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25/05/2009

Balade dans le NEBBIU, 23 mai 2009

23 Mai 2009
Première étape: l'ancienne cathédrale du NEBBIU à San FIURENZU. Pieve du Nebbiu.
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 En début de matinée, le petit groupe d'amis devant la cathédrale Santa Maria Assunta du Nebbiu: Colette prend la photo...
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Lion ...
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et serpents lovés gardent l'entrée du sanctuaire.
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La façade orientale et sa douce abside: à l'époque où Monseigneur Agostino GIUSTINIANI (1470/ 1536) - l'évêque humaniste qui composera au début du XVIème siècle son "Dialogo nominato Corsica", sa Description de la Corse - avait la charge du diocèse du Nebbiu, des travaux furent engagés pour réparer la cathédrale romane édifiée entre 1125 et 1140, abandonnée par les évêques pour cause de malaria (qui sévissaient dans les marécages voisins) et d'insécurité permanente (razzias barbaresques): il semble que c'est sous Mgr Giustiniani que fut construit un clocher que l'on détruira à la fin du XIXème siècle:
Cathédrale et clocher blog.jpg
Un dessin de 1884 nous montre l'allure générale de cet ensemble Est.
Après avoir sagement tourné autour de la cathédrale, les audio-guides loués à l'Office de tourisme de St Florent vissés aux oreilles, pour voir les modillons sculptés des façades,  nous voici à l'intérieur: une même impression de lumineuse douceur habite l'ensemble.
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Ici, le choeur, avec son décor de stucs et de fresques...
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... fresques dégagées par Madeleine ALLEGRINI, lors de ses travaux de restauration dans l'église sous un décor de stucs du XVIIIème siècle: " Il est certain que tout le choeur de la cathédrale conserve des peintures; mais ces fresques sont encore sous les stucs." (Joseph Orsolini: L'art de la fresque en Corse de 1450 à 1520")
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... les décors de stucs baroques s'intégrant sans lourdeur dans l'édifice roman, rythmé par l'alternance de ses colonnes cylindriques et de ses piliers carrés délimitant les trois nefs. Les chapiteaux des quatre colonnes portent des sculptures animalières, des coquilles d'escargot:
chapiteau lion blog.jpg
(ici lion et bélier)
Chapiteau serpent blog.jpg
(là serpents et cercles concentriques)
 Au fond de l'église, côté Sud, un autel accueille St Flor en sa chasse dorée:
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 En voici l'histoire:

LA FÊTE TRIENNALE DE LA PRÉCIEUSE RELIQUE DE SAINT FLOR.

" Cette fête qui est célébrée à Saint-Florent, tous les trois ans, le lundi de la Pentecôte, honore la relique de Saint Flor. Elle date de la fin du XVIIIe siècle. Monseigneur Guasco, évêque du Nebbio, de 1770 à 1773, désirant donner à son diocèse, selon les mœurs religieuses de l'époque, une sainte relique, demanda au pape Clément XIV, de lui donner la dépouille d'un soldat martyr romain du IIIe siècle, ensevelie dans les catacombes Saint-Sébastien à Rome, avec la fiole de son sang, indice de son martyr. Le pape donna son accord au responsable d'un des plus anciens évêchés de la Corse.

La dépouille du martyr chrétien fut exhumée et soigneusement rangée dans une chasse de bois de cèdre doré, après avoir été parée de sa tunique brodée aux perles fines, de sa couronne de fleurs et de sa palme de martyr, ainsi que de ses attributs guerriers, car le martyr, un jeune de 15 à 16 ans, avait été un soldat du Christ (d'où la statue du soldat Romain).

Transportée par voie de mer, du port d'Ostie en Italie, en Corse, la chasse contenant la dépouille du martyr, fut débarquée sur la plage de la Marana, près de l'ancienne cathédrale de Mariana, appelée la Canonica.

Là, l'attendaient Monseigneur Guasco, tout le clergé du diocèse de Nebbio et une foule de fidèles de la région de Borgo, du Nebbio et de Saint-Florent.

Après une halte à la Canonica, la chasse du Saint fut transportée à bras d'hommes, en empruntant les sentiers muletiers qui sillonnent la région, depuis Borgo jusque dans la région du Nebbio et de Saint-Florent.

Cela se passait le lundi de la Pentecôte 1771 .

La relique avait été baptisée du nom patronymique de Saint Flor. Les initiales inscrites sur la chasse peuvent être interprétées ainsi : Clément à Saint Flor Martyr (CSFM).

La réception de la Sainte Relique à Saint-Florent, donna lieu sans doute, à une fête grandiose et la chasse fut placée sur le petit autel situé à l'extrémité Est de la nef de droite, coté Sud.

L'évêque du Nebbio institua ensuite la fête de Saint Flor, qui sera désormais célébrée, tous les trois ans, le lundi de la Pentecôte, sous les ornements rouges, propres à la fête de Pentecôte et aux fêtes des martyrs de la chrétienté.

Depuis cette époque, la fête de Saint Flor attira à Saint-Florent une foule de fidèles, venus de toute la région du nord de l'île. Le saint y était vénéré, comme l'avait souhaité Monseigneur Guasco.

Par la suite et près d'un siècle après l'intronisation de ce saint dans la cathédrale Sainte-Marie du Nebbio, la fête de Saint Flor, qui ne cessait d'attirer les foules, fut rehaussée à l'initiative de la municipalité de Saint-Florent, qui en fit une fête patronale de la ville.

Dans sa délibération en date du 6 mai 1877, le conseil municipal, désireux de donner un éclat particulier à la fête patronale de Saint Flor qui, cette année-là sera célébrée le 21 mai , décide d'inviter la musique du 55e de ligne de Bastia pour concourir à la solennité de cette fête. Ainsi s'instituera cette tradition qui est encore observée de nos jours, du concours d'une musique et d'une fanfare lors de la célébration de la fête triennale de Saint Flor.

Pour donner un éclat toujours plus populaire à cette fête, la ville se pare ce jour-là, aux deux entrées de l'agglomération et à l'intérieur même de celle-ci, de plusieurs arches de verdure, de banderoles, de guirlandes colorées, souhaitant la bienvenue aux pèlerins et rendant hommage à Saint Flor.

Autrefois, les villageois pavoisaient leurs fenêtres et les rues empruntées par la procession du Saint, avec leurs plus beaux voiles brodés, les couvre-lits aux couleurs chatoyantes, les tapis et les draps blancs sur lesquels on épinglait les fleurs de la saison : roses, géraniums, marguerites jaunes, glaïeuls des champs, épis de blé, etc. Cela donnait un véritable air de fête, et certains s'ingéniaient même à composer des paniers pleins de fleurs qui, souvent au moment du passage de la chasse du Saint, lors de la procession laissaient tomber, au milieu de la rue, une pluie de pétales de roses et de menues fleurs colorées, en hommage à la Sainte Relique.

Une autre tradition, tombée aujourd'hui en désuétude, consistait à confier à un poète, la composition d'un poème de quatorze vers en deux quatrains sur deux rimes et deux tercets qu'on appelle sonnet.

Ce sonnet était un hommage à Saint Flor et à Saint-Florent. Il était dédié à une dame de la cité que le curé avait choisie comme marraine de la fête.

Après l'office célébré en la cathédrale du Nebbio, la chasse du Saint était portée à bras d'hommes, en procession, aux accents rythmés de la fanfare, jusqu'à l'église Sainte-Anne, ou elle était exposée à la vénération des fidèles. Un nombreux clergé assistait le curé de la paroisse, lors de cette cérémonie.

On a souvent la tentation facile d'assimiler Saint Flor à Saint-Florent. Même si aucun document n'atteste de cela, Saint-Florent (San Fiurenzu), avec Saint Vendemial, fait partie des 46 évêques africains exilés en Corse par les Vandales autour des années 496-523, pendant le règne de Thrasamund.

Dans la région, outre le travail de forestier auquel il fut condamné, il contribua à l'évangélisation des populations locales qui plus tard lui rendirent hommage. Une autre thèse consiste à dire que Saint-Florent aurait subi le martyr en Afrique et que sa relique fut placée dans un sanctuaire cimetérial non trouvé à ce jour, par les mêmes évêques, qui voulurent ainsi vénérer particulièrement un des leurs.

Au VIIIe siècle, suite aux menaces des Maures, la relique de San Fiurenzu fut emportée par l'évêque Titien, à Trevise (Vénétie) ou elle fait l'objet d'un culte fervent et dont on célèbre la fête, en même temps que celle de Saint Vendémial.

La chasse de Saint Flor a été restaurée en 1988 par l'ébéniste bastiais Richard Buckland. Au cours des travaux, ce dernier trouva cinq documents signés d'un certain Paoli glissés dans les plis du coussin sur lequel reposait la tête du martyr. On parla d'un mystère. Il ne s'agissait en fait que de simples reçus de sommes d'argent versées à l'église par ceux qui cultivaient les terres lui appartenant, comme celle de Montfiascone à Santo Pietro di Tenda, alors ensemencée en blé. Cependant on ne saura sans doute jamais, pourquoi ces documents avaient été placés là.

Sous la chasse de Saint Flor se trouve une lourde dalle. Cette dernière obstrue l'entrée du créneau qui donnait accès à la crypte située en-dessous du chœur de la nef centrale.

Après la petite porte d'entrée, coté Sud, l'autel dédié à Sainte Flore (Santa Flora) dont la légende remonte au Ixe siècle, à l'époque ou les Maures furent convertis au christianisme dans la région. Sa fête était célébrée par le chapitre de la cathédrale le 1er mai. Une tradition légendaire invitait les fidèles à sentir la violette sur le mur extérieur droit de l'autel de Sainte Flore, dès le 30 avril au soir, après les Vêpres, jusqu'au lendemain 1er mai.

Plus loin, scellé sur le mur, le marbre porte le témoignage des travaux réalisés en 1715, dans le palais épiscopal proche de la cathédrale, par Nicolas Gaetan Aprosio, évêque du Nebbio.

" Nicolas Gaetan Aprosio, concitoyen et successeur dans l'île, restaura, agrandit et acheva en 1715 cette maison épiscopale irrégulière, abandonnée et tombant en ruines que Jacobus Ruscone, évêque du Nebbio, avait érigée depuis les fondements en 1615. L'an 1715 ".

L'évêque Aprosio est né le 18 août 1682. Il fut envoyé tout d'abord à Dresde, puis nommé évêque du Nebbio, en 1713. Il créa des écoles, s'occupa des pauvres, secourut les infirmes et acheva la maison épiscopale, commencée par un de ses prédécesseurs, l'évêque Ruscone. Il est considéré comme un évêque exemplaire. Il mourut en 1730. Un tableau, peint à l'huile, le représentant, est conservé dans la cathédrale de Ventimiglia.

On trouve ensuite une inscription lapidaire du XVIe siècle. Il est relevé que :

Jean Usodamare, gouverneur de la Corse, du 10 janvier 1572 au 9 mars 1573, fils de Méliaduce, lui-même ancien gouverneur de l'île, donna l'ordre d'ériger près des parois de Sainte-Marie, un monument (tugoriolum) de pardon et d'oubli des haines passées.

Il n'existe plus de trace de ce monument.

Une dernière inscription figure juste au-dessus du bénitier en marbre blanc, datant du XVIIe siècle, posé sur un socle calcaire. Cette inscription est dédiée à :

Paolo Imperiale Terrili (de Terrilli ?), noble génois, d'une grande bonté, qui fut commandant de la place forte. Son oncle paternel, Jacobus (Jacques) a érigé cette plaque à sa mémoire en l'église de la Vierge Mère, en 1529. "

Texte fourni par le Syndicat d'initiative de Saint Florent

 

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(la façade ouest)

Nous reviendrons sur cette belle cathédrale, si lumineuse dans ses pierres de fin calcaire blanc, en vraie fille de cette région géologique exceptionnelle pour la Corse. En attendant, voici ce qu'en dit  notre inspecteur des Monuments historique, Prosper MERIMEE, dans ses Notes d'un voyage en Corse ( avril 1840). Il est à St Florent le 2 octobre 1839:

"ANCIENNE CATHÉDRALE DE NEBBIO

    Voici encore le type de la Canonica reproduit avec de très -légères modifications dans l'ancienne cathédrale de Nebbio, près de Saint-Florent. Même plan et presque mêmes dimensions, même absence de voûtes et de contreforts, même arcature sur les faces latérales, même motif d'ornementation pour l'apside. Il faut noter la forme des fenêtres un peu moins étroites que celles des églises précédentes. Des colonnes légèrement fuselées, alternant avec des piliers carrés, séparent les trois nefs de la basilique. Les chapiteaux des colonnes sont historiés, d'une médiocre exécution, mais les reliefs ont une saillie inusitée; les piliers n'ont que des tailloirs sans ornements; un seul se fait remarquer par des moulures bizarres qui se recourbent aux angles, de façon à figurer une espèce de crochet.
     La façade, mieux conservée que celle de la Canonica, mérite seule quelque attention. Elle offre, en quelque sorte, l'image d'une coupe transversale de l'édifice. Un fronton un peu moins surbaissé que les frontons antiques surmonte les murs de la nef centrale, qui s'élèvent au-dessus des collatéraux et s'y relient par une corniche rampante. Ainsi, l'on peut distinguer dans cette façade deux étages. L'inférieur présente cinq arcades figurées en plein cintre; celle du milieu, plus élevée que les autres, percée d'une porte carrée, séparée d'une fenêtre ou d'une espèce de tympan à jour par un épais linteau de pierre. Tous ces pilastres ont des chapiteaux, la plupart historiés, représentant des animaux fantastiques, un lion, des serpents entrelacés, etc. Dans le tympan des deux arcades qui répondent aux bas-côtés de la nef, on remarque quelques ornements, des étoiles, des cercles incrustés dont la couleur verte se détache du blanc éclatant de l'appareil. C'est un rapport de plus avec la Canonica. A l'étage supérieur il n'y a que trois arcades figurées, celle du milieu contenant une grande fenêtre en plein cintre. Au-dessus, une meurtrière en croix occupe le centre du fronton.
     Les sculptures qui ont quelque saillie, l'emploi de colonnes, l'élargissement des fenêtres, sont autant d'indices qui me font regarder cette église comme plus moderne que la Canonica. Je ne la crois pas antérieure à la fin du XIIe siècle.
     Trompé par des renseignements inexacts, je m'attendais à trouver, à Saint-Florent, des reliquaires anciens; mais je n'y vis qu'une châsse toute moderne, envoyée de Rome, et contenant un squelette revêtu d'un habit de guerrier romain (vrai style d'Opéra), tout couvert de mauvais oripeaux et de verroteries. Ce sont les reliques de saint Florus qui, en compagnie de sainte Flore, a le patronage de la ville de Saint-Florent. Tous les deux sont fort vénérés dans le pays, et quelques stylets rouillés, quelques pistolets hors d'état de faire feu attestent les conversions qu'ils ont opérées.
     Au nord de l'église, et près d'une porte latérale, on me fit remarquer trois trous qui traversent le mur irrégulièrement. Il me semblait que c'était le résultat d'une distraction des ouvriers qui avaient bâti le mur. Toutefois ces trous sont en grande réputation. Tous les ans, le jour de la fête de sainte Flore, ils exhalent une odeur de violette. Le fait rapporté par Ughelli ( Italia Christiana, tome IV)  me fut attesté par le maire et le curé de Saint-Florent qui m'engagèrent à bien flairer les trous susdits, m'avertissant que je ne sentirais rien du tout, ce qui se trouva parfaitement vrai."

Prosper Mérimée, Notes d'un voyage en Corse (avril 1840).

Faut-il faire un commentaire?

Avant de quitter l'ancienne cathédrale du Nebbiu, prenons le temps de regarder ce beau tombeau dans son dialogue silencieux avec  Santa Maria Assunta:

2-Tombeau St Florent.jpg

 (à suivre)

05/10/2008

en attendant mieux... quelques colles!

grâce à Agnès,
P1020930 d-tail de fresques San Thomas di Pastureccia.JPG

 dans quels chaudrons se mijote cette tambouille infernale?

P1020975Hotel au clavecin vue de l-eglise de Piedicroce.JPG
... où se raconte cette étrange hisoire qui se déroule là-bas?
P1020961 nouveau cr-pi r-ussi de l-eglisede Soppiano.JPG
de quelle façade fleurant bon la nepita s'agit-il?
P1020951 detail baptist-re de Santa Maria de Rescamone.JPG
Quel édifice a reçu ce décor? (moins évident...)
nessa-massacre fresques juillet 2007 010 copie.jpg
où peut-on encore voir, si l'on se dépêche, ces visages fragiles?
Affectueusement et à bientôt!