19/06/2009
Monte Revincu 14 juin
Ce dimanche 14 Juin, avec Colette, Hélène et Chantal:
quelques photos d'une délicieuse improvisation dans l'Agriate et le Nebbiu...
Après une bonne grimpette (avec cueillette d'un petit morceau de bronze), cette première structure dallée... le plongeon dans le temps a commencé...
Matinée chaude, cuisson annoncée dans le maquis du Monte Revincu: nous arrivons au-dessus de A Casa di l'Orca ( la maison de l'Ogresse: retrouver la légende de l'Orcu et de l'Orca dans la note du 5/6/2009)
L'entrée de la Stazzona di l'Orca: la chambre devait être précédée d'un couloir. Ouvert au soleil levant, ce petit dolmen est composé de 3 orthostates (dalles de pierre dressées) et d'une dalle faisant couverture... Une agréable fraîcheur règne à l'intérieur, tapissé d'une douillette végétation parfumée.
Deux sympathiques et jeunes ogresses maîtresses d'école en visite contemplent l'aménagement des dalles autour de la stazzona,
et la force tranquille d'une vieille orca ...
Respectueuses pour l'Ancêtre mais prudentes, les jeunes ogresses se tiennent à l'entrée de la Casa en attendant je ne sais quel oracle.
Un peu plus haut, dans le secteur de la Cima-di-Suarella: le site est vaste et impressionnant, découvert dans les dernières années du XXème siècle, en partie fouillé (la végétation recouvre encore une partie du site) depuis 1996 par l'équipe de Franck LEANDRI, cette importante nécropole mégalithique aurait été utilisée entre la fin du Ve millénaire et l'Âge du Bronze. La destination de ce site, associant la fonction funéraire des coffres et des dolmens à ces structures rectangulaires évoquant un usage d'habitat, dans ce paysage de col entre le Nebbiu et l'Agriate nous interroge . Quelle que soit la réponse, le lieu dégage avec force une obstination dans le travail de la pierre et le sens du sacré au sein d'une population pastorale..
Pour cette balade, je vous renvoie au livre, parmi d'autres:
MONUMENTS DE CORSE,
édité par Franck Leandri et Laurent Chabot à EDISUD
De l'autre côté du col, à quelques mètres de là, a Casa di l'Orcu , qui, comme a Casa di l'Orca, a conservé une partie de son tumulus et de son couloir d'accès. Toujours aussi présent.
Un étai consolide maintenant la dalle de couverture. Rappelons que par le passé ce dolmen (déjà classé en 1887) se trouvait au milieu du champ de tir de l'Armée, servant de cible: un tir d'obus bien ajusté l'a gravement endommagé dans les années cinquante... Aujourd'hui le site, racheté par le Conservatoire du littoral et des espaces lacustres, semble protégé...
La grande dalle du "fond".
no comment!
Et, tout proche de la Casa di l'Orcu, l'une des tombes en coffre:
"L'un de ces coffres, situé à proximité immédiate du dolmen de la Casa di l'Urco illustre la continuité de la fonction funéraire du site du Monte Revincu: elle s'inscrit dans la tradition des premières tombes en coffres méditérranéennes et permet de concevoir l'émergence de ce type d'architecture en Corse vers la fin du Ve millénaire (...)"
(in: Monuments de Corse, précité.)
à suivre...
27/05/2009
San Quilico de POggio d'Oletta, 23 mai 2009 (suite) San QUILICU de POGGIO d'OLETTA
San Quilico. Poggio d'Oletta. (NEBBIO)
Après la cathédrale du Nebbiu, petite route divine sous les falaises de calcaire creusées d'abris sous roche, au milieu des oliviers puis des vignes: nous aurions du prendre le temps d'une rencontre avec la cave du domaine Leccia...
... d'autant que cette petite chapelle de San Quilico de Poggio d'Oletta, simple et élégante dans sa robe de pierres grises, est la propriété privée de ce domaine...
Sa façade lézardée, l'état de délaissement et de dégradation (par des bombages débiles sur la façade ouest et dans l'abside en cul de four, en particulier: un nouveau style de décor qui renouvelle le genre et traduit l'évolution de nos sociétés) font craindre une aggravation de sa ruine (déjà signalée en 1845).
ici, le mur sud: deux fenêtres meurtrières, soulignées par une archivolte en calcaire blanc.
Cette chapelle semble avoir été construite dans la première moitié du XIe siècle (estimation de Mme Moracchini Mazel).
Le panneau indiquant la chapelle, bien en place mardi:
est tombé, sans doute heurté par un camion ... ou autre bétonneuse de rencontre. Hélène entreprend courageusement de le redresser: les amis viennent à la rescousse.
Panneau ou pas, la chapelle est bel et bien classée par les Monuments Historiques depuis le 14 novembre 1974 et nous formulons des souhaits pour que ses propriétaires la mettent hors de danger...
Rappelons que le patronnage de San Quilico (alias St Cyr) est l'un des plus populaires en Corse (une cinquantaine de sanctuaires au Moyen-Age): enfant de trois ans, il fut martyrisé (fracassé sur les marches du tribunal) avec sa mère Santa Giulitta sous les persécutions de Dioclétien (mort en 305).
ici, la mère et l'enfant (dont on ne voit plus que les pieds) sur la fresque de San Quilico de Cambia (en cours de restauration par Madeleine Allegrini). Aujourd'hui encore le petit San Quilico est toujours vénéré en Corse:
comme ici: la statue du petit Quilico devant l'autel du Rosaire à l'église paroissiale d'Aregno (fêté autour du 15 juillet).
Le fronton ouest et sa moulure profilée accompagnant le rampant. Il accueille en son centre la croix grecque évidée, crux quadrata, qui donne sens à la lumière dans toutes les chapelles romanes. Rappelons aussi qu'à l'époque de sa vie active, la chapelle San Quilico desservait les deux hameaux de Casatico et de Brietta, aujourd'hui disparus. Derrière, dans l'entêtement du printemps, le parfum des genêts en fleurs.
(merci Colette!)
(à suivre)
(à suivre)
14:14 Publié dans chapelles romanes corses | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : san quilicu, poggio d'oletta, nebbiu, chapelles romanes de corse | Facebook |