur.
Marianne me dit que la joie de redonner vie à cet ensemble inespéré et coloré
lui a donné la force d'affronter  rigueurs hivernales éprouvantes et solitude.
la Vierge du Rosaire.jpg
Chère Marianne, cette joie se lit dans ton travail !
Ici, dans l'édicule enchâssé dans le fronton interrompu couronnant  l'autel,
Marie, solide et douce montagnarde dans sa robe parsemée de roses,
les mains ouvertes pour l'offrande. Tout autour, cet étonnant décor comme une auréole solaire.
Le soin apporté à l'ensemble de cette chapelle du Rosaire
souligne son importance pour l'église pievane du Ghjunsani,
par ailleurs riche de de ses nombreux autels du 17ème -  dont on reparlera une autre fois.
autel Rosaire, décor gauche blog.jpg
Sur les murs latéraux de cette chapelle, un décor 18ème recouvre en partie le précédent:
des anges chevauchant des rinceaux encadrent un emplacement aujourd'hui occupé par de jolies toiles plus récentes (fin 18ème).
Une partie du décor sous ces encadrements de stuc  a malheureusement disparu.
ange.jpg
Présence des anges ...
autel Rosaire décor droit blog.jpg
Deux inscriptions mystérieuses se lisent de part et d'autre:
Olmi Cappella texte 1 blog copie.jpg
EX. SIMOIS (?) PROPHA (...?) (avec les signes d'abréviation d'usage)
SI PARS VIRGO NECIS
SUDORIS CONSCIA NAII (?)
Olmi Cappella texte 2 blog copie.jpg
EX. LUC. CAP. 22
SANGUINIS UNDA FLUIT
SUDANS NUNC SUDAT IMAGO
?
Messages dont nous n'avons pas encore trouvé une clef satisfaisante, mais dont ne désespérons pas de découvrir le sens.
Mariane au travail.jpg
Le travail s'achève. Merci, chère Marie-Anne,
de nous avoir fait découvrir ici cet ensemble intéressant et charmant:
et ce sera un plaisir renouvelé de jouer le petit orgue dans un tel environnement .
Aut_3157.jpg
(le petit orgue armoire)
Petite séquence à propos des restaurations:
On ne peut que féliciter et encourager toutes les personnes responsables, à commencer par le maire, Monsieur Frédéric MARIANI, et les associations qui ont décidé ces restaurations dans l'église d'Olmi Cappella, engagement au long cours et parsemé d'embûches, dont l'une des plus invalidantes est la présence de l'humidité dans le sol (faille en profondeur sous l'édifice) et des remontées capillaires dans les murs  -  état récurrent dans nos églises et pour lequel on n'a pas encore  trouvé de solution miracle. Bon sens et technicité ne suffisent pas toujours à traiter ce problème ...
A Olmi Cappella, des erreurs auraient pu être évitées par le passé. Cette  belle église a été étouffée sous une épaisse couche de ciment, à l'extérieur, à une époque où l'on croyait mordicus au progrès moderne: le crépi au ciment paraissait alors la valeur sûre et le signe de l'amour porté au  patrimoine ...
Aut_3156.jpg
(l'église saint Nicolas d'Olmi Cappella avant dégagement des murs)
 On en est bien revenu aujourd'hui et la communauté d'Olmi Cappella a récemment entrepris de dégager au moins le soubassement de l'église, pour tenter de donner un peu d'air aux murs : les crépis d'autrefois, réalisés à la chaux, permettaient les échanges extérieur/intérieur, ce qui n'est plus le cas avec le ciment. Les dégats n'ont pas tardé à se manifester: stucs et peintures murales se sont dégradés à grande vitesse et les cuves des autels latéraux n'ont pas tardé à se délabrer définitivement ... disparition d'oeuvres élégantes ...
Autre problème  rencontré ici et  ailleurs: le sol ancien de l'église, fait de carreaux de terre cuite, respirait lui aussi, d'autant que sous ce sol existait ce "vide sanitaire" qu'était l'ARCA, fosse commune en usage en Corse jusqu'au début du 19ème siècle. Cette crypte a malheureusement été souvent comblée ( nous en avons aussi un exemple dommageable à la Collégiale de Speloncato) et l'on a cru bien faire il y a quelques décennies en la recouvrant d'une épaisse dalle de béton qui accroit l'effet imperméable de l'ensemble ... A Olmi Cappella, cette dalle a été recouverte d'une sorte de damier noir et blanc qui jure avec l'expression joyeuse de l'ensemble:
Aut_3160.jpg
(l'intérieur de Saint Nicolas, avant restauration)
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur certaines solutions préconisées par certains responsables des monuments historiques: les murs composites de nos églises de Corse rendent particulièrement inefficaces les injections de résines prétendûment miraculeuses et fort onéreuses de surcroît. Ces injections ont peut-être une certaine efficacité lorsque la barrière chimique s'adresse à des matériaux homogènes, mais ce n'est pas le cas de nos murs de maisons anciennes ou d'églises, en Corse. J'ai en tête pour exemple le cas de l'église de Loreto di Casinca où règne depuis des années une puanteur chimique liée à ces injections de résine qui n'ont en rien amélioré les problèmes d'humidité de cet édifice.
Dont acte.

03/12/2009

restaurations des chapelles à fresques en Corse

Où en sont les travaux et les projets de restauration des fresques ?
affiche carrousel Louvre vov 2009.jpg 
Début novembre se tenait à Paris, au Carrousel du Louvre,
le SALON INTERNATIONAL DU PATRIMOINE CULTUREL.
La Corse était présente et témoignait des efforts de la Collectivité Territoriale pour sauvegarder le  patrimoine de l'île ...
IMG_7807.JPG
( à Santa Cristina, dernière visite le 17 novembre 2009: un chantier aujourd'hui achevé et magnifiquement conduit par l'équipe de Michel Hébrard, d'Avignon)

PROGRAMME DE SAUVEGARDE ET DE RESTAURATION DES CHAPELLES À FRESQUES INSULAIRES

La Corse dispose d’un ensemble de chapelles à fresques d’une richesse exceptionnelle, menacé de dégradations irréversibles voire de disparition.
C’est pourquoi, dès 2007, la CTC a engagé un ambitieux programme de sauvegarde et de restauration sur 14 édifices aux décors monumentaux conservés datés entre la fin du XIVe siècle (Sainte Marie des Neiges à Brando) et le début du XVIe siècle (San Tumasgiu di Pastureccia à Castello di Rostino). Ces chapelles, situées sur les communes d’Aregno, Brando, Calvi, Cambia, Castello di Rostino, Castirla, Favalello, Furiani, Gavignano, Murato, Pied’Orezza, Pruno, Sermano, Valle di Campoloro seront restaurées d’ici la fin 2010.

Le Salon du Patrimoine 2009 est l’occasion pour la CTC de présenter à travers une vidéo-projection, l’ensemble du projet et notamment les 4 chapelles actuellement en cours de restauration :
- Sainte Christine à Valle di Campoloro,
- Saint Nicolas à Sermano,
- Notre Dame des Neiges à Brando,
- San Quilicu à Cambia.

La chapelle Sainte-Christine de Valle-di-Campoloro est classée aux Monuments Historiques depuis 1875, les peintures murales de son abside ont été classées en 1900. Cet édifice, un des monuments majeurs de Corse, est situé en contrebas du village dans un cimetière qui n’est plus utilisé, avec des tombes relativement anciennes.
Elle possède un plan très particulier, comportant une nef d’aspect traditionnel conduisant à une sorte de transept largement débordant, équipé de 2 absides orientales jumelées. Le chevet de la chapelle est également orné d’un ensemble remarquable de peintures datées de 1473 qui est parvenu à nous pratiquement complet malgré de nombreuses dégradations. Par ailleurs, il s’agit d’une des rares chapelles en Corse dont la construction est bien connue, puisque la date de 1470 est gravée sur le linteau de la porte sud du transept.

La chapelle Saint-Nicolas de Sermano est située à quelques centaines de mètres en contrebas du village. Seul un chemin escarpé permet d’y accéder. L’édifice, classé Monuments Historiques le 16 octobre 1992, a été édifié à une date difficile à déterminer de l’époque médiévale (XIVe ou XVe siècle). Il présente toutes les caractéristiques traditionnelles des chapelles construites en Corse sous domination pisane, avec un plan rectangulaire achevé par une abside semi-circulaire orientée. Plus tard, un campanile maçonné abritant une cloche sous son arcature a été implanté à l’aplomb du mur oriental de la nef, sur le côté nord du monument.

La chapelle Santa-Maria di e Neve (ou Notre-Dame des Neiges) de Brando est classée aux Monuments Historiques depuis 1976, les peintures murales classées en 1958.
Elle est facilement accessible aux visiteurs, mais le plus souvent fermée et son aspect intérieur semi-abandonné surprend en regard de la qualité architecturale du site composé des 3 églises du village. L’édifice, construit à l’époque romane avec une nef rectangulaire et une abside demi-ronde, conserve quelques-unes des plus anciennes fresques de Corse, et celles qui sont les mieux documentées sur leur commanditaire, Domina Benedicta, fille d’une puissante famille de Gènes, et sur leur créateur, le peintre Maestro Giovani originaire de Recco, qui reçut commande du travail en 1386.

La chapelle San-Quilicu de Cambia est classée aux Monuments Historiques depuis 1983, le meuble de sacristie depuis 1975. Elle est située en contrebas du hameau du même nom. On y accède par un sentier abrupt, qui débouche sur une clairière boisée et un enclos abritant le monument.
Remarquable par son aspect extérieur avec ses façades entièrement appareillées, et par l’ensemble de ses décors intérieurs (peintures murales, statuaire, décors de stucs et mobiliers de grande qualité), elle fait partie des édifices religieux médiévaux majeurs de Corse. Un campanile de la fin de l’époque médiévale, élevé à l’aplomb de l’arc triomphal sur le côté sud, et une clôture d’abside de l’époque baroque, sont les 2 principaux ouvrages rapportés à la construction d’origine, dont le projet ambitieux prévoyait un clocher porche, comme celui de San-Michele de Murato.

Les travaux de remise en état de ces 4 chapelles, d’un montant de près de 2 M€ s’achèveront début 2010. La poursuite de la restauration des chapelles à fresques aboutira fin 2009 à l’engagement de 6 opérations nouvelles constituant la 2nde tranche fonctionnelle de cet ambitieux programme de sauvegarde du patrimoine insulaire :
- l’église de la Trinité d’Aregno
- l'église Saint Thomas de Pastureccia, à Castello di Rostino
- l’église Saint Michel de Castirla
- l’église Saint Pantaléon de Gavignano
- l’église Saint Michel de Murato
- l’église Santa Maria Assunta, à Pruno

La CTC assurera la direction des travaux de conservation dont la livraison est prévue fin 2010
."

(Document de la CTC)


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Dernière visite hier, 2 décembre, à la petite chapelle de Castirla, en attente de sa prochaine restauration: toujours interdite au public, le toît menaçant de s'écrouler est toujours solidement bâché: en espérant que cette petite merveille d'art populaire sera attribuée à un atelier réellement compétent ... Le travail de restauration des fresques a un prix, celui du savoir-faire et du temps nécessaire pour l'exercer: gare aux devis trop légers qui annoncent souvent des travaux bâclés ...

(à suivre)



27/11/2009

Piedicroce,église paroissiale et maison Paoli

A.F. ALBERTI à PIEDICROCE
Piedicroce église ensemble côté orgue.jpg
à Piedicroce, le fond de l'église, avec l'orgue historique (Spinola 1619)
 Michel-Edouard NIGAGLIONI vient de me confirmer ce que je subodorais: le peintre responsable du décor peint de la pièce des "BERGERS d'ARCADIE" dans la Maison Paoli de Piedicroce est le même que celui qui a réalisé l'intégralité du décor mural et plafonnant de l'église paroissiale saint Pierre saint Paul de ce village...
Il s'agit donc de A.F. ALBERTI, actif en Haute-Corse entre 1850 et 1880 (vivement la parution du Dictionnaire des peintres corses, de Michel-Edouard Nigaglioni!) ... Je reviendrai sur l'ensemble du riche décor de l'église, réalisé par Alberti en 1865, qui pour le moins, témoigne de la prospérité à l'époque de ce village important de la Castagniccia.
En ce qui concerne le décor des Bergers d'Arcadie de la Maison Paoli, M.E. Nigaglioni pense qu'il s'agit d'une pièce qui a pu avoir une vocation municipale pour y signer des actes civils (mariages ...), d'où cette solennité certaine mâtinée d'esbrouffe locale ... A voir ... Il reste que cette pièce est exceptionnelle.
Piedicroce église ensemble côté Autel blog.jpg
(à suivre!)

26/11/2009

Les Bergers d'Arcadie de Piedicroce, suite et fin

Piedicroce Bergers d'Arcadie sélection copie 2.jpg
Retour à Piedicroce. Une faute d'orthographe (?"ECO" ?) désignée par l'index de notre berger barbu...
Cela dit, cette énigmatique inscription "ET IN ARCADIA EGO" en a fait élucubrer plus d'un: aujourd'hui nous sommes à une époque friande d'interprétations ésotérico/mystiques, à croire que le réel a perdu de sa substance ... Au fait, son anagramme: "I TEGO ARCANA DEI" ne manque pas de ressources... ("Je garde les arcanes de Dieu"). Admettons.
 Je laisse tout cela à qui de droit . A chacun ses rêves, ses cheminements secrets et son goût du mystère.
Simplement, en ce qui concerne l'Arcadie, ce lieu mythique  où vit harmonieusement ce peuple de bergers dans une nature  inviolée, cette Arcadie-là est toujours dans nos rêves: puissante nostalgie d'un âge d'or, ou d'un paradis perdu ... ou d'une Corse pastorale, idyllique, exempte de toute pollution physique ou morale, commerciale ou industrielle, politique ou spirituelle, à vous de choisir ... 
L'Arcadie, au centre du Péloponèse (comme la Corse) est une région de montagnes.  L'une de ses sources, nommée STYX, avait très mauvaise réputation:  mortelle pour les hommes et les bêtes - on dit  qu'Alexandre le Grand aurait été empoisonné par son eau... Jaillissant d'un rocher en hauteur, elle se perdait rapidement sous terre, rejoignant le fleuve souterrain dans lequel elle allait se jeter, ce Styx infernal qui ceint de ses méandres le monde des Enfers.
Parmi les dieux les plus vénérés en Arcadie, PAN, le dieu arcadien des bergers et des troupeaux, une sorte de "démon" mi-homme mi-animal, dont on connait la prodigieuse vitalité - dont on dit qu'il réjouissait le coeur de tous les dieux, et qu'il était l'incarnation de l'Univers ...
Et HERMES, fils de Zeus et Maia, qui, entre autres nombreuses fonctions et non des moindres, est le dieu psychopompe par excellence: il se charge d'accompagner - mission récupérée par St Michel Archange , comme on  le sait - les Ames  des Morts aux Enfers  ... (Pour la petite histoire on chuchote parfois qu' Hermès serait le père du dieu Pan, qu'il aurait eu avec Pénélope, infidèle à Ulysse: mais ceci ne nous regarde pas et n'est peut-être qu'un méchant ragot! ) En tous cas, Hermès non seulement conduit l'âme des morts mais aussi , mais guide celle de l' adepte dans son initiation  spirituelle ...
Bref, si cette pièce du village de  Piedicroce, Pieve d'Orezza, Castagniccia, Corse, dans cette maison liée à la famille des Paoli, aurait pu, comme on pourrait le penser, servir à une époque donnée de lieu de réunion pour une famille philosophique éclairée, voire d'initiés,  sous un plafond détenant une certaine tradition ésotérique, c'est que cette Corse rurale était totalement perméable aux messages et idées   qui ont irrigué l'histoire de  toute l'Europe des Lumières des 18ème et 19ème siècles ... Je ne peux, entre autres, que vous renvoyer sur ce sujet , dans les  Cahiers de la Méditerranée (vol.72/2006:"La Franc-Maçonnerie en Méditerranée (XVIII° - XX° siècle) " à cet écrit de
Michel VERGE-FRANCESCHI:
Pascal Paoli, un Corse des Lumières.
Poussin tombe à Rome.jpg
(A Rome, dans l'église San Lorenzo in Lucina, le tombeau de Nicolas Poussin élevé par les soins de Chateaubriand ...)