19/02/2017
à la mémoire de Marcel
"Qui sont-elles donc
dans leur dédain des choses et des noms ?
Si quelqu’un parvenait
à une brève description des fleurs d’amandier,
la brume se rétracterait des collines
et un peuple dirait à l’unisson :
Les voici,
les paroles de notre hymne national !"MAHMOUD DARWICH
Ces fleurs d'amandier du jardin de Gaspard
où s'enivrent les abeilles de Clément
j'en fais aujourd'hui une brassée de lumière odorante
pour en ondoyer la mémoire de mon grand-père Marcel,
tué le 19 février 1915 dans la bataille de Perthes-les-Hurlus,
cet inconnu découvert, apprivoisé tout au long de ses lettres,
retrouvant chair, visage, os, nerfs, âme, au fil des mots tracés au crayon comme autant de chemins de vie minuscules et tenaces :
La dernière de ses quelques 80 lettres écrites par Marcel à ma grand-mère entre le début août 1914 et le 17 février 1915 et dont je viens d'achever la lecture et la copie.
"On ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs" dit-il la veille de sa mort ...
Je ne sais si l'omelette absurde fut bonne, mais je sais malheureusement que l'on ne cesse d'en améliorer les recettes amères.
Pour lui, donc, la floraison douce-amère de nos amandiers
entrelacs fervents
conjoints fragiles
le blanc et le noir étincellent d'une tendresse d'éden
quelques jours encore
( que le vent mauvais ne se lève et l'orage et la grêle! )
et bientôt au sol bientôt oubliées
comme lettres éparses d'un temps révolu
les fleurs fugaces et leurs promesses de fruit
19:20 Publié dans fleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : perthes-les-hurlus, amandiers en fleurs | Facebook |
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