27/02/2014
le dernier hommage de la Corse à Geneviève Moracchini-Mazel
Sur ce dernier adieu à la grande archéologue Geneviève Moracchini-Mazel, lundi 17 février à Castellare, voici cet article publié par Corsenetinfos :
http://www.corsenetinfos.fr/Le-dernier-hommage-de-la-Corse-a-Genevieve-Moracchini-Mazel_a7685.html
Le dernier hommage de la Corse à Geneviève Moracchini-Mazel
Rédigé par Nicole Mari le Mardi 18 Février 2014 à 01:30 | Modifié le Mardi 18 Février 2014 - 01:33
Beaucoup de monde et de représentants des associations historiques, scientifiques et savantes corses se sont pressés, lundi matin, à Castellare-di Casinca, pour rendre un dernier hommage à Geneviève Moracchini-Mazel, décédée le week-end dernier. Tous ont exprimé de l’émotion, du recueillement, mais aussi de l’admiration et de la gratitude pour cette grande dame de l’archéologie qui a tant œuvré, avec patience et ténacité, pour la découverte et la conservation du patrimoine insulaire.
C’est en l’église de Saint-Pancrace, un fleuron de l’art roman du Vème siècle, que Geneviève Moracchini-Mazel a entrepris son dernier voyage en présence de sa famille, de ses amis, de ses anciens étudiants, de ses disciples et de quelques élus dans une cérémonie protestante, sobre et émouvante.
La représentante de la FAGEC ((Fédération d'Associations et Groupements pour les Etudes Corses) a exprimé le sentiment général de respect et de gratitude : « Nous n’avons pas fini de la remercier pour les 50 ans de sa vie qu’elle a donnés au service de la Corse à nous faire inlassablement redécouvrir le bonheur d’avoir une histoire aussi riche et un patrimoine aussi varié. Elle laisse derrière elle, non seulement une œuvre considérable, mais encore de nombreux disciples selon l’esprit et le cœur ».
Stéphane Orsini, qui fut son fidèle collaborateur à la FAGEC, lui a dit un dernier adieu : « Elle est immortelle par les voies qu’elle ouvrait, dans lesquelles on s’est engagé, jeunes étudiants, qu’on a arpenté grâce à elle à ses côtés. Aujourd’hui, elle s’est arrêtée sur le bord du chemin et nous dit : continuez, je vous rejoindrai, je vais à mon rythme. Le plus bel hommage, que nous pouvons lui rendre, est de poursuivre sur cette route ».
Une cérémonie empreinte d'émotion et d'amitié : chacun à sa mesure, nous avons tous reçu une part de son héritage , une étincelle de son feu à faire vivre pour la reconnaissance et le respect de la Corse.
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tr: [Archeulugia corsa] A travers ce projet, c'est aussi l'épave...
> Message du 26/02/14 22:35
> De : "Fagec Cahiers Corsica"
> A : "Archeulugia corsa"
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> Objet : [Archeulugia corsa] A travers ce projet, c'est aussi l'épave...
>
Fagec Cahiers Corsica 26 février 22:34 A travers ce projet, c'est aussi l'épave archaïque Foce Vechja I retrouvée fortuitement près de Mariana en 1777 par les géomètres du Plan Terrier qui renaît également...
Projet Prôtis | Construction de répliques navigantes de deux navires grecs antiques
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23/02/2014
Sur les épaules d'une géante ...
Geneviève Moracchini-Mazel,
une géante de la Corse
novembre 2000, " lecture " des pierres (récupérées dans un paillier ) de la chapelle San Clemente, sur le territoire d'Ochjatana
Lundi nous étions réunis à Castellare pour rendre un dernier hommage à cette pionnière de l'archéologie médiévale: lors de la cérémonie, ses amis et collaborateurs les plus proches prirent la parole avec émotion pour retracer la grandeur de son oeuvre, sa curiosité insatiable et son opiniâtreté dans le travail. Retenons la citation faite par Marie-Ange Vadi, trésorière et vieille compagne de route de la Fagec, assimilant Geneviève Moracchini-Mazel à une géante sur les épaules de laquelle sont perchés les nains que nous sommes. En voici la métaphore éloquente, attribuée à Bernard de Chartes (XII°s.) :
« Nous sommes comme des nains assis sur des épaules de géants. Si nous voyons plus de choses et plus lointaines qu’eux, ce n’est pas à cause de la perspicacité de notre vue, ni de notre grandeur, c’est parce que nous sommes élevés par eux. »
( " Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea." )
idem, visite dans le maquis en novembre 2000
de l'église romane Santa Maria d'Ochjatana.
Afin qu'au peuple des nains, nul n'oublie ce qu'on lui doit ...
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20/02/2014
tr: [Archeulugia corsa] Nouvelle photo
Sarravalle:
ce beau partage à diffuser!
> Message du 20/02/14 11:14
> De : "Fagec Cahiers Corsica"
> A : "Archeulugia corsa"
> Copie à :
> Objet : [Archeulugia corsa] Nouvelle photo
>
Fagec Cahiers Corsica 20 février 11:13
Téléchargements mobiles
Le rapport de la campagne de fouilles 2013 de Sarravalle est enfin fini et envoyé à la DRAC, avec la... Voir la publication sur Facebook · Modifier les paramètres de courrier électronique · Vous pouvez répondre à ce message pour commenter.
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16/02/2014
Geneviève Moracchini-Mazel: une biographie
La biographie de
Geneviève MORACCHINI-MAZEL
la grande dame de l'archéologie romane de Corse,
( hélas, aujourd'hui à compléter et à clore )
par son fidèle collaborateur Stéphane Orsini, (FAGEC)
(via l'ADECEC)
( ouvrage écrit en 1959, en collaboration avec une autre pionnière de la redécouverte et de la valorisation de la Corse, Dorothy Carrington:
... épuisé ...)
Je cite Stephane Orsini:
" C’est en avril 1951 que Geneviève Moracchini‐Mazel est venue à Mariana pour la première fois. En examinant rapidement les vestiges encore visibles de ce site, et en pressentant son importance pour la connaissance du passé de la Corse, elle décida de l’étudier. Mais ce n’est qu’en 1958, une fois titulaire d’une Licence d’Histoire de l’art et d’archéologie en Sorbonne, que le futur inventeur du site paléochrétien de Mariana, qu’elle a fouillé de 1958 à 1990, a pu réellement initier ses recherches en Marana et dans l’ensemble de l’île. En accord avec ses professeurs, elle a commencé ses thèses de Doctorat d’Etat ; la principale traitant des églises romanes de Corse et la complémentaire étant consacrée aux monuments paléochrétiens insulaires.
(... épuisé ...)
Ces travaux édités en 1967 – et qui font suite à l’ouvrage Trésors oubliés des églises de Corse publié dès 1959 – demeurent des références incontournables pour les spécialistes de ces questions comme pour les étudiants qui débutent leur parcours de jeunes chercheurs.
Suivra, en 1972, le désormais introuvable Corse romane, 37e volume de la fameuse collection « Zodiaque », qui replace les monuments romans insulaires au coeur des provinces européennes possédant un tel patrimoine architectural.
(... épuisé ..., comme nombre de publications anciennes de cette prestigieuse collection de Zodiaque sur l'art roman en France)
Devenue membre titulaire du CNRS à partir de 1967, Geneviève Moracchini‐Mazel a poursuivi et approfondi ses recherches relatives aux édifices paléochrétiens et romans de Corse tout en militant pour la création de lieux de mémoire harmonieusement répartis allant de pair avec l’étude, la valorisation et l’animation des sites historiques et archéologiques majeurs de l’île perçus comme autant de vitrines du rayonnement culturel insulaire mais surtout comme de véritables outils d’aménagement du territoire générateurs d’un tourisme culturel de qualité à forte valeur ajoutée.
Du fait de l’inexistence de structures de recherches régionales, et l’université de Corse n’ayant pas encore été rouverte, Geneviève Moracchini‐Mazel a privilégié la vie associative, choix qui finalement s’est avéré très efficace pour assurer le bon déroulement de ses travaux. Membre de nombreuses associations culturelles dont elle a souvent encouragé la création, Geneviève Moracchini‐Mazel est notamment la co‐fondatrice de l’association des Amis de Mariana et de la FAGEC (Fédération d’ Associations et Groupements pour les Etudes Corses), respectivement créées en 1966 et en 1970, au sein desquelles elle exerce encore aujourd’hui [ jusqu’à son décès, ce vendredi 14 février 2014 … ] les fonctions de présidente et de vice‐présidente.
Ayant établi de solides contacts toujours actifs avec de nombreux chercheurs européens – en particulier des membres éminents de l’Istituto Internazionale di Studi Liguri comme Nino Lamboglia ou Augusto Ambrosi – on lui doit de nombreuses contributions relatives à la Corse dans des revues internationales dédiées à l’archéologie antique, paléochrétienne et médiévale.
Elle est également directrice de la publication des Cahiers CORSICA de la FAGEC, revue scientifique dans laquelle elle a rédigé ou cosigné un grand nombre d’articles consacrés aux fouilles de Mariana, aux églises piévanes, aux monachie primitives, aux possessions corses des grandes abbayes bénédictines de Toscane ou de Ligurie, ou encore aux châteaux de la première féodalité insulaire.
[ Je formule ici le voeu que cette très belle entreprise débutée il y a tant d'années des publications des Cahiers Corsica par la FAGEC se poursuive et honore ainsi le formidable travail initié par Geneviève Moracchini-Mazel: ce serait le plus bel hommage à lui rendre ! Sa "curiosité" est restée intacte jusqu'à la fin: nous l'avions rencontrée en compagnie de Toussaint Quilici en 2012 pour évoquer avec elle le mystère des stèles de Trucchinacce. Son vif intérêt pour les "lieux-dits", toujours révélateurs et riches de pistes à exploiter, s'était concrétisée dans la publication d'une série spécifique de cahiers Corsica, une initiative qui mériterait elle aussi d'être poursuivie.
E. P. ]
(... pour exemple ...)
(ou cet excellent numéro collectif sur l'art baroque en Corse: la preuve, s'il en était besoin, de G. Moracchini-Mazel ne cantonnait pas son intérêt aux seules églises romanes ...)
" Sur le terrain, c’est en tant que vice‐présidente de la FAGEC que Geneviève Moracchini‐Mazel encadre encore l’équipe technique de la fédération qui assure dans l’ensemble de l’île les consolidations d’urgence sur de nombreux édifices anciens, notamment des églises ou des chapelles préromanes et romanes mais aussi des ensembles fortifiés et même des ponts médiévaux.
En ce qui concerne le Cap Corse, et pour n’évoquer que les opérations les plus importantes, Geneviève Moracchini‐Mazel a supervisé les travaux entrepris sur la tour de Cannelle, à Canari, l’intervention sommaire sur l’abside de la chapelle S. Agostino, à Morsiglia, les recherches menées à S. Maria della Chiapella, à Rogliano, et actuellement, la consolidation des parties romanes de S. Michele, à Ogliastro. De même, on ne peut citer tous les Cahiers CORSICA qui font référence au Cap et auxquels est associé le nom de Geneviève Moracchini‐Mazel mais l’on peut mentionner brièvement les titres les plus importants qui traitent directement de cette microrégion comme ceux consacrés aux fouilles archéologiques réalisées au Monte Bughju, à Rogliano (1973, 27‐28), et aux maisons anciennes du Cap (1976, 64), qui sont des numéros épuisés ; les Cahiers dédiés à la Torre dei Motti, à Luri (1976, 65‐66‐67), les monographies relatives aux villages de Canari (1991, 142‐143) et Pietracorbara (1997, 176) ; la publication traitant des reliques de Sisco (1994, 160‐161) ou de l’église piévane de S. Maria della Chiapella déjà évoquée (1999, 184‐185) ; de l’article sur la famille Negroni de Rogliano (2000, 188) ; des études concernant la peinture baroque insulaire (2002, 204) et, en dernier lieu, l’article de Françoise Lorenzi concernant les établissements prénéolithiques et néolithiques du Cap (2003, 207).
Geneviève Moracchini‐Mazel, qui achève actuellement la rédaction du second volume [ espérons sa publication posthume, cher Stephane !] de sa trilogie intitulée Corsica Sacra, est enfin directrice du CERPAM (Centre d’Etudes Romaines, Paléochrétiennes et d’Archéologie Médiévale), laboratoire de recherches associatif qui accueille les docteurs et les doctorants de l’université de Corse et dont elle réclame, depuis plus de 30 ans, la création officielle en complément des structures muséographiques qui devraient voir le jour prochainement à Mariana, là où, finalement, tout a commencé pour cette grande dame de l’archéologie et du patrimoine ancien de la Corse."
J'ajoute qu'en ces temps de restrictions budgétaires, il serait malheureux que cet héritage généreux ne puisse continuer de s'enrichir des contributions des uns et des autres : il faudra lutter pour poursuivre l'oeuvre fondatrice de Geneviève Moracchini-Mazel et les travaux de la FAGEC , ce qui sera notre meilleure façon de lui exprimer dans la durée notre reconnaissance ... à suivre !
12:34 Publié dans corse, Geneviève Moracchini-Mazel | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fagec, stephane orsini | Facebook |