13/04/2022
Une journée de découverte des chapelles à fresques du Cortenais et du Boziu Mardi 19 Avril
Mardi 19 Avril 2022
L’Association Saladini propose une journée de découverte des fresques dans la région du Cortenais et du Boziu :
- le matin, visite de l’église Saint André d’OMESSA (et de sa fresque découverte en 2014, voir : http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2015/02/10/le-mystere-d-omessa-5556050.html )
(Omessa: le mendiant de Saint Martin)
Puis des fresques de la chapelle Saint Michel de CASTIRLA,
(Chapelle San Michele de Castirla)
suivie d'un petit concert d’orgue en guise d'apéritif musical à l’église de l’Annonciation de Corte,
puis pique-nique sur le site de San Giovanni de Corte :
l’après-midi sera consacrée aux fresques de Santa Maria de Favalellu
(Favalellu, l'Evangéliste St Matthieu)
et enfin de San Nicolau de Sermanu:
(Sermanu, l'ardent St Jean-Baptiste)
Accueil à 9h à Ponte–Leccia sur le parking du Super-U
Prévoir son pique-nique. Prière d’être bien chaussés.
Renseignements : 06 17 94 70 72
16:43 Publié dans Antonio Bonumbra évêque d'Accia, chapelle San Michele de Castirla, fresques de corse, les énigmes de la fresque d'Omessa, Omessa | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : castirla, corte, favalellu, sermanu | Facebook |
22/10/2018
Le programme du Colloque international sur les fresques de Corse et de Méditerranée occidentale les 7, 8 et 9 Novembre 2018
A ne pas manquer prochainement:
un colloque international et foisonnant sur les fresques de Corse et de la Méditerranée occidentale,
les 7, 8 et 9 novembre prochains à Corti:
"Dans les locaux de l’Université de Corse, campus Mariani, Corti
Après plusieurs campagnes de restaurations, achevées ces dernières années ou en cours d’achèvement, le moment est venu de valoriser scientifiquement ce patrimoine encore méconnu. Ce colloque sera l’occasion de révéler au grand public les dernières découvertes et les informations inédites, issues de dépouillements d’archives et d’études de terrain. Il présentera les divers décors à fresques dans leur éclat retrouvé et les situera dans leur contexte historique et géographique.
De nombreux spécialistes extérieurs à l’île ont été spécialement invités : historiens de l’art, professeurs d’université, chercheurs. Ils présenteront les fresques d’Espagne, d’Italie, de Suisse et de France continentale. Ils seront ainsi amenés à s’exprimer sur les ressemblances et les différences des peintures de l’île par rapport aux décors de même type, conservés dans les pays du nord de la Méditerranée occidentale.
Cet événement est labellisé au titre de l’Année Européenne du Patrimoine Culturel 2018."
Un programme très alléchant qui replace le patrimoine des fresques de Corse dans son univers élargi à la Méditerranée occidentale net même au-delà.
A propos d'Omessa:
Une remarque cependant: je regrette de ne pas voir figurer jeudi 8 novembre lors de la rencontre à Omessa la restauratrice Ewa POLI à qui l'on doit cette découverte exceptionnelle en 2014 de la fresque de la Charité de Saint Martin et du Martyre de Saint Pierre dans l'église paroissiale Saint André d'Omessa. Une découverte si exceptionnelle à plus d'un titre, un événement rare comme il n'en arrive que très peu dans une vie de restaurateur, rare aussi par la qualité et l'importance de l'oeuvre dans le paysage insulaire. Une oeuvre énigmatique comme on les aime, qui repousse les frontières de l'imaginaire, chargée de poésie et de sens pour celui qui prend le temps de l'approcher, de la regarder, de l'interroger. Et pour Ewa Poli qui a eu l'immense bonheur de la faire resurgir après plusieurs siècles d'oubli, patiemment, avec amour, cela je n'en doute pas un instant, quelle émotion de dégager cette oeuvre qui n'avait jamais été touchée depuis sa création. Et qui, malgré ses manques, offre encore aujourd'hui une telle force de rencontre!
la Charité de Saint Martin, après restauration (photo de mars 2017)
si fragile, le jeune mendiant de Saint Martin, en 2015, avant restauration
et ses énigmatiques pattes d'oiseau d'enfant lépreux, évoquant la fonction première du Rione d'Omessa, établissement hospitalier avant de devenir église en 1460 .
... à retrouver sur la note :
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2015/02/10/le-mystere-d-omessa-5556050.html
et, en dessous le martyre de Saint Pierre
Nous attendons avec impatience la communication de Monsieur Vincent Simonet qui attribue cet ensemble étonnant à Giovanni da Piamonte, qui fut l'assistant de Piero della Francesca à la Basilique San Francesco d'Arezzo :
(Arezzo, Basilique San Francesco,
fresque de la Légende de la Vraie Croix : ici l'enterrement de la Sainte Croix, fresque réalisée par Giovanni da Piamonte d'après un carton de Piero della Francesca)
(Arezzo, idem, la torture du Juif, fresque réalisée par Giovanni da Piamonte, assistant de Piero della Francesca)
Le thème de la conférence de Vincent Simonet, Conservateur en chef des Monuments historiques:
" La fresque renaissante découverte à l'église Saint André d'Omessa: une oeuvre inédite de Giovanni da Piamonte"
Fresque qui, bien entendu, trouve largement sa place dans les "Chemins de Saint Martin" patronnés cette année à l'échelon européen par l'ami Christian Andreani!
Pour tous ceux qui le pourront, un colloque important pour la connaissance de ce qui nous reste de ce formidable patrimoine insulaire, le plus souvent éclos dans le monde rural de la Corse et témoignant d'une dévotion sincère "boostée" par l'image.
16:44 Publié dans colloque sur les fresques de Corse, fresques de corse, Giovanni da Piamonte, Omessa | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
10/04/2017
Jeudi 13 avril, découverte de l'église d'Omessa, Santa Lucia di Mercurio et Castellare di Mercurio
Jeudi 13 Avril : comme chaque année l’Association Saladini propose un parcours où s'illustrera entre autres le thème de la Semaine Sainte.
Cette année nous circulerons dans les antiques Pieve de Talcini et de Mercurio.
Rendez-vous à 9h sur le parking du super-U de Ponte-Leccia.
Le matin sera consacré à l’église Sant’Andria d’Omessa, récemment restaurée et où la restauratrice Ewa Poli a découvert fortuitement en décembre 2014 et dégagé une fresque magnifique du XV° siècle - voir la note:
les énigmes de la fresque d'Omessa : ELIZABETH PARDON
elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2015/02/.../le-mystere-d-omessa-5556050.ht...15 févr. 2015 - Les énigmes de la fresque découvertes en novembre 2014 dans l'église Sant' Andriad'Omessa Pieve de Talcini ( dernière visite le..(la charité de Saint Martin et l'énigmatique jeune mendiant aux pattes d'oiseaux)
puis à l’église de Santa Lucia di Mercurio, où l’on pourra admirer un grand sepolcru peint au XVIII° siècle par Francesco Carli : une occasion exceptionnelle de découvrir ce bel ensemble monumental dédié à la dévotion de la Semaine Sainte et monté pour cette journée grâce à l’implication bienveillante du maire de ce village, M. Parigi.
(élément du sepolcru de Francesco Carli, à Santa Lucia di Mercurio)
Voir la note:
http://elizabethpardon.hautetfort.com/archive/2011/06/14/santa-lucia-di-mercurio.html
Puis pique-nique tiré du sac du côté de la chapelle romane San Lorenzu de Tralunca.
L’après-midi sera consacrée au village de Castellare di Mercurio où l’on découvrira la charmante église San Pietru et où l’on pourra encore voir un petit sepolcru peint au XIX° siècle par une artiste du village, Angèle Parigi.
Cette région, comme une partie de la Castagniccia, a souffert des intempéries de cet hiver: routes coupées, éboulements ... forçant les utilisateurs de ces petites départementales à quelques détours ...
Renseignements au 06 17 94 70 72
En annexe, sur la découverte de la fresque d'Omessa:
france3-regions.francetvinfo.fr/corse/haute-corse/une-fresque-exceptionnelle-decouverte-dans-l-eglise-d-omessa-618600.html
15:52 Publié dans Omessa, semaine sainte en corse, sepolcri de Corse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : santa lucia di mercurio | Facebook |
29/08/2016
Une découverte du Boziu avec la Montagne des orgues mercredi 31 août 2016
Mercredi 31 Août 2016
L’Association Saladini propose une journée inhabituelle de découverte des fresques et des églises baroques dans la région du Cortenais et du Boziu :
Rendez-vous à 9h sur le parking du Super-U à Ponte Leccia, puis :
Omessa
- le matin, visite de l’église Saint André d’OMESSA (et de sa fresque récemment découverte), des fresques de la chapelle Saint Michel de CASTIRLA, du site San Ghjuvanni à CORTE ( Prévoir son pique-nique)
(Sermanu)
- l’après-midi, des fresques de Saint Nicolas de SERMANU, de l’église Saints Pierre et Paul de CASTELLARE di MERCURIO, enfin de l’église Saint Laurent de TRALONCA
Pour la découverte d'Omessa, voir:
Omessa : ELIZABETH PARDON
Renseignements et réservations au :
06 17 94 70 72 / 04 95 61 34 85
16:52 Publié dans actualité des parcours de la Montagne des orgues, Omessa | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
15/02/2015
les énigmes de la fresque d'Omessa
Les énigmes de la fresque découvertes en novembre 2014 dans l'église Sant' Andria d'Omessa
Pieve de Talcini
( dernière visite le 9/2/2015)
Omessa, Quartier du Rione et l'église Sant'Andria
" C'est l'église paroissiale actuelle. La description de Mgr Mascardi confirme que ce n'était pas une église de fondation ancienne avec un style roman traditionnel; cette indication est en accord avec la tradition orale et certains auteurs qui rapportent que cette église est un ancien hôpital transformé en église en 1460 par Ambrogio d'Omessa, évêque d'Aleria. Du temps de Mgr Mascardi, "elle avait trois nefs, mais les collatéraux étaient un peu étroits ... un toit en charpente ... trois portes; un campanile en forme d'arcade avec deux cloches ..." ( Geneviève Moracchini-Mazel: Les Eglises Romanes de Corse - 1967)
Ambroggio d'Omessa évêque d'Aleria entre 1412 et 1466, aurait donc aurait donc, en 1460, transformé un ancien hospice fortifié "U Rione" en église ( le quartier historique actuel de l'église San'Andria a du reste gardé ce nom) .
Article de Corse-Matin du 14/12/2014
L'église fait toujours l'objet d'une restauration depuis octobre 2014, et l'on a confié à l'atelier de notre amie Ewa Poli le soin des décors peints. C'est en travaillant sur l'autel baroque latéral du Rosaire, après l'enlèvement de la toile, que furent découvertes en novembre quelques traces peintes qui ont attisé la curiosité des restaurateurs. Et après un délicat dégagement, divine surprise! est apparue une fresque d'une grande beauté malgré ses lacunes, révélée après des siècles de sommeil sous un emplâtre de chaux, "dans son jus", vierge de tout repeint, ce qui en fait un cas particulièrement intéressant ...
L'autel construit à l'époque baroque a été plaqué contre ce mur peint à fresque (XV° s.? les analyses souhaitables pourraient nous conforter ou non dans cette datation), -ce qui pose aujourd'hui un dilemme de taille, car une partie de la fresque dort encore sous l'ensemble architecturé de l'autel ... (on connait le même problème dans la chapelle de San Chirgu à Cambia, ou les deux ailes du petit autel baroque avaient été plaquées contre les pied-droits peints à fresque au XV°s.).
Deux espaces se superposent: à l'étage supérieur l'on devine la Charité de St Martin, et à l'étage inférieur, c'est le martyre de St Pierre, crucifié, selon les Actes apocryphes, la tête en bas et les pieds vers le ciel.
La Charité de St Martin:
« Tout ce que vous ferez à l'un de ces petits,
c'est à moi que vous le ferez».
Entre les pattes d'un cheval blanc, un adolescent grelottant reçoit la moitié de la chlamyde (manteau de légionnaire romain) de St Martin, dont on ne voit qu'une main mais ni le corps ni le visage, sans doute encore cachés sous les stucs baroques.
L'enfant nu s'enveloppe dans l'étoffe que la main visible du bon St Martin
du haut de son cheval semble trancher avec son épée.
Une tignasse rousse ébouriffée sur un doux visage fissuré, innocent,
bouche ouverte d'étonnement ... Bouleversant!
A mi-corps un trou béant dans le mur interrompt le corps de l'enfant qui reprend plus bas au niveau des genoux et nous réserve cette incroyable surprise:
à la place des pieds , deux fragiles pattes d'oiseau aux longs doigts humains:
il semble bien que l'artiste ait voulu évoquer ici un lépreux, l'un de ces "Pauperes Christi", "Pauperes Sancti Lazari" , pauvres d'entre les pauvres, les pauvres du Christ, de Saint Lazare, la lèpre rongeant la chair des pieds.
" Martin, qui n'est encore que catéchumène, m'a donné ce manteau" (Martinus, adhuc catechumenus, hac me veste contexit). Le jeune mendiant lépreux, c'est le Christ lui-même. A cette représentation de la Charité de St Martin, épisode célèbre et populaire de sa légende qui se déroule aux portes d'Amiens, se mêle un autre épisode où St Martin, à Paris, guérit un lépreux d'un baiser:
Cette "œuvre de miséricorde" envers un être mutilé dans son humanité, abject et puant, est à rapprocher d'une autre rencontre avec les lépreux, celle du Poverello St François d'Assise, si décisive pour sa conversion:
« Le Seigneur me donna ainsi à moi, frère François, de commencer à faire pénitence : lorsque j’étais dans les péchés, il me semblait extrêmement amer de voir des lépreux. Et le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux et je leur fis miséricorde. Et en m’en allant de chez eux, ce qui me semblait amer fut changé pour moi en douceur de l’âme et du corps ; et après cela, je ne restait que peu de temps et je sortis du siècle. Et le Seigneur me donna une telle foi dans les églises que je priais simplement et disais : « Nous t’adorons, Seigneur Jésus-Christ, et dans toutes tes églises qui sont dans le monde entier, et nous te bénissons, parce que par ta sainte croix tu as racheté le monde » ( Testament de St François d'Assise).
Œuvre de charité qui transforme celui qui donne le baiser tout autant que celui qui le reçoit.
Le monde des lépreux est longtemps resté dramatiquement stigmatisé par les populations "saines", un monde d'indésirables et d'exclus, dont on redoutait et fuyait le contact malodorant et la vue insupportable, comme un reflet de sa propre humanité irréversiblement déchue . Dans de nombreuses régions les lépreux vivaient à part des vivants, car on les considérait comme déjà morts et extrêmement contagieux, même lorsqu'il s'agissait de ce que l'on nommait la "lèpre blanche", forme infiniment moins dangereuse que la terrible "lèpre rouge" à l'issue fatale.
Quoi qu'il en soit de la réalité médicale à l'aulne de nos connaissances actuelles, une lèpre dont on pensait qu'elle était héréditaire, créant ainsi des familles entières de parias vivant en dehors des quartiers "sains", affectés à certains corps de métier, comme les métiers du bois - A retrouver ou découvrir en particulier dans l'univers des cagots du Sud-Ouest de la France: http://fr.wikipedia.org/wiki/Cagots - où l'on apprend que ces proscrits spécialisés entre autres dans la charpente avaient été appelés pour réaliser la charpente de Notre-Dame de Paris ...
Toujours est-il qu'ils devaient vivre et se marier entre eux, et avaient obligation de se signaler en portant sur leur costume un signe distinctif en forme de patte d'oie. Une constante dans nos sociétés humaines si promptes à la discrimination de l'Autre : pattes d'oies pour les lépreux et autres cagots, rouelles puis étoiles jaunes pour les juifs etc ... A signaler, dans le genre "intouchables", le fait que le contact des femmes en période de menstrues était considéré comme impur et qu'elles devaient elles aussi, dans certaines régions, partager en ces moments ce même insigne en patte d'oie des lépreux : tout ce qui touche à la nature incontrôlable des femmes est décidément suspect, et on le sait bien depuis la Tentation d'Adam et Eve - La souillure de la lèpre et la nature des femmes sont cousines germaines, et pour faire court, le port de la patte d'oie pouvait s'avérer utile en cas de cour trop pressante de ces messieurs . Dans certains récits hagiographiques des saints, l'on rencontre de jeunes vierges dédiées à Dieu et brusquement affligées de pieds lépreux pour dissuader les amoureux trop entreprenants. Une légende intéressante éclaire assez bien ce propos, celle de la Reine Pédauque (la Reine au pied d'oie): http://fr.wikipedia.org/wiki/Reine_P%C3%A9dauque
***
Cet adolescent à pattes d'oiseau: mi-animal (mais quel animal! susceptible d'envol spirituel), mi-humain, nous plonge dans un vertige proche du sacré, une chute vertigineuse dans l'inconscient collectif:
comme ici, dans cette représentation sur une tombe égyptienne de Deir El Medina du "Ba" (dans la conception de l'Egypte ancienne, l'un des sept éléments constituant chaque individu: ici, l'âme -énergie spirituelle de transformation) - en oiseau à tête humaine , symbolisant l'âme mobile du défunt.
***
Comme toujours le symbole est rarement univoque, même s'il est intimement relié à l'époque où il s'exprime. Ici ce jeune mendiant/Christ aux pattes d'oiseau est directement intégré à la Charité de St Martin, grand saint s'il en fut parmi tous les saints les plus célèbres d'Europe . La Corse possède un grand nombre de paroisses et sanctuaires très anciens dédiés à ce saint (évêque de Tours à partir de 370) , patron de l'abondance (Divizia!) , protecteur des cultures, des vignes et des troupeaux, et que l'on fête le 11 novembre, jour où l'on goûtera le vin nouveau. Ce qui en fait un saint remarquable de notre ruralité. D'autre part son rôle de missionnaire en butte à l'hérésie arienne tout au long de sa longue vie ( il meurt en 397 à plus de quatre-vingt ans) trouve encore une résonance particulière dans la Corse du V° s. alors occupée par les Vandales, ariens comme beaucoup de peuples "barbares" de l'époque. San Martinu trouve décidément sa place très tôt sur l'île :
"Le fait est que ce saint a été fort populaire en Corse, et qu'il y eut le plus grand nombre de sanctuaires, après Maria, Giovanni Battista et Pietro.
En effet, une bonne cinquantaine de sanctuaires étaient dédiés à San Martino; et parmi ces édifices quelques uns avaient été fondés dès la fin du IV° s. ou le V° s.; mais la plus grande partie d'entre eux ont été élevés au cours du haut Moyen-Âge et plusieurs ont été rebâtis dans le cours du X° s. "
Geneviève Moracchini-Mazel, in Corsica Sacra, p. 38
St Martin donnant l'exemple de cette œuvre de miséricorde envers les estropiés, exilés, malades de la vie, et en particulier envers les plus réprouvés d'entre eux: les lépreux, en gardant à l'esprit toute la portée symbolique de la charité destinée à la chair souffrante du Christ nous ferait pencher vers l'idée d'une dévotion développée ici au sein de cet hypothétique hospice d'U Rione à Omessa.
Ce mur portant cette ensemble peint à fresque appartenait-il à l'oratoire de cet hospice de fondation ancienne avant la construction présumée de l'église Sant'Andria par l'évêque Ambroggiu d'Omessa en 1460 ?
Pour ceux qui voudraient mieux connaître cette grande figure, voici l'histoire de St Martin, empruntée ici au site : http://www.saintmartindetours.eu/p/la-vie-de-saint-martin...:
voûte de l'église San Martinu di Lota
La vie de saint Martin
***
Au registre inférieur: le martyre de St Pierre
Crucifixion du Prince des Apôtres St Pierre, la tête en bas et dans un environnement citadin (ici avec une perspective tout-à-fait maîtrisée ) , en 64 sous la persécution de Néron: on raconte dans les traditions les plus anciennes qu'il passe les vingt-trois dernières années de sa vie à Rome. Après l'épisode de son évasion de la Prison Mamertine,
" Prenant la fuite de peur des persécutions, il rencontre sur la Voie Appienne le Christ, portant sa croix auquel il demande " Quo vadis, Domine?" et qui lui répond: "Je vais à Rome afin d'y être de nouveau crucifié." Pierre, honteux de sa faiblesse, retourne alors à Rome où il subit le martyre en même temps que saint Paul: mais tandis que Paul, citoyen romain, a la tête tranchée, Pierre qui n'est qu'un juif, est crucifié.
Les Pères de l'Eglise enseignaient que saint Pierre, ne voulant pas mourir de la même mort que son divin Maître, avait demandé par humilité, à être crucifié la tête en bas. "
(Louis Réau, in Iconographie de l'art chrétien, p. 1078)
Là encore cette représentation du martyre de St Pierre nous intrigue à Omessa, car San Petru n'apparait pas non plus dans la liste des Saints honorés au Moyen-Âge dans la Pieve de Talcini (cf. G.Moracchini-Mazel in: Les églises romanes de Corse, p. 329)
L'autel baroque recouvre le bas de la fresque et nous ne pouvons voir qu'une moitié du corps de St Pierre ... On ne sait ce qui sera décidé par la suite : on aimerait découvrir l'ensemble de la fresque mais ce serait fatal pour l'autel baroque ...
A côté de St Pierre, le soldat bourreau s'affaire, grimpé en équilibre instable sur son échelle. Sur la gauche, des monuments à belle perspective évoquent une Rome antique rêvée.
Sur la droite de cette scène, l'on aperçoit un étendard bien difficile à analyser ... celui de Rome ?
Une sale bestiole dragonnante à mille pattes ? Difficile d'y voir plus clair en attendant une restauration souhaitée : que sera-t-il décidé en "haut lieu" ?. En tous cas une fresque d'une très belle facture . Je suis, quant à moi, sous le charme du visage du mendiant adolescent aux pattes d'oiseau, digne d'un Piero della Francesca ...
Enfin, si vous ne les connaissez pas, découvrez les Chemins de Saint Martin en Europe:
http://viasanctimartini-france.blogspot.fr/
Je signale, à propos des Chemins de Saint Martin le très important travail fait par notre ami Christian Andreani à Patrimonio : une nouvelle aventure pour San Martinu en Corse ...
Patrimonio : A San Martinu, entre festival de la ruralité et fête ...
A suivre!
12:22 Publié dans fresques de corse, les énigmes de la fresque d'Omessa, les sept oeuvres de miséricorde, Omessa, Saint Martin | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fresque d'omessa, cagots, chemins de st martin, pieve de talcini, omessa, la lèpre | Facebook |