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21/09/2013

San Tumasgiu di Pastureccia, appel au secours

En attendant la fouille programmée avant restauration:

sondage derrière l'autel.jpg

En 2011, l'INRA procédait à un diagnostic de la chapelle San Tumasgiu di Pastureccia, à Castellu di Rustinu, pour déterminer s'il convenait de pratiquer une fouille avant d'entamer la restauration de la chapelle et de son décor peint:

sépulture 1.jpg

Après avoir quelque peu perturbé les morts qui pensaient rester bien tranquilles dans leur sépulture ad vitam aeternam, ce sondage s'est révélé suffisamment intéressant pour décider d'une fouille  (dotée d'une enveloppe généreuse de 200.000€ ) avant d'attaquer enfin la restauration de la chapelle. Jusqu'ici, rien à redire. Le problème est que, depuis des mois, le toit se fragilise, les lauzes glissent, laissant passer les ruissellements de pluie, au grand détriment des fresques, lessivées par les intempéries nombreuses de l'année passée.  L' ami Toussaint Quilici, voisin de San Tumasgiu, peut confirmer la chronique de ce désastre annoncé.

En attendant la fouille.

 

L'installation d'une bâche solide, - comme cela avait été fait  pour la même raison à San Michele de Castirla - nous semble une évidence pour protéger en attendant la chapelle et ses décors. Mais, d'un côté, la mairie n'a, parait-t-il, pas les compétences pour le faire (échafaudages, assurances ...) et de l'autre,  les autorités adéquates de la Collectivité ne semblent  pas mesurer l'urgence de la situation.

mur sud.jpg

Le mur sud souffre le plus ...

Quelques images édifiantes de l'état actuel de la chapelle, prises le 25 juin 2013:

P1000962.JPG

toit dégradé

toit et porte.jpg

une lauze prête à dégringoler sur la tête des visiteurs ...

toit côté abside.jpg

à l'intérieur, côté abside, trace d'humidité sur la charpente

humidité au sol.jpg

et au sol ...

L'été sec est passé: quels stigmates laisseront les pluies d'automne?

Faut-il le rappeler? Les fresques de San Tumasgiu sont certainement parmi les plus belles, les plus émouvantes de Corse malgré leurs lacunes: peut-on, sans broncher, les laisser se détériorer jour après jour, faute de soins élémentaires et peu coûteux ?

 

 

13/03/2013

la violence en Corse: tr: FW: Une entreprise anéantie

Entre révolte et refus de la violence en Corse

Je diffuse ici ce message de notre amie Gigi Casabianca dont partageons la colère et la révolte après la destruction par un incendie criminel de l'outil de travail de leur petite entreprise de montagne. Nous connaissons, dans leur travail,  la droiture morale et la détermination de Jean-Jacques Ceccaldi et de Gigi. Nous ne voulons pas pour nos enfants d'une Corse gangrénée par la peur et l'intimidation. Il n'y a pas d'avenir possible dans la violence, il n'y a pas d'avenir commun sans  le respect partagé des règles élémentaires , et  il n'y aura pas d'avenir pour nos enfants, d'où qu'ils viennent, si le profit facile tient lieu de foi et de loi. La gravité des actes criminels et des menaces ne doit pas ici devenir une fatalité et nous refusons de voir la Corse que nous aimons dégradée, anéantie par des actes sournois, anonymes, dénués de courage et destructeurs pour tous ceux qui partagent un destin commun sur l'île. Nous exprimons ici notre solidarité avec nos amis d'Evisa dont on a détruit l'outil de travail et souhaitons qu'ils se relèvent vite, ne serait-ce que pour démontrer qu'en ne cédant pas à l'initmidation l'on peut continuer de construire un avenir commun où chacun peut trouver sa place. Je vous invite à diffuser à votre tour son message autour de vous.

 

(Gigi a été la merveilleuse institutrice de maternelle bilingue de nos enfants -  on la connait bien aussi pour la beauté de sa voix chaleureuse : j'espère de tout coeur que le chant l'aidera à surmonter cette épreuve . )
 

Je vous signale à nouveau, sur le douloureux et trop médiatique sujet de la violence en Corse les deux ouvrages récents et excellents:

 1°/ " La violence dans les campagnes corses, du XVI° au XVIII° siècle", d'Antoine-Marie GRAZIANI (éditions Alain Piazzola, 2011)

2°/ "La violence en Corse, XIX°-XX° siècle", de Sampiero SANGUINETTI (éditions Albiana, 2012)- 
 voir la note:




 

> Message du 13/03/13 12:48
> De : "G.CASABIANCA"
> De : Gigi CASABIANCA <g.casabianca@wanadoo.fr>
>
>
Pardonnez - moi de prendre un peu de votre temps ...
>
> À tutti quelli chì volenu sapè cum'ellu si campa inde i nostri paesi...
>
> Ci-dessous, les liens qui vous permettrons, si bon vous semble,
> d'entendre nos témoignages à la suite de l'incendie criminel qui a ravagé notre outil de travail.
> Exprimés sous le coup de la colère, avec émotion, dans l'accablement, la confusion, avec maladresse parfois, mais peu importe...
>  ....c’est le reflet de notre quotidien dans un village du centre de la Corse...
>
>             ....n'hésitez pas à faire suivre ces images,  
>             sparghjite puru ciò ch'ella divente a Corsica oghje.
>             À ringrazià vi,merci.
>
> G. Casabianca
> JJ. Ceccaldi
> Entreprise AITONE TP 20126 EVISA
>

>
> http://www.francebleu.fr/societe/le-forum/le-forum-22
>
>
( SUR RCFM , émission LE FORUM, à la minute 28:00 )
>

> http://corse.france3.fr/2013/03/10/important-incendie-dan...
>
> http://corse.france3.fr/2013/03/12/soutiens-et-solidarite...
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> ------ Fin du message transféré
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26/02/2013

Comment on s'accapare le bien public - U Levante

Pour information, diffusons cette brève écologique du Purgatoire!




 


U Levante
Association de protection de l’environnement en Corse


  LE DON CÉSAR, UN CINQ ÉTOILES à PORTIVECHJU
Comment on s'accapare le bien public.
Lire


  POLITIQUE ENERGÉTIQUE
Démarrer la centrale de Lucciana au fuel léger impose encore de valider un surcoût de 150 millions d'euros.
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>  

 

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22/02/2013

Montemaggiore - l'église Saint Augustin de Montemaggiore

Sant'Agustinu, église paroissiale de Montemaiò -

Pieve de Pino, Diocèse de Sagone -

a ghjesgia  Sant'Agustinu chjama à l'aiutu!

A l'aide!

 

Montemaiò blog.jpg

Façade tournée vers la plaine, l'église Sant'Agustinu a fière allure, se détachant du village sur fond de montagne enneigée ...

Une silhouette qu'elle n'a pas toujours eu:

 

" (...) la description de Mgr Mascardi * montre que l'édifice se présentrait en son temps comme une église romane; déjà alors elle avait remplacé la piévanie et servait de paroisse :

" ... Elle est assez grande ... les murs sont peints et blanchis ... le maître-autel est placé sous une abside ... il possède une croix peinte ert dorée ... du côté de l'Evangile se trouve un siège épiscopal ... le vase d'eau bénite du baptistère est de forme ronde ..."

( Geneviève Moracchini-Mazel,   Les églises romanes de Corse, 1967, p. 265)

* Petit rappel: Mgr Nicolao Mascardi, originaire de Sarzana, fut évêque de Mariana de 1584 à 1599. Nommé par le Pape Sixte V visiteur apostolique de toute l'île, il visita tous les diocèses de Corse et laissa de ses visites des descriptions très précises et fort précieuses pour les chercheurs. 

San Rainiero Piévanie de Pino copie.jpg 

La piévanie de Pino dont il est question est l'église romane San Raniero : nous reviendrons une autre fois sur cette église pisane du XII° s., qui se trouve entre les deux villages de Montemaiò et Lunghignanu.

 

Sant'Agustinu.jpg


L'église Saint Augustin de Montemaggiore, classée Monument historique depuis 1992 se signale de loin par son campanile, érigé en 1651, sa sobre façade baroque au fronton surélevé et par la présence harmonieuse de sa grande coupole centrée, sur un plan en croix grecque très proche de la cathédrale St Jean-Baptiste de Calvi.  La lumière ruisselle à l'intérieur sur les murs blanchis à la chaux, jouant sur les stucs et les marbres : une très belle église, fortement remaniée à la période baroque, entre 1750 et 1760, victime un siècle plus tard d'un incendie (le 12 octobre 1875), et qui aujourd'hui souffre de nombreux maux liés à l'humidité,  l'impécuniosité, la désaffection du culte,  etc ... litanie trop bien connue et qui navre ceux qui s'investissent comme ils peuvent dans leur patrimoine ( en particulier, la responsable du patrimoine à la mairie,  Valérie Berti, qui se bat depuis des années pour faire connaître ce patrimoine, organisant des visites guidées) .

Il reste, malgré les dégradations, une impression de lumineuse élégance rythmée par un langage très élaboré de pilastres, de stucs, et par la présence remarquable de marbres polychromes, une richesse insoupçonnable de l'extérieur.

Quelques images:

Maître-Autel -Montemaggiore blog.jpgl

Dans le choeur, le maître-autel du premier tiers XVIII° s. apporte une touche colorée, avec le choix de ses différents marbres chaleureux, le diaspro di Sicilia, le  giallo da Siena ...

Montemaggiomarbres maître-autel.jpg

 

et accueille avec grâce la belle statue de  l'Immaculée Conception et ses compagnons les angelots. Un ensemble anonyme d'une bien belle facture. 

 

Montemaggiore Vierge de face.jpg

Monteggiore Immaculée Conception blog.jpg

Montemaggiore pieds nus.jpg

 La Vierge écrase de ses pieds nus le Serpent et le croissant de lune ...

 

ange de gauche autel Montemaggiore blog.jpg

l'angelot cariatide de droite, à la base de l'autel:

de son index il invite à contempler la Vierge de l'Immaculée Conception.

Les marbres tiennent mieux le temps que la structure de maçonnerie sur laquelle ils sont plaqués...

ange de gauche.jpg

l'angelot de gauche, en symétrie du précédent

angelot 1.jpg

et les deux anges en adoration sur leur  petit nuage:

angelot 2.jpg

Une autre oeuvre inattendue dans cette église de village:

Chaire - Montemaio blog.jpg

la magnifique chaire de prêche en marbres polychromes, de la même époque que le maître-autel.

 

église st augustin de montemaggiore,giovan battista moro,luigi de ferrari

Elle ne déparerait pas une riche église de ville:  comme l'autel, elle évoque un passé insigne révolu. 

Ce que l'on sait:

"Après la ruine du diocèse calvais, il y a quatorze siècles, Monte-Maxiore accueillit une partie de la population du littoral fuyant l'insécurité. En 1574, Mgr Girolamo Leoni d'Ancona, évêque de Sagone, organise ici un synode, avant de devenir archevêque de Chieti. En 1612, Mge Dom Pierre Lomellino installe un séminaire diocésain jusqu'alors situé à Vico." (Cursichella n°3, Montegrosso, p.88)

Cette belle église de Montemaggiore est donc consacrée à Saint Augustin, ainsi que le signale le cartouche central au-dessus du choeur:

 

dédicace St Augustin copie.jpg

St Augustin Salvatore Angeli.jpg

Dessous, la toile représentant  Saint Augustin d'Hippone (350/430), faisant l'offrande au Christ, d'une main, de son coeur embrasé d'amour et de l'autre, de sa plume avec laquelle il écrit ...  la Cité de Dieu?

St Augustin détail copie.jpg

Il a déposé sa mitre et sa crosse au pied du crucifix et semble suspendu dans son inspiration. Sa chappe, richement décorée de fleurettes dorées, fait reconnaître à Michel-Edouard Nigaglioni la main du peintre: il s'agit de Salvatore ANGELI ,  peintre actif en Corse en 1727 (cf. l'Encyclopédie des peintres actifs en Corse, de M.E. Nigaglioni). Cette peinture pourrait être contemporaine de l'ensemble du maître-autel de marbre. La toile a beaucoup souffert.

Dessous, dans sa châsse, une belle statue de St Augustin en bois polychrome:

 

église st augustin de montemaggiore,giovan battista moro,luigi de ferrari


Deux autres toiles mériteraient largement notre sollicitude et nos soins, toutes deux de la main de Giovan Battista MORO*:

 

l'Assomption Moro 1746.jpg

Cette Assomption est signée et datée, Gio. Battista Moro 1706:

Signature Moro 1706 - Assomption.jpg

 (Merci, Michel-Edouard!)

L'autre, malheureusement beaucoup plus abîmée, représente la Sainte Famille: 

Montemaggiore Sainte Famille copie.jpg

Ici Moro  nous tient sous le charme des personnages encore visibles.

Plutôt que la Sainte Famille, il faudrait nommer cette toile les deux Trinités car il s'agit bien de cela: au  premier plan, à l'horizontale,  la Trinité terrestre avec Marie et Joseph (le malheureux a perdu la tête ...)  encadrant l'Enfant Jésus;

Trinité céleste.jpg

puis au centre et à la verticale,  croisant la Trinité terrestre par la personne de Jésus, la Trinité Céleste, avec la colombe de l'Esprit Saint, surmontée de Dieu le Père. Il émane une grande douceur de cette toile:

St Famille la Vierge.jpg

Jésus marche vers son destin, donnant la main comme tout jeune enfant à sa mère.

Les visages de Jésus et de Marie sont empreints d'une certaine mélancolie et d'humanité,

 

visage Vierge Moro.jpg


visage Jésus.jpg

 



 



 



 comme si Giovan Battista Moro avait fait là de véritables portraits d'après nature. L'Enfant Jésus, le regard grave, lèvres serrées, s'avance; Marie, toute jeune et sérieuse, nous dévisage. Dommage que le bon Joseph ait été effacé de cette Trinité terrestre !


* " Giovan Battista MORO: peintre corse, domicilié à Bastia où sa longue activité picturale est attestée de 1699 à 1761. (...) Giovan Battista Moro est l'un des meilleurs peintres de l'école bastiaise du XVIII° siècle." (M.E. Nigaglioni, Encyclopédie des peintres actifs en Corse)

***

Nous avions évoqué, dans une note précédente le très  bel autel baroque d'Antonio ou Giuseppe Cagliata, dédié au Rosaire:

 

 

 

Rosaire ensemble copie.jpg

 

dédicace Rosaire.jpg

surmonté du cartouche contenant sa dédicace,

pieusement et très tardivement

réécrite en français ...

 

 


ensemble au-dessus Rosaire.jpg

Sous ce cartouche l'on pourra se régaler du discours exubérant et baroquissime qui accompagne le Rosaire: une foule céleste d'angelots bruissent tout autour de la gloire rayonnante de la colombe de l'Esprit Saint, toujours proche de la Vierge,  

 

détail stucs Rosaire.jpg

et , s'apprêtant à couronner Marie, deux anges tiennent la couronne au-dessus de sa tête ...

 

Rosaire toile.jpg

La toile représente, comme d'usage, les quinze mystères du Rosaire encadrant la remise du Rosaire par la Vierge à l'Enfant à St Dominique  et Ste Catherine de Sienne. En prédelle, les Âmes du Purgatoire:

à retrouver sur la note précédente:  

http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2013/02/10/montemaggiore.html

***

 

Un autre chef-d'oeuvre monumental trône au fond de l'église, dialoguant par-dessus le transept avec le maître-autel:

Orgue L De Ferrari 1831 copie.jpg

L'orgue construit par Luigi De FERRARI en 1831

Rappelons que cet organaro est né à Santa Margherita Ligure en 1807. Luiggi arrive en Corse probablement en 1830 (âgé donc d'à peine 23 ans) par la Balagne où il intervient pour refaire une grande partie de la tuyauterie de l'orgue de son oncle Ciurlo à la cathédrale St Jean-Baptiste de Calvi. Il signe entre 1830 et 1831 ses trois premiers instruments en Corse, à Sainte Marie de Calvi, à Montemaggiore et à Lumio. Luiggi De Ferrari est un facteur  d'orgue important pour la Corse de cette première moitié du XIX° siècle : Luiggi construira treize orgues sur l'île entre 1830 et 1845, répondant, comme son collègue et concurrent direct Anton Pietro Saladini, l'organaro de Speloncato, à une forte demande de la part de communautés rurales soucieuses d'affirmer leur réussite et leur foi à travers ce majestueux instrument.

Le soin apporté à la construction et au décor des tribunes et des buffets de l'époque contribue grandement à la beauté de l'église. Même muet, l'orgue est une oeuvre belle à regarder.Montemaio tribune et orgue.jpg


L'orgue de St Augustin est seulement signé sur l'une des portes latérales du buffet à la peinture: 1831, Luiggi.

Modestie oblige!

 

Cet orgue est protégé par les Monuments historiques. Malheureusement ce magnifique instrument reste sans voix, faute de subsides ...

***

L'on ne peut qu'espérer que la communauté trouve  l'énergie et les moyens de sauver son église et qu'un riche mécène se penche sur la qualité de ce patrimoine remarquable  de Sant' Agustinu et la sorte de son état actuel de dégradation : c'est certainement l'une des plus belles de Balagne.


  


 

 

 



 

 


 

 

20/01/2012

Santa Maria di Casalta, Piebania d'Ampugnani: brève du purgatoire ...

 

Santa Maria di Casalta, Pievanie d'Ampugnani, Castagniccia

Le 28 décembre 2011,

visite à Santa Maria di Casalta,

en bonne compagnie ... et en quelques images

Casalta Sta Maria avec T.Q..jpg

Cette église pievane de l' Ampugnani a fait l'objet d'une publication dans les cahiers CORSICA de la F.A.G.E.C., n° 158/159, éditée en 1993. Ce cahier qui comporte une première partie sur la Piévanie d'Ostricone, fait, dans la seconde partie, le point sur cette Piebania d' Ampugnani après que l'équipe de jeunes sous la direction de monsieur Simonin ait réalisé en 1993 le sauvetage de ce sanctuaire menacé d'une ruine inexorable.

lumière.jpg

Parenthèse: en cette fin décembre, la belle lumière d'hiver vibre et joue dans les oliviers: l'appareil photo a fixé un rayon fort communiquant dans ce lieu habité ... (je rappelle que non loin de là en amont se trouvent les stèles gravées énigmatiques, dont l'une, dit-on, désigne par un rayon du soleil à travers un trou l'emplacement de Sta Maria ... ( voir la note : l'énigme des stèles ésotériques de Casalta).

 

Calenzana st Blaise Annonciation.jpg

... digne d'une Annonciation ...(Calenzana, collégiale st Blaise)

Alesani St Pascal Baylon adoration.jpg

ou d'une adoration mystique ... telle celle de St Pascal Baylon (bannière, Francescu Carli, Alesani)

 


Revenons à Santa Maria. Cette église, classée Monument Historique en 1980, n'avait jusqu'alors bénéficié d'aucune intervention, et fissurée de toutes parts, pillée de quelques-unes de ses dalles de parement en calschiste gris, sournoisement éventrée par les lierres, elle risquait de sombrer définitivement dans la ruine. Je vous renvoie au cahier Corsica où vous trouverez le descriptif détaillé de ce sauvetage ainsi que les riches notes en pièce annexe qui, comme toujours, éclairent ce dossier. Hélas, depuis 1993, les choses en sont restées là, et faute d'investissement suffisant cette église romane du XI° siècle n'a pas bénéficié de la restauration qu'elle mériterait largement.

 

 

Etais.jpg

Aujourd'hui abandonnée des fidèles, elle n'est plus guère visitée que par les chasseurs et les bergers ...   "On se souvient, à Casalta, que c'est à partir de 1939 que la procession annuelle à S. Maria a cessé de se pratiquer; auparavant, chaque année, le 25 mars, le curé bénissait les branches de lierre cuillies la veille sur les murs par les jeunes gens du village, et chacun en prenait une pour la mettre dans sa maison." (in Cahier Corsica 159) -

Curieuse, presque païenne, cette bénédiction du lierre : à la fois plante bénéfique et poison, tour à tour symbole d'immortalité et d'amour fidèle ou plante démoniaque... d'un vert insolent, sa force vitale ici s'agrippant vigoureusement  aux murs ruinés de Santa Maria comme autour du tronc d'un arbre mort, échappant aux cycles habituels de la végétation perpétue la vie: " non meis viribus "...

La consolidation "provisoire" du mur nord en bois de pin remplit toujours tant bien que mal son office ...

mais jusqu'à quand tiendra-t-elle ?

façade est et abside.jpg

l'abside, bien orientée à l'est et son beau parement de dalles de calschiste gris clair, attaquée par la végétation.

 

façade sud et clocher.jpg

Le mur Sud avec le campanile et, construite contre cette façade, les ruines de la maison du piévan (1658): "On voit aussi dans un acte de 1468 que le piévan était dénommé " vesco de Ampugnani" et que le chroniqueur de la Corse Montemaggiani (...) emploie à son sujet le terme d'évêque d'Ampugnani" (cahier Corsica 159) . Rappelons à ce sujet que la Pieve d'Ampugnani constituait avec la Pieve du Rustinu le petit diocèse d'Accia, dont la petite cathédrale avait été plantée au XII° siècle au sommet du San Pedrone ... Ne la cherchez plus ...

pierre gravée.jpg

une pierre sculptée dégagée lors des travaux en 1993

 

angle nord ouest.jpg

l'angle nord-ouest et son parement lumineux


porte façade ouest.jpg

la façade ouest reconstituée, avec son beau linteau replacé,

linteau occidental détail feuilles d'eau stylisées.jpg

orné d'un décor en feuilles d'eau stylisées...


lierre façade intérieure ouest.jpg

au revers de la façade ouest ...

hélas, la porte a perdu ses piédroits, arc et linteau, et le lierre est reparti à l'attaque ...

intérieur vers abside.jpg

un sol illisible sous les ronces, qui abritait deux grandes fosses communes, arche, et au fond ...

abside et emplacement chapelles latérales.jpg

l'abside et l'emplacement des deux autels latéraux: au-dessus de ces autels, aujourd'hui disparus, " se trouvaient des petits voûtains reposant sur des arcs engagés prenant appui sur trois consoles moulurées visibles (...) mais ayant perdu leur quatrième appui; c'était un pilier carré sans doute, du type de ceux qui existent encore à San Parteo de Mariana, à Lucciana, puisque le choeur de ce dernier sanctuaire offrait une disposition du même genre sur ses deus autels latéraux (...)" ( Cahier Corsica n°158/159, p. 169).

arcs engagés , fenêtre et lierre.jpg

celui de gauche, déjà envahi par le lierre

arcs engagés sur consoles moulurées.jpg

et celui de droite

traces de fresques.jpg 

... qui laisse encore voir encore quelques traces d'enduits et fragments de peintures à fresque : quel pouvait bien être le programme iconographique de cet ensemble ?

abside.jpg

l'abside en cul de four,

abside biais.jpg

sauvée in extremis de l'éclatement:

fissures colmatées au-dessus de la fenêtre ...

linteau triangulaire.jpg

Le linteau intérieur de la porte sud.

Le linteau extérieur de cette même porte a été réemployé depuis longtemps dans la fontaine du village.

San Quilico.jpg

... et, dans l'angle Nord ouest, la vision de la petite chapelle (funéraire?) de San Ghjorghju (Silvarecciu) sur sa falaise abrupte ...

 

A quand le réveil de cette église piévane de l'Ampugnani, gelée ou protégée par les Monuments Historiques ? Le constat de la dégradation de ces monuments témoins de la spiritualité et de l'histoire de la Corse fait mal au visiteur .

Il serait urgent sans doute de voir réunies toutes les bonnes volontés de cette pieve d'Ampugnani pour sauver et mettre en valeur ce qui peut encore l'être ... Il faudrait prendre exemple sur le travail opiniâtre mené par la petite association Camà in Altiani" qui a su dynamiser son projet fou de restauration de sa chapelle romane San Michele

(voir la note: ALTIANI, chapelle San MICHELE :
elizabethpardon.hautetfort.com/.../altiani-chapelle-san-michele.html)

 restauration qui va prochainement connaître sa réalisation, grâce à la volonté sans faille d'une poignée de volontaires obstinés et inventifs! Je  salue bien ici les amis d'Altiani! Ils nous donnent une belle leçon d'optimisme pour cette nouvelle année 2012 ...

 

Altiani S michele paysage.jpg

(San Michele, Altiani: la chapelle en piteux état, dévorée par la végétation, toîture écroulée ... bientôt sauvée de la ruine! )


Pour gagner le village de Casalta et visiter l'église Santa Maria :

le plus facile, lorsqu'on n'est pas dans la région, est de partir de Folelli, sur la côte orientale, en empruntant la D 506, soit de quitter la N 193 à Barchetta en direction du col st Antoine. Le site se trouve sous le village de Casalta, à environ 1 km, facilement accessible par un beau sentier qui prend sur la D 205 au milieu d'un virage et qui nous mène rapidement à Sta Maria.