la Vierge de l'Avent: la Virgo paritura, tabernacle marial

En prélude à la Nativité,

et autour de la représentation de la Vierge gravide de l'Avent

 

En Corse, à Cansito, Castagniccia, la Visitation par Francesco Carli (1735-1821):

 

" En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge pour ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. » Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle." (Evangile selon St Luc 1,39-56)

Il faut noter que, des quatre évangélistes,  seul Luc évoque la grossesse de Marie

C'est pendant ces trois premiers mois passés chez Elisabeth que se révèle à Marie sa grossesse. Lors de la Visitation, Elisabeth est déjà enceinte de six mois et cela se voit, mais pour Marie comment alors témoigner dans les oeuvres peintes ou sculptées du début de sa gravidité?

Soit les artistes ont délibérément ignoré la chronologie et représentent Marie dans un état avancé de sa grossesse comme ici dans cette estampe de Carlo Maratta (17° siècle), au Musée des Beaux Arts de Rennes,

 

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge pour ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. » Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. (Lc 1,39-56) - See more at: http://www.mariedenazareth.com/qui-est-marie/lc-139-56-la-visitation#sthash.XFsJC5pu.dpuf

 

Soit ils font appel à l'imaginaire et présentent l'enfant porté par transparence, comme ici au Musée Galdiano de Madrid: la Visitation de Marie à Elisabeth avec la représentation des enfants Jésus et Jean-Baptiste  dans le sein de leur mère

Ou ici, à Chissey-sur-Loué, avec cette Notre Dame des Avents

l'antienne "O Virgo Virginum"

O Virgo Virginum quomodo fiet istud quia nec primam similem visa est nec habere sequentem filiae Hierusalem quid me admiramini divinum est mysterium hoc quod cernitis.

Ô Vierge des vierges Comment est-il possible que tu apparaisses comme nulle autre avant toi ni comme nulle autre après toi ? Filles de Jérusalem, pourquoi me regardez-vous ? C'est un mystère divin qu'ici vous contemplez

 

 

avec Josquin des Prez:

 https://youtu.be/-eecvWVJrGQ

"C'est un mystère divin qu'ici vous contemplez":

La sublime fresque de Piero della Francesca : la  Madonna del Parto (1455/56) , protectrice des femmes parturientes, à Monterchi.

Deux anges maintiennent ouverts les deux lourds pans d'une tente damassée dont l'intérieur est tapissé de peaux cousues, protégeant comme un manteau de miséricorde la Vierge enceinte:  elle a entrouvert sa robe et pose sa main droite sur la fente, désignant tout le mystère de l'invisible sur son ventre arrondi. Sa main gauche sur la hanche ancre tranquillement sa position de parturiente.

Double enceinte sacrée, la tente et la robe entrouverte sur le secret de la matrice maternelle semblent révéler la présence cachée du Christ à la façon d'un tabernacle:

" Celui qui m’a créée s’est reposé dans mon tabernacle" (Si. XXIV, 8)

 

Le calme et grave visage de Marie, après les doutes, l'incertitude, marque l'acceptation pleine et entière d'une grossesse bien avancée: les yeux baissés vers les fidèles, attentive à leurs suppliques.

 

 

Car à Monterchi, au Museo della Madonna del Parto, les femmes enceintes continuent de prier et de déposer leurs voeux aux pieds de la Vierge parturiente (photographié en mai 2014): force de cette Vierge ressentie par les plus humbles comme un chemin, non comme une oeuvre esthétique,  musée ou pas ...

Antonio Veneziano (mort en 1384) , la Madonna del Parto, à Pontassieve:

ici la Vierge s'est assise sur un coussin, et soutient son ventre rond de sa main droite: un geste si naturel des femmes enceintes, un geste d'acceptation et de plénitude ... Dans sa main gauche, un livre qu'elle lit ou médite,  sans doute un livre de prières. Son visage reste serein. De part et d'autre, deux vases contenant des lys, la fleur de l'archange Gabriel , nous rappellent le mystère de l'Annonciation. Deux petits personnages - les donateurs ? donnent la dimension de la scène.

 

A Naples, la tranquille Vierge en gésine sur son lit d'accouchée du Musée de la Chartreuse de San Martino, quelques instants avant la Nativité : il est dit que la Vierge ne connut pas les douleurs de l'enfantement et que la naissance de Jésus se fit de façon aussi miraculeuse que sa conception, sans porter atteinte à la pureté de la Vierge...

 

A lire sur le sujet:

 

Le livret de l'exposition sur les Vierges enceintes - Mairie de Cucugnan

www.cucugnan.fr/files/.../Le_livret_de_lexposition_sur_les_Vierges_enceintes.pdf

 

autant

Et pour les plus courageux:

http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/34017/ANM_2007_217.pdf?sequence=1

 

http://utpictura18.univ-montp3.fr/Dispositifs/DispositifTabernacle2.php